Pont-à-Mousson

Pont-à-Mousson [pɔ̃tamusɔ̃][2] est une commune du nord-est de la France, en Meurthe-et-Moselle, dans la région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Mussipontains.

Pour les articles homonymes, voir Pont (toponyme) et Mousson (homonymie).

Pont-à-Mousson
De haut en bas, de gauche à droite : la Moselle et l'abbaye des Prémontrés ; l'église Saint-Laurent ; l'église Saint-Martin ; la maison des Sept-Péchés-capitaux ; l'hôtel de ville ; l'abbaye des Prémontrés et alentours.

Blason

Logo
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Arrondissement Nancy
Intercommunalité Communauté de communes du bassin de Pont-à-Mousson
(siège)
Maire
Mandat
Henry Lemoine
2020-2026
Code postal 54700
Code commune 54431
Démographie
Gentilé Mussipontain(ne)s [1]
Population
municipale
14 497 hab. (2019 )
Densité 671 hab./km2
Population
agglomération
24 556 hab. (2014)
Géographie
Coordonnées 48° 54′ 19″ nord, 6° 03′ 17″ est
Altitude Min. 172 m
Max. 382 m
Superficie 21,60 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Pont-à-Mousson
(ville-centre)
Aire d'attraction Pont-à-Mousson
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton de Pont-à-Mousson
(bureau centralisateur)
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Pont-à-Mousson
Géolocalisation sur la carte : France
Pont-à-Mousson
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Pont-à-Mousson
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Pont-à-Mousson
Liens
Site web www.ville-pont-a-mousson.fr

    Tour à tour place forte, ville avancée ou pays frontière, Pont-à-Mousson a souvent eu à souffrir des rigueurs de la guerre.

    Géographie

    Situation

    Pont-à-Mousson est située au cœur de la Lorraine et du département de Meurthe-et-Moselle, à mi-chemin entre Nancy et Metz, au pied de la colline de Mousson (382 mètres), ancienne place forte des comtes puis ducs de Bar. La ville est située de part-et-d'autre de la Moselle.

    Communes limitrophes

    Pont-à-Mousson est limitrophe de dix communes, toutes situées en Meurthe-et-Moselle et réparties géographiquement de la manière suivante :

    Hydrographie

    Six cours d'eau traversent le territoire de Pont-à-Mousson :

    • La Moselle (rivière) ;
    • Le ruisseau de Trey ;
    • Le ruisseau Ravin du Rupt ;
    • Le ruisseau la Morte ;
    • Le ruisseau d'Esch ;
    • Le ruisseau de Grand Rupt[3].

    Voies de communication et transports

    La commune est desservie par de nombreuses voies de communications, à la fois routières, autoroutière (autoroute A313), aérienne (proximité de l'aéroport de Metz-Nancy-Lorraine), ferroviaire (par la gare de Pont-à-Mousson) et fluviale (la Moselle).

    Urbanisme

    Typologie

    Pont-à-Mousson est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine de Pont-à-Mousson, une agglomération intra-départementale regroupant 6 communes[7] et 23 586 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[8],[9].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pont-à-Mousson, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 16 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (36 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (43,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (22,7 %), forêts (20,9 %), prairies (19,9 %), eaux continentales[Note 3] (17,1 %), cultures permanentes (5,8 %), terres arables (5,3 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), mines, décharges et chantiers (1,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,3 %)[12].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    Toponymie

    • Anciennes mentions : Villa Pontus sub castro Montionis (896), Pont à Monçons (1257), Le Pont (1261), La Nueveville-au-Pont (1265), Pont à Monssons (1277), Pont Camoson (1510), Pont à Mousson (1793)[14],[15].
    • En allemand : Mussenbrück, Moselbrück et Brücke bei Mousson.

    Le nom de la ville traduit les origines de celle-ci : un pont jeté dès le XIe siècle sur la Moselle au pied du château de Mousson, berceau des comtes de Bar.

    Histoire

    Moyen Âge

    Dans l'Antiquité, la principale voie commerciale franchissant la Moselle était située plus au sud, au niveau de Dieulouard (à l’époque Scarpone). Ce pont précurseur disparut sans laisser de traces.

