Watchmen : Les Gardiens
Watchmen : Les Gardiens (Watchmen), ou Les Gardiens au Québec, est un film américain de super-héros réalisé par Zack Snyder et sorti en 2009. C'est l'adaptation du comic Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons, édité par DC Comics. Le film se déroule dans une réalité alternative où les États-Unis et l'Union soviétique sont sur le point d'entrer en guerre et où un groupe de super-héros enquête sur une machination qui semble dirigée contre eux, mais cache en fait un plan plus global.
Pour les articles homonymes, voir Watchmen (homonymie).
Titre québécois | Les Gardiens |
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Titre original | Watchmen |
Réalisation | Zack Snyder |
Scénario |
David Hayter Alex Tse |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Warner Bros. Paramount Pictures Legendary Pictures DC Entertainment |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Film de super-héros |
Durée | 163 minutes |
Sortie | 2009 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Cette adaptation a été mise en chantier et abandonnée plusieurs fois par des sociétés de production différentes, ce qui a causé un conflit juridique entre 20th Century Fox et Warner Bros., studio qui a mené le projet à bien, avant la sortie du film. Le tournage s'est déroulé à Vancouver de septembre 2007 à février 2008. Le film n'a remporté qu'un succès commercial modeste par rapport à son budget et a profondément divisé la critique. Il a remporté le Saturn Award du meilleur film fantastique.
Synopsis
L'action se déroule en 1985 dans une Amérique alternative, dans laquelle des héros costumés ont modifié l'histoire. Une première équipe de super-héros, les Minutemen, s'est constituée à la fin des années 1930 et une deuxième équipe, les Watchmen, s'est formée quelques décennies plus tard. Les États-Unis ont gagné la guerre du Viêt Nam grâce au docteur Manhattan et Richard Nixon en est à son cinquième mandat présidentiel, mais les héros costumés ont été déclarés illégaux par le Congrès. Ils ont tous pris leur retraite sauf deux : le brutal et cynique Comédien, qui travaille à présent pour le gouvernement, et le paranoïaque et incontrôlable Rorschach qui est recherché par la police. Le monde se dirige quant à lui vers une guerre nucléaire entre les États-Unis et l'Union soviétique.
Lorsque Blake, alias le Comédien, est défenestré après un violent combat dans son appartement, Rorschach mène l'enquête pour découvrir qui l'a tué. Il découvre que Blake était le Comédien et en conclut que quelqu'un veut éliminer les héros masqués un par un. Il essaie de prévenir ses camarades retraités — son ancien partenaire Daniel Dreiberg (le Hibou II), ainsi que Jonathan Osterman (le docteur Manhattan) et Laurie Jupiter (le Spectre Soyeux II), qui vivent ensemble. Dreiberg est incrédule, mais va pourtant informer de cette hypothèse le milliardaire Adrian Veidt (Ozymandias), qui l'écarte. Manhattan accueille quant à lui la nouvelle avec indifférence.
Lors de l'enterrement de Blake, chacun des anciens Watchmen (à l'exception du Spectre Soyeux qui n'est pas venue aux funérailles) se souvient du Comédien et des actes qu'il a commis : le docteur Manhattan se souvient de la cruauté du Comédien après qu'il s'est fait balafrer par une jeune femme au Viêt Nam ; Ozymandias de la première réunion des Watchmen au cours de laquelle le Comédien s'est moqué d'eux ; et Dreiberg du comportement du Comédien tirant sur une foule en colère pendant la grève de la police. On découvre aussi que le Comédien a tenté de violer Sally Jupiter (la mère de Laurie, ainsi que le premier Spectre Soyeux). Après les funérailles de Blake, Rorschach va voir Moloch, l'un des anciens ennemis du Comédien, car il l'a aperçu lors de l'enterrement. Rorschach l'oblige à lui révéler comment il connaissait la véritable identité du Comédien et Moloch lui apprend que ce dernier était venu lui rendre visite, sans masque, ivre et apparemment bouleversé, peu de temps avant sa mort.
Lors d'une interview télévisée, le docteur Manhattan est accusé d'avoir provoqué un cancer chez son ancienne petite amie, ainsi que chez d'autres personnes qui ont travaillé avec lui avant l'accident scientifique qui lui a donné ses extraordinaires pouvoirs. Le docteur Manhattan s'exile sur Mars, donnant ainsi à l'Union soviétique la confiance suffisante pour envahir l'Afghanistan en son absence. Plus tard, la théorie de Rorschach semble se confirmer quand Veidt, qui avait depuis longtemps révélé son identité secrète au monde, échappe à une tentative de meurtre par un homme qui se suicide pour éviter d'être capturé. Rorschach se fait peu après arrêter par la police pour le meurtre de Moloch. Sa véritable identité est révélée au grand jour.
