Fort Boyard (monument)

Le fort Boyard (prononciation : /bwajaʁ/ — plus rarement : /bɔjaʁ/ ) est une fortification située sur un haut fond formé d'un banc de sable à l'origine, appelé la « longe de Boyard », qui se découvre à marée basse et est situé entre l'île d'Aix au nord-est, l'île d'Oléron au sud-ouest, avec l'île Madame au sud-est et l'île de Ré au nord, appartenant à l'archipel charentais. La Longe de Boyard est rattachée au cadastre de la commune de l'Île-d'Aix[5], dans le département de la Charente-Maritime.

Cet article concerne le monument. Pour le jeu télévisé, voir Fort Boyard (jeu télévisé). Pour les autres significations, voir Fort Boyard.

Fort Boyard

Le fort Boyard en 2015.
Nom local « Fort de l'inutile[1],[2],[3] »
Type Fort en mer
Architecte Génie militaire français
Début construction 1804
Fin construction 1857[4]
Propriétaire initial Armée française
Destination initiale Place forte
Prison
Propriétaire actuel Charente-Maritime
Destination actuelle Lieu de tournage du jeu télévisé Fort Boyard
Protection  Inscrit MH (1950)
Coordonnées 45° 59′ 59″ nord, 1° 12′ 50″ ouest
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Commune Île-d'Aix
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime

Si la construction d'un dispositif défensif sur la « longe de Boyard » est envisagée dès le XVIIe siècle, le projet n'est concrétisé que dans le courant du XIXe siècle. Édifié afin de protéger la rade, l'embouchure de la Charente, le port et surtout le grand arsenal de Rochefort des assauts de la marine anglaise, il est transformé en prison quelques années à peine après son achèvement. Surnommé « fort de l'inutile » par la population locale lors de sa longue période d'abandon[1],[2],[3], l'édifice est dorénavant essentiellement connu dans le monde entier grâce au jeu télévisé du même nom, tourné sur place depuis 1990.

Le fort Boyard fait partie intégrante de l'Arsenal maritime de Rochefort qui s'étend tout au long de l'estuaire de la Charente. Depuis 1989 il appartient au département de la Charente-Maritime[6].

Il fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [7].

Présentation

Banjaert Hollandis entre l'île d'Aix et l'île d'Oléron[8].

Le fort est construit sur un banc de sable nommé « longe de Boyard », située à l'origine à 4,50 m de profondeur sous les plus basses eaux, qui a donné son nom au fort[6]. Dans un premier temps, la désignation sur des cartes hollandaises du XVIIe siècle de ce banc de sable sous l'appellation Banjaert Hollandis a laissé penser à une origine néerlandaise de ce nom[9]. Ce terme, prononcé banyard, aurait pu se transformer pour devenir le Boyard connu aujourd'hui[10]. Cette origine a été réfutée par des études ultérieures qui ont conclu[11] que l'emprunt s'est certainement fait dans l'autre sens et que l'appellation originale viendrait du nom commun boyart qui désigne une partie de charpente dans une écluse de salines[12]. La saunerie étant une activité historiquement installée sur l'île d'Oléron proche viendrait expliquer cette étymologie.

De forme oblongue, le positionnement du fort est situé à 2 900 m de l'île d'Aix et à 2 400 m de l'île d'Oléron. Il mesure 68 mètres de long dans l'axe sur 31 mètres de large[13], pour une superficie au sol de 2 065 m2 et totale de 2 689 m2. La cour intérieure mesure 43 m de long dans l'axe, 12 m de large et sa surface est de 565 m2. Les murs d'enceinte culminent à 20 mètres depuis les fondations. Il est visible depuis Fouras, depuis l'île d'Oléron, depuis le pont qui relie le sud de l'île au continent, depuis le phare de Chassiron par beau temps, à l'extrême nord de l'île ainsi que d'une bonne partie de la côte est de celle-ci, notamment depuis Boyardville, mais aussi depuis la ville de La Rochelle et bien sûr de la côte ouest de l'île d'Aix, où de nombreux touristes et enfants viennent en été voir le fort de plus près.

De 1995 à 2002, dans le cadre d'animations organisées par des groupements de communes et le conseil général, appelé les « Sites en Scènes », un feu d'artifice y était tiré à la nuit tombante depuis son couronnement supérieur, le 14 juillet, visible depuis toutes les plages des alentours. Ce feu d'artifice contenait des milliers de fusées et durait, en moyenne, une trentaine de minutes avec, en simultané, la 1re version (1989) du générique de l'émission (composé par Paul Koulak), diffusée en boucle sur une radio locale.

L’histoire

Premier projet

Photo satellite de la NASA centrée sur l'emplacement du fort + Ile d'Aix en haut

Le fort est construit afin de protéger l'arsenal de Rochefort[6], l'un des plus prestigieux du pays. La raison exacte de la construction de ce fort, en sus des batteries de canons disponibles sur les côtes des différentes îles, est que la portée des canons de l'époque (1 500 m environ) était trop faible au regard des 5,3 km séparant Aix et Oléron, et qu'il restait donc une zone hors d'atteinte entre les deux îles[14].

Dès la fin de la construction de l'arsenal (1666), la nécessité d'une protection est évoquée : on envisage la longe de Boyard comme base pour la construction mais, après les différents relevés, Vauban présentant le projet dit à Louis XIV, en ironisant : « Sire, il serait plus facile de saisir la Lune avec les dents que de tenter en cet endroit pareille besogne[15]. »

Ce premier projet en restera donc là.

Résurgence du projet et premiers travaux des assises du fort (1801-1809)

La face sud en partie et la tour de vigie.

