6e division d'infanterie (Empire allemand)
La 6e division d'infanterie est une unité de l'armée allemande qui participe aux guerres des Duchés et austro-prussienne. Elle participe ensuite à la guerre franco-allemande de 1870 et puis à la Première Guerre mondiale. Au début de ce conflit, la 6e division d'infanterie fait partie de la Ire armée allemande, elle participe aux batailles de Mons et de la Marne puis à la course à la mer. Au cours de l'année 1915, elle est transférée sur le front serbe. Elle revient ensuite sur le front de l'ouest et prend part à la bataille de Verdun où elle capture le le fort de Douaumont, par la suite elle est engagée dans la bataille de la Somme. Durant l'été 1917, la division est transférée sur le front de l'est pour faire face à l'offensive Kerensky. Elle revient définitivement sur le front de l'ouest au cours de l'automne 1917. La 6e division d'infanterie participe aux offensives allemandes du printemps 1918, puis aux différents combats défensifs de l'été et l'automne 1918. Elle est ensuite rapatriée en Allemagne puis dissoute au cours de l'année 1919.
Pour les articles homonymes, voir 6e division.
Guerre austro-prussienne de 1866
Composition
- 35e régiment de fusiliers, colonel Louis von Rothmaler
- 60e régiment d'infanterie (de), colonel Ernst von Hartmann (de)
- 12e brigade d'infanterie, Gebhard von Kotze (de)
- Division de cavalerie 2e régiment de dragons (pl), lieutenant-colonel Carl Heinichen
Guerre franco-allemande de 1870
Composition
- 20e régiment d'infanterie
- 60e régiment d'infanterie (de)
- 12e brigade d'infanterie
- 24e régiment d'infanterie (de)
- 35e régiment de fusiliers
- 2e régiment de dragons (pl)
Historique
La 6e division d'infanterie est engagée dans la guerre franco-allemande de 1870. Au cours de ce conflit, elle combat à Mars-la-Tour et à Saint-Privat et fait partie des troupes qui assiègent Metz. Après la chute de la ville, la division combat lors des batailles d'Orléans et du Mans.
Première Guerre mondiale
Temps de paix, début 1914
- 11e brigade d'infanterie (Brandebourg)
- 20e régiment d'infanterie (Wittemberg)
- 35e régiment de fusiliers (Brandebourg-sur-la-Havel)
- 12e brigade d'infanterie (Brandebourg)
- 24e régiment d'infanterie (de) (Neuruppin)
- 64e régiment d'infanterie (Prenzlau) et (Angermünde)
- 6e brigade de cavalerie (Brandebourg)
- 6e régiment de cuirassiers (Brandebourg-sur-la-Havel)
- 3e régiment de hussards (Rathenow)
- 6e brigade d'artillerie de campagne (Brandebourg)
- 3e régiment d'artillerie de campagne (Brandebourg-sur-la-Havel)
- 39e régiment d'artillerie de campagne (Perleberg)
Composition à la mobilisation
- 11e brigade d'infanterie
- 20e régiment d'infanterie
- 35e régiment de fusiliers
- 12e brigade d'infanterie
- 24e régiment d'infanterie
- 64e régiment d'infanterie
- 6e brigade d'artillerie de campagne
- 3e régiment d'artillerie de campagne
- 39e régiment d'artillerie de campagne
- état-major et 3 escadrons du 3e régiment de hussards
- 2e et 3e compagnies du 3e bataillon de pionniers
1915
Au cours du mois de , la division passe d'une organisation à deux brigades et quatre régiments d'infanterie à une organisation triangulaire d'une brigade de trois régiments d'infanterie.
- 12e brigade d'infanterie
- 20e régiment d'infanterie
- 24e régiment d'infanterie
- 64e régiment d'infanterie
- 6e brigade d'artillerie de campagne
- 3e régiment d'artillerie de campagne
- 39e régiment d'artillerie de campagne
- 3 escadrons du 3e régiment de hussards
- 1re compagnie du 3e bataillon de pionniers
1916-1917
- 12e brigade d'infanterie
- 396e régiment d'infanterie
- 24e régiment d'infanterie
- 64e régiment d'infanterie
- 6e commandement divisionnaire d'artillerie
- 3e régiment d'artillerie de campagne
- 5 escadrons du 3e régiment de hussards
- 2 compagnies du 116e bataillon de pionniers
1918
- 12e brigade d'infanterie
- 396e régiment d'infanterie
- 24e régiment d'infanterie
- 64e régiment d'infanterie
- 6e commandement divisionnaire d'artillerie
- 3e régiment d'artillerie de campagne
- 1er bataillon du 3e régiment d'artillerie à pied (état-major et 2e et 4e batterie)
- 5e escadron du 3e régiment de hussards
- 2 compagnies du 116e bataillon de pionniers
Historique
Au déclenchement du conflit, la 6e division d'infanterie forme avec la 5e division d'infanterie le 3e corps d'armée rattachée à la 1re armée allemande.
