Société générale
La Société générale est une des principales banques françaises et une des plus anciennes, créée en 1864.
Pour les articles homonymes, voir Société générale (homonymie).
Société générale | |
Logo de la Société générale | |
Le siège central - 29, boulevard Haussmann | |
Création | |
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Dates clés | : privatisation |
Personnages clés | Frédéric Oudéa (directeur), Paulin Talabot, Eugène Schneider |
Forme juridique | Société anonyme |
Action | Euronext : GLE |
Slogan | C'est vous l'avenir |
Siège social | 29, boulevard Haussmann 75009 Paris[1] France |
Direction | Frédéric Oudéa (directeur général) et Lorenzo Bini Smaghi (président)[2] |
Directeurs | Frédéric Oudéa |
Actionnaires | Janvier 2020 : Salariés : 6,17 % BlackRock, Inc. : 6,04 % Lyxor International Asset Management : 5,4 % Autodétention et autocontrôle : 3 % Caisse des dépôts et consignations : 2,55 % Dodge & Cox : 4,96 % CNP : 1 % |
Activité | Banque Assurance Finance Conseil Immobilier |
Produits | Service financier |
Filiales | Crédit du Nord Boursorama ALD Automotive Franfinance Shine Treezor |
Effectif | 133 251 (2020)[3],[4] |
SIREN | 552120222[5] |
TVA européenne | FR27552120222 |
Site web | societegenerale.com |
Capitalisation | 25,8 milliards d’€ ()[6] |
Fonds propres | 52,634 milliards d’€ (2021) |
Dette | 1 393,586 milliards d’€ (2021) |
Chiffre d'affaires | 25,798 milliards d’€ (2021)[7] |
Bilan comptable | 1 464,449 milliards d’€ (2021) |
Résultat net | 5,641 milliards d’€ (2021) |
Société précédente | Sogenal |
Code banque (BIC) | SOGEFRPP |
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Code établissement (IBAN) | 30003 |
ISIN | FR0000130809 |
Histoire
Origines : 1864 - 1893
La Société générale est fondée par un groupe d'industriels, dont Paulin Talabot qui en fut le premier directeur, Eugène Schneider et la famille Rothschild sous le Second Empire[8],[9] le . En cette année de 1864[10], le système bancaire français n'était pas très développé[11].
Le premier président de la banque est l’influent Eugène Schneider[12], maître de forges du Creusot[13], suivi par Guillaume Deninger, dit Denière[réf. nécessaire], puis par l’Écossais Edouard Blount de 1886 à 1901[14]. La banque développe alors son réseau de manière importante en France, pour posséder un total de 32 guichets en province en 1870 et 15 guichets à Paris. En 1871, Société Générale ouvre un bureau à Londres[15].
La banque commence à se constituer une clientèle de PME et de particuliers grâce à son réseau. Le siège parisien suit quant à lui les grandes entreprises. Cette même année 1871, la banque accède au marché des émissions publiques françaises. La France connaît cependant une période de marasme économique entre 1871 et 1893, entraînant la faillite de plusieurs établissements bancaires. Société Générale continue son développement et possède 148 guichets en 1889[réf. nécessaire].
Elle fait partie des trois piliers de l'industrie bancaire française non mutualiste (aussi appelés « les Trois Vieilles »[16])[17],[18] avec LCL et BNP Paribas.
Début du XXe siècle : 1894 - 1936
À partir de 1894, la banque se structure comme un grand établissement de crédit moderne. Le groupe ne se contente plus de la collecte des dépôts des entreprises et de particuliers, mais s’oriente de manière importante vers les crédits d'exploitation à court terme destinés aux industriels et négociants, ainsi que vers le placement des titres dans le grand public, les emprunts privés français et enfin les emprunts russes.
À la Belle Époque, c'est la 4e capitalisation de la Bourse de Paris, qui compte 4 banques parmi les 6 premières, grâce à une expansion de l’actionnariat, qui passe de 14 000 en 1895 à 122 000 en 1913, et aux bonnes performances de la banque.
En 1912, la banque installe son siège dans de tout nouveaux locaux au 29, boulevard Haussmann.
Après des années difficiles lors de la Première Guerre mondiale, la Société générale devient la première banque française dans les années 1920. Elle accroît son réseau, notamment en province, qui passe de 260 guichets périodiques en 1910, puis 864 en 1930 et enfin 1 457 en 1933 (y compris ceux de la Sogenal).
L’embellie de la fin des années 1920 sera de courte durée. Les années 1930 sont marquées par un repli des affaires, que ce soit en France ou à l’international. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le réseau a diminué au niveau de 1922.
En 1936, c'est la septième capitalisation boursière française, après la montée en puissance des sociétés industrielles françaises à la bourse, alors que la banque était encore troisième en 1913.
Société | Lyonnaise des eaux |
CPEDE | Banque de France |
Crédit lyonnais |
EELM | Air liquide |
Société Générale |
Rhône- Poulenc |
Saint- Gobain |
Alais Froges |
Kuhlmann | L'Union d'électricité |
Électricité de Marseille |
Capitalisation (mds de F)[19] |
1,6 | 1,4 | 1,3 | 1 | 1 | 1 | 1 | 0,9 | 0,82 | 0,8 | 0,8 | 0,79 | 0,76 |
Pendant la seconde guerre : 1939-1945
Henri Ardant est arrêté en 1944 pour collaboration et traduit devant la Cour de justice[20] Henri Ardant, le patron de la Société générale, dont le dossier était chargé, puisqu'il fut le principal animateur d'une profession très active sous l'Occupation, devra sans doute son non-lieu (après un an de prison) à ses excellentes relations avec les syndicats et à son action courageuse et efficace pour épargner au personnel des banques le Service du travail obligatoire en Allemagne[21].
De la nationalisation à la privatisation : 1945-1990
Par la loi du 2 décembre 1945, le ministre des Finances René Pleven réorganise les règles bancaires et nationalise les quatre principaux établissements de crédit, le CNEP, la BNCI, le Crédit lyonnais et Société générale[22]. La banque profite de la forte croissance de l’après-guerre pour se développer en France. Dans le même temps le groupe continue son expansion internationale, en Afrique, en Italie ou encore au Mexique. À partir de 1966, les groupes bancaires n’ont plus besoin d’autorisation préalable pour ouvrir des agences, ce qui favorise le développement du groupe en France.