Il faut ensuite attendre le tout début du XIXe siècle pour que la question redevienne d'actualité.

En 1801, profitant d'une courte trêve dans la guerre qui oppose la France au Royaume-Uni depuis neuf ans déjà, Bonaparte, 1er consul, approuve un nouveau projet qui ambitionne l'édification d'un fort de 80 mètres sur 40.

Ce fort s'appuie sur les principes de la « fortification perpendiculaire » théorisée par Montalembert, dont il est un des rares représentant. À l'inverse de la fortification bastionnée, ce fort est en effet conçu pour opposer frontalement à l'ennemi des canons puissants disposés en casemate[16].

Les travaux commencent dès 1803, avec la construction d'un camp de base sur l'île d'Oléron, ateliers, zones de stockage des matériaux, etc. : le futur village de Boyardville.

Quant aux travaux en mer à proprement parler, ils commencent en 1804 : le 11 mai, on pose un premier bloc de rocher de m3 surmonté d'une balise en fer et entouré de blocs rocheux pour l'assise des fondations, prélevés à l'explosif sur l'île d'Aix, à la pointe de "Coudepont", côté Nord/Est, et transportés sur le chantier par gabarres. Les travaux se poursuivent dans les mois qui suivent, mais sont alors ralentis par la modestie des moyens mis en œuvre : les ouvriers et les navires manquent et ils sont si lourdement chargés que l'un d'eux coule lors d'un transport, avec six hommes à bord. Quant à la protection du chantier, elle n'est assurée que par un seul navire de guerre, le brick « Polaski », ce qui impose de tout arrêter en septembre 1804, lorsqu'une escadre anglaise pointe le nez dans le Pertuis d'Antioche. L'hiver venu, malgré cela, près de 11 000 m3 de roches ont été déversées sur le site.

Les moyens vont être renforcés l'année suivante et à la fin de celle-ci, 26 000 m3 d'enrochements seront déjà en place. On construit un premier mur de couronnement afin d'en tester la résistance aux vagues ; mais le test se révèle négatif, les tempêtes de l'hiver 1805/1806 renversent ou déplacent les blocs d'un poids insuffisant.

Encore 16 000 m3 de rochers en 1806, la plate-forme est désormais visible à marée basse et on construit une première assise avec des blocs de m3, emportés par les tempêtes de l'hiver 1806/1807.

La logistique est renforcée une nouvelle fois, en 1807 : on est alors à 27 navires (186 membres d'équipage) et, au moins, 600 ouvriers. Pour l'assise dont la construction est une deuxième fois recommencée, les blocs s'étant enfoncés dans le sable, on emploie cette fois des blocs de 10 m3, des joints à la chaux et de « forts crampons de fer » sur le pourtour. Mais, la masse de rochers est alors si lourde (60 000 m3) qu'elle s'enfonce de nouveau de plus d'un mètre sous son propre poids, augmentant ainsi le volume total d'enrochement nécessaire. Et, de nouveau, les tempêtes de l'hiver 1807/1808 infligent de nouveaux dégâts à l'assise. En plus, les salaires des ouvriers n'arrivant plus (les coûts estimés sont largement dépassés et les crédits suspendus), les ouvriers se mutinent.

Napoléon, sur place en , révise le projet à la baisse  le projet est réduit à une dimension de 40 mètres par 20  et les travaux reprennent en 1809. Le 1er avril, les marins d'une frégate anglaise qui mitraille les ouvriers s'aperçoivent que le fort n'est pas défendu. S'ensuit alors la désastreuse bataille des « brûlots », du 11 au 15, au Sud de l'île d'Aix et devant l'estuaire de La Charente (fleuve), conduisant à la suspension des travaux sur la longe de Boyard[6].

Une nouvelle suspension (1809)

Peinture de Louis-Philippe Crépin représentant les vaisseaux français aux prises avec les brûlots ennemis, le au soir.

La bataille de l'île d'Aix, appelée « Les brûlots de l'Ile d'Aix » : début , une escadre de 11 vaisseaux de ligne français et 4 frégates est rassemblée en rade devant l'embouchure de la Charente, sous les ordres du vice-amiral Zacharie Allemand, en vue d'appareiller pour porter des renforts aux Antilles, malgré le blocus maintenu par les Anglais. Les navires français sont ancrés à l'embouchure de la Charente, à l'abri des forts de l'Île d'Aix et de Fouras et sont étroitement surveillés par une escadre anglaise sous les ordres de Lord Gambier, qui mouille un peu au nord, dans la rade des Basques. Le 11 avril au soir, profitant d'un vent et d'une marée favorables, les Anglais lancent vers les navires français une trentaine de brûlots. Certains viennent menacer dangereusement les vaisseaux français qui, précipitamment abandonnent leur mouillage et dans la pagaille se retrouvent drossés sur la côte par le vent et la marée montante ; quatre vaisseaux et une frégate s'échouent, tandis que les autres navires perdent l'avantage de la protection des forts de la rade. Le lendemain, à l'aube, les Anglais en profitent pour venir canonner à petite distance les navires français immobilisés ou y mettre le feu. L'escadre française perd 4 vaisseaux et une frégate. Ainsi sont ruinés les espoirs de renforts pour les colonies menacées aux Antilles. Et finalement, en , la construction du fort Boyard, pour fermer la rade, est durablement suspendue[6].

La construction du fort (1841 - 1857)

La tour de vigie, point culminant de la forteresse, achevée en 1857.

Il faut attendre le règne de Louis-Philippe et le regain des tensions entre Français et Britanniques pour que le projet reprenne : en 1841, celui-ci est redéfini à la baisse et de nouveaux crédits sont débloqués[17].

