Claude Jade

Claude Marcelle Jorré, dite Claude Jade, née le à Dijon et morte le à Boulogne-Billancourt, est une actrice française.

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Claude Jade
Claude Jade en février 1994.
Nom de naissance Claude Marcelle Jorré
Surnom Claude Jade
Naissance
Dijon (Côte-d'Or)
Nationalité Française
Décès (à 58 ans)
Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)
Profession Actrice
Films notables Baisers volés
L'Étau
Mon oncle Benjamin
Domicile conjugal
Le Bateau sur l'herbe
Home Sweet Home
Le Choix
L'Amour en fuite

Elle devient célèbre en incarnant Christine Darbon dans le cycle de films de François Truffaut: Baisers volés (1968), Domicile conjugal (1970) et L'Amour en fuite (1978). Truffaut fait d'elle la « petite fiancée du cinéma français ».

D’autres rôles contribuent à sa popularité : Manette dans Mon oncle Benjamin et Véronique d'Hergemont dans le feuilleton L'Île aux trente cercueils. Claude Jade joue également dans des films étasuniens (L'Étau d'Alfred Hitchcock), belges, japonais, allemands, italiens et soviétiques.

En 2006, elle interprète son dernier rôle au théâtre dans Célimène et le Cardinal.

Biographie

Enfance et débuts

Ses parents, Marcel Jorré et Marcelle née Schneider (fille du peintre Émile Schneider), sont professeurs. Issue d'une famille d'universitaires protestants, Claude Jade obtient l'autorisation de se présenter au concours d'entrée au conservatoire de Dijon en septembre 1963 alors qu'elle n'a pas 15 ans. Elle est reçue première, grâce à son interprétation de la fable de La Fontaine Le Coq et le Renard et du poème de Paul Verlaine Après trois ans[1]. À partir de cette date, elle conjugue études classiques et théâtre.

À l'automne 1966, le bac et un 1er prix de Comédie en poche[2], elle part à Paris et devient, au théâtre Édouard VII, l'élève de Jean-Laurent Cochet dont elle suit les cours pendant plus d'un an. À cette époque, Jean-Laurent Cochet est secondé par d'autres professeurs : Béatrix Dussane donne, une matinée par semaine, des cours de poésie, Odette Laure des cours d'expression corporelle et de yoga, et Mary Marquet enseigne la poésie.

Truffaut

François Truffaut et Claude Jade en avril 1979, avant-première de leur troisième film L'Amour en fuite.

En juin 1967, elle est engagée au théâtre Moderne (aujourd'hui Petit théâtre de Paris) par Sacha Pitoëff, comédien et metteur en scène, pour jouer le rôle de Frida dans Henri IV de Luigi Pirandello. François Truffaut l'y découvre (« Danielle Darrieux à ses débuts » dira-t-il) et lui propose le rôle de Christine Darbon dans son film Baisers volés, qu'il tourne de janvier à avril 1968. Premier des trois films qu'elle tourne avec Truffaut, Baisers volés reçoit à sa sortie une avalanche de récompenses : Grand prix du cinéma français, prix Louis-Delluc, prix Méliès, prix Fémina Belge, prix du British Film Institute et prix de la Hollywood Foreign Press Association. Il est sélectionné pour représenter la France à l'Oscar du meilleur film étranger 1969 et marque le début de l'idylle entre l'actrice et le cinéaste.

