Waldighofen
Waldighofen ou Waldighoffen est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Waldighofen | |
Maison natale de Nathan Katz. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Altkirch |
Intercommunalité | Communauté de communes Sundgau |
Maire Mandat |
Jean-Claude Schielin 2020-2026 |
Code postal | 68640 |
Code commune | 68355 |
Démographie | |
Gentilé | Waldighoffenois(e) |
Population municipale |
1 543 hab. (2019 ) |
Densité | 373 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 33′ 05″ nord, 7° 19′ 03″ est |
Altitude | Min. 342 m Max. 446 m |
Superficie | 4,14 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Waldighofen (ville-centre) |
Aire d'attraction | Bale - Saint-Louis (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Altkirch |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.waldighoffen.com |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Urbanisme
Typologie
Waldighofen est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Waldighofen, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[4] et 3 729 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bale - Saint-Louis (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 94 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (44,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (53,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (28,8 %), zones urbanisées (26,9 %), terres arables (26,4 %), zones agricoles hétérogènes (13,1 %), prairies (4,8 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Histoire
Origine du nom
L'origine du nom de Waldighoffen serait vraisemblablement alémanique, peut-être d'un nom patronymique : Waldo, et Höfe d'origine franque signifie cour seigneuriale. Il y eut deux routes très anciennes qui se croisent sur la commune : « Herrenweg », la route qui longe l'Ill et la « Postweg » qui vient de Bâle vers le Doubs. Voici les différentes orthographes de Waldighoffen au fil du temps :
Waltenchoven | en 1189 ; | Waltikowen | en 1325 ; |
Waltikofen | en 1371 ; | Waldikoffen | en 1426 ; |
Waltigkhofen | en 1567 ; | Waltighoffen | en 1605 ; |
Waltighofen ou Waltighoffen | au XVIIIe siècle ; | ||
Waldighoffen | du XIXe siècle jusqu'en 1871. |
À la préhistoire
À l'époque de la préhistoire, il se trouve que Waldighoffen devait être un lieu de chasse. Neuf haches ont été retrouvées sur les lieux de la commune.
Au XIIIe siècle
Au XIIIe siècle, Waldighoffen ne comptait pas beaucoup de familles. Parmi ces habitants on trouva les traces, dans un document datant de 1282, d'un certain Henri de Waltenhofen.
Au XIVe siècle
En l'an 1324, Waldighoffen, et tout le Sundgau d'ailleurs, passent aux mains des Habsbourg, une riche famille venu d'Autriche. En 1349, la peste sévit dans Waldighoffen, décimant tout sur son passage. En 1356, le château « le Wighus » est détruit à la suite du tremblement de terre du 18 au 19 octobre, dont Bâle fut la principale victime, car l'épicentre du séisme se situait juste en dessous. Vers la fin du siècle, les nobles d'Eptingen construisaient une chapelle dédiée à Saint Pierre, qui existe encore aujourd'hui.
Au XVe siècle
En 1444, les Amagnacs envahissent le Sundgau pour venir en aide à l’empereur d’Autriche qui lutte avec les Confédérés et les Bâlois. Hermann et Jacques d’Eptingen mirent leur château inexpugnable de Waldighoffen, à la disposition du futur roi Louis XI, placé à la tête des Armagnacs. Du 23 au , le Dauphin s’y installa et dirigea l’attaque décisive contre Bâle. Le 26 août, une bataille meurtrière se déroula à Saint-Jacques sur la Birse et vit la défaite des Confédérés. Le , les Confédérés assoiffés de vengeance, depuis leur défaite contre les Armagnacs et Louis XI détruisent le château, et le village fut réduit en cendres. Le , les Bâlois détruisent le château du Blochmont qui appartenait depuis longtemps aux nobles d’Eptingen.
Au XVIe siècle
En 1529, Jacques d'Eptingen revend les ruines du château du Blochmont à la maison de l'Autriche et en reconstruit un nouveau. Le , naquit dans le château Béat Albrecht de Ramstein, fils d’Emmanuel et de Stütz de Pfeilstadt, qui devint Prince évêque de Bâle. Il mourut le .
Pendant la guerre de Trente Ans
En 1633, les paysans de toute la région se révoltent à cause des atrocités commises par les Suédois. Ils se rassemblent à Waldighoffen le 4 février, et partent pour Altkirch où ils affrontent l'ennemi (les Suédois). En 1637, le duc Bernard de Saxe-Weimar prend le contrôle des armées en Alsace. Au mois de décembre en 1639, après la mort du duc de Weimar, l'Alsace est à nouveau sous la protection française.
XVIIIe siècle
Après 1765, à la suite de la mort du dernier de la famille des Eptingen, leur château est abandonné pour être vendu. Jusqu'en 1700, Waldighoffen était une annexe de Grentzingen avec un simple chapelain.
Histoire industrielle
Vers 1856, Emanuel Lang[11], Jacques Lang, Gabriel Lang et M. Bloch tous originaires de Durmenach, installent un atelier de tissage, avec 4 métiers à tisser, dans l'ancien moulin à eau de Waldighofen[12].
En 1865, la société Les Fils d'Emanuel Lang voit le jour.
En 1870, la société emploie 300 personnes et 550 métiers à tisser. Après la guerre de 1870 et l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne l'usine de Waldighofen ferme et la société quitte le Sundgau pour s'établir à Nancy où elle construit une importante usine[13].