Depuis 1809, l'enrochement mis en place à l'époque s'est de nouveau enfoncé d'un mètre environ par rapport au niveau de la mer ; mais, par contre, le temps écoulé lui a permis de se stabiliser et le nouveau chantier peut donc reprendre et être mené sur des bases saines.

Une nouvelle méthode est mise en œuvre pour la construction des assises : ce ne sont plus des rochers qui sont coulés mais des caissons de chaux, fabriquées sur le camp de base de l'Île d'Oléron et transportés par gabarres pour être mis en place à marée basse avec une grue à vapeur amenée sur le chantier. Les équipes se relaient jour et nuit pour accélérer le travail et rattraper le temps perdu. Finalement, en 1848, la construction du socle s'achève, s’élevant à deux mètres au-dessus du niveau de la mer à marée haute. La construction du fort à proprement parler commence alors en 1849, le génie militaire prenant la relève des entreprises ayant construit l'assise, et ces travaux prendront une dizaine d'années. Le parement des assises des murs extérieurs, immergé à marées hautes, de couleur noire, est constitué de blocs de granite du Cotentin. L'ossature du fort située au-dessus est constituée de blocs de pierres taillés provenant des carrières de Crazannes, transportés sur la Charente et acheminés jusqu'au chantier par bateau.

  • 1852 : la construction du rez-de-chaussée s'achève (cote niveau + 3,50 m) : citernes, magasins à poudre et à vivres, cuisines[6] ;
  • 1854 : fin de la construction du premier étage (cote niveau + 8,80 m) : logements d'officiers et employés, etc[6] ;
  • 1857 : la construction du fort s'achève avec le second étage (cote niveau + 13,90 m) : idem + commandant, officiers, infirmerie, et terrasse avec son couronnement (cote niveau + 19,00 m) et enfin la tour de vigie (+ 27,00 m) au-dessus des plus hautes eaux[6].

Les premiers canons sont mis en place en 1859.

Le havre d'abordage et l'éperon brise-lames (1859 - 1866)

Modèle réduit du fort avec le havre d'abordage et l'éperon brise-lames, réalisé pour l'exposition universelle de 1867 et visible dorénavant au musée de la Marine à Rochefort.
La seconde entrée du fort, en contrebas de la vigie, utilisée à l'époque en présence du havre d'abordage.

Un problème majeur est sous-estimé par l'armée : en effet, en raison du peu de fond autour du fort, l'accès par le grand escalier de granite est quasiment impossible à marée basse ou lorsque la mer est agitée. Et, lors de tempêtes, les embruns des vagues montant jusqu'au sommet du fort, inondent la cour intérieure et les coups de boutoir font trembler l'édifice. Il est même arrivé que le fort ne puisse être ravitaillé pendant plusieurs mois et qu'un canon soit délogé de son affût.

Deux jetées provisoires s'ouvrant à 30 degrés sont construites dès 1850 au sud pour les besoins du chantier. De conception légère, elles sont reconstruites en 1852 après avoir été emportées par les tempêtes.

Pour remédier à la situation, la construction d'un havre d'abordage (dit barachois), au sud-est sous la tour de vigie, et d'un brise-lames ouvert sur l'arrière, au nord-ouest, empêchant les vagues de frapper directement la paroi du fort, est décidée en 1859.

Dans un premier temps, il est prévu, pour ce havre, deux jetées de 22 m de long et de m de large et, pour le brise-lames, une muraille en forme de chevron, située à 20 m du fort, constituée de blocs de 20 et 26 m3. La construction du havre est partiellement réalisée, tandis que celle du brise-lames se heurte à des problèmes importants, semble-t-il en raison du dispositif de manutention (engin muni de flotteurs et de palans) mis en œuvre pour sa réalisation.

Le projet est alors ré-étudié en 1864 : le brise-lames est remplacé par un simple éperon rocheux, triangulaire et accolé à une extrémité du fort, tandis qu'une digue abritant le havre d'abordage s'ajoute aux jetées qui sont prolongées de m. Un nouveau dispositif de manutention des blocs est utilisé pour le chantier qui, cette fois-ci, est mené à bien.

Cela marque le terme de la construction du fort dans son ensemble ; le procès-verbal annonçant la fin de la totalité des travaux est signé le .

Premières utilisations

Maquette représentant le fort Boyard lors de son utilisation militaire à la fin du XIXe siècle.

Le fort peut alors accueillir deux-cent-cinquante hommes durant deux mois sans contact avec le continent. Mais, entre les premiers projets et l'achèvement de la construction, la portée des canons a augmenté et l'utilité du fort s'en trouve limitée. Il reste tout de même une construction importante sur la mer, au même titre que certains phares. Son utilisation militaire n'est jamais celle qu'elle aurait dû être. Il devient alors la cible des pillards et plus personne ne sait quoi en faire. Il sert de prison pour des soldats prussiens de la guerre franco-allemande de 1870, puis pour les prisonniers politiques de la Commune, parmi lesquels Henri Rochefort et Paschal Grousset[6].

Quelque temps plus tard, du fait de son inutilité, un projet voit le jour qui propose de raser le fort entièrement, ne laissant que la base en granite, pour installer deux grandes tourelles automatiques, se levant et s'abaissant sur elles-mêmes ; cependant, ce n'est pas mis en exécution à cause des opposants à celui-ci[18].

Finalement, en 1913, l'armée s'en sépare et les canons sont revendus à des ferrailleurs. Durant la Seconde Guerre mondiale, il sert de cible d'entraînement aux Allemands.

