Cet article a été coécrit par Travis Page. Travis Page est chef de produit de Cinebody, un éditeur de logiciels de contenu vidéo orienté vers l'utilisateur établi à Denver, Colorado, qui permet aux entreprises de créer instantanément du contenu vidéo authentique et captivant pour tout le monde. Il est titulaire d’une licence en finance délivrée par l’université du Colorado, Denver.
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Les films d'horreur éveillent nos craintes les plus profondes. Ils nous font souvent peur sans raison et peuvent créer une forte dépendance, un peu comme les cigarettes. Le succès de ces films trouve son origine dans la peur des choses inconnues et le suspense qui tient le spectateur en haleine. Heureusement, vous aurez la possibilité de faire un film d'horreur palpitant, indépendamment du budget alloué, à condition de tenir compte des règles de base applicables à ce genre cinématographique.
Étapes
Partie 1
Partie 1 sur 3:La préparation du tournage (la préproduction)
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1Trouvez une idée à propos d'un monstre. Ce personnage sera le principal moteur de votre film. Il créera l'épouvante, l'intrigue et les autres ingrédients d'un bon film d'horreur et si votre personnage est terne, votre film le sera aussi. Bien sûr, le méchant ne doit pas obligatoirement être une personne, mais il faut qu'il soit effrayant. Souvent, il s'agit d'une incarnation du diable. Par exemple, les mutants du film « La colline a des yeux » ne sont pas vraiment originaux, mais le paysage radioactif de sud-ouest du pays des années cinquante les a rendus inoubliables. Jason le personnage principal de « Vendredi 13 » est un tueur en série, mais son masque de joueur de hockey ne doit pas vous tromper.
- Généralement, les méchants symbolisent les craintes du monde réel. Pendant les années 90, les vampires exprimaient les horreurs des maladies sexuellement transmissibles (VIH/SIDA). Dans le film sud-coréen « L'hôte », un poisson-monstre est un prétexte pour critiquer l'économie du pays [1] , etc.
- De nombreux films ont eu du succès grâce à leurs bandes de méchants, incarnés par des monstres, des zombies, des oiseaux, des créatures invisibles ou des fantômes dans des maisons hantées. Pour en être convaincu, regardez des films comme « La cabane dans les bois » ou « V/H/S ».
- Un film d'horreur peut être excellent pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le méchant personnage. Cependant, vous avez besoin de ce personnage pour réussir votre film.
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2Comprenez l'intrigue des films d'horreur. Cette compréhension est nécessaire pour écrire un bon scénario. Généralement, les films d'horreur sont remarquables en raison de leurs méchantes créatures, leurs décors et parfois leurs personnages principaux. Les scénarios de ces films ne sont pas particulièrement originaux. Vous devrez être soulagé, étant donné que cela vous facilitera la tâche. Bien sûr, si vous allez faire un film d'horreur, vous pourrez vous écarter de la structure qui sera décrite ci-après, mais vous constaterez que 99 % de ces films s'y conforment presque entièrement, même lorsqu'ils semblent être différents [2] .
- Le début. Commencez par un évènement effrayant. Habituellement, c'est l'occasion de montrer la première victime du méchant. Il peut s'agir d'un meurtre ou d'un évènement qui oriente l'action du film et montre le style du monstre. Par exemple dans « Scream » (Frissons), deux personnages du film, Drew Barrymore et son ami sont assassinés [3] .
- Le décor. Qui sont vos personnages principaux ? Comment sont-ils ? Pourquoi se trouvent-ils dans ce décor effrayant ? Pour bien comprendre cette notion, pensez à des adolescents qui se dirigent vers une cabane ou une famille qui emménage dans une maison ancienne et effrayante. Ces éléments forment 10 à 15 % de votre film.
- L'avertissement. Il s'agit des premiers indices qui annoncent l'émergence d'une situation dangereuse. Quelqu'un pourrait disparaitre, le mobilier peut se déplacer de lui-même ou l'un des acteurs réveille un vieux démon. Cependant, la plupart des protagonistes ignorent ces signes ou ne les remarquent pas. Ainsi, vous arrivez approximativement au tiers de votre scénario.
