Variante Najdorf

La variante Najdorf (prononcez [naj.dɔɾf]), aussi appelée sicilienne Najdorf, est une ouverture du jeu d'échecs. C'est une variante très populaire de la défense sicilienne qui tient son nom du grand maître international polono-argentin, Miguel Najdorf, l'un de ses premiers promoteurs. C'est une ouverture très appréciée par les grands maîtres et les moteurs de jeux d'échecs.

Cet article utilise la notation algébrique pour décrire des coups du jeu d'échecs.

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Variante Najdorf. Position après 5... a6.

Elle est caractérisée par les coups 1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6. Ses codes ECO vont de B90 à B99.

Historique

Genèse

Miguel Najdorf en 1992

Bien que la position après 5... a6 ait été atteinte à plusieurs reprises dans la pratique des maîtres de l'entre-deux-guerres[1], la littérature échiquéenne retient généralement les noms de Karel Opočenský et Miguel Najdorf comme les pionniers de cette ouverture[EG 1],[ES 1]. En effet, les premiers essais dérivaient de différents ordres de coups, et transposaient assez souvent dans d'autres branches de la sicilienne, spécialement la variante de Scheveningue. Mais plusieurs parties de cette époque, notamment de Najdorf, mirent d'abord en lumière l'utilité du coup a6 dans la variante 5... a6 6. Fg5 e6 (ou 5... e6 6. Fg5 a6 comme joué dans les parties de Najdorf contre Poulsen et Eero Böök) ; la suite 7. Dd2?! h6!, avec l'idée 8. Fh4? Cxe4!, s'avère en effet supérieure pour les noirs à la variante normale de l'attaque Richter-Rauzer 5... Cc6 6. Fg5 e6 7. Dd2[2],[CN 1], puisque les blancs ne disposent plus du coup 9. Cdb5 après 8. Fxf6 Dxf6[EG 2].

À partir de 1943, le maître tchèque Karel Opočenský reprit les idées de Louis Paulsen et Issaak Boleslavski dans la sicilienne classique 5... Cc6 6. Fe2 (à savoir 6... e5[3]) pour jouer le coup apparemment antipositionnel 6... e5 également après 5... a6 6. Fe2; cette découverte fit de 5... a6 une variante autonome de la variante de Scheveningue qui survenait habituellement par transposition après 5... a6 6. Fe2 e6 et retint l'attention des grands-maîtres de l'époque, à commencer par Najdorf.

La première « variante Najdorf » de Miguel Najdorf qui reprenait les idées d'Opočenský date de 1948[4], et à partir de ce moment la variante fut un thème courant de débat dans les tournois de l'élite mondiale. Elle fut par exemple jouée six fois au tournoi des candidats de Zurich 1953, avec un score de 50 %[5].

Développement

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position de départ de la « variante du pion empoisonné » après les coups 6. Fg5 e6 7. f4 Db6

Si les premières parties de l'après-guerre avec la variante Najdorf se disputèrent sur le thème de la variante Opočenský 6. Fe2 e5, à partir des années 1950 les blancs explorèrent la suite 6. Fg5 e6 7. f4, qui demeura la variante principale jusqu'au début des années 1990 et qui constitue, d'après la plupart des théoriciens, le test critique de la variante Najdorf[6],[7]. La conception agressive des blancs entraîna des analyses extrêmement détaillées et complexes des différentes ressources noires, comme le classique 7... Fe7, la variante 7... b5 analysée et jouée par Lev Polougaïevski à partir des années 1957-1959[8], et enfin la variante du pion empoisonné 7... Db6, connue dès les années 1950 mais jouée et analysée intensivement par Robert Fischer dans les années 1960. Fischer, avec les blancs, choisit d'adopter la variante 6. Fc4 et en développa activement la théorie. Dans les années 1970-80, Anatoli Karpov remit au goût du jour le coup apparemment modeste 6. Fe2, prouvant qu'il n'est pas sans mérite[9].

À la fin de près de trois décennies d'analyses parfois poussées au-delà du 30e coup et de tests pratiques couvrant des milliers de parties, la théorie finit par conclure dans les années 1980 que la variante du pion empoisonné est non seulement jouable mais donne des chances au moins égales aux noirs[10],[CN 2],[SMS 1].

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position typique de l'attaque anglaise après les coups 6. Fe3 e6 7. f3 b5 8. g4 h6 9. Dd2 Cbd7 10. 0-0-0 Fb7

Les joueurs du côté blanc reportèrent alors de plus en plus leur attention sur une variante utilisée par les grands maîtres anglais, Nigel Short et John Nunn en tête, 6. Fe3 (ou 6. f3 suivi de Fe3), avec l'idée de jouer le même schéma que dans l'attaque yougoslave contre la variante du dragon par le grand-roque et les poussées de pion f3, g4, h4, etc.[11]. La variante 6. Fe3 e6 prit le nom d'attaque anglaise et se retrouva au centre des débats théoriques. Au milieu des années 1990, 6. Fe3 devint la variante principale de la Najdorf car de loin la plus pratiquée[NC 1]. Les noirs en quête de ressources développèrent de nouveaux antidotes, comme 6. Fe3 Cg4 au cours des années 1990[NC 2] et 6. f3 (espérant atteindre l'attaque anglaise tout en évitant la variante 6. Fe3 Cg4) Db6 dans les années 2000, et explorèrent soigneusement la variante classique 6. Fe3 e5, avec l'introduction de conceptions nouvelles comme la poussée précoce h5, décourageant g2-g4.

Finalement, après deux décennies de pratique intense, la variante 6. Fe3, quasi exclusivement jouée dans les cercles de l'élite entre 1995 et 2002, perd quelque peu de son attrait dans le courant des années 2000. De nouvelles idées trouvées dans des variantes pourtant considérées précédemment comme épuisées jettent soudain un doute sur la solidité de la variante du pion empoisonné[12]. 6. Fg5 connaît alors un renouveau, y compris au plus haut niveau[13]. En 2010, 6. Fe3 et 6. Fg5 sont les deux principales suites, tandis que 6. Fc4, qui fut le thème du Championnat du monde d'échecs PCA 1993, et 6. Fe2 conservent des partisans; on observe enfin une certaine renaissance d'une vieille suite jouée par Fischer, 6. h3.

Statut et popularité

La Najdorf a été l'ouverture préférée du champion du monde Bobby Fischer. Sa popularité a cependant connu une baisse sensible sous la domination d'Anatoli Karpov. Garry Kasparov l'ayant adoptée (souvent dans une forme Scheveningue : pions d6 et e6), elle a vu sa cote et sa fréquence remonter. Aujourd'hui encore, elle est jouée par les meilleurs joueurs mondiaux, tels que Viswanathan Anand, Veselin Topalov, Sergueï Kariakine, Aleksandr Grichtchouk et Maxime Vachier-Lagrave

Son adoption par bon nombre des plus grands joueurs de la seconde moitié du XXe siècle, fait aujourd'hui de la variante Najdorf l'un des débuts les plus populaires et les plus respectés - et par voie de conséquence, l'un des plus analysés. Edmar Mednis[14] écrit en 1987 : « Pour le reste du monde, elle [la Najdorf] est excessivement difficile à jouer, car ses variantes reposent beaucoup plus sur des calculs spécifiques, tendus, compliqués, au « coup par coup », que sur des principes stratégiques. Le joueur moyen qui emploie la Najdorf assume des risques considérablement plus élevés que d'ordinaire, avec une probabilité de succès inférieure à la normale ». Cependant, l'accès accru à l'information au cours des dernières décennies a profondément modifié le paysage. Ainsi Joe Gallagher évitait-il toute présentation superflue de la variante : « La sicilienne Najdorf n'a aucunement besoin d'être présentée. Il s'agit simplement d'une des ouvertures les plus actuelles et les plus estimées, pratiquée par les joueurs de tous niveaux, du joueur de club au champion du monde »[NC 3]. Les thèmes siciliens ont en effet été décrits en détail dans la littérature[LS 1], et de nombreux traités théoriques, certains prétendant à une quasi-exhaustivité, ont été écrits sur la variante Najdorf. L'apparition des moteurs d'analyse et des bases de données échiquéennes n'a fait que renforcer cette tendance, à tel point que l'on peut observer un certain renversement dans la perception des ouvertures les plus analysées.

Ainsi, bien que la Najdorf ait traditionnellement la réputation d'une ouverture très tranchante et ambitieuse, c'est-à-dire donnant des chances de gain réelles aux noirs, au contraire de la défense russe, le grand-maître Boris Guelfand, pourtant spécialiste mondial de ce début, professait en 2010 l'opinion inverse. Il déclarait en effet avoir renoncé à la variante Najdorf au profit de la défense russe à la fois pour éviter les lignes très tactiques, qui, étant donné le niveau de préparation des échecs modernes, se résument à la récitation d'analyse assistées par ordinateur entièrement effectuées à la maison, et pour éviter également les positions restantes, jugées trop plates[15].

Aperçu général

La caractéristique principale de la défense Najdorf est sa souplesse et sa flexibilité; le coup 5... a6 peut- être vu comme un coup d'attente utile, ce que Fischer appelait « a high-class waiting move ». Les autres coups plus directs comportent en effet des inconvénients :

  • 5... e6, qui conduit à la variante de Scheveningue, permet entre autres choses l'attaque Kérès 6. g4.
  • après 5... e5, l'échec intermédiaire 6. Fb5+ perturbe le développement des noirs, le cavalier blanc d4 s'installant à f5.
  • la sortie classique 5... Cc6 rend une ultérieure poussée des pions à l'aile-dame par a6 et b5 moins aisée, car le Cc6 serait en prise par le Cd4 après b7-b5.
  • 5... g6 conduisant à la variante du dragon détermine précocement la place du Ff8 et du roi noir, ce qui autorise les blancs à se lancer dans l'attaque yougoslave.

Dans la variante Najdorf, les noirs attendent d'avoir obtenu davantage d'information sur les intentions des blancs avant de décider du positionnement de leurs pièces. Le Cb8 se réserve encore les deux possibilités Cbd7 ou Cc6, le développement du fou f8 peut être différé ainsi que le roque dans le but d'accélérer le contre-jeu à l'aile-dame, et enfin le pion e7 peut être avancé selon les cas en e6 ou en e5.

Mais 5... a6 n'est pas seulement un coup d'attente; d'une part, en contrôlant la case b5, les noirs empêchent les pièces blanches d'investir cette case et assurent l'harmonie de leur position :

  • une place sûre est réservée pour la dame à c7
  • le pion d, qui devient arriéré ou semi-arriéré après e7-e6 ou e7-e5, et donc vulnérable à la pression des pièces blanches le long de la colonne d, est moins fragile en l'absence du coup Cdb5
  • la poussée e7-e5 est maintenant possible en l'absence de l'échec perturbateur Fb5+

D'autre part, comme le remarquent John Watson et Mihai Șubă[SMS 2], les noirs limitent ainsi les possibilités de développement du Ff1 des blancs :

  • développé en d3 ou g2, il sera gêné par le pion blanc à e4 qui peut de plus encore être bloqué par la poussée e7-e5
  • en e2, il reste relativement passif
  • développé apparemment plus activement en c4, il sera soumis aux attaques des noirs par les poussées b7-b5 et/ou d5 ainsi qu'éventuellement Cbd7-c5 ou Cc6-a5.

Dans la terminologie de John Watson, le système des noirs est donc par essence réactif[SMS 3] ; bien que les noirs aient joué plusieurs coups de pions et accusent un certain retard de développement, ils sont en mesure de réagir adéquatement à tout dispositif choisi par les blancs.

Enfin, le coup a6 est une préparation à la poussée d'aile b7-b5, utile dans un grand nombre de situations et une ressource thématique majeure dans la variante Najdorf :

  • si les blancs ont effectué le grand-roque, la poussée b7-b5-b4 chasse le Cc3 protecteur du roi et sert de prélude à une attaque de mat ; le pion à b5 peut également servir à implanter un cavalier à a4 ou c4.
  • lorsque les blancs ont joué le coup f2-f4, les noirs trouvent du contre-jeu en attaquant le pion e4 par le dispositif b5, Fb7 et Cf6 parfois complété de Cbd7-c5; b7-b5-b4 chasse alors le principal défenseur du pion central blanc.
  • le départ du Cc3 réduit le contrôle des blancs sur le centre, ce qui facilite la poussée libératrice d6-d5
  • après le petit-roque blanc, les noirs peuvent également lancer une attaque de minorité à l'aile-dame en profitant de la colonne c ouverte et de l'avantage d'espace dans ce secteur de l'échiquier.

Très étudiée, la Najdorf comporte un grand nombre de réponses blanches. Les coups les plus agressifs, empêchant pratiquement les lignes avec e7-e5, sont 6. Fg5 et 6. Fc4, avec une rapide mêlée tactique et de longues suites forcées incluant des sacrifices matériels parfois considérables, donnant des positions très tranchantes où chaque coup est d'une grande importance. À cause de leur caractère forçant, ces variantes ont le défaut de pouvoir être analysées profondément à l'aide des moteurs d'analyse ; souvent les recherches finissent par déterminer un jugement définitif : la ligne n'est pas jouable pour les noirs, les noirs peuvent défendre avec succès et sont mieux, ou la ligne se termine par une nulle forcée, ce qui n'est pas non plus désirable du point de vue des blancs. Il en résulte une instabilité chronique de la théorie, les variantes apparaissant et disparaissant rapidement dans la pratique.

Toujours agressives, mais plus lentes, sont les lignes avec 6. f4, 6. f3 et 6. Fe3; 6. Fe3 conserve l'option de pouvoir agir sur l'une ou l'autre aile suivant les circonstances. Les noirs peuvent choisir entre e7-e5 et e7-e6. 6. Fe3 est plus agressif et plus complexe que 6. f4 et dans cette suite la théorie connaît aussi de nombreuses fluctuations.

Contrairement à la variante de Scheveningue, le coup g4 n'est pas jouable immédiatement dans la Najdorf, mais il est encore possible de jouer un schéma avec un g2-g4 ultérieur, rejoignant souvent des positions de type attaque Keres. C'est le cas des variantes 6. Fe3 e6 7. g4, 6. h3, 6. Tg1, et 6. g3 e5 7. Cde2 suivi de h3, g4 et Cg3. Ces positions sont également plutôt aigües, mais les concessions positionnelles des blancs ne sont pas négligeables.

Un dernier groupe de variantes est constitué par des continuations plus calmes visant un jeu essentiellement positionnel. On trouve ici principalement 6. Fe2, ainsi que 6. Fe3 e5 7. Cf3, 6. g3 e5 7. Cb3, 6. a4, et 6. Fd3.

Dans l'exposition suivante, les variantes au sixième coup blanc sont présentées par ordre décroissant de popularité.

Variante 6. Fe3

6. Fe3, éventuellement précédé de 6. f2-f3, suivi, dans un ordre de coups qui laisse le champ libre aux transpositions, de f2-f3, g2-g4, Dd2 et 0-0-0 - est devenue la ligne principale depuis les années 1990.

L'attaque Perenyi 6. Fe3 e6 7. g4

Le coup 7. g4 porte le nom du maître hongrois Béla Perényi qui en fit dans les années 1980 un redoutable système d'attaque. L'idée est très similaire à l'attaque Keres de la variante de Scheveningue : repousser le Cf6. Les transpositions entre les deux systèmes sont de fait fréquentes, en particulier après le coup 7... h6, empêchant provisoirement g4-g5. Après 7. g4 h6, possible est également 8. f4 e5 9. Cf5 h5, ressource découverte par Garry Kasparov qui mène directement à la nulle dans la variante principale :

Chirov, A (2710) - Kasparov, G (2825) [B81] Linares (14), 09.03.1998

6. Fe3 e6 7.g4 h6 8.f4 e5 9.Cf5 h5 10.gxh5 exf4 11.Fxf4 Cxh5 12.Cxd6+ Fxd6 13.Fxd6 Dh4+ 14.Rd2 Dg5+ 15.Re1 Dh4+ 16. Rd2 Dg5+ 17.Re1 Dh4+ ½-½

L'attaque Perenyi prend son caractère propre après le coup 7... e5, tandis que 7... h5 est une sous-ligne rarement jouée : après 8. g5 Cg4 9. Fc1 Db6 10. h3 Ce5, les blancs vont regagner le temps perdu par Cb3 suivi de Fe3 et f4. Le coup 7... e5, ligne critique, force pratiquement les blancs à sacrifier une pièce : 8. Cf5 g6 (les noirs peuvent également essayer d'arracher aux blancs l'initiative au prix de concessions positionnelles avec 8... h5 9. g5 Cxe4 10. Cxg7+ Fxg7 11. Cxe4 d5 12. Cg3 d4 13. Fd2 Dd5) 9. g5 (9. Fg2 est plus lent et cherche à donner aux blancs une compensation de nature positionnelle après 9... gxf5 10. exf5) 9... gxf5 10. exf5 (car 10. gxf6 ne donne rien après 10... f4) 10... d5 (les noirs profitent de l'occasion pour gommer leur faiblesse sur cases blanches au centre), et ici les blancs se trouvent devant un carrefour important : ils peuvent jouer 11. Df3 ou 11. gxf6.

6. Fe3 e5

Les variantes 6. Fe3 e6 7. f3 et 7. g4 étant à la fois très risquées et demandant des connaissances théoriques considérables, la variante 6. Fe3 Cg4 connaissant un certain déclin dû aux bons résultats des blancs dans la suite 7. Fg5 h6 8. Fh4 g5 9. Fg3 Fg7 10. h3, la variante plus solide 6... e5 est devenue depuis une décennie la ligne de défense principale des noirs contre 6. Fe3.

