Héléna Manson

Héléna Manson, née Elena Eugenia Manson le à Caracas (Venezuela) et morte le à Neuilly-sur-Seine[1] (Hauts-de-Seine), est une actrice française. Elle fut l'épouse du producteur René Montis.

Héléna Manson
Nom de naissance Elena Eugenia Manson
Naissance
Caracas (Venezuela)
Nationalité Française
Décès (à 96 ans)
Neuilly-sur-Seine
(Hauts-de-Seine)
Profession Actrice
Films notables Madame Bovary
Le Corbeau
Toi, le venin
Agent trouble

Biographie

Élève du conservatoire d’art dramatique de Genève, elle débuta au théâtre avec la compagnie Pitoëff.

Au cinéma, elle fut l’un des seconds rôles marquants des années 1930 jusqu’aux années 1960. Abonnée aux rôles ingrats, jouant souvent la méchante de service, c’est en 1943, avec sa prestation dans Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot, qu’elle atteint à la renommée. Mais elle sait aussi faire preuve de fantaisie comme dans Pension Mimosas de Jacques Feyder aux côtés de Françoise Rosay et d’Arletty (1935), dans Faibles femmes de Michel Boisrond avec Alain Delon et Mylène Demongeot (1959) ou dans l’un de ses derniers films, en directrice de musée coincée et chef du personnage interprété par Catherine Deneuve, dans Agent trouble de Jean-Pierre Mocky (1987).

Le , l'association Souvenance de Cinéphiles sise à Puget-Théniers lui remet en son domicile à Neuilly-sur-Seine le prix Reconnaissance de Cinéphiles pour l'ensemble de sa carrière.

Elle est inhumée auprès de René Montis au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine (division 3)[2].

Hommage

  • Télérama[3] : « Visage pointu et sec, les yeux terriblement expressifs, Héléna Manson fut l'une des plus inquiétantes silhouettes du cinéma français. Elle vient de nous quitter, à 96 ans. Le public adore la détester, dès lors qu'il la découvre, en 1943, dans Le Corbeau, d'Henri-Georges Clouzot, en infirmière silencieuse, un rien cruelle... Elle qui n'a joué jusque-là que des femmes ordinaires et effacées devient « la sale bonne femme », aigre et jalouse. Ses airs de vieille fille méchante font froid dans le dos. Elle, elle se moque bien du cinéma. Toujours des seconds rôles. Mais, souvent, avec les plus grands réalisateurs : Pabst (La Tragédie de la mine), Renoir (Madame Bovary), Max Ophüls (Le Plaisir, Lola Montès)... Non, tout cela n'a pas d'importance. Elle ne vit que pour le théâtre. À 20 ans, à Genève, elle remplace au pied levé la grande Ludmilla Pitoëff, malade. L'année suivante, Georges et Ludmilla l'engagent dans leur troupe. Elle débute alors à Paris, en 1921, aux côtés de Michel Simon un sacré numéro ! »), et croise la grande Colette et Céleste Albaret, la gouvernante de Proust. Elle était intarissable sur ses rencontres. « J'ai une mémoire d'éléphant », s'amusait-elle à répéter. Elle fait des tournées dans le monde entier, n'arrête jamais de travailler, menant de front théâtre, cinéma, doublage puis télévision. Née en 1898 elle apparaît au cinéma pour la dernière fois dans Agent trouble de Jean-Pierre Mocky, en 1987, et dans Les Maris, les Femmes, les Amants, de Pascal Thomas, en 1989. Et elle double encore un film : Cinema Paradiso (elle est la voix de la mère de Jacques Perrin). Lorsque je l'ai rencontrée, elle avait 90 ans. Elle ne parlait que des pièces qu'elle avait vues pendant la saison. C'était un samedi et son regard brillait de malice : demain, elle irait voir du Ionesco. »

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Doublage

Bibliographie

  • Raymond Chirat et Olivier Barrot, Les excentriques du cinéma français : 1929-1958, Paris, Henri Veyrier, , 272 p. (ISBN 978-2-85199-304-5).
  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus : 694 portraits, 2147 noms, Mormoiron, Y. Foucart, , 1185 p. (ISBN 978-2-9531139-0-7).

Notes et références

  1. Ses dates et lieux de naissance et de décès sont attestés par son extrait de décès (no 729/1994), consultable à la mairie de Neuilly-sur-Seine.
  2. Cimetières de France et d'ailleurs
  3. Par Philippe Piazzo, article paru dans Télérama no 2333 du .

Liens externes

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