    Les comtes de Bar qui, aux XIIe et XIIIe siècles, ne possédaient que peu de territoires autour de Mousson, se mirent rapidement, au cours du XIIIe siècle, en possession du pont sur la Moselle[16].

    Ce lieu de passage sur la rivière, l’un des rares entre la principauté épiscopale de Toul, Nancy capitale des ducs de Lorraine et la principauté épiscopale de Metz, vit se développer un début d'agglomération relativement modeste. Vers 1217 une Maison-Dieu, confiée à l'ordre des Antonistes, est installée sur la rive droite sous le nom de « la ville du pont Saint-Antoine »

    Ce n'est qu'à partir du règne du comte Thiébaut II de Bar que la ville allait véritablement prendre son essor. En effet, ce dernier fonda sur la rive droite, le , la ville-neuve de Pont-à-Mousson[16], affranchissant la ville à la loi de Beaumont[17]. Pont-à-Mousson allait, dès lors, prendre une place majeure dans les possessions des comtes, puis ducs de Bar. Effectivement, la ville, qui s'entoure de remparts, devient l'une des principales places commerciales du Barrois[18].

    La ville qui comprenait quatre paroisses : Sainte-Croix, Saint-Laurent et Saint-Jean sur la rive gauche, (diocèse de Toul) et Saint-Martin sur la rive droite (diocèse de Metz), avait à sa tête un maire, sept échevins et quarante jurés.

    En mars 1354, l’empereur Charles IV érigea la seigneurie de Pont-à-Mousson en marquisat au profit de Robert Ier de Bar[19]. Charles IV éleva encore, en 1372, la ville au rang de cité. Élévation honorifique, qui modifia le titre des officiers municipaux et changea le nom des portes de la ville[18].

    Pont-à-Mousson est ensuite donné en apanage à divers princes de la maison de Bar, suivie par la maison d’Anjou (qui hérite du Barrois en 1430), puis par la maison de Lorraine (qui hérite du Barrois en 1480). À cette date, Duché de Bar et duché de Lorraine sont gouvernés par le même souverain jusqu'à leur annexion par la France en 1766 et le titre de marquis de Pont est parfois concédé au prince héréditaire de Lorraine, fils aîné du duc et héritier du duché.

    Temps modernes

    Façade renaissance de l'ancienne Université de Pont-à-Mousson.

    En 1572, le duc de Lorraine Charles III et son cousin, le cardinal Charles de Lorraine y fondent une université. Université confiée aux jésuites par le pape Grégoire XIII dans la bulle in supereminenti[20]. Aux portes de l’Allemagne protestante, encore terre d’Empire en passe de basculer dans le giron français, le pays mussipontain et le duché de Lorraine en général prenaient ainsi position dans les guerres de religion et la contre-réforme. C'est une création tridentine qui s'inscrit dans le projet du Saint-Siège de créer une « dorsale catholique » dans les pays d'« entre-deux » (axe lotharingien)[21].

    Au XVIIe siècle, l’université de Pont-à-Mousson se développe rapidement pour compter jusqu’à 2 100 étudiants[22]. Cette université comptait quatre facultés : théologie, arts, droit et médecine. Des étudiants venus de toute l’Europe occidentale et centrale viennent y parfaire leurs études[22]. Une rivalité oppose alors la rive droite (quartier Saint-Martin sous la houlette des jésuites) à la rive gauche (quartier Saint-Laurent réputé plus « chahuteur »). Ces divergences atteignent leur paroxysme lors de la violente querelle des imprimeurs, visant à savoir s’il fallait dire « Ponti Mussoni » ou « Mussiponti ». C’est cette dernière qui triompha, et les habitants du Pont sont désormais appelés les Mussipontains.

    En 1626, sous l'égide de la comtesse-douairière de Haraucourt est fondé sans difficultés particulières le premier couvent de l'ordre de la Visitation des Duchés. La mère Jeanne de Chantal vient en personne visiter cette nouvelle fondation et confie la vie spirituelle de ses filles au père Pierre Fourier, curé de Mattaincourt, réputé pour la sainteté de sa vie.

    En 1642, la ville est prise par les troupes françaises.

    XVIIIe et XIXe siècles

    Plan de Pont-à-Mousson en 1877.

