Jacques Richard (réalisateur)

Jacques Richard est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma français, né le à Angers[1],[2].

Pour les articles homonymes, voir Richard et Jacques Richard.

Jacques Richard
Jacques Richard sur le tournage de
L'Orpheline avec en plus un bras en moins
Naissance
Angers, Maine-et-Loire, France
Nationalité française
Profession

Réalisateur
Scénariste
Producteur de cinéma
Acteur

Artiste-peintre
Films notables Ave Maria
Le Fantôme d'Henri Langlois
L'Orpheline avec en plus un bras en moins
Site internet (http://www.lesfilmsjacquesrichard.com)

Biographie

Jacques Richard commence sa carrière en 1973 à dix-neuf ans, en devenant l'assistant d'Henri Langlois à la Cinémathèque française, où il peut découvrir tous les chefs-d'œuvre du septième art. Il continue comme stagiaire de Benoît Jacquot sur L'Assassin musicien ; de Philippe Garrel sur Les Hautes Solitudes, Le Berceau de cristal et Voyage au jardin des morts ; et de Jean Eustache, pour le montage de Mes petites amoureuses.

Jacques Richard réalise un premier long-métrage en 1975 : Né-[3], avec Fabrice Luchini, alors jeune comédien, Michael Lonsdale et la chanteuse Catherine Ribeiro. Ce premier film est projeté dans de nombreux festivals, notamment à Toulon, Digne et Thonon-les-Bains[4]. Il est présenté en avant-première à la Cinémathèque par Henri Langlois lui-même, puis sort à Paris au cinéma l'Olympic. Frédéric Mitterrand[5] écrit dans le magazine 20 Ans : « Jacques Richard ressemble à ces lycéens de Terminale, dont on ne sait pas s'ils vont rafler tous les prix, ou mettre le feu au lycée ! »[6].

En 1977, Jacques Richard fonde sa propre société de production, « Les Films Élémentaires ». Cette même année, il réalise Le Rouge de Chine[7], film poétique noir et blanc tourné en Écosse dans lequel l'on peut entendre la voix d'Antonin Artaud. Puis, après quelques courts-métrages, il réalise en 1982 Rebelote, film muet avec Jean-Pierre Léaud, présenté à Cannes en 1983 dans la section « Perspectives ».

Deux ans plus tard, la productrice de Diva, Irène Silberman, le remarque et produit ses deux films suivants : Ave Maria, dont l'affiche représentant Isabelle Pasco crucifiée les seins nus fit scandale[A], avec l'actrice Anna Karina, puis Cent francs l’amour avec Richard Bohringer et Pierre-Loup Rajot.

En 1988, il est le cofondateur de l'Association Henri Langlois et fait réaliser la tombe de ce dernier au cimetière du Montparnasse, monument tout en verre composé de 250 photos de l'histoire du cinéma. Il garde un témoignage de cet événement dans un film court intitulé Langlois monumental, où figurent Samuel Fuller, Marcel Carné et Michael Lonsdale.

En 1995, il réalise le film Porté disparu pour la télévision. Pour les rôles principaux, il a engagé Georges Claisse en un homme considéré comme mort et retourné à sa femme et ses enfants après vingt ans, et Claude Jade dans le rôle principal de sa femme, qui est maintenant nouvellement mariée (à Jean Barney). Il y a différentes fins dans ce film dramatique et le public a été autorisé à décider comment il se terminait en votant.

Il écrit en 1996 avec Roland Topor le scénario de La Jeune Personne, qui se concrétise enfin en 2009 sous le titre L'Orpheline avec en plus un bras en moins[8]. À la mort de Topor, Jacques Richard réalise deux courts-métrages d'après deux de ses nouvelles : Le Bon Coin avec Luis Rego ; La Dame pipi avec Jackie Berroyer, Catherine Ringer et Brigitte Lahaie.

