Tanger

Tanger (en arabe : طنجة ; en berbère : ⵜⵉⵏ ⵉⴳⴳⵉ, Tin iggi) est une ville du Nord du Maroc, deuxième poumon économique du Maroc, capitale de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Elle est le chef-lieu de la préfecture de Tanger-Assilah. Située à l'extrémité du Nord-Ouest du pays sur le détroit de Gibraltar, la ville se trouve à quatorze kilomètres de la côte espagnole. Sa population s'élève à 1 365 601 habitants au recensement de 2015.

Pour les articles homonymes, voir Tanger (homonymie).

Tanger
ⵜⵉⵏ ⵉⴳⴳⵉ (ber)
طنجة (ar)
Administration
Pays Maroc
Région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma
Préfecture Tanger-Assilah
Maire Mounir Laymouri (PAM)
Gouverneur Mohamed Mhidia
Démographie
Gentilé Tangérois
Population 1 453 462 hab.[1] (2020)
Densité 11 721 hab./km2
Géographie
Coordonnées 35° 46′ 01″ nord, 5° 48′ 00″ ouest
Superficie 124 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Maroc
Tanger
Géolocalisation sur la carte : Maroc
Tanger

    Géographie

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique

    Localisation

    Tanger est située dans la baie du même nom, ouverte sur l'extrémité occidentale du détroit de Gibraltar, à environ 15 km des côtes espagnoles ; et à la périphérie du massif montagneux du Rif. Le port de la ville est la principale destination des bateaux de voyageurs en provenance de L'Europe. Tanger est, par conséquent, l'un des lieux de passage des voyageurs circulant entre le continent européen et africain.

    Démographie

    Sa population s'élève à 1 065 601 habitants selon le dernier recensement de 2015. Il existe une importante diaspora tangéroise dans le monde, notamment dans le sud de l'Espagne et dans le Benelux. Une grande partie des Tangérois est originaire du Rif. Tanger est donc à la fois une ville andalouse, jeblia et rifaine de par les liens historiques qu'elle a noués avec les deux ethnies habitants le Rif, à savoir les Jbalas et les Rifains. Tanger a connu une incroyable immigration de la part des Rifains durant le 19e et 20e siècle. Les Rifains formaient plus d'un quart de la population tangeroise en 1957, d'après une estimation de D. M.Hart. Les Jbalas forment eux aussi une part très importante de la population tangeroise. Enfin, depuis plusieurs décennies déjà, une importante population venue des autres régions du Maroc est arrivé à Tanger pour y travailler et continue d'y affluer.

    Relief, géologie et hydrographie

    D'abord établie sur la colline de la kasbah, la ville de Tanger s'est progressivement étendue sur les massifs la bordant à l'ouest en direction du cap Spartel (plateau du Marshan, Vieille Montagne) puis, au long de la plage, en direction du cap Malabata. En dépit de ces reliefs, son site ne présente pas de réseau hydrographique notable.

    Climat

    Le climat de Tanger est du type méditerranéen, tempéré par l'influence océanique : L'automne, l'hiver et le printemps sont doux, voire frais (18 degrés en journée et 7 degrés la nuit) et très humide. En inter-saisons, modérément pluvieux. L'été assez chaud (30 degrés en journée) et sec.

    Jonction à proximité de Tanger

    En général, les précipitations sont comprises entre 600 et 1 000 mm par an. La ville est cependant souvent sujette à des perturbations météorologiques : de mi-octobre jusqu'au début mai, des vents forts, des orages violents et des pluies diluviennes. En été, un vent chaud provenant du Sahara, le sirocco communément appelé « chergui » au Maroc, élève fortement la température.

    Les records enregistrés dans la région sont les suivants[2] : Température minimale : −4,2 °C () ; Température maximale : 43,5 °C (1er aout 2003) ; Pluviométrie : 200 mm de pluie enregistrée en une journée ().