    La Lorraine et le Barrois devenus français, la guerre de Trente Ans ayant atteint gravement la prospérité de la ville et celle de l'Université, cette dernière est transférée en 1768 par Louis XV à Nancy au grand dam des mussipontains. La ville ne conserve alors qu’un collège et une École royale militaire de renom, créée par Louis XVI.

    Pont-à-Mousson continue cependant de rayonner dans les arts à travers une imagerie réputée[23] qui rivalise longtemps avec celle d'Épinal. Une fabrique de papier mâché contribue également au développement culturel de la cité[24].

    Elle est chef-lieu de district de 1790 à 1795.

    L'arrivée du chemin de fer en 1850 et la découverte du minerai de fer en 1856 favorisent l'expansion de la ville. La création de la société Anonyme des Hauts-Fourneaux et Fonderies de Pont-à-Mousson permet à la ville un développement sans précédent.

    La ville est occupée en 1814 et 1815[25],[26],[27].

    Le , durant la guerre de 1870, la ville est le théâtre de sévères combats de rue entre un détachement prussien et deux escadrons du 1er chasseurs d'Afrique[28],[29].
    Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, l'abbaye des Prémontrés sert d'hôpital.

    Le traité de Francfort fait de Pont-à-Mousson une ville frontière qui va désormais jouer un rôle militaire et voir ses casernes se peupler de hussards, de dragons, de chasseurs à pied et verra passer les lieutenants Charles de Foucauld et de Lattre de Tassigny.

    Le quartier de Boozville est créé vers 1870 à l'emplacement d'un ancien casernement prussien. Les bâtiments sont d'abord loué aux ouvriers immigrés de la Lorraine occupée. Il est au fur et à mesure transformé et des maisons de plain-pied, en bandes parallèles, sont construites jusque dans les années 1930.

    XXe siècle

    Pont-à-Mousson et sa région furent le lieu de redoutables et tragiques combats durant la Première Guerre mondiale. Lors des bombardements de la ville par les Allemands, la population intra-muros descend à moins de cinquante habitants, la plupart des citadins préférant se mettre hors de portée des batteries impériales. Les artilleurs allemands, postés depuis les hauteurs de Bouxières-sous-Froidmont, donnent du canon grâce aux indications d'un ballon observateur surplombant la vallée. Par la suite, le front se déplace plus à l'ouest. Les combats et batailles du Bois-le-Prêtre, de la Croix des Carmes, du signal de Xon, du Grand-Couronné, de la Haute Meurthe évoquent les terribles batailles entre soldats français et allemands. Le cimetière du Pétan nous rappelle le prix payé par les belligérants durant cette guerre.

    La ville reçoit de la main du président Raymond Poincaré, en 1921, la Croix de guerre 1914-1918 avec palme et peu après, du député Désiré Ferry, la croix de la Légion d'honneur. L'association « Les loups du Bois-le-Prêtre » maintient le souvenir des combats de la région de Pont-à-Mousson, et au Bois-le-Prêtre en particulier. Le nouveau monument de la Croix des Carmes conserve dans le béton les fragments en bois de l'ancienne croix.

    Le kiosque qui trônait au centre de la place Duroc avant-guerre est remplacé par la fontaine actuelle, qui participe au cachet de ce lieu central de la ville.

    Pont-à-Mousson est à nouveau gravement endommagée en 1944, avant d’être libérée par la 80e division américaine, de la troisième armée du général Patton, aidée par une résistance locale active. Le second conflit mondial voit la ville essuyer de nouvelles mises à mal de son patrimoine, telles la destruction de la chapelle Jeanne d'Arc à Mousson soufflée par les bombardements américains, mais aussi l'incendie de la bibliothèque des Prémontrés, qui comportait encore de nombreux ouvrages reliés. Le pont est démoli par les Allemands en 1940, remplacé par une passerelle puis redémoli en 1944.

    La ville est titulaire de la Croix de guerre de 1939-1945 avec étoile d’argent.

    Politique et administration

    Administration municipale

    Pont-à-Mousson est chef-lieu du canton du même nom, formé également par les communes de Atton, Autreville-sur-Moselle, Belleville, Bezaumont, Bouxières-sous-Froidmont, Champey-sur-Moselle, Landremont, Lesménils, Loisy, Millery, Morville-sur-Seille, Mousson, Port-sur-Seille, Sainte-Geneviève, Ville-au-Val et Vittonville.