Après 6. Fe3 e5, les blancs doivent principalement choisir entre 7. Cb3 (traité dans l'article consacré à l'Attaque anglaise) et 7. Cf3, le coup revitalisé par Nisipeanu, 7. Cde2, gardant un caractère plutôt expérimental.

6. Fe3 Cg4

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. Fe3 Cg4.

La popularité de la réponse 6. Fe3 Cg4 a grandi avec celle de l'attaque anglaise au début des années 1990, et son adoption par Garry Kasparov au milieu de la décennie l'a définitivement élevée au rang de troisième grande suite après 6... e6 et 6... e5. L'idée principale de la variante et son attrait résident dans la possibilité d'éviter complètement le schéma d'attaque anglaise ; les noirs jouent activement en pourchassant le Fe3 avant que les blancs aient le temps de jouer le coup de consolidation f3[NC 4]. La percée de cette variante dans la pratique de haut niveau est due à la réappréciation de la position fondamentale survenant après les coups presque toujours joués de nos jours : 6. Fe3 Cg4 7. Fg5 h6 8. Fh4 g5 9. Fg3 Fg7 ; cet affaiblissement de l'aile-roi dans le but de favoriser le jeu de pièces est une conception moderne[SMS 4] qu'il a fallu vérifier par l'analyse concrète, par exemple 10. Fe2 h5 11. h4 gxh4, attaquant immédiatement la structure tout en créant un pion isolé théoriquement faible à h5, est considéré comme satisfaisant pour les noirs[NC 5].

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position fondamentale après 6. Fe3 Cg4 7. Fg5 h6 8. Fh4 g5 9. Fg3 Fg7.

Jusqu'à la fin des années 1990, les suites 10. Dd2 et 10. Fe2 constituaient les variantes principales de la ligne 6. Fe3 Cg4[16], la grande ligne étant 10. Fe2 h5 11. Fxg4 Fxg4 (11... hxg4, décrié par Gallagher[NC 6], a également retrouvé droit de cité après deux parties Shirov - Kasparov, jouées à Wijk-aan-Zee[17] et Sarajevo[18] en 1999) 12. f3 Fd7 13. Ff2 Cc6.

Depuis la troisième partie du match Shirov - J. Polgár, Prague 1999[19],[20], les blancs concentrent leur attention sur le coup 10. h3, avec trois suites courantes :

  • 10... Cf6 (partie Kasparov - J.Polgár, Wijk-aan-Zee 2000[21]) ;
  • 10... Ce5 11. Cf5 Fxf5 12. exf5 Cbc6 (ou 12... Cd7) 13. Cd5, où les blancs améliorent l'ancienne variante 11. Fe2 Cbc6 12. Cf5 Fxf5 13. exf5 Cd4! grâce à la possibilité de jouer f6 ;
  • et enfin 10... Ce5 11. f3 Cbc6 12. Ff2, où les blancs améliorent la position de leur fou tout en parant la menace Cb8-c6xd4 suivi de Cf3+ gagnant la dame, qui les forçait à jouer le coup passif de retraite Cb3 ou l'échange défavorable Cxc6 dans les autres variantes.

Une des suites critiques de nos jours est la variante tendue :

  • 10... Ce5 11. Cf5 Fxf5 12. exf5 Cbc6 13. Cd5 e6 14. fxe6 fxe6 15. Ce3 Da5+ (après le normal 15... 0-0, la position noire souffre de nombreux défauts structurels : faiblesse des cases blanches, perte de la paire de fous ainsi qu'une structure de pions inférieure avec trois îlots contre deux aux blancs, cf la partie Shirov - J. Polgár déjà citée ainsi que Shirov - Guelfand, Tournoi Amber, rapide, Monaco 2000[22],[23], ce qui explique sans doute l'attrait de la variante 10. h3 ) 16. c3 Cf3+ 17. Dxf3 Fxc3+, un double sacrifice de pièce joué pour la première fois par Veselin Topalov contre Peter Svidler au tournoi de San Luis 2005[24] (sans 14. fxe6 fxe6 dans cette dernière) :
  • Svidler, P (2735) - Grichtchouk, A (2726) [B90], Championnat du Monde, Mexico MEX (14), 29.09.2007

6.Fe3 Cg4 7.Fg5 h6 8. Fh4 g5 9.Fg3 Fg7 10.h3 Ce5 11.Cf5 Fxf5 12.exf5 Cbc6 13.Cd5 e6 14.fxe6 fxe6 15.Ce3 Da5+ 16.c3 Cf3+ 17.Dxf3 Fxc3+ 18.Rd1 Da4+ 19.Cc2 Fxb2 20.Tc1! (une nouveauté à l'époque, et une forte amélioration trouvée par le secondant de Svidler, Motyliov, sur 20. Db3 joué par Svidler à San Luis[25]) Fxc1 21.Df6 Rd7 22.Rxc1 Dxa2 23.Fd3 Tac8 24.Td1 d5 25.Ff5 The8 26.Df7+ Rd8 27.Te1 Da3+ 28.Cxa3 Ce5+ 29.Rd2 Cxf7 30.Fxe6 Tc6 31.Fxf7 Txe1 32.Rxe1 b5 33.Rd2 b4 34.Cc2 b3 35.Cd4 Tb6 36.Rc1 a5 37.Fxd5 a4 38.Fe5 b2+ 39.Rb1 a3 40.Fa2 Tb7 41.Fd6 Td7 42.Cb5 1-0[26]

Les joueurs pratiquant cette variante doivent prendre garde à plusieurs finesses d'ouverture avant d'obtenir la position normale après 6. Fe3 Cg4 7. Fg5 h6 8. Fh4 g5 9. Fg3 Fg7. Par exemple, d'innombrables parties se sont terminées par la nulle par triple répétition après 6. Fe3 Cg4 7. Fc1 Cf6 (le cavalier n'a plus rien à faire en g4) 8. Fe3 Cg4 9. Fc1 Cf6 ; si les noirs ne sont pas disposés à accepter la nulle, ils doivent essayer 7... Cc6 ou abandonner le coup Cg4 ; de même, afin de jouer pour le gain les blancs doivent tenter 8. f3 ou adopter un autre système contre la Najdorf.

Une idée pour les blancs visant à exploiter les coups de pions à l'aile-roi des noirs consiste à jouer 7. Fg5 h6 8. Fc1, pour ensuite transposer dans une variante où le coup supplémentaire h6 risque de se révéler néfaste pour les noirs, par exemple les lignes tranchantes de la variante Fc4[27]. Bien que cette idée ait été peu jouée, on en trouve des exemples pratiques au plus haut niveau :

  • Svidler, P (2735) - Ponomariov, R (2700) [B90], Corus A Wijk aan Zee NED (5), 20.01.2005

6.Fe3 Cg4 7.Fg5 h6 8. Fc1 Cf6 9.Fc4 e6 10.Fb3 Cc6 11.Fe3 Fe7 12.f4 0-0 13.Df3 Cxd4 14.Fxd4 b5 15.Fxf6 Fxf6 16.e5 Fh4+ 17.g3 Tb8 18.0-0-0 Fe7 19.exd6 Fxd6 20.Ce4 Fb7 21.De3 Fxe4 22.Dxe4 Tb6 23.h4 (et nulle par convention mutuelle dans cette position pas encore épuisée) ½-½[28]

Attaque Rauzer (6. Fg5), variante 6... Cbd7

Après le coup 6. Fg5, les noirs sont pratiquement empêchés de jouer 6... e5, le clouage précoce du Cf6 par le Fg5 les privant d'un contrôle suffisant de la case faible d5.

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. Fg5 Cbd7 7. Fc4

La variante 6... Cbd7, populaire dans les années 1950-1960, fut ensuite abandonnée à cause de difficultés dans la variante 7. Fc4 Da5, les blancs ayant l'option des deux roques :

  • Spassky, B - Polougaïevski, L [B94], XXVe championnat d'URSS, Riga, 1958

7.Fc4 Da5 8.Dd2 e6 9. 0-0-0 b5 10.Fb3 Fb7 11.The1 Fe7 12.f4 Cc5 13.e5 dxe5 14.Fxf6 Fxf6 15.fxe5 Fh4 16. g3 Fe7 17.Fxe6 0-0 18.Fb3 Tad8 19.Df4 b4 20.Ca4 h6 21.Cxc5 Dxc5 22.h4 Fd5 23.Cf5 Fxb3 24.axb3 Txd1+ 25.Txd1 Tc8 26. De4 Ff8 27.e6 fxe6 28.Dxe6+ Rh8 29.De4 Dc6 30.Dd3 Te8 31.h5 Fe7 32.Cxe7 Txe7 33.Dg6 De8 34.g4 Te1 35.Dxe8+ Txe8 36. Td4 a5 37.Rd2 Te5 38.c4 bxc3+ 39.bxc3 Tg5 40.c4 Rg8 41.Tf4 g6 1-0[29]

  • Tal, M - Polougaïevski, L [B94], XXVIe championnat d'URSS, Tbilissi (3), 1959

7.Fc4 Da5 8.Dd2 e6 9. 0-0 Fe7 10.Tad1 Cc5 11.Tfe1 Fd7 12.a3 Dc7 13.b4 Ca4 14.Cxa4 Fxa4 15.Fxe6! fxe6 16. Cxe6 Dxc2 17.Dd4 Rf7 18.Tc1 Da2 19.e5! dxe5 20.Dxe5 Dxf2+ 21.Rxf2 Cg4+ 22.Rg1 Cxe5 23.Txe5 Fxg5! 24.Cxg5+ Rg6 25.Ce6 The8 26. Te3 Tac8 27.Tf1 Fb5 28.Tg3+ Rh6 29.Cxg7 Tf8 30.Te1 Tf6 31.h3 Tc2 32.Te4 Tc4 33.Te5 Tc1+ 34.Rh2 1-0[30](ponctuation de Tal[31])

Toutefois 6... Cbd7 a connu un fort regain de popularité dans les dernières années, les noirs explorant d'autres options que 7... Da5 après 7. Fc4 (cf diagramme), notamment 7. Fc4 Db6, ou simplement 7... e6, qui transpose après 8. Fb3 Cc5 dans le système moderne 6. Fc4 e6 7. Fb3 Cbd7, apprécié des noirs.

Variante 6. Fg5 e6 7. f4

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. Fg5 e6 7. f4

Les noirs continuent donc plutôt par 6... e6. Après 6. Fg5 e6, les coups de dame, avec l'idée d'un grand-roque rapide et une attaque par pièces, n'ayant guère donné satisfaction (7. Dd2 et 7. Df3 sont tous les deux bien contrés par 7... h6 ), les blancs choisissent quasi exclusivement le coup tranchant 7. f4 (cf diagramme), qui prépare la percée centrale e4-e5. À partir de cette position fondamentale, les noirs ont un vaste choix.

La réaction normale est le coup 7... Fe7. Cette variante n'a jamais cessé d'être jouée, mais les noirs, peut-être insatisfaits par l'aspect modeste de ce coup et en recherche d'une suite plus active, ont exploré d'autres possibilités. Ainsi certains grands maîtres tels Guelfand ou Polougaïevski ont fini par estimer que 7... Fe7 était d'une certaine façon une perte de temps dans la lutte pour trouver du contre-jeu, ce qui les a amenés à étudier 7... Cbd7, tandis que d'autres ont tourné leur attention vers les coups de dame 7... Db6 et 7... Dc7, autorisant Fxf6 gxf6. La pratique moderne a en effet montré, suivant l'exemple de Botvinnik dans la Richter-Rauzer (Bronstein - Botvinnik, Championnat du monde d'échecs 1951, 6e partie)[32], que les structures fortement asymétriques avec Fxf6 gxf6 sont jouables pour les noirs, et même une source intéressante de contre-jeu, y compris en finale[33]. Les noirs espèrent aussi jouer plus tard d6-d5, et le fou ainsi libéré pourrait occuper directement une case plus active qu'e7. En fait, dans la Najdorf 6. Fg5 tout entière, la recherche d'une défense active, même en prenant de gros risques, est en général la façon correcte de procéder.

La « variante principale » : 6. Fg5 e6 7. f4 Fe7

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. Fg5 e6 7. f4 Fe7.

Le coup 7... Fe7 (cf diagramme de gauche) est le coup le plus naturel pour déclouer le Cf6 : les noirs développent une pièce et peuvent maintenant reprendre du fou après Fxf6, évitant d'endommager leur structure comme ce serait le cas après gxf6. Ce coup accélère également le petit roque. Tels sont les arguments en faveur de ce coup d'apparence solide qui devint naturellement la ligne principale à la fin des années 1950.

Toutefois, des défauts apparurent dans la construction noire, ce qui amena les joueurs à explorer plus tard d'autres variantes. Le placement du fou à e7 n'a pas que des avantages : le pion g7 n'est plus défendu, et après Fxf6 Fxf6, le pion d6 n'est plus protégé, ce qui permet au blancs de jouer le sacrifice thématique Fxb5 dans certaines variantes. Le coup Fe7 ne prépare pas vraiment non plus le petit roque, car roquer est toujours risqué dans la Najdorf 6. Fg5 et en conséquence souvent omis : d'une part, les noirs prendraient du retard dans l'établissement du contre-jeu nécessaire à une défense active, et d'autre part, il n'est pas clair que le roi soit plus en sûreté à g8 qu'à e8.

7... Fe7 n'en reste pas moins un coup riche contre lequel les blancs doivent agir avec précision et énergie, sous peine de voir la position noire se détendre comme un ressort.

Variante 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 Cbd7

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 6. Fg5 e6 7. f4 Fe7 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 Cbd7 10. Fd3.

Dans la position après les coups 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 Cbd7, les blancs ont le choix entre deux grandes suites :

  • 10. Fd3 (cf diagramme de droite), dû à Dragoljub Velimirović, et
  • 10. g4, une suite plus ancienne qui a retrouvé le statut de ligne principale.

Sous-variante 10. Fd3

La continuation 10. Fd3 mène à un sacrifice problématique de cavalier :

  • 10... b5 11. The1 Fb7 12. Dg3 (le sacrifice direct 12. Cd5 a été joué mais est maintenant vu comme prématuré[CN 3]) b4 13. Cd5 exd5

et ici les blancs doivent choisir entre 14. e5 et 14. exd5. L'essai 14. e5 était considéré comme la variante principale et menant seulement à la nulle[ES 2] :

9.0-0-0 b5 10.Fd3 Fb7 11.The1 Fe7 12.Dg3 b4 13.Cd5 exd5 14. e5 dxe5 15.fxe5 Ch5 16. Dh4 Fxg5+ 17.Dxg5 g6 18.e6 Cc5 19.exf7+ Rxf7 20.Tf1+ Rg8 21.Cf5 Ce6 22.Ch6+ Rg7 23.Cf5+ Rg8 24.Ch6+ Rg7 25.Cf5+ Rg8 ½-½[34]

Mais deux parties du grand maître grec Vassílios Kotroniás changèrent radicalement la donne, créant de nouveaux problèmes pour les noirs dans la suite 14. exd5[ES 3] :

  • Kotroniás, V (2578) - Le Siège, A (2561) [B99], 3e tournoi Montreal (10), 04.08.2002

9.0-0-0 b5 10.Fd3 Fb7 11.The1 Fe7 12.Dg3 b4 13.Cd5 exd5 14. exd5 Rd8 15.Cc6+ Fxc6 16. dxc6 Cc5 17.Fh4 Ff8 18.Fc4 Ta7 19.Fd5 a5 20.Te3 Dc8 21.Tde1 Df5 22.Fxf6+ gxf6 23.Te8+ Rc7 24.Df3 h5 25.Rb1 Fg7 26. Txh8 Fxh8 27.Fxf7 Rb6 28.Fxh5 a4 29.Fg4 Dh7 30.c7 Txc7 31.Dd5 f5 32.Dxd6+ Tc6 33.Dd8+ Dc7 34.Dxh8 fxg4 35.Dd4 Rb5 36. b3 axb3 37.axb3 Dd6 38.Dc4+ Ra5 39.Te5 Dd1+ 40.Ra2 Dd6 41.Td5 Dc7 42.f5 Rb6 43.Dxb4+ Ra7 44.Dd4 1-0[35]

  • Kotroniás, V (2608) - Shneider, A (2532) [B99], 7e Open Korinthos GRE (8), 28.07.2004

9.0-0-0 b5 10.Fd3 Fb7 11.The1 Fe7 12.Dg3 b4 13.Cd5 exd5 14. exd5 Rd8 15.Cc6+ Fxc6 16. dxc6 Cc5 17.Fh4 Tg8 18.Fxh7 Th8 19.Dxg7 Txh7 20.Dxf6 Txh4 21.Dxf7 Th8 22.Te5 Ca4 23.Te6 Cc5 24.Te5 Ca4 25.Te3 Ta7 26. Tde1 Te8 27.f5 Dxc6 28.f6 Dxg2 29.fxe7+ Rd7 30.Tg3 Da8 31.Tg6 Cc5 32.Td1 Cb7 33.De6+ Rc7 34.Tg4 a5 35.Tc4+ 1-0[36]

Comme la stratégie avec b5-b4 est actuellement en crise car le sacrifice de cavalier semble trop fort sous cette forme, la variante avec 10... b5 tout entière a décliné en popularité; les autres options sont également données comme insatisfaisantes, par exemple 12... 0-0-0 joué par Fischer contre Spassky (cf section Exemples de parties) est considéré comme insuffisant par la théorie après le 13. Fxf6 de Spassky ou même 13. Fxb5[CN 4]. Les joueurs noirs préfèrent à présent contrer le coup 10. Fd3 par le système exposé dans la section suivante, 10...h6.

sous-variante 10. g4

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 6. Fg5 e6 7. f4 Fe7 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 Cbd7 10. g4.