Pendant ce temps, Laurie, qui s'est séparée de Manhattan, reste avec Dreiberg et les deux anciens super-héros deviennent plus proches, surtout lorsqu'ils reprennent leurs costumes pour tenter de libérer Rorschach de prison. Rorschach fait vivre un véritable enfer aux détenus, en particulier à l'un de ses anciens adversaires - Big Boss - qu'il finit par tuer pendant l'émeute de la prison après avoir retrouvé son masque et ses anciens amis venus le libérer. Le Spectre Soyeux retrouve ensuite le docteur Manhattan. Il l'emmène sur Mars et, alors qu'elle lui demande de sauver le monde, explique qu'il ne s'intéresse plus à l'humanité. Comme il sonde les souvenirs de son amie, il découvre que le Comédien était son père. Son intérêt pour l'humanité renouvelé par cet ordre improbable d'événements, le docteur Manhattan revient sur Terre avec Laurie.
En poursuivant leur enquête, Rorschach et le Hibou découvrent que Veidt est derrière toute cette conspiration, et Rorschach note ses soupçons dans son journal. Rorschach et le Hibou affrontent Veidt, habillé dans son costume d'Ozymandias, dans sa base en Antarctique. Ozymandias confirme qu'il a tué le Comédien et provoqué l'exil du docteur Manhattan, ainsi que l'arrestation de Rorschach. Il a aussi organisé sa propre tentative de meurtre pour se laver de tout soupçon. Il explique que son plan est d'empêcher la guerre nucléaire en détruisant plusieurs grandes villes avec les réacteurs d'énergie que le docteur Manhattan l'a aidé à créer sous le prétexte de fournir l'énergie librement au monde. En tuant des millions de gens, il compte ainsi sauver le reste de l'humanité en l'unissant contre le docteur Manhattan. Rorschach et le Hibou essaient de l'arrêter, mais Ozymandias leur est supérieur au combat. Ozymandias révèle alors que son plan a déjà été mis à exécution : les plus grandes villes du monde sont détruites et le monde entier pense que le docteur Manhattan en est responsable.
Le Spectre Soyeux et le docteur Manhattan arrivent au milieu des ruines de New York, et comprennent que tout ceci est l'œuvre d'Ozymandias. Ils se téléportent en Antarctique pendant que Veidt se retire, juste après sa victoire sur Rorschach et le Hibou. Le docteur Manhattan est décidé à se débarrasser de Veidt, qui tente vainement de l'éliminer, mais celui-ci abat son dernier atout : une nouvelle du journal télévisé dans laquelle le Président Nixon déclare que les États-Unis et les Soviétiques se sont alliés contre leur « ennemi commun » le docteur Manhattan. Les héros se rendent compte que révéler la vérité conduirait uniquement à détruire cette paix, fondée sur un mensonge mais bien réelle. Seul Rorschach n'est pas disposé à se taire et, à sa propre incitation, est désintégré par un Manhattan réticent. Le docteur Manhattan part ensuite pour une autre galaxie, alors que le Hibou et le Spectre Soyeux rentrent à New York et commencent une nouvelle vie ensemble, laissant Ozymandias, dont le plan a marché parfaitement mais qui a perdu tous ses amis, seul dans sa base.
Le film se termine dans un journal où le rédacteur en chef est furieux, car il n'a rien d'intéressant à imprimer, à cause de la paix mondiale. Il dit à son jeune employé qu'il peut imprimer ce qu'il veut, à condition que ça fasse vendre. Au-dessus de la pile de courrier que le jeune journaliste s'apprête à consulter, se trouve le journal de Rorschach.
Fiche technique
- Titre original : Watchmen
- Titre français : Watchmen : Les Gardiens
- Titre québécois : Les Gardiens
- Réalisation : Zack Snyder
- Scénario : David Hayter et Alex Tse, d'après le comic Watchmen, d'Alan Moore et Dave Gibbons
- Musique : Tyler Bates
- Décors : Alex McDowell, Jim Erickson
- Costumes : Michael Wilkinson
- Photographie : Larry Fong
- Montage : William Hoy
- Production : Lawrence Gordon, Lloyd Levin et Deborah Snyder
- Sociétés de production : Warner Bros., Paramount Pictures, Legendary Pictures, et DC Entertainment en association avec Lawrence Gordon/Lloyd Levin Productions
- Société de distribution : Warner Bros. (États-Unis), Paramount Pictures (international)
- Budget : 130 000 000 $[1]
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue originale: anglais
- Formats : couleur - 2,35:1 - son Dolby Digital - 35 mm
- Genre : film de super-héros, science-fiction, action
- Durée : 163 minutes (cinéma), 186 minutes (director's cut), 215 minutes (ultimate cut)
- Dates de sortie[2] :
- Royaume-Uni : (première mondiale à Londres)
- France, Belgique, Suisse romande :
- États-Unis, Canada :
- Classification : R (Restricted) aux États-Unis[N 1], -12 en France[N 2], 13+ au Québec[N 3]
Distribution
- Patrick Wilson (VF : Alexis Victor et VQ : Frédéric Desager) : Dan Dreiberg / Le Hibou II