    Tendances politiques et résultats

    En 2017 à Pont-à-Mousson, lors du deuxième tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron (En Marche!) arrive en tête avec 60,02% des voix, devant Marine Le Pen (FN) qui comptabilise 39,98% des suffrages.

    Au total, 5,41% des votants ont voté blanc[30].

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    29 avril 1945 12 mars 1951 Paul François   Directeur honoraire d'école

    Décédé subitement en cours de mandat à l'âge de 72 ans.

    22 mars 1951 29 novembre 1963 Gaston Laurent   Dessinateur aux ponts et chaussées,

    Ingénieur aux mines de Saizerais

    29 novembre 1963 mars 1989 Bernard Guy CNI Huissier de justice, chevalier de la Légion d'Honneur,

    Conseiller général du canton de Pont-à-Mousson (1985-1992)

    mars 1989 juin 1995 Yvon Tondon PS Ouvrier
    Conseiller général du canton de Pont-à-Mousson (1976-1982)
    Député (1978-1986)
    juin 1995 juin 2009 Henry Lemoine UMP Conseiller général du canton de Pont-à-Mousson (1998-2004)
    Réélection invalidée[31]
    juin 2009 juin 2010 Jacques Choquenet UMP  
    juin 2010 En cours
    (au 26 mai 2020)
    Henry Lemoine[32],[33]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
    LR Ancien cadre

    Jumelages

    La ville de Pont-à-Mousson est jumelée à  Landstuhl (Allemagne) depuis le [34].

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[35],[Note 4]

    En 2019, la commune comptait 14 497 habitants[Note 5], en diminution de 1,99 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    6 4286 7387 0007 0057 0397 2617 1317 1407 079
    1856 1861 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    7 7098 1158 21110 97011 29311 58511 59512 70112 847
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    13 54314 0098 89111 72612 64611 34310 23911 41612 802
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2019
    13 40614 83014 94214 64514 59213 87914 92914 40414 497
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[36].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    La ville de Pont-à-Mousson a accueilli au fil des âges de nombreuses institutions éducatives.

    • Lycée Marquette, école royale militaire de 1776 à 1793
    • Université de Pont-à-Mousson, fondée en 1572.
    • Lycée Jean Hanzelet.
    • Cité scolaire Jacques Marquette (collège et lycée)
    • Anciennement le lycée professionnel Hélène Bardot, fermé en 2016 afin de laisser place à des projets de la ville. Ce dernier devait être remplacé en 2021 par une école d'«e-sport»[37] mais cela ne se fit pas.

    Sports

    La ville a accueilli les championnats de France de karaté minimes les 19 et .

    Le club de rugby de Pont-à-Mousson a fêté ses 50 ans en 2015.

    Le Judo Sporting Club de Pont-à-Mousson a, depuis quelques années, la chance d'accueillir en début d'année des judokates cubaines ayant des palmarès remplis au niveau mondial et olympique.

    Économie

    Haut-Fourneau n°3 de Pont-à-Mousson
    Coulée de Laitier, Pont-à-Mousson 2022.
    Vue Globale de l'Usine

    Sidérurgie

    L’usine de Pont-à-Mousson, fondée en 1856, a été rapidement dotée de deux hauts-fourneaux (1857 et 1858) marchant tantôt au bois, tantôt au coke. Deux autres hauts fourneaux complètent ce premier ensemble fin 1861 et sans doute en 1867 avec des productions faibles de l’ordre de cinq à six tonnes par jour et par haut-fourneau.

    En 1869, la production est de 24 000 tonnes de fonte brute et de 7 000 tonnes de moulées. En 1894, cinq hauts-fourneaux sont à feu, et ce jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale. L’usine est alors gravement endommagée puis redémarre progressivement, l’un des hauts-fourneaux étant remis à feu en présence de Raymond Poincaré. Entre et , les monte-charges des hauts fourneaux sont remplacés par des transporteurs aériens.

