Hellequin
Ancien français
Étymologie
- Étymologie débattue[1] :
- (1127-36) De l’anglo-normand ; Orderic Vital, moine de Saint-Evroult désigne le cortège sauvage par familia Herlechini — (Flasdieck, op. cit., p. 253) ; (1175) Pierre de Blois, chancelier de l’archevêque de Canterbury fustige dans Ad Sacellos Aulicos regis Anglorum les courtisans de Henry II, les qualifiant de martyres saeculi, mundi professores, discipuli curiae, milites Herlewini ; (Cca 1192) Gautier Map, familier du même roi compare, dans De nugis curialium, les courtisans à la suite de Herla rex antiquissimorum Britonum (ibid.). D’après Flasdieck[2], ce Herla rex représente un vieil anglais *Her(e)la cyning (moyen anglais *Herle king), auquel correspond le vieux haut allemand Herilo (nom d’un roi) qui remonte à *χarila(n) (« chef de l’armée », également appellation du dieu Wodan) à rapprocher du peuple germain des Harii cité par Tacite et des Heruli.
- Au contraire, M. Delbouille[3] suggère que le choix du nom de Herla, peut-être création individuelle et arbitraire, a pu être déterminé par l’existence de la famille de mots à radical *herl- impliquant les notions de « tapage » et de « vagabondage » (→ voir harele, herle, herlier et herlir « tumulte », « faire du tapage », mots apparentés à haro et hara (« par ici »).
- D. Bugeanu[4] le rapproche de l’allemand Karl désignant un vieux balourd, hypothèse encore insuffisamment fondée.
- D’origine germanique Elfen Koenig (« roi des elfes ») ou Erlen Kœnig (« roi des aulnes »)[5], voir Erlkönig (« roi des aulnes ») en allemand.
Nom commun
Hellequin \Prononciation ?\ masculin
Dérivés dans d’autres langues
- Français : Arlequin
- Italien : Arlecchino
Références
- « arlequin », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- Flasdieck (H. M.). Harlekin. Germanischer Mythos in rom. Wandlung. Anglia. 1937, t. 61, pp. 225-340. − Flasdieck (H. M.). Harlekin. Sprachkunde. 1938, no3, pp. 2-5.
- — (Bulletin de la Société de langue et de littérature wallonnes, t. 69, pp. 123-131)
- Bugeanu (D.), Étymol. fr. R. roum. de ling. 1971, t. 16, pp. 53-62.
- — (Antoine Frédéric Ozanam, Dante et la philosophie catholique au treizième siècle)
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 → consulter cet ouvrage
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