Boulevard de Magenta
Le boulevard de Magenta est situé dans le 10e arrondissement de Paris, en France.
La dénomination fautive « boulevard Magenta » est parfois rencontrée.
10e arrt Boulevard de Magenta
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Situation | |||
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Arrondissement | 10e | ||
Quartier | Saint-Vincent-de-Paul Porte-Saint-Denis Porte-Saint-Martin |
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Début | Place de la République 1, rue Beaurepaire |
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Fin | 1, boulevard Marguerite-de-Rochechouart 53, boulevard de la Chapelle |
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Morphologie | |||
Longueur | 1 920 m | ||
Largeur | 30 m | ||
Historique | |||
Création | 1855-1858 (DUP) | ||
Dénomination | 1859 | ||
Ancien nom | Rue de la Barrière-Poissonnière Rue du Nord Boulevard du Nord |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 5835 | ||
DGI | 5907 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 10e arrondissement de Paris
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Situation et accès
Situé dans le 10e arrondissements de Paris, quartiers Saint-Vincent-de-Paul, Porte-Saint-Denis et Porte-Saint-Martin, il commence place de la République et 1, rue Beaurepaire, finit 1, boulevard Marguerite-de-Rochechouart et 53, boulevard de la Chapelle. Il relie ainsi les extrémités sud-est et nord-ouest du 10e arrondissement.
Stations de métro
Gare RER
Une gare portant le nom du boulevard est située à l'est de la Gare du Nord. Elle est desservie par la sous le nom de Magenta, même si elle n'est pas sous le boulevard de Magenta.
Origine du nom
Elle doit son nom à la bataille de Magenta, victoire remportée par Napoléon III le durant la campagne d'Italie, en Lombardie, contre les troupes autrichiennes.
Vue du boulevard de Magenta. No 10 du boulevard.
Historique
Rue de la Barrière-Poissonnière / Rue du Nord
Une ordonnance royale en date du autorise le percement, sur les terrains appartenant à MM. André et Collier, d'une voie commençant à la rue des Magasins (actuelle rue de Saint-Quentin) et se dirigeant vers la barrière Poissonnière[1]. Elle prit le nom de « rue de la Barrière-Poissonnière » parce qu'elle se dirigeait vers cette barrière, puis en 1833, elle fut renommée « rue du Nord »[2].
« Charles, etc.
Vu l'ordonnance royale du , qui a autorisé la formation de la rue Lafayette et de la place Charles-X, nouveau quartier Poissonnière, dans notre bonne ville de Paris ;
Vu le plan de plusieurs autres rues et places qui se rattachent à ce premier percement, et qui doivent compléter le nouveau quartier;
Vu l'ordonnance royale du , qui a autorisé la ville à acquérir des sieurs André et Collier, le terrain nécessaire à la construction de la nouvelle église Saint-Vincent-de-Paul;
Vu la délibération du Conseil général du département de la Seine, faisant fonctions du Conseil municipal de Paris, du ;
Vu le certificat du maire du troisième arrondissement constatant que le plan a été publié conformément aux règlements;
Vu l'avis du préfet du département;
Vu les lettres-patentes du 10 avril 1783;
Notre Conseil d’État entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
- Article 1er : les sieurs André et Cottier sont autorisés à ouvrir sur les terrains à eux appartenant, les rues tracées sur le plan ci-annexé, sous les numéros 1 (Rue Lafayette), 2 (Place Lafayette), 3 (sur l'emplacement du boulevard Magenta), 4 (emplacement de l'avenue de Denain), 5 (Rue de Dunkerque, partie entre les rues Saint-Martin et rue du Faubourg-Poissonnière, 6 (Rue des Petits-Hôtels), 7 (Rue de Saint-Quentin,partie entre les rues de Chabrol et La Fayette, 8 (Rue de Belzunce), 9 (Rue de Rocroy), 10 (Rue d'Abbeville), 11 (Rue de Valenciennes), 12 (Rue de la Butte-Chaumont, partie entre les rues Lafayette et du Château-Landon), 13 (Rue Saint-Vincent-de-Paul) et 14 (Rue Philippe-de-Girard) savoir[3],[4] :