Un changement de réglementation en 1966-1967 permet à la Société générale de se diversifier grâce à l’atténuation de la distinction entre banque de détail et banque d’affaires, et par la création d’un marché hypothécaire. Le groupe va tirer profit de cette nouvelle réglementation, en créant de nouvelles filiales spécialisées, notamment dans le crédit-bail avec ses filiales Sogelease, Sogebail, Sofinabail
Au cours des années 1970 et 1980, la banque adopte les nouvelles techniques et évolutions du secteur comme l’informatique, les distributeurs automatiques ou les cartes bleues, notamment avec sa filiale spécialisée SG2. Dans le même temps le groupe continue son développement international et rachète des filiales spécialisées pour compléter son offre.
Le , la Société générale fait partie des trois grandes banques privatisées grâce à ses bonnes performances.
En 1988, une tentative d'OPA du groupe de Georges Pébereau menée à l'initiative du gouvernement socialiste de l'époque[23] conduit à l'affaire de la Société générale[24].
Années 1990 et 2000
Le groupe va se développer autour de trois grands pôles : banque de détail, gestions d’actifs (SGAM - Société générale Asset Management) et banque de financement et d’investissement (SGCIB - Societe Generale Corporate & Investment Banking). Ce développement va se traduire par de la croissance externe et interne.
En 1995, la banque prend possession des tours jumelles Chassagne et Alicante à La Défense, et en fait son nouveau siège social. En 1997, la branche banque de détail est renforcée par l’acquisition du Crédit du Nord. Elle intègre également l'activité du réseau la Sogénal. En 1998, la Société générale crée la « direction de la banque de détail hors France métropolitaine », qui est l’un des axes stratégiques majeurs de développement du groupe.
En 1999, une bataille a lieu pour la prise de contrôle de Paribas, qui finalement sera acquise par BNP. La même année, des acquisitions sont réalisées à l’international, en Roumanie (Banque Roumaine pour le Développement, actuellement BRD), en Bulgarie (Expres Bank) et à Madagascar.
En 2001, la stratégie de développement à l’international continue surtout en Europe centrale avec l'achat de la Komerční banka en République tchèque et de la SKB Banka en Slovénie.
Fin 2007, la Société générale signe un protocole d'accord avec La Banque postale en vue de mutualiser leur monétique dans une filiale commune, Transactis.
Janvier 2008 : l’affaire Kerviel
Déjà affaiblie par la crise des subprimes, Société Générale annonce le avoir été victime d'une fraude sur le marché des contrats à terme initiée par l’un de ses opérateurs de marché, Jérôme Kerviel. Le montant des positions secrètes prises par M. Kerviel serait de 50 milliards d’euros[25]. Le débouclement des positions engendre 4,9 milliards d'euros de perte[26], soit presque l'équivalent du bénéfice net dégagé en 2006 (5,2 milliards d'euros). Si l’on impute à Jérôme Kerviel la responsabilité de la perte de 4,9 milliards enregistrée à l'issue de la liquidation de ses positions, celle-ci serait la fraude la plus élevée de tous les temps qui ait été causée par un « rogue trader », employé d'un établissement financier[27].
À la suite de cette crise, la banque annonce le le départ de Daniel Bouton du poste de président-directeur général et sa nomination au poste de président du conseil d'administration[28], Frédéric Oudéa devenant directeur général[30]. Jean-Pierre Mustier, alors responsable de la banque de financement et d'investissement (BFI) de Société Générale, quitte également ses fonctions, remplacé par un ancien dirigeant de Bear Stearns, Michel Peretié.
Le , à la suite de cette perte de 4,9 milliards d'euros, la banque annonce qu'elle va recevoir de la part de l'administration fiscale française un milliard d'euros[31], au titre d'un trop-perçu d'impôt sur les sociétés[n 1].
AIG
Fin 2008, l'assureur American International Group (AIG) réussit à rendre 12 milliards de dollars qu'il devait à Société Générale, qui lui avait acheté des produits dérivés[32]. Le groupe AIG a pu payer grâce à un renflouement de la Réserve fédérale américaine, à la suite duquel l'État américain est devenu propriétaire à 80 % du groupe[32].
Prêt de l’État français
Le , Société Générale bénéficie d’un prêt de l'État d’un montant de 1,7 milliard d'euros. Elle bénéficie d’un second emprunt d’un montant similaire le . Au total, l’État a prêté une vingtaine de milliards d'euros à six grands réseaux bancaires français pour les aider à reconstituer leurs fonds propres après la crise financière. Le , Société Générale rembourse l’intégralité du montant de cet emprunt, soit 3,4 milliards d'euros, plus les intérêts[33],[34].
Pertes de SGAM-AI
Lundi , le quotidien Libération publie un dossier sur des pertes de 5 milliards d’euros qu'aurait subies SGAM-AI, un département de la filiale de gestion d’actifs de la banque, Société Générale Asset Management (SGAM)[35]. (Voir Affaire de la SGAM-AI)
En 2009, le SGAM fusionne avec Crédit Agricole Asset Management (CAAM) dans une coentreprise nommée Amundi (CAAM : 75 %, SGAM : 25 %). Cette fusion signifie que toutes les activités nécessaires au bon fonctionnement du groupe Société générale et de ses filiales devront être reproduites ou achetées à l'extérieur.
Années 2010
Après deux années de crise liées tout d’abord à la révélation de la fraude Kerviel, puis à l’éclatement de la crise financière mondiale, la banque semble avoir tourné la page.
Côté activités, Société Générale semble vouloir tourner la page et se transformer en profondeur en 2010. En 2010, les résultats financiers de l’entreprise se redressent. Au premier semestre, la banque présente un résultat net part du groupe de 2,15 milliards d’euros[36]. Ces bons résultats sont présentés peu de temps après la publication des résultats des stress tests de résistance de 91 banques européennes, qui confirment notamment la solidité financière des quatre grandes banques françaises dont Société Générale[37].
La Société générale est visée en par une plainte pour fraude déposée par l'Agence fédérale de financement du logement (FHFA) qu'elle considère avec 16 autres établissements financiers comme responsable de la crise des subprimes[38].
Dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), la Société générale supprime plus de 1 200 postes au sein de la banque de financement et d'investissement, dont 880 en France. En réduisant ses effectifs, le groupe suit la même voie que ses concurrents BNP et Crédit agricole[39].