1914
- 4 - : la 11e brigade est engagée dans la bataille de Liège, la 12e brigade franchit la frontière le , reformant la 6e division[2].
- 17 - : progression en Belgique par Tongres, Louvain et Hal.
- : engagée dans la bataille de Mons.
- 24 - : poursuite du BEF, combat à Solesmes, engagée dans la bataille du Cateau le .
- - : combat le long de la Somme à la fin du mois d'août. Le 1er septembre, la division atteint Villers-Cotterêts, le elle est sur la ligne Viels-Maisons - Montmirail.
- 5 - : stationne dans la région de Courgivaux et de Montceaux-lès-Provins. Engagée dans la bataille de la Marne, combat dans la bataille des Deux Morins.
- - : repli derrière l'Aisne. Engagée dans la bataille de l'Aisne dans la région de Soissons puis tient un secteur jusqu'en .
- - : durant cette période, la division attaque les lignes françaises dans la région de Chavonne et Soupir.
- 8 - : combats dans la région de Soissons.
- fin mars : le 35e régiment de fusiliers est détaché de la 6e division d'infanterie pour former la 56e division d'infanterie[2].
1915
- juin - : retrait du front et déplacement en Artois, engagée dans les dernières opérations de la bataille d'Artois.
- - 1er août : relève des troupes bavaroises devant Arras. Puis à partir du 1er août retrait du front.
- 1er août - : mouvement dans la région de Valencienne et de Cambrai ; repos. Mise en réserve de l'OHL.
- - : mouvement par V.F. vers le front serbe. La division forme avec la 25e division de réserve le 3e corps d'armée au sein du groupe d'armée Gallwitz[2], le long de la frontière entre la Serbie et la Hongrie.
- - : franchissement du Danube, combat et capture de Kragujevac, la division souffre de nombreuses pertes.
- 15 - : retrait du front, repos. Mise en réserve de l'OHL. Transfert sur le front de l'ouest.
1916
- fin janvier - : mouvement vers la région de Verdun, repos vers Romagne et Mangiennes.
- - : engagée dans la bataille de Verdun entre l'Herbebois et les cotes de Meuse.
- : une compagnie du 24e régiment d'infanterie capture le fort de Douaumont[2].
- 26 - : attaques allemandes repoussées sur le village de Douaumont par les troupes françaises.
- 2 - : repli en seconde ligne.
- : attaque sans succès du village de Douaumont et du massif d'Hardaumont.
- - : retrait du front et mouvement par V.F. en Alsace, repos et reformation de la division dans la région de Mulhouse.
- - : mouvement vers la région de Verdun. À nouveau engagée dans la bataille de Verdun au sud du village de Douaumont dans le bois de la Caillette avec 60 % de pertes[n 1].
- fin mai - : retrait du front et repos dans la région de Ville-au-Montois.
- - : mouvement et occupation d'un secteur calme en Champagne dans la région de Prunay et d'Aubérive.
- 21 - : tient le secteur Noyon - Roye.
- - : mise en réserve pour le groupe d'armée « Konprinz Ruprecht ».
- 5 - : engagée à partir du dans la bataille de la Somme dans la région de Gueudecourt. La division souffre de lourdes pertes.
- - : retrait du front et mouvement en Argonne. La division tient un secteur dans la zone de La Fille Morte et Boureuilles.
1917
- - : mouvement en Alsace dans la région de Mulhouse, mise en réserve de l'OHL.
- - : déplacement en Champagne ; à partir du , la division occupe un secteur dans la région de Moronvilliers. Subit le , l'attaque française ; elle subit de lourdes pertes lors de l'attaque française du Mont Haut.
- - : retrait du front, mouvement dans la région de Mulhouse ; repos, mise en réserve de l'OHL.
- 1er juillet - : retrait du front, transfert par V.F. vers le front est en Galicie dans la région de Zolotchiv. À partir du , engagée pour contrer l'offensive Kerenski
- - : la division tient un secteur du front dans la région de la Siret.
- 8 - : retrait du front vers Ternopil, puis mouvement par V.F. en direction du front ouest, en passant par Lemberg, Cracovie, Dresde, Cassel, Coblence, Trèves, Thionville, Montmédy, Charleville et Vouziers[4].
- 13 - : repos dans la région de Vouziers et de Marle.
- - : mouvement dans la région de Laon, à partir du . Engagée en renfort dans la bataille de la Malmaison. Elle occupe ensuite un secteur au nord de l'Ailette dans la région de Lizy. Au cours du mois de janvier, alternance d'occupation du front avec la 6e division de réserve bavaroise (de) par période de 15 jours[3].
1918
- - : retrait du front, relève par la 6e division de réserve bavaroise ; mouvement dans la région de Maubeuge, repos et instruction. En réserve de l'OHL, dans la zone d'action de la 18e armée allemande. À partir du , mouvement par étapes par Catillon, Bohain-en-Vermandois, Fresnoy-le-Grand, Le Verguier, Vermand, Marteville, Trefcon et Monchy-Lagache.
- - : engagée dans l'opération Michael, la division entre en ligne au sud-est de Méharicourt après avoir relevé la 113e division d'infanterie[3].