- Le point de non-retour. À la suite d'un évènement soudain, les personnages s'aperçoivent qu'ils se trouvent dans une situation sinistre. Il s'agit généralement de la première scène de mort ou d'épouvante, lorsque le méchant apparait à tout le monde. Habituellement, cette scène se produit à la moitié du film. Les personnages décident soit de s'enfuir ou de se défendre.
- La défaite retentissante. Le nombre de victimes augmente et le méchant contrôle la situation. Il est en train de gagner la bataille et peut-être seul l'un des protagonistes sera encore capable de lui tenir tête. Souvent, les autres personnages du film croient qu'ils ont gagné, mais le diable revient à la charge avec plus de force. En ce point, vous êtes à 75 % de votre histoire.
- Le point culminant. Les personnages principaux font un dernier effort pour se sauver, soit en s'enfuyant ou en gagnant la bataille. L'histoire devrait passer par un point culminant qui correspond à la scène la plus effrayante et la plus palpitante du combat [4] .
- La conclusion. Le plus souvent, il y a au moins un survivant qui réussit à vaincre le monstre. Apparemment, c'est le déroulement normal du scénario d'un film d'épouvante... en attendant le prochain épisode.
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3Trouvez un site accessible et effrayant pour tourner le filmer. La plupart des films d'horreur se déroulent dans un très petit nombre d'endroits, parce qu'il faut permettre au public de s'habituer au décor avant de l'effrayer. Ce nombre réduit de lieux favorise aussi un sentiment de claustrophobie. De plus, il facilite le tournage du film. Trouvez votre site et munissez-vous d'un caméscope pour prendre quelques vidéos en cours de journée et pendant la nuit. Assurez-vous de pouvoir tourner votre film correctement.
- Les endroits propices comprennent les forêts surtout la nuit, les cabanes, les constructions en bois et les maisons abandonnées. Si vous cherchez à être original, vous pouvez opter pour une ambiance et un décor différent.
- Avant le tournage, vérifiez qu'il est possible de filmer dans l'endroit en question. Pour réaliser un film, il faut beaucoup d'efforts et de temps. Vous aurez aussi besoin d'un site tranquille dans lequel vous travaillerez pendant une semaine ou deux, si vous tournez un long métrage. Si vous disposez d'un budget réduit, vous pouvez demandez à quelqu'un de votre entourage si vous pouvez vous servir de son habitat comme lieu de tournage.
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4Choisissez la distribution du film. Vos acteurs n'ont pas besoin d'être expérimentés, mais ils doivent se tenir prêts à fournir l'effort nécessaire pour réaliser le film. Assurez-vous qu'ils sont désireux et capables d'appliquer les ordres du directeur de production. Les films d'horreur ne nécessitent pas vraiment d'acteurs célèbres. Par conséquent, essayez d'avoir des artistes avec qui vous travaillerez agréablement et qui ont suffisamment de souffle pour hurler à pleins poumons.
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5Rassemblez votre équipement. Le tournage d'un film d'horreur nécessite de nombreux accessoires, des caméras, des microphones, des projecteurs et des moyens pour réaliser des effets spéciaux. Heureusement, vous pourrez produire un film, même si votre budget est modeste. Par exemple, des films comme « Activités paranormales » ou « Le projet Blair Witch » ont été réalisés avec des caméras et des microphones dont le prix était réduit. Malgré cela, les réalisateurs ont pu obtenir des effets de bonne qualité et produire des films d'épouvante remarquables.
- Les caméras. Pour la plupart des films, vous aurez besoin d'au moins deux caméras, mais il est préférable d'en avoir trois. Cependant, les moyens techniques modernes permettent de tourner un film à l'aide d'un simple iPhone 6 ou un ensemble de webcams. Pour produire un film d'une qualité professionnelle, il est nécessaire de disposer de caméras qui permettent d'obtenir le même format d'images, par exemple 1080i, sinon la qualité de l'image changera en fonction des coupures.
