Généraux romains

Cette page recense les généraux romains ayant marqué l'histoire pour leurs exploits militaires. Les empereurs romains sont exclus de cette liste.

République romaine

Lucius Quinctius Cincinnatus (519-430 av. J.-C.)

Lucius Quinctius Cincinnatus, fut un général romain. Il a été nommé consul en 460 av. J.-C. et dictateur à deux reprises en 458 et en 439 av. J.-C.

Il est considéré comme un des héros du premier siècle de la République et comme un modèle de vertu et d'humilité. Il est une figure historique, avec un rôle semi-légendaire, la réalité de ses actions ayant pu être amplifiée par les historiens romains, tels Diodore de Sicile, Tite Live ou Denys d'Halicarnasse, qui ont décrit ses faits et gestes[1].

Publius Cornelius Scipion l'Africain (236-183 av. J.-C.)

Scipion l'Africain est un général et un homme d'État romain, né v. 236-235 av. J.-C., et mort en 183 av. J.-C., à Linterne en Campanie. Il est connu pour ses campagnes militaires victorieuses contre les Carthaginois en Hispanie et pour avoir vaincu Hannibal en Afrique, à la bataille de Zama, mettant ainsi fin à la Deuxième guerre punique[2].

Lucius Æmilius Paullus Macedonicus (229-160 av. J.-C.)

Lucius Aemilius Paullus Macedonicus (vers 229 – 160 av. J.-C.) était un consul de la République romaine à deux reprises et un général réputé qui a conquis la Macédoine, mettant fin à la dynastie des Antigonides dans la troisième guerre macédonienne[3].

Lucius Cornelius Sulla (138-78 av. J.-C.)

Sylla est né -138 dans une famille patricienne.

Il est devenu consul en -88, dictateur en -82 et à nouveau consul en -80 avant de s'éteindre en -78[4].

Pompée le Grand (106-48 av. J.-C.)

Pompée dit « le Grand » (latin : Cnaeus Pompeius Magnus), né le 29 septembre de l'an 106 av. J.-C. dans le Picenum et mort le 28 septembre de l'an 48 av. J.-C. à Péluse, en Égypte ptolémaïque, est un général et homme d'État romain.

Il commence sa carrière militaire sous les ordres de son père Strabo, puis il se joint à Sylla dans la seconde guerre civile contre les populares, remportant de nombreux succès pour le compte du futur dictateur. Celui-ci lui accorde sa confiance et sa belle-fille, Aemilia Scaura, qui décède peu après. Pompée remporte de nouveaux succès militaires importants en Sicile et en Afrique en fin d'année 82 av. J.-C., qui lui valent le triomphe l'année suivante à l'âge de vingt-cinq ans seulement. En 79 av. J.-C., Sylla arrange son mariage avec Mucia Tertia, pour s'assurer sa loyauté.

De 77 à 72 av. J.-C., Pompée est chargé de mener en Hispanie une guerre difficile contre Sertorius, qui a constitué dans la péninsule Ibérique un État indépendant. S'étant couvert de gloire par sa victoire sur les pirates de Méditerranée en 67 av. J.-C., puis par ses conquêtes en Orient les années suivantes, il conclut avec César et Crassus le premier triumvirat, par lequel les trois se partagent le pouvoir à Rome en 60 av. J.-C. Il divorce alors de Mucia, infidèle, pour épouser Julia César, la fille de son compère. Le décès de Julia et la mort au combat de Crassus mettent à mal le triumvirat. En 52 av. J.-C., il est nommé par le Sénat consul unique de Rome, fait exceptionnel, pour rétablir l'ordre et le calme dans la cité, en proie à des affrontements (et à l'incendie de la Curie Hostilia) après l'assassinat de Publius Clodius Pulcher, qui soutenait politiquement César.

Lors de la guerre civile qui éclate en 49 av. J.-C., et en dépit de l'opposition de Caton, inquiet de son influence grandissante dans les affaires de l'État, la majorité des sénateurs se range derrière lui et déclare César ennemi public. Après une campagne difficile en Grèce en 48 av. J.-C. contre les forces de César, qui se termine par sa défaite lors de la bataille de Pharsale, Pompée se réfugie en Égypte, où il est assassiné sur l'ordre de Ptolémée XIII, sur la plage de Péluse le 28 septembre 48 av. J.-C.