Depuis le , le fort Boyard est inscrit au titre des Monuments historiques par le Ministère de la Culture. De ce fait, l'accord de l'architecte des bâtiments de France est désormais nécessaire avant toute modification de l'état des lieux.

Observatoire marégraphique

Vue générale du fort côté sud-est.

Un premier observatoire marégraphique est installé par des ingénieurs hydrographes en 1859 au Fort Énet, à l'extrémité nord de l'estuaire de la Charente (extrémité du rocher d'Énet à la Pointe de la Fumée). Des problèmes d'envasement régulier de son puits de tranquillisation poussent l'ingénieur hydrographe Jean Jacques Anatole Bouquet de La Grye à rechercher un autre emplacement pour réaliser les mesures du niveau de la mer dans le pertuis d'Antioche. En 1869, des travaux sont réalisés sur la jetée nord du barachois et, en 1873, le marégraphe est transféré du fort Enet au fort Boyard. Le 11 août de la même année, les premières observations du niveau de la mer sont réalisées. Il fonctionnera jusqu'en 1919[19],[20].

Abandon, rachat et seconde vie

Modèle réduit de la forteresse lors de sa période d'abandon, exposé dans le parc France Miniature.

À l'abandon pendant 80 ans, le fort Boyard devient le domaine des oiseaux de mer qui, avec le vent, y ont apporté des graines qui germent et produisent une végétation notamment dans les joints des pierres, dégradant sévèrement l'ouvrage en se développant.

Le , l'édifice se trouve à l'épicentre d'une petite secousse tellurique qui fait des dégâts sur tout le littoral. Les fissures du fort n'ont pas bougé comparativement aux anciens relevés. Finalement, le ministère des Armées décide de son aliénation et il est remis aux Domaines le .

Le , le fort est donc mis en vente aux enchères au prix de 7 500 francs. L'enchère est remportée pour 28 000 francs par André Aerts, chirurgien dentiste et restaurateur[21],[22] à Avoriaz, qui semble s'être acheté le fort comme on s'offre un tableau[23]. En effet, personne, à commencer par lui, ne sait vraiment ce qu'il compte en faire[23], l'acquéreur n'ayant pas les moyens de l'entretenir, encore moins de le restaurer. Il se rend sur place quelquefois, et y campe avec ses enfants notamment, avant de ne plus y revenir, attristé par les dégâts causés entre autres par les pillards, et se contentant alors d'en faire le tour en bateau quand il vient dans la région[24].

En 1984, le président de la République François Mitterrand demande à Michel Crépeau, alors ministre du Commerce et de l'Artisanat et maire de La Rochelle, d'organiser une visite au fort Boyard, dont il connaissait l'existence depuis ses vacances à Fouras durant son enfance. L'accès au monument par l'océan ou par les airs est cependant difficile, en raison notamment de la destruction du havre d'abordage par les vagues et du vent. Finalement, l'hélicoptère du président se contente de se mettre en vol stationnaire au-dessus de la forteresse avant de se poser sur l'île d'Aix[25].

Aerts remet finalement le fort en vente avant de s'en séparer définitivement en , pour 1,5 million de francs. La société de production de jeux télévisés de Jacques Antoine, qui l'a acquis, le revend alors aussitôt au conseil général de la Charente-Maritime pour un franc symbolique. En échange, le département s'engage à effectuer les travaux de réhabilitation et assurer l'exclusivité de l'exploitation du lieu à JAC (Jacques Antoine et Cie, troisième producteur de jeux télévisés de l'époque). Dès lors, le monument devient le lieu de tournage d'une émission télévisée portant son nom.

La renaissance depuis la fin des années 1980

Le fort Boyard lors de sa réhabilitation, en 1989 avec sa plate-forme d'accès. La tour de vigie n'est pas encore reconstruite.

Encore propriété privée de la société de production en 1988, le fort est partiellement nettoyé avec l'enlèvement et l'évacuation des pierres, gravats, boulets et graminées sauvages de la cour, la fermeture des soutes éventrées afin de faire l'objet de visites de producteurs de chaînes de télévision de tous pays, intéressés par l'idée du jeu. Ce n'est qu'en , après le changement de propriétaire, que la rénovation totale du fort commence. Une plate-forme auto élévatrice (toujours présente mais qui n'est jamais vue à l'écran) et une passerelle d'accès sont installées à vingt-cinq mètres du fort, sur la façade ouest, pour en permettre l’accès à partir d'un bateau affrété, "Le Baron Gourgaud" des Croisières Inter-îles, grâce à une grue à nacelle, l'accès étant devenu difficile, voire impossible, depuis la destruction du havre d’abordage du côté est, sous la tour de vigie. Cette plate-forme sert aussi à la logistique du Fort avec un groupe électrogène, des réserves d'eau potable et de matériels indispensables au tournage des émissions. Le fort est entièrement nettoyé, cinquante centimètres d'épaisseur de guano et 700 m3 de déchets divers sont évacués vers le continent. Les ouvertures du fort, nettoyées, sont closes par des fenêtres, des portes et des volets. En automne, une plate-forme de déambulation, sorte de pont, est construite dans la longueur de la cour de chaque cotés, au niveau du premier étage, afin de desservir les cellules de l'étage. La construction des décors est arrêtée à cause de l'arrivée de tempêtes hivernales. Ce n'est qu'à partir du printemps 1990 que sont construits les derniers décors, comme la Salle du Trésor ou la vigie ; ceux-ci ne sont finis que peu de temps avant le tournage de la première émission.