En 1888, l'usine de Waldighofen est rouverte par Raphaël Lang qui y fait construire la cheminée, toujours visible de nos jours[14].
En 1908, Paul Lang crée une filature et un tissage, sous le nom de Lang Frères, à Hirsingue qui est agrandie en 1912 et endommagée par un incendie le .
Après la guerre, l'Alsace redevenue française, la famille décide de réunir les usines de Nancy, de Waldighofen et de Hirsingue sous le nom de Établissements des fils d'Emanuel Lang.
Jusqu'en 1962, la petite société familiale prospère et fait prospérer les régions où elle est installée.
En 1963, elle rachète l'usine textile Schlumberger-Steiner située à Roppentzwiller, fondée par Camille Gabriel Schlumberger et Charles Frédéric Steiner.
En 1968, elle rachète l'usine de filature et de tissage Xavier Jourdain, fondée en 1827 et située à Altkirch. L'entreprise prend alors le nom de Siat[15] et Lang.
En 1971, l'usine Schlumberger-Steiner de Roppentzwiller ferme ses portes. L'entreprise se recentre alors sur les tissus de haute couture.
En 2003, la Société Industrielle Altkirchoise de Textile-Lang licencie, dans un premier temps, 87 employés sur 2 de ses 3 établissements puis 2 mois plus tard 115 autres salariés des sites de Hirsingue et d'Altkirch.
En 2005, l'entreprise, qui emploie encore 370 salariés, est placée en redressement judiciaire.
En 2006, une nouvelle procédure de dépôt de bilan est lancée à l'encontre de Siat-Lang et de ses 3 sites (Cernay, Hirsingue, Altkirch) et est placée sous administration judiciaire.
En 2007, afin d'apurer les dettes, l'usine Xavier Jourdain d'Altkirch cesse toute activité et les ateliers sont démolis. L'entreprise, qui n'emploie plus que 173 salariés, se concentre sur Hirsingue, mais l'usine est scindée en deux entités; Siat et Lang pour la création et la vente de tissus et Siat et Lang Production pour la teinture et le tissage.
En , un incendie se déclare dans l'unité de production. En août, le tribunal de grande instance de Mulhouse prononce la liquidation des 2 entreprises. En octobre le plan de reprise est accepté par le tribunal mais il s'accompagne de 90 licenciements supplémentaires. L'entreprise prend le nom de Virtuose SAS et reste à Hirsingue.
Après deux années positives, la flambée des cours du coton met l'entreprise de nouveau en difficulté. En , la municipalité d'Hirsingue propose une aide de 655 000 euros à travers une offre de leaseback.
En , le tribunal de Mulhouse prononce la liquidation judiciaire de la société Virtuose et rejette le plan de reprise qui aurait pu sauver 35 des 58 emplois. En mai, 13 salariés font encore tourner l'usine d'Hirsingue afin d'honorer les dernières commandes et de fermer définitivement ses portes en [16].
Pendant la Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, la statue de Jeanne d'Arc fut cachée dans la rivière (l'Ill) afin que les Allemands ne la fondent pas pour en faire des obus ou d'autres armes. Aujourd'hui la statue de Jeanne d’Arc, rénovée, trône à nouveau sur la place éponyme avec, à son socle, les noms des hommes qui l'avaient cachée.
Héraldique
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Les armes de Waldighofen se blasonnent ainsi :
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Politique et administration
Associations
Le village de Waldighoffen comporte plusieurs associations : football (ASW), basket-ball (CSSPP)[18], PromoWal, VTT (Les Mordus VTT[19]), l'ACAW[20], association « Temps Libre », association "Tous au Sport", amicale des donneurs de sang, cœur de famille, ornithologique d'Alsace, Club des Gens Heureux, Eleveurs Sélectionneurs d’animaux de basse-cour, U.N.C.[21] et A.F.N.[22] de Waldighoffen et environs, Tennis Club, association de pêche (APP de Waldighoffen), les Amis du Forum (organisateurs du Salon « VIGNES & TERROIRS et MIEUX-ETRE », la Chorale Sainte-Cécile, la Chorale Arpège et la Musique Concordia.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24].
En 2019, la commune comptait 1 543 habitants[Note 3], en augmentation de 0,85 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +1,1 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
L'église Saints-Pierre-et-Paul. La mairie. Statue de Nathan Katz.
Personnalités liées à la commune
- Le dauphin Louis (futur Louis XI) séjourna au château de Waldighoffen durant sa campagne contre les Suisses (1444).
- Nathan Katz, poète alsacien, né le à Waldighoffen et mort le à Mulhouse. Le nom de la salle polyvalente et de la Médiathèque portent son nom.
- Antoine Gissinger, homme politique, né le à Waldighofen et mort le à Pfastatt.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Waldighofen », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Bâle - Saint-Louis (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Emanuel avec un seul M
- L'usine Lang de Waldighoffen
- Roppentzwiller, d'Hier à Aujourd'hui
- L'industrie à Waldighoffen
- Société Industrielle Altkirchoise de Textile
- Hebdomadaire L'ami Sundgau no 34 page 6
- Archives Départementales du Haut-Rhin
- Cercle Sportif Saints Pierre et Paul
- Site internet des Mordus
- La page de l'ACAW sur le site de Waldighoffen
- Union National des Combattants
- Afrique Française du Nord (Maroc, Algérie, et Tunisie)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
Voir aussi
Liens externes
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