    Relevé météorologique de Tanger - altitude : 21 mètres (période 1961-1990)
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 8,8 9 10 11,2 13,4 16,2 18,7 19,1 18,3 15,6 12,2 9,7 13,6
    Température moyenne (°C) 12,5 13,1 14 15,2 17,7 20,6 23,5 23,9 22,8 19,7 15,9 13,3 17,7
    Température maximale moyenne (°C) 16,2 16,8 17,9 19,2 21,9 24,9 28,3 28,6 27,3 23,7 19,6 17 21,8
    Précipitations (mm) 103,5 98,7 71,8 62,2 37,3 13,9 2,1 2,5 14,9 65,1 134,6 129,3 735,9
    Nombre de jours avec précipitations 11,2 11,4 10,1 9,3 6,1 3,7 0,8 0,8 3,1 8 11,1 12
    Source : Le climat à Tanger (en °C et mm, moyennes mensuelles) Hong Kong Observatory
    MoisJFMAMJJASOND
    Record de chaud (ref)2626333536364043.535343327
    Record de froid (réf)-4.2246812131310640

    Histoire

    Après une présence phénicienne, dont il subsiste deux petites nécropoles, les Carthaginois firent de la ville un comptoir important au IVe siècle av. J.-C. En , à la chute de Carthage, la ville est incluse au royaume de Maurétanie. Tanger (Tingis) prend une telle importance, qu'elle devient, vers le Ier siècle, le chef-lieu de la province romaine de Maurétanie tingitane. C'est l'une des principales métropoles du diocèse d'Hispanie, qui regroupe les provinces espagnoles et la Tingitane après la réforme administrative de l'empereur Dioclétien. C'est sous son règne qu'eurent lieu les martyres de saint Marcel et de saint Cassien. La ville est fortement christianisée dans les siècles suivants.

    Appelés par le comte Boniface qui aurait même organisé leur passage, les Vandales ariens, accompagnés d'Alains, peuple et armée, soit 80 000 personnes, franchissent le détroit de Gibraltar en 429[3] en échange de la promesse d'un soutien militaire au comte[4]. Bien vite en désaccord avec Boniface, ils battent les Romains et ne peuvent être contenus autour de Tanger et Ceuta (alors Septem Fratres)[5]. Mais ils préfèrent se tourner vers ce qui deviendra le royaume vandale d'Afrique (Algérie orientale et Tunisie actuelles)[4].

    Justinien conquiert la ville, au début du VIe siècle, elle est rattachée à l'Empire byzantin et subit les attaques des Wisigoths à partir du sud de l'Espagne.

    Le général musulman Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur du Maghreb au service des Omeyyades de Damas, s'intéresse à Tanger pour sa position stratégique et c'est donc de là qu'en 711 commence la conquête de l'Espagne par les troupes de Tariq ibn Ziyad (un lieutenant d'Ibn Noçaïr), à qui Gibraltar doit son nom (Djebel Tarik, la « montagne de Tarik »). Pendant les cinq siècles qui suivent, des dynasties différentes se disputent la souveraineté de Tanger. Les Idrissides de Fès, les Omeyyades de Cordoue, s'affrontent pour sa domination pendant plus d'un siècle. Au milieu du Xe siècle, les Ifrenides, Maghraouas, Fatimides et Zirides y étendent leur autorité. En 1075, les Almoravides en deviennent maîtres jusqu'en 1149, date à laquelle la ville passe aux Almohades. Elle s'inféode aux Hafsides de Tunis avant de devenir mérinide en 1274[6].

    Après trois tentatives, les Portugais s'en emparent en 1471 et la cèdent à l'Angleterre en 1661 comme dot apportée par Catherine de Bragance à son époux Charles II d'Angleterre. À l'époque où Tanger était encore une ville portugaise, elle se trouvait à la tête du domaine colonial portugais du Maroc[7],[8],[9]. Dès 1679 Moulay Ismaïl, sultan alaouite de l'Empire chérifien, entreprend le siège de la colonie anglaise de Tanger qui lui est abandonnée en 1684, sur décision de Charles II, estimant son occupation par les troupes anglaises inutile et beaucoup trop coûteuse. Au XVIIIe siècle la ville devient la « capitale diplomatique » de l'Empire chérifien et le siège des représentations étrangères accréditées auprès du sultan. Les États-Unis y ouvrent, en 1821, ce qui deviendra leur plus ancien consulat permanent dans le monde. La flotte française, commandée par le prince de Joinville, bombarde la ville en 1844 en représailles au soutien du Maroc à l'émir algérien Abd el-Kader et démantèle les fortifications.Les rivalités européennes pour le contrôle de la ville, porte entrouverte sur le Maroc, débutent en cette fin de XIXe siècle. La France, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Allemagne multiplient les missions diplomatiques, commerciales et militaires pour placer leurs pions, mettant la ville au centre des rivalités internationales.