En 1996, les plates-formes d’artillerie sont démontées et restaurées mais le fort, fragile, subit encore les dégâts de la mer. Après les tournages en 1998, le département décide d’entamer une nouvelle étape dans la restauration du monument : chaque pierre du couronnement et du sol de la terrasse est déposée puis réimplantée après avoir été brossée et nettoyée. L’hélicoptère employé pour les transports des matériaux et des matériels de travaux fait au total près de 6 000 rotations entre le fort et le dépôt de Boyardville durant l'hiver 1998/1999.

Cette restauration permet également un nettoyage complet des murs de façade avec contrôle du jointoiement des pierres, ainsi qu’une réparation d’un certain nombre de fissures. L’étanchéité de la terrasse est totalement refaite. L’emplacement de la pendule, non restaurée en 1989, est réparé en 1998 ; cette tranche de travaux dure de à . Durant l’hiver 2003-2004, la cour intérieure est refaite.

Les dernières restaurations majeures datent de 2005 : colmatage, par injections de coulis de mortier et béton spécial, des assises fissurées du côté sud, effectué au printemps, juste avant les tournages du jeu télévisé fin été 2005 ; réfection totale de tous les murs de la cour (piliers des arcades compris). Il s'agit, pour l'équipe de tailleurs de pierre engagée, de remplacer les blocs endommagés, en travaillant sur la terrasse du fort pour tailler les pierres à remplacer aux dimensions voulues, après avoir fait venir le matériau d'Oléron en hélicoptère, et de refaire les joints des murs.

Accès et logistique

Le Sea Surfer, bateau utilisé depuis 2004 pour relier le fort depuis Fouras.
La plate-forme auto élévatrice SEERS 3 utilisée pour l'accès maritime entre 1989 et 2015.
La plate-forme Banjaert, construite et mise en place en 2015.
L'hélisurface en bois couleur grise à gauche, au nord-est de la terrasse du fort, utilisée pour l'accès aérien depuis 1991.

L'accès maritime au fort depuis Fouras se fait par vedette affrétée pendant la saison des tournages du jeu télévisé ; le Baron Gourgaud en 1988 et 1989 des croisières Inter-îles, puis par vedette rapide, le Bacman entre 1989 et 2003 puis le Sea Surfer à partir de 2004[28].

De début avril à fin juillet, le bateau transporte les équipes de nettoyage, les personnes s'occupant de mettre ou remettre en place les jeux, les décors, la régie et le reste du matériel en vue des tournages, les techniciens, le personnel de service, les animateurs, personnages, candidats et animaux ainsi que toute la logistique (eau, nourriture, évacuation des déchets, etc.), à partir de la Pointe de la Fumée à Fouras.

Ils sont alors hissés du bateau jusqu'à une plate-forme auto élévatrice, ancrée à une vingtaine de mètres de l'édifice, en dehors de l'enrochement, via un panier de transbordement maniée par une grue. Ils accèdent ensuite à la porte d'entrée de la forteresse grâce à une passerelle métallique reliant la plate-forme à l'édifice.

Ce moyen de débarquement et d'embarquement est permanent depuis 1989, le havre d'abordage et l'éperon brise-lames n'étant pas reconstruits faute de moyens[29] et l'escalier de pierre ne permettant pas à lui tout seul d'assurer l'accès par bateau à cause des vagues, du manque de fond et de sa surface glissante[28],[30].

Achetée d'occasion au moment de la réhabilitation des lieux, la plate-forme SEERS 3[31],[32], fragilisée par les tempêtes hivernales[33] et la corrosion[34], et malgré des travaux effectués sur ses caissons de flottaisons notamment[28], dut être remplacée en par une plate-forme neuve, plus grande, baptisée Banjaert en hommage au nom d'origine du banc de sable[28],[35],[36].

En outre, en , le sabord du premier étage se trouvant au-dessus de l'entrée principale a été agrandi en hauteur, de la taille d'une porte, et muni d'un balcon métallique afin de servir d'accès secondaire et pouvoir ainsi continuer à relier la plate-forme au fort avec la passerelle, notamment en cas de forte houle (vu sur la photo centrale du fort)[28],[37],[38].

Le fort est également accessible par les airs grâce à une hélisurface en bois construite en 1991 sur la partie nord-est de la terrasse, permettant à un hélicoptère de s'y poser[33]. Devant à l'origine être remplacée par une structure plus grande et décalée sur la couronne nord de la forteresse[33],[36],[39], celle-ci est finalement reconstruite à l'identique et au même endroit en [40].

Travaux

En juin 2021, le département de la Charente-Maritime annonce sur les réseaux sociaux une reconstruction partielle des équipements du monument. Une reconstruction du proscenium et de la passerelle en bois est prévue d'ici 2022-2023. Les travaux commenceront à la fin des tournages de la saison 2022[41].

Surtout, le département annonce la reconstruction totale du brise-lames et du havre d'abordage, permettant au fort de retrouver son aspect de 1857[42],[43],[44].

Apparitions

À la télévision

Un documentaire de 52 minutes, réalisé par Bernard Flament, qui officie sur le jeu télévisé qui a rendu l'édifice célèbre, intitulé Histoire d'un fort : l'aventure du Fort Boyard et retraçant la vie du vaisseau de pierre, est diffusé en 2008 sur France 2 et TV5[45],[46]. Le fort est également présent dans d'autres émissions documentaires ou journaux télévisés, concernant des sujets qui lui sont dédiés ou qui s’intéressent à la Charente-Maritime, comme dans Thalassa en 2007[47] ou dernièrement Cap Sud Ouest en 2016[48], toutes deux sur France 3.

La Chasse au trésor
Fort Boyard vu depuis la grande plage de l'île d'Aix ; en fond, l'île d'Oléron.

