Intelligibilité mutuelle
En linguistique, l'intelligibilité mutuelle est un phénomène, illustrant une relation entre des langues ou des dialectes, dans lequel des locuteurs de langues distinctes mais proches peuvent se comprendre mutuellement sans avoir particulièrement étudié l'autre langue et sans effort significatif. Elle se présente à des degrés variés dans le monde au sein de nombreuses langues reliées ou géographiquement proches, souvent dans le contexte d'un continuum linguistique.
L'intelligibilité mutuelle est parfois utilisée comme critère pour distinguer une langue d'un dialecte, bien que les facteurs sociolinguistiques soient aussi déterminants. L'intelligibilité entre les langues peut présenter un caractère asymétrique : ainsi un locuteur d'une langue comprendra davantage une certaine langue étrangère qu'un locuteur de cette langue celle du premier. Le caractère mutuel est établi lorsque l'intercompréhension est relativement symétrique.
Il ne faut pas confondre l'intelligibilité mutuelle avec l'intercompréhension qui est d'abord une pratique, et si elle est plus facile entre deux personnes parlant des langues voisines linguistiquement, elle est toujours possible entre des personnes parlant des langues éloignées, du moment que l'un et l'autre ont appris à comprendre la langue de leur interlocuteur.
Liste des langues mutuellement intelligibles
Langues germaniques
- Allemand et luxembourgeois.
- Allemand et yiddish.
- Néerlandais et afrikaans.
- Bas-allemand, néerlandais et limbourgeois.
- Danois, suédois et norvégien.
- Anglais et scots.
- Islandais et féroien.
Langues slaves
- Russe, ukrainien, biélorusse[1]
- Bulgare, macédonien, serbo-croate et slovène.
- Polonais, slovaque, tchèque, silésien, cachoube, morave et sorabe.
Langues romanes
- Langues d'oïl (y compris le français) et franco-provençal.
- Catalan et occitan.
- Espagnol, judéo-espagnol, portugais, galicien, astur-léonais, aragonais et catalan.
- Italien, corse, sicilien, napolitain, romanesco et vénitien.
- Lombard, ligurien, piémontais, émilien-romagnol et vénitien.
- Romanche, ladin et frioulan.
- Roumain, aroumain, istroroumain et mégléno-roumain.
Langues celtiques
Langues turques
Langues austronésiennes
- Samoan, tonguien et tuvaluan.
- Malais et indonésien.
- Tagal et pilipino.
- Cebuano et hiligaïnon.
Langues sino-tibétaines
Langues berbères
Notes et références
- Alexander M. Schenker. 1993. "Proto-Slavonic," The Slavonic Languages. (Routledge). Pp. 60–121. Pg. 60: "[The] distinction between dialect and language being blurred, there can be no unanimity on this issue in all instances..."
C.F. Voegelin and F.M. Voegelin. 1977. Classification and Index of the World's Languages (Elsevier). Pg. 311, "In terms of immediate mutual intelligibility, the East Slavic zone is a single language."
Bernard Comrie. 1981. The Languages of the Soviet Union (Cambridge). Pg. 145–146: "The three East Slavonic languages are very close to one another, with very high rates of mutual intelligibility...The separation of Russian, Ukrainian, and Belorussian as distinct languages is relatively recent...Many Ukrainians in fact speak a mixture of Ukrainian and Russian, finding it difficult to keep the two languages apart...
Voir aussi
Liens externes
- L'intercompréhension : le cas des langues romanes, réd. Claire Blanche-Benveniste, André Valli, Le français dans le monde, Recherches et applications, n° 11, , http://www.fdlm.org/fle/ra/11-inter.php
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