Truffaut, à qui elle doit le surnom de « petite fiancée du cinéma français », songe à l'épouser, et demande très cérémonieusement sa main à ses parents, mais revient sur sa décision au dernier moment. Elle lui pardonne et ils deviennent d'indéfectibles amis. Claude Jade, qui représente aux yeux de la critique la pureté, la grâce, le naturel et la simplicité[3], devient célèbre du jour au lendemain. Louis Chauvet écrit : « La titulaire du premier rôle féminin, Claude Jade, ajoute un charme à l’intrigue. Démarche souple et gracieuse dont se fût enchanté Valery Larbaud. Parler naturel, verbe fluide. On ne peut prévoir encore comment évoluera la comédienne, mais on apprécie la joliesse d’une présence. Enfin, Claude Jade traduit bien la curiosité secrète, un peu taquine, qu’une jeune fille en fleur peut éprouver à l’égard d’un si déconcertant soupirant. »[réf. nécessaire]

Son personnage, (Christine) est courtisé par Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) dans Baisers volés, l'épouse dans Domicile conjugal (1970) et s'en sépare dans L'Amour en fuite (1978). Sage et naïf dans Baisers volés, doux et amer dans Domicile conjugal, indépendant et déterminé dans L'Amour en fuite, son personnage change et évolue au fur et à mesure que les épisodes passent vers plus de gravité et d'amertume.

En 1971, Truffaut propose à son co-scénariste Jean-Loup Dabadie, pour Une belle fille comme moi, de confier à Claude Jade le rôle de Camille Bliss. Mais le scénariste la trouve trop jeune et c'est finalement Bernadette Lafont, de dix ans son aînée, qui est choisie. Hormis le « cycle Doinel », elle ne tourne d'ailleurs pas d'autre film avec Truffaut et dira, non sans humour : « Je crois qu'au fond il n'avait pas envie de me sortir du tiroir Doinel… »[4].

Hitchcock

En 1968, Alfred Hitchcock s'apprête à tourner une superproduction américaine, dont une partie de la distribution doit être française. Claude Jade raconte que François Truffaut, qui trouve que « Claude Jade pourrait être la fille clandestine de Grace Kelly » tant la ressemblance est grande, l'a mise en rapport avec lui : « Mes parents étant anglicistes, je n'avais aucun problème pour m'exprimer en anglais. » Hitchcock demande à la rencontrer à Paris : « Il trouva que j'avais l'accent britannique […] Il était fidèle à un certain type de femme, et ça a aussi joué en ma faveur ».

Deux jours plus tard, elle est engagée officiellement et le [5], Claude Jade commence le tournage de L'Étau (Topaz), dans lequel elle incarne Michèle Picard, fille d'un agent secret (Frederick Stafford)[6]. Les autres acteurs français engagés dans ce film sont Dany Robin, Michel Subor, Michel Piccoli et Philippe Noiret.

Après L'Étau, Claude Jade revoit Alfred Hitchcock le à Paris lorsque celui-ci est décoré de l'ordre des Arts et des Lettres et reste en relation épistolaire avec lui. Les réponses d'Hitchcock à ses lettres sont toujours étonnantes, parfois déroutantes mais toujours pleines d'humour, telle cette réponse à une carte d'Australie : « Chère Claude… Avez-vous sauté dans la poche d'un kangourou pour faire le tour de ville ? Si c'est le cas, vous avez dû avoir une promenade très cahotante. Affectueusement, Hitch » ; ou en réponse à son faire-part de mariage en 1972 : « Chère Claude, mes plus chaleureuses félicitations à l'occasion de votre mariage dont le faire-part vient de me parvenir. Efforcez-vous d'être le plus fidèle possible à votre mari. Cordialement, Hitch. »

« Je crois qu'au fond il m'aimait bien » dit-elle. Elle le rencontre pour la dernière fois au Festival de Cannes en 1975[7]. Malgré la « chance extraordinaire » d'avoir pu tourner avec Hitchcock, Claude Jade reconnaît plus tard n'avoir pas su profiter de cette rencontre professionnelle, comme elle l'aurait fait si elle avait eu davantage de métier et d'expérience.[réf. nécessaire]

Les années 1970

Outre Hitchcock et Truffaut, Claude Jade attire l'attention de nombreux réalisateurs comme André Hunebelle qui l'engage dans Sous le signe de Monte-Cristo (1968), une version contemporaine très librement adaptée de l'œuvre d'Alexandre Dumas avec Pierre Brasseur, Raymond Pellegrin, Michel Auclair et la jeune Anny Duperey entre autres. De l'aveu même de Claude Jade, ce film est « complètement raté »[8].