Depuis 1975, Jacques Richard a réalisé 85 films tous formats et genres confondus, pour le cinéma ou la télévision, dont de nombreux courts-métrages et documentaires. Le plus remarqué est Le Fantôme d'Henri Langlois, portrait de trois heures trente du fondateur de la Cinémathèque française et créateur du Musée du cinéma, film présenté en sélection officielle à Cannes en 2004, puis distribué largement aux États-Unis, en salles et en DVD. Martin Scorsese dans une correspondance adressée à Jacques Richard, salue ce travail de mémoire fondamental[6].

Le père Jésuite Jean Diard[9], fondateur de la résidence d'artistes Confluences, ami de Jean Renoir et de Roberto Rossellini, a dit de Jacques Richard lors d'une projection du film Rebelote, dans son Centre Culturel du 20e arrondissement de Paris : « Ce qui est original chez lui, c’est qu’il représente le classicisme dans la modernité »[6].

En 2015, il publie un livre d'entretiens Le Cinéma libertaire et libertin aux éditions Écarlate, où il dialogue avec Jean-Pierre Mocky, Joël Séria, Catherine Robbe-Grillet, Paul Vecchiali et Patrick Grandperret, entre autres, sur un cinéma exigeant et hors normes.

Depuis 2015, le Festival du premier court-métrage de Pontault-Combault remet un Prix Jacques Richard au mois d'octobre de chaque année.

Jacques Richard est également peintre depuis 2016 et a bénéficié déjà de quatre expositions, à la Libraire du Panthéon en novembre-, à la Galerie Nérisson-Cravéro à partir du , au Cinéma Apollo à Pontault-Combault du au , et à la Galerie SoLo à Saint-Leu-la-Forêt (95) en .

Il publie en 2020 un premier roman Ce désir que l'on craint à Chaillot Editions, sous le pseudonyme de Gwenaëlle de Maison-Neuve. Enfin il est préproduction d'un nouveau long-métrage "Un Amour de Sade", tournage prévu en 2022.

Vie privée

Le père du réalisateur est Yves Richard, journaliste à La Nouvelle République. Jacques Richard est le frère de Chantal Poupaud et l'oncle du comédien Melvil Poupaud[10] et du chanteur-guitariste Yarol Poupaud. Il a été le compagnon de Florence Rey de 2009 à 2015.

Filmographie

Longs métrages de fiction

Courts métrages

Documentaires

Films à venir

  • 2021 : Un Amour de Sade

Télévision

Acteur

Distinctions

Jury de festival

  • Membre du jury courts-métrages, 2e Festival International du Film Fantastique d'Audincourt, Bloody week-end, en 2011.

Notes et références

Notes

A  Le contexte de l’époque était celui des manifestations pour l’école libre. Dix-huit ans plus tôt, en 1966, le film La Religieuse de Jacques Rivette était interdit provisoirement par la censure. Le , la revue Hara-Kiri mensuel à son no 139 a connu le même sort que l’affiche d’Ave Maria, pour une couverture jugée scandaleuse à cause de son titre : « Hara-Kiri révèle la face cachée du Christ ».
D'autres réalisateurs sont poursuivis par des associations intégristes pour offense à la religion : Je vous salue, Marie de Jean-Luc Godard en 1985, La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese en 1988, l’affiche du film Larry Flynt de Milos Forman en 1996 (qui reprend d’ailleurs la symbolique de la crucifixion d’Ave Maria), celles des films Ceci est mon corps de Rodolphe Marconi en 2001 et Amen de Costa-Gavras en 2002[14].
Depuis l’action en justice contre l’affiche du film Ave Maria en 1984, vingt procès ont été intentés en France pour injure ou diffamation envers une religion[15].
La photographe Bettina Rheims a vu également la photo de couverture de son livre INRI[16] censurée en 1998, car son éditeur avait imposé une femme crucifiée aux seins nus[17].