    L’usine compte cinq hauts fourneaux avant et après la Seconde Guerre mondiale, et ce jusqu’en 1964, où elle n’a plus alors que quatre hauts-fourneaux. En 2018, l'usine possède trois hauts-fourneaux, ils fonctionnent à tours de rôle en fonction de la demande et seul deux haut fourneaux fonctionnent en même temps.

    L'entreprise Saint-Gobain PAM (ex-Pont-à-Mousson SA), maintenant dans l’activité Saint-Gobain Canalisations, filiale de Saint-Gobain, fabrique des canalisations en fonte ductile qui équipent de nombreux réseaux d’eau, notamment d’égouts en France. Elle est célèbre pour ses plaques d’égout retrouvables partout dans le monde, qui ne représentent pourtant qu’une petite partie de sa production.

    Les usines Saint-Gobain.
    Plaque d'égout Pont-à-Mousson.


    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Panorama de la place Duroc. - De gauche à droite :
    clocher de l'église Saint-Laurent - Hôtel de Ville - un clocher de l'église Saint-Martin (au loin) - Cinéma Concorde (au milieu) - Maison des Sept-Péchés-capitaux (à droite)

    Édifices civils

    • La pierre au Jô, menhir érigé à l'époque néolithique objet d'un classement.
    • Substructions gallo-romaines à Montrichard et à la Vitrée ; la ville était située sur la grande voie menant d'Aix à Lyon par Cologne et Trèves.
    • Château urbain ou maison-forte des ducs de Bar à Pont-à-Mousson. Construite en 1359 par le duc Robert Ier de Bar, reconstruite en 1395, puis entièrement réaménagée en 1481 et encore en 1496 par René II de Lorraine. Il fut détruit sur ordre de Richelieu. Parachevée par le maréchal François de Créquy en 1670. Il occupait l'emplacement des casernes actuelles. Y est née en 1429 Marguerite d'Anjou, épouse d'Henri VI d'Angleterre.
    • Château de Booz construit en 1775 pour Jean-François Trouard de Riolle, rasé en 1970 pour élargir la route de Pagny-sur-Moselle.
    • La place Duroc XVIe au XVIIIe siècle, unique place historique triangulaire d'Europe est un vaste triangle ceinturé de maisons à arcades. Elle est notamment bordée de monuments classés.
      • La maison des Sept-Péchés-capitaux XVIe siècle. « Le château d’Amour », bâtiment du XVIe siècle, résidence ducale sur la place Duroc.
      • L’hôtel de ville est une élégante construction de style Louis XVI, œuvre de Lecreulx, réalisée par Claude Mique de 1786 à 1791.
    • La Fontaine Rouge doit son nom à l’eau ferrugineuse qui coule depuis des siècles au même débit soit 250 litres à l'heure et à 11 °C de température. Richelieu, venu araser la place forte de Mousson, ne manqua pas de profiter des vertus curatives de cette source.
    • La Cour d’Honneur de l’ancienne université (début XVIIe siècle), porte du parloir, aujourd’hui lycée.
    • Maisons XVIe siècle, rue Saint-Laurent.
    • Empreinte de la tour de Prague XVe siècle, rue des Fossés.
    • Manège de l'ancienne caserne Duroc XIXe siècle.
    • Façades de l'ancien observatoire.
    • Devanture du magasin Michel, 16, rue Clemenceau.
    • Maison de la Monnaie, 2, rue de la Poterne ; rue Magot-de-Rogeville construit dans le 4e quart du XVIe siècle.
    • Le pont Gélot, du nom de son constructeur Paul Gélot. Un pont à péage était existant au XIIe siècle, dont les destructions et reconstructions furent récurrentes. La dernière destruction, qui date du , a lieu durant la libération de la France et plus particulièrement lors de la libération de Nancy les troupes allemandes, poursuivie par l'Armée Patton, faisant sauter le pont pour protéger leur retraite. Il sera rétabli le .
    • Les fonderies, situées avenue Camille-Cavallier. Créées à partir de 1856, ces fonderies sont situées à cheval sur les communes de Pont-à-Mousson et Blénod-lès-Pont-à-Mousson désormais propriété de l'entreprise Saint-Gobain. C'était initialement une petite forge qui produisait de fonte avec du minerai venant de Marbache.