- La première, le « boulevard Magenta », partant de la rue de Dunkerque, à sa jonction avec l'avenue de Denain, et se dirigeant sur la barrière Poissonnière ;
- La deuxième, l'« avenue de Denain », partant du carrefour triangulaire de la rue Charles-X, la Place Lafayette, et s'alignant dans la direction de la barrière Saint-Denis;
- La troisième, la « rue de Dunkerque », de la rue du Faubourg-Poissonnière à celle du faubourg Saint-Martin, en coupant la rue Lafayette, celle du faubourg Saint-Denis, et la rue Charles-X;
- La quatrième, la « rue des Petits-Hôtels », de la place Charles-X, la rue de Dunkerque, au point de jonction de cette dernière avec la Rue Lafayette ;
- La cinquième, la « rue de Saint-Quentin », de la rue de Chabrol à la rue Charles-X ;
- La sixième, la « rue de Belzunce », de la rue Lafayette, parallèlement à l'arrière façade de l'église Saint-Vincent-de-Paul, dont le perron ni les marches ne pourront faire saillie sur l'alignement ainsi tracé ;
- La septième, la « rue de Rocroy », transversale à la précédente (rue de Belzunce), depuis le boulevard Magenta jusqu'à la rue de Belzunce;
- La huitième, la « rue d'Abbeville », de la place Charles-X, vers la rue du Faubourg-Poissonnière;
- La neuvième, la « rue de Valenciennes », du carrefour triangulaire de la rue Charles-X (Place Lafayette), vers celle du Faubourg-Saint-Denis;
- Enfin, la dixième, la « rue de la Butte-Chaumont », formant le prolongement de la rue de la Butte-Chaumont déjà existante.
- Article 2, —
- La Rue de Dunkerque aura dix mètres de largeur.
- Les boulevard Magenta, avenue de Denain, rue des Petits-Hôtels, rue de Saint-Quentin, rue de Belzunce, rue de Rocroy et rue d'Abbeville en auront douze.
- La rue Lafayette aura 12 mètres de large depuis la rue de Dunkerque jusqu'à la rue Charles-X, et 13 mètres dans le surplus de son étendue.
- La Place Lafayette aura quinze mètres de largeur.
- Article 3, — Il sera de plus ouvert une rue, la rue Saint-Vincent-de-Paul, de 12 mètres de largeur dans l'axe de l'église portée au plan, et qui, partant de la rue des Petits-Hôtels, continuera le prolongement de la rue d'Hauteville.
- Article 4, — Il sera réservé autour de l'église, sur le terrain acquis par la ville en vertu de l'ordonnance royale du 31 mars 1825, un espace libre formant rue de pourtour, et qui débouchera d'un côté sur la rue des Petits-Hôtels, de l'autre sur la place Charles-X, au moyen de degrés qui y aboutiront.
Il sera formé, dans les dimensions indiquées au plan, une place rectangulaire au point de jonction des rues Lafayette et du boulevard Magenta, et du prolongement de la rue d'Hauteville.
Enfin la place Charles-X sera agrandie de toute la superficie indiquée par une teinte jaune.- Article 5, — L'autorisation de former les rues et places détaillées dans les articles précédents, est accordée à la charge consentie par la Compagnie André et Cottier :
- 1° D'abandonner gratuitement le terrain qu'elles occuperont, sauf en ce qui concerne l'agrandissement de la place Charles-X, pour lequel il sera traité par le préfet, au nom de la ville de Paris, avec la Compagnie;
- 2° De supporter les frais de premier établissement du pavage et de l'éclairage desdites voies, ainsi que ceux des travaux à faire pour l'écoulement souterrain ou à ciel ouvert des eaux pluviales et ménagères;
- 3° D'établir de chaque côté, des trottoirs en pierre dure, dont les dimensions seront indiquées par l'Administration ;
- 4° De tenir fermées de portes, de grilles ou de toute autre manière, les portions de rues qui ne pourraient, quant à présent, avoir de débouché, et ce, jusqu'à ce que les propriétaires sur les terrains desquels lesdites rues devraient se continuer, aient librement consenti à livrer passage à ces rues, suivant les dimensions arrêtées par le plan ;
- 5° Enfin, de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris.