- Jackie Earle Haley (VF : Julien Kramer et VQ : Éric Gaudry) : Walter Joseph Kovacs / Rorschach
- Malin Åkerman (VF : Agathe Schumacher et VQ : Marika Lhoumeau) : Laurie Jupiter / Le Spectre soyeux II
- Billy Crudup (VF : Fabrice Josso et VQ : Daniel Picard) : Jon Osterman / Docteur Manhattan
- Matthew Goode (VF : Axel Kiener et VQ : Frédéric Paquet) : Adrian Veidt / Ozymandias
- Jeffrey Dean Morgan (VF : Gilles Morvan et VQ : Benoît Rousseau) : Edward Blake / Le Comédien
- Carla Gugino (VF : Virginie Méry et VQ : Catherine Proulx-Lemay) : Sally Jupiter / Le Spectre soyeux I
- Stephen McHattie (VF : Gérard Rinaldi / Hervé Jolly (Version Ultimate Cut) et VQ : Jean-Marie Moncelet) : Hollis Mason / Le Hibou I
- Matt Frewer (VF : Emmanuel Karsen et VQ : Jacques Lavallée) : Edgar Jacobi / Moloch
- Robert Wisden (VF : Jean-Pierre Moulin) : Richard Nixon
- Laura Mennell (VF : Hélène Bizot et VQ : Mélanie Laberge) : Janey Slater
- Rob LaBelle (VF : Yann Guillemot et VQ : Sébastien Dhavernas) : Wally Weaver
- Danny Woodburn (VF : Gérard Surugue) : Big Boss (non crédité)
- William S. Taylor (VF : Paul Borne) : le psychiatre de la prison
- Jerry Wasserman (VF : Féodor Atkine) : l'inspecteur Fine
- Don Thompson (VF : Bernard-Pierre Donnadieu) : l'inspecteur Gallagher
- John Shaw (VF : David Krüger) : Doug Roth, le journaliste du Nova Express
- Stephanie Belding (VF : Pascale Chemin) : Janet Black, une journaliste
- Ron Fassler (VF : Pierre Dourlens) : Ted Koppel, présentateur de l’émission Face à Face avec le Docteur Manhattan
- L. Harvey Gold (VF : Richard Leblond) : l’éditeur du New Frontiersman
- Chris Gauthier (VF : Philippe Bozo) : Seymour David, journaliste au New Frontiersman
- Glenn Ennis : le Juge Masqué
- Apollonia Vanova : Ursula Zandt / la Silhouette
- Niall Matter : l'Homme-Insecte
- Darryl Scheelar : Captain Metropolis
- Dan Payne : Bill Dollar
- Gerard Butler : le marin des contes du Vaisseau Noir (version Ultimate cut uniquement)
Sources doublage : VoxoFilm (VF)[3] et doublage.qc.ca (VQ)[4]
- Patrick Wilson interprète le Hibou.
- Jackie Earle Haley joue le rôle de Rorschach.
- Malin Åkerman interprète le Spectre Soyeux.
- Billy Crudup joue le rôle du Dr Manhattan.
- Matthew Goode interprète Ozymandias.
- Jeffrey Dean Morgan joue le rôle du Comédien.
- Carla Gugino dans le rôle de Sally Jupiter / Le Spectre Soyeux I
Différences entre le film et le comic
Le film est adapté du comic Watchmen, publié par DC Comics entre 1986 et 1987. Outre les inévitables différences entre un livre ou une bande dessinée originale et son adaptation cinématographique, la principale différence est la cause du cataclysme provoqué par Ozymandias. Dans le comic, c’est la téléportation d’un faux extra-terrestre (en fait une création de Veidt) qui cause la mort de millions de personnes à New York, alors que dans le film, Ozymandias fait croire à l'humanité que le Dr Manhattan attaque simultanément différentes villes du globe. Pour Bob Rehak, ce changement s'explique en partie par le fait d'avoir une fin qui soit plus en phase avec les préoccupations contemporaines d'un monde post 11 septembre[5].
Quelques autres différences sont de moindre importance :
- Après la confusion qui survient lors de l'interview télévisée du Dr Manhattan, c'est le public qui est téléporté hors du studio. La téléportation du Dr Manhattan sur Mars ne survient que plus tard. La version Director's Cut corrige cette différence.
- Hollis Mason (le premier Hibou) est massacré par des membres d’une bande de jeunes voyous. Cette scène est présente dans la version Director's Cut du film, mais non dans la version originale.
- Lorsque Walter Kovacs devient réellement Rorschach (tel qu'il l'explique à son psychiatre), il ne laisse pas le criminel brûler vif mais le tue d'un coup de hachoir à viande.
- Dans le film, le Dr Manhattan utilise ses pouvoirs afin que Laurie se rende compte que le Comédien est son père. Dans le comic, Laurie arrive à cette conclusion par ses propres moyens.
- La bande dessinée fictive Les Contes du vaisseau noir n'est pas présente dans la version première du film. Elle est réintégrée, sous son titre original Tales of the Black Freighter, dans le montage Ultimate Cut du film. C'est Gerard Butler qui prête sa voix au pirate maudit de l'histoire.
- Dans le film, certaines répliques de Rorschach ont été supprimées, notamment lorsqu'il prévient les autres héros masqués de la mort du Comédien. De même, ses relations avec le journal d'extrême droite New Frontiersman, dont il est un lecteur assidu, ne sont pas réellement présentes dans le film. Cela concourt à lisser le personnage de Rorschach.