Au cours du 3e trimestre 2012, la banque a annoncé avoir vendu sa filiale grecque Geniki Bank à la banque hellène Piraeus Bank [40], transaction qui a été finalisée en décembre, la vente se soldant par une perte d'environ 100 millions dans les comptes. Toujours dans le cadre de sa restructuration, la banque annonce en décembre la vente de sa participation de 77 % dans sa filiale égyptienne National Société générale Bank (NSGB) à la Qatar National Bank pour 1,97 milliard de dollars et la vente par sa filiale Rosbank de l'établissement biélorusse Belrosbank au russe Alfa Bank.
En , Société Générale, vend sa filiale de banque privée en Asie à l'entreprise singapourienne DBS Bank pour 158 millions de dollars[41],[42]. Le même mois, Société Générale annonce l'acquisition des parts minoritaires, en dehors de la part de 21 % de La Caixa, dans Boursorama[43].
En 2014, Sogecap acquiert une partie des 126 galeries commerciales du groupe Carrefour, à travers la société foncière Carmila. Au printemps, Société Générale annonce la suppression de ses activités de crédits à la consommation au Brésil, entraînant une perte nette de 200 millions d'euros au 4e trimestre 2014[44].
En 2016, la Société générale annonce un projet de réorganisation qui devrait aboutir à la suppression de 550 emplois sur 5 ans[45]. Elle annonce également la vente de ses filiales Splitska Banka en Croatie, et Bank Republic en Géorgie[46].
Depuis , la Société générale via Sogécap détient 50% du capital d'Antarius, la compagnie d’assurance de personnes dédiée au groupe Crédit du Nord[47],[48] (le solde des 50% étant détenu par le Crédit du Nord).
En 2017, la Société générale annonce l'introduction en bourse de la filiale ALD (location longue durée de véhicules)[49]. En , Aviva vend sa coentreprise d'assurance-vie avec Société Générale, à cette dernière pour 425 millions de livres[50].
Autre élément non récurrent de 2017 : le produit net bancaire 2017 est grevé de 963 millions d'euros au titre de l'accord transactionnel avec le Libyan Investment Authority (Lia) mettant un terme opposant les deux parties[51]. La LIA accusait la banque française d’avoir versé au moins 58 millions de dollars de pots-de-vin à Leinada, une structure basée au Panama et dirigée par Walid Giahmi, un proche de Saïf Al-Islam Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi[52]. Celui-ci aurait par la suite reversé des sommes aux proches du régime pour convaincre le fonds souverain d'opter pour des produits financiers de Société Générale. Au total, le fonds souverain indique avoir investi 2,1 milliards de dollars dans des obligations émises par la banque française et estime avoir perdu 1,5 milliard de dollars dans ces investissements.
D'autres litiges restent en cours. La banque est toujours en négociations avec les autorités américaines au sujet d'un contentieux portant sur des violations d'embargo américains - le litige qui a coûté 8,9 milliards de dollars à BNP Paribas en 2014. À fin , les provisions totales du groupe pour faire face à ces déboires judiciaires s'élèvent à 2,4 milliards d'euros[53].
En , la Société générale annonce la suppression de 300 agences et 900 emplois à l'horizon 2020[54].
En , à la suite de l'opération événementielle One Planet Summit, et dans le contexte du Climate Finance Day, la Société générale annonce la décision de ne plus financer la production de pétrole issu de sables bitumineux sans toutefois préciser si cela concerne ses produits financiers dans leur globalité (comme le courtage de ce type de pétrole)[55].
En , la Société générale annonce l'acquisition des activités de gestion d'actifs et d'activité de marché de Commerzbank, regroupant 500 employés[56],[57]. En , OTP annonce l'acquisition de la filiale bulgare de Société Générale, Expressbank, qui avait une part de marché de 6,7 % en Bulgarie alors que la filiale d'OTP avait une part de marché d'environ 12 %. En parallèle, OTP prend une participation majoritaire dans les activités albanaises de Société Générale, Banka Societe Generale Albania, qui avait une part de marché de 6 %[58]. En , Société Générale annonce la vente de ses activités polonaises sous la marque Euro Bank pour 484 millions d'euros à Bank Millennium[59]. En , Société Générale annonce la vente de ses activités en Serbie à OTP pour 108 millions d'euros[60].
En , le groupe Société générale annonce[61] le rachat de la fintech Treezor, établissement de monnaie électronique agréé par l'ACPR[62]. La start-up se positionne en France comme leader[63] des activités de Banking-as-a-Service. Ce rachat, qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie "Transform to Grow"[64] du groupe, devient effectif en [65]. Cela doit permettre d'accélérer l'internationalisation[66] et l'innovation produits de Treezor.
Le , la Société générale annonce un accord avec la banque sud-africaine Absa pour récupérer ses activités de conservation, de banque dépositaire et de compensation de dérivés en Afrique du Sud et développer un partenariat commercial sur l'ensemble de l'Afrique[67]. Le montant de la transaction aboutissant à cet accord n'a pas été communiqué.
Le , la Société générale annonce avoir trouvé un accord avec le groupe hongrois OTP Bank afin de lui céder ses parts majoritaires dans sa filiale de Moldavie, Mobiasbanca. Le groupe français souhaite, en effet, recentrer sa stratégie[68].
Années 2020
Le , la Société générale annonce le rachat de Shine [69], une néo-banque et service en ligne pour les auto-entrepeneurs et les micro-entreprises. L'opération d'acquisition de Shine aurait été conclue pour un prix voisin de 100 millions d'euros. Le dirigeant Nicolas Reboud reste en place[70].
La banque annonce, le , étudier la création d'une possible nouvelle banque de détail qui s'appuierait sur le rapprochement de deux de ses réseaux bancaires : Société Générale et Crédit du Nord[71].
Le troisième trimestre 2020 permet à la Société Générale de revenir dans le vert après une perte de plus de 1 milliard d'euros au trimestre précédent[72]. Un bénéfice net de 862 millions d'euros a été enregistré, en hausse de 1 % par rapport à la même période en 2019[73].
Début , la fusion du Crédit du Nord avec la Société Générale est annoncée[74]. Cette opération va entraîner la fermeture de 600 agences, mais ne prévoit aucun licenciement ni départ forcé, assure la direction de la Société Générale[75]. Les 600 agences concernées par la fermeture devraient baisser le rideau d'ici à l'horizon 2025, date à laquelle l'ensemble des services auront achevé la fusion complète des deux entités[76].
Le , la Société générale annonce le rachat de Reezocar, une plateforme française de vente de véhicules d'occasion qui possède environ 7 millions de références dans son catalogue[77]. La Société Générale détenait déjà une participation minoritaire au sein de cette société qui a vu le jour en 2014[78].