- Article 6, — Le préfet de la Seine est autorisé à acquérir, au nom de la ville de Paris, soit de gré à gré, soit en procédant suivant les formes prescrites par la loi du 8, mars 1810, l'ilot formé par la rencontre de la rue Charles-X avec les rues de la Chapelle (devenue rue Philippe-de-Girard) et du Château-Landon.
L'emplacement de cet ilot sera réuni à la voie publique..- Article 7, — Notre ministre secrétaire d’État au département de l'intérieur est chargé de l'exécution de la précédente ordonnance,
Donné en notre château des Tuileries, etc.
Signé : CHARLES[1]. »
Dans les années 1840, la voie partait de la rue des Magasins (au niveau des actuels nos 9 et 11 rue de Saint-Quentin) et finissait à la rue des Abattoirs (actuelle rue de Dunkerque). Cette voie était longue de 303 mètres. Elle se prolongeait alors comme impasse dans la rue des Abattoirs (actuelle rue de Dunkerque), sur une longueur de 193 mètres[2].
Sa largeur fut fixée de la rue des Magasins (actuelle rue de Saint-Quentin) jusqu'à la rue La Fayette, à 12 mètres, et de cette rue à la rue des Abattoirs (actuelle rue de Dunkerque) à 13 mètres[2].
Le dernier numéro impair de la rue était le no 35 et le dernier numéro pair était le no 26[2].
Percement du boulevard
Dans le cadre de la transformations de Paris sous le Second Empire, Napoléon III approuve un projet visant à créer un boulevard de 1 915 mètres de long reliant le Château d'eau et la barrière Poissonnière (boulevard de Rochechouart). Ce boulevard reprend ainsi le tracé de la rue du Nord qui disparait[5]. Le côté droit de la rue du Nord est toutefois conservé[6].
Les travaux sont engagés immédiatement par le baron Haussmann à l'encoignure droite de la rue de la Douane (actuelle rue Léon-Jouhaux)[7] et à l'encoignure droite de la rue de la Fidélité[6],[8].
En 1855, le percement d'un boulevard de 30 mètres de large, baptisé boulevard du Nord, entre le faubourg-Saint-Martin (rue du Faubourg-Saint-Martin) et la barrière Poissonnière (boulevard de Rochechouart) est déclaré d'utilité publique[9].
En 1858, la ville de Paris et l'État signe une convention prévoyant le prolongement du boulevard du Nord entre le Château d'eau (place de la République)[10]. Le projet, confirmé par décret la même année[11], est déclaré d'utilité publique en 1859[12].
En 1864, la section comprise entre le boulevard de Strasbourg et le Château d'eau reste à construire[13].
Le boulevard Magenta devint alors la desserte principale de la gare du Nord et sa porte d'entrée majestueuse dans le Paris « moderne », et se peupla d’immeubles haussmanniens aux façades en pierre de taille, murs avec refends et balcon aux deuxième (étage « noble » avant la généralisation de l'ascenseur à la fin du siècle) et cinquième étages, attirant ainsi une population aisée. Les frères Goncourt, dans leur Journal, regrettaient d'ailleurs que ces boulevards rectilignes « ne sentent plus le monde de Balzac ».
Cependant, fuyant la circulation et les nouvelles manufactures qui s’installent à proximité des gares, la bourgeoisie qui, déjà sous Louis XVI, s’était installée à proximité des grands boulevards « historiques » Saint-Martin et Saint-Denis, commence progressivement à s’éloigner du boulevard.
Une chanson de Vincent Scotto évoque dès 1916 le nouveau côté populaire du boulevard : Ell' prend l'boul'vard Magenta[14].
Le boulevard depuis la seconde moitié du XXe siècle
Dans les années 1980, le boulevard a été transformé en axe rouge, ce qui signifie que le stationnement y est interdit, pour augmenter le nombre des voies de circulation.
