Laurent Terzieff

Laurent Terzieff[1] est un acteur et metteur en scène français, né le à Toulouse (Haute-Garonne) et mort le à Paris 13e[2].

Laurent Terzieff
Laurent Terzieff, en 2009, à la sortie du théâtre après une représentation de L'Habilleur
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Laurent Didier Alex Terzieff
Nationalité
Français
Formation
Activités
Période d'activité
Père
Fratrie
Autres informations
Distinctions
Vue de la sépulture.

Biographie

Famille

Laurent Terzieff est le fils de Jean Terzieff (1894-1978), sculpteur russe venu de Bucarest à Paris en 1919, et de Marina Terzieff, née Marie Lapasset (1905-1988), peintre française. Il est aussi le frère de la sculptrice Brigitte Terziev, de la réalisatrice Catherine Terzieff et du réalisateur Marc Terzieff.

Passionné par la philosophie et la poésie, il assiste, à 14 ans, à une représentation de La Sonate des spectres d'August Strindberg, dirigée par Roger Blin en 1949. Fasciné, il décide de devenir comédien.

Débuts professionnels

Laurent Terzieff interprétant le rôle de Ruggeretto dans le film Les Garçons, de Mauro Bolognini (1959).

Il débute sur scène, à dix-sept ans, au Théâtre de Babylone de Jean-Marie Serreau dans Tous contre tous d'Arthur Adamov, auteur et ami qu'il affectionne.

L'ayant remarqué dans la fiction télévisée L'Affaire Weidmann, Marcel Carné l'engage, en 1958, pour l'un des rôles principaux du film Les Tricheurs. Cette première apparition sur grand écran le rend célèbre, sa personnalité atypique, son charisme et son talent étant immédiatement salués.

En 1961, il rencontre l'actrice Pascale de Boysson et fonde avec elle la compagnie Laurent Terzieff.

Passion pour le théâtre

Laurent Terzieff voua sa vie au théâtre, sa véritable passion, assoiffé de faire partager par l'intermédiaire de cet art, sa passion pour la poésie, et recherchant à travers lui « à contribuer à élargir la conscience de l'autre ». Selon lui, le théâtre était le lieu où l'on peut « faire se rencontrer le visible et l'invisible » : « Je pense que le monde visible n’est qu’une infime partie de la réalité. Comme pour l’iceberg, tout ce qui nous apparaît de l’univers n’est qu'une infime partie de la réalité. Il y a une autre réalité, le monde invisible. C'est ce monde invisible que le théâtre peut permettre d'entrapercevoir[3]. »

Pour lui, le théâtre était aussi un moyen de faire « s'interroger l'homme sur lui-même et sur le monde dans lequel il vit » ; il disait :

« Faire du théâtre, c'est se mettre à l'écoute du monde, pour en être la caisse de résonance. »

C'est dans cette quête, dans cette recherche qui ne cessa de lui tenir à cœur, que ses choix de metteur en scène et de comédien s'orientèrent presque exclusivement vers des auteurs contemporains. Il a ainsi brillamment contribué à faire connaître nombre d'entre eux, la plupart anglo-saxons (notamment Ronald Harwood, Brian Friel, Eugène O'Neill, Murray Schisgal).

Sa dernière interprétation au théâtre fut cependant celle de Philoctète, dans une version française écrite par Jean-Pierre Siméon.

Laurent Terzieff reçut le Molière du metteur en scène à deux reprises (Ce que voit Fox en 1988 et Temps contre temps en 1993), et à trois reprises le Molière du théâtre privé (Ce que voit Fox en 1988, Temps contre temps en 1993 et L'Habilleur en 2010).

Il reçoit également le Molière du comédien, en 2010[4], pour ses rôles dans L'Habilleur et Philoctète.

Il a également contribué au succès du Lucernaire au côté de Christian Le Guillochet[5].

Carrière au cinéma

Parallèlement au théâtre, il poursuit une carrière cinématographique.

Sollicité par les meilleurs réalisateurs italiens, il joue le rôle d'un désœuvré dans Les Garçons de Bolognini (1959), écrit par Pasolini, qui lui confie plus tard le rôle du Centaure dans Médée. En 1961, il incarne un révolutionnaire dans Vanina Vanini de Roberto Rossellini et apparaît, en 1976, dans Le Désert des Tartares de Valerio Zurlini.