    Édifices religieux

    • l’abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson ou ancien petit séminaire XVIIIe siècle
    • l’église Saint-Martin de Pont-à-Mousson, XIVe et XVe siècles
    • l’église Saint-Laurent de Pont-à-Mousson, XVe, XVIIIe , XIXe siècle. Elle possède un retable du XVIe siècle, un christ montant au calvaire attribué autrefois à Ligier Richier, ainsi qu'un chandelier pascal en bois doré.
    • l’église Saint-Jean de Pont-à-Mousson, XIIIe siècle, devenue maison privée il en subsiste le porche.
    • La chapelle de l’institut, établissement créé en 1851, fondé par Joseph Magot à l'emplacement d'un couvent des minimes supprimé à la Révolution, devenue salle d'exposition.
    • l'ancien collège des jésuites (lycée) : façade sur la cour intérieure XVIIe siècle
    • L'ancienne chapelle au quartier Boozville aujourd'hui désaffectée.
    • la synagogue, datant de 1830, se trouvait rue Charles-Lepois (48° 54′ 01,68″ N, 6° 03′ 23,23″ E). Elle n'est pas visible de la rue car elle se trouve au centre du pâté de maisons, derrière la maison du rabbin, transformée en logement. Selon Max Polonovski, elle devait être détruite à la fin du XXe siècle[38], toutefois, en 2010, le bâtiment est toujours debout car on peut apercevoir le faîte du toit avec ses deux épis de faîtage qui dépassent au-dessus des maisons. La rue de la Poterne est l'ancienne rue des Juifs. Pont-à-Mousson a aussi un cimetière juif, rue Robert-Blum.

    Musées

    • Le musée au fil du papier retrace toute l’histoire de la ville et présente notamment une large collection de meubles et objets d’art en papier mâché, caractérisés par leurs décorations fortement inspirées par la mode des « chinoiseries » (courant parallèle à l’Art nouveau de l’école de Nancy).

    Personnalités liées à la commune

    Personnalités nées à Pont-à-Mousson :

    Guy de Maupassant (1850-1893) : il écrivit sa première nouvelle "La main d'écorché" au 40 place Duroc[41]

    La commune compte six Justes parmi les Nations :

    • Germaine Bour[42] ;
    • Paul Grosse[43] ;
    • Cécile Hergott[44] ;
    • Victor Hergott[45] ;
    • Roger Ledain[46] ;
    • Lucien Louyot[47].

    Héraldique

    Blasonnement :
    de gueules au pont de trois arches d’argent flanqué de deux tours crénelées couvertes du même, le tout posé sur des ondes de sinople mouvant de la pointe et surmonté d’un écusson d’azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d’or, chargé de deux bars adossés du même brochant sur le tout et d’une bordure aussi d’or
    Commentaires : Le pont fait référence à celui sur la Moselle — qui a donné son nom à la ville et qui est à l’origine de son développement — et l’écu est celui des comtes de Bar qui furent aussi seigneurs de Mousson, puis marquis de Pont-à-Mousson.

    Culture populaire

    La ville est citée dans la chanson Sans ma barbe de François Corbier[48] ainsi que dans le film Flyboys de Tony Bill.

    Jean-Pierre François, joueur de l'AS Saint-Étienne puis chanteur dans les années 1980, a également interprété une chanson nommée Pont-à-Mousson en référence à sa ville de naissance.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Pierre Lallemand, Pont-à-Mousson : au cœur des rues, la mémoire d'une ville, Pierron, Sarreguemines, 1994
    • Jean-Pierre Bardot, Les actes fondateurs : Pont-à-Mousson au Moyen Âge, origines et développement d'une ville neuve, musée Au fil du papier, 2011
    • Jean-Luc Fray, Villes et bourgs de Lorraine : réseaux urbains et centralité au Moyen Âge, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, coll. « Histoires croisées », (ISBN 2-84516-238-3)
    • Alain Girardot, Les origines de la ville de Pont-à-Mousson (1261-1300), in : Annales de l'Est, 1972, p. 107-126
    • Manuel Bazaille, Souvenirs de l’occupation à Pont-à-Mousson, in La Revue lorraine populaire, no 169,
    • Manuel Bazaille, Une enfance sous l’occupation à Pont-à-Mousson, in La Revue lorraine populaire, no 179,
    • Manuel Bazaille, Le canton de Pont-à-Mousson à l’amende, in La Revue lorraine populaire, no 203,
    • Manuel Bazaille, Le pont de Pont-à-Mousson, in La nouvelle revue lorraine, n°16,
    • Julien Florange, Pierre Loevenbruck, Notre cher pont-à-Mousson, M. Mutelet, Metz, 1956