La mairie de Paris décide la réduction de la circulation du boulevard qui est transformé en « espace civilisé[15] » et inauguré en : 300 ormes ont été plantés sur une double rangée, des couloirs de bus ont été aménagés sur la chaussée et des pistes cyclables ont été créées sur les trottoirs. Ce mouvement va à l'encontre des travaux de voirie des années 1960 pendant lesquels les trottoirs avaient été rétrécis et les arbres déplacés vers les façades pour élargir les voies de circulation automobile, passées de 15 à 20 m de large[16]. Il ne restitue cependant pas l'aspect du boulevard créé par Haussmann, ni l'esprit d'origine[17]. En 2014 il ne satisfait ni les piétons, ni les cyclistes, ni les conducteurs deux-roues motorisés, ni les bus et taxis, ni les automobilistes, du fait de sa dangerosité, de la difficulté pour tous d'y circuler et des nombreux conflits d'usage que provoque sa configuration[18]. En 2010 il était considéré comme le deuxième axe le plus accidentogène de Paris après la rue Royale[19]. Il est l'un des principaux parcours pour des manifestations diverses.
Le boulevard est aujourd'hui planté de deux double-rangées d’ormes.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 4[20] : immeuble dans lequel habitait Jacques Bonsergent, premier Parisien fusillé (le ) par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
- No 5 : immeuble haussmannien à la cour ouverte sur le boulevard par un porche sculpté par François Théophile Murgey[21], qui travailla à la décoration des appartements de Napoléon III au Louvre.
- No 6 : emplacement du Wauxhall, salle de bal populaire à la mode anglaise de style néo-gothique construite en 1785 par les architectes Mellan et Moeench. Le Wauxhall fut détruit lors du percement du boulevard Magenta en 1841. Son souvenir existe encore dans le nom de la ruelle qui débute à cet endroit : la cité du Wauxhall.
- No 7 : immeuble de rapport de 1869 des architectes Jules et Paul Sédille, comportant deux médaillons aux symboles maçonniques. Le premier médaillon comporte les mots « Précision et Liberté » entourant une équerre et un compas ; l’autre comporte la mention « Le beau. Le vrai. L’utile » entourant un flambeau. C'est le lieu de naissance de Nathalie Kraemer, peintre déportée et assassinée à Auschwitz.
- No 10 : immeuble de rapport de 1869 des architectes Jules et Paul Sédille, à la façade ornée de trois atlantes en gaine sans bras.
- No 11 : immeuble de 1887 construit par l'architecte Louis Gauché. Les sculptures allégoriques monumentales de la façade représentant la Science, portant le flambeau du savoir, et l'Industrie, en tenue d'ouvrier avec une roue dentée, sont signées Marsiglier et datées de 1879 (et dont les réductions en bronze ont été exposées au Salon de 1880). L'ingénieur Desnos s'y installa ; il était le représentant parisien du rouleau compresseur Bouillant sous la IIIe République et avait d'autres maisons de commerces à Londres, Bruxelles et New York.
- Vue générale de l'immeuble du no 5.
- No 5 : porche sculpté par François Théophile Murgey.
- Vue générale de l'immeuble du no 11.
- No 11 : allégorie représentant la Science.
- No 11 : allégorie représentant l'Industrie.
- No 19 : immeuble de 1867-1869 à la façade présentant un décor sculpté à deux consoles, figurant Hercule et le Lion de Némée, construit par l'architecte Paul Sédille, qui y habita. Le sculpteur Henri Chapu (1833-1891) y effectua des ouvrages.
- No 19 : encadrement de porte avec têtes de lion.
- No 19 : mascaron au-dessus des fenêtres du second étage.
- No 22 : emplacement du restaurant Véry où l'anarchiste Ravachol a été arrêté le . Pour le venger de la propriétaire qui l'avait dénoncé, les anarchistes y font exploser une bombe le au matin.
- Dégâts après l'explosion du restaurant Véry au no 22, le .
- No 33 : cité de Magenta.
- No 50 : immeuble haussmannien à la façade décorée de deux cariatides en buste sculpté par Charles Gauthier (1831-1883).
- No 52 : immeuble haussmannien construit en 1869 par L. Higonet. C'est là qu'est née et qu'habita Ginette Neveu.
- No 56 : immeuble haussmannien construit en 1866-1867 à la façade décorée d'atlantes sculptés par Sébastien Delarue , qui travailla au Palais du Louvre.
- No 50 : encadrement sculpté de fenêtres du second étage réalisé par Charles Gauthier.
