Charles Étienne Gustave Le Clerc de Juigné

Conseiller général du canton de Bourgneuf-en-Retz, il s'employa au développement de l'agriculture régionale[2], des voies de communication et contribua activement à la création du chemin de fer de la rive gauche de la Loire. Comme président du conseil général, il protesta, en 1870, contre la dissolution de ces assemblées par Gambetta, et fut élu[11], le 8 février 1871, représentant de la Loire-inférieure à l'Assemblée nationale, le 5^e sur 12.

Légitimiste, il se fit inscrire à la réunion des Réservoirs, siégea à droite, accusa les maires de Paris de s'être mis à la tête du mouvement insurrectionnel du 18 mars[2], et vota :

• pour la paix,
• pour les prières publiques,
• pour l'abrogation des lois d'exil,
• pour le 24 mai,
• pour la démission de Thiers,
• pour l'arrêté sur les enterrements civils,
• pour la prorogation des pouvoirs du maréchal Mac-Mahon,
• pour la loi des maires,
• contre l'amendement Barthe,
• contre le retour à Paris,
• contre le ministère de Broglie (I),
• contre la dissolution,
• contre l'amendement Wallon,
• contre les lois constitutionnelles de 1875.

Réélu[12] député par l'arrondissement de Paimbœuf, aux élections générales du 20 février 1876, contre Joseph Rousse[13], il fut, après le 16 mai, l'un des 158 députés qui approuvèrent la conduite du ministère de Broglie (III). Réélu de nouveau[14], le 14 octobre 1877, contre M. Goullin[15], il vit renouveler son mandat[16], le 21 août 1881, contre Victor Boquien[17] (maire d'Indre), et fut porté, aux élections du 4 octobre 1885, sur la liste conservatrice de la Loire-Inférieure. Élu[18], le 3^e sur 9, il continua de faire partie de la minorité conservatrice, et vota contre les ministères républicains opportunistes et radicaux qui se succédèrent au pouvoir.

À la fin de la législature, M. de Juigné s'est prononcé :

• contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
• pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
• contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
• contre le projet de loi Lisbonne, restrictif de la liberté de la presse,
• contre les poursuites contre le général Boulanger.

Réélu[19] député de Paimbœuf le 22 septembre 1889, sans concurrent, puis le 20 août 1893[20] contre le républicain Charles[21] et Moret[22], il continua de siéger parmi les monarchistes catholiques et de les soutenir de son vote.

Plutôt que les grands débats d'idées ou de politique, c'étaient les questions agricoles qui retenaient son intérêt presque exclusif[23]. Grand propriétaire terrien, il avait déclaré, selon les termes du président Fallières, « une guerre sans merci à la routine[23] » : il s'était employé, non sans succès, à améliorer et à rénover les méthodes de culture et d'élevage et à propager dans sa région celles dont il avait reconnu l'efficacité après les avoir expérimentées dans ses domaines. Sa province lui doit notamment d'avoir porté l'élevage des chevaux au rang d'une industrie ; la renommée de ses haras s'étendait fort loin.

Il ne se représenta pas aux élections législatives de 1898 mais se laissa persuader de se porter candidat au Sénat, où il fut élu le 24 mars 1900 par 659 voix contre 292 au républicain Riom, au cours d'une élection partielle provoquée par le décès de M. Guibourg de Luzinais. Son passage y fut des plus brefs : trois mois à peine puisqu'il mourut au cours de l'intersession, le 13 octobre 1900). Il était âgé de 75 ans.

• Liste des propriétaires et éleveurs de sport hippique ;
• Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Lac de Grand-Lieu » (voir la liste des auteurs). ;

• Notices d'autorité :

  • Fichier d’autorité international virtuel
  • International Standard Name Identifier
  • Bibliothèque nationale de France (données)
  • WorldCat
• Ressources relatives à la vie publique :
  • Sénat
  • Base Sycomore
• Michel Gautier, « Rappels historiques et politiques sur le pays de Retz », sur poche.st.nazaire.pagesperso-orange.fr (consulté le 25 février 2012) ;
• Marie-Danielle Pierrelée, « Histoire de Saint-Hilaire-de-Chaléons », Comte Gustave de Juigné (1825-1900), sur www.shc44.org (consulté le 4 mars 2012) ;

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• « Juigné (Charles-Étienne-Gustave-Leclerc, comte de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, t. III, Edgar Bourloton, 1889-1891, 640 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 446 [texte sur Sycomore]  ;
• « Juigné (Charles-Étienne-Gustave-Leclerc, comte de) », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [texte sur Sycomore]  ;
• Dominique Pierrelée, Grand Lieu lac et marais, mémoire des paysages entre Loire et baie, Nantes, Éditions Siloë, décembre 2004, 294 p. (ISBN 2-84231-312-7).
• Hyacinthe-D. de Fourmont, L'Ouest aux croisades, impr. de la Vve Forest, 1867 (lire en ligne), p. 126 ;
• Charles Yriarte, Les cercles de Paris : 1828-1864, Dupray de La Mahérie, 1864, 311 p. (lire en ligne) ;
• Paul Vasili, La société de Paris, vol. 1, 1887, 883 p. (lire en ligne) ;
• Léon Bertrand, Journal des chasseurs, 1858 (lire en ligne) ;

Pour approfondir

• Hélène et René Bourreau, Les députés parlent aux électeurs : les professions de foi en Loire-Inférieure, 1881-1936 : monarchie et république, Paris, Publications de la Sorbonne, 1999, 374 p. (ISBN 2-85944-368-1, lire en ligne), p. 86-87, 105, 117-118, 311 ;
• René Bourreau, Monarchie et modernité : l'utopie restitutionniste de la noblesse nantaise sous la III^e République, Paris, Publications de la Sorbonne, 1996, 383 p. (ISBN 2-85944-274-X, lire en ligne), p. 59, 163, 164, 187 ;
• Benjamin Ratichaux, Le comte Gustave de Juigné, un aristocrate légitimiste en République, mémoire de recherche soutenu à l'Université de Nantes, 2021, 263 p. ;

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