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
    5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/meurthe-et-moselle-54
    2. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 104.
    3. « Ville de Pont-à-Mousson, la Mairie de Pont-à-Mousson et sa commune (54700) », sur Annuaire-Mairie (consulté le ).
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Unité urbaine 2020 de Pont-à-Mousson », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    8. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    9. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    10. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    13. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    14. Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Jean-Pierre Bardot, Les actes fondateurs : Pont-à-Mousson au Moyen Âge, origines et développement d'une ville neuve, musée Au fil du papier, 2011, p. 15.
    17. Pierre Lallemand, Pont-à-Mousson : au cœur des rues, la mémoire d'une ville, Pierron, Sarreguemines, 1994, p. 11.
    18. Jean-Pierre Bardot, Les actes fondateurs : Pont-à-Mousson au Moyen Âge, origines et développement d'une ville neuve, musée Au fil du papier, 2011, p. 28.
    19. Jean-Pierre Bardot, Les actes fondateurs : Pont-à-Mousson au Moyen Âge, origines et développement d'une ville neuve, musée Au fil du papier, 2011, p. 40
    20. Pierre Lallemand, Pont-à-Mousson : au cœur des rues, la mémoire d'une ville, Pierron, Sarreguemines, 1994, p. 13.
    21. Pierre Fourier, Sa Correspondance 1598-1640 recueillie par Sœur Hélène Derréal. Presses Universitaires de Nancy 1989, tome 1, préface, page XII
    22. L'affrontement des religions, in Histoire de la Lorraine; Les temps modernes, t.1, PUN, Nancy, 1991 (p. 113-114)
    23. L'imagerie de Pont-à-Mousson
    24. Cf. Musée au fil du papier
    25. Blücher entre Meuse et Moselle
    26. Jean Baptiste Frédéric Koch : Mémoires pour servir à l'histoire de la campagne de 1814, Volume 1 page 117
    27. [Frédéric François Guillaume de Vaudoncourt Histoire des campagnes de 1814 et 1815 en France, Volume 1]
    28. Combat de Pont-à-Mousson. La guerre. L'invasion
    29. Dick de Lonlay : Français & Allemands : histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871. Sarrebrück, Spickeren, la retraite sur Metz, Pont-à-Mousson, Borny page 432, 438
    30. « Pont-à-Mousson (54700)  : Résultats de l'élection présidentielle 2017 », sur LExpress.fr (consulté le ).
    31. Décision du Conseil d’État du 29 mai 2009, voir Le Monde du 5 juin, p. 13
    32. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
    33. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    34. « Ville de Pont-à-Mousson - site officiel de la Ville de Pont-à-Mousson », sur ville-pont-a-mousson.fr.
    35. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    36. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    37. « Pont-à-Mousson. Ancien lycée Bardot : des nouveautés sous son toit », sur www.estrepublicain.fr (consulté le ).
    38. judaisme.sdv.fr
    39. « L'architecte lorrain François Mangin, héros involontaire d'une « affaire » immortalisée par Goethe dans son « Siège de Mayence » — 1793 ».
    40. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000797286
    41. « Le « savez-vous » du jour. Savez-vous quel grand auteur a écrit sa première nouvelle à Pont-à-Mousson ? », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
    42. Justes parmi les Nations : Germaine Bour
    43. Justes parmi les Nations : Paul Grosse
    44. Justes parmi les Nations : Cécile Hergott
    45. Justes parmi les Nations : Victor Hergott
    46. Justes parmi les Nations : Roger Ledain
    47. Justes parmi les Nations : Lucien Louyot
    48. Bide & Musique - François Corbier - Sans ma barbe
    • Portail de Meurthe-et-Moselle
    • Portail des communes de France
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.