entamer
Français
Étymologie
- (XIe siècle) Du latin intaminare (« souiller, profaner »)[1] ; voir contaminer. Certains étymologistes[2] penchent pour un étymon gaulois et le rapprochent du breton tamm (« morceau »), tennañ (« retirer, extraire »).
Verbe
entamer \ɑ̃.ta.me\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Inciser superficiellement.
- Sur l’établi du charpentier, un pied de chaise en réparation gisait à côté du ciseau qui ne l'avait qu'entamé. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Entamer la peau.
- Entamer la chair.
- Le coup lui entama l’os.
- On entame l’écorce de certains arbres pour en tirer de la gomme.
- Porter atteinte.
- Il y a entre le ritualisme occidental et le mysticisme oriental une différence d'essence, une incompatibilité radicale que vingt siècles d'échanges et de compénétrations n’ont pas entamée. — (Jacques-Henry Bauchy, Histoire de la Forêt d'Orléans, 1985)
- Entamer la réputation de quelqu’un.
- (Militaire) Commencer à le rompre, en parlant d'un corps de troupes.
- Dès que la cavalerie eut entamé la première ligne, tout le reste prit la fuite.
- Diminuer une chose en en retranchant une petite partie.
- Entamer un pain, un melon, un pâté.
- Il est parti après avoir à peine entamé son repas.
- Entamer une pièce de drap.
- Entamer un sac de bonbons.
- Il a entamé son patrimoine.
- Empiéter, entreprendre sur les droits de quelqu’un, sur sa charge ; l’amener à faire quelque chose contre sa résolution.
- Prenez bien garde qu’on ne vous entame.
- Il a une volonté des plus fermes, et il est difficile de l’entamer.
- C’est un homme perdu, s’il se laisse entamer.
- C’est un homme qui se laissera facilement entamer.
- Parvenir à connaître ses vues cachées, ses sentiments secrets, en parlant d’une personne.
- C’est un homme impénétrable, on ne sait par où l’entamer.
- Prendre quelque avantage dans une discussion, en parlant d’une personne.
- C’est un rude logicien, qu’il n’est pas facile d’entamer.
- (Figuré) Commencer, engager.
- Chacun tenant à rester sur la défensive, le silence se prolongeait quand le Carcan, pour rompre cette gêne, trouva un moyen terme et entama l’éloge du vin qui restait dans son verre. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Moi qui connais bien Hélène, je n'ai gère été étonné de la voir entamer une idylle avec un homme jeune, de vingt ans son cadet. Elle est ce qu'on appelle aujourd'hui une cougar. Elle a toujours été une croqueuse d'hommes, rien de neuf donc. — (François Robin, Landerneau revivra : Une ville en campagne, L'Harmattan, 2013, page 210)
- Le pauvre roi Charles VI passait, assure-t-on, des journées entières à entamer de parties de Bataille avec sa favorite, la « petite reine » Odette de Champdivers. — (Frans Gerver, Le guide Marabout de Tous les Jeux de Cartes, Verviers : Gérard & C°, 1966, page 49)
Traductions
Prononciation
- France : écouter « entamer [ɑ̃.ta.me] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « entamer »
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (entamer)
- « entamer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- « entamer », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
Ancien français
Étymologie
- Voir entamer ci-dessus.
Verbe
entamer \Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)
- Entamer, inciser.
- Jà par cop d'arme [le haume] ne sera entanpnez. — (Roncevaux, XIIe s.)
- Li fromaches fu auques mox [un peu mou],
Et Tiercelins i fiert grans cox [coups]
De son bec, si que il l'entame. — (Roman de Renart, XIIIe s.)
Synonymes
- atamer
Dérivés
Dérivés dans d’autres langues
- Français : entamer
Références
- « entamer », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.