- Les microphones. Si votre budget est limité, investissez plutôt dans un bon équipement d'enregistrement du son, car le public remarquera plus rapidement un son défectueux qu'une image médiocre. Vous pouvez vous contenter d'utiliser les microphones intégrés à la caméra. Cependant, il serait intéressant d'améliorer immédiatement la qualité de votre film en faisant l'acquisition d'un microphone de reportage ou d'un appareil enregistreur Tascam [5] .
- L'éclairage. Vous pourrez employer entre cinq et dix dispositifs d'éclairage munis d'attaches et de rallonges, comme dans les films indiens. Toutefois, il est préférable d'acheter trois ou cinq jeux d'éclairage professionnels. Vous pourrez aussi vous servir d'ampoules et de peintures résistantes à la chaleur pour colorer les ampoules. Ces éléments sont disponibles chez les fournisseurs de matériel domestique [6] .
- Les accessoires indispensables. Vous aurez besoin notamment du matériel suivant : des cartes mémoire, un lecteur pour l'enregistrement de vos travaux, des réflecteurs lumineux, des trépieds, du ruban noir pour couvrir ou fixer les fils, des rallonges et un logiciel d'édition vidéo. Bien sûr, vous aurez également besoin de fabriquer du faux sang [7] .
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Partie 2
Partie 2 sur 3:Le tournage du film
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1Sachez qu'un démon invisible est plus épouvantable que celui qu'on peut voir. L'imagination humaine formera presque toujours une image plus effrayante que celle que vous pouvez montrer à l'écran. Pourquoi ? Parce que chaque spectateur imaginera les images qui l'effraient le plus. C'est pourquoi au début de la majorité des films d'épouvante, vous n'aurez que des images fugaces du méchant qui rôde dans les environs. Le cinéaste peut vous révéler la suite d'un meurtre ou le moment qui précède la mort d'un personnage, en vous laissant le soin d'imaginer le reste vous-même. Généralement, la frayeur trouve son origine dans la peur de l'inconnu. Par conséquent, laissez le public dans le noir le plus longtemps possible.
- Pensez aux instants pendant lesquels vous avez eu peur dans l'obscurité. Un bruissement, un reflet de lumière, un visage dans l'encadrement d'une fenêtre sont des choses effrayantes parce que vous ignorez ce qu'elles cachent. Et l'inconnu fait toujours peur [8] .
- Laissez ce principe vous guider lors du tournage.
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2Dressez une liste de prises de vues pour chaque scène. Il s'agit d'une simple liste que vous devrez établir avant de commencer le tournage. Elle vous permettra de préciser tous les angles sous lesquels vous filmerez vos séquences quotidiennes. Ainsi, vous travaillerez efficacement et vous vérifierez que tous les détails pertinents seront pris en compte dans la version définitive de votre film. La méthode à suivre consiste à dessiner une scène donnée sous la forme d'une bande dessinée. Chaque case contiendra l'image que vous voulez filmer. Cette technique vous aidera beaucoup, même si vous n'utilisez que des dessins sous forme filaire.
- Indiquez tous les éléments nécessaires. Si le public doit voir un couteau sur la table, vérifiez que l'une des images mettra en évidence ce couteau.
- Un film est différent d'une pièce de théâtre, où le spectateur suit la représentation en temps réel. À l'aide de votre liste, vous saurez comment déplacer les caméras, obtenir des informations précises et ordonner les prises de vue. Par exemple, le méchant doit apparaitre à la fenêtre pendant un court instant. Au lieu de demander aux acteurs de se placer de manière à avoir la bonne disposition, puis de montrer le méchant, vous pouvez vous contenter de filmer ce dernier quand il arrive brusquement, puis faire les modifications nécessaires plus tard.
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3Passez tout en revue à l'avance. Vous devrez être le premier arrivé sur le plateau de tournage et le dernier à le quitter quotidiennement. Certaines choses n'iront pas comme prévu. Des acteurs tomberont malades, les conditions météorologiques seront défavorables et vous aurez probablement une multitude de décisions à prendre continuellement. Pensez à l'éclairage, la position des acteurs, les costumes, etc. En définitive, la seule façon de réussir une prise de vue, c'est de la préparer minutieusement avant de la tourner.