L'autre grande variante est 10. g4. Le jeu continue par 10... b5 11. Fxf6, et ici les trois captures sont possibles :

  • 11... Cxf6 12. g5 Cd7 et 11... Fxf6 12. g5 Fe7 sont équivalents et conduisent à la ligne principale ;
  • 11... gxf6 est un essai risqué mais intéressant déjà joué par Fischer (cf Kholmov - Bronstein, section Exemples de parties, et également Gligorić - Fischer, Zürich 1959) ;
  • et 11... Fxf6 est également digne d'attention : le sacrifice thématique 12. Fxb5 ne donne rien de particulier ici à cause de 12... Tb8, tandis qu'après 12. g5, 12... Fe7 n'est nullement obligatoire, les blancs devant encore prouver un avantage tangible après 12... Fxd4 13. Txd4 Fb7[CN 5].

La ligne principale est donc 10. g4 b5 11. Fxf6 Cxf6 12. g5 Cd7.

10. g4 a connu une période de déclin lorsqu'il fut établi que les recettes d'alors étaient inopérantes ; les blancs continuaient alors par 13. a3, mais de nombreuses parties des années 1960 montrèrent que ce coup était inoffensif et donnait au contraire de bonnes chances aux noirs après 13... Tb8 préparant directement le contre-jeu grâce à l'affaiblissement provoqué par a3, tandis que l'ancien coup 13... Fb7 est plus favorable aux blancs[CN 6] :

13.a3 Fb7 14.Fh3 0-0-0 15.Fxe6 fxe6 16. Cxe6 Dc4 17.Cd5 Fxd5 18.exd5 Rb7 19.b3 Dc8 20.Td3 Cb6 21.Tc3 Dd7 22.Tc7+ Dxc7 23.Cxc7 Rxc7 24.Dc3+ Rb8 25.Dxg7 Cc8 26. Te1 Tdg8 27.Dd4 Fd8 28.Te6 Tf8 29.h4 h6 30.g6 Thg8 31.h5 Tf5 32.De4 Txh5 33.Te8 Txe8 34.Dxe8 Ff6 35.c4! bxc4 36. bxc4 Th3 37.Rd2 Fc3+ 38.Rc2 Fd4 39.f5 Txa3 40.c5! dxc5 41.d6 Ta2+ 42.Rd3 Ta3+ 43.Rc4 1-0[37](ponctuation de Tal[38])

13.a3 Tb8 14.h4 b4 15.axb4 Txb4 16. Fh3 0-0 17.Cf5 Cc5 18.Cxe7+ Dxe7 19.h5? Fb7 20.h6 Fxe4 21.Cxe4 Cxe4 22.hxg7 Tc8! 23.Th2 Ta4 24.Rb1 d5 25.c4 Taxc4 26. Ff1 Tb4 27.Dh3 Cc3+ 28.Rc1 Ca4+ 29.Rb1 Txb2+! 30.Txb2 Cc3+ 31.Rc1 Da3 32.Fd3 Da1+ 33.Rd2 Dxb2+ 34.Re1 Ce4 0-1[39] (ponctuation de Polougaïevski[LS 2])

La découverte et l'analyse de lignes telles que 13. a3 Tb8 fit écrire à Polougaïevski que le coup a3 n'était jamais recommandable dans la Najdorf, car trop lent, ne freinant nullement l'attaque des noirs, et même favorisant leur entreprise en facilitant l'ouverture des lignes sur le roi blanc[LS 3].

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 10. g4 b5 11. Fxf6 Cxf6 12. g5 Cd7 13. f5

Le renouveau de la ligne 10. g4 intervint avec la découverte du coup 13. f5 (cf diagramme), laissant le pion g5 en prise pour ouvrir les lignes sans tarder. Les noirs n'ont essentiellement que deux réponses possibles (13... Ce5 est douteux car laisse e6 trop faible) : 13... Fxg5+ et 13... Cc5. La première est plus solide et plus annulante, laissant les noirs avec des chances de gain assez réduites, notamment à cause des fous de couleurs opposés, tandis que la deuxième est un coup tranchant sans compromis entraînant des complications tactiques considérables[CN 7].

Dans la variante 13... Fxg5+, le jeu se poursuit par 14. Rb1 Ce5 (14... 0-0 gagne en popularité au vu des difficultés dans la ligne principale) 15. Dh5. Les noirs continuaient habituellement par 15... Dd8, mais se sont heurtés à de sérieuses difficultés dans la variante 16. h4[CN 8], par exemple :

  • Luther, T (2544) - Vink, N (2335) [B99], Corus-B Wijk aan Zee (3), 18.01.2001

13.f5 Fxg5+ 14.Rb1 Ce5 15.Dh5 Dd8 16. h4 Ff6 17.fxe6 0-0 18.Fh3 Rh8 19.Cd5 fxe6 20.Fxe6 Cc4 21.Cc6 De8 22.Dxe8 Txe8 23.Cxf6 Txe6 24.Cd5 Txe4 25.Cc7 Fb7 26. Cxa8 Fxc6 27.b3 Te8 28.The1 Txa8 29.bxc4 bxc4 30.Txd6 Fb5 31.Ted1 h6 32.Td8+ Txd8 33.Txd8+ Rh7 34.Td6 g6 35.Rb2 g5 36. hxg5 hxg5 37.Rc3 g4 38.Td4 Rg7 1-0[40]

La ligne 15... De7 obtient de meilleurs résultats en pratique, mais tout n'est pas encore parfaitement clair dans cette variante :

  • Siouguirov, S (2545) - Danine, A (2469) [B99], Kings Gambit A Lipetsk RUS (1), 09.07.2008

13.f5 Fxg5+ 14. Rb1 Ce5 15.Dh5 De7 16. Cxe6 Fxe6 17.fxe6 g6 18.exf7+ Rxf7 19.Dh3 Rg7 20.Cd5 Dd8 21.Dc3 Ta7 22.Da3 Db8 23.h4 Fh6 24.h5 a5 25.Dg3 Tf7 26. Fh3 Tf3 27.Dg1 b4 28.Fg4 Tf7 29.Ff5 Da7 30.Dg2 Dc5 31.hxg6 hxg6 32.Tdg1 Rf8 33.Cf4 Re7 34.Cxg6+ Cxg6 35.Dxg6 Fg7 36. De6+ Rf8 37.Fg6 1-0

Avec 13... Cc5, les noirs ne connaissent pas les problèmes pour défendre e6 qui étaient récurrents dans la variante 13... Fxg5+ ; en revanche, cela autorise la percée immédiate 14. f6. Un coup de consolidation comme 14. h4 est encore une fois jugé trop lent :

  • Nunn, J (2590) - Browne, W (2560) [B99], Gjovik, 1983

13.f5 Cc5 14. h4 b4 15. Cce2?! (15. fxe6!? est la seule idée après cette partie) e5 16. Cb3 Cxe4!! (une nouveauté à l'époque, qui mit à mal 15. Cce2 et même toute la suite 14. h4[41]) 17.Dxe4 Fb7 18.Td5 Tc8 19.c3! Dc4 20.Dxc4 Txc4 21.Fg2 Fxd5! 22.Fxd5 Txh4! 23.Tg1 bxc3 24.Cxc3 Tf4! 25.Fc6+ Rf8! 26. Fe4 h5! 27.gxh6 Txh6 28.Cd2! Th2 29.Cd5! Tff2 30.Cf3! Th3 31.Cd2 Thh2 32.Cf3 Th3 33.Cd2 Th4! 34.Cc3! d5! 35.Cxd5 Txd2 36. Rxd2 Txe4 37.Cxe7 Rxe7 38.Txg7 Tf4? 39.Tg8! (après une défense acharnée, les blancs tiennent maintenant la nulle dans une finale de tours) Txf5 40.Ta8 Tf2+ 41.Rc3 Tf6 42.Ta7+ Rf8 43.Rd3 Te6 44.Re4 Rg7 45.Rf5! e4 46. Tc7 e3 47.Tc1 Td6 48.Tg1+! Rf8 49.Te1 Td2 50.Txe3 Tf2+ 51.Re5 Txb2 52.Ta3 Tb6 53.Rf5 Rg7 54.Tg3+ Tg6 55.Ta3 Tf6+ 56. Re5 Tb6 57.Tg3+ Tg6 58.Ta3 Te6+ 59.Rf5 Tf6+ 60.Re5 Th6 61.Rf5 Tc6 62.Tg3+ Rf8 63.Tb3 Tc2 64.Ta3 Tc5+ 65.Rf6 Tc6+ 66. Rf5 Re7 67.Te3+ Rd7 68.Td3+ Rc7 69.Tf3 Rd7 70.Td3+ Re7 71.Te3+ Te6 72.Tb3 Rd6 73.Tb7 Te5+ 74.Rf4 Ta5 75.Txf7 Txa2 76. Re4 Rc5 ½-½[42] (ponctuation de Ftáčnik)

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 13. f5 Cc5 14. f6 gxf6 15. gxf6 Ff8 16. Tg1

Après 13... Cc5 14. f6 gxf6 (14... Ff8? 15. Fxb5+ est un exemple de sacrifice Fxb5 gagnant, avec la suite non moins thématique 15... Fd7 16. e5 d5 17. Cf5! g6 18. Cxd5!+- - Nunn[CN 9]) 15. gxf6 Ff8, le maître hongrois Bela Perenyi introduisit à la fin des années 1970 le coup 16. Tg1 (cf diagramme), considéré aujourd'hui comme le meilleur et qui a conduit à un débat théorique extrêmement virulent. Les difficultés des noirs sont multiples, par exemple :

  • Spraggett, K (2610) - Vallejo Pons, F (2674) [B99], III Open Calvia ESP (6), 25.10.2006

13.f5 Cc5 14. f6 gxf6 15.gxf6 Ff8 16. Tg1 Fd7 17.Tg7 (ce sacrifice de qualité est la pointe de l'idée trouvée par Perenyi) b4 (l'acceptation du sacrifice par 17... Fxg7 ainsi que le refus par 17... h5 donnent aussi lieu à des discussions théoriques extrêmement complexes[CN 10]) 18.Cd5 exd5 19.exd5 0-0-0 20.Txf7 Fh6+ 21.Rb1 Tdf8 22.Txf8+ Txf8 23.Ce6 Cxe6 24.dxe6 Fxe6 25.Fh3 Dd7 26. Da8+ Rc7 27.Da7+ Rc6 28.Dxa6+ Rc7 29.Da5+ Rc6 30.Da6+ (comme analysé par Har-Zvi[43] et Nunn[CN 11] après la partie Schmuter - Kaspi, Tel Aviv 1996, les blancs peuvent gagner ici de façon forcée par 30. Td4!) Rc7 31.Da5+ ½-½[44]

Les noirs se sont donc tournés vers la suite 16... h5 après laquelle 17. Tg7 n'est plus si clair (Luther donne même le sacrifice comme réfuté[ES 4] ). Mais les blancs peuvent alors manœuvrer plus tranquillement avec des coups comme 17. a3, 17. Rb1 et surtout 17. Te1, coup dû au grand maître allemand Enders[ES 4].

  • Hunt, A (2461) - Gormally, D (2 535) [B99], 4NCL 2006-07 Wokefield Park ENG (8), 04.03.2007

13.f5 Cc5 14. f6 gxf6 15.gxf6 Ff8 16. Tg1 h5 17.Te1 Fb7 18.Fh3 0-0-0 19.Cd5 Da5 20.a3 Fh6+ 21.Rb1 Dd2 22.Td1 Dxh2 23.Ce7+ Rc7 24.Tg7 Fxe4 25.Txf7 Rb6 26. Dc3 De5 27.a4 d7 28.Cg6 1-0

Même s'il est difficile de réfuter entièrement une ligne aussi complexe que 7... Fe7, le gain de popularité des suites comme 7... Cbd7 et 7... Dc7, sans parler de la variante du pion empoisonné, laisse à penser que les joueurs du côté noir ne sont pas vraiment satisfaits du statut théorique actuel de la variante.

La variante 7... Cbd7

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 6. Fg5 e6 7. f4 Cbd7.

7... Cbd7 (cf diagramme) est une réponse popularisée par les grands maîtres Lev Polougaïevski et Boris Guelfand. L'idée motrice de cette suite est d'éviter de jouer immédiatement Fe7, afin de préparer le contre-jeu à l'aile-dame le plus vite possible, en se gardant toutefois la possibilité de transposer dans une variante avec Fe7 qui serait plus favorable. Une fois de plus, comme le plan des noirs est des plus ambitieux, les blancs doivent tenter de réfuter cette stratégie par des moyens directs.

Polougaïevski explique dans Secrets d'un Grand-Maître que son premier travail dans les années 1960 fut de déterminer la valeur de cette conception si les blancs jouent exactement comme ils avaient l'habitude de le faire alors contre la variante avec Fe7[45]. Le fruit de cette analyse se révéla dans la partie suivante :

  • Bronstein, D - Polougaïevski, L [B96], Moscou Jubilé, 1967

8. Df3 Dc7 9.0-0-0 b5 10.a3 Tb8 11.Fxf6 Cxf6 12.g4 b4 13.axb4 Txb4 14.g5 Cd7 15.f5 Ce5 16. Dh3 Db6 17.Cb3 Fe7! 18.g6 fxg6 19.fxe6 Txb3!! 20.cxb3 Dxb3 21.Dg3 Fxe6 22.Ce2 0-0 23.Dxb3 Fxb3 24.Td4 Cf3 25.Tb4 Fg5+ 26. Rb1 Cd2+ 27.Ra1 Fc4 28.Cf4 Cxf1 29.Ch3 Ce3 30.Txc4 Cxc4 31.Cxg5 h6 32.Ce6 Te8 33.Cc7 Te7 34.Tc1 Txc7 35.b3 Rf7 36. bxc4 Re6 37.Rb2 Re5 38.Rc3 Rxe4 39.Te1+ Rf5 40.Rd4 g5 0-1[46] (ponctuation de Polougaïevski)

Ensuite, la suite 8. Fc4 était un sérieux argument contre l'ordre de coup 7... Cbd7 : 8... Dc7 est contré par 9. De2 et après 8... b5, le sacrifice direct 9. Fxe6 pose des problèmes aux noirs, par exemple 9... fxe6 10. Cxe6 Da5 11. Cxf8 (11. Dd4!?) Txf8 12. Dxd6 Db6 13. 0-0-0 Dxd6 (13... b4!?) 14. Txd6 avec une finale délicate. Toutefois 8. Fc4 Db6 semble à présent satisfaisant pour les noirs[CN 12].

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 b5 (10. e5; 10. Fxb5; 10. Fd3).

La troisième difficulté était de trouver un remède à la suite directe 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 b5 (cf diagramme) 10. e5, avec l'idée 10... Fb7 11. Dh3 dxe5 12. Cxe6 fxe6 13. Dxe6+ Fe7. La théorie moderne a évalué la plupart des suites résultantes comme menant à la nulle par échec perpétuel, par exemple 14. Fxf6 gxf6 15. Fe2 h5 16. Cd5 Fxd5 17. Txd5 Cb6 18. Fxh5+ Txh5 19. Dg8+ Ff8 20. De6+ Fe7 21. Dg8+, ou encore 14. Fxb5 axb5 15. Cxb5 Dc6 16. Cd6+ Rd8 17. fxe5 Rc7 18. Dxe7 Txa2 19. exf6 Ta1+ 20. Rd2 D5+ 21. Rc3 Da5+ 22. Rd3 Dd5+, variantes qui se sont reproduites dans de nombreuses parties de grands-maîtres depuis les années 1970.

Un quatrième test fut le sacrifice immédiat 10. Fxb5. Il semble également avoir été neutralisé au prix de situations périlleuses :

8. Df3 Dc7 9.0-0-0 b5 10.Fxb5 axb5 11.Cdxb5 Db8 12.e5 Ta5 13.exf6 gxf6 14.Fh6 Fxh6 15.Cxd6+ Re7 16. Rb1 Td8 17.The1 Cb6 18.Ccb5 Fa6 19.Cf5+ Rf8 20.Dc3 Txb5 21.Dxf6 Txb2+ 22.Dxb2 Cd5 23.Txd5 Dxb2+ 24.Rxb2 Fg7+ 25.Cxg7 Txd5 26. Cxe6+ fxe6 27.Txe6 ½-½[47]

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 b5 10. Fd3 Fb7 11. The1.

Une autre problématique est celle du caractère indépendant de la variante. Après la suite principale 10. Fd3 Fb7 11. The1 (cf diagramme), les noirs ont-ils mieux que de transposer dans la variante 7... Fe7 par 11... Fe7 ? Deux pistes se sont ici ouvertes. La première est 11... 0-0-0, coup qui divise les théoriciens : John Nunn écrit qu'il s'agit peut-être du meilleur essai[CN 13], tandis que Thomas Luther, sceptique, estime que la position noire perd ainsi tout son potentiel dynamique[ES 5]. La seconde est le coup tranchant 11... Db6, inauguré par Polougaïevski dans sa partie contre Efim Geller à Portorož en 1973[48]. Si Polougaïevski gagna cette partie, un antidote fut rapidement trouvé et la variante reçut mauvaise presse, principalement à cause de la suite spectaculaire jouée pour la première fois dans la partie suivante :

8. Df3 Dc7 9.O-O-O b5 10.Fd3 Fb7 11.The1 Db6 12.Cd5! exd5 13.Cc6!! Fxc6 (près de trente ans plus tard, le grand maître suédois Nils Grandelius tenta de réhabiliter la variante avec 13... dxe4, qui constitue probablement la seule chance) 14.exd5+ Fe7 15.dxc6 Cc5 16. Fxf6 gxf6 17.Ff5 Dc7 18.b4 Ce6 19.Dh5 Cg7 20.Fd7+ Rf8 21.Dh6 d5 22.Txe7 Rxe7 23.Te1+ Rf8 24.Dxf6 Rg8 25.Te7 Tf8 26. Fe6 Dxe7 27.Dxe7 fxe6 28.c7 h5 29.Dxf8+ 1-0[49]

(à noter que Edouard Goufeld était à la fois l'entraîneur de Tchibourdanidzé au moment où cette partie fut jouée et le secondant de Geller à Portorož en 1973)

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 b5 10. Fd3 Fb7 11. The1 Db6 12. Cd5 Dxd4 13.Fxf6 gxf6 14.Fxb5 Dc5.