Dave Gibbons a travaillé sur le film en tant que conseiller, dessinant notamment les storyboards de la fin du film[6], mais Alan Moore, fidèle à son habitude, a refusé d'attacher son nom à cette adaptation de son travail et a déclaré n'avoir aucune intention de voir le film, expliquant qu'il ne doutait pas que le script soit aussi proche que possible de son histoire mais que son œuvre était « un comic. Pas un film, ni un roman. Un comic. Elle a été écrite d'une certaine manière et dessinée pour être lue d'une certaine manière : dans un fauteuil, confortablement installé près du feu avec une tasse de café »[7]. Moore a signé un contrat pour que son nom ne figure pas au générique et a cédé tous ses droits à Gibbons, comme il l'avait fait avec David Lloyd pour V pour Vendetta[8]. En effet, il s'est totalement désintéressé des adaptations cinématographiques pouvant être faites de ses œuvres depuis La Ligue des gentlemen extraordinaires[7].
Production
Développement du projet
En 1986, les producteurs Lawrence Gordon et Joel Silver acquièrent les droits d'adaptation de Watchmen pour le compte de la 20th Century Fox[9]. Mais en 1991, après l'écriture d'une première version du scénario, le studio met en vente ses droits et conclut un arrangement avec Gordon, qui prévoit que Fox aura une option de participation si le projet était relancé[10]. En 1994, Gordon transmet le projet à Warner Bros., qui engage Terry Gilliam pour réaliser le film. Des acteurs célèbres sont contactés pour interpréter les rôles principaux : Arnold Schwarzenegger pour le Dr Manhattan, Sigourney Weaver et Jamie Lee Curtis pour le Spectre soyeux, Robin Williams ou David Bowie pour Rorschach, Kevin Costner et Richard Gere pour le Hibou et Gary Busey pour le Comédien[11]. Mais des problèmes de financement ainsi que la conviction de Gilliam que l'adaptation est infaisable sous forme de film (il pense qu'il faudrait plutôt en faire une mini-série[12]) font que Warner abandonne le projet[13].
En octobre 2001, Gordon relance le projet en s'associant avec Lloyd Levin et Universal Pictures, et David Hayter est engagé pour écrire et réaliser le film[14]. Mais Hayter et les deux producteurs quittent Universal en raison de différends créatifs et se mettent à la recherche d'un autre studio de production. En juillet 2004, Paramount Pictures rejoint le projet et engage Darren Aronofsky comme réalisateur, puis Paul Greengrass quand Aronofsky décide de privilégier The Fountain. Mais, à la suite d'un changement dans sa direction, Paramount choisit de vendre à son tour les droits d'adaptation[15].
En octobre 2005, Gordon et Levin rencontrent les dirigeants de Warner Bros. pour les persuader de revenir sur le projet[16]. La compagnie, impressionnée par le travail de Zack Snyder sur 300, le contacte pour réaliser le film, alors qu'Alex Tse écrit une nouvelle version du script en conservant de nombreux éléments de celui de Hayter mais en replaçant l'action dans le contexte de la guerre froide et en ajoutant une intrigue sur la diminution des ressources d'énergie[17],[18]. Suivant la même approche que pour 300, Snyder n'opère que peu de changements par rapport au visuel de la B.D., qu'il utilise comme storyboard[19]. Après des négociations entre Paramount et Warner Bros., il est convenu que Paramount, qui a déjà dépensé 7 000 000 $ dans le projet, conserve les droits de distribution internationaux ainsi que 25 % sur la propriété du film[20].
Distribution des rôles
L'attribution des rôles a lieu au début de l'été 2007. Des six acteurs principaux, Jackie Earle Haley était le seul à avoir lu Watchmen et, enthousiaste à l'idée d'interpréter ce personnage, fait tout pour obtenir le rôle de Rorschach[21], pour lequel Daniel Craig[22], Simon Pegg[23] et Glen Hansard[24] ont aussi été envisagés. John Cusack est intéressé pour jouer le rôle du Hibou[25] et Joaquin Phoenix est approché avant l'implication de Zack Snyder dans le projet[26]. Snyder choisit Patrick Wilson après avoir vu Little Children, film dans lequel joue également Haley[21].
Keanu Reeves est pressenti pour le rôle du Dr Manhattan, et Jude Law et Tom Cruise pour celui d'Ozymandias mais ces idées sont abandonnées pour des raisons budgétaires[27],[28] et c'est finalement Billy Crudup qui prête sa voix et ses mouvements au Docteur Manhattan et Matthew Goode qui est retenu pour le rôle d'Ozymandias, pour lequel Snyder estime que l'acteur a le physique et la sophistication nécessaires[21]. Hilary Swank[26], puis Jessica Alba et Milla Jovovich sont envisagées pour le rôle du Spectre Soyeux mais Snyder pense qu'elles sont trop connues et leur préfère Malin Åkerman, une relative inconnue[28].
Pour interpréter le Comédien, les producteurs Lawrence Gordon et Lloyd Levin rencontrent tout d'abord Ron Perlman[29]. Snyder pense pour sa part à Thomas Jane[30] mais l'acteur décline l'offre car il est occupé par d'autres projets. C'est finalement Jeffrey Dean Morgan qui est engagé par Snyder, qui le trouve parfait pour le rôle. En lisant les comics, Morgan manque de refuser le rôle quand il voit que son personnage est tué dès le début, mais son agent le persuade de continuer sa lecture afin qu'il se rende compte de son importance dans les flashbacks[21]. Carla Gugino joue le rôle de Sally Jupiter, le premier Spectre soyeux, mais le nom de Sigourney Weaver avait également été avancé pour interpréter ce personnage[22].