Début 1969, elle tourne sous la direction d'Édouard Molinaro le rôle de Manette, la fiancée de Jacques Brel dans Mon oncle Benjamin, avec, entre autres, Rosy Varte, Bernard Blier, Bernard Alane, Paul Préboist, Lyne Chardonnet, Paul Frankeur, Armand Mestral, Robert Dalban et Alfred Adam. Le scénario du film est adapté du roman de Claude Tillier pamphlétaire bourguignon du XIXe siècle. Le film fut tourné en Bourgogne (la région natale de Claude Jade) à Vézelay et aux environs de Corbigny. La dernière scène est tournée en forêt de Rambouillet dans la vallée de Chevreuse.

En 1972, elle est Laura, fille de notaire (Jean Rochefort) et étudiante en médecine confrontée à une mère suffragette extravagante (Annie Girardot) dans Les Feux de la Chandeleur de Serge Korber. Chez Denys de La Patellière, elle joue la pure Françoise aux côtés de Robert Hossein dans Prêtres interdits (1973) ; dans Le Pion de Christian Gion, elle donne la réplique à Henri Guybet : elle est Dominique Benech, la voisine du pion et mère esseulée d'un de ses élèves, qui nourrit à son égard de tendres sentiments. Heureusement, le modèle classique triomphe encore avec l'amour entre Bertrand et Dominique et les deux se marient même à la fin du film.

Si la plupart du temps elle joue les « jeunes femmes sages », elle interprète aussi quelques « garces » : dans Le Bateau sur l'herbe (1970), elle est Éléonore, une jeune fille « odieuse » entre deux amis (Jean-Pierre Cassel et John McEnery) ; dans Le Malin plaisir (1974), la ravissante Julie, une jolie femme sans scrupules, qui séduit dans son « nid de serpent » un écrivain (Jacques Weber). Ou la minette Patricia en compagnie de Chantal Goya et Nicole Jamet, trois filles qui draguent les garçons dans Trop c'est trop de Didier Kaminka.

Le [9], elle épouse Bernard Coste, un diplomate français rencontré lors d’un déplacement à Rio au Brésil. En 1976, ils ont un fils, Pierre. Elle tourne par la suite moins régulièrement.

Vedette internationale

À la suite de L’Étau, Universal Pictures lui offre un contrat exclusif de sept ans qu'elle n'accepte pas, car elle ne veut pas perdre sa liberté et supporter la contrainte de ne travailler que pour les Américains : « Je suis française, je tenais à pouvoir jouer dans ma langue et à vivre chez moi, auprès de ceux que j’aime. J'ai donc refusé. »

On lui propose alors un contrat sans exclusivité, par lequel elle ne doit être à la disposition du studio que pour un film par an, sur une durée de sept ans, ce qu’elle accepte. Mais le contrat est annulé, faute de propositions et à la suite d'une crise financière chez Universal, tout comme ceux de Katharine Ross, Joanna Shimkus et de Tina Aumont. L’expérience américaine de Claude Jade demeure unique : Tony Richardson l’engage pour le rôle de Romola de Pulszky, femme de Vaslav Nijinski (Rudolf Noureev) mais le projet Nijinsky's Life, écrit par Edward Albee et produit par Albert R. Broccoli et Harry Saltzman, n’aboutit pas.

En 1969, juste après L’Étau, elle tourne en Belgique dans Le Témoin de la réalisatrice Anne Walter ; en 1972, dans Home Sweet Home (La Fête à Jules) de Benoît Lamy, elle est Claire, une infirmière autoritaire, qui s’humanise au contact d'un jeune assistant social, joué par Jacques Perrin. En 1975, elle joue le double rôle d'Anne et de Juliette dans Le Choix de Jacques Faber.