Le , la Société générale annonce la suppression de 3 700 postes dans la banque de détail en France dans le cadre de la fusion avec le Crédit du Nord[79].
Les effectifs du groupe diminuent de 3,6 % en 2020 passant de 138 240 salariés fin 2019 à 133 251 fin 2020[3].
Au troisième trimestre 2021, la Société générale annonce un record historique de son bénéfice net à 1,6 milliard d'euros[80].
En décembre 2021, la direction annonce la nomination de Gaëlle Olivier au poste de directrice générale adjointe du groupe[81].
En janvier 2022, ALD, filiale de location de voitures longue durée de la Société générale, annonce l'acquisition de LeasePlan pour 4,9 milliards d'euros. La Société générale détiendra 53 % du nouvel ensemble créé, qui aura une flotte de 3,5 millions de véhicules[82].
Le , la Société générale annonce avoir réalisé un bénéfice net historique de 5,6 milliards d'euros en 2021. Ces bénéfices serviront principalement à rémunérer les actionnaires sous forme de dividendes (1,4 milliard d'euros) et de rachats d'action (pour plus de 900 millions d'euros)[83].
En avril 2022, BNP Paribas et Société Générale participent au plan de financement de l'OPA d'Elon Musk sur Twitter. Société Générale contribue à hauteur de 875 millions d'euros de financement[84],[85].
Retraite de Russie (2022)
Le , la Société générale annonce qu'elle cède sa filiale Rosbank ainsi que ses activités assurance à Interros Capital[86], en plein conflit ukrainien. Cette transaction coûte 3,1 milliard d'euros à la Société générale, qui ne récupère que 500 millions d'euros de prêts consentis à sa filiale. Pourtant les résultats positifs de l'exploitation de Rosbank représentaient environ 2% du bénéfice d'exploitation du groupe français. ALD Automotive, filiale de location de voitures de Société générale, arrête aussi toutes ses opérations en Russie, en Biélorussie et au Kazakhstan[87].
Cette cession de Rosbank se traduit par une chute spectaculaire lors de la publication de ses résultats du 2e trimestre 2022: en effet, la Société Générale indique avoir subi une perte nette de 1,5 milliard d'euros sur cette période[88]. Toutefois, son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires, s'élève à 7 milliards d'euros d'avril à juin, en hausse de 12,8% sur un an, porté par l'ensemble des métiers[89].
Activités
Le groupe Société générale compte 117 000 collaborateurs, de 137 nationalités, présents dans 66 pays[90].
la Société générale est une banque universelle. Le groupe se compose de trois grands piliers, soutenus par deux métiers[91].
Les trois piliers de la Société générale, au cœur du développement du modèle de banque relationnelle, sont :
- les réseaux de détail en France (Société Générale, Crédit du Nord et Boursorama) ;
- les réseaux de détail à l'international (IBFS: International Banking and Financial Services) ;
- la banque de financement et d’investissement (SG CIB, GBIS, SGSS) qui gère d’un côté la banque de financement et les fixed income, le financement structuré, la dette, le forex, et de l'autre côté les equity et les activités de conseil.
En soutien au développement de ses trois piliers, les deux autres lignes métiers du groupe sont :
- les services financiers spécialisés et assurances ;
- la banque privée, gestion d’actifs et de services aux investisseurs (19e mondial avec 1 512 milliards $ d'actifs gérés sous contrats[92]).
Données financières
Années | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Produit net bancaire | 15 637 | 16 390 | 19 170 | 22 417 | 21 923 | 21 866 | 21 730 | 26 418 | 25 636 | 23 110 | 22 831 | 23 561 | 25 639 | 25 298 | 23 954 | 25 205 | 24 671 | 22 113 | 25 798 |
Résultat brut d’exploitation | 5 069 | 5 328 | 7 014 | 8 714 | 7 618 | 6 338 | 5 964 | 9 873 | 8 600 | 6 672 | 6 432 | 7 545 | 8 746 | 8 481 | 6 116 | 7 274 | 6 944 | 5 399 | 8 208 |
Résultat net part groupe | 2 492 | 3 281 | 4 446 | 5 221 | 947 | 2 010 | 678 | 3 917 | 2 385 | 774 | 2 175 | 2 692 | 4 001 | 3 874 | 2 806 | 3 864 | 3 248 | −258 | 5 641 |
Dans le monde
En Europe
- Allemagne : Hanseatic rachetée à 75 % en 2005 (25 % restant détenu par le groupe Otto). Banque de détail basée à Hambourg.
- Chypre : Société générale Bank Cyprus
- Italie : Fiditalia, racheté à 100 % en 2002, cette filiale est spécialisée dans le crédit à la consommation et les cartes de crédit. Le processus de vente en 2017 a été abandonné[93].
- Luxembourg : SG Luxembourg, établissement bancaire de droit luxembourgeois, filiale à 100 % de Société Générale. Implantée depuis 1893 au Grand-duché (plus ancienne implantation bancaire étrangère), anciennement nommée SGBT Luxembourg, cette filiale a accompagné dès son origine le développement de l'industrie luxembourgeoise et a contribué ainsi à l'émergence de la place financière dans le pays.
- République tchèque : Komerční banka, avec 399 agences en 2012, 1,6 million de clients et 8200 employés, la Komerční banka est la première banque pour les entreprises et la seconde pour les particuliers en République tchèque. Société générale a repris 60 % de la banque en 2001 pour 1,186 milliard €, en devenant ainsi actionnaire majoritaire. Le groupe opère également en Slovaquie sous le nom KB-Bratislava.
- Roumanie : BRD, fondée en 1923, la BRD est la seconde banque de Roumanie en termes de dépôts. Elle possède 915 agences pour 2,5 millions de clients et 8 800 employés. C’est en 1998 que Société Générale entre à son capital pour y monter jusqu’à près de 60,00 % en 2009.
- Russie :
- Rosbank : filiale russe dont la Société générale contrôle 92,4 % du capital[n 2]. Rosbank avec 600 agences a le premier réseau à capitaux privés de banque de détail en Russie et compte environ 3 millions de clients particuliers, 60 000 PME et 7 000 grandes entreprises et couvre l'ensemble du territoire avec une présence dans 90 % des villes de plus de 500 000 habitants. En 2011, Rosbank fusionne avec la Bank Société générale vostok / Банк Сосьете женераль восток, filiale à 100 % de Société Générale et spécialisée dans tout le spectre des opérations bancaires depuis 1993.
- DeltaCredit : filiale russe à 100 % de la Société générale, spécialisée dans le crédit immobilier.