Le fort Boyard a été utilisé à deux reprises dans La Chasse au trésor (devenue par la suite La Chasse aux trésors, au pluriel) : lors du pilote de l'émission puis lors d'une version diffusée sur Antenne 2[49],[50],[51].

Ainsi, dans le but de présenter et valoriser son idée de jeu, Jacques Antoine tourne, en 1980, le pilote de La Chasse au Trésor à La Rochelle[52]. Cette version originale ne comprend qu'un seul candidat ; aucun membre de la future équipe du jeu n'est présent, à l'exception d'un des cadreurs[53]. L'animateur de terrain, Marc Menant, doit se rendre dans le fort Boyard pour résoudre l'énigme ; l'hélicoptère n'étant pas présent, il doit vraisemblablement s'y rendre par bateau. L'émission ne plait pas, dans son ensemble, à la direction d'Antenne 2 ; Jacques Antoine doit améliorer le jeu en profondeur[51]. Cependant, le pilote est présenté aux candidats, lors des premiers tournages, afin qu'ils comprennent la mécanique du jeu[54],[55],[56].

Plus tard, La Chasse au trésor revient à fort Boyard dans une émission tournée le , tôt le matin (en raison de problèmes de marée), et diffusée le [50]. Le jeu est cette fois-ci animé par Philippe Gildas et Philippe de Dieuleveult. Afin de récupérer la tabatière de Napoléon et gagner 30 000 Francs (soit plus de 4 570 ), les candidats, aidés des deux animateurs et de documents sur le littoral charentais, doivent la localiser en déchiffrant l'énigme du jour, avant les 45 minutes imparties : « Je suis venu saluer l'Empereur une dernière fois sur le lieu de son embarquement. En souvenir, il m'a jeté une tabatière que j’ai enfouie, en passant, pendant mon retour, au pied d'un corps de pompe dans les soubassements d’un grand édifice en construction »[51].

Philippe de Dieuleveult explore les bâtisses aux environs de Fouras (les forts de la Rade et Liédot sur l'île d'Aix, et le fort Énet à la Pointe de la Fumée) avant de sauter de l'hélicoptère dans l'eau froide de l'Atlantique pour aller récupérer à l'intérieur du fort Boyard la tabatière de Napoléon, l'appareil ne pouvant se poser sur le bâtiment à cause du vent. Cette partie se révèle chaotique : une fois dans l'eau, le gilet de sauvetage, trop serré, fait suffoquer l'animateur[57] ; l'hélicoptère, resté en vol stationnaire au-dessus de lui pour le filmer, empêche sa progression à cause du courant d'air créé par ses pales[58] ; et l'accès à l'escalier à la nage est relativement difficile à cause de vagues et remous[59]. Finalement, Dieuleveult doit attendre plus de trois heures après la fin du tournage de l'émission pour qu'on puisse venir le rechercher[51],[57].

Les Clés de Fort Boyard puis Fort Boyard
Le fort vu à marée basse depuis la plage de Boyardville, sur l'île d'Oléron.
L'intérieur du Fort Boyard côté nord, mai 2007
L'intérieur du Fort côté sud, mai 2007
Panneau situé à "Saint Laurent de la Prée" indiquant aux automobilistes la direction à prendre pour voir le fort Boyard de la côte, sur la RD 137 en venant de Rochefort

En 1990, l'édifice, fraîchement racheté et réhabilité, devient le lieu de tournage de l'émission Les Clés de Fort Boyard[60],[61], rebaptisée Fort Boyard dès l'année suivante[62].

Dans ce jeu télévisé, créé par Jacques Antoine, Jean-Pierre Mitrecey et Pierre Launais[Note 1],[63] et produit par Adventure Line Productions[64], une équipe de candidats, entourée de personnages plus ou moins étranges, doit surmonter un certain nombre d'épreuves physiques et intellectuelles (faisant appel à l'agilité, la rapidité, l'endurance, la force, la mémoire ou la logique) ainsi que surmonter leurs peurs, afin de pouvoir récolter les clés donnant accès à la Salle du trésor de la forteresse et deviner le mot-code du jour grâce à des cartouches-indices pour s'emparer des pièces d'or appelées boyards, en un temps limité, qui tombent dans une cage ronde, et les déverser dans un chaudron qui sera ensuite pesé[65].

Entre 1990 et 1992, ainsi qu'en 2010, les candidats sont uniquement des candidats anonymes ; ils sont remplacés par la suite par des célébrités[65],[66],[67]. De plus, depuis 1993 et à l'exception de l'année 2010, les fonds récoltés sont destinés à des associations caritatives[65],[66],[67].

L'émission est diffusée chaque été le samedi soir, depuis le [60],[61],[65], d'abord sur Antenne 2, puis sur France 2 à partir de 1992[68], mais, également, dans près de 70 pays à travers le monde (Canada, Royaume-Uni, Allemagne, États-Unis, Israël, etc.)[69], contribuant ainsi à faire connaître le fort à un niveau international et permettant des retombées économiques dans le département via le tourisme ; une partie de ces retombées permettent alors d'entretenir le bâtiment chaque année et d'effectuer des travaux quand cela est nécessaire.

La Carte aux trésors

Tournée les 24 et , La Carte aux trésors met à l'honneur le Fort Boyard au cours de son émission consacrée à la Charente-Maritime diffusée le . Lors de la troisième énigme du jeu (« Passez par le fort de l'inutile pour trouver l'invisible »), les deux candidats, partis de Mornac-sur-Seudre, doivent en effet se poser chacun leur tour en hélicoptère sur l'édifice (surnommé le fort de l'inutile de par son histoire) et monter dans la vigie pour découvrir une photo du fort Liédot (île d'Aix) où se trouve la capsule à récupérer[70].