Références

  1. Dossier de presse de L’Orpheline Avec en Plus un Bras en Moins (lire en ligne), p. 6.
  2. Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma, .
  3. Né-, pour Négation. Ce film va devenir Le Vivarium en 2007 dans une version restaurée. Voir Né- (1975) sur IMDB.
  4. Se reporter à la fiche du long-métrage : Né-.
  5. Frédéric Mitterrand est l'un des producteurs associés de Jacques Richard.
  6. Source : Jacques Richard, Films Élémentaires, Paris. Se reporter au site Les Films Élémentaires.
  7. Gérard Courant, « Le Rouge de Chine, film de Jacques Richard », Cinéma, no 241, (lire en ligne)
  8. Le film L'Orpheline avec en plus un bras en moins est sorti dans les salles de cinéma, le .
    Sur les débuts de la réalisation et les premiers acteurs pressentis, se reporter au document :
    « Un film bourguignon », Le Bien public (édition de la Côte-d'Or), (lire en ligne).
    Cet article mentionne Alain Depardieu, le frère de Gérard Depardieu, qui devait jouer le rôle du juge Georges London. Mais à la suite d'un changement, c'est Pasquale D'Inca qui reprend l'interprétation. D'autres artistes comme Juliette Dragon, Dany Verissimo et Firmine Richard ne figurent plus dans la distribution.
    Pour plus d'informations sur le film de Jacques Richard, lire également :
    « Le cinéma a un bras en plus », Le Journal de Saône-et-Loire (édition de Chalon-sur-Saône), , p. 14 (lire en ligne)
    Dominique Auclair, « Silence, on tourne à Couches », Le Journal de Saône-et-Loire, , p. 48
    Dominique Auclair, « Acteurs d’un jour », Le Journal de Saône-et-Loire (édition du Creusot), Couches, - couverture et p. 2 du cahier local
    David Rivory, « Chalon sous les projecteurs », Le Journal de Saône-et-Loire (édition de Chalon-sur-Saône), , p. 1 et 10 (lire en ligne) et page 2 du cahier local
    « Le film de Jacques Richard marqué par Topor », La Nouvelle République, (lire en ligne)
    Vous pouvez consulter :
    Le site officiel du film « L'Orpheline avec en plus un bras en moins ».
    Le site du Conseil régional de Bourgogne.
    « Le site des rencontres cinématographiques de Dijon »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  9. Lire l'article : Hommage à Jean Diard.
  10. Melvil Poupaud, Quel est Mon noM, Paris, Éditions Stock, , 277 p. (ISBN 978-2-234-07030-1)
  11. Portrait de René Coynault, sacristain au village de Chef-Boutonne (Deux-Sèvres). Sur le film L'Arche de Néné, consulter le site : www.lussasdoc.org
  12. Cinématon est filmé par Gérard Courant , le  : voir le Cinématon portrait n°1791 : Jacques Richard.
  13. Cinématon est filmé par Gérard Courant , le . Ce rassemblement célèbre le premier tiers de siècle d'existence des Cinématons, devant le no 42 rue de l'Ouest dans le 14e arrondissement de Paris.
    Voir la Célébration des 30 ans de Cinématon et le Site Imdb.
  14. « La censure au cinéma en France », sur Ciné-club de Caen, . L’évocation du film Ave Maria est en fin de page, dans le chapitre « Religion ».
  15. Jean Boulègue, Le Blasphème en procès, 1984-2009 : L’Église et la Mosquée contre les libertés, Nova Éditions, (présentation en ligne)
  16. Bettina Rheims et Serge Bramly, INRI (Igne Natura Renovatur Integra), Éditions Albin Michel,
  17. Sur le livre de Bettina Rheims, consulter :
    Daniel Licht, « Pas très catholique ? Un prêtre intégriste a déposé une plainte contre l’ouvrage de la photographe », Libération, (lire en ligne)
    Daniel Licht, « On peut acheter INRI, pas le montrer », Libération, (lire en ligne)
    Luc Le Vaillant, « Bettina Rheims, 46 ans, photographe. Des filles à nu, Chirac en Président cow-boy, et Jésus avec des seins. Succès et polémiques. La chair et Christ », Libération, (lire en ligne)

Liens externes

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