Tournage
Le tournage se déroule à Vancouver du au [31]. Les scènes se déroulant sur Mars et en Antarctique sont filmées derrière un écran vert[32]. Les dessinateurs Adam Hughes et John Cassaday sont engagés pour travailler sur le design des costumes[33]. Des changements assez importants sont opérés pour le design des costumes du Hibou, du Spectre Soyeux et d'Ozymandias, Snyder tenant notamment à rendre le costume du premier plus effrayant et à intégrer des vêtements et des objets égyptiens chez le dernier[19]. Le chef décorateur Alex McDowell rend hommage à Docteur Folamour pour le design de la salle de réunion de Nixon et son état-major et à L'Homme qui venait d'ailleurs pour celui de l'appartement du Dr Manhattan[34].
Les effets spéciaux sont utilisés pour 1 100 prises de vues et un quart des effets fait appel à l'infographie[35]. Pour créer les taches d'encre bougeant sous le masque de Rorschach, des marqueurs de capture de mouvement ont été placés dessus afin que les animateurs puissent y ajouter des formes changeantes[36]. Le corps du Dr Manhattan est modelé sur celui du mannequin Greg Plitt, sur lequel est placée la tête de Billy Crudup numérisée en 3D[37]. Dix sociétés différentes participent à la création des effets spéciaux[38].
Bande originale
- Tyler Bates commence à travailler sur la bande originale du film en en prenant comme inspirations celles du Sixième Sens, de Blade Runner et de Police fédérale Los Angeles[39]. Les parties les plus orchestrales de la musique sont interprétées par l'ensemble Hollywood Studio Symphony[40]. Le principal défi que Bates doit relever est d'assurer une transition musicale efficace entre les différentes chansons célèbres qui sont également utilisées dans la bande originale[41].
- Une version rallongée de The Times They Are a-Changin' de Bob Dylan est utilisée pour le générique de début, alors que le groupe My Chemical Romance reprend une autre chanson de Dylan, Desolation Row, pour celui de fin.
- La musique du film reprend aussi, pour les scènes sur les origines du Dr Manhattan, deux morceaux composés par Philip Glass pour le film Koyaanisqatsi (1982)[42].
- Deux albums différents, Watchmen: Music from the Motion Picture (pour les chansons) et Watchmen: Original Motion Picture Score (pour la musique originale), sortent le chez Reprise Records et Warner Bros. Records.
- Certaines chansons que l'on peut entendre dans le film, 99 Luftballons de Nena et une version muzak de Everybody Wants to Rule the World de Tears for Fears, ne figurent pas sur le premier album.
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Accueil
Box-office
Le film, malgré un bon démarrage aux États-Unis où il a rapporté près de la moitié de ses recettes totales le premier week-end, a connu un succès commercial assez limité par rapport à son budget, rapportant 185 258 983 $ au box-office mondial, dont 107 509 799 $ aux États-Unis et au Canada[1]. En Europe, il a dépassé le million d'entrées au Royaume-Uni (1 640 015) et a réalisé 754 785 entrées en France, 126 500 en Belgique, et 45 725 en Suisse[43].
Pays | Box-office | Pays | Box-office | Pays | Box-office |
---|---|---|---|---|---|
États-Unis | 107 509 799 $ | Mexique | 2 295 796 $ | Hong Kong | 781 728 $ |
Royaume-Uni | 13 610 059 $ | Brésil | 1 987 525 $ | Malaisie | 772 763 $ |
Australie | 6 152 116 $ | Pays-Bas | 1 524 786 $ | Finlande | 754 219 $ |
France | 5 869 005 $ | Belgique | 1 223 314 $ | Thaïlande | 750 406 $ |
Russie | 5 472 197 $ | Suède | 1 115 137 $ | Autriche | 736 009 $ |
Allemagne | 5 292 211 $ | Danemark | 1 036 664 $ | Singapour | 715 880 $ |
Espagne | 4 316 109 $ | Norvège | 936 115 $ | Taïwan | 648 733 $ |
Japon | 4 035 072 $ | Nouvelle-Zélande | 907 965 $ | Turquie | 617 618 $ |
Italie | 3 610 479 $ | Philippines | 850 163 $ | Suisse | 605 706 $ |
Corée du Sud | 3 053 729 $ | Grèce | 839 672 $ | Venezuela | 540 329 $ |
Accueil critique
Le film a reçu des critiques très diverses, divisant totalement la profession et recueillant 65 % de critiques favorables, avec un score moyen de 6,3⁄10 et sur la base de 294 critiques collectées, sur le site Rotten Tomatoes[45]. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 56⁄100, sur la base de 39 critiques collectées[46]. Analysant cette division, Geoff Boucher, du Los Angeles Times, estime que le film continuera à alimenter de nombreux débats pendant longtemps parmi la critique et le public, à l'instar de Fight Club, Eyes Wide Shut ou La Passion du Christ. Il trouve lui-même que le film est fidèle à la B.D. et comporte quelques grands moments (le générique du début, l'histoire du Dr Manhattan et, de façon générale, toutes les scènes avec Jackie Earle Haley) mais qu'il est trop long et trop ambitieux. Il conclut en écrivant que c'est « le divertissement le plus audacieux jamais réalisé »[47].
