Cronat

Cronat est une commune française située dans l'ouest du département de Saône-et-Loire, à la frontière des départements voisins de la Nièvre et de l'Allier, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Cronat

L'église paroissiale, du milieu du XIXe siècle, sous le vocable de saint Symphorien.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Saône-et-Loire
Arrondissement Charolles
Intercommunalité Communauté de communes Entre Arroux, Loire et Somme
Maire
Mandat
Georges Rousselet
2020-2026
Code postal 71140
Code commune 71155
Démographie
Gentilé Cronatiens[1],[2]
Population
municipale
519 hab. (2019 )
Densité 8,6 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 43′ 22″ nord, 3° 41′ 00″ est
Altitude Min. 196 m
Max. 277 m
Superficie 60,62 km2
Élections
Départementales Canton de Digoin
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Cronat
Géolocalisation sur la carte : France
Cronat
Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
Cronat
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Cronat

    Géographie

    Cronat fait partie du Bourbonnais. Le territoire de la commune se partage entre le plateau de faible altitude formé d'alluvions tertiaires relevant de la région d'Entre-Loire-et-Allier (au nord-est) et le fond de vallée de la Loire, limitrophe de la Sologne bourbonnaise (au sud-ouest). Aux collines et au bocage bas, parsemé de forêts de feuillus s'oppose donc le paysage de prairies, de friches et de cultures de la Zone humide des rives de la Loire.

    Commune rurale, Cronat a une activité économique marquée par l'élevage bovin de race charolaise, mais aussi par l'emploi industriel (Usine IVECO à Bourbon-Lancy) et par le maintien de nombreux commerces de proximité dans le bourg.

    Cronat est traversé par le sentier de grande randonnée GR 3 et est la commune la plus occidentale de Saône-et-Loire.

    Cronat est notamment traversé par la D 979, ancienne route royale 79 allant de Nevers à Genève.

    Communes limitrophes

    Environnement

    Une large fraction du territoire de la commune est intégrée au site Natura 2000 dit de la Vallée de la Loire d'Iguerande à Decize. L'objectif est la préservation de 29 espèces d'oiseaux [3], parmi lesquelles la Cigogne blanche qui s'y reproduit, l'Oie cendrée, l'Oie rieuse et l'Oie des moissons, qui y hivernent ou encore l'Outarde canepetière qui y fait étape en période de migration.

    Voies de communication et transports

    Cronat fut desservie par une gare ferroviaire de 1884 à 1954. En effet, le 19 juin 1884 est mise en service la ligne ferroviaire de 43 km à voie unique de Cercy-La-Tour à Gilly-sur-Loire, passant par Cronat[4]. Cette ligne sera fermée aux voyageurs le 18 août 1931, puis aux marchandises le 13 octobre 1954 pour le tronçon Cercy-La-Tour - Bourbon-Lancy, dont faisait partie Cronat.

    Histoire

    • Au temps de Jules César, un camp gaulois existait au lieu-dit le Galbry. Ce camp faisait face aux fortifications romaines situées de l'autre côté de la Loire, au lieu-dit le Vivier (site entouré aujourd'hui par les lieux-dits les Maîtres-Jean et les Bonins et le canal latéral à la Loire sur la commune de Gannay-sur-Loire), là où les Romains construisirent une motte castrale (motte castrale des Maitres-Jean). C'est aussi à cet endroit, le Vivier, que les romains franchissaient la Loire.
    • En mars 818, le comte Theoderic, au mallum (tribunal) public de Cronat, remet au prochain mallum qui se tiendra après quarante nuits à Autun, la réception des témoins que Fredelus, avoué du comte Hildebrand (Hildebrannus), s’oblige à présenter pour prouver la qualité de serf d’Adelard (Adelardus) du seigneur Louis, de la villa de Perrecy. Adelard était le fils d’Adalbert (Adalbertus). Et en octobre 819, à Autun, en présence de Blilgarius, Missus, et du comte Theodoric, Fredelus produit neuf témoins (Guntardus, Baldeonus, Guitardus, Autarnus, Teutardus, Frobertus, Bernarius, Landrannus et Eugentus) qui affirment sous serment en l'église Saint- Jean d'Autun qu'Adelard, réclamé au mallum de Cronat, était bien serf d'Hildebrand. À cette époque Cronat est cité en latin « Crounacum » ou « Craunacum ».
    • Un autre mallum fut tenu par le comte Theodoric en 820 à Cronat.
    • En 1473, le cardinal Rolin, prieur de Saint-Symphorien d'Autun, rattache les dîmes de Cronat à la manse de son monastère.
    • En 1789, Cronat dépendait du bailliage de Bourbon-Lancy et de la recette d'Autun.
    • Cronat a été chef-lieu d'un canton du district de Bourbon-Lancy, de 1790 à l'an IV (années 1795 et 1796 du calendrier grégorien) , avec un rattachement intermédiaire au district d'Autun du 13 frimaire au 18 nivôse de l'an II (1793 et 1794 du calendrier grégorien).
    • En 1826, lors de la rédaction des actes d'état-civil, le maire de la commune écrivait Cronat sur Loire.
    • En 1844 (par ordonnance du 13 février), la commune de Trizy est réunie à celle de Cronat.