- Examinez votre liste de prises de vues et déterminez d'avance ce dont vous aurez besoin et ce que vous pouvez remettre à plus tard, si vous manquez de temps.
- Répétez avec les acteurs. Ceux-ci doivent connaitre parfaitement leur rôle avant le lancement des caméras.
- Examinez la position des caméras et l'éclairage. Aucun acteur ne voudra être dans les environs pendant que vous manipulez les projecteurs. Donc, réglez-les avant l'arrivée du personnel [9] .
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4Augmentez l'intensité de l'éclairage pendant les prises de vue. L'erreur fréquente des réalisateurs d'un film d'horreur est de croire que pour inspirer la peur, ils doivent utiliser un faible éclairage. Pourtant, un tel éclairage donnera toujours une séquence médiocre. Au lieu de cela, efforcez-vous d'avoir des vues caractérisées par un bon contraste, des ombres bien marquées et un éclairage suffisant. Vous aurez la possibilité d'obscurcir vos images pendant la postproduction. Donc, ne vous inquiétez pas si vos prises de vue sont très lumineuses.
- Les caméras ont besoin de lumière pour bien fonctionner. C'est pourquoi il est préférable d'obscurcir les images ultérieurement au lieu de tourner dans l'obscurité.
- Les films d'horreur sont célèbres pour leur éclairage exceptionnel. En d'autres termes, les sections très sombres alternent avec les zones bien éclairées, comme dans la première scène du film célèbre « La maison de l'horreur ».
- En employant de la lumière colorée, en particulier le vert, le rouge et le bleu, vous créerez une atmosphère sinistre pour vos scènes [10] .
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5Donnez aux acteurs des instructions pour le tournage des scènes importantes. Il s'agit des didascalies qui ne sont que des indications écrites portant sur le comportement des acteurs. Ensuite, vous pouvez fixer la position des caméras, l'éclairage et l'équipement sonore. La définition d'un déplacement précis vient en début d'instruction, ce qui permet au tournage de progresser en douceur une fois que tout le monde connait sa place. C'est aussi la décision la plus importante que vous prendrez en tant que directeur technique. Une didascalie peut contenir une instruction aussi simple que celle-ci : « installez-vous ici et là et parlez ». Elle peut aussi être complexe : « commencez près du réfrigérateur, dirigez-vous vers la cuisinière ouvrez la porte, puis ayez l'air surpris ».
- Rédigez des instructions aussi simples que possible pour la plupart des prises de vue. Choisissez des déplacements rectilignes, des entrées et des sorties simples et des postures pratiquement immobiles. N'oubliez pas qu'un film est différent d'une pièce de théâtre et les caméramans ne se limiteront pas à filmer une petite partie de la scène.
- Dans la mesure du possible, laissez la caméra faire le mouvement et non les acteurs. Un déplacement réduit de ceux-ci vous facilitera le réglage de l'éclairage, le tournage et le montage du film [11] .
- Les didascalies sont très importantes pour les scènes longues. Par exemple, s'il faut suivre un tueur à l'intérieur d'une maison, vous devez déterminer le chemin qu'il prendra, les accessoires du décor sur ce chemin et l'endroit où le tueur va s'arrêter. Vous devez ensuite vérifier que l'éclairage sera approprié pendant le déroulement de toute la scène.
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6Réalisez vos effets spéciaux soigneusement. Sachez que « les choses invisibles sont plus terrifiantes que celles que vous voyez ». Par conséquent, il est préférable d'adopter une approche minimaliste concernant la majorité de vos effets spéciaux. Il a été établi que l'imagination du spectateur crée une épouvante plus forte que celle qui résulte d'une scène soudaine sans effusion de sang [12] . D'autre part, si vous avez recours à des effets spéciaux à la Hollywood, vous briserez l'élan du film tout en vidant la scène de l'horreur qu'elle est supposée exprimer, si vos effets ne sont pas réussis. Cela dit, tâchez de mettre l'accent sur certains effets spéciaux.