Elle tourne trois films en Italie : dans Number One de Gianni Buffardi (1973) ; le rôle de Tiffany, une jeune photographe et détective amateur aux côtés (et dans les bras) de Frederick Stafford dans Meurtres à Rome de German Lorente (1974) ; Maria Térésa, jeune femme mal mariée à un homme impuissant, dans Caresses bourgeoises de Eriprando Visconti (1977). Dans les années 1980 elle tourne un feuilleton italien: Voglia di volare.

Au Japon elle joue, en japonais, dans Le Cap du nord de Kei Kumai (1975) le rôle de la sœur Marie-Thérèse, une missionnaire suisse.

Pendant les années 1980 à Moscou elle joue dans deux films soviétiques, Téhéran 43 (1980) et Lénine à Paris (1981).

La télévision

Claude Jade tourne également beaucoup pour la télévision. Dans les années 1960, la télévision devient un moyen pour beaucoup de jeunes comédiens de débuter ou d'accéder ainsi au cinéma, voire au théâtre. Claude Jade fait partie de ceux-là.

Claude Jade raconte qu'à l'été 1965 (elle a 16 ans et est encore élève au lycée et au conservatoire de Dijon), alors qu'elle est en vacances avec ses parents, elle est contactée par son cousin Guy Jorré, réalisateur à la télévision, pour jouer un petit rôle dans un téléfilm : « C'est ainsi que, à distance, j'ai été engagée pour tourner une journée, le rôle de Mlle Lily dans Le Crime de la rue de Chantilly[10]. »

En novembre 1966, alors qu'elle n'est élève chez Jean-Laurent Cochet que depuis deux mois et avant même de jouer au théâtre, elle est engagée à la télévision pour de petits rôles dans des téléfilms ou des séries télévisées. Claude Jorré devient alors Claude Jade, tout simplement en consultant un dictionnaire à la lettre J : « C'est doux Jade, la sonorité me plaît […] en prononçant ce nom, on est sûr qu’il s'agit d'une femme… »

Elle est Rosette dans La Prunelle (1966/1967) ou Liliane dans Allô Police (1967) où, comme elle le dit, elle fait surtout « partie du décor », même si elle a un peu de texte. Mais elle-même est surprise par ce départ si rapide : « Je me suis donné trois ans pour faire quelque chose, pas trois mois. » Ses débuts sont suivis par un rôle plus marquant dans le feuilleton Les Oiseaux rares (tourné en 1967 et diffusé en 1969) de Jean Dewever, dans lequel elle joue Sylvie Massonneau, une des cinq filles d'Anna Gaylor et Guy Saint-Jean.

Après son passage dans la compagnie Pitoëff, puis sa rencontre avec Truffaut, les rôles et les engagements deviennent plus nombreux et surtout plus intéressants. Elle tourne la série télévisée, Mauregard (1968) produite par Claude de Givray, co-scénariste de Baisers volés, qui connaît de sérieux retard, à la suite des événements de mai. Elle y joue l’orpheline Françoise, mariée à Maxence (Richard Leduc).

Truffaut lui dit en plaisantant : « Avec tes grands yeux bleus, tu pourrais jouer Les Deux Orphelines à toi toute seule. »

En 1969, Jean-Christophe Averty lui confie, pour les fêtes de Noël, le rôle d'Héléna dans Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare qu'il a lui-même traduit. Fin 1971, elle joue le rôle-titre dans une féerie prévue pour le 31 décembre : Shéhérazade de Jules Supervielle, réalisée par Pierre Badel. En 1972, c'est Le Château perdu de François Chatel, où elle joue le rôle de Louise de La Vallière, la jeune favorite de Louis XIV. Elle enchaîne la même année avec le téléfilm de Philippe Arnal La Mandragore, d’après la pièce de Machiavel, où elle incarne la belle Lucrèce, coiffée de la même résille créée spécialement pour Liz Taylor dans La Mégère apprivoisée. Puis ce sont, entre autres, les rôles d’Hélène, jeune femme sans scrupules, dans Malaventure (1974) ; Penny Vanderwood dans Les Robots pensants (1975) ; l’infirmière Blanche aux côtés de Michel Bouquet dans Les Anneaux de Bicêtre (1976) ; Lucile Desmoulins dans la série Les Amours sous la Révolution (1977), etc.