- - : combat pour franchir l'Avre, puis dans la région de Noyon et de Montdidier. Retrait du front et mouvement dans la région de Soissons.
- - : engagée dans la bataille de l'Aisne dans la région de Juvigny.
- - : organisation et occupation d'un secteur dans la région de Soissons. À partir du , la division est engagée dans les combats défensifs de la seconde bataille de la Marne.
- - : retrait du front, mouvement par étapes par Anizy-le-Château, Guise, Grougis, Bohain-en-Vermandois, Bertry, Neuvilly, Solesmes, Valenciennes, Gand, Roulers[3] ; mise en réserve de la 9e armée puis de la 17e armée allemande.
- - 1er octobre : mouvement vers Iwuy, en passant par Lille et Denain et stationnement dans la région de Sancourt et de Proville jusqu'au puis mouvement dans la région Ribécourt-la-Tour.
- 17 - : la division entre en ligne et contre-attaque sur Havrincourt.
- 1er octobre : retrait du front après avoir subi de fortes pertes.
- 2 - : engagée à nouveau dans la région d'Escaudœuvres au nord-est de Cambrai à partir du . La division est relevée le .
- - : le , la division monte en ligne dans la région d'Escautpont au nord de Valenciennes. Elle est relevée puis replacée en ligne le . Dans la nuit du 8 au , la division est relevée par la 185e division d'infanterie[3]. À partir du la division est rapatriée en Allemagne, puis au cours de l'année 1919 est dissoute.
Chefs de corps
Grade | Nom | Date |
---|---|---|
Generalleutnant | Karl August Ferdinand von Borcke (de) | - |
Generalleutnant | Wilhelm Ludwig Viktor Henckel von Donnersmarck (de) | - |
Generalleutnant | Wilhelm von Krauseneck | - |
Generalleutnant | Heinrich Christoph Karl Hermann von Wylich und Lottum (de) | - |
Generalleutnant | Ludwig Gustav von Thile | - |
Generalleutnant | Eugen Maximilian von Roeder (de) | - |
Generalleutnant | Konstantin von Quadt und Hüchtenbruck (de) | - |
Generalleutnant | Wilhelm von Radziwill | - |
Generalleutnant | Wilhelm von Thümen | - |
Generalmajor | Karl von Herrmann | - |
Generalleutnant | Friedrich Adolf von Willisen | - |
Generalleutnant | Albert von Kortzfleisch (de) | - |
Generalleutnant | Gustav von Manstein | - |
Generalleutnant | Gustav von Buddenbrock | - |
Generalleutnant | Kurt von Schwerin (de) | - |
Generalleutnant | Rudolf von Manteuffel (de) | - |
Generalleutnant | Otto von Foerster (de) | - |
Generalmajor/Generalleutnant | Karl von Larisch (de) | - |
Generalleutnant | Gottlieb von Haeseler | - |
Generalleutnant | Friedrich von Hassel (de) | - |
Generalmajor/Generalleutnant | Wilhelm Ziegler (de) | - |
Generalleutnant | Wilhelm von Pfaff | - |
Generalleutnant | Fedor von Brodowski (de) | - |
Generalleutnant | Bruno Jones | - |
Generalleutnant | Eduard von Liebert | - |
Generalleutnant | Hans von Beseler | - |
Generalleutnant | Hermann Julius von der Lancken | - |
Generalleutnant | Ferdinand von Quast | - |
Generalleutnant | Sigismund von Förster (de) | - |
Generalleutnant | Manfred von Richthofen | - |
Generalmajor | Richard Herhudt von Rohden | - |
Generalmajor | Maximilian von Mutius (de) | - |
Generalleutnant | Burghard von Oven (de) | - |
Notes et références
Notes
- lors de la bataille de Verdun, les pertes de la division sont très importantes ; entre février et mai, les pertes du 20e régiment d'infanterie sont de 2 904 hommes dont 633 tués, celles du 24e régiment d'infanterie de 2 691 hommes dont 584 tués, celles du 64e régiment d'infanterie de 2 816 hommes dont 603 tués et pour le 3e bataillon de jägers de 1 422 hommes dont 219 tués ; soit un total de pertes de 9 831 hommes dont 2 039 tués[3].
Références
- Wegner 1990, p. 97
- US Army 1920, p. 128
- US Army 1920, p. 130
- US Army 1920, p. 129
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 6th Division (German Empire) » (voir la liste des auteurs).
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « 6. Division (Deutsches Kaiserreich) » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) United States Army, American Expeditionary Forces, Intelligence Section, Histories of Two Hundred and Fifty-one Divisions of the German Army which Participated in the War (1914–1918), Washington, Government Print Office, (ISBN 5-87296-917-1, lire en ligne)
- (de) Gunter Wegner, Stellenbesetzung Der Deutschen Heere, 1815-1939 Die Hoheren Kommandostellen, vol. 1, Osnabruck, Bibliophile Books, (ISBN 3-7648-1780-1)
Article connexe
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