- Le méchant. Lorsque vous révèlerez la nature de ce personnage, vous devrez le faire avec brio. Cela ne veut pas dire qu'il est nécessaire d'utiliser des artifices compliqués, comme il a été démontré dans les films « Mister Babadook » et « Vendredi 13 ». Il vous suffit de présenter un personnage épouvantable et de laisser l'imagination du spectateur faire le reste.
- Les accessoires essentiels. Pour trucider efficacement vos acteurs, vous pouvez acheter en ligne de fausses armes à feu. Les magasins d'antiquités et les boutiques de prêteurs sur gages sont des endroits fantastiques pour trouver de vieux accessoires, des éléments de décor et des costumes à un prix abordable.
- Le faux sang. C'est un élément indispensable des films d'horreur. Vous pourrez appliquer plusieurs recettes pour en fabriquer. Cependant, la meilleure technique consiste à utiliser du sirop de maïs et du colorant alimentaire.
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7Ne ratez aucune occasion pour faire une prise de vue d'ambiance. Il s'agit de sang sur les murs, d'acteurs nerveux, de toiles d'araignées dans les coins. Vous devrez prendre ces vues tant que le décor est en place. En effet, elles seront le ciment de votre film. Elles serviront à créer de l'ambiance et entretenir le suspense. Les cinéastes parlent de choix en réserve (B-Roll). Pendant les scènes intermédiaires, prenez des vues de chambres obscures et d'acteurs explorant le décor. Enregistrez aussi des effets spéciaux. Vous remettrez de l'ordre dans ces vues lors du montage du film.
- Vous devrez aussi revisiter les lieux du tournage sans les acteurs et prendre autant de vues que possible de la maison et du décor. Ces clichés vous aideront à introduire une scène, comme lorsqu'un personnage s'introduit dans une chambre pour la première fois. Le spectateur pourra ainsi « explorer » les lieux à travers le regard du personnage du film [13] .
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Partie 3
Partie 3 sur 3:Le montage d'un film d'horreur
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1Regardez tous les films d'horreur qui vous tombent sous la main et prenez des notes. Le montage commence à partir du moment où une longueur de pellicule se transforme en instants de frayeur. Le meilleur moyen d'apprendre consiste à observer les maitres de l'art. Pensez à noter la nature des évènements et aussi l'instant où ils se produisent. Quand les scènes d'horreur se présentent-elles ? Quel est l'intervalle de temps qui les sépare ? Quelle est la technique de montage employée pour accentuer l'horreur de ces scènes ?
- Vous remarquerez que dans la plupart des films d'horreur célèbres, comme « Shining, l'enfant lumière », « Aliens, le retour » et « L'exorciste », les moments de panique sont séparés par des intervalles de temps assez importants. Cette méthode permet de créer une tension croissante, qui devient presque insupportable. Ensuite, l'action aboutit à une scène d'horreur inimaginable.
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2Multipliez les scènes pour suggérer l'épouvante avant d'arriver au point culminant. Vous devrez anticiper pour faire peur au public. Généralement, cette peur s'estompe dès que le méchant apparait sur scène ou que l'évènement horrible se concrétise, sauf si la préparation a été efficace. Prenez votre temps pour montrer les déplacements des personnages dans des couloirs lugubres. Utilisez les plans d'ensemble où les prises de vue sont réalisées sous un angle constant, pour montrer un personnage approchant doucement de quelqu'un qui ne se doute de rien. Résistez à la tentation de passer immédiatement à la scène d'horreur, car la phase préparatoire contribuera à rendre cette scène plus horrible.
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3Créez de l'humour noir. En cours de montage, ce genre d'humour deviendra votre meilleur ami. Par exemple, le public peut savoir quelque chose que le personnage du film ignore. Le spectateur peut voir la silhouette de l'assassin, alors que le personnage ignore le danger qui le guette. Quand une telle situation se prolonge, la frayeur des spectateurs augmente, car ils réagissent et voudront aider le personnage en danger [14] .