- Rusfinance : filiale russe à 100 % de la Société générale, spécialisée dans le crédit à la consommation.
- Invasion de l'Ukraine : Le 11 avril 2022, la Société générale a annoncé l'arrêt de ses activités en Russie et la cession de ses participations dans le secteur bancaire russe en particulier la banque Rosbank, pour un coût de 3,1 milliards d'euros.[95]
- Suisse : Société générale Private Banking Genève, Zurich.
Fin d'activité ou de participation
Grèce: Geniki Bank, participation à 99,08 % de à .
À partir de 2016, le groupe Société Générale entame un vaste processus de recentrage de ces activités avec la vente de nombreuses banques dans les pays de l'Europe de l'est et les Balkans :
- Albanie : Société générale Albania (ex Banka Popullore) de 2007 à 2019 à la suite de la vente à OTP Bank
- Bulgarie : Société générale Expresbank de 1999 à 2019, revendue à OTP Bank
- Croatie : Splitska Banka, de 2006 à fin 2016, revendue à OTP Bank
- Géorgie : Bank Republic, participation à 93,64 % jusqu'à fin 2016.
- Macédoine du nord : Ohridska Banka, Ohrid, vendue en 2019 à Steiermärkische Sparkasse.
- Moldavie : Mobiasbanca. Revendue à OTP Bank en 2019.
- Monténégro : Société Générale Monténégro (anciennement Prva Zetska Stedionica puis Podgorička banka), Podgorica[96],[97],[98],[99], vendue en 2019 à OTP Bank.
- Pologne : Eurobank, acquise en 2005, puis vendue en 2018 à Bank Millenium à la suite du processus de vente lancé en 2018[100]
- Serbie : Société générale Srbija, vendue en 2019 à OTP Bank
- Slovénie : SKB Banka (ex Stanovanjsko-Komunalna Banka), de 2001 à 2019 à la suite de la vente à OTP Bank.
En Afrique
- Algérie : Société générale Algérie, installée depuis 1999, c'est la première banque grand public française à s'installer (ou se réinstaller) en Algérie. Elle possède un réseau de 63 agences. En 2003, 29 % de son capital était détenu par El Khalifa Bank.
- Bénin : SGB (Société générale Bénin, ex-SGBBE : Société générale de banques au Bénin)
- Burkina Faso : SGBF (Société générale Burkina Faso, ex-SGBB : Société générale de banques au Burkina[101]), filiale à 52,6 % de Société Générale. Elle est classée troisième établissement bancaire du Burkina Faso.
- Cameroun : SGCAM (Société générale Cameroun, ex-SGBC : Société générale de banques au Cameroun), filale à 58,08 % de Société Générale[102]
- Congo : SGC (Société générale Congo)
- Côte d'Ivoire : SGCI (Société générale Côte d'Ivoire, ex-SGBCI Société générale de banques en Côte d’Ivoire)
- Ghana : Société générale Ghana (SGGH), prise de contrôle en 2003 de la SG-SSB Ltd, rebaptisée en 2013.
- Guinée : SGG (Société générale Guinée, ex Société générale de banques en Guinée)
- Guinée-Équatoriale : SGBGE (Société générale de banques en Guinée-Équatoriale)
- Madagascar : Société générale Madagasikara (anciennement BFV - Société générale) : une des plus grandes banques a Madagascar filiale a 70 % de Société générale à la suite de sa privatisation en 1998.
- Maroc : Société générale Maroc (juridiquement Société générale marocaine de banques (SGMB)) : créée en 1913, c'est l'un des principaux groupes financiers au Maroc. Elle détient 330 agences en 2011.
- Mauritanie :SGM (Société générale Mauritanie) acquise en 2007.
- Mozambique :Société générale Moçambique (juridiquement Banco Société générale Moçambique) à la suite de l'acquisition en 2015 d'une participation majoritaire dans le capital d'une banque locale (MCB Mozambique) ensuite renommée.
- Sénégal :SGBS (Société générale de banques au Sénégal)
- Tchad : SGT (Société générale Tchad, ex-Société cénérale tchadienne de banque)
- Togo : SGTG (Société générale Togo), ouverte en 2015
- Tunisie : UIB (Union internationale de banques), créée en 1964, l’UIB a été privatisée en avec le rachat d'une partie de son capital par le groupe Société générale. Elle possède un réseau de 118 agences dans le pays.
Fin d'activité ou de participation
- Égypte : NSGB (National Société générale Bank SAE), participation à 77 % jusqu'en à la suite de la vente à QNB.
Dans les DOM
- SGCB (Société générale calédonienne de banques), avec 20 agences sur le territoire.
- BDP (Banque de Polynésie), filiale à 70 % avec un réseau de 15 agences.
- BFCOI (Banque française commerciale Océan Indien), filiale à 50 % de la Société générale implantée à la Réunion et à Mayotte avec un réseau de 28 agences.
Fin d'activité ou de participation
SGBA (Société générale de banques aux Antilles), implantée en Guadeloupe et en Martinique. Cette entité qui comportait 5 agences est cédée en 2020 à MyMoneyBank.
En Asie
- Société générale de banques Jordanie
- SGBL (Société générale de banque au Liban) : filiale libanaise de la Société générale depuis 1969 (à 25 % puis à 50 % en 1991), aujourd'hui la Société générale s'est partiellement désengagée et ne possède plus que 16 % de la SGBL. Elle compte près de 66 agences réparties sur l'ensemble du territoire libanais en 2011[103].
- Société générale (China) Limited créée en 2008.
- SG Mumbai créée en 1985
- Seabank, Hanoi, banque locale dans laquelle la Société générale contrôle 20 % du capital. La banque possède un réseau de plus de 100 agences dans le pays.
- SGBU
Critiques, scandales et amendes
Financement des énergies fossiles
L'association écologiste Les Amis de la Terre publie le un rapport intitulé « Société Générale, plein gaz sur les fossiles » dénonçant ses financements accordés aux projets de terminaux méthaniers destinés à l'exportation de gaz de schiste américain vers l'Europe. Sur la période 2014-2016, la Société générale a accordé plus de 2,4 milliards de dollars aux entreprises développant ces projets en Amérique du Nord, et est ainsi la septième banque internationale et la première française la plus exposée au secteur. L'association demande notamment à la banque de se retirer de son mandat de conseiller financier du projet de terminal d'exportation de gaz de schiste liquéfié Rio Grande LNG au Texas et du double gazoduc Rio Bravo Pipeline, porté par l'entreprise américaine NextDecade[104].