Claude Jade obtient une grande popularité avec le feuilleton L'Île aux trente cercueils, en 1979, réalisé par Marcel Cravenne d’après l'adaptation du roman de Maurice Leblanc. Elle interprète le personnage central de l’histoire, Véronique d'Hergemont, lequel apparaît de façon presque continue dans l’intégralité des six épisodes (« En fait, sur les cinq mois qu'a duré le tournage, il n'y a eu qu’une seule journée où mon nom ne figurait pas au plan de travail »). L’histoire se déroule en 1917 pendant la Première Guerre mondiale. Ses recherches conduisent l'héroïne en Bretagne sur la piste de son père et de son fils qui, alors que tout le monde les croit morts, se sont réfugiés sur l’île de Sarek, plus connue dans la région comme l'« Île aux trente cercueils ». Dès son arrivée, le cauchemar commence : des messages énigmatiques, une prophétie effrayante, la terreur superstitieuse des habitants de l’île, des morts brutales…

Dans les années 1980, à Moscou puis, plus tard à Nicosie, ainsi qu'à son retour en France, elle continue à tourner séries, feuilletons et téléfilms.

Moscou

Début 1980, Claude Jade, qui a juste terminé l'émission de télévision Antenne à Francis Perrin dans laquelle elle est sa partenaire pour des extraits de Jean de la Lune et de On ne badine pas avec l'amour, rejoint son mari nommé en poste à Moscou.

Peu de temps après son arrivée, le producteur français Georges Cheyko, qui est prêt à commencer le tournage d'un grand film, en coproduction avec les Russes, l’engage pour tourner dans Téhéran 43 des réalisateurs russes Alexandre Alov et Vladimir Naoumov ; c'est son premier film soviétique. Dans cette histoire d'espionnage complexe, elle joue Françoise, jeune maîtresse d'un ancien espion travaillant pour les nazis. Le tournage dure onze mois et se déroule à New York, Paris, et aux studios de Moscou Mosfilm. Dans la distribution occidentale, on retrouve entre autres Alain Delon et Curd Jurgens.

Le réalisateur russe Sergueï Youtkevitch, ayant appris que Claude Jade vit à Moscou, lui propose de jouer le rôle d’Inès Armand, la maîtresse de Lénine, dans son film Lénine à Paris[11]. Le film est tourné à Moscou et à Paris. Sergueï Youtkevitch lui dédicace sa biographie par ces mots en français : « À une très grande actrice, Claude Jade avec l’admiration, très amicalement. S.Y. Paris-Moscou 1980. »

Pendant ce séjour moscovite, elle n’en continue pas moins de revenir régulièrement en France pour tourner des téléfilms : Nous ne l'avons pas assez aimée (elle incarne Gisèle, une femme schizophrène) ; La Grotte aux loups (dans le rôle de Solange, institutrice et détective amateur) ; Treize (Claire, la femme de Michel Creton) ; le double rôle de Lise et Laura, où elle est, à deux époques différentes, l’épouse de Michel Auclair, etc. En 1981, c'est une comédie du réalisateur Michel Nerval Le bahut va craquer où elle joue une prof de philo un peu pimbêche, avec, entre autres, Michel Galabru et Darry Cowl. La même année, une réalisatrice allemande, Gabi Kubach, lui confie le rôle d’Evelyn, une jeune femme fragile et fantasque, qui s’éprend d'un Américain dans Rendez-vous in Paris. Le film est tourné en Tchécoslovaquie, dans les Sudètes et à Prague.