Parmi les critiques positives, Kyle Smith, du New York Post, lui donne la note maximale, estimant que c'est un film « cérébral et scintillant », sombre et vivifiant à la fois et « encore plus sérieux et politique que The Dark Knight »[48]. Roger Ebert, du Chicago Sun-Times, évoque « une expérience puissante » et un « film viscéralement irrésistible » qui est assez riche « pour être vu plus d'une fois »[49]. Mick LaSalle, du San Francisco Chronicle, estime que le film atteint « la sophistication psychologique que The Dark Knight visait » et loue l'inventivité de la mise en scène et la performance des acteurs[50]. Pour Richard Corliss, de Time, le film est « à la fois admirable et entravé par sa fidélité à l'œuvre originale » et comporte « quelques moments de grandeur »[51]. Et Ian Nathan, d'Empire, évoque « une adaptation élégante, stylisée et convenable »[52].
Du côté des critiques négatives, Claudia Puig, de USA Today, estime que le film commence très bien mais devient par la suite « pesant, compliqué » et « prétentieux »[53]. Pour Justin Chang, de Variety, c'est une adaptation fidèle mais surpassée par l'œuvre originale, et où même les scènes reprenant l'original à l'identique « paraissent désinvoltes et tronquées »[54]. Philip Kennicott, du Washington Post, évoque un film « trop long et ennuyeux » et des dialogues faibles[55]. Pour Devin Gordon, de Newsweek, le problème du film est d'être trop fidèle à la B.D., devenant ainsi « confus et sans identité propre » [56]. Et Anthony Oliver Scott, du New York Times, estime que le film contient « quelques moments de grâce » mais que sa violence cache « un nihilisme superficiel derrière sa prétention intellectuelle »[57].
En France, il a été accueilli plus favorablement et obtient une moyenne de 3,7 étoiles sur 5 pour les critiques de la presse sur le site Allociné[58]. Pour Christophe Beney, des Cahiers du cinéma, le film, « à contre-courant du temps », extrait « miraculeusement du chaos une forme unique par sa beauté, vouée à rester »[59]. Stéphanie Belpêche, du Journal du dimanche, loue le « charisme des acteurs principaux » ainsi que « l'incroyable fluidité de la narration », l'« humour très noir » et la « bande originale perpétuellement en décalage ». Yann Lebecque, de L'Écran fantastique, évoque un film « à la fois intelligent, flamboyant, drôle, émouvant et d'une beauté rare ». Cédric Delelée, de Mad Movies, estime que Snyder « livre un spectacle imparfait mais captivant, qui n'appartient qu'a lui ». Michel Valentin, du Parisien, évoque « un vrai rouleau compresseur de deux heures quarante, à couper le souffle du début à la fin »[58]. Pour Éric Libiot, de L'Express, Watchmen montre « la face sombre de l'Amérique » et est « très ambitieux, souvent passionnant, formellement impressionnant » mais « un peu long »[60].
Plus mitigé, Adrien Gombeaud, de Positif, estime que ce « film foisonnant… suit presque case à case l'histoire originale » et « laisse le spectateur ballonné » mais « s'élève malgré tout au-dessus [des] autres blockbusters » car on y retrouve « l'ambition démesurée, l'ironie et la radicalité du livre »[61]. Les rares critiques négatives viennent de Vincent Ostria, de L'Humanité, qui trouve que « malgré ses audaces narratives, Watchmen déploie un type de quincaillerie, […] rendu obsolète » ; et de la rédaction du Nouvel Observateur, pour qui l'œuvre « malgré quelques moments inspirés, se regarde comme la mégabande-annonce d'un film qui reste à faire »[58].
En Belgique, Didier Stiers, du Soir, estime que le film est impressionnant, que Snyder « restitue parfaitement certaines des séquences les plus captivantes de la BD d’origine », et souligne « la géniale prestation de Jackie Earle Haley alias Rorschach ». Il regrette seulement que le réalisateur « ait ici et là privilégié le détail visuel aux dépens d’un poil plus de contenu »[62].
Distinctions
Sauf mention contraire, cette liste provient d'informations de l'Internet Movie Database[63].