    Politique et administration

    La mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1826  ? J-B. Jourdier    
    juin 1995 mars 2008 René Pelletier    
    mars 2008 En cours
    (au mai 2022)
    Georges Rousselet    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[5]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[6].

    En 2019, la commune comptait 519 habitants[Note 1], en diminution de 7,32 % par rapport à 2013 (Saône-et-Loire : −0,85 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 2111 3231 1421 2481 3111 5431 4691 4851 419
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 4701 4031 4421 4431 4671 5151 5841 6001 606
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 6231 5101 4031 2561 1871 1071 0701 027939
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    942874758705653556571575560
    2018 2019 - - - - - - -
    522519-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[7] puis Insee à partir de 2006[8].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • L'église, sous le vocable de saint Symphorien, construite entre 1863 et 1865 en remplacement d'un édifice du XIIe siècle qui dut être démoli car il menaçait ruine (avec un financement assuré par la vente de terrains communaux, de dons des fidèles et par une petite subvention de l’état)[9]. L’architecte mâconnais André Berthier fut chargé de la reconstruction. Une grotte de Lourdes est érigée à l’intérieur de l’église. L’église, occidentée, se compose d’une nef de trois travées, flanquée de bas-côtés, d’un transept peu saillant, d’une travée de chœur accompagnée de deux chapelles et d’une abside semi-circulaire à cul-de-four, éclairée par trois fenêtres en cintre brisé encadrée par une voussure portée par deux colonnettes. Le clocher, qui s’élève au-dessus du porche, est coiffé d’une pyramide ; il est haut d’un étage creusé de fenêtres jumelles à retombée médiane sur colonnettes.[10]
    • Le château de la Baulme (XIXe siècle), en brique et pierre, construit entre 1858 et 1863. Château de style néo-Louis XIII (intérieur de style néo-Louis-XVI). Inscrit aux Monuments historiques (arrêté du 19 janvier 1999).
    • Le château de Brouillat (XVIIIe siècle). Ce château est bâti sur un fief ayant appartenu notamment à Valentin Challemoux, sieur du Brouillat, qui fit l'acquisition de ce fief. Jean de l’Hôpital (1662-1695), dont les reliques sont conservées en l'église de Lesmes, près de Bourbon-Lancy, fut précépteur des enfants de la famille de Challemoux.
    • Le château de Balorre (Renaissance), ayant appartenu à la famille de Jacques Imbert de Balorre, secrétaire du roi en 1769. François Claude Magerand en était le régisseur vers la fin du XIXe siècle.
    • Le château du pont, au lieu-dit le Pont (Près-Brégat).
    • La villa de Salnay, au lieu-dit Salnay.
    • La villa du Sauzin, située rue du Sauzin.
    • La chapelle Saint-Barthélemy de Trizy (ancienne église de Trizy).