En , l'ONG Oxfam France publie en collaboration avec Les Amis de la Terre un rapport indiquant que les principales banques françaises ont une empreinte carbone très importante : « en 2018, les émissions de gaz à effet de serre issues des activités de financement des quatre principales banques françaises – BNP Paribas, Crédit agricole, Société Générale et BPCE – dans le secteur des énergies fossiles ont atteint plus de 2 milliards de tonnes équivalent CO2, soit 4,5 fois les émissions de la France ». la Société générale poursuit notamment ses investissements dans le gaz et le pétrole de schiste[105].
Selon une étude de l’ONG ShareAction (en) publiée le , la Société générale a financé la prospection des entreprises pétrolières et gazières à hauteur de 34 milliards de dollars entre 2016 et 2021[106].
Amendes et condamnations
En , à la suite des récents troubles et notamment l'affaire Kerviel, la commission bancaire attribue un blâme à la Société générale, accompagné d'une amende de 4 millions d'euros pour des carences graves dans son système de contrôle interne[107].
En , la Société générale est condamnée aux côtés de 10 autres banques par l'Autorité de la concurrence à payer une amende totale de 384,9 millions d'euros pour la mise en place de frais injustifiés relatifs au traitement des chèques interbancaires. La sanction appliquée à la Société générale est de 53,48 millions d'euros[108].
En , la Société générale est condamnée par l'Autorité des marchés financiers à une sanction pécuniaire de 500 000 euros pour des carences décelées dans les systèmes d'audit de sa fonction de contrôle dépositaire[109].
En , la Société générale est condamnée par la Commission européenne à une amende de 446 millions d'euros dans le cadre d'un jugement pour manipulation de taux interbancaires. La Commission a exigé des 8 banques impliquées un montant total de 1,7 milliard d'euros, ce qui constituait alors un record[110]. L'amende de la Société générale a par la suite été réduite de près de moitié en [111].
En , la Société générale règle ses litiges liés à la manipulation du Libor et aux soupçons de corruption en Libye avec plusieurs autorités américaines et françaises pour 1,3 milliard de dollars. Dans le détail, elle a dû verser 275 millions de dollars au Département de la Justice (DOJ) et 475 millions de dollars à la Commodity Futures Trading Commission dans le cadre de l'affaire du Libor tandis que le DOJ et le parquet national financier ont respectivement reçu 292 et 250 millions dans le dossier libyen[112],[113].
En , l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a prononcé un blâme assorti d’une sanction pécuniaire de 5 millions d’euros à l’encontre de la Société Générale après avoir remarqué lors d’un contrôle en 2014-2015 des manquements dans ses procédures anti-blanchiment, et notamment dans ses obligations déclaratives à Tracfin et à l’ACPR[114].
En , la Société générale accepte de payer une amende de 1,34 milliard de dollars à plusieurs autorités américaines afin de mettre fin aux poursuites pour violation des embargos visant Cuba, ainsi que, dans une moindre mesure, l'Iran et le Soudan[115],[116].
Affaire du Sentier II
En 2001, le chef du service central de traitement et de compensation des chèques de la Société générale et le plus haut responsable de la lutte contre le blanchiment d'argent au sein de l'enseigne se voient reprocher par le juge d'instruction Isabelle Prévost-Desprez de graves défaillances dans les mécanismes de contrôle interne de la banque, en liaison avec l'affaire du Sentier II où plus de 120 personnes avaient participé à une importante cavalerie financière[117].
Le , débute à Paris le procès du Sentier II, un important procès pour blanchiment d'argent qui met en cause plusieurs dirigeants de l'enseigne. Le , le parquet de Paris a requis la relaxe de Société Générale et de quatre de ses dirigeants, dont le président Daniel Bouton dans l'affaire du Sentier. Le , le tribunal correctionnel de Paris suit le réquisitoire du parquet de Paris en relaxant la Société générale et de quatre de ses dirigeants[118].
Procès Kerviel
Le procès de Jérôme Kerviel s’est ouvert le , au palais de justice de Paris, pour se clôturer le . la Société générale était partie civile du procès. L’ancien trader de la Société générale était représenté par maître Olivier Metzner, tandis que la banque était représentée par maîtres Jean Veil, Jean Reinhart et François Martineau.
Ce procès a suscité un engouement médiatique important, avec notamment un record de demandes d’accréditations de journalistes[119].
Après plus de deux semaines de débats très techniques et beaucoup tournés autour de la personnalité de Jérôme Kerviel, le procureur de la République a requis cinq ans d’emprisonnement dont trois ans ferme contre l’ancien trader, qui plaidait la relaxe[120].
Le jugement du procès a été rendu le , à 11 h 00. Jérôme Kerviel a été reconnu coupable des trois chefs d'accusation requis à son encontre : abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système informatique et faux et usage de faux. Jugé seul responsable de la perte record subie début 2008 par la Société générale, il a été condamné à cinq ans de prison dont trois ferme, ainsi qu'à verser des dommages et intérêts de 4,9 milliards d'euros à la banque[121]. Le jugement rendu dédouane intégralement Société générale de toute responsabilité alors que des carences graves du système de contrôle interne ont été confirmées à Bercy par plusieurs hauts fonctionnaires de la direction du Trésor[122].
Jérôme Kerviel a immédiatement interjeté appel d'un « jugement déraisonnable » selon son avocat, maître Metzner[123]. Cet appel étant suspensif, il est présumé innocent jusqu'à la tenue du procès en appel, qui aura lieu du 4 au [124].
Le montant considérable des dommages et intérêts a suscité une grande vague d’émotions dans l’opinion publique et sur Internet. La condamnation d'un homme seul à rembourser une telle somme a suscité incompréhension et colère parmi les internautes[125]. La banque a annoncé avoir renoncé à demander l’intégralité des dommages et intérêts à Jérôme Kerviel[126].
2014 : Cour de cassation et suites
Le , la Cour de cassation annule les dommages et intérêts de 4,9 milliards d'euros. En effet, la cour relève l’existence de fautes commises par Société Générale ayant concouru au développement de la fraude et à ses conséquences financières[127].
Par ailleurs, le , la presse annonce qu'en , dans un entretien enregistré à son insu, Chantal de Leiris, ancienne vice-procureure du parquet de Paris qui avait suivi l’enquête sur les pertes de Société générale imputées à Kerviel, a déclaré que l'enquête avait été manipulée par Société générale, avec l'assentiment de certains supérieurs hiérarchiques de Chantal de Leiris[128],[129].
