Victor Jean Desmeures

Victor Jean Desmeures est un artiste peintre, lithographe et designer en tissus français né à Lyon le , mort à Paris le [1]. Il est également, mais rarement, cité sous le nom de Jean-Victor Desmeures, tel que cité dans les catalogues du Salon des Tuileries ou gravé sur sa sépulture au cimetière du Père-Lachaise.

Victor Jean Desmeures
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Française
Activité
Artiste peintre, lithographe, designer en tissus
Formation
Maître
Distinctions

Biographie

Cimetière du Père-Lachaise, division 89, sépulture de Victor Jean Desmeures

D'abord élève de l'École des beaux-arts de Lyon, Victor Jean Desmeures est à l'Académie Ranson de Paris, en même temps qu'Alexandre Garbell, élève de Roger Bissière qui y enseigne la peinture et le dessin à partir de 1923. Sociétaire du Salon d'automne où il expose régulièrement à partir de 1924, il participe également au Salon des Tuileries et est en 1925, avec les peintres Charles Sénard et Pierre Combet-Descombes, l'un des membres fondateurs du Salon du Sud-Est de Lyon[2].

Après un concours d'affiches lancé en 1928, auquel répondent 233 candidats et qu'il remporte[3], Victor Jean Desmeures est en 1931 l'auteur de l'affiche lithographique Le Tour du monde en un jour éditée par Robert Lang pour l'Exposition coloniale internationale[4]. « Desmeures, observe-t-on, présente l'Empire sous la forme symbolique de quatre visages - l'Indochine, l'Afrique du Nord, l'Afrique subsaharienne et l'Amérique - réunis sous le drapeau unificateur de la France (le drapeau tricolore surmonte la silhouette d'un minaret à l'arrière-plan gauche, la silhouette du temple d'Angkor lui faisant pendant à l'arrière-plan droite). Les traits simplifiés à l'extrême du dessin excluent l'idée du portrait, la couleur donnant une unique valeur à la différence. L'encadrement Le Tour du monde en un jour rappelle l'écrit de Jules Verne »[3].

Une aquarelle gouachée datée de cette même année 1931, située à La Ferté-sous-Jouarre et signée d'André Planson, répertoriée dans la collection du peintre Jules Cavaillès, représente Victor Jean Desmeures en compagnie de sa première épouse[5] Séraphine Boffard-Coquat[6], appelée « Ninette », modiste de métier. Sa sœur - Laure Boffard-Coquat, dite Lolotte, créatrice textile, compagne du peintre Jean Léon - et elle, sont très liées à leur cousine germaine Hélène Gros-Coissy[7], épouse de l'écrivain Alexandre Vialatte. Ce dernier, proche ainsi de Desmeures, l'évoque comme contributeur à l'illustration de son œuvre[8].

Installé au 5, rue Eugène-Delacroix dans le 16e arrondissement de Paris[9], Victor Jean Desmeures s'intéresse en 1947 aux arts appliqués, dessinant et peignant des projets de tissus[10].

Son œuvre peint comprend des portraits familiaux (sa mère, sa seconde épouse née Germaine Hirsch, ainsi que des autoportaits), des natures mortes et des paysages qui énoncent les lieux essentiellement fréquentés : Paris (les quais de Seine, le canal Saint-Martin, la cathédrale Notre-Dame de Paris, le bois de Boulogne), les départements de Seine-et-Marne (Jouarre, La Ferté-sous-Jouarre, Reuil-en-Brie) et de l'Aisne (Pavant), la Normandie (Cabourg), la Bretagne (Damgan, Kérity, Le Guilvinec, Le Pouldu, le phare d'Eckmühl et les rochers de Saint-Guénolé à Penmarch)[10].

Mort en 1978, Victor Jean Desmeures repose avec sa seconde épouse Germaine (1892-1969) dans la même sépulture que Georges Hirsch au cimetière du Père-Lachaise, 89e division. Le nom gravé sur la sépulture est « Jean-Victor Desmeures ».

Contributions bibliophiliques

Expositions

Réception critique

  • « Paysagiste, il a surtout peint les environs de sa région natale qu'il traite avec des nuances subtiles, en demi-teintes et voilés des brumes qui caractérisent le climat lyonnais. » - Dictionnaire Bénézit[2]
  • « Echoing the colonial sensibility of British images, the french painter Victor Jean Desmeures's poster publiczing the exhibition, captioned Round the world in one day, displays caricatured stereotypes of non Europeans, most prominently in the face of the Asian in the foreground. His furtive glance is suggestive of European's view of Asians as "inscrutable". Desmeures used a basic palette of bold, flat colours to differentiate betweem the citizens of the different parts of the French Empire in a schematic and ornemental way. Again, the Art Deco tendency to emphasize decorative form at the expense of substance is evident here. » - Stephen J. Eskilson[12]

Collections publiques

Peinture

Lithographie

Fresques murales

Allemagne

Distinctions

  • Médaille d'or, Exposition universelle de 1937.

Références

  1. Archives municipales de Lyon, cote : 2E1718
  2. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 4, page 494.
  3. Musée des Années Trente, Collections du musée - Dossier pédagogique.
  4. Stéphanie Cabanne, « Le Tour du monde en un jour », une exposition coloniale, L'Histoire par l'image, avril 2008
  5. Ader, Nordmann et Dominique, catalogue du fonds Cavaillès, 14 mars 2012
  6. mariés en 1924, ils divorceront en 1937. En 1944, Desmeures épousera Germaine Hirsch (Archives de Paris, cote : 13M 273).
  7. Un foyer épistolaire : Correspondance Alexandre-Hélène Vialatte : 1928-1962, Association des Amis d’Alexandre Vialatte, (ISBN 978-2-86619-313-3)
  8. Alexandre Vialatte et Henri Pourrat, De Paris à Héliopolis - Correspondance, tome 5 : mars 1935 - juillet 1939, Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2008.
  9. Palais de Tokyo, Salon des Tuileries - XXe exposition, catalogue, juin-juillet 1943, « Jean-Victor Desmeures » p. 29.
  10. Rémy Le Fur, commissaire-priseur à Paris, Catalogue de la vente de l'atelier Victor Jean Desmeures, Hôtel Drouot, 23 janvier 2019.
  11. Marius Mermillon et Charles Dugas, XXIIIe Salon du Sud-Est, 25 novembre 1950 - 7 janvier 1951, catalogue, Union régionale des arts plastiques, Lyon, 1950
  12. Stephen J. Eskilson, Graphic design : a new history, Yale University Press, 2007.
  13. Musée de l'Armée, Paris, Victor Jean Desmeures dans les collections
  14. Musée de l'histoire de l'immigration, L'exposition coloniale de 1931

Annexes

Bibliographie

  • Charles-Robert Ageron, « L'exposition coloniale de 1931 », in Pierre Nora, Les lieux de mémoire (tome 1 : La République), Gallimard, 1984.
  • Raoul Girardet, L'idée coloniale en France, collection « Pluriel », Hachette, 1986.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Martin Wolpert et Jeffrey Winter, Modern figurative paintings - The Paris Connection, Schiffer Publishing Ltd, 2004 (présentation en ligne).
  • Stephen J. Eskilson, Graphic design : a new history, Yale University Press, 2007.
  • Tim Benton (en), Manuel Fontán del Junco et María Zozaya, El Gusto moderno - Art Deco en París, 1910-1935, Fundación Juan March, Madrid, 2015.

Liens externes


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