Aérodrome d'Abbeville

Bombardement aux abords (Le Plessiel) de l'aérodrome.

L'aérodrome est aménagé en 1922 à Drucat, en tant que terrain de secours sur la première ligne aérienne commerciale Paris – Londres (ouverte en 1919) ; un radiophare est rapidement implanté à Buigny-Saint-Maclou. L'Aéro-club de la Somme[Note 2] est créé en 1930[2] par Michel Doré (avec un avion Potez offert par Joseph Sadi-Lecointe)[3], tandis que le terrain est agrandi en 1936 pour des raisons stratégiques[2].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le site est d'abord utilisé par la Royal Air Force (RAF) en 1939, puis par l'occupant allemand ; ce dernier construit en 1941 trois grandes pistes en dur (1 600 m × 50 m), avec de nombreuses installations afférentes, telles que des hangars (dont certains sont dissimulés dans les bois près de Drucat et du Plessiel) et des casernements enterrés. L'aérodrome est bombardé à plusieurs reprises par les Alliés, notamment par la RAF dont les pilotes craignaient de devoir mener un combat aérien face aux Abbeville Boys[2].

Entre 1960 et 1964, le terrain est transféré à Buigny-Saint-Maclou, tandis qu'un motel avec restaurant s'installe à ses abords[2].

Après une décision prise en 2016, répondant à une directive européenne visant à réduire le nombre de points de passage frontaliers (PPF), l'État retire le statut de PPF à l'aérodrome. Ce statut permettait au site d'accueillir des pilotes — notamment de nombreux Anglais — issus d'un pays ne faisant pas partie de l'espace Schengen, grâce à la présence ponctuelle des douanes (dont le poste d'Abbeville est par ailleurs supprimé, pour des raisons budgétaires)[4].

Au 4^e trimestre de 2024, la balise VOR d'Abbeville — implantée à l'est du terrain — devrait être retirée du service (puis démantelée). Cette suppression concerne également diverses autres balises de ce type, ainsi que l'ensemble des NDB (dans le cadre de la rationalisation des réseaux français de ces aides radio à la navigation)[5].

Desservi par l'ancienne route nationale 1, devenue route départementale 1001, l'aérodrome est installé au nord d'Abbeville.

20 km 1:608 000 Château-Thierry Château-Thierry Laon Laon Saint-Quentin Saint-Quentin Soissons Soissons Plessis-Belleville Plessis-Belleville Beauvais-Tillé Beauvais-Tillé Compiègne Compiègne BAN110 Creil BAN110 Creil Abbeville Abbeville Albert-Picardie Albert-Picardie Amiens Amiens Maubeuge Maubeuge Lille-Lesquin Lille-Lesquin Marcq-en-Barœul Marcq-en-Barœul Merville Merville Valenciennes Valenciennes Brayelle Brayelle Cambrai Cambrai Épinoy Épinoy Arras Arras Berck-sur-Mer Berck-sur-Mer Lens Lens Saint-Inglevert Saint-Inglevert Saint-Omer Saint-Omer Vitry-en-Artois Vitry-en-Artois Calais - Dunkerque Calais - Dunkerque Le Touquet Le Touquet

L'aérodrome dispose de trois pistes[Note 1] :

• une piste bitumée orientée sud – nord (02/20), longue de 1 250 mètres et large de 23 ;
• une piste en herbe orientée sud – nord (02L/20R), longue de 900 mètres et large de 100 ;
• une piste en herbe orientée nord-ouest – sud-est (13/31), longue de 570 mètres et large de 80.

Cet aérodrome n'est pas contrôlé ; les communications s'effectuent en auto-information. Du fait de l'absence d'une fréquence assignée, elles se font sur 123,500 MHz[Note 1].

L'avitaillement en carburant (100LL et UL91) est possible[Note 1].

Le terrain accueille plusieurs associations à vocation aéronautique :

• gestion de l'aérodrome : Association d'Exploitation de l'Aérodrome d'Abbeville-Buigny (AE2AB)[6] ;
• écoles de pilotage : Aéroclub d'Abbeville – Buigny – Baie de Somme (avion léger, ULM et planeur, ainsi que la préparation du BIA)[7], Les Aviateurs de la Baie de Somme (LABS ; avion léger)[8] et Aile & Lui (paramoteur)[9] ;
• autres structures : Ludair (ULM)[10], Le Ciel Picard (ULM)[11], Hangar ULM Les Ailes Picardes[12], Ailes Anciennes de Picardie (avions de collection) et Les Ailes de la Baie (LAB ; organisation de fêtes aériennes)[13].

Par ailleurs, le site de modélisme aérien est utilisé par les Drucat Club Aéromodélisme et Model Club Abbevillois[14].