7 avril 2016 : Panama Papers
La Société générale compte poursuivre Jérôme Kerviel pour diffamation[130] après qu'il a déclaré que la Société générale était multirécidiviste des infractions[131] et qu'il a insisté sur les mensonges de la banque en termes de paradis fiscaux[132]. Pourtant, une des filiales de Société générale, la TNS Service limited, est actuellement implantée dans les îles Vierges britanniques[133] qui figurent dans la liste noire française des paradis fiscaux[134]. En 2012, une autre de ses filiales, la Societe Generale Manila Offshore Branch, était implantée aux Philippines alors que ce pays était également considéré comme un paradis fiscal[135],[136].
7 juin 2016 : licenciement « sans cause réelle et sérieuse »
Le mardi , le conseil de prud’hommes de Paris condamne la Société générale à verser à Jérôme Kerviel plus de 450 000 euros pour licenciement sans « cause réelle ni sérieuse » et dans des conditions « vexatoires ». Par l'intermédiaire de son avocat, Société Générale annonce faire appel de cette décision[137]. Malgré cet appel, une partie des sommes allouées à Jérôme Kerviel doit être payée immédiatement par Société Générale.
: jugement de la cour d'appel de Versailles
La cour d’appel de Versailles ramène de 4,9 milliards à 1 million d’euros les dommages et intérêts dus par Jérôme Kerviel à la Société générale[138].
: procédure du fisc
En , la Société générale fait l'objet d'une procédure du fisc français qui lui demande de rembourser les 2,2 milliards d’euros dont elle avait bénéficié en crédit d'impôt en 2009-2010. Elle avait reçu cela au titre du régime fiscal dont peuvent bénéficier les entreprises déficitaires et victimes de fraudes, à la suite des pertes liées aux transactions effectuées par Jérôme Kerviel[139].
Dispositifs de contrôle contre le blanchiment d'argent
Société Générale présente en 2009 d'après la FED des « déficiences » en matière de blanchiment d'argent et lui a adressé un rappel à l'ordre[140]. Fin , l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution a décidé d'ouvrir une enquête portant sur les dispositifs de contrôle de conformité et les dispositifs de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme[141]. Cette enquête a révélé que la majorité des établissements examinés n’était pas en conformité avec les obligations issues de l’ordonnance du [142].
Évasion fiscale
En 2018, une enquête menée par 19 médias européens révèle la participation de la Société générale, avec BNP et Caceis, dans une fraude présumée de 17 milliards aux dépens du fisc français (connue sous le nom de CumEx)[143].
D'après une enquête réalisée par Alternatives économiques, la Société générale possédait 57 filiales dans des paradis fiscaux en 2008 soit 17 % du nombre total de sociétés dans le groupe[144]. Néanmoins, le nombre de ses filiales sur le site de la Royale Bank of Scotland change constamment d'après une étude menée par CCFD-Terre Solidaire[145]. En 2013, cette organisation recense 1 filiale aux Antilles Néerlandaises, 5 en Belgique, 1 aux Bermudes, 4 à Hong-Kong, 8 en Irlande, 2 à Jersey, 1 au Liban, 14 au Luxembourg, 1 à Monaco, 8 aux Pays-Bas, 1 à Madère et 2 en Suisse[146].
Panama Papers
En 2016, les « Panama Papers » ont montré que la Société générale a créé 979 sociétés offshore, immatriculées par le cabinet panaméen Mossack Fonseca. Le , le siège de la banque a été perquisitionné dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier pour blanchiment de fraude fiscale aggravée[147].
Rémunération des dirigeants
Le salaire de son dirigeant représente 520 fois le salaire médian français[148], ce qui ne lui permet pas l'obtention de l'agrément « entreprise solidaire »[n 3].
Daniel Bouton et Frédéric Oudéa ont annoncé mi- avoir renoncé à leur bonus pour 2008, au même titre que l'ensemble des dirigeants des grandes banques françaises, à la demande de l'État qui s'était porté au secours du secteur bancaire[149].
4 800 collaborateurs du groupe, en France et à l'étranger ont bénéficié des plans de distribution d'actions gratuites de janvier et . 20 % seulement de ces actions (627 000 sur 3 090 000) sont soumises à des conditions de performance (progression du cours de l'action et dividendes).
Une attribution de stock-options à quatre dirigeants de la Société générale a été projetée en . Ces stock-options concernent Frédéric Oudéa, directeur général, Daniel Bouton, président de la banque, qui devaient recevoir respectivement 150 000 et 70 000 titres, Didier Alix et Séverin Cabannes, directeurs généraux délégués, 50 000 titres[150].
Le prix d'exercice étant fixé à 24 euros, proche des bas niveaux actuels du cours de l'action, ce procédé permettrait aux quatre dirigeants d'empocher la différence éventuelle entre ce chiffre et la valeur du titre dans trois ans, délai fixé par la Société générale pour leur exercice.
Cette attribution a suscité l'indignation du président Nicolas Sarkozy et de l'ensemble du monde politique. Les dirigeants de Société Générale ont dû renoncer temporairement à convertir leurs stock-options. Les dirigeants n'ont pas renoncé à recevoir ces stock-options, mais seulement à les convertir en actions tant que la banque bénéficiera de l'appui de l'État, qui lui a déjà prêté 1,7 milliard d'euros et lui permet de bénéficier de la Société de financement de l'économie française (SFEF) pour emprunter sur les marchés. Ils pourront les convertir en actions lorsque la banque n'aura plus besoin du soutien de l'État[149].
En 2016, 42 salariés de l'entreprise perçoivent une rémunération supérieure au million d'euros[151].
Gouvernance de l’entreprise
La Société générale est une société anonyme à conseil d'administration. Il est composé de 14 membres et d'un censeur. Le conseil élit un président et désigne un directeur général.
Direction actuelle
Le conseil d'administration est composé des membres suivants[152] :
- Lorenzo Bini Smaghi - Président du conseil d'administration depuis le . Administrateur indépendant depuis .
- Frédéric Oudéa - Directeur général depuis
- William Connelly
- Jérôme Contamine
- Diane Côté
- Kyra Hazou
- France Houssaye - Administratrice élue par les salariés
- David Leroux - Administrateur élu par les salariés
- Jean-Bernard Lévy
- Annette Messemer
- Gérard Mestrallet
- Juan Maria Nin Genova
- Lubomira Rochet
- Alexandra Schaapveld
La direction générale est composée des personnes suivantes[153] :
- Frédéric Oudéa - Directeur général (rémunération 2018 : 3 384 897 €)[154].