À noter que le fort Boyard a été visible dans des émissions précédentes tournées dans le département, dont une diffusée le où la candidate avait pu survoler le monument[70].

Les Mystères de l'île

Le fort Boyard fait partie intégrante de l'intrigue du téléfilm Les Mystères de l'île (2017), réalisé par François Guérin, avec notamment Julie Ferrier et François Vincentelli, et diffusé le sur RTS Un[71],[72] et le 17 janvier sur France 3[73],[74],[75].

Un corps sans vie est retrouvé dans un canot pneumatique à la dérive près de la forteresse. Il est identifié comme étant celui du gardien du fort, un ancien détenu originaire de l'île d'Aix, à quelques kilomètres de là. L'enquêtrice à la tête d'une équipe de la police judiciaire se rend alors au fort Boyard à la recherche d'indices, notamment dans la loge du gardien, avant de continuer l'enquête sur la petite île charentaise-maritime, avec l'aide de son maire. Par la suite, il est affirmé que la victime a été tuée dans le vaisseau de pierres avant d'être traînée jusqu'au canot, des traces de sang ayant été découvertes dans un des escaliers intérieurs ainsi que sur les marches de granite descendant dans la mer. Le fort Boyard étant un des éléments principaux de cette fiction, il est également souvent mentionné par les îliens, concernant en particulier son accès et les visites qu'ils ont pu donner au gardien.

Tourné entre août et principalement sur l'île d'Aix (sous le titre Le Retour du héros)[76],[77], le téléfilm propose des plans aériens et maritimes du fort Boyard au début de l'intrigue, lors de la découverte du corps. Cependant, lorsque la police enquête sur les lieux, la scène se passant dans la loge du gardien a été tournée au fort Liédot sur l'île ; le fort Boyard étant fermé à cette période de l'année[78],[79], un trucage numérique permet de faire la transition entre les scènes à l'extérieur et à l'intérieur de l'édifice, tout comme pour l'océan perceptible depuis le sabord de la casemate. L'édifice est également visible lors de plans larges, tournés notamment depuis l'île d'Aix, tout au long du téléfilm.

Le Repos du guerrier

Selon certaines sources officielles[27],[80], bien que le montage final ne permette pas de le confirmer[81], le fort serait présent dans le film Le Repos du guerrier (1962) réalisé par Roger Vadim, avec Brigitte Bardot et Robert Hossein. Il est rapporté qu'une scène furtive montrerait l'actrice prenant un bain de soleil sur l'une des plates-formes d'artillerie de la terrasse[82],[83].

Les Aventuriers

Le fort Boyard apparaît dans le dernier tiers du film Les Aventuriers (1967) de Robert Enrico, avec Alain Delon et Lino Ventura[81]. La forteresse est d'abord mentionnée par le personnage de Lætitia (Joanna Shimkus), qui rêve de l'acquérir, grâce au trésor que les protagonistes sont en passe de trouver au Congo, pour y vivre et y travailler, avant de trouver la mort lors de ce voyage. L'édifice est ensuite visible sur une carte postale, où les personnages principaux, Manu (Alain Delon) et Roland (Lino Ventura), apprennent que la jeune femme et sa famille juive y vivaient à l'abri des nazis durant l'Occupation.

Arrivés sur l'île d'Aix, un enfant du musée africain, qui connait bien les lieux, accompagne Manu et Roland sur place et leur fait une visite guidée de la bâtisse en pleine mer ; il leur montre notamment des cargaisons d'armes et de munitions en état de marche. Par la suite, Roland veut acheter le bâtiment pour y faire un hôtel-restaurant, mais surtout pour réaliser le rêve de Laetitia ; alors que les protagonistes discutent de ce projet, des mercenaires débarquent dans la forteresse pour récupérer le trésor congolais et une fusillade nourrie éclate alors, les deux amis récupérant les armes présentes sur place. Manu meurt sur la terrasse du fort, dans les bras de Roland, lors de la scène clôturant le film. Une prise de vue aérienne du monument filmée d'un hélicoptère en ascension sert alors de générique de fin.

Le bâtiment en pleine mer est découvert par le réalisateur lors d'un séjour dans la maison de pêcheur d'amis en Charente-Maritime ; intrigué, il s'y est rendu et tomba sous le charme de son architecture ainsi que du son produit dans la cour intérieure. Ainsi, lors de l'écriture du scénario, José Giovanni (auteur du roman du même nom dont est adapté le film), Pierre Pelegri et lui décidèrent de finir l'histoire dans ce lieu[84].

Le tournage dans le fort Boyard et sur l'île d'Aix s'est fait en et a duré deux semaines. Les habitants de la région avaient prédit à l'équipe du film une météo favorable durant cette période, mais alors qu'ils décidèrent de rester plus longtemps que prévu dans la forteresse pour tourner, une tempête se leva, obligeant les personnes et le matériel à être hélitreuillés pour quitter les lieux[59],[85]. Les scènes censées se passer dans une salle du fort remplie de caisses d'armes et de munitions ont été tournées dans fort Liédot sur l'île d'Aix[81],[27].

Aussi, une dizaine d'années après la sortie du film, un couple de Japonais sonna à la porte de Robert Enrico. Ceux-ci lui expliquèrent qu'ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre durant une projection des Aventuriers et étaient venus lui demander la localisation du fort Boyard pour pouvoir y faire leur voyage de noces[86].

En outre, Jacques Antoine, concepteur du jeu télévisé qui rendra le vaisseau de pierre célèbre, a annoncé que c'est ce film qui lui permit de connaître l'existence de ce fort, de le visiter et qui le poussera plus tard à le choisir comme lieu de son nouveau jeu d'aventure[87].