En France, il tourne, entre autres, trois films avec Claude Autant-Lara (dont Tu ne tueras point), puis La Prisonnière avec Henri-Georges Clouzot. Dans À cœur joie, il est le partenaire de Brigitte Bardot. Luis Buñuel le fait tourner dans La Voie lactée en 1969.

Terzieff travaille avec d'autres réalisateurs relevant du cinéma d'auteur ou d'art et d'essai, comme Philippe Garrel (quatre films dont Le Révélateur, tourné en mai 1968), et Jean-Luc Godard (Détective en 1985).

Après les années 1980, bien que plus rare sur les écrans, il tourne dans différents films, en particulier le rôle d'un trotskiste dans Rouge Baiser, d'un militant anarchiste dans Germinal (1993), d'un personnage ambivalent dans Mon petit doigt m'a dit de Pascal Thomas (2005).

Engagements

Politiquement engagé, il signe, en 1960 le manifeste des 121 contre la guerre d'Algérie » et, en 2002, la pétition « Pas en notre nom » contre la guerre d'Irak, sans pourtant appartenir, selon ses propres mots, à la « race des signeurs ».

Humaniste[6], Laurent Terzieff signe un appel demandant qu'une délégation du Comité des droits de l'enfant de l'ONU rende visite à un enfant tibétain en résidence surveillée depuis 1995 en Chine, Gedhun Choekyi Nyima, reconnu comme 11e panchen-lama par le 14e dalaï lama[7].

Mort

Laurent Terzieff meurt le , à l'hôpital de la Salpêtrière de Paris, à la suite de complications pulmonaires, après avoir été souffrant pendant plusieurs semaines[8]. Avant de mourir, il a tourné, malade, dans le film Largo Winch 2.

Il est inhumé, auprès de ses parents, à Paris au cimetière du Montparnasse (division 11).

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre pour la télévision

Une trilogie pour France 3 réalisation et conception pour la télévision de Stéphane Bertin, tournage en studio France 3 Toulouse et Marseille :

Théâtre

Publications

  • Laurent Terzieff et Olivier Schmitt, Laurent Terzieff, entretien, Flammarion, Paris, 2001, 179 p.
  • Laurent Terzieff, Marie-Noëlle Tranchant, Seul avec tous, Presses de la Renaissance, coll. « Chemin faisant », , 200 p. (ISBN 978-2-7509-0628-3)
  • Laurent Terzieff, Danièle Sastre, Cahiers de vie, éditions Gallimard,

Distinctions

Récompenses et nominations

Décorations

Hommages

Notes et références

  1. D'après son propre témoignage sur Europe 1 et France Culture, à cause d'une malencontreuse erreur encyclopédique, on lui attribue à tort le patronyme de Tchemerzine qui est en réalité le nom de naissance de Ludmila Tcherina avec laquelle il n'a aucun lien de parenté. Il précise en outre qu'à la suite d'une erreur de transcription à l'établissement de l'état-civil de son père, son nom d'état-civil est erronément « Terziev ».
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. Laurent Terzieff sur Fabrique de sens.net.
  4. « Terzieff, la consécration », Directmatin, , p. 17.
  5. .lefigaro.fr/theatre
  6. Benoît Fauchet, « Laurent Terzieff, le feu sacré du théâtre », AFP, 3 juillet 2010.
  7. Appel pour le plus jeune prisonnier politique du monde, Site de France-Tibet.
  8. « L'acteur et réalisateur Laurent Terzieff est mort » sur Le Monde.fr du 3 juillet 2010.
  9. « Une place Laurent Terzieff et Pascale de Boysson à Paris », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  10. http://www.lucernaire.fr/-prix-lucernaire

Voir aussi

Bibliographie

  • Claude Mauriac, Laurent Terzieff, Stock, 1980, 298 p. (ISBN 2-234-01049-7)
  • Charlette Darmon-Le Pogam, Laurent Terzieff aventurier du théâtre, L'Harmattan, Paris, 2001, 327 p. (ISBN 2-7475-0790-4) (texte remanié d'une thèse de doctorat de Littérature et civilisation française, soutenue à l'Université de Montpellier 3 en 1999)
  • Catherine Terzieff, Une vie pour le théâtre : Laurent Terzieff, mon frère, éditions Le Bord de l'eau, 2015 (ISBN 2356873759 et 978-2356873750)

Documentaire

Articles connexes

Famille :

  • Jean Terzieff (1894-1978), son père, sculpteur,
  • Marina Terzieff (1905-1988), sa mère, plasticienne,

Liens externes

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