- La scène finale du film « Le silence des agneaux » est presque insupportable. Des lunettes de vision nocturne nous apprennent que l'héroïne est traquée, et celle-ci ignore le danger de la situation. C'est le meilleur exemple.
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4Augmentez le suspense et la confusion en produisant des enchainements rapides. N'oubliez pas que vous aurez besoin de libérer une bonne quantité d'énergie pour mettre fin à un suspense très soutenu. C'est le moment où le tueur frappe, en vous coupant le souffle. De longues prises de vue renforcent le suspense, mais les scènes rapides peuvent pousser le public à crier de surprise et à pleurer en raison de l'horreur qu'il vient de voir. La libération de cette énergie soulage la tension, mais elle met aussi le public sur sa faim et vous devrez reconstruire le suspense immédiatement après.
- Cette navette forme le rythme d'un bon film d'horreur. Elle constitue aussi l'essence d'un bon montage [15] .
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5Utilisez les effets sonores pour créer un suspense subtil. La conception sonore est absolument cruciale pour le cinéma, en particulier dans les films d'horreur. Cependant, une excellente bande sonore passe souvent inaperçue. Elle s'intègre simplement dans l'animation du film. Cette constatation est particulièrement vraie pour les films d'épouvante, où le son est le meilleur moyen pour mettre les spectateurs sur les nerfs. Le bruissement des feuilles, le craquement du plancher à l'étage, le tintement réitéré d'une note de piano dans une chambre vide nous remplissent de terreur, car nous ne connaissons pas les raisons du bruit. Ne lésinez pas sur la production d'effets sonores de bonne qualité, car ils sont essentiels pour créer la peur chez le spectateur.
- La musique en fait partie aussi. Elle est habituellement simple et étrange. Si vous ne pouvez pas l'enregistrer vous-même, vous aurez la possibilité d'utiliser une musique libre de droits et l'intégrer dans vos animations sans craindre des poursuites judiciaires. Faites une recherche en ligne pour trouver la musique qui vous convient.
- Lorsque cela est possible, réalisez les effets sonores vous-même. Prenez un microphone portable et enregistrez des sons appropriés pour donner à votre film une touche terrifiante.
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6Évitez l’emploi fréquent de procédés destinés à faire sursauter le spectateur. Il s'agit d'effrayer le spectateur par surprise à la suite d'un changement brutal de l'image, habituellement accompagné par un effet sonore. Souvent, quelque chose saute sur le personnage. Généralement, les spectateurs considèrent que la qualité de ces procédés est douteuse, parce que la peur ne dure jamais longtemps. Il s'agit plutôt d'une manipulation, car n'importe qui peut vous surprendre par une forte détonation. Cela dit, deux ou trois sursauts inattendus dans un film sont de nature à retenir l'attention du public, surtout s'ils font suite à une forte tension.
- Certains cinéastes se servent d'artifices inoffensifs, comme l'entrée subite d'un chat ou des coups frappés à la porte. Actuellement, les directeurs techniques utilisent de plus en plus l'anticipation au lieu de la peur. Ils suscitent l'attente du spectateur en lui faisant croire qu'un évènement important va se produire. Finalement, rien ne se passe. Le public est plongé dans un sentiment d'autosatisfaction, qui le prépare à avoir peur avec plus de force. Pour bien comprendre cette technique, regardez le film « Ex machina », qui n'est pourtant pas un vrai film d'horreur.
- Regardez aussi « Insidieux » (Insidious) pour observer un suspense de haut niveau et des procédés subtils qui ont fait frémir de peur plus d'un spectateur.
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7Terminez en retouchant vos images et en ajoutant des effets spéciaux. Cependant, n'oubliez pas que des effets comme des explosions et des incendies peuvent paraitre déplacés dans un film d'horreur. Donc, limitez-vous à retoucher et à mettre à niveau les couleurs. Réglez aussi les effets d'ambiance comme le brouillard ou les particules de poussière. Pour ce faire, vous pouvez utiliser des logiciels gratuits, comme « Adobe After Effects » ou « DaVinci Resolve ».