Toutefois, grâce aux efforts du grand maître Boris Guelfand, la variante a été réhabilitée complètement dans la pratique moderne avec la continuation 11... Db6 12. Cd5 Dxd4 13.Fxf6 gxf6 14.Fxb5 Dc5 (cf diagramme) :

Shabalov, A (2623) - Guelfand, B (2709) [B96], Bermudes (7), 22.01.2004

8. Df3 Dc7 9.0-0-0 b5 10.Fd3 Fb7 11.The1 Db6 12.Cd5 Dxd4 13.Fxf6 gxf6 14.Fxb5 Dc5 15.b4 Dxb5 16. Cc7+ Re7 17.Cxb5 axb5 18.Dh5 Txa2 19.Dxb5 Fh6 20.e5 fxe5 21.Dxb7 Fxf4+ 22.Rb1 Tha8 23.g3 T2a7 24.Dc6 Ta6 25.Dc3 Fh6 26. Te4 d5 27.Th4 d4 28.Db2 Fg5 29.Txh7 Cf6 30.h4 Cd5 31.Td3 Fd2 32.Txd2 Cc3+ 33.Rc1 Ta1+ 34.Dxa1 Txa1+ 35.Rb2 Tb1+ 36. Ra3 e4 37.Tf2 e3 38.Tfxf7+ Rd6 39.Td7+ Rc6 40.Tc7+ Rd5 41.Tcd7+ Re4 42.Tde7 Rf3 43.Txe6 Re2 44.Td7 Rd2 45.Txe3 Rxe3 46. Tf7 Cd5 47.b5 Rd2 0-1[50]

Nakamura, H (2660) - Guelfand, B (2724) [B96], Tournoi de grands-maîtres de Bienne (10), 27.07.2005

8. Df3 Dc7 9.0-0-0 b5 10.Fd3 Fb7 11.The1 Db6 12.Cd5 Dxd4 13.Fxf6 gxf6 14.Fxb5 Dc5 15.Cxf6+ Rd8 16. Cxd7 Dxb5 17.Cxf8 Txf8 18.Da3 (cette position était évaluée par Nunn comme légèrement avantageuse pour les blancs, mais Guelfand va montrer que les blancs peinent à résister à la coordination des forces noires, même avec quatre pions pour la pièce[51]) Tc8 19.Dxd6+ Re8 20.c3 (plus tard, les blancs améliorèrent par 20. Te3, mais les noirs répliquèrent aussitôt en jouant directement 18... Re8 19. Dxd6 Dc6) Dc6 21.Db4 a5 22.Dxa5 Ta8 23.Dg5 f6 24.Dd5 Dxc3+ 25.bxc3 exd5 26. exd5+ Rd7 27.Rb1 Ta4 28.g3 Tfa8 29.Td2 T8a5 30.d6 Fe4+ 31.Ra1 h5 32.h3 Fd5 33.g4 Txa2+ 34.Txa2 Txa2+ 35.Rb1 Th2 36. Te3 h4 37.Rc1 Rxd6 38.f5 Tf2 39.Rd1 Tf3 0-1[52].

Outre toutes ces suites engageant la viabilité entière de la ligne avec Cbd7, il faut également mentionner la variante importante 8. De2. Bien que peut-être moins critique, elle comporte quelques nuances par rapport à l'habituel 8. Df3 (par exemple, les noirs ne gagnent pas de temps avec Fb7 sur la dame en f3 lorsque les blancs décident de percer au centre par e4-e5) qui en font un choix pratique intéressant et assez régulièrement joué par les blancs.

La variante 7... Dc7

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 6. Fg5 e6 7. f4 Dc7.

Dans les variantes 7... Cbd7 et 7... Fe7 la dame noire est presque invariablement placée à c7; aussi est-il logique d'essayer de jouer immédiatement 7... Dc7 (cf diagramme), afin d'empêcher les coups offensifs tels qu'e4-e5 et Fc4. L'idée majeure de 7... Dc7 est de jouer rapidement b7-b5, avant même de se développer par Cbd7 et Fe7. Pour cette raison, certains joueurs eurent le sentiment que la variante est un peu douteuse[CN 14], mais elle a connu un regain de popularité durant la dernière décennie.

La variante 7... Dc7 comporte en effet des avantages par rapport aux autres 7e coups noirs. Le principal est la faculté de jouer pour le gain. C'est ainsi que, devant gagner absolument, Vladimir Kramnik choisit la variante 7... Dc7 contre le coup 6. Fg5 d'Anand lors de la dernière partie du championnat du monde 2008. La variante du pion empoisonné est très analysée et les blancs ont à disposition de nombreuses lignes de nulle forcée; les longues lignes tactiques de la variante 7... Cbd7 conduisent également à la nulle sans guère de déviation possible. Dans la variante 7... Dc7, les noirs jouant souvent rapidement b7-b5-b4 alors que les blancs n'ont pas achevé leur développement, les divers sacrifices de cavalier en d5 ou b5 ont un effet beaucoup moins clair[ES 6] :

7.f4 Dc7 8. Df3 b5 9.0-0-0 b4 10.Cd5 exd5 11.Fxf6 gxf6 12.exd5 Ta7 13.Fd3 Dc5 14.Ff5 Fxf5 15.Cxf5 Tc7 16. The1+ Rd8 17.De4 Rc8 18.Td4 a5 19.b3 Ca6! 20.Tc4 Db5 21.Dd4 Rb7 22.Dxf6? Tg8 23.Cxd6+?! Fxd6 24.Dxd6 Db6 25.Txc7+ Cxc7 26. Dd7 Df6! 27.Rb1 Td8 28.De7 Dxe7 29.Txe7 Txd5 30.Txf7 Rc6 31.Rc1 Cb5 32.c4 bxc3 33.Txh7 Td2 34.Th3 Txa2 35.f5 Rc5 36. f6 Rb4 37.f7 Rxb3 38.Rd1 Td2+ 39.Re1 Td8 40.Tf3 Tf8 0-1[53] (ponctuation de Lautier[54])

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 8. Fxf6 gxf6 9. Dd2 Cc6 10. 0-0-0 Fd7 11. Rb1 0-0-0.

De plus, la variante a été beaucoup moins profondément analysée. Enfin, les variantes avec un rapide Fxf6 gxf6 conduisent également à des structures Rauzer stratégiquement complexes récompensant habituellement le meilleur joueur, par exemple 8. Fxf6 gxf6 9. Dd2 Cc6 10. 0-0-0 Fd7 11. Rb1 0-0-0 (cf diagramme), en intercalant éventuellement la paire de coups Fe2 h5. Il est à noter que cette ligne peut également être atteinte par l'ordre de coups de l'attaque Richter-Rauzer : 5... Cc6 6. Fg5 e6 7. Dd2 a6 8. 0-0-0 Fd7 9. f4 Dc7.

Topalov, V (2745) - Anand, V (2765) [B96] Dortmund (7), 11.07.1997

7.f4 Dc7 8. Fxf6 gxf6 9. Dd2 Cc6 10. 0-0-0 Fd7'11.Rb1 h5 12.Fc4 0-0-0 13.Cxc6 Dxc6 14.Fb3 Rb8 15.Thf1 Dc5 16. Dd3 h4 17.Dh3 Fe7 18.f5 De5 19.Tde1 Tde8 20.Ce2 Ff8 21.Cf4 Th6 22.a3 Fb5 23.Cd3 Fxd3 24.cxd3 Th8 25.fxe6 fxe6 26. d4 Dxd4 27.Fxe6 Fg7 28.Fd5 Te7 29.Td1 Da4 30.Td3 Tc8 31.Tb3 Tc5 32.Ra2 Dd4 33.Td3 Da4 34.Tb3 Dd4 35.Tff3 f5 36. Tb4 Dd1 37.Td3 De1 38.Dxf5 a5 39.Tb6 Tc1 40.Df4 Ta1+ 41.Rb3 Td7 42.Txd6 1-0[55]

La variante fut également jouée occasionnellement par Garry Kasparov, avec succès :

Timman, J (2605) - Kasparov, G (2690) [B96] Nikšić (13), 1983

7.f4 Dc7 8. Fxf6 gxf6 9. Fe2 Cc6 10. Dd2 Fd7 11.0-0-0 h5 12.Rb1 Fe7 13.Ff3 Cxd4 14.Dxd4 0-0-0 15.f5 Rb8 16. Dd2 h4 17.Ce2 Fc8 18.fxe6 fxe6 19.Cf4 Thg8 20.De3 Tg5 21.Td3 Ff8 22.Thd1 Fh6 23.Ce2 h3 24.g3 Th5 25.Df2 Tc5 26. Cd4 Tc4 27.De2 Tg8 28.b3 Tc5 29.Df2 Te5 30.Df1 d5 31.Dxh3 dxe4 32.Fxe4 Fg7 33.Ff3 f5 34.b4 Te4 35.c3 e5 36. Cb3 Tc4 37.Fd5 Th8 38.Dg2 Txc3 39.Txc3 Dxc3 40.Dd2 Dc7 41.Ca5 e4 42.Cc4 Td8 43.Df4 Dxf4 44.gxf4 Ra7 45.Ce3 Fh6 46. Tf1 Ff8 47.a3 a5 48.h4 axb4 49.axb4 Fxb4 50.Ff7 Td3 51.Cd5 Fa5 52.Tf2 Fd7 53.Ta2 b6 54.Tc2 Fa4 55.Tc7+ Rb8 56. Te7 Fb3 57.Te5 e3 58.h5 Fxd5 59.Fxd5 Txd5 60.Txe3 Td1+ 61.Rc2 Th1 62.Te8+ Rb7 63.Th8 b5 64.h6 Th2+ 65.Rd3 Th3+ 66. Rc2 b4 0-1[56]

La variante 7... Cc6

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. Fg5 e6 7. f4 Cc6.

6. Fg5 e6 7. f4 Cc6 (cf diagramme) est une variante moderne, pratiquement inconnue jusqu'au début des années 1990 ; placer le cavalier à c6 est inhabituel dans la Najdorf, d'autant qu'ici 7... Cc6 n'empêche nullement la percée e4-e5. En dépit des bons résultats des noirs et du fait que de forts grands maîtres aient testé cette variante (Guelfand, Ivantchouk, Anand, Shirov et plus récemment Maxime Vachier-Lagrave et Leinier Domínguez), les théoriciens ont souvent regardé cette variante avec suspicion.

7... Cc6 a néanmoins été recommandé par Tony Kosten dans Easy Guide to the Najdorf[EG 3], avec l'argumentaire suivant : dans l'attaque Richter-Rauzer avec 5... Cc6 6. Fg5 e6 7. Dd2 a6 8. 0-0-0 h6, les coups usuels sont 9. Fe3 et 9. Ff4 (ou 9. Cxc6 bxc6 10. Ff4). Avec le coup f2-f4 déjà joué, les blancs se trouvent privés de ces possibilités, et Fh4 est réfuté par Cxe4. Après 5... a6 6. Fg5 e6 7. f4 Cc6 8. Dd2, les noirs répondent donc h6 contre lequel les blancs n'ont pas de réponse satisfaisante. Cela signifie donc que si les blancs n'ont pas de moyen direct de réfuter 7... Cc6, les noirs obtiennent une bonne version de la Richter-Rauzer[EG 4]. C'est pourquoi la théorie s'est attachée à l'étude des deux variantes critiques dans lesquelles les blancs essaient de percer immédiatement au centre par e4-e5 : 8. e5 et 8. Cxc6 bxc6 9. e5. Il faut toutefois également mentionner la possibilité 8. Dd3.

8. e5 a été recommandé par Thomas Luther dans Experts vs the Sicilian, citant la partie :

  • Adams, M (2665) - Anand, V (2765) [B96], 14e Linares (6), 1997

7.f4 Cc6 8. e5 h6 9.Fh4 dxe5 10.Cxc6 Dxd1+ 11.Txd1 bxc6 12.fxe5 Cd5 13.Ce4 Tb8 14.b3 Fe7 15.Fg3 (Luther donne un avantage blanc ici) 0-0 16. Fe2 a5 17.c4 Cb4 18.Td2 Td8 19.Tf1 Txd2 20.Rxd2 Ca6 21.Fh5 g6 22.Ff3 Fb7 23.Rc3 Td8 24.Cd6 Fa8 25.a3 (25. Td1 !, Luther et Huzman[57]) f5 26. b4 g5 27.h3 Ff8 28.c5 Tb8 29.Fh5 Cc7 30.Ff3 Ca6 31.Fh5 Cc7 32.Ff3 ½-½[58]

Les joueurs noirs défendent toutefois différemment à présent, par 12... Cd7 13. Ce4 Fb7 14. Fg3 c5 15. Cd6+ Fxd6 16. Txd6 Re7 17. Rf2 Fe4, ou dévient très tôt par 9... g5 10. fxg5 Cd5 11. Cxd5 exd5 12. exd6, avec des résultats pratiques excellents, bien que Luther eût donné un clair avantage blanc dans cette dernière ligne aussi[ES 7].

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 8. Cxc6 bxc6 9. e5 h6 10. Fh4 g5 11. fxg5 Cd5 12. Ce4 Db6.

L'autre grande variante, à la fois la ligne la plus forçante et la plus populaire en pratique, se déroule ainsi : 8. Cxc6 bxc6 9. e5 h6 10. Fh4 g5 11. fxg5 Cd5 12. Ce4 Db6 (cf diagramme; 12. Cxd5 est désormais plus rare). Maintenant la ligne principale est 13. Fd3 hxg5 et continue ici par 14. Ff2, 14. Fxg5 ou 14. Fg3, avec une théorie encore mouvante dans des suites comme 14. Fg3 Cf4!? ou 14. Fxg5 Dxb2 15. c4!?; un exemple mouvementé :

  • Smeets, J (2657) - Dominguez Perez, L (2712) [B96], Corus A Wijk aan Zee NED (7), 23.01.2010

7.f4 Cc6 8. Cxc6 bxc6 9.e5 h6 10.Fh4 g5 11.fxg5 Cd5 12.Ce4 Db6 13.Fd3 hxg5 14.Fxg5 Dxb2 15.c4 Fe7 16. Fxe7 Ce3 17.Dc1 Cxg2+ 18.Rd1 Ce3+ 19.Re1 Cg2+ 20.Rd1 Ce3+ 21.Dxe3 Dxa1+ 22.Rd2 Dxh1 23.Fxd6 Txh2+ 24.Fe2 Db1 25.Cf6+ Rd8 26. Dd4 c5 27.Fxc5+ Rc7 28.Dd6+ Rb7 29.De7+ Rc6 30.Dd6+ ½-½[59]

Toutefois l'attention s'est portée récemment sur la continuation 13. c3!, avec l'idée 13... Dxb2 14. Tb1 Dxa2 15. g6! fxg6 16. Fd3 Cf4 17. Cf6+! Rf7 18. Fxg6! Rxg6 19. Dg4+ Rf7 20. 0-0 Dxg2+ 21. Dxg2 Cxg2 22. Rxg2 et la différence d'activité entre les pièces blanches et les pièces noires donne une énorme compensation pour le matériel cédé. 13. c3 dxe5 14. g6! est également donné comme difficile pour les noirs après 14... fxg6 15. Dc2 ou 15. Dg4 (ponctuations et évaluations d'Alexey Kuzmin[60]).

Systèmes avec ...h6

Au vu des difficultés des Noirs dans les enchevêtrements tactiques issus notamment de 7... Fe7 et 7... Cbd7, les théoriciens ont cherché à développer d'autres ressources que le contre-jeu classique avec b7-b5-b4 ; ainsi, il paraît logique de gêner ou repousser le Fg5 qui exerce une forte pression sur le camp noir. Cette idée a ouvert le champ à un vaste complexe de variantes impliquant le coup h7-h6, avec l'idée principale de gagner la case e5 pour un cavalier après la séquence de coups h6 Fh4 g5 fxg5. Ce groupe de variantes porte le nom du grand maître américain Walter Browne.

7. f4 h6

Certains théoriciens dénigrent cette conception qui affaiblit l'aile-roi, la case g6 devenant ainsi particulièrement vulnérable, tandis que d'autres n'ont pas hésiter à la recommander, tel le grand maître Ftáčnik, proposant la solution directe 6. Fg5 e6 7. f4 h6[61]. Thomas Luther remarque que l'ajout de h6 dans la variante du pion empoisonné est malsain, à cause de la simple variante 7... h6 8. Fh4 Db6 9. a3! Cc6 10. Ff2! à l'avantage des Blancs, et estime que les Noirs ne gagnent rien en général à jouer h6[ES 8].

7. f4 Fe7 8. Df3 h6

D'autres auteurs, tels John Nunn et Garry Kasparov, ont adopté une position intermédiaire. Nunn observe que dans la variante principale avec 7... Fe7, le système avec h6 est théoriquement satisfaisant si les Blancs ont déjà joué Fd3, tandis qu'il est douteux si les Blancs peuvent jouer leur fou-roi à e2. Après 6. Fg5 e6 7. f4 Fe7 8. Df3 h6 9. Fh4 Dc7 10. 0-0-0 Cbd7 11. Fe2, le fou est alors mieux placé dans la perspective d'une ouverture du jeu à l'aile-roi avec 11... g5 12. fxg5 Ce5 ; sur 11... Tb8, le fou à e2 permet aux Blancs de répondre 12. Dg3 ; et si les Noirs reviennent au plan avec b7-b5 par 11... b5, ils doivent encore prouver qu'ils peuvent résister dans les variantes issues de 12. Fxf6 Cxf6 13. e5 Fb7 14. Dg3 dxe5 15. fxe5 suivi de 16. Cxe6, les Blancs tirant immédiatement profit de l'affaiblissement de la case g6 par Dg6+.

