Annexe:Nombres en tsolyáni
Outre les préfixes quantificateurs, les nombres tsolyánis se retrouvent comme noms et adjectifs indépendants. L’unité (prú) reste toujours singulière, et peut prendre le suffixe noble (prúkoi) ou ignoble (prúkh). Les autres nombres sont ignobles (singuliers) lorsqu’ils désignent un tout, une totalité (par ex. gabí-kh, « les six »), qu’elle soit noble ou ignoble, et pluriels autrement (par ex. gabíyal, « six [d’un plus grand nombre] ». Les adjectifs sont tous formés en -[i]n.
Racines
Il existe des racines pour les nombres de un à dix, les dizaines, cent, mille, dix mille, million, et zéro. Les autres nombres sont composés à partir de ces racines. Les préfixes des racines des dizaines (de 10 à 90) sont additifs, les préfixes des autres racines (100, 1000, etc.) sont multiplicatifs. Ainsi, l’adjectif numéral gabìtlén, « seize », est composé de gabì-, « six », et tlé, « dix » ; gabìbílun, « trente-six », composé de bílu, « trente » ; mrìmriktán, « quatre cents », composé de mrì-, « quatre », et mriktá, « cent » ; gabìtauknélin, « six mille », composé de tauknél, « mille », et ainsi de suite. Un nombre comme 6436 s’écrira gabìbílun mrìmriktán gabìtauknélin (« trente-six, quatre-cents et six-mille ») ou encore, plus fréquemment, gabìbílun mrìlatsàmriktán (« trente-six et soixante-quatre-cents ») —le regroupement naturel des décimales se fait par centaines plutôt que par milliers (par ex. « 1 23 45 67 89 » plutôt que « 123 456 789 »). On remarquera que prútlen « neuf » et prùtlén « onze » sont homographes en écriture engsvanyálie.
Énumérations, répétitions, cardinaux et ordinaux
Une énumération s’obtient en répétant l’adjectif au complet : prún prún, « un à la fois », gán gán, « deux à la fois ». La répétition de la racine désigne un regroupement : prùprún, « un par un », gàgán, « deux par deux ». Il existe un préfixe quantificateur pour « chaque, chacun » : hlònu-.
Il n’y a pas de distinction entre adjectifs ordinaux et cardinaux, sauf que les noms qui accompagnent les ordinaux sont singuliers et que ceux qui accompagnent les cardinaux sont pluriels. Par exemple, gabí-n básrimkoi, « le sixième homme », gabí-n básrimyal, « six hommes ». La seule exception est la racine parshél, « premier », qui se distingue de l’unité prú.
Fractions
Pour les fractions, il existe des racines pour la demie (eshá), le quart (náru), et les trois-quarts (fáishu) ; les autres sont formées à l’aide du préfixe dlen- (par ex. dlentlón, « cinquième »). Le nombre du nom accompagnateur permet de distinguer la fraction d’une unité (singulier) de celle d’une pluralité (pluriel). Par exemple, eshán míli-kh, « la moitié de la pierre », eshán míliyal, « la moitié des pierres ».
Voir aussi
Références
M. A. R. Barker, The Tsolyáni Language, Adventure Games, St. Paul (MN), 1981, 2e édition en deux tomes