- No 56 : vue générale des atlantes supportant le balcon du second étage.
- No 56 : atlantes supportant le balcon du second étage.
- No 56 : console à tête de lion supportant le balcon du second étage.
- No 68 : église Saint-Laurent.
Façade sud de l'église Saint-Laurent jouxtant le square Saint-Laurent.
- Square Alban-Satragne, construit sur une partie de l'ancien enclos Saint-Lazare.
- Boulevard de Magenta au niveau du square Alban-Satragne.
- No 85 bis : marché Saint-Quentin à l’architecture métallique inspirée par Victor Baltard, installé en 1866.
- Au XIXe siècle, un restaurant Bouillon Duval se trouvait à ce niveau, à l'intersection avec la rue La Fayette.
- No 100 : immeuble dans lequel se retrouvaient les pères du « roman national » Alexandre Chatrian et Émile Erckmann pour écrire ensemble sous le pseudonyme Erckmann-Chatrian. La proximité avec la Gare de Paris-Est leur permettait de retourner régulièrement en Lorraine.
- No 106 : immeuble dans lequel séjourna Léona Delcourt (qui eut une brève aventure avec André Breton), plus connue sous le nom de « Nadja », lors de son arrivée à Paris, au Sphinx Hôtel (du nom des têtes de sphinx visibles sur la façade)[22].
- No 110 : immeuble dans lequel habita le peintre pointilliste Georges Seurat.
- No 115 : immeuble dans lequel habita le baron Edmond de Rothschild, dont l'appartement fut réaménagé par l'architecte Germain Debré (1890-1948) en 1934[23].
- No 126 : ancien siège de La Galerie contemporaine, éditeur notamment des photographies de Nadar pour la société Goupil et Cie (1850-1884). Ici se trouvait une sortie du cinéma X Ciné Nord, dont l'entrée principale était 20 rue de Dunkerque[24].
- N 137 : immeuble dans lequel la célèbre concierge Madame Braga et César le chien résident.
- No 139 : siège du Libre Journal de la France courtoise[25].
- No 151 : immeuble dans lequel le peintre Paul Grolleron habita et où est née sa fille Blanche Dufrêne, comédienne.
- No 155 : immeuble dans lequel le peintre François-Joseph Luigi Loir habita.
- No 162 : siège social de 1945 à 1948 des Éditions de la Tour, créées par Robert Denoël.
- No 170 : cinéma Le Louxor (façades et toitures inscrites aux monuments historiques[26]).
Le Louxor, en 2015.
Dans la culture populaire
Dans Le Train 17 publié en 1877, Jules Claretie fait cette description de l'ambiance et des activités du boulevard de Magenta dans les premières années de la Troisième République :
« Par le boulevard Magenta [sic] et les boulevards extérieurs, la place du Théâtre de Montmartre était à deux pas. Martial voulait se hâter, et pourtant il éprouvait une satisfaction profonde à tout regarder autour de lui, à se dire, avec une fierté naïve, qu'il était père, c'est-à-dire que sa propre personnalité lui semblait doublée. Autour de lui, tout semblait joyeux de sa joie. C'était un de ces soirs d'été où après la chaleur du jour, tout le monde sort prendre le frais dans ces quartiers populaires. Les bancs des boulevards étaient occupés par une double rangée de gens, ouvriers en veste, en bourgeron ou en manches de chemise, ouvrières en caraco blanc, qui humaient, sans presque parler, l'air de la nuit. Les cafés, les marchands de vins étincelaient avec leurs consommateurs assis devant des tables, en plein vent. Des groupes heureux marchaient lentement, sous les platanes, et sous leurs pieds on eût dit que le sable crissait joyeusement. Des curieux s'entassaient devant les loteries, où l'on gagnait des porcelaines de rebut, des vases à fleurs peintes à froid, décorées à l'or brillant. On regardait quelque escamoteur qui posait ses gobelets sur son tapis de toile rayée, à franges à demi déchirées. Des marchands de glaces et de guimauves criaient des sorbets à un sou. Un marchand de coco jetait parfois sa note grêle au milieu de ce concert. Une sorte de vapeur faite de poussière, et qui semblait l'haleine même de la terre, enveloppait ce gai tableau d'un beau soir. Il y avait partout des cris d'enfants, jaseurs comme des nids, des petits qui se roulaient, qui couraient, tombaient, se relevaient, riaient ; partout des cerceaux, des ballons. Et cette chanson des gamins se fondait, se perdait dans une sorte de rumeur vague produite par le roulement des fiacres qui passaient des deux côtés du boulevard. […] La lumière du gaz dans les arbres faisait ressembler les feuilles encore fraîches à une dentelle verte[27]. »
Dans la musique "Khrouk Travolta" de Mohamed Maazouni, "Khrouk Travolta y sken fi boulevard Magenta".