Garry Kasparov, illustrant son propos par trois parties modèles issues de la variante 6. Fg5 e6 7. f4 Db6 8. Cb3[62], argumente que les particularités de la position priment sur les principes généraux, et une différence de détail dans la position peut en réalité tout bouleverser dans l'analyse concrète des possibilités : quelquefois le plan avec b7-b5 est le meilleur, et dans d'autres positions pourtant similaires, le plan avec h7-h6 est plus approprié[63]. Les Noirs éprouvant des difficultés dans les variantes 7... Fe7 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 Cbd7 10. Fd3 b5 et 10. g4 b5, ils préfèrent très souvent aujourd'hui le plan alternatif avec h6, avec les suites 10. Fd3 h6, et 10. g4 h6. Les lignes principales se développent de la façon suivante : 10. Fd3 h6 11. Fh4 (11. Dh3!?) 11... g5 12. fxg5 Ce5 13. De2 Cfg4 14. Cf3 et ici 14... Cxf3 ou 14... hxg5, avec une position satisfaisante ; 10. g4 h6 11. Fxf6 (le pion g4 serait ici en prise dans les variantes typiques issues de la séquence g5 fxg5 Ce5) 11... Fxf6 12. h4 Db6, avec là aussi une position satisfaisante à la fois sur le plan théorique et dans les résultats pratiques. Si les Noirs parviennent à excentrer le Cd4 et jouissent aussi de l'avantage de la paire de fous, ils ne sont toutefois pas encore complètement à l'abri d'un assaut direct, par exemple 13. Cb3 Dc7 14. e5 dxe5 et ici 15. f5 (Shirov - Dominguez Perez, M-Tel Masters 2009) ou 15. g5 Fe7 16. f5 (Grichtchouk - Dominguez Perez, tournoi Amber 2010)

Dans d'autres variantes plus secondaires, l'idée h6 connaît également des succès divers. Si h6 suivi de g5 est une ressource majeure dans la variante 6. Fg5 e6 7. f4 Cc6 comme vu plus haut, le coup h6 joué précocement est simplement mauvais dans la variante Polougaïevski : 6. Fg5 e6 7. f4 b5 8. e5 h6 9. Fh4 g5 10. fxg5 Ch7 11. Dh5 hxg5 12. Fg3 avec un avantage blanc pratiquement irrémédiable, Kasparov - Ehlvest, Daugavpils 1978.

Variante argentine (ou de Göteborg) : 9. Fh4 g5

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position de départ de la Variante de Göteborg.

Une dernière ligne avec h6 méritant d'être mentionnée, principalement pour des raisons historiques, est la variante argentine dite aussi variante de Göteborg :

7. f4 Fe7 8. Df3 h6 9. Fh4 g5 (cf diagramme). Cette conception audacieuse fut analysée par les joueurs argentins aidé de leur entraîneur Bolbochán lors du Tournoi Interzonal de Göteborg 1955, et fut employée simultanément par Oscar Panno, Herman Pilnik et Najdorf contre leurs adversaires soviétiques, respectivement Efim Geller, Boris Spassky et Paul Keres, lors de la 14e ronde de la compétition.

Bien que les argentins aient anticipé le sacrifice de cavalier 11. Cxe6, les joueurs soviétiques réfutèrent complètement la préparation des argentins : 10. fxg5 Cfd7 11. Cxe6 fxe6 12. Dh5+ Rf8 en jouant après le coup imprévu :

13. Fb5 et remportèrent tous les trois la victoire[LS 4] :

  • Geller, E - Panno

13.Fb5 Ce5 14.Fg3 Fxg5 15.0-0+ Re7 16.Fxe5 Db6+ 17.Rh1 dxe5 18.Df7+ Rd6 19.Tad1+ Dd4 20.Txd4+ exd4 21.e5+ Rc5 22.Dc7+ Cc6 23.Fxc6 1-0[64].

Les deux autres parties continuèrent :

13. Fb5 Rg7 14. 0-0 Ce5 15. Fg3 Cg6 16. gxh6+ Txh6 17. Tf7+ Rxf7 18. Dxh6 axb5 19. Tf1+ Re8 20. Dxg6+ Rd7 21. Tf7 Cc6 22. Cd5 Txa2

  • Spassky, B - Pilnik

23. h3 Dh8 24.Cxe7 Cxe7 25.Dg5 Ta1+ 26.Rh2 Dd8 27.Dxb5+ Rc7 28.Dc5+ Rb8 29.Fxd6+ Ra8 30.Fxe7 Ta5 31.Db4 1-0[65]

  • Keres, P - Najdorf

23. h4 Dh8 24.Cxe7 Cxe7 25.Dg5 1-0[66]

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Variante de Göteborg, position après 13... Th7.

Trois ans plus tard, en 1958, alors que la variante semblait avoir été enterrée pour de bon, le jeune Robert Fischer améliora le jeu noir lors de la dernière ronde du tournoi Interzonal de Portorož ; opposé au grand maître yougoslave Svetozar Gligorić, il joua la meilleure défense 13... Th7 (cf diagramme) et obtint la nullité dans une meilleure position[67]. La variante de Göteborg était donc réhabilitée.

  • Gligorić, S - Fischer, R [B98], Interzonal Portorož (21), 1958

13. Fb5 Th7 14. Dg6 Tf7 15. Dxh6+ Rg8 16. Dg6+ Tg7 17. Dxe6+ Rh8 18. Fxd7 Cxd7 19. 0-0-0 Ce5 20. Dd5 Fg4 21. Tdf1 Fxg5+ 22. Fxg5 Dxg5+ 23. Rb1 De7 24. Dd2 Fe6 25. g3 Td8 26. Tf4 Dg5 27. Df2 Rg8 28. Td1 Tf7 29. b3 De7 30. Dd4 Cg6 31. Txf7 Dxf7 32. De3 ½-½[68]

Les analyses se poursuivirent lors des décennies suivantes, et la théorie classique concluait que la variante de Göteborg menait à la nullité par échec perpétuel sur le meilleur jeu de part et d'autre[CN 15].

Toutefois, la théorie moderne donne à présent la variante de Göteborg comme étant gagnante pour les blancs[69]. La variante principale de réfutation[70], trouvée en 1999, s'étale sur pas moins de 39 coups :

9... g5 !? 10. fxg5 Cfd7 11. Cxe6 ! (11. Dh5 mérite également l'attention) fxe6 12.Dh5+ Rf8

13. Fb5 ! Th7 ! 14. 0-0+ Rg8 15. g6 Tg7 16. Tf7 Fxh4 17. Dxh6 Txf7 18. gxf7+ Rxf7 19. Tf1+ Ff6 20. Dh7+ Rf8 21. e5 ! (une amélioration sur 21. Fe2 trouvé par Beliavski) dxe5 22. Fe2 ! Db6+ 23.Rh1 Re8 24.Dg8+ Re7 25. Td1 ! Cf8 26.Ce4 Cbd7 27. Cxf6 ! Rxf6 28.h4 De3 29.Fh5 Re7 30.Df7+ Rd8 31.Dxf8+ Rc7 32.Dd6+ Rd8 33.Tf1 Dh6 34.g4 a5 35.g5 Dh8 36.g6 Ta6 37.Tf8+ Dxf8 38.Dxf8+ Cxf8 39. g7 ! et les blancs gagnent car la promotion est inévitable (ponctuation de Svetozar Gligorić).

Variante Opocensky (6. Fe2 e5)

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. Fe2.
abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. Fe2 e5.

6. Fe2 (cf diagramme) est l'approche positionnelle par excellence de la Najdorf, plus lente, favorisée par ceux qui recherchent une longue bataille stratégique plutôt qu'un immédiat corps à corps tactique. Le contre-jeu des noirs est aussi limité. Cette variante n'a jamais à proprement parler constitué une menace théorique pour la variante Najdorf, mais ces caractéristiques ont fait de 6. Fe2 un excellent choix pratique. À l'époque de l'informatique, où les suites tactiques sont bien trop analysées, cette popularité ne se dément pas.

Les noirs peuvent transposer dans la variante de Scheveningue par 6... e6, ou adopter un dispositif avec Cbd7, Dc7 et g6 comme dans la variante 6. f4, mais la réponse typique de la Najdorf est 6... e5 (cf diagramme). Dans la Stratégie Moderne, Ludek Pachman dresse un inventaire des idées justifiant le coup e7-e5 dans ce type de sicilienne[SMS 5] :

  • excentrer le cavalier d4 tout en contrôlant les cases noires du centre d4 et f4.
  • empêcher directement la poussée e4-e5; de fait, les noirs disposent de davantage d'espace dans les variantes avec e7-e5 que dans les variantes avec e7-e6.
  • préparer un développement rapide avec Fe7, Fe6, Cbd7 dans lequel les noirs conservent le contrôle de d5.
  • le pion d6 et le fou à e7 forment une barrière sur la colonne d difficile à briser, les pièces mineures blanches étant mal placées pour attaquer directement le pion d6.
  • si les noirs parviennent à organiser la poussée d6-d5, leur jeu est libéré et tous les défauts structurels de leur position disparaissent; les noirs égalisent ainsi complètement quand ils ne prennent pas tout simplement l'avantage.
  • si les blancs jouent Cd5 et capturent d'un pion en d5 après échange, les noirs obtiennent une majorité de pions à l'aile-roi qui peut être utilisée de façon active.
abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position fondamentale après 6. Fe2 e5 7. Cb3 Fe7 8. 0-0 0-0.

Dans une majorité de cas, les blancs essayent soit de travailler à l'aile-dame, soit de pousser leur pion f, et la réponse 7. Cf3 est peu jouée. La théorie considère que la partie des noirs est satisfaisante après 7... h6, un coup prophylactique déjà joué par Louis Paulsen[71], empêchant une pièce mineure blanche de s'installer à g5. Les blancs peuvent toutefois essayer un développement patient pratiqué par Smyslov : 0-0, Te1, Ff1, et a4-b3-Fb2[72].

La réponse principale des blancs est donc 7. Cb3, car 7. Cf5 est bien contré par 7... d5[EG 5]. Il y eut quelques tentatives pour construire un système incluant le grand-roque comme la variante due à Dolmatov, 8. Fe3 Fe6 9. f4 exf4 10. Fxf4 Cc6 11. Dd2 d5![NC 7], mais la plupart des joueurs continuent ensuite par 7. Cb3 Fe7 8. 0-0 0-0, atteignant la position fondamentale de la variante 6. Fe2 e5 (cf diagramme).

Comme remarqué par David Bronstein[5], le caractère du jeu dépend ensuite de l'utilisation faite par les blancs de leurs pions a et f. Les blancs peuvent décider d'empêcher directement b7-b5 par a4, de casser par a4 la formation a6-b5 une fois celle-ci établie, ou bien simplement d'empêcher b5-b4 par a3. Ils peuvent aussi laisser le pion a à sa place et se concentrer sur l'aile-roi et le centre. Quant au pion f, il peut être poussé à f4, pour ouvrir la colonne f, ou simplement à f3 pour protéger le pion e4 souvent fragile dans la Najdorf. Si les blancs décident de travailler à l'aile-dame ou de contester le contrôle de la case centrale d5, le pion peut rester à sa place pendant un certain temps.

Les noirs, en réponse à ces différents plans, ont un choix à opérer sur la position de leur fou-dame : il peut être posté sur la grande diagonale par b7-b5 ou b7-b6 et Fb7, exerçant ainsi une forte pression sur le pion e4, ou simplement à e6, contrôlant les cases d5 et f5; dans ce dernier cas, la poussée f2-f4-f5 force les noirs à prendre une importante décision stratégique : ils doivent jouer exf4 ou offrir l'échange des fous de cases blanches par Dc7 et Fe6-c4. Ces considérations expliquent d'une part que les blancs attendent en général que les noirs aient joué Fe6 avant de se décider à pousser f2-f4, et d'autre part que le placement du fou à b7 est plus efficace qu'à e6 lorsque les blancs ont déjà joué f2-f4, puisque le pion e4 ne peut plus être protégé par f2-f3 et que f4-f5 ne menace rien.

Ces considérations conduisent aux variantes suivantes :

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position dans l'ancienne ligne principale après 9. a4 Fe6 10. f4 exf4 11. Fxf4 Cc6 12. Rh1 Tc8.

Sous-variante 9. a4

L'ancienne ligne principale où les blancs empêchent d'abord b5 par a4, puis percent à l'aile-roi par f2-f4. La théorie moderne considère que les noirs n'ont guère de problèmes dans cette suite, car si le plan des blancs est de jouer à l'aile-roi, a4 est un temps perdu et un affaiblissement que les noirs peuvent exploiter, par exemple en jouant Cc6 plutôt que Cbd7. Une grande suite illustrant ce point de vue est donnée par 9. a4 Fe6 10. f4 exf4 11. Fxf4 Cc6 12. Rh1 Tc8 (cf diagramme), et les noirs peuvent ici réorganiser leur position en jouant Ce8 suivi de Ff6-e5, avec un jeu égal[EG 6].

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position de la variante Karpov après les coups 9. Fe3 Fe6 10. Dd2 Cbd7 11. a4

Sous-variante Karpov (9. Fe3)

La variante Karpov, qui commence par 9. Fe3, inaugurée par la partie Karpov - Portisch, Londres 1982[73]. Cette suite est exemplaire du style du 12e champion du monde : les blancs travaillent par des manœuvres prophylactiques à limiter le contre-jeu et les possibilités adverses; ici, les blancs essaient d'étouffer le jeu noir en empêchant systématiquement les poussées libératrices b7-b5 et d6-d5. Les blancs jouent donc a4 mais laissent le pion f à sa place pour un temps, f3 est parfois joué plus tard. La partie suivante est un modèle de cette stratégie :

Karpov, A (2720) - Nunn, J (2600) [B92] OHRA Amsterdam (1), 1985

6. Fe2 e5 7.Cb3 Fe7 8.0-0 0-0 9.Fe3 Fe6 10.Dd2 Cbd7 11.a4 (cf diagramme) Tc8 12.a5 Dc7 13.Tfd1 Tfd8 14.De1 Dc6 15.Ff3 Fc4 16. Cc1 h6 17.C1a2 Cc5 18.Cb4 De8 19.g3 Tc7 20.Fg2 Tdc8 21.b3 Fe6 22.Ccd5 Cxd5 23.Cxd5 Fxd5 24.Txd5 Tc6 25.Tad1 Ce6 26.c4 Fg5 27.Fa7 Ta8 28.Fb6 Fd8 29.Fe3 Fc7 30.De2 b6 31.b4 bxa5 32.b5 axb5 33.cxb5 Tc5 34.Fxc5 Cxc5 35.Ff1 a4 36.Dc2 a3 37.Fc4 Ce6 38.T5d3 Cd4 39.Da2 Fb6 40.Txa3 1-0 (temps)[74]

Toutefois cette variante a été beaucoup jouée et très étudiée ; la théorie moderne accorde aux noirs d'excellentes chances d'égalisation après des suites comme 9. Fe3 Fe6 10. Dd2 Cbd7 11. a4 (cf diagramme) Cb6 12. a5 Cc4 13. Fxc4 Fxc4 14. Tfd1 Tc8 15. Cc1 d5! (partie Lékó - Shirov, tournoi des Candidats 2002[75]), ou la variante découverte par Joe Gallagher : 11... Tc8 12. a5 Dc7 13. Tfd1 Cc5!? 14. Cxc5 dxc5, avec l'idée c4[NC 8].

Sous-variante moderne (9. Rh1)

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Variante Guelfand de la variante moderne 9. Rh1 : 9... b6

Les blancs voudraient jouer f2-f4 en économisant le coup a2-a4, mais la théorie montre que 9. f4 b5 est confortable pour les noirs : les blancs n'obtiennent rien avec 10. a4 car les noirs ont le temps de monter une contre-attaque sur le pion e4, et les coups défensifs comme 10. a3 ou 10. Ff3 les cantonnent dans une position un peu passive. Les blancs jouent donc le coup d'attente utile 9. Rh1, ôtant le roi de la diagonale g1/a7, vulnérable après la poussée f2-f4 : l'étude des variantes montre que 9. Rh1 b5 10. a4 est plus favorable aux blancs que 9. f4 b5 10. a4[NC 9]. Les noirs ont essayé de multiples idées pour contrer 9. Rh1, mais la variante la plus courante dans la pratique moderne, recommandée par Tony Kosten dans Easy Guide to the Najdorf[EG 7], est le coup 9... b6 (cf diagramme) imaginé et défendu contre les joueurs de l'élite mondiale par Boris Guelfand : les noirs placent leur fou en b7 pour rendre la poussée f2-f4 moins commode pour les blancs à cause de la pression sur e4, et attendent une occasion favorable pour pousser leur pion à b5. Le meilleur placement des pions blancs a et f dans la variante Guelfand est peut-être alors a4 et f3[EG 8]. Une autre idée populaire est 9... Cc6, recommandée par Kiril Georgiev et Atanas Kolev dans The Sharpest Sicilian, avec les idées de répondre à f4 par b5 et sinon de déloger le Cb3 par a5-a4. Les coups comme 9... Dc7[76] et 9... Fe6 ont décliné en popularité à cause de la possibilité pour les blancs de jouer pour l'offensive avec un rapide g2-g4[77], un thème désormais constant dans de nombreuses siciliennes[SMS 6].