    En 1880, la conférence de Madrid tente de définir les relations entre les grandes puissances au sujet du Maroc. Poussé par le chancelier Bülow, qui entend rappeler de claire façon que l'Allemagne ne se laissera pas mettre à l'écart et que la France ne peut modifier l'état politique du Maroc sans l'autorisation d'une nouvelle conférence internationale, Guillaume Il débarque, le , du yacht impérial SMY Hohenzollern I à Tanger pour quelques heures et dénonce, après un entretien avec l'oncle du sultan, les visées françaises et espagnoles sur le Maroc, ce qui provoque une crise diplomatique : c’est la crise de Tanger. En 1906, la conférence d'Algésiras redéfinit les positions de chacun en Afrique reconnaissant l'indépendance du sultan et affirmant l'égalité des signataires dans le domaine économique. En 1923 les négociations aboutissent à en faire une zone internationale affranchie de droits de douane. Le , le statut définitif de Tanger est signé par le Royaume-Uni, l'Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, les États-Unis, le Portugal, l’Union soviétique et la France, auxquels se joindra l’Italie un peu plus tard.

    La ville possède désormais son autonomie financière. On la dote d'une administration internationale, en particulier d'une assemblée législative, composée de dix-sept fonctionnaires internationaux (quatre Français, quatre Espagnols, trois Britanniques, deux Italiens, un Américain, un Belge, un Néerlandais, un Portugais) désignés par leurs consuls respectifs et de neuf Marocains (six musulmans, trois israélites). Le sultan nomme un mendoub chargé de promulguer les textes législatifs et qui remplit les fonctions de pacha. En juin 1940, après la défaite française face aux offensives de la Wehrmacht, les troupes espagnoles de Franco occupent Tanger et imposent, en mars 1941, l'installation du consul du Troisième Reich à la Mendoubia (résidence du mendoub, représentant du sultan auprès de l'administration internationale tangéroise), où flotte désormais le drapeau nazi. En mars 1944, l'Espagne fait évacuer les Allemands de la Mendoubia, sous la pression des Alliés, avant de retirer, le , ses troupes de la ville, qui récupère ainsi son statut international. Entre 1939 et 1950, Tanger a vu sa population tripler et atteindre plus de 150 000 habitants.

    Le , le sultan Mohammed V, accompagné du prince héritier Moulay Hassan (qui deviendra plus tard Hassan II), prononce à Tanger le premier discours qui fait référence à un Maroc unifié et indépendant rattaché à la nation arabe. En 1956, avec l'indépendance du Maroc, la conférence de Fédala (8 au 29 octobre) rend Tanger au Maroc. Une charte royale maintient la liberté de change et de commerce jusqu’en 1960, année où le gouvernement marocain abolit les avantages fiscaux et où Tanger se retrouve avec un statut identique à celui des autres villes du Royaume. Afin d'éviter une fuite importante des capitaux, le port de Tanger est doté d'une zone franche.

    La ville connaît en 2015 la révolte dite des bougies, qui eut lieu pour protester contre le prix et le manque de qualité des services d’Amendis, l’entreprise française à laquelle le Maroc a confié la sous-traitance de l’eau dans cette région[10].