Notes et références
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Ordonnance du 31 janvier 1827 », p. 87-88
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 487 [lire en ligne]
- [« Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIXe), 37e quartier, Saint-Vincent de Paul, 42e feuille, PP/11929/C », sur archives.paris.fr, Archives de Paris
- « Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIXe), 37e quartier, Saint-Vincent de Paul, 42e feuille, PP/11929/E », sur archives.paris.fr, Archives de Paris
- Gustave Pessard, Nouveau dictionnaire historique de Paris, p. 900
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1855, p. 583-584
- Plan des abords de la Caserne du Prince Eugène sur Gallica
- Boulevard du Nord : partie comprise entre la rue de Chabol et le bd de Sébastopol sur Gallica
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 19 novembre 1855 », p. 293
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Convention du 3 mai 1858 », p. 304-305
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 1er décembre 1858 », p. 309-310
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 12 mars 1859 », p. 311
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 14 septembre 1864 », p. 354-355
- Ell' prend l'boul'vard Magenta, musique de Vincent Scotto, paroles de Vincent Scotto et Émile Gitral, Éditions Salabert, 1916, Bibliothèque historique de la ville de Paris.
- Définition de l'espace civilisé donnée par la mairie de Paris. Consulté le 28 juillet 2008.
- Frédéric Héran, Le Retour de la bicyclette. Une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050, Paris, La Découverte, 2015, p. 74.
- Les règlements et les pratiques d'époque ne prévoyaient une double rangée d'arbres que si la largeur de la voie était supérieure à 36 m dans le cas de trottoirs de 11,5 m (arbre à 5 m des façades d'immeuble, 5 m entre arbres, 1,5 m de la rue). Voir à ce propos : Georges Lefebvre, Plantations d'alignement, promenades, parcs et jardins publics : service municipal, P. Vicq-Dunod éditeur, coll. « Bibliothèque du conducteur de travaux publics », 1897, p. 39. Lire en ligne.
- Olivier Razemon, Le Pouvoir de la pédale, Éditions de l'Échiquier, 2014, 192 p. (ISBN 9782917770597).
- Anthony Nataf, « Le boulevard de Magenta toujours aussi décrié et dangereux », 20minutes.fr, 16 juin 2010.
- Numéro indiqué sur le jugement du tribunal militaire allemand.
- , cartouche de François Théophile Murgey.
- Photo de l'enseigne de l'hôtel par Jacques-André Boiffard dans André Breton, Nadja, in Œuvres complètes, tome 1, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, 1988, p. 711, http://www.terresdecrivains.com/Sur-les-pas-de-Nadja-et-Andre.
- http://archiwebture.citechaillot.fr/awt/asso/FRAPN02_DEBGE_BIO.pdf.
- « Cinéma Atlas à Paris », sur salles-cinema.com, (consulté le ).
- Le Libre Journal de Serge de Beketch, diffusé sur Radio Courtoisie le 23 février 1994 (écouter en ligne (cf. 21e minute d'émission).
- Notice no PA00086484, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Jules Claretie, Le Train 17, E. Dentu, 1877, p. 241-242.
Sources
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Minuit, , 1583 p. (ISBN 2-7073-1054-9).
- Gustave Pessard : Nouveau dictionnaire historique de Paris
- Louis et Félix Lazare : Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments
Voir aussi
Par Jean-Claude Grenier, Le 56, Magenta en son quartier, histoire d'un immeuble haussmannien et de ses habitants, (ISBN 978-2-9582555-0-3), dépôt légal : juillet 2022
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