Elle effectue également un séjour en Arménie avec un groupe de Français, dont l’écrivain Georges Conchon et l’ancien ministre Georges Gorse, qui reste un souvenir mémorable.

Nicosie

En été 1982, après trois années passées à Moscou, son mari est nommé conseiller culturel à Nicosie (Chypre). C’est lors de cette période qu’elle tourne L’Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer. En 1983, reprise par le théâtre (qu'elle n’a jamais abandonné), elle joue Les Exilés de James Joyce au théâtre des Célestins de Lyon, mise en scène de Jean Meyer. En février 1984, elle revient à Paris afin de répéter la pièce Le Faiseur d'après Balzac, qu’elle crée quelques semaines plus tard (c'est sa cinquième et dernière pièce avec Jean Meyer aux Célestins de Lyon). Elle en profite pour rendre visite à François Truffaut, déjà très malade. « Il m’a paru très confiant ; ou était-ce une manière élégante de me cacher la vérité sur son état ? »[réf. nécessaire] Quelque temps après, elle tourne un feuilleton franco-italien, Ma fille, mes femmes et moi (quatre épisodes tournés à Rome et dans le nord de l’Italie) avec Gianni Morandi, puis un téléfilm français, Une petite fille dans les tournesols (prix de la Société des auteurs), du réalisateur Bernard Férie, tourné à Auch dans le Gers. Elle y joue le rôle de Marelle, une jeune femme recherchant son mari disparu.

C'est à Nicosie qu’elle apprend, le , la mort de François Truffaut : « La mort de François fut la première d'une longue liste d'êtres chers à mon cœur, et curieusement ma vie n’a plus été la même. »[réf. nécessaire] Invitée par Jeanne Moreau, Claude Jade fait le voyage de Nicosie à Cannes pour l’hommage que le cinéma rend à François Truffaut en 1985. Une grande partie des interprètes de ses films se retrouve sur la scène du palais des Festivals pour la projection du film de Claude de Givray, Vivement Truffaut, et pour une grande photo de famille. Outre Jeanne Moreau et Claude Jade se trouvent là Delphine Seyrig, Brigitte Fossey, Bernadette Lafont, Fanny Ardant, Marie Dubois, Jacqueline Bisset, Catherine Deneuve, Jean-Pierre Léaud, Gérard Depardieu, Charles Denner, Charles Aznavour, Henri Garcin, Jean-Claude Brialy et Jean-Pierre Aumont.

Retour en France

Fin 1985, après six années d’« exil », (« Je suis sûre que ma carrière en a pâti »)[réf. nécessaire], elle se réinstalle à Paris. À son retour, elle demeure active tant au théâtre qu'à la télévision. Cependant, elle éprouve des difficultés à retrouver une place dans le cinéma. En 1986, après quatre années d'interruption cinématographique, René Féret, réalisateur et comédien, lui offre le rôle ambigu d'Alice dans un film policier, L'homme qui n'était pas là. Elle est entourée par Sabine Haudepin, Valérie Stroh, Georges Descrières, Jacques Dufilho… La même année, elle revient au théâtre et accepte de jouer à Paris une pièce de Vladimir Volkoff, L’Interrogatoire, mise en scène de Christian Alers ; elle y joue l’épouse d’un officier allemand dont les Américains veulent obtenir les aveux.

À la même période, Claude Jade raconte une anecdote plutôt surprenante : elle est contactée par Daniel Cohn-Bendit qui souhaite la connaître. Il s’intéresse à l'œuvre de François Truffaut (qu’il avait rencontré lors de l’« Affaire Langlois » en 1968) et a le projet de réaliser un film avec les interprètes du cycle Doinel dans leur propre rôle. Le projet n'a pas de suite.