Récompenses
Année | Cérémonie ou récompense | Prix | Lauréat(es) |
---|---|---|---|
2010 | |||
Saturn Awards | Meilleur film fantastique | ||
Meilleurs costumes | Michael Wilkinson | ||
Meilleure édition spéciale DVD | Ultimate Cut |
Nominations
Année | Cérémonie ou récompense | Prix | Nommé(es) |
---|---|---|---|
2010 | |||
Saturn Awards | Meilleure réalisation | Zack Snyder | |
Meilleur scénario | David Hayter et Alex Tse | ||
Meilleure actrice dans un second rôle | Malin Åkerman | ||
Meilleurs effets spéciaux | John Des Jardin, Peter G. Travers, Joel Whist et Jessica Norman | ||
Meilleurs décors | Alex McDowell | ||
VES Award | Meilleure animation de personnage | Aaron Campbell, Kevin Hudson, Victor Schultz et Keith W. Smith pour l'animation du Dr Manhattan | |
Golden Reel Award | Meilleurs effets sonores | ||
OFCS Award | Meilleur acteur dans un second rôle | Jackie Earle Haley |
Analyse
Selon Christophe Beney, des Cahiers du cinéma, les héros masqués se caractérisent avant tout par leur « entêtement à résister à l'écoulement naturel des choses, à refuser le vieillissement ». Les corps changent mais le masque reste inaltéré, « parade concrète aux effets du temps », symbolisant leur obsession de « l'idée de durer ». Cela s'applique aussi à Richard Nixon, rangé par Beney du côté des super-vilains, dont la prothèse faciale équivaut à un masque et qui est également obsédé par la longévité, en étant à son 5e mandat présidentiel. L'existence même des Watchmen « est motivée par la seule volonté de faire perdurer un héritage », celui laissé par leurs prédécesseurs qui disparaissent un par un pendant un générique rythmé à dessein par la chanson The Times They Are a-Changin' (« les temps sont en train de changer » en français). C'est néanmoins le docteur Manhattan, ce « fils d'horloger transformé en Dieu pour avoir entrevu l'arrêt du temps », qui demeure l'exemple le plus efficient du refus de laisser le temps avoir une prise sur lui[59].
Autour du film
Références dans le film
- Au début, lorsque l'assassin arrive chez le Comédien, celui-ci lui lance sa tasse au visage et elle se fracasse sur la porte. On voit alors que le Comédien a la chambre 3001, une référence assez claire au film 300 réalisé par Zack Snyder. De plus, la combinaison de la mallette du psychiatre Malcolm Long, qui étudie le cas de Rorschach, est également « 300 ».
- Le premier plan de l'introduction du film montre le premier Hibou terrassant le criminel qui aurait dû tuer les parents de Bruce Wayne. On peut en effet remarquer monsieur et madame Wayne (portant son collier de perles) au fond de la scène, le tableau indiquant Gotham, les affiches de Batman et le titre de l'opéra Die Fledermaus signifiant la chauve-souris. Le premier Hibou a donc empêché l’existence de Batman.
- La chevauchée des Walkyries, que l'on entend alors que le Dr Manhattan se bat au Viêt Nam, renvoie à Apocalypse Now.
- Lors de l'agression de Hollis Mason dans sa maison par le gang, on peut apercevoir un exemplaire du comic original Watchmen dans sa bibliothèque.
- Clin d'œil au jour de la capitulation du Japon aux États-Unis, surnommé le V-J Day, ou Victory over Japan Day, une photographie d'Alfred Eisenstaedt représentant un marin embrassant fougueusement une infirmière le : V–J Day in Times Square.
- La salle d'opérations souterraine dans laquelle se réunissent le Président Nixon et son État-major est quasiment identique au Centre opérationnel d'urgence de la présidence (Presidential Emergency Operations Center) imaginé par Stanley Kubrick dans Docteur Folamour.
- On peut entendre la phrase attribuée à Neil Armstrong sur la Lune, « Bonne chance, Monsieur Gorsky », lors du générique d'ouverture du film.
- On peut voir une séquence de la publicité 1984 d'Apple sur un des écrans de la base d'Ozymandias en Antarctique, alors qu'une scène de Mad Max 2 tourne en boucle sur un autre écran.
- Lors de la dernière scène où les héros apparaissent, la télévision affiche le générique de la série télévisée Au-delà du réel.
- Quand Rorschach et le Hibou II fouillent dans les bureaux de Pyramid Transnational, on peut voir à côté du buste de Néfertiti, la palette de Narmer, artéfact archéologique dont les inscriptions hiéroglyphiques relatent l'unification de la Haute et de la Basse-Égypte par le pharaon Narmer. Ce projet historique est à rapprocher de celui d'Ozymandias de réconcilier les États-Unis et l'Union soviétique.
- La scène de l'assassinat de John F. Kennedy par le Comédien reproduit le véritable film amateur de la fusillade de Dallas connu sous le nom de Film Zapruder. On peut voir au premier plan Abraham Zapruder filmant la limousine présidentielle.
- La scène où une femme s'approche de soldats une fleur à la main est une référence au Flower Power, mode d'action pacifiste illustré par des photographies célèbres de la marche du dite « Manifestation du Pentagone » : photo par Marc Riboud de la jeune Jan Rose Kasmir face à des soldats et photo par Bernie Boston d'un jeune homme déposant une fleur dans le canon d'un fusil.
- Le graffiti « Who watches the watchmen ? » vu à plusieurs reprises dans le film fait référence à la locution latine Quis custodiet ipsos custodes? attribuée au poète romain Juvénal.
- La séquence montrant le départ à la retraite de Sally Jupiter s'ajoute à la longue liste des parodies de la peinture de Léonard de Vinci, La Cène.
- Le nom du groupe Minutemen fait référence aux minutemen, membres de la milice des Treize colonies lors de la guerre d'indépendance des États-Unis.