    Chronologie

    Date Événement historique
    IXe siècle av. J.-C. Arrivée des Phéniciens sur le site de Tanger.
    IVe siècle av. J.-C. Passage de la ville sous contrôle carthaginois
    IIe siècle av. J.-C. Ville importante du royaume de Maurétanie
    42 Arrivée des Romains. Capitale de la province romaine de Maurétanie tingitane. Ils quittent la région à la fin du IIIe siècle.
    429 Les Vandales franchissent le détroit de Gibraltar mais ils n'occupent pas la Maurétanie tingitane et se dirigent plutôt vers l'Afrique proconsulaire
    534 Conquête de Tanger par les Byzantins commandés par Bélisaire.
    621 Conquête de Tanger par les Wisigoths menés par leur roi Sisebut.
    706 Moussa Ibn Noçaïr s'installe avec ses troupes omeyyades à Tanger.
    711 Tariq ibn Ziyad, à partir de Tanger, se lance à la conquête de l'Espagne.
    741 Les Omeyyades sont expulsés. Leurs élites massacrées. Damas perd la région mais garde la péninsule Ibérique et le reste de l'Afrique du Nord. Cet évenement prélude la fondation de la 1re dynastie marocaine en 789: les Idrissides.
    1437 Première tentative portugaise pour s'emparer de la ville.
    1458 Deuxième tentative portugaise pour s'emparer de la ville.
    1464 Troisième tentative portugaise pour s'emparer de la ville.
    1471 Les Portugais s'emparent de Tanger.
    1492 Un grand nombre d'Andalous musulmans et juifs sont chassés d'Espagne et du Portugal. Ils transitent par Tanger et beaucoup d'entre eux y restent ou s'installent dans les régions voisines.
    1580 Tanger passe, avec le Portugal, sous domination espagnole.
    1640 Tanger redevient portugaise, lors de l'indépendance du Portugal.
    1661 Catherine de Bragance apporte, dans sa dot, Tanger à Charles II d'Angleterre. La ville passe sous contrôle anglais.
    1673 Les Anglais fortifient la ville pour résister aux attaques du seigneur de guerre Khadir Ghaïlan.
    1678 Le sultan Moulay Ismaïl entreprend le siège de la Ville.
    1684 Les Anglais détruisent les fortifications et abandonnent la ville à Moulay Ismaïl qui reconstruit de nouvelles fortifications faisant de la cité un rempart face au monde extérieur.
    1757-1790 Règne du sultan Sidi Mohammed ben Abdallah qui, pour protéger ses sujets, entreprend le cantonnement des diplomates occidentaux à Tanger.
    1794 Création de l'École de la Mission catholique espagnole.
    1794 Le Consul de France quitte Rabat pour s'installer à Tanger.
    1832 Eugène Delacroix séjourne à Tanger qui l'émerveille.
    Bombardement de la ville par le Prince de Joinville sous prétexte de l'asile accordé par le sultan à l'émir algérien Abd el-Kader.
    1857 Création de la poste britannique.
    1864 Création de l'école de l'Alliance israélite.
    1864 Inauguration du phare de cap Spartel, bâti sur ordre du Sultan Mohamed Ben Abderrahman
    1865 Installation par la France d'une poste nationale d'État.
    1880 L'Eastern Telegraph Company relie Tanger à Gibraltar par un câble sous-marin.
    1883 Les Espagnols créent le réseau de téléphone interurbain.
    1885 Création d'une école française (l'Institution Robinet).
    3 octobre 1904 Signature d'un accord secret, entre l'Espagne et la France, pour délimiter les zones d'influence. Tanger aura un statut particulier.
    31 mars 1905 Visite diplomatique de Guillaume II qui est reçu par les autorités marocaines à Tanger pour s'opposer aux ambitions secrètes de la France et de l'Espagne sur le Maroc. Le Sultan ne fera pas le déplacement pour le rencontrer.
    7 avril 1906 La conférence d'Algésiras, détermine les zones d'influence française et espagnole. Tanger aura un statut spécial.
    1909 Construction d'un collège français pour jeunes filles (futur lycée Saint-Aulaire).
    1912-1913 Construction du palais du Sultan Moulay Abd al-Hafid.
    30 mars 1912 Signature à Fès du traité de protectorat français, par le sultan Moulay Abdelhafid et M. Regnault, ministre plénipotentiaire de France à Tanger.
    1913 Construction du collège français (futur lycée Regnault). Inauguration par l'Espagne du Théâtre Cervantes.
    18 décembre 1923 Convention de Paris : Tanger sera une zone internationale sous souveraineté du Sultan du Maroc.
    14 mai 1924 Ratification de la convention de Paris.
    1er juin 1925 Entrée en vigueur du statut international de la zone de Tanger.
    1930 Visite d'un important représentant du mouvement panarabe, l'émir Chakib Arslan
    1935 Création d'une école marocaine par Abdellah Guennoun.
    14 juin 1940 Occupation de Tanger par les troupes espagnoles.
    20 novembre 1940 Rattachement de la ville à la zone espagnole et expulsion du Mendoub (représentant du Sultan).
    17 mars 1941 Installation du consulat allemand dans la Mendoubia.
    2 mai 1944 Les Espagnols, poussés par les Américains, font partir les Allemands de la Mendoubia.
    9 octobre 1945 Les troupes espagnoles quittent Tanger.
    11 octobre 1945 Un croiseur français ramène le Mendoub à Tanger.
    9 avril 1947 Arrivée du sultan Mohamed Ben Youssef (Mohamed V).
    10 avril 1947 Le sultan Mohamed V prononce le discours de Tanger par lequel, il réclame l'indépendance du Maroc.
    7 avril 1956 Fin du Protectorat espagnol au Maroc.
    29 octobre 1956 Evacuation des troupes internationales de Tanger.
    1957 Tanger devient la « capitale d'été » du Royaume.
    26 août 1957 Une charte royale stipule le maintien de liberté de changes et de commerce pour la ville de Tanger.
    1960 Tanger perd son statut particulier et est dotée d'une zone franche.
    Entre 2004 et 2007 Construction du grand port Tanger Med
    Entre 2014 et 2018 Plan « Tanger-Métropole » lancé par le roi Mohammed VI[11].