Brillant général, il a célébré trois triomphes au cours de sa vie. Il est surnommé par Sylla et par ses soldats « Pompée le Grand » en référence à Alexandre le Grand. En tant qu'administrateur, Pompée se veut un brillant bâtisseur. Il fonde Nicopolis, dans la province du Pont. Il revendique la création de bien d'autres cités en Orient, comme Pompéiopolis, en Cilicie, et également en Hispanie. À Rome, il fait construire un imposant complexe sur le Champ de Mars, notamment avec un immense théâtre ainsi que plusieurs temples et la Curie de Pompée, dans laquelle César sera assassiné. Il est également l'instigateur de la création des provinces romaines de Syrie et de Pont-Bythinie[5].

Jules César (100-44 av. J.-C.)

Jules César (latin : Caius Iulius Caesar IV à sa naissance, Imperator Iulius Caesar Divus après sa mort), aussi simplement appelé César, est un général, homme d'État et écrivain romain, né le 12 ou le 13 juillet 100 av. J.-C. à Rome et mort le 15 mars 44 av. J.-C. (aux ides de mars) dans la même ville.

Son parcours unique, au cœur du dernier siècle de la République romaine — bouleversée par les tensions sociales et les guerres civiles —, marque le monde romain et l'histoire universelle. Ambitieux, il s'appuie sur le courant réformateur et démagogue (populares) qui traverse la cité romaine pour favoriser son ascension politique. Stratège et tacticien, il repousse, à l'aide de ses armées, les frontières de la République romaine jusqu'au Rhin et à l'océan Atlantique en conquérant la Gaule, puis utilise ses légions pour s’emparer du pouvoir au cours de la guerre civile l’opposant à Pompée, son ancien allié, puis aux républicains.

Acclamé comme un imperator favorisé des dieux, seul maître à Rome après une suite de victoires foudroyantes sur ses adversaires, il entreprend de réformer l’État et de modifier l'organisation de la classe politique dirigeante afin de satisfaire les revendications de la mouvance des populares, dont il se revendique. Pour ce faire, il concentre progressivement — grâce à son contrôle sur le Sénat de Rome — de nombreux pouvoirs exceptionnels, adossés à une politique de culte de la personnalité inédite reposant sur ses ascendances divines et sa fortune personnelle.

Adoré du peuple, pour qui il fait montre de largesses frumentaires, économiques et foncières, il se fait nommer dictateur, d'abord pour dix ans avec des pouvoirs constitutionnels, puis à vie, étant autorisé à porter la toge et la couronne des triomphateurs en permanence. Soupçonné de vouloir instaurer par ces mesures une nouvelle monarchie à Rome, il est assassiné peu après par une conspiration de sénateurs dirigée par Brutus et Cassius.

Son héritage est rapidement l'objet d'une nouvelle guerre civile entre ses partisans et successeurs, son fils adoptif par testament, Octave, triomphant de ses adversaires. Jules César est divinisé et Octave, vainqueur de Marc Antoine, achève par sa victoire et par l'élimination des derniers républicains la réforme de la République romaine, qui laisse place au principat et à l'Empire romain en tant que régime de gouvernement de la cité. Son nom devient synonyme de pouvoir et l’un des titres de référence pour nombre de pouvoirs personnels en Europe occidentale. Sa personnalité et son parcours sont l'objet de nombreux récits plus ou moins légendaires au fil du temps, dans les cultures du monde entier ; de même, il est désigné par le terme de « césarisme » les attitudes politiques visant à faire reposer un pouvoir personnel fort sur l'approbation populaire et sur le plébiscite[6].

Agrippa (63-12 av. J.-C.)

Marcus Vipsanius Agrippa (né vers 63 av. J.-C. - mort en mars de l'année 12 av. J.-C.), anciennement francisé en Marc Agrippe, est un général et homme politique romain du Ier siècle av. J.-C. ; éduqué aux côtés du jeune Caius Octavius Thurinus, le futur empereur Auguste, son parcours personnel épouse dès 44 av. J.-C. celui du petit-neveu et désormais fils adoptif de Jules César : fidèle lieutenant, bâtisseur, homme de guerre, gendre, et héritier présomptif de l'Empire, Agrippa fut de tous les combats militaires et politiques son plus proche ami.

Présent au côté d'Octave dès la mort de César en 44 av. J.-C., Agrippa permet par ses victoires militaires (bataille de Nauloque en 36 av. J.-C. contre Sextus Pompée, bataille d'Actium en 31 av. J.-C. contre Marc Antoine) l'affirmation de l'autorité politique d'Octavien, dans un contexte de profonds troubles, ainsi qu'il accompagne l'installation du principat et la fin des guerres civiles de la République romaine. Durant les quinze premières années du principat, il participe, à l'initiative d'Auguste, aux nouvelles conquêtes de l'Empire, en Hispanie (20 et 19 av. J.-C.) et sur le Danube notamment (13 et 12 av. J.-C.). Après la mort de Marcellus, il fait partie des héritiers présumés de l'Empire, jusqu'à la naissance de ses fils. C'est aussi un savant diplomate pendant les guerres.