À l’été 1987, Claude Jade s'envole pour la Guadeloupe ; elle tourne avec le réalisateur d'origine iranienne Iradj Azimi Le Radeau de la Méduse, où elle joue le rôle de Reine Schmaltz, l'épouse du futur gouverneur du Sénégal, une mondaine charmante, totalement inconsciente de la tragédie qui se joue. Le titre du film est le nom d'un célèbre tableau du peintre Géricault. La base de ce film a pour origine l'histoire vraie du naufrage de la frégate La Méduse en 1816, au large des côtes du Sénégal et des événements dramatiques qui suivirent. Dans ce film, elle est entourée par Jean Yanne, Daniel Mesguich, Philippe Laudenbach, Laurent Terzieff, Rufus et Jean Desailly. Le film rencontre presque autant de malheurs que son sujet : retards liés aux réglages des prises de vues, intempéries multiples (dont le célèbre cyclone Hugo) qui obligent à refaire les décors, problèmes de financement et de distribution qui retardent la sortie qui ne se fit qu’en 1998.

Cette même année, elle tourne dans un feuilleton télévisé Le Grand Secret de Jacques Trébouta, d’après un roman de René Barjavel et un scénario d’André Cayatte. Elle y incarne Suzan Frend, l’épouse mystérieuse de Claude Rich. Puis un film Qui sont mes juges ? d’André Thierry (ce film, où elle joue l'épouse d'un camionneur, joué par le rugbyman Jean-Pierre Rives, ne fut pas distribué et demeure inédit). Au printemps 1988, elle tourne dans un feuilleton en trente épisodes La Tête en l'air réalisé par Marlène Bertin et diffusé en 1993 ; elle y est Sylvie, une ancienne danseuse, mère d’une fille (Valérie Karsenti) passionnée d’aviation. À la rentrée suivante, on la retrouve dans une pièce de théâtre, écrite par Catherine Decours, pour le bicentenaire de la Révolution française Régulus 93 ou la Véritable Histoire du citoyen Haudaudine ; mise en scène de Jean-Luc Tardieu qui dirige l'Espace 44 à Nantes. Elle y est, dans le rôle de la marquise de Bonchamps, entourée de Bruno Pradal, Geneviève Fontanel, Liliane Sorval, Michel Le Royer, Michel Fortin

1990-2000

En 1989, elle tourne le feuilleton Fleur bleue de Jean-Pierre Ronssin. La même année, elle se retrouve à Douai, car le réalisateur Charles Bitsch (un ami de jeunesse de Truffaut) lui demande de jouer dans son téléfilm Au bonheur des autres le rôle d’Agnès, une petite ménagère mariée à un représentant (Roger Mirmont). Puis, en 1990, elle tourne avec Stéphane Bertin L'Éternité devant soi ; enfin dans l'épisode Windows de la série américaine Le Voyageur, elle joue le rôle de Monique, la voisine mystérieuse.

En 1991 elle incarne pour le cinéma Gabrielle Martin, la mère de Jules (Guillaume de Tonquedec) et femme trompée par son mari (Philippe Khorsand), dans Tableau d'honneur de Charles Némès. La même année, elle accepte de jouer une comédie de boulevard de Julien Vartet Un château au Portugal à Paris, au studio des Champs-Élysées, mise en scène de Idriss. Le metteur en scène Jean Maisonnave l’engage en 1992 pour jouer à l’Athénéum de Dijon une pièce de Michel Vinaver Dissident il va sans dire, qui met en scène, dans un immeuble à loyer modéré, Hélène et son fils drogué. Cette même année, elle joue au cinéma la lesbienne Caroline aux côtés de Michel Serrault et Corinne Le Poulain dans Bonsoir de Jean-Pierre Mocky.