    Économie

    Deuxième pôle économique marocain après Casablanca, l'activité industrielle de Tanger est diversifiée : industries textiles, chimiques, mécaniques, métallurgiques et navales. La ville dispose actuellement de quatre zones industrielles dont deux ont un statut de zone franche (la zone franche de Tanger et la zone franche portuaire). L’infrastructure de la ville du détroit est importante : un port gérant les flux de marchandises et de voyageurs (plus d’un million de voyageurs par an) intégrant un port de plaisance et un port de pêche.

    Le chemin de fer relie la ville à Rabat, Casablanca avec une ligne TGV et Marrakech au sud ainsi qu'à Meknès, Fès et Oujda à l'est.

    L'autoroute, opérationnelle depuis 2005, relie Tanger à Rabat et aux autres grandes villes marocaines. L’aéroport de Tanger-Ibn Battouta est situé à Boukhalef, à 15 kilomètres au sud-ouest du centre de la ville, sa capacité vient d'être portée à 1,5 million de passagers par an[12]. Des lignes de ferrys régulières relient Tanger à Algésiras, Tarifa, Barcelone en Espagne, Sète, Marseille en France, et Gênes en Italie.

    Station balnéaire importante, Tanger dispose d’infrastructures hôtelières et touristiques variées, d'une vaste plage sur plus de km, et d’une médina (ville ancienne) où se développe un commerce artisanal (maroquinerie, articles en bois et en argent, vêtements traditionnels et chaussures…).

    La ville est également en passe de devenir une plaque tournante du trafic maritime commercial avec l'ouverture du port Tanger Med qui a pour vocation de faciliter le commerce maritime. Ainsi, depuis mai 2010, l'essentiel du trafic est orienté vers le nouveau port de Tanger Méditerranée (Tanger Med) situé à une quarantaine de kilomètres à l'est de la ville[13]. La ville dispose également du port de Tanger Ville, à vocation touristique, il est situé face à la Kasbah.

    Les années 2007 et 2008 furent particulières pour la ville du détroit à cause de l’achèvement des grands projets en construction, en l’occurrence le deuxième port Tanger Méditerranée et ses zones industrielles, un Stade Ibn-Batouta de 45 000 places, un centre d'affaires, des installations touristiques, l’aménagement du centre-ville ainsi que la construction de nouvelles lignes autoroutières et ferroviaires. Une Ligne LGV Tanger-Casablanca est en construction pour écourter la durée du trajet avec Casablanca la capitale économique.