Agrippa est, avec Mécène, un des très proches conseillers d'Auguste. Il est consul en 37 av. J.-C., au moment du renouvellement du second triumvirat puis en 28 et en 27 av. J.-C. en même temps qu'Octave devenu empereur. Pour éviter de monopoliser la charge consulaire année après année, il reçoit au même titre que l'empereur un imperium exceptionnel, la puissance tribunitienne et assure la corégence avec Auguste (recevant tour à tour un imperium exceptionnel en Orient et en Occident), toutefois il lui reste subordonné.

Il fait construire sur le Champ de Mars les premiers thermes à Rome, propriété privée qu'il lègue au peuple romain : les Thermae Agrippae. Il réalise à proximité de ces thermes la première version d'un temple dédié à toutes les divinités, le Panthéon de Rome, lors de son troisième consulat de 27. Il fait également construire, pour le compte d'Auguste, d'autres temples, des aqueducs, notamment l’Aqua Julia et l’Aqua Virgo à Rome, des théâtres et des portiques, et de nombreuses voies aussi bien dans la Ville que dans les provinces, notamment en Gaule.

Partie prenante des stratégies matrimoniales d'Auguste afin d'assurer une continuité dynastique à son nouveau régime, il épouse en troisièmes noces la fille d'Auguste, Julia, en l'an 21 av. J.-C., avec qui il eût 5 enfants, dont Caius et Lucius César, adoptés par Auguste et faits Princes de la Jeunesse et héritiers de l'Empire avant leur décès prématuré. Devenu le gendre de l'empereur Auguste, dont il avait épousé la nièce Claudia Marcella l'Aînée auparavant, il est le premier beau-père du futur empereur Tibère, à qui il donne en noces sa fille Vipsania Agrippina puis son autre fille Agrippine l'Aînée, et enfin par sa petite-fille Agrippine la Jeune ; il est ainsi à la fois le grand-père maternel de l'empereur Caligula, l'arrière-grand-père maternel de l'empereur Néron, ainsi que le beau-père du général Germanicus, héritier présomptif de l'Empire jusqu'à sa mort et frère aîné de l’empereur Claude, qui épousa par ailleurs en dernières noces Agrippine la Jeune, petite-fille d'Agrippa[7].

Empire romain

Aetius (391-454)

Aetius ou Aétius (en latin Flavius Aetius), né vers 395 à Durostorum (actuelle Silistra, en Bulgarie) et mort le 21 septembre 454 à Ravenne, est un sénateur romain et un généralissime de l'armée de l'empire d'Occident sous le règne de Valentinien III (425-455).

Doté en 443 des titres de patrice et de « maître des deux milices », il est, avec la régente Galla Placidia, mère de Valentinien III, le principal dirigeant de l'empire d'Occident des années 430 à sa mort (assassiné par ce même Valentinien).

On dit de lui qu'il a été « le dernier des Romains » en raison de sa lutte contre les Barbares présents dans l'Empire au Ve siècle, notamment contre Attila en 451, et aussi parce qu'après lui, l'empire d'Occident est gouverné par Ricimer, suève et wisigoth d'origines, et par Gondebaud, un Burgonde, avant de disparaître en 476 par la volonté du Skire Odoacre[8].

Belisarius

Bélisaire (en grec : Βελισάριος / Belisários ; en latin : Flavius Belisarius), né vers l'an 500 en Macédoine, aux confins de l'Illyrie et de la Thrace, et mort en 565 à Constantinople, était un général romain d'Orient.

Souvent victorieux, il est parfois considéré comme le dernier grand général romain. Par ses succès, il contribue grandement aux reconquêtes de l'empire romain d'Orient voulues par l'empereur Justinien, sous le règne duquel il exerce la très grande partie de sa carrière.