Liberté-Oléron

Désormais connu grâce à la télévision, la forteresse est visible dans Liberté-Oléron (2001), réalisé par Bruno Podalydès, avec Denis Podalydès et Guilaine Londez[81]. Le film racontant l'histoire d'un père de famille, passant habituellement ses vacances sur l'île d'Oléron, et désirant cette fois naviguer à bord d'un voilier, la bâtisse est d'abord visible lors des prises de vue sur la plage ou en mer. Enfin, lors de la traversée pour rejoindre l'île d'Aix, le bateau passe devant le fort qui est alors filmé de près. À noter qu'il est également mentionné dans une conversation en fin de film.

En musique

En 2006, André Bouchet, qui joue le rôle de Passe-Partout dans le jeu télévisé, interprète la chanson Je suis Passe-Partout de fort Boyard dans laquelle il raconte sa vie fictive dans la forteresse.

En littérature

  • Dans une série de nouvelles intitulées Les 13 Énigmes, publiées dans le magazine Détective[88], en 1929, et qui servirent de source d'inspiration pour la création du personnage du commissaire Maigret[réf. nécessaire] dont Georges Simenon situe l'action d'une des enquêtes sur le fort : Le Secret du fort Bayard. Bien que le nom soit déformé de Boyard en Bayard, tout laisse à penser que c'est du même monument que l'on parle[89]
  • Dan Mitrecey a écrit dix livres de jeunesse (parus aux éditions Fleurus) sur les aventures de jeunes en visite à Fort Boyard[90]
  • Monique Jambut, Les Amants du fort Boyard. Historique d'un vaisseau de pierre, Paris, éditions France Océane, , 294 p. (ISBN 2-903504-67-9)
    roman historique[90]
  • Alain Surget (ill. Jean-Louis Serrano), Les Disparus du fort Boyard, éditions Rageot-Hatier, (ISBN 2-7002-3318-2)
    livre destiné à la jeunesse dont l'action se déroule dans le fort
  • Madeleine Tiollais, Les enfants du fort Boyard : roman historique, Lyon, éditions Bellier, , 300 p. (ISBN 2-84631-137-4)
    roman historique[90]
  • R.J.P Toreille, Raphaël 7 : Et le Grimoire Perdu, Le Lys Bleu Éditions, , 204 p. (ISBN 979-10-377-5887-3)
    roman fantastique/conte, le Fort Boyard y apparaît sous le nom de Fort Drayob, l'édifice y est représenté sous sa forme de 1857
    .

En jeu vidéo

Le fort Boyard est présent dans différents jeux vidéo, pour consoles portables ou ordinateur, s'inspirant tous du jeu télévisé du même nom ; cependant, si certains titres sont fidèles à l'émission (Fort Boyard : Le Défi ou Fort Boyard : Le Jeu), d'autres reprennent simplement l'esprit des épreuves (Fort Boyard : Casse-têtes & Énigmes), s'en servent comme base et s'orientent vers l'histoire de la forteresse (Fort Boyard : La Légende, où le joueur incarne un ancien candidat du jeu télévisé découvrant le trésor de Napoléon caché dans le fort) ou, enfin, s'en émancipent complètement (Fort Boyard : Millénium conte une histoire de science fiction).

L'édifice est également sujet de création de map pour des jeux FPS en ligne, tel que Counter Strike, Half Life[91] ou encore Medal of Honor[92], et des jeux type « bac à sable », comme Minecraft[93],[94],[95],[96].

Notes et références

Notes

  1. Crédité sous le nom de Pierre Launay aux génériques d'ouverture et de fin entre 1990 et 2017 ; son vrai nom est inscrit dans les génériques du jeu télévisé en 2018.

Références

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  3. « Sud Ouest (13 octobre 1989) : "Réhabilitation et effet médiatique" », sur FortBoyard.net,
  4. Soit une durée de construction de 53 ans.
  5. section AK 198, section A, numéro 01. Cf. le plan cadastral
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Voir aussi

Bibliographie

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    Livre retraçant le projet et la construction du fort Boyard ainsi que son utilisation
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    Description des projets, de la construction et des utilisations des différents forts du littoral charentais
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  • Denis Cettour, Le mausolée : arts et techniques des roches de qualité, éditions Pierre Actual, , 120 p., chap. 756
    Magazine sur les travaux des tailleurs de pierres revenant sur la restauration de la terrasse et de la corniche du Fort ainsi que divers points
  • N. Faucherre, P. Prost, A. Chazette et F. Le Blanc, Les fortifications du littoral : La Charente Maritime, Éditions patrimoines et médias, , 220 p. (ISBN 2-910137-17-1)
    Livre répertoriant les différentes fortifications du littoral charentais
  • Thierry Sauzeau, Petite histoire de Fort Boyard, Geste éditions, , 110 p. (ISBN 978-2-84561-528-1 et 2-84561-528-0)
    Livre revenant sur le lieu géographique et l'histoire du fort
  • Jean-Pierre Mitrecey, Dan Mitrecey et Josy Perceval, Les secrets de Fort Boyard, éditions Fetjaine, , 287 p. (ISBN 978-2-35425-170-3 et 2-35425-170-X)
    Livre retraçant les 20 ans de l'émission télévisée Fort Boyard, revenant également sur la genèse avec, notamment, la découverte du fort et sa réhabilitation
  • David Canard, Je découvre Fort Boyard, Métive, , 56 p. (ISBN 978-2-37109-023-1 et 2-37109-023-9)
    Livre revenant sur l'histoire du fort et contenant les témoignages d'Eric Buron et Marie Journel

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