- Diony Lebot - Directrice générale déléguée
- Philippe Aymerich - Directeur général délégué
- Séverin Cabannes - Directeur général délégué
Anciens présidents
- 1864-1869 : Eugène Schneider
- 1869-1886 : Guillaume Deninger, dit Denière
- 1886-1901 : Sir Edouard Blount
- 1902-1915 : Jean Hély d'Oissel
- 1922-1932 : André Homberg
- 1932-1940 : Joseph Simon
- 1941-1944 : Henri Ardant
- 1944-1958 : Pierre de Moüy
- 1958-1967 : Maurice Lorain
- 1967-1973 : Jacques Ferronnière
- 1973-1982 : Maurice Lauré
- 1982-1986 : Jacques Mayoux
- 1986-1997 : Marc Viénot
- 1997-2009 : Daniel Bouton
- 2009-2015 : Frédéric Oudéa
Anciens directeurs généraux
- 1864-1867 : Adrien Delahante
- 1867-1872 : Charles Herpin
- 1872-1879 : Émile Huard
- 1880-1890 : Octave Homberg
- 1890- : Antoine Ségan
- 1909-1913 : Louis Dorizon
- 1913-1919 : André Homberg
- 1919-1925 : Joseph Simon
- 1935-1944 : Henri Ardant
- 1943-1958 : Maurice Lorain
Communication
Slogans
- 1969 : « La banque de votre temps »
- 1987-1999 : « Conjuguons nos talents »
- 2000-2005 : « Si on en parlait »
- 2006 : « On est là pour vous aider »
- 2010 : « Développons ensemble l'esprit d'équipe »
- Depuis 2018 : « C'est vous l'avenir »
Mécénat et parrainage
Le groupe pratique une politique de soutien actif et le plus souvent très discret qui s'inscrit dans la durée[155]. Si le parrainage du rugby est connu, d'autres le sont moins, tels que le golf ou le handisport (en tant que partenaire officiel de la Fédération française de handisport). Le groupe est également un mécène culturel (musique classique et art contemporain)[156], ainsi qu'un acteur engagé sur le terrain de la solidarité, de l'enfance défavorisée[157] et de l'insertion professionnelle[158].
Auprès de l'Assemblée nationale
La Société générale est inscrite comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. L'entreprise déclare à ce titre qu'en 2013, les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement sont compris entre 50 000 et 100 000 euros[159].
Auprès des institutions de l'Union européenne
La Société générale est inscrite depuis 2009 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Elle déclare en 2015 pour cette activité 3 collaborateurs à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 400 000 et 500 000 euros[160]. Société générale est également représentée par un cabinet spécialisé[161].
Open Source
Depuis 2016, la Société générale est devenue particulièrement active dans le paysage français et européen de l'OpenSource[162]. Avec une politique volontariste nommée « Open Source First » déclinée en trois niveaux (Use -Contribute - Attract)[163] elle renforce ses liens avec les communautés de développeurs - notamment en reversant des projets et en contribuant dans les communautés avec l'objectif assumé d'attirer plus facilement des profils de haut niveau.
Identité d'entreprise
Logotype
Après avoir utilisé pendant plus d'un siècle le monogramme « SG », la Société générale se dote d'un véritable logo à la suite d'un concours remporté en 1969 par le dessinateur Noël Pasquier. Le « logo Pasquier » de forme ronde en spirale inversée s'inspire de l’art cinétique et symbolise une corne d'abondance. En 1990, l'agence de design Sopha du groupe RSCG crée un nouveau logo, un carré rouge et noir, symbole de solidité, avec « Société » en noir sur rouge et « générale » en caractères plus accentués, en réserve blanche dans le noir. En 2005, le logo qui se veut plus lisible comprend une partie purement graphique à gauche et la raison sociale à droite. En 2011, le logo devient plus institutionnel avec l'apparition du bloc marque et le slogan : « Développons ensemble l’esprit d’équipe »[164].
Bibliographie
- P.Cousteix, « Les financiers sous le Second Empire », 1848. Revue des révolutions contemporaines, Tome 43, Numéro 186, , p. 105-135 (lire en ligne)
Notes et références
Notes
- Lorsqu'un évènement exceptionnel survient avant la clôture définitive de l'exercice précédent, une société doit, par obligation légale, l'imputer sur cet exercice, en l'occurrence, 2007.
- La Société générale est entrée au capital de Rosbank en 2006. En octobre 2013, elle a racheté à VTB les 10 % que celle-ci détenait dans Rosbank, passant de 82,4 % à 92,4 % du capital[94].
- au sens de l'article L.443-3-1 du code du travail
Références
- « Document de référence 2013 », sur Site institutionnel Société générale, Société générale (consulté le ), p. 33
- Société Générale : Oudéa cède la présidence à Lorenzo Bini Smaghi, Challenges - 15.01.2015
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- « Candidats : mieux connaitre le Groupe Socièté Générale », sur Careers Société Générale (consulté le )
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- « Actionnariat », sur Société Générale (consulté le )
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- « Paulin Talabot : l’homme qui rêvait d’un empire », sur Contrepoints, (consulté le )
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- « Panama papers » : les 979 sociétés offshore créées par la Société générale via Mossack Fonseca, Le Monde, 5 avril 2016
- Chiffre référencé par la SARL de presse Transnationale & Compagnie
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- L'attribution de stock-options à des dirigeants de la Société générale provoque une polémique, Le Monde, 20 mars 2009
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- En formes et en couleurs : histoire de l'identité visuelle de Société Générale, site de l'entreprise, consulté le 26 janvier 2015
Voir aussi
Articles connexes
- Albert Spaggiari, cerveau du « casse du siècle » (en 1976, braquage des coffres d'une agence de la Société générale).
- Banque Française Commerciale Océan Indien
- Daniel Bouton
- Classement des entreprises leader de la banque
- Crise financière de janvier 2008 à la Société générale
- Établissement financier
- Établissement de crédit
- Fédération bancaire française
- Histoire de la banque
- Jérôme Kerviel
- Liste de banques par pays
- Newedge (filiale de courtage de dérivés)
- Affaire de la SGAM-AI
- Chronologie des banques en Europe
- Amundi
- intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement
- conseiller en investissements financiers
- code monétaire et financier
- Code des assurances (France)
- autorité de contrôle prudentiel et de résolution
- autorité bancaire européenne
- Siège central de la Société Générale
Liens externes
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