Il se révèle sur le front oriental, en battant les Sassanides lors de la bataille de Dara en 530. S'il est vaincu l'année suivante à la bataille de Callinicum, il ne perd pas pour autant toutes les faveurs impériales. Plus encore, il joue un rôle cardinal dans l'écrasement de la sédition Nika à Constantinople, qui a mis en péril le pouvoir de Justinien. En 533, il est à la tête d'une armée chargée de conquérir le royaume vandale en Afrique du Nord. Au terme d'une campagne fructueuse, il vainc sans grandes difficultés Gélimer à deux reprises, assurant le retour de la région dans le giron impérial. Deux ans plus tard, il est envoyé combattre les Ostrogoths lors de la guerre des Goths (535-553), dans le but de conquérir l'Italie, cœur historique de l'Empire romain que Justinien espère reconstituer. Là encore, Bélisaire progresse rapidement et entre dans Rome en 536. Mieux, il en soutient victorieusement le siège. Son départ d'Italie en 540 pour combattre à nouveau sur le front perse coïncide avec le retour en force des Ostrogoths, l'obligeant à revenir dès 542. En dépit d'effectifs insuffisants, il parvient à contrecarrer Totila, le roi des Ostrogoths, même si c'est Narsès qui termine la conquête de l'Italie. Durant les années suivantes, Bélisaire est moins actif militairement même s'il défend Constantinople contre un raid des Koutrigoures en 559.

Au cours de sa vie, Bélisaire a été le plus grand général de Justinien mais il est ensuite tombé en disgrâce auprès de celui-ci, parfois pour des rumeurs de participation à des conspirations contre l'empereur. Si sa responsabilité personnelle ne semble jamais avoir été engagée, ces mises à l'écart, notamment celle en 562 peu avant sa mort, ont contribué au développement, dans l'art européen, du mythe d'un général mort dans la misère, mendiant, rejeté par un empereur ingrat. Toutefois, il est nécessaire de relativiser cette image, car Bélisaire n'a jamais été congédié de manière définitive par Justinien et aucun document n'atteste qu'il ait été privé de sa solde et de ses privilèges[9].

Flavius Stilicon (359-408)

Stilicon (en latin : Flavius Stilicho), né vers 360 près de Constantinople, mort le 22 août 408 à Ravenne, est un militaire romain d'origine barbare ayant servi sous les règnes de Théodose, et de ses fils Honorius et Arcadius.

Entré tôt dans l'armée, Stilicon devient un des principaux généraux de Théodose, dont il épouse la nièce en 384. Nommé généralissime en 394, il prétend, à la mort de Théodose, avoir reçu la régence de l'Empire. Il ne réussit cependant pas à imposer son autorité à l'Empire romain d'Orient.

De 395 à 408, il exerce donc la régence de l'Empire romain d'Occident, Honorius devenant son gendre en 398.

Il mène plusieurs campagnes contre les barbares et combat l'usurpateur Gildon en Afrique. En 403, il repousse les Wisigoths d'Alaric Ier en Italie, puis est vainqueur en 405 (ou 406) des Ostrogoths de Radagaise à Fiesole.

Mais pour protéger l'Italie, Stilicon a dû dégarnir les frontières, et lorsque durant l'hiver 406 des armées de Vandales et d'Alains franchissent le Rhin gelé, l'armée romaine n'est pas en mesure de les arrêter.

Au printemps 407, Stilicon échoue également à briser l'usurpation de Constantin III en Gaule et en Bretagne.

Durant sa régence, Stilicon mène une politique similaire à celle de Théodose : intégration des barbares dans l'armée et la société, ce qui suscite des frictions avec les notables romains. Sur le plan religieux, il concourt à la promotion du christianisme nicéen et combat à la fois les hérétiques (ariens et donatistes), et le paganisme (destruction des Livres sibyllins en 405). Il s'attire ainsi l'animosité des élites romaines, notamment celle du Sénat.

Dans la conjoncture désastreuse des années 407-408, Honorius se laisse persuader par son entourage que Stilicon complote contre lui et le fait exécuter le 22 août 408[10].

Références

  1. (la) Tite Live, Histoire romaine
  2. Pierre Grimal, Le siècle des Scipions,
  3. (la) Plutarque, Aemilius Paulus
  4. François Hinard, Sylla, (ISBN 2-213-01672-0)
  5. (en) Pat Southern, Pompey the Great,,
  6. Luciano Canfora, Jules César, le dictateur démocrate
  7. Jean-Michel Roddaz, Marcus Agrippa, Rome, (ISBN 978-2-7283-0069-3)
  8. Gilbert Sincyr, L'Épopée d'Aetius, dernier général de la Rome antique, Coulommiers (ISBN 2-915461-89-9)
  9. (en) Philip Henry Stanhope, The life of Belisarius,
  10. Ernst Stein et Jean-Rémy Palanque, Histoire du Bas-Empire, Paris,

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