Sous-variante 9. Te1

Une dernière possibilité notable est 9. Te1. Les joueurs blancs poursuivaient généralement par Ff1 et Cd5, comme dans la variante Smyslov, mais des joueurs ont récemment associé ce coup à l'idée Ff3, avec l'idée d'utiliser un déploiement similaire, avec Fe3 et a4-a5, à la très étudiée variante Karpov 9. Fe3. Le temps économisé en omettant Dd2 permet par exemple de replacer directement le cavalier b3 en contact avec la case critique d5 par la manœuvre Cb3-d2-f1-e3 :

Efimenko, Z (2638) - Bu Xiangzhi (2691) [B92]

6e Gibtelecom Masters (Gibraltar) (9), 30.01.2008

6. Fe2 e5 7.Cb3 Fe7 8.0-0 0-0 9.Te1 Fe6 10.Ff3 Cbd7 11.a4 Tc8 12.a5 Dc7 13.Fe3 Tfd8 14.Cd2 h6 15.Cf1 Ff8 16.h3 g6 17.Ch2 h5 18.Cf1 Fg7 19.Fg5 Tb8 20.Ce3 Tdc8 21.Fe2 Dc6 22.Fd3 Te8 23.Fh4 Ch7 24.Ccd5 Fxd5 25.Cxd5 Chf6 26.c4 Cxd5 27.cxd5 Dc7 28.Fg5 Ff6 29.Fe3 Tec8 30.Dd2 Dd8 31.b4 Rh7 32.Tac1 Fg7 33.Txc8 Txc8 34.Tc1 Tc7 35.g3 Cf6 36.Rg2 Txc1 37.Dxc1 Dd7 38.Dc2 Fh6 39.Fb6 h4 40.g4 Cxg4 41.Dc7 Cf6 42.Dxd7 Cxd7 43.Fc7 Rg8 44.Fxa6 Fd2 45.Fxb7 Fxb4 46.a6 Fc5 47.Fc6 1-0[78]

Autres variantes

6. f4

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. f4.

Le coup 6. f4 (cf diagramme) possède une riche et longue histoire remontant aux premières heures de la variante Najdorf[LS 5]; il a été également joué par Mikhaïl Tal et plus récemment par les joueurs hongrois, Judit Polgár, Péter Lékó et Zoltán Almási. Pourtant, 6. f4 connaît un certain déclin. Le coup n'est ni aussi tranchant que 6. Fc4 et 6. Fg5, ni aussi complexe que 6. Fe3, ni aussi flexible que 6. Fe2. Il a gardé longtemps un certain attrait grâce aux bons résultats des blancs[79], mais à présent ceux-ci rencontrent des difficultés pour trouver un avantage dans la ligne principale de la variante 6. f4 e5, en raison du plan Fg4-h5-g6.

Jouer immédiatement le pion f permet aux blancs de préparer une attaque à l'aile-roi dans les meilleures conditions; le Cd4 peut ensuite se retirer en f3 pour passer à l'aile-roi sans bloquer ce pion, comme ce serait le cas après 6. Fe2 e5 7. Cf3. D'autre part, le contre-jeu habituel des noirs sur le pion e4 par b7-b5/b6 et Fb7 est ici beaucoup plus risqué que dans les lignes avec f2-f4 de la variante 6. Fe2, car les blancs en profitent pour transférer immédiatement leur cavalier-roi en f5, créant de dangereuses menaces sur le roi noir[NC 10]. Un exemple classique d'une attaque de mat est fourni par la partie suivante :

Grigori Ravinski - Gueorgui Ilivitski [B93] Riga, 1952

6.f4 e5 7.Cf3 Dc7 8.Fd3 Fe7 9.0-0 0-0 10.De1 b5 11.a3 Cbd7 12.fxe5 dxe5 13.Ch4 Fd8! 14.Rh1 Cc5 15.Fg5 Fe6 16.Cf5 Ch5!? 17.Dh4 Cf4 18.Cxg7 Rxg7 19.Txf4 exf4 20.Dh6+ Rg8 21.Ff6!! Fxf6 22.e5! Cxd3 23.exf6 Cf2+ 24.Rg1 Ch3+ 25.Rf1 Fc4+ 26.Ce2 Fxe2+ 27.Re1! 1-0 (ponctuation de Polougaïevski[LS 6])

Face à 6. f4, les noirs peuvent choisir entre deux grands systèmes, outre la transposition dans la variante de Scheveningue avec par exemple 6. f4 e6 7. Df3 Db6. Le premier est de se développer suivant le schéma Dc7, Cbd7, g6 et Fg7. Après 6. f4 Dc7 7. Fd3 g6 8. 0-0 Fg7 9. Cf3 Cbd7, l'ordre de coups étant extrêmement flexible pour les deux camps, les blancs doivent choisir entre freiner l'expansion des noirs à l'aile-dame avec a4, et immédiatement démarrer l'attaque à l'aile-roi avec De1-h4 et f5, comme dans les schémas de l'attaque grand prix. Les noirs sont donc bien avisés de retarder le petit-roque pour éviter de subir l'assaut direct, ou tout au moins attendre que les blancs aient joué a4[NC 11].

Le deuxième et principal système contre 6. f4 est la réaction classique 6... e5. Après 7. Cf3 Cbd7 (le découverte que les lignes avec Fc4 n'étaient pas si bonnes pour les blancs a fait passer de mode le coup 6... Dc7), les blancs doivent choisir l'emploi de leur pion a et de leur fou-roi : ils peuvent jouer a4 ou permettre b5, et jouer leur fou soit à d3, soit à c4. La préférence moderne va au développement par 8. a4 Fe7 9. Fd3 : 8. Fd3 b5 et 8. Fc4 b5 sont considérés comme satisfaisants pour les noirs, et le fou à c4, bien qu'apparemment idéalement placé, crée en fait une légère dysharmonie dans le dispositif blanc : il est vulnérable à c4 (par exemple 8. a4 Fe7 9. Fc4 Da5 10. 0-0?? Dc5+), et laisse le pion e4 également mal protégé, tandis que la perspective d'un assaut sur f7 n'est encore qu'un rêve lointain[EG 9].

Lékó, P (2694) - Kasparov, G (2812) [B93] Sarajevo (6), 23.05.1999

6.f4 e5 7.Cf3 Cbd7 8.a4 Fe7 9.Fc4 Da5 10.De2 0-0 11.0-0 exf4 12.Fxf4 Ce5 13.Cd5 Cxd5 14.Fxd5 Fe6 15.Fxe6 Cxf3+ 16.Dxf3 fxe6 17.Db3 Dc5+ 18.Rh1 Dc8 19.Tad1 b5 20.axb5 axb5 21.Dxb5 Tb8 22.Dd3 Txb2 23.Fxd6 Fxd6 24.Dxd6 Txf1+ 25.Txf1 Txc2 26.h3 ½-½[80]

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. f4 e5 7. Cf3 Cbd7 8. a4 Fe7 9. Fd3 0-0 10. 0-0 exf4 11. Rh1 Cc5 12. Fxf4 Fg4.

La ligne principale continue donc par 8. a4 Fe7 9. Fd3 0-0 10. 0-0 exf4 (10... Cc5!?, donnant l'option supplémentaire 11. Rh1 d5!?; le plan 10... b6 suivi de Fb7 est plus dangereux comme déjà mentionné) 11. Rh1 (11. Fxf4!? Db6+ sacrifie le pion b2, mais les noirs peuvent transposer encore une fois dans la ligne principale avec 11... Cc5) Cc5 (11... Ch5!? tentant de s'accrocher au pion f4 est possible) 12. Fxf4, et maintenant le coup 12... Fg4! (cf diagramme) introduit le plan Fg4-h5-g6, par lequel les noirs renforcent la position de leur roi tout en organisant une forte pression sur le pion e4, avec un dispositif complété par Te8 et Tc8. Les blancs ont de nombreuses réponses à disposition (13. De1, 13. De2, 13. Fe3, 13. Dd2), mais n'ont pas réellement réussi à établir de ligne prometteuse contre ce plan[NC 12].

Polgár, J (2630) - Anand, V (2720) [B93] Tournoi thématique sur la défense sicilienne dédié à Lev Polougaïevski, Buenos Aires (6), 1994

6.f4 e5 7.Cf3 Cbd7 8.a4 Fe7 9.Fd3 0-0 10.0-0 Cc5 11.Rh1 exf4 12.Fxf4 Fg4 13.De1 Tc8 14.Cd4 Db6! 15.Fe2!? Fxe2 16.Dxe2 Tfe8! 17.Cf5 Dxb2 18.Cd5 Cxd5 19.Dg4! Df6! 20.exd5 Ff8! 21.Ch6+ Rh8 22.Fe3 Dg6 23.Cxf7+ Rg8 24.Dh3 Ce4 25.Tf3 h5!! 26.Taf1 Dg4 27.Fd4 Dxh3 28.Txh3 Tc7 29.Thf3 Cd2 30.Cg5 Cxf3 31.gxf3 Txc2 32.Ce6 Tec8 33.Fe3 Te2 34.Ff4 Ta2 35.Tg1 Txa4 36.Fh6 Rh8 37.Cxg7 Rh7 0-1[81] (ponctuation d'Anand[82])

6. f3

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. f3.

L'idée du coup 6. f3 (cf diagramme) est d'atteindre la position standard des variantes 6. Fe3 e5 ou 6. Fe3 e6, tout en évitant la possibilité désagréable 6. Fe3 Cg4. Il est vrai que les blancs renoncent ainsi à la possibilité 6. Fe3 e5 7. Cf3, mais cette variante n'a pas la faveur d'une majorité de théoriciens. Les blancs peuvent également essayer de placer leur fou-dame directement à g5, mais il semble que Fg5 soit inférieur à Fe3 dans cette implantation : les cases noires affaiblies par la construction anglaise e4-f3-g4-h4 sont moins bien couvertes, et le fou à g5 bloque la poussée g4-g5[EG 10].

La question centrale est donc de déterminer si les noirs ont mieux après 6. f3 que de transposer dans 6. Fe3. L'essai principal est 6... Db6 (également possible est 6... Cc6!?, par exemple 7. Fe3 d5!?), introduit dans la pratique magistrale par la partie Lékó - Topalov, Batoumi 1999[83]. Avec ce coup de dame, les noirs empêchent directement Fe3 à cause de la nécessité de protéger le pion b2 : avec le fou en e3 et le pion placé passivement à f3 au lieu de f4, les blancs n'ont pas le potentiel dynamique suffisant pour compenser la perte de b2. Les noirs forcent donc le Cd4 à s'excentrer par Cb3, et souvent aussi placer le fou à e3 nécessite le coup préparatoire De2, qui n'est pas a priori la meilleure place; par exemple, la case c4 est moins bien défendue par la dame que par le fou.

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après les coups 6. f3 Db6 7. Cb3 e6 8. De2 Dc7 9. g4 b5 10. Fe3 Cc6 11. 0-0-0.

En contrepartie, après la séquence 6. f3 Db6 7. Cb3 (ou d'abord 7. g4, mais Cc6 forcera Cb3 de toute façon) e6 8. De2 (8. Ff4!?, coup d'Anand[84]), les noirs doivent perdre un temps par 8... Dc7 pour dégager la voie au pion b et retirer leur dame de la ligne de mire du Fe3; également possible est 8... Cc6 9. g4 d5!?, un sacrifice de pion inventé par Shirov[85]. Après 9. g4 Cc6 10. Fe3 b5 11. 0-0-0 (cf diagramme), on obtient une position de type attaque anglaise avec un placement de pièces toutefois atypique : les noirs ont perdu du temps avec leur dame, celle-ci n'est pas forcément idéalement placée à c7 et leur cavalier se trouve à c6 au lieu de d7, mais les pièces blanches à b3 et e2 ne sont pas très actives non plus. Bien que le côté noir ait été défendu par Grichtchouk, Judit Polgár[86], Topalov et Garri Kasparov, la valeur de cette position par rapport aux lignes normales de l'attaque anglaise n'est pas encore pleinement établie. En effet, la variante 6. Fe3 e5 étant devenue la plus populaire, le coup 6... e5 est également la principale réponse à 6. f3, et les tests pratiques de 6. f3 Db6 se font plus rares.

Grichtchouk, A (2606) - Chirov, A (2746) [B90] Championnat du Monde FIDE k.o. New Delhi/Téhéran (6.2), 13.12.2000

6.f3 Db6 7.Cb3 Cc6 8.De2 e6 9.Fe3 Dc7 10.g4 b5 11.0-0-0 Fb7 12.h4 Tc8 13.Rb1 Cd7 14.Tg1 Cce5 15.Df2 b4 16.Ca4 Cxf3 17.Dxf3 Dc6 18.Cac5 Cxc5 19.Fxc5 dxc5 20.Ca5 Dc7 21.Cxb7 Dxb7 22.Fc4 Fe7 23.De2 Dc6 24.g5 0-0 25.h5 Tcd8 26.g6 Txd1+ 27.Txd1 fxg6 28.hxg6 Tf4 29.Dh2 1-0[87]

La variante de Zagreb 6. g3

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. g3.

Dans la variante commençant par 6. g3, les blancs choisissent de placer leur fou-roi en fianchetto par g3 et Fg2. Les noirs peuvent transposer avec 6... e6 ou 6... g6, mais la réponse standard de la Najdorf, 6... e5, est ici très logique et très fréquemment jouée, car elle fixe le pion e4 et limite ainsi l'action du Fg2. Les blancs ont alors le choix entre deux plans de jeu : 7. Cb3, une variante positionnelle, ou 7. Cde2, avec l'idée de travailler à l'aile roi.

La ligne 7. Cb3 est assez similaire aux variantes issues de 6. Fe2 e5 7. Cb3. Les noirs se développent presque toujours suivant le schéma standard des variantes avec e7-e5 : Cbd7, Fe7, 0-0 et soit Fe6, soit b7-b5/b6 et Fb7. Les blancs manœuvrent patiemment à l'aile dame et au centre, par exemple en ramenant le Cb3 au contact de l'avant poste en d5 par Te1 et Cb3-d2-f1-e3; ou bien, après Cd5 Cxd5 exd5, les blancs peuvent utiliser des idées thématiques comme Fd2 suivi de Cb3-a5-c6. Les noirs quant à eux peuvent adopter le plan issu du début Réti, qu'on retrouve également dans certaines lignes de la variante 6. Fe2, et qui vise à faire pression sur le pion e4 : Cbd7, b7-b5 ou b7-b6, Fb7, puis Tc8-c7/c5 et Da8.

Par 7. Cde2, les blancs entament une expansion à l'aile-roi avec h3, g4 et Cg3. Les ouvrages théoriques accordent aux noirs d'excellentes chances, car le Cg3 peut être neutralisé par le coup simple g6, en dépit des faiblesses sur cases noires, mais ceux-ci peuvent néanmoins se tromper :

Kamsky, G (2650) - Guelfand, B (2680) [B91] Tilburg (1), 1990

6.g3 e5 7.Cde2 Fe7 8.Fg2 b5 9.0-0 Cbd7 10.h3 Fb7 11.g4 b4 12.Cd5 Cxd5 13.exd5 a5 14.Cg3 g6 15.Fh6 Fg5 16.Ce4 Fxh6 17.Cxd6+ Rf8 18.Cxb7 Db6 19.d6 Ff4 20.c4 Tb8 21.Dd5 Cf6 22.Df3 g5 23.c5 Da6 24.Tfe1 h5 25.gxh5 Txh5 26.De2 Da7 27.d7 e4 28.Fxe4 Txh3 29.Fg2 Th2 30.d8D+ Txd8 31.De7+ Rg7 32.Cxd8 1-0[88]

Les blancs peuvent également revenir à un travail d'aile dame si les noirs s'affaiblissent trop de ce côté de l'échiquier :

Spangenberg, H (2565) - Kasparov, G (2820) [B91] Buenos Aires, simultanée à la pendule Kasparov contre l'équipe d'Argentine (2), 1997

6.g3 e5 7.Cde2 Fe7 8.Fg2 b5 9.0-0 Fb7 10.h3 Cbd7 11.g4 b4 12.Cd5 Cxd5 13.exd5 0-0 14.Cg3 Te8 15.a3 a5 16.Fe3 Fa6 17.Te1 Db8 18.axb4 axb4 19.b3 Tc8 20.Dd2 Cc5 21.Ta2 Fb7 22.Tea1 Txa2 23.Txa2 Fa8 24.Ce4 Cd7 25.Ta4 Dc7 26.Ta7 Dd8 27.Cg3 Ff8 28.Dxb4 1-0[89]

6. Tg1 et 6. h3

Si les blancs veulent jouer contre la Najdorf un système similaire à l'attaque Keres, avec g2-g4, ils doivent attendre que les noirs jouent e7-e6, comme dans la variante 6. Fe3 e6 7. g4, ou préparer la poussée du pion g. C'est le sens premier des coups 6. Tg1 et 6. h3.

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. h3.