- L'horloge de la fin du monde existe réellement, elle a été créée au début de la guerre froide en 1947 à l'université de Chicago.
- Au début du film, on peut voir un B-29, baptisé Miss Jupiter, parodiant Enola Gay, l'avion qui a largué la première bombe atomique sur Hiroshima.
- Lors du générique d'ouverture, Ozymandias, devant le Studio 54 de New York, se retourne saluer Mick Jagger et David Bowie en Ziggy Stardust sous les yeux des Village People.
- Dans l'uchronie du film, une étoile supplémentaire sur le drapeau des États-Unis symbolise le Viêt Nam en tant que 51e État. En 2015, c'est le territoire non-incorporé de Porto Rico qui apparaît le candidat le plus probable à ce statut[64].
- Andy Warhol, en compagnie de Truman Capote, apparaît au début du film présentant sa sérigraphie du Hibou II, parodie du tableau Marilyn Monroe de 1967.
- Le Comédien fait allusion à l'assassinat de deux journalistes : Woodward et Bernstein. Dans cette réécriture de l'Histoire, le scandale du Watergate n'a donc jamais éclaté et Nixon n'a pas eu à démissionner.
- Ozymandias développe une technologie à base de tachyons pour cacher le futur au docteur Manhattan. Ces particules hypothétiques sont régulièrement mentionnées dans les œuvres de science-fiction.
- Dans le film, l'indicateur DEFCON atteint son niveau 1, le plus élevé dans l'échelle des alertes des forces militaires américaines.
- Quand le docteur Manhattan et Spectre Soyeux survolent la surface de Mars, le relief dessine une forme rappelant le visage de Mars. De même, le cratère en forme de smiley ☺ existe bel et bien, il est surnommé Happy Face crater par les Anglos-saxons.
Conflit légal
Le , 20th Century Fox engage des poursuites judiciaires contre Warner Bros. et cherche à bloquer la sortie du film, la compagnie estimant qu'elle détient toujours ses droits de distribution. Warner réplique en argumentant que Fox a échoué de façon répétée à faire exercer ses droits alors que Fox fait valoir que le contrat signé en 1991 avec Lawrence Gordon leur donnait une option sur la distribution du film et ses suites éventuelles et que Gordon n'avait pas tous les droits jusqu'à ce que la somme dépensée par Fox dans le développement du projet, estimée à 1 000 000 $, soit remboursée[20]. Au mois d'août 2008, un juge de Los Angeles confirme que 20th Century Fox détient une partie des droits de l'adaptation cinématographique de Watchmen et déboute Warner Bros. de sa demande de fin de non-recevoir[20]. Au début de l'année 2009, les deux studios finissent par trouver un accord selon lequel Warner obtient les droits pour la sortie cinéma en échange d'indemnités estimées à 10 000 000 $. Fox reçoit également 8,5 % des recettes réalisées par le film et par d'éventuelles suites ou spin-off[65].
Sortie vidéo
Watchmen est sorti en DVD et en disque Blu-ray le en région 1[66] et le en région 2[67]. Une version Director’s cut, comportant plus de scènes (pour un total de 186 minutes) pour approfondir l'histoire, est sortie uniquement en région 1[68], de même qu'une version Ultimate cut, en cinq DVD, qui ajoute au film tout ce qui concerne la B.D. Les Contes du vaisseau noir, lu par un personnage du film et qu'on voit sous forme de film d'animation, ainsi qu'environ trois heures de bonus[69]. Une édition collector en deux DVD, qui comporte plusieurs bonus et documentaires mais conserve la version cinéma du film, est sortie en région 2[67]. À la fin de l'année 2009, les ventes DVD avaient déjà rapporté 52 779 105 $, et ce uniquement aux États-Unis[70].
La version ultimate cut sort le , édité par Paramount. L'édition comprend un boitier SteelBook, un Blu-ray 4K Ultra HD et un Blu-ray du film en version ultimate cut (director's cut + Les Contes du Vaisseau Noir) d'une durée de 236 minutes, un Blu-ray de bonus, un sticker Bloody Smiley et 6 cartes-portrait des Watchmen. Les scènes rajoutées ont été doublées par les comédiens du film dix ans après sa sortie, à l'exception de Gérard Rinaldi, décédé, et remplacé par Hervé Jolly sur le premier Hibou. Celui-ci a d'ailleurs redoublé tout le film afin de faciliter la transition avec les nouvelles scènes.
Adaptation en jeu vidéo
Watchmen: The End Is Nigh, un jeu vidéo disponible tout d'abord en téléchargement sur Steam, le PlayStation Network et sur le Xbox Live, sert de prélude au film tout en respectant l'ordre chronologique du comic. C'est un beat them all en deux parties dans lequel le joueur incarne Rorschach ou le deuxième Hibou. Un mode coopération permet de jouer à deux en écran séparé.
Notes et références
Notes
- Le R signifie que les mineurs (17 ans ou moins) doivent être accompagnés pour pouvoir assister à la projection du film.
- En France, le film est interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en salles.
- Au Québec, la projection du film est déconseillée aux mineurs de moins de 13 ans.
Références
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Voir aussi
Bibliographie
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Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) BFI National Archive
- (en) Internet Movie Database
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative à plusieurs disciplines :
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