Ternopil

Ternopil (en ukrainien : Тернопіль) ou Ternopol (en russe : Тернополь ; en polonais : Tarnopol) est une ville de l'Ukraine occidentale et la capitale administrative de l'oblast de Ternopil. Sa population s'élevait à 224 565 habitants en 2021.

Ne doit pas être confondu avec Thermopyles ou Tchernobyl.

Ternopil
(uk) Тернопіль

Héraldique

Drapeau
Bateau-mouche sur le Seret et principaux monuments de la ville
Administration
Pays Ukraine
Oblast  Oblast de Ternopil
Maire Serhiy Nadal
Code postal 46000 — 46499
Indicatif tél. +380 352
Démographie
Population 224 565 hab. (2021)
Densité 3 119 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 33′ nord, 25° 36′ est
Altitude 320 m
Superficie 7 200 ha = 72,0 km2
Divers
Fondation 1540
Statut Ville depuis 1548
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Ternopil
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Ternopil
Géolocalisation sur la carte : oblast de Ternopil
Ternopil

    Géographie

    Ternopil est arrosée par la rivière Seret et se trouve à 118 km à l'est-sud-est de Lviv et à 468 km à l'ouest-sud-ouest de Kiev[1].

    Histoire

    XVIe au XVIIe siècles

    De 1540 à 1772, Ternopil est sous administration polonaise. De 1772 à 1809 puis de 1815 à 1918, la ville fait partie de l'Empire d'Autriche puis de l'Autriche-Hongrie. De 1918 à 1939, elle est à nouveau polonaise. Elle connaît le régime soviétique de 1939 à 1941 et de 1944 à 1991, faisant partie de la RSS d'Ukraine au sein de l'URSS. De 1941 à 1944, la ville est sous occupation allemande et rattachée au Gouvernement général. Depuis 1991, elle est ukrainienne.

    En 1540, Jean Tarnowski y construit une ville fortifiée polonaise. En 1549, le roi Sigismond Ier accorde à la ville des privilèges (une certaine autonomie, exemptions de taxes, assemblée, etc.). En 1653, la ville est détruite par Bogdan Khmelnitski.

    XIXe siècle

    Après le premier partage de la Pologne, la ville est administrée par l'Autriche, et passe de 1809 à 1815 sous administration russe. Après le congrès de Vienne, la ville redevient autrichienne. L'ouverture d'une ligne de chemin de fer en direction de Lviv puis une année plus tard vers Podwołoczysk contribuent au développement de la ville. En 1880, la ville comptait près de 26 000 habitants, dont la moitié est de religion juive.

    XXe siècle

    En 1901, la ville est équipée d'un réseau électrique ainsi que de canalisations pour l'alimentation en eau.

    Première guerre mondiale

    Pendant la Première Guerre mondiale, la ville est occupée par la Russie de 1914 à 1917. Elle est pillée, brûlée ainsi que son château, et de nombreuses exactions y sont commises par l'armée impériale russe en déroute en 1917.

    À la suite d'un soulèvement national ukrainien, Tarnopol est le siège du gouvernement de la république populaire d'Ukraine occidentale, réunie à la République populaire ukrainienne en et devient Ternopil. Mais en de la même année, la ville est reprise par l'armée polonaise. À partir de 1921, elle redevient Tarnopol, préfecture de la province (voïvodie) de Tarnopol.

    En 1939, la ville compte près de 40 000 habitants.

    Seconde Guerre mondiale

    Au tout début de la Seconde Guerre mondiale (en septembre 1939), Tarnopol est d'abord occupée par les Soviétiques, envahisseurs de l'Est de la Pologne conformément au Pacte germano-soviétique de partage de la Pologne.

    Le , la ville est occupée par l'Allemagne nazie : elle est alors rattachée au Gouvernement général.

    Massacres de Juifs et ghetto
    Des Juifs de la Voïvodie de Tarnopol abattus par balles, dans un charnier à ciel ouvert près de Złoczów en Galicie, dans l'oblast de Lviv. Photographie présentée lors du procès de Nuremberg

    La découverte de trois soldats allemands tués provoque des représailles, au cours desquelles les nazis tuent 127 Juifs mais les nationalistes ukrainiens de Stepan Bandera massacrent en complément 600 Juifs, femmes et enfants compris[2]. Les violences s'étendent aux villages voisins.

    Les Allemands, qui avaient eux-mêmes assassiné la plupart des notables et intellectuels juifs, mettent en place un ghetto en , le ghetto de Tarnopol. Une partie de sa population y meurt de faim, de froid ou de maladie, tandis que les autres travaillent dans plusieurs camps dans la ville et ses environs.

    Entre mars et , de 7 000 à 8 000 Juifs sont exterminés au cours d'exécutions de masse dans les forêts environnantes ou bien dans le camp d'extermination de Bełżec. Les Juifs survivants sont finalement éliminés en totalité entre avril et [3].

    Expulsion et reconstruction

    Hitler ayant donné l'ordre de défendre la ville jusqu'à la dernière cartouche, Ternopil est presque entièrement détruite par l'artillerie soviétique. L'Armée rouge entre finalement dans Ternopil le . Après la défaite de l'Allemagne nazie, la population polonaise est expulsée vers des régions anciennement allemandes autour de Wroclaw. La ville est entièrement reconstruite suivant les règles de l'urbanisme soviétique et très peu d'immeubles anciens sont restaurés.

    À la chute du communisme

    À la veille de la dislocation de l'Union soviétique, les habitants de la ville de Ternopil soutiennent activement les revendications d'indépendance de l'Ukraine. Depuis 1991, Ternopil est un centre administratif régional au sein de l'État ukrainien devenu indépendant.

    Population

    Recensements (*) ou estimations de la population[4] :

    Évolution démographique
    1857 1873 1890 1911 1926* 1939*
    17 21027 40530 40033 90030 90037 500
    1959* 1970* 1979* 1989* 2001* 2011
    52 24584 663143 625204 845227 755217 446
    2012 2013 2014 2015 2016 2017
    217 300217 118217 110217 773218 228217 866
    2021 - - - - -
    224 565-----

    Éducation

    Rue piétonne dans le centre de Ternopil.

    Il y a 29 écoles secondaires à Ternopil, 4 écoles, 2 gymnases, 4 collèges, 9 établissements d'enseignement supérieur.

    Établissements d'enseignement supérieur :

    Lieux de culte

    Transports

    Ternopil se trouve à 486 km à l'ouest de Kiev par le chemin de fer, possède sa gare et à 418 km par la route.

    Personnalités

    Notes et références

    1. Distances à vol d'oiseau ou distances orthodromiques.
    2. Guerres et génocides de Yves Ternon page 233.
    3. Ray Brandon, Wendy Lower, The Shoah in Ukraine : history, testimony, memorialization, Bloomington, Indiana University Press, 2008, pp. 337-339.
    4. « Recensements et estimations de la population depuis 1897 », sur pop-stat.mashke.org(uk) « Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2010, 2011 et 2012 », sur database.ukrcensus.gov.ua« Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2011, 2012 et 2013 », sur database.ukrcensus.gov.ua

    Articles connexes

    Liens externes

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