6. h3 (cf diagramme) a pris le nom d'« attaque Adams » du nom du joueur américain Weaver Adams (en) (1901-1963) ou « attaque Kérès différée » ou « attaque Fischer ». Elle fut jouée occasionnellement par Fischer. La partie suivante est un exemple classique d'attaque contre un roi resté au centre :

Fischer, R - Najdorf, M [B90] Olympiade de Varna (2), 1962

6.h3!? b5!? 7.Cd5!? Fb7 8.Cxf6+ gxf6 9.c4! bxc4 10.Fxc4 Fxe4 11.0-0 d5 12.Te1! e5?! 13.Da4+! Cd7 14.Txe4!! dxe4 15.Cf5! Fc5 16.Cg7+! Re7 17.Cf5+ Re8 18.Fe3 Fxe3 19.fxe3 Db6 20.Td1! Ta7 21.Td6! Dd8 22.Db3 Dc7 23.Fxf7+ Rd8 24.Fe6 1-0[90] (annotations de G. Barcza[91])

Le coup h3 étant en lui-même peu actif, les noirs peuvent se contenter de transposer dans des variantes jugées acceptables de l'attaque Keres par 6... b5, 6... Cc6, 6... e6 7. g4 b5, ou encore 6... e6 7. g4 Fe7. Les ouvrages théoriques déconseillent en revanche le coup standard de la Najdorf, 6... e5, car après 7. Cde2 les blancs obtiendraient la variante 6. g3 e5 7. Cde2 avec un temps de plus pour avoir joué le pion à g4 en une seule fois[EG 11],[NC 13] ; cependant les noirs ont commencé à tester ici le coup 7... h5, stoppant directement g2-g4. Le coup 6... g6 est également envisageable, mais les blancs peuvent transposer dans des lignes connues et respectables de la variante du dragon, avec Fc4 ou encore la formation habituelle Fe3/Dd2/0-0-0[NC 13]. Le plus simple et le plus populaire reste de jouer la réponse dictée par les principes généraux, à savoir préparer une réaction centrale à une poussée d'aile[92] : 6... e6 7. g4 d5 8. exd5 Cxd5, 8. Fg2 Fb4 ou 8... Cxe4, avec une position théoriquement satisfaisante[EG 12].

6. Tg1 est très similaire à 6. h3. La transposition dans l'attaque Keres est courante, par exemple avec 6... Cc6 7. g4 h6 suivi de e6, ou simplement 6... e6, mais dans ce cas Tg1 est un peu plus favorable que h3 pour les blancs, ceux-ci jouant Tg1 et h4 dans les grandes lignes de l'attaque Keres. 6... b5 7. g4 Fb7 est une possibilité indépendante, tandis que la réponse la plus populaire est 6... e5, avec une classique réaction centrale après 7. Cb3 Fe6 8. g4 d5. L'idée de transposer dans une variante du dragon où la meilleure place pour la tour blanche est naturellement h1 et non g1 est logique, mais la partie suivante montre que son application n'est pas si simple :

Ivantchouk, V (2711) - Kasparov, G (2838) [B90] Match rapide Russie contre le reste du monde, Moscou (1), 08.09.2002

6.Tg1 g6 7.g4 Fg7 8.Fe3 Cc6 9.f3 e5 10.Cxc6 bxc6 11.Dd2 Fe6 12.0-0-0 Ff8 13.Ca4 h5 14.h3 Cd7 15.Dc3! hxg4 16.hxg4 d5! 17.Dxc6 d4 18.Fd2! Tc8 19.Db7 Tb8 20.Dxa6 Ta8 21.Db5 Fxa2 22.Fc4! Fxc4 23.Dxc4 Df6 24.g5! Dd6 25.Rb1 Th3 26.Tgf1 Fe7 27.b3 Da3? 28.Fc1 Db4 29.Dxb4 Fxb4 30.f4! Th4 31.Th1! Txh1 32.Txh1 Re7 33.f5! Ta6 34.Th7 Cc5 35.Fd2! Txa4 36.fxg6! Fxd2 37.Txf7+! Re6 38.Tf6+ Re7 39.bxa4 Cxe4 40.Tf5! 1-0[93] (ponctuation de Chipov[94])

6. a4 et 6. Fd3

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. a4.

6. a4 et 6. Fd3 (cf diagrammes) sont deux coups destinés à rendre le coup thématique e7-e5 de la Najdorf moins pratique pour les noirs.

6. a4 est le pendant du coup d'attente 5... a6 : les blancs temporisent avec un coup utile empêchant la poussée b7-b5; ils détermineront ensuite leur propre organisation en fonction de ce que jouent les noirs. Après 6. a4 e5 7. Cf3, les blancs peuvent essayer d'atteindre une version des variantes 6. Fe3 e5 7. Cf3 et 6. Fe2 e5 7. Cf3 avec un temps de plus, en jouant Fc1-g5 en un seul coup dans le premier cas, et Ff1-c4 dans le deuxième[EG 13]. Mais comme le remarque Joe Gallagher[NC 14], il n'est pas clair que le temps de plus change radicalement l'évaluation de la ligne, et les résultats pratiques des noirs sont plutôt bons. Les alternatives noires ne manquent pas cependant, à commencer par la transposition dans la variante de Scheveningue avec 6... e6. La meilleure façon de souligner les défauts du coup 6. a4 est peut-être de choisir une ligne où le plan le plus ambitieux pour les blancs implique le grand-roque : vont dans ce sens le développement classique par 6... Cc6, où avec a4 joué, les blancs ne se lanceront pas dans un développement de type Richter-Rauzer avec Fg5 Dd2 et 0-0-0, et un développement de type variante du dragon 6... g6, où l'attaque yougoslave n'est plus une option[NC 15].

Kamsky, G (2695) - Short, N (2665) [B92] Tournoi des Candidats PCA, demi-finale, Linares (3), 1994

6.a4 Cc6 7.Fe2 e5 8.Cb3 Fe7 9.0-0 0-0 10.Fg5 Fe6 11.Fxf6 Fxf6 12.Cd5 Fg5 13.a5 Tc8 14.Fg4 Rh8 15.c3 Fh6 16.Cb6 Tc7 17.Fxe6 fxe6 18.Dd3 Tcf7 19.Tad1 Cxa5 20.Cxa5 Dxb6 21.Cc4 Da7 22.De2 b5 23.Cxd6 Tf6 24.Td3 Db6 25.g3 Td8 26.Tfd1 Tdf8 27.Tf1 Td8 28.Dd1 Tdf8 29.Dc2 Fe3 30.Txe3 Dxd6 31.Td3 Dc6 32.De2 h6 33.Rg2 a5 34.f3 Dc4 35.Tf2 a4 36.h4 T6f7 37.Dd2 Rh7 38.Td7 Dc6 39.Td6 Dc4 40.Dd3 Dxd3 41.Txd3 Tc8 42.Td6 Te7 43.Tb6 Tc5 44.Td2 Rg8 45.Td8+ Rf7 46.Ta8 Td7 47.Rh3 h5 48.Taa6 Te7 49.g4 hxg4+ 50.Rxg4 Rf6 51.h5 Tcc7 52.f4 Tc4 53.Txb5 Txe4 54.Txe5 Txe5 55.fxe5+ Rxe5 56.Txa4 Tb7 57.Tb4 Tc7 58.Rg5 Rd5 59.Rf4 Tf7+ 60.Re3 Tf1 61.Td4+ Rc5 62.b4+ Rb5 63.Tg4 Tf5 64.Txg7 Txh5 65.Tc7 Te5+ 66.Rd3 Td5+ 67.Rc2 Td8 68.Tc5+ Rb6 69.Rb3 Te8 70.Rc4 Td8 71.b5 Td6 72.Te5 Rc7 73.Rc5 Td3 74.c4 Rd7 75.Te4 Tc3 76.b6 Tb3 77.Td4+ Rc8 78.Rc6 1-0[95]

abcdefgh
8
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 6. Fd3.

6. Fd3 semble peu ambitieux, mais a été joué malgré tout par des joueurs de tout premier plan comme Judit Polgár, Michael Adams et Nigel Short. Ce coup défend solidement le pion e4, et les blancs sont ici moins gênés par la poussée thématique b7-b5; Le coup libérateur noir d5 aurait également pour conséquence d'améliorer l'activité du fou d3 après exd5. Les blancs peuvent procéder de plusieurs façons après 6. Fd3 e5 7. Cde2 : ils peuvent obtenir une position similaire à la variante 6. f4 e5, avec Rh1, f4 et Cg3; si les noirs jouent précocement b5, alors il est possible de jouer à l'aile-dame avec le plan Fg5, b4, a4[NC 16]. L'inconvénient de 6. Fd3 est la passivité du fou et l'embouteillage sur la colonne d. Comme après 6. a4, les coups 6... e6, 6... Cc6 et 6... g6 sont ici parfaitement logiques et fréquemment préférés à 6... e5 :

Polgár, J (2645) - Guelfand, B (2700) [B90] Dos Hermanas (3), 1997

6.Fd3 g6 7.f4 Fg7 8.Cf3 0-0 9.0-0 Cbd7 10.De1 Cc5 11.Fe3 Cxd3 12.cxd3 b5 13.a3 Fd7 14.h3 a5 15.e5 Ce8 16.Dh4 f6 17.Ce4 Cc7 18.Tae1 Cd5 19.e6!? Cxe3 20.Txe3 Db6 21.Tfe1 Fxe6 22.Ceg5 fxg5 23.Cxg5 Tf6 24.Rh1 Ff7 25.Txe7 h6 26.Cxf7 Txf7 27.Txf7 Rxf7 28.Te7+ Rg8 29.Txg7+! ½-½[96] (ponctuation de Guelfand[97])

Codes ECO

x signifie prise d'un pion ou d'une pièce.

Après 1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 :

  • [B80] : 5. Cc3 e6 (ou a6) 6. Fe3 (ou 6. h3 ou 6. f3 ou 6. Dd2) a6 (ou e6) (attaque anglaise)
  • [B81] : 5. Cc3 e6 (ou a6) 6. g4 a6 (ou e6) (attaque Kérès)
  • [B82] : 5. Cc3 e6 (ou a6) 6. f4 a6 (ou e6)
  • [B84-B85] : 5. Cc3 e6 (ou a6) 6. Fe2 a6 (ou e6) (variante de Scheveningue classique)
  • [B86-B87] : 5. Cc3 e6 (ou a6) 6. Fc4 a6 (ou e6) (variante ou attaque Sozine-Fischer)
  • [B90] : 5. Cc3 a6 avec les variantes
    • 6. Fe3 e5 (6. Fe3 e6, l'attaque anglaise est classée sous le code B80) ;
    • 6. Fe3 Cg4 ;
    • 6. Fd3 ;
    • 6. Fc4 (sans 6... e6, cf. B80 et B86-B87) ;
    • 6. a4 ;
    • 6. f3 (sans 6... e6, cf. B80) ;
    • 6. Dd2 (sans 6... e6, cf. B80) ;
    • 6. Tg1 ;
    • 6. h3 (sans 6... e6, cf. B80)
  • [B91] : 5. Cc3 a6 6. g3 (variante de Zagreb ou variante du fianchetto sans 6... e6, cf. B80)
  • [B92] : 5. Cc3 a6 6. Fe2 (variante Opočenský sans 6... e6, cf. B84-B85)
  • [B93] : 5. Cc3 a6 6. f4 (sans ...e6, cf. B82)
  • [B94] : 5. Cc3 a6 6. Fg5 (attaque Rauzer), tout sauf 6... e6 ; y compris 6... Cbd7
  • [B95] : 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6, tout sauf 7. f4 ; y compris 7. De2
  • [B96] : 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4, tout sauf 7... Db6 et 7... Fe7 ; y compris 7... Dc7 et 7... b5 : variante Polougaïevski
  • [B97] : 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4 Db6 (« variante du pion empoisonné »)
  • [B98] : 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4 Fe7, tout sauf 8. Df3 Dc7 9. O-O-O Cbd7
  • [B99] : 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4 Fe7 8. Df3 Dc7 9. O-O-O Cbd7 (variante principale)

L'attaque anglaise (6. Fe3 e6 suivi de f3) porte le code B80 ; l'attaque Perenyi (6. Fe3 e6 7. g4) est traitée sous le même code que l'attaque Keres, B81, et les variantes avec 6. Fc4 e6 sont rangées sous les codes B86 et B87.

Exemples de parties

Variante principale

La Najdorf avec Fg5 conduit à des luttes tranchantes avec des attaques simultanées sur le roi adverse qui demandent à la fois énergie, courage et imagination. Dans cette partie, les 18e et 19e coups blancs appartiennent selon Polougaïevski à « la catégorie des coups extrêmement difficiles à trouver »[LS 7], et cette combinaison trouve souvent une place de choix dans les anthologies[98] :

Ratmir Kholmov - David Bronstein [B99] XXXIIe championnat d'URSS, Kiev, 1965[99]

1.e4 c5 2.Cf3 Cf6 3.Cc3 d6 4.d4 cxd4 5.Cxd4 a6 6.Fg5 e6 7.f4 Fe7 8.Df3 Dc7 9.0-0-0 Cbd7 10.g4 b5 11.Fxf6 gxf6 12.f5 Ce5 13.Dh3 0-0 14.g5 b4 15.gxf6 Fxf6 16.Tg1+ Rh8 17.Dh6 De7 18.Cc6!! Cxc6 19.e5!! Fg5+ 20.Txg5 f6 21.exd6 Df7 22.Tg3 bxc3 23.Fc4 cxb2+ 24.Rb1 Cd8 25.Tdg1 Ta7 26.d7 Txd7 27.fxe6 Cxe6 28.Fxe6 Td1+ 29.Txd1 Fxe6 30.Rxb2 Tb8+ 31.Ra1 Fxa2 32.Tgd3 De7 33.Rxa2 De6+ 34.Tb3 1-0

Par son travail analytique, Bobby Fischer démontra que l'on pouvait jouer la Najdorf au plus haut niveau :

Boris Spassky-Bobby Fischer, Championnat du monde 1972, Reykjavik (Islande), 15e partie[100]

1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4 Fe7 8. Df3 Dc7 9. 0-0-0 Cbd7 10. Fd3 b5 11. The1 Fb7 12. Dg3 0-0-0 13. Fxf6 Cxf6 14. Dxg7 Tdf8 15. Dg3 b4 16. Ca4 Thg8 17. Df2 Cd7 18. Rb1 Rb8 19. c3 Cc5 20. Fc2 bxc3 21. Cxc3 Ff6 22. g3 h5 23. e5 dxe5 24. fxe5 Fh8 25. Cf3 Td8 26. Txd8+ Txd8 27. Cg5 Fxe5 28. Dxf7 Td7 29. Dxh5 Fxc3 30. bxc3 Db6+ 31. Rc1 Da5 32. Dh8+ Ra7 33. a4 Cd3+ 34. Fxd3 Txd3 35. Rc2 Td5 36. Te4 Td8 37. Dg7 Df5 38. Rb3 Dd5+ 39. Ra3 Dd2 40. Tb4 Dc1+ 41. Tb2 Da1+ 42. Ta2 Dc1+ 43. Tb2 Da1+ 1/2-1/2.

Variante Sozine

Avec les Blancs, Bobby Fischer avait l'habitude de jouer 6. Fc4 contre la Najdorf, sa défense préférée contre 1. e4. Ce coup fut repris par Nigel Short dans son match de Championnat du monde (PCA) de 1993 contre Garry Kasparov, et les parties engendrèrent des nouveautés théoriques. La partie suivante fait honneur aux deux joueurs (8e partie)[101]:

1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fc4 e6 7. Fb3 Cbd7 8. f4 Cc5 9. e5 dxe5 10. fxe5 Cfd7 11. Ff4 b5 12. Dg4 h5 13. Dg3 h4 14. Dg4 g5 15. 0-0-0 De7 16. Cc6 Cxb3+ 17. axb3 Dc5 18. Ce4 Dxc6 19. Fxg5 Fb7 20. Td6 Fxd6 21. Cxd6+ Rf8 22. Tf1 Cxe5 23. Dxe6 Dd5 24. Txf7+ Cxf7 25. Fe7+ Rg7 26. Df6+ Rh7 27. Cxf7 Dh5 28. Cg5+ Rg8 29. De6+ Rg7 30. Df6+ Rg8 31. De6+ Rg7 32. Ff6+ Rh6 33. Cf7+ Rh7 34. Cg5+ Rh6 35. Fxh8+ Dg6 36. Cf7+ Rh7 37. De7 Dxg2 38. Fe5 Df1+ 39. Rd2 Df2+ 40. Rd3 Df3+ 41. Rd2 Df2+ 1/2-1/2.

Variante 6. Fg5 Cbd7

1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fg5 Cb8d7 7. Fc4 e6 8. 0-0 h6 9. Fxf6 Cd7xf6 10. Fb3 b6 (si 10...Cxe4 alors 11. Cxe4 d5) 11. f4 Fb7 12. Dd3 Fe7 13. Cxe6! fxe6 14. Fxe6 b5 15. e5! Db6+ 16. Rh1 dxe5 17. Dg6+ Rd8 18. Df7 Dc5 19. fxe5 Fxg2+ 20. Rxg2 Tf8 21. Td1+! Rc7 22. Dxg7! (si 22...Dc6+ alors 23. Cd5+) 22. Tg8 23. exf6! Txg7 24. fxg7 Fd6 (si 24...Dg5+ alors 25. Rh1 Dg7 26. Tf7 est possible) 25. Tf7+ Rc6 26. Fd5+ Rb6 27. Fxa8 Dg5+ 28. Rh1 Fe5 29. b4! a5 30. Tb7+ Rc6 (30...Ra6? 31. Ce4!) 31. g8=D! Dxg8 32. Tb8+ 1-0.