    La LGV Tanger-Casablanca relie, depuis le [14], les deux villes (350 kilomètres) en passant par Rabat en 1 h 30 au lieu de 5 h 30 précédemment.

    L'agriculture de la région de Tanger est tertiaire et principalement céréalière.

    Centre Hospitalier Universitaire (CHU)

    La ville de Tanger connaitra bientôt l'ouverture du plus grand Centre Hospitalier Universitaire (CHU) d'Afrique du Nord. Les travaux de construction sont en cours, et presques terminés. L’établissement sera doté d’une capacité de 865 lits et pourrait être livré avant la fin du mois d’octobre[15].

    Port

    Nouveaux appontements de la marina.

    Un nouveau terminal du port en eau profonde accueille les ferries depuis le second trimestre 2009. Saipem SA et Bouygues Construction, au travers de ses filiales (Bymaro - Bouygues Maroc), réalisent deux digues de 1 230 mètres de long chacune, huit postes d'appontement pour les ferries ainsi qu'une plate-forme logistique de 42 hectares[16].

    Tanger est depuis longtemps une terre d'accueil pour de nombreux artistes et intellectuels. Henri Matisse et avant lui Eugène Delacroix y réalisent des œuvres célèbres. Le second évoque son passage dans cette ville, lors de son Voyage en Afrique du Nord, dans son carnet de voyage illustré Album du Maroc. L'écrivain américain Paul Bowles l'a nommée « Dream City ».

    • Musée d'Al Kasbah
    • Cinémathèque de Tanger
    • Grottes d'Hercule (Tanger)
    • Grand Socco (en)
    • Tanger Marina Bay[17] mise en service à l’été 2016 est devenu la nouvelle destination incontournable du tourisme de plaisance et de croisière dans le bassin méditerranéen. Il comprend notamment un club nautique, différentes écoles de sports nautiques, une zone de réparation navale, une zone de café et de commerces.

    Tanger est l'une des villes dans lesquelles ont été tournées des séquences des films La Vengeance dans la peau, de Paul Greengrass, Inception de Christopher Nolan[18], Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch[19].

    Le Festival national du film s'y est déroulé lors de sa quatrième édition, en 1995 et y a systématiquement lieu depuis sa huitième édition, en 2005.

    Urbanisme

    Grandes avenues et boulevards

    Les grandes avenues sont :

    Quartiers

    • Callens
    • M'sallah
    • Aazib Haj Kadour
    • Ain Ktiouet
    • Al Aouama
    • Al Hafa
    • Ancienne Medina
    • Ancienne Route de l'Aéroport
    • Ben Dibane
    • Branesse
    • Castilla
    • Centre-Ville
    • Collegio Internado
    • Complexe Hassani
    • Dar Baroud
    • Dradeb
    • Residence Zemouri
    • Gare de Tanger
    • Gzenaya
    • Haoumat Bni Yder
    • Hay Jadid
    • Houmat Espagnol
    • Jamaa Moukraa
    • Jbel Lekbir
    • Jnan Kabtane
    • Khoussafat
    • Lalla Chafia
    • Lot Boussouf
    • Lot Massira
    • Lot Saada
    • Mahaj Mohammed VI
    • Marvil
    • Merchane
    • Mesnana
    • Mester Khouch
    • Moujahidine
    • Msallah
    • Siaghine
    • Sidi Bouabid
    • Souani
    • Souk Dakhel
    • Tanja Balia
    • Val Fleuri
    • Bni Makada
    • Las Collinas
    • Laachiri
    • Hay Zaoudia
    • Ain Hayani

    Monuments et sites d'intérêt

    Borjs et fortifications

    • Borj Ben Amar
    • Borj en-Na'am
    • Irish Tower ou tour des Irlandais
    • York Castle
    • Borj de Dar Baroud
    • Borj es-Salam
    • Borj ech-Charrat
    • Borj eikhl Hajoui
    • Borj Bou'Ameir
    • Borj Mérinide de Batata