- L'étalonnage colorimétrique consiste à améliorer le rendu visuel des images, en choisissant des palettes de couleurs similaires pour l'ensemble du film. Dans le cas d'un film d'horreur, vous devrez assombrir les prises de vue en ajoutant du bleu ou du vert pour obtenir l'ambiance voulue [16] .
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Conseils
- Lisez les archives criminelles en ligne. Ainsi, vous comprendrez mieux les circonstances des crimes et des massacres. De plus, vous aurez des éléments précis pour assoir la crédibilité de vos films.
- Évitez les jumpscare (moments de sursaut) à moins de savoir les contrôler.
- Ajoutez un effet étrange à la fin pour mieux choquer le public. Tuez un personnage qui semble s'être tiré d'affaire. Faites d'un enfant gentil et innocent, le complice de l'assassin qui pousse les gens vers leur malheur. Montrez des choses imprévisibles.
- Il y a une différence entre l'horreur et le sang. Ce dernier n'est pas vraiment très angoissant, mais vous ne devez pas le bannir de vos films pour autant. L'essentiel est de ne pas transformer votre film en une suite de carnages. Alfred Hitchcock a été un réalisateur très célèbre qui a produit de nombreux films d'épouvante. Il n'a jamais utilisé beaucoup de sang dans son cinéma.
- Servez-vous d'un logiciel de montage vidéo de bonne qualité et non un produit bas de gamme et bon marché. Vous pouvez choisir « Apple Final Cut Express », « Adobe Premiere », « Avid Media Composer » ou « Sony Vegas ».
- Après la scène la plus effrayante de votre film, vous devrez intercaler une scène normale ou tranquille. Puis, n'hésitez pas à suggérer la peur à nouveau. Une peur qui surgit de nulle part. L'effet de surprise sera garanti et l'épouvante aussi.
- Si le méchant est un monstre, ne le divulguez pas entièrement dès le début. Par exemple, ne commencez à montrer au public que la griffe ou la queue du monstre.
- Accentuez le caractère effroyable du monstre en ajoutant une respiration forte, des effets sonores ou un effet visuel en noir et blanc.
Avertissements
- Enregistrez votre travail, si vous utilisez un logiciel de retouche photo ou de montage vidéo. Sinon, vous risquez de tout perdre à la fin et être obligé de tout refaire.
- Vérifiez que vous pouvez filmer dans un lieu pour lequel vous avez reçu l'autorisation de circuler. Cela vous évitera de vous rendre coupable de violation de propriété.
Références
- ↑ http://filmmakeriq.com/lessons/the-psychology-of-scary-movies/
- ↑ http://blog.karenwoodward.org/2013/06/how-to-write-horror-story.html
- ↑ http://www.nefariousfilms.com/screenwritingworkshop.html
- ↑ http://www.storymastery.com/story/screenplay-structure-five-key-turning-points-successful-scripts/
- ↑ http://www.indiewire.com/article/the-5-people-filmmakers-need-for-a-tiny-skeleton-crew?page=2
- ↑ http://nofilmschool.com/2015/04/essential-items-include-your-diy-lighting-kit
- ↑ http://www.desktop-documentaries.com/video-production-equipment.html
- ↑ http://filmmakeriq.com/lessons/the-psychology-of-scary-movies/
- ↑ http://www.videomaker.com/article/12991-planning-your-shoot
- ↑ http://www.videomaker.com/article/17039-how-to-light-a-horror-scene
- ↑ http://actioncutprint.com/filmmaking-articles/filmmakingarticle-05/
- ↑ http://filmmakeriq.com/lessons/the-psychology-of-scary-movies/
- ↑ http://transom.org/2014/how-to-shoot-b-roll/
- ↑ http://www.videomaker.com/article/17056-when-editing-a-horror-movie-or-thriller-timing-is-key
- ↑ http://www.audiomicro.com/royalty-free-music-blog/2013/10/editing-for-the-horror-genre/
- ↑ http://www.audiomicro.com/royalty-free-music-blog/2013/10/editing-for-the-horror-genre/