    Personnalités liées à la commune

    • Gaspard Conneau, prêtre, curé de Trizy, et qui fut notamment accusé de l'enlèvement de la femme de Simon Carteron, meunier au moulin de Brure. Le Moulin de Brure était situé après le lieu-dit le Creux-Masson et avant le lieu-dit les Mouilles. 
    • Léonard Commaille, curé de Gannay et de Cronat, au XVe siècle. 
    • François Commarre, notaire royal à Cronat, au XVIe siècle. 
    • Louis Delaud, notaire royal et procureur fiscal au bailliage de Vitry et Cronat, au XVIIe siècle. 
    • François Bernard, sergent royal à Cronat, au XVIIe siècle. 
    • François Quantin, notaire à Cronat, au XVIIe siècle. 
    • Antoine de Toulongeon, écuyer, seigneur de Balorre et Trizy, XVIIe siècle. 
    • Valentin Pinot, curé de Cronat, au XVIIe siècle. 
    • Madelon de Moncorgey, marchand à Cronat et maître de la forge au lieu-dit le Pont-d'En-Haut. 
    • Antoine Jourdier (né à Dijon en 1706, mort à Cronat en 1737), visiteur aux Haras du Roy en Bourgogne, fut maire de Cronat.
    • Jacques Imbert de Balorre, possédait le château de Balorre (sur la commune de Trizy, ancien fief du Bourbonnais). Né à Moulins, le 10 juin 1730. Écuyer, seigneur de la Cour, Jacques Imbert de Balorre devint conseiller au présidial de Moulins en 1752, puis conseiller secrétaire du roi (Louis XV) en 1769. Il fut condamné par la Commission révolutionnaire de Lyon et fusillé le 31 décembre 1793. 
    • Jean-Jacques Gouttoire, né le 14 octobre 1739, fut prieur-curé du Cronat à partir de 1775 et se dévoua pour soigner les malheureux rongés par le typhus et succomba au milieu d'eux, le 24 mars 1812, victime de son admirable charité. 
    • Rose-Charlotte Regnault de Touteuille, née le 18 septembre 1800 à Cronat, fille de Joseph-Charles Regnault de Touteuille, ancien brigadier aux gendarmes de la garde du roi et qui fut maire de Tintury (58).
    • Nazaire Batillat, né le 13 juin 1749, fut nommé curé de Cronat en 1803 et mourut le 2 mars 1817 à Cronat. 
    • François Dupont, notaire royal à Cronat au XVIIIe siècle. 
    • François-Étienne Jourdier (1750-1799) écuyer, héraut d'armes de France. Nommé le 14 pluviôse an VI* juge de paix à Cronat. 
    • Pierre Perdier, chanoine régulier de la congrégation de France, curé de la paroisse de Cronat, au XVIIIe siècle.
    • Jean Louis Duflocq, maire de Cronat au XIXe siècle, et cultivateur.
    • Berlucat, maire de Cronat au XIXe siècle.
    • Charles Frédéric Jules Imbert de Balorre (1854-1927), vicomte, se maria, à la comtesse Marie de Cossart d'Espies (1858-1940), à Cronat le 26 novembre 1878. Charles de Balorre partageait sa vie entre le château de Montépain, dans l'Ain, et le château de Balorre à Cronat, ces deux châteaux lui appartenant, en plus de bois sur la commune de Bâgé-la-Ville dans l'Ain. 
    • Louis Gautheron, né en 1866 à Saint Bonnet de Cray, curé à Cronat au XXe siècle. 
    • Pierre Marie Louis Charles Perrault, né le 27 août 1887 à Cronat, décoré de la Légion d'honneur. 
    • Jean Lauprêtre, né à Cronat (au lieu-dit la Bressotte) le 12 mai 1897, mort à Paris en 1989. Mobilisé en 1916, il sera blessé à l'avant-bras en 1917… Par un obus français. Après la guerre, il devient cheminot. Syndicaliste (CGT), résistant, député en 1945 (et réélu en 1947) et conseiller municipal communiste de Paris de 1949 à 1965. Il est le père de Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français (SPF). Une place porte son nom dans le 12e arrondissement de Paris, inaugurée en 2005 par Bertrand Delanoë.  
    • Lazare Martinet (1901-1992), ordonné prêtre en 1925 et vicaire à Digoin la même année, curé à Frontenaud en 1930, curé à Cronat de 1950 à 1983 (démission pour raison de santé) , et mort le 11 mars 1992 à Autun.
    • Jean-Marie Fayolle (1893-1963), maire de cronat, officier du Mérite Agricole et Croix de Guerre 1914-1918.
    • François Veillerot (1910-1943), fils de Jean Veillerot et d’Élisabeth Grillard, cultivateurs au hameau du Verdelet. François Veillerot s’engagea dans la Résistance en avril 1943. Il fut arrêté pour détention d'armes, et fut fusillé le 8 décembre au champ de tir de Challuy, près de Nevers.

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Lex Jacquelot, Le Langage populaire de Mâcon et des environs, Slatkine Reprints, Genève, 1978, p. 54
    2. habitants.fr
    3. (voir la liste complète des espèces sur le site du réseau écologique européen Natura 2000)
    4. Anciennes Gares oubliées ( Vandenesse, Varzy…)
    5. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    6. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    7. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    8. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    9. Historique église de Cronat par "D'après le dépliant réalisé par M Muckensturm".
    10. Pastorale des réalités du tourisme et des loisirs (PRTL) du diocèse d'Autun, « Brochure de présentation de l'église Saint-Symphorien » [PDF], sur pastourisme71.com, (consulté le )
    • Portail de Saône-et-Loire
    • Portail du Morvan
    • Portail des communes de France
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.