Variante 6. Fe2 e5

La partie suivante montre que 6. Fe2, entre les mains d'un expert du jeu positionnel, peut conduire à la victoire pour les Blancs : Anatoli Karpov-Lev Polougaïevski, quart de finale des candidats, Moscou, 1974[102]

1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fe2 e5 7. Cb3 Fe7 8. 0-0 Fe6 9. f4 Dc7 10. a4 Cbd7 11. Rh1 0-0 12. Fe3 exf4 13. Txf4 Ce5 14. a5 Cfd7 15. Tf1 Ff6 16. Cd5 (après un début calme, Karpov n'hésite pas ici à sacrifier deux pions pour obtenir une forte initiative) Fxd5 17. Dxd5 Dxc2 18. Cd4 Dxb2 19. Tab1 Dc3 20. Cf5 Dc2 21. Tbe1 Cc5 22. Cxd6 Ccd3 23. Fxd3 Cxd3 24. Ted1 Cb4 25. Dxb7 Tab8 26. Da7 Dc6 27. Ff4 (là où un attaquant choisirait le sacrifice direct 27. Txf6, le maître du jeu positionnel trouve un regroupement de pièces qui ne laisse aucune chance à l'adversaire) Ta8 28. Df2 Tad8 29. Dg3 Dc3 30. Tf3 Dc2 31. Tdf1 Fd4 32. Fh6 Cc6 33. Cf5 Db2 34. Fc1 Db5 35. Ch6+ Rh8 36. Cxf7+ Txf7 37. Txf7 Ff6 38. Df2 Rg8 39. Txf6 gxf6 40. Dxf6 1-0

Variante 6. Fe3

La partie récente suivante marqua la naissance d'une nouvelle ligne dans une ouverture en perpétuel renouvellement théorique :

Viktor Bologan-Boris Guelfand, Mérida (Espagne), , Code ECO B90[103]

1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fe3 e5 7. Cb3 Fe6 8. f3 Cbd7 9. Dd2 b5 10. 0-0-0 Cb6 11. Df2 Cc4 12. Fxc4 bxc4 13. Ca5!? Cd7 14. Cc6 Dc7 15. Cb4 Db7 16. Cbd5 Tb8 17. b3 cxb3 18. cxb3 Fe7 19. Rb2 Fd8 20. Td3 0-0 21. g4 Rh8 22. Tc1 Fa5 23. Tc2 Tfc8 24. Ca4 Db5 25. Txc8+ Txc8 26. Td1 Cc5 27. Cxc5 dxc5 28. Ca4 Dc6 29. Dc2 Fd8 30. Tc1 Fxd5 31. exd5 Dxd5 32. De4 Dd7 33. Fxc5 h6 34. Tc2 Tb8 35. Ra2 Ff6 36. Fa3 Fg5 37. Fb2 f6 38. h3 Df7 39. Dd3 Db7 40. Tc5 Fh4 41. Td5 Ff2 42. Td7 Dc8 43. Td6 a5 44. f4 Fc5 45. Td5 exf4 46. Tf5 Dc7 47. Dd5 Fb4 48. De6 Fc3 49. De4 Fxb2 50. Rxb2 Tc8 51. Dc4 Dxc4 52. bxc4 Txc4 53. Txa5 f5 54. Txf5 Txa4 55. Tf8+ Rh7 56. Tb8 ½-½

Notes et références

  1. « les défenses Najdorf jouées avant 1940 », sur chessgames.com
  2. (en) « Tim Harding, The Kibitzer », sur chesscafe.com
  3. (fr) Hans Kmoch, Le legs de Louis Paulsen, in L'art de Jouer les Pions, éditions Payot Echecs, pages 90-94
  4. (en) Julen Arizmendi & Javier Moreno, Mastering the Najdorf (2004), Gambit, page 6
  5. (fr)David Bronstein, L'Art du combat aux échecs. Le tournoi des Candidats de Zurich 1953 (1994), Collection Échecs Payot, (ISBN 2-228-88784-6)
  6. (en) Nunn, Gallagher, Emms & Burgess, Nunn's chess openings (1999), Éditions Everyman Chess, p. 208
  7. (en) Alex Yermolinsky, The Road to Chess Improvement (1999), Gambit, p. 211 : « today's top players prefer 6. Be3, which is in my opinion less principled than 6. Bg5. »
  8. (fr) Lev Polougaïevski, Les Secrets d'un grand-maître (1994), éditions Armand Colin, p. 25-26
  9. Dans Comment jouer les débuts semi-ouverts (1994), éditions Armand Colin, p. 47, Anatoli Karpov écrit en effet : « les suites principales dans le système Najdorf sont 6. Fg5 et 6. Fc4 mais j'ai préféré inclure dans ce livre un exemple avec le coup 6. Fe2 qui n'en est pas moins venimeux et que j'utilise avec succès depuis trente ans. Ainsi par exemple je l'ai utilisé à chaque occasion contre Kasparov, mais cela a toujours débouché sur la variante Scheveningue. »
  10. Dans The Magic of Mikhail Tal (2000), éditions Everyman Chess, Gallagher commentant la partie Tal - Ftacnik, Sotchi 1982, écrit ainsi p. 141 : « <now> the widely held view is that the Poisoned Pawn is a sound variation which offers black equal chances. »
  11. (fr) Anatoli Karpov, Comment jouer les débuts semi-ouverts (1994), éditions Armand Colin, p. 42
  12. Il convient de citer en priorité les parties Alexey Gubajdullin - Oleg Biriukov, St Pétersbourg 2003, qui vit la réfutation de la ligne 15... Fe7 par la nouveauté 17. Tf1, et Igor Nataf - Milos Perunovic, coupe de Serbie Monténégro par équipe 2005, qui vit le retour au premier plan de la vieille suite avec 10. e5 grâce au nouveau coup 14. Td1.
  13. Ce fut par exemple le choix d'Anand dans la dernière partie du Championnat du monde d'échecs 2008 contre Kramnik. Il faut toutefois noter qu'obtenir la nullité avec les blancs lui suffisait.
  14. (fr) Edmar Mednis, Comment bien jouer l'ouverture, Éditions Grasset/Europe Échecs, 1987, (ISBN 2-246-36791-3), p. 56
  15. (en)http://www.chessintranslation.com/2010/06/gelfand-at-crestbook-part-ii/
  16. (en) Nunn, Gallagher, Emms & Burgess, Nunn's chess openings (1999), Éditions Everyman Chess, p. 246
  17. (en) Shirov - Kasparov, Wijk-aan-Zee 1999 sur ChessGames.com
  18. (en) Shirov - Kasparov, Sarajevo 1999 sur ChessGames.com
  19. (fr) Alexeï Shirov, Europe-Echecs no 481, septembre 1999, p. 53
  20. (en) Shirov - J.Polgár, Prague 1999 sur ChessGames.com
  21. (en) Kasparov - J.Polgár, Wijk-aan-Zee 2000 sur ChessGames.com
  22. (en) Shirov - Guelfand, Monaco 2000 sur ChessGames.com
  23. (fr) Alexeï Shirov, Europe-Echecs no 489, mai 2000, p. 13-14
  24. (en) Svidler - Topalov, San Luis 2005 sur ChessGames.com
  25. (en) Mihail Marin, Anand's triumph in the final round, http://www.chessbase.com/newsdetail.asp?newsid=4154
  26. (en) Svidler - Grichtchouk, Mexico 2007 sur ChessGames.com
  27. (en) Tamas Horvath, analyse dans ChessBase Magazine no 63, mars 1998
  28. (en) Svidler - Ponomariov, Wijk-aan-Zee 2005 sur ChessGames.com
  29. (en) Spassky - Polougaïevski, Riga 1958 sur ChessGames.com
  30. (en) Tal - Polougaïevski, Tbilissi 1959 sur ChessGames.com
  31. (en) Mikhail Tal, The Life and Games of Mikhail Tal (1997), Everyman Chess, p. 131-133
  32. (en) Mikhail Botvinnik, Botvinnik's best games, volume 2 : 1942 - 1956 (2000), Moravian Chess, p. 217
  33. (en) Mikhail Botvinnik, Botvinnik's best games, volume 2 : 1942 - 1956 (2000), Moravian Chess, p. 323-328
  34. (en) Luther- Nielsen, Malmö 2002 sur ChessGames.com
  35. (en) Kotroniás - Le Siège, Montréal 2002 sur ChessGames.com
  36. (en) Kotroniás - Shenider, Korinthos open 2004 sur ChessGames.com
  37. (en) Tal - Gligoric, Moscou 1963 sur ChessGames.com
  38. (en) Mikhail Tal, The Life and Games of Mikhail Tal (1997), Everyman Chess, p. 269-272
  39. (en) Minic - Fischer, Zagreb 1970 sur ChessGames.com
  40. (en) Luther- Vink, Wijk-aan-Zee 2001 sur ChessGames.com
  41. (en) John Nunn, Secrets of Practical Chess (1998), Gambit, p.89-93
  42. (en) Nunn - Browne, Gjovik 1983 sur ChessGames.com
  43. Har-Zvi, analyse dans ChessBase Magazine volume 53
  44. (en) Spragett - Vallejo Pons, Calvia 2006 sur ChessGames.com
  45. (fr) Les Secrets d'un grand-maître, Lev Polougaïevski, éditions Armand Colin, 1994, p.12-14
  46. (en) Bronstein - Polougaïevski, Moscou 1967 sur ChessGames.com
  47. (en) Lutz - Guelfand, Dortmund 2002 sur ChessGames.com
  48. (en) Geller - Polougaïevski, Portorož 1973 sur ChessGames.com
  49. (en) Tchibourdanidzé - Dvoïris, Tallinn 1980 sur ChessGames.com
  50. (en) Shabalov - Guelfand, Bermudes 2004 sur ChessGames.com
  51. (en) Lubomir Kavalek, « Hitting the Wall », sur washingtonpost.com (consulté le )
  52. (en) Nakamura - Guelfand, Bienne 2005 sur ChessGames.com
  53. (en) Akopian - Lautier, Ubeda 1997 sur ChessGames.com
  54. (en) Joël Lautier, analyse dans ChessBase Magazine volume 58
  55. (en) Topalov - Anand, Dortmund 1997 sur ChessGames.com
  56. (en) Timman - Kasparov, Nikšić 1983 sur ChessGames.com
  57. (en) Huzman, analyse dans ChessBase magazine volume 57
  58. (en) Adams - Anand, Linares 1997 sur ChessGames.com
  59. (en) Smeet - Dominguez Perez, Wijk-aan-Zee 2010 sur ChessGames.com
  60. (en) Alexey Kuzmin, New In Chess Yearbook volume 94, section forum, consultable online
  61. (en), Ľubomír Ftáčnik, The Sicilian Defence (2010), éditions Quality Chess
  62. Lékó - Kasparov & Lékó - J.Polgár, Linares 2001, ainsi que Lékó - Anand, León 2001
  63. (en) Garry Kasparov, How to play the Najdorf, volume 2
  64. (en) Geller - Panno, Göteborg 1955 sur ChessGames.com
  65. (en) Spassky - Pilnik, Göteborg 1955 sur ChessGames.com
  66. (en) Keres - Najdorf, Göteborg 1955 sur ChessGames.com
  67. (fr) Svetozar Gligorić, Rencontre avec le jeune Fischer, in Europe-Echecs no 504, octobre 2001, p. 64-65
  68. (en) Gligorić - Fischer, Portorož 1958 sur ChessGames.com
  69. (en) Dale Kirton, the Gothenburg Bust, in New in Chess Yearbook volume 48, 1999
  70. Analyse complète consultable en ligne : http://www.auschess.org.au/columns/various/gothenburg.htm
  71. (en) Tarrasch - Louis Paulsen, Breslau 1889 sur ChessGames.com
  72. (en) Smyslov - Toukmakov, XLVe championnat d'URSS, Leningrad 1977 sur ChessGames.com
  73. (en) Karpov - Portisch, Tournoi Philips & Drew, Londres 1982 sur ChessGames.com
  74. (en) Karpov - Nunn, Amsterdam 1985 sur ChessGames.com
  75. (en) Lékó - Shirov, Dortmund Candidats 2002 sur ChessGames.com
  76. (en) Alon Greenfeld, The real reason, New in Chess Yearbook volume 67 (2003), p. 22-24
  77. (fr) Zoran Ilic, Jouez g2-g4 dans la défense sicilienne !, Europe-Echecs no 463, janvier 1998, p. 60-63
  78. (en) Efimenko - Bu Xiangzhi, Gibraltar 2008 sur ChessGames.com
  79. (en) Mikhail Tal, The Life and Games of Mikhail Tal (1997), Everyman Chess, p. 42
  80. (en)(en) Lékó - Kasparov, Sarajevo 1999 sur ChessGames.com
  81. (en)(en) Polgár - Anand, Buenos Aires 1994 sur ChessGames.com
  82. (en) Viswanathan Anand, annotations pour ChessBase Magazine volume 44
  83. (en) Lékó - Topalov, Batoumi 1999 sur ChessGames.com
  84. (en) Anand - Ponomariov, Wijk-aan-Zee 2005 sur ChessGames.com
  85. Grichtchouk - Shirov, Linares 2001
  86. Match rapide Anand - Polgár, Mainz 2003.
  87. (en)(en) Grichtchouk - Shirov, New Delhi 2000 sur ChessGames.com
  88. (en) Kamsky - Guelfand, Tilburg 1990 sur ChessGames.com
  89. (en) Spangenberg - Kasparov, Buenos Aires 1997 sur ChessGames.com
  90. (en)(en) Fischer - Najdorf, Varna 1962 sur ChessGames.com
  91. (fr) Barcza, Alföldy & Kapu, Les Champions du Monde de Botvinnik à Fischer (1987), Grasset - Fasquelle, (ISBN 2-246-33421-7), p. 317-318
  92. (fr) Aaron Nimzowitsch, Mon Système II (1993), Payot Échecs poche, p.29-32
  93. (en) Ivantchouk - Kasparov, Moscou 2002 sur ChessGames.com
  94. (en) Chipov, Chipov on Russia vs The World in New in Chess 2002.7
  95. (en)(en) Kamsky - Short, Linares 1994 sur ChessGames.com
  96. (en) Polgár - Guelfand, Dos Hermanas 1997 sur ChessGames.com
  97. (en) Boris Guelfand, analyse dans ChessBase Magazine volume 59
  98. (en) Tim Krabbe, The 110 most fantastic moves ever played
  99. (en) Kholmov - Bronstein, Kiev 1965 sur ChessGames.com
  100. (en) Spassky-Fischer, championnat du monde 1972, Reykjavik 1972 sur ChessGames.com
  101. (en) Short-Kasparov, Londres 1993 sur ChessGames.com
  102. (en) Karpov-Polougaïevski, Moscou 1974 sur ChessGames.com
  103. (en) Bologan-Guelfand, Mérida 2005 sur ChessGames.com

Références issues de The Complete Najdorf: 6. Fg5

  • (en) John Nunn, The Complete Najdorf : 6. Fg5, Batsford,
  1. p. 303-304
  2. p. 85 : « While the Poisoned Pawn enjoyed decades of popularity from the 1950s to the 1980s, it has suffered a sharp decline in the closing years of the century. Partly it is due to fear of the vast amount of theory to be learnt, and partly it is due to lack of a really promising line for white. »
  3. p. 68-71
  4. p. 72-73
  5. p. 7-8
  6. p. 20-31
  7. p. 31
  8. p. 36
  9. p. 45
  10. p. 57-64
  11. p. 58-59
  12. p. 301-302
  13. p. 290
  14. p. 263
  15. p. 312-315

Références issues de The Complete Najdorf : Modern Lines

  1. p. 135 : « 6. Be3 can now be considered the main line of the Najdorf. »
  2. p. 239
  3. p. 4
  4. p. 239-240
  5. p. 248-250
  6. p. 250-251
  7. p. 262-264
  8. p. 289-290
  9. p. 267-268 et 296-298
  10. p. 83
  11. chapitre 5, p. 101-117
  12. p. 95-100
  13. p. 331
  14. p. 326
  15. p. 324
  16. p. 332-334

Références issues de Easy Guide to the Najdorf

  1. p. 6
  2. p.42-43
  3. chapitre 2, p. 29-44
  4. p. 29-30
  5. p. 73
  6. p. 72-81
  7. p. 85
  8. p. 86
  9. p. 109-113
  10. p. 115
  11. p. 119
  12. p. 119-121
  13. p. 116

Références issues de Experts vs. the Sicilian

  1. p.9
  2. p. 33
  3. p. 31-35
  4. p. 25
  5. p. 27
  6. p. 16-17
  7. p. 12-16
  8. p.35 et 31 respectivement

Références issues de Secrets of Modern Chess Strategy

  • (en) John Watson, Secrets of Modern Chess Strategy : Advances since Nimzowitsch, Gambit, (ISBN 978-1-901983-07-4)
  1. p. 18 : « To this day the Poisoned Pawn Variation is the main deterrent to White's 6. Bg5 and 7. f4(...), and 6. Bg5 has seriously declined in popularity. »
  2. p. 142-143
  3. part II, chapitre 11, Time and information, p. 231-237
  4. p. 253
  5. p. 127
  6. p. 134-136

Références issues du Labyrinthe sicilien

  1. tomes 1 et 2.
  2. Tome 1, p. 184-186
  3. Tome 1, p. 197
  4. Tome 1, p. 75-79
  5. Tome 1, p. 54
  6. Tome 1, p. 54-55
  7. Tome 1, p. 147-148

Bibliographie

  • (en) Daniel King, Winning with the Najdorf, Batsford, 1993 ;
  • (fr) Lev Polougaïevski, Les secrets d'un grand maître, Armand Colin, 1994 ;
  • Encyclopédie des ouvertures d'échecs, volume B, 3e édition, 1997, (ISBN 8672970322);
  • (en) John Emms, Play the Najdorf: Scheveningen style, Everyman Chess, 2003 ;
  • (en) Julen Arizmendi & Javier Moreno, Mastering the Najdorf, Gambit, 2004 ;
  • (en) Richard Palliser, Starting Out: Sicilian Najdorf, Everyman Chess, 2006 ;
  • (en) John Watson, Mastering the Chess Openings, volume 1, Gambit, 2006 ;
  • (en) Kiril Georgiev, Atanas Kolev, The Sharpest Sicilian, Chess Stars, 2007 ;
  • (en) Kiril Georgiev, Atanas Kolev, The Sharpest Sicilian 2012, Chess Stars, 2012.
  • Portail des échecs
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.