    Portes historiques

    • Bab Fahs
    • Bab Fendak Zraa
    • Bab Kasbah
    • Bab Marsa
    • Bab Dar Dbagh
    • Bab er-Raha ou Bab el-Bhar
    • Bab Haha (Qasbah)
    • Bab el-Asa (Qasbah)
    • Bab el-Plaza (Place du 9 avril)
    • Bab et-Tourkia ou Bab Am et-Tourkia
    • Bab ed-Drouj (donnant sur les escaliers américains et Bar ed-Dbagh)

    Jumelages

    Personnalités liées à la commune

    La Beat Generation

    Paul Bowles est l'auteur américano-tangérois par excellence. Arrivé après la Seconde Guerre mondiale, il était un point de ralliement entre les auteurs et personnalités marocaines (Mohamed Choukri, Ahmed Yacoubi (en)[20]), américaines (Gertrude Stein, Tennessee Williams ou Francis Bacon[21]), tout en gardant ses distances avec la Beat Generation qu'il ne fréquentait que peu, voire pas du tout avant 1956[22].

    Attirant dans son sillage, en 1953, William S. Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac deviennent des habitués de la ville du Détroit faisant la réputation sulfureuse de cette ville de romanciers expatriés[23]. Ceux qui deviendront les noms emblématiques de la Beat Generation, trouvent dans la ville de quoi nourrir leur dégoût du consumérisme et du puritanisme américains ainsi qu'une dose de liberté incomparable[24].

    C'est à la villa Muniria, un petit hôtel du centre-ville que Burroughs écrit Le Festin nu[25], son ouvrage le plus connu. Jack Kerouac qui dormait à l'étage supérieur l'a également aidé à publier son livre grâce à Maurice Girodias, éditeur français qu'ils ont rencontré à Tanger grâce aux contacts de Bowles[26].

    Personnalités publiques

    Références

    1. « Note sur les premiers résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2014 » [docx], sur Haut-Commissariat au plan, (consulté le )
    2. http://www.mherrera.org/temp.htm.
    3. (en) John Bagnall Bury, History of the Later Roman Empire (lire en ligne), p. 245
    4. (en) Procope, History of the Wars/Book III (lire en ligne)
    5. Loizillon, Sophie, 1958-..., Maroc, Marcus, (ISBN 2-7131-0114-X et 9782713101144, OCLC 469384798, lire en ligne)
    6. (en) Martin Malcolm Elbl, « Tangier's Qasba Before the Trace Italian Citadel of 1558-1566: The 'Virtual' Archaeology of a Vanished Islamic and Portuguese Fortress », Portuguese Studies Review, vol. 17, no 2, , p. 29-43 (lire en ligne).
    7. (en) Enid M. G. Routh, Tangier : England's Lost Atlantic Outpost, Londres, John Murray,
    8. (en) Martin Malcolm Elbl, « (Re)claiming Walls: The Fortified Médina of Tangier under Portuguese Rule (1471–1661) and as a Modern Heritage Artefact », Portuguese Studies Review, vol. 15, nos 1–2, , p. 103–192
    9. (en) Martin Malcolm Elbl, « Tangier's Qasba Before the Trace Italian Citadel of 1558-1566: The 'Virtual' Archaeology of a Vanished Islamic and Portuguese Fortress », Portuguese Studies Review, vol. 17, no 2, , p. 29-43 (lire en ligne).
    10. Pierre Puchot, « La sécheresse aggrave les difficultés du royaume marocain », sur Le Monde diplomatique,
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    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    Bibliographie

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    • Mohamed Métalsi, Tanger, Paris, Casablanca, Éditions Actes Sud et Malika, , 191 p. (ISBN 978-2-7427-6358-0).
    • Philip Abensur, Tanger, entre Orient et Occident : photos, cartes postales anciennes et documents d'archives, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », , 126 p. (ISBN 978-2-84910-885-7).
    • (en) Martin Malcolm Elbl, Portuguese Tangier (1471-1662) : Colonial Urban Fabric as Cross-Cultural Skeleton, Toronto et Peterborough, Baywolf Press, , 1074 p. (ISBN 978-0-921437-50-5, lire en ligne).
    • David Bendayan, Une jeunesse à Tanger, Montréal, Éditions Latitudes, , 122 p. (ISBN 2-9806744-0-0).
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