Jean-Daniel Verhaeghe lui propose en 1993 le rôle de Madame des Grassins, mère empressée d'un des prétendants d'Eugènie Grandet, adapté du roman de Balzac, avec Jean Carmet, Dominique Labourier, Bernard Haller, Pierre Vernier, Alexandra London… En 1994, elle est engagée par Jacques Richard dans Porté disparu. Après quelques séries (Navarro, Julie Lescaut), elle joue en 1995 dans un téléfilm écrit d’après le dernier scénario de François Truffaut Belle Époque de Gavin Millar[12].

À partir du milieu des années 1990, Claude Jade se fait plus rare sur les écrans, non par choix mais parce que les propositions et les engagements se font moins nombreux : « Quand j’ai débuté, j’ai eu tant de facilité, que je ne pensais pas qu'il pût y avoir des lendemains incertains. Ils existent bel et bien. »[réf. nécessaire] Elle connaît des périodes d’inactivité forcée, tant dans le cinéma qu’à la télévision ou au théâtre : « Pour une femme particulièrement, c’est un métier difficile, car, avec l’âge l'emploi change, et les beaux rôles se raréfient […]. Il faut pouvoir et savoir attendre qu'un metteur en scène fasse appel à vous […]. L’âge peut être un handicap[13] »

Si la télévision, le cinéma, le théâtre la boudent momentanément, elle profite du « creux de la vague » pour enregistrer des dramatiques radiophoniques et des contes pour enfants (elle s’y était déjà essayée en 1976), notamment sur France Culture, ou même faire des lectures publiques, à Paris et en Corse.

En 1997, elle joue la veuve de la victime, Mme Marquis, dans le téléfilm Un enfant au soleil de Gilles Béhat, faisant partie de la série Inspecteur Moretti ; en 1998, dans Mémoire perdue, un épisode de la série policière Une femme d'honneur, elle joue Madeleine Trobert, la mère d'une fille enlevée. La même année, elle est nommée chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur.

De 1998 à 2000, elle joue dans le très long feuilleton télévisé Cap des Pins créé par Nicolas Cohen, dont elle est l’héroïne principale, Anna Chantreuil, mariée à Gérard (Paul Barge) ; en 1999, elle tourne dans un court métrage La Rampe de Santiago Otheguy pour le film à sketches Scénarios sur la drogue le rôle d’une quinquagénaire, souffrant de dépendance à l’alcool et montant avec difficultés les escaliers pour rentrer chez elle en se cachant de ses voisins.

Jean Daniel Verhaeghe lui propose, en 2000, de tourner en République tchèque dans Sans famille d’après Hector Malot, qu’il réalise pour les fêtes de Noël. En septembre 2001, elle remonte sur les planches à Paris, au Nouveau Théâtre Mouffetard, pour jouer le rôle de Marie Sodérini, dans Lorenzaccio, une conspiration en 1537 d'Henri Lazarini d'après Alfred de Musset. En 2003, elle tourne un court-métrage À San Remo de Julien Donada puis quelques séries : en 2004 La Crim', en 2005 Groupe flag.

Après cinq ans d'absence, elle revient au théâtre en février 2006, dans une pièce de Jacques Rampal, mise en scène de l’auteur, Célimène et le Cardinal qu’elle interprète avec Patrick Préjean au théâtre du Lucernaire à Paris[14]. Le Figaro du écrit : « Claude Jade, qu’on est heureux de retrouver, est très bien en épouse provocatrice tout en finesse bouscule Patrick Préjean en serviteur de Dieu. »[réf. nécessaire] Et Marianne du  : « L’interprétation des excellents comédiens, Patrick Préjan et Claude Jade, donne à cette pièce résolument moderne, le cachet d’un grand classique. »[réf. nécessaire]

Pourtant sa santé s'affaiblit et, atteinte d’un cancer de la rétine (rétinoblastome), elle se voit obligée de porter une prothèse oculaire lors de la dernière représentation de Célimène et le Cardinal en août 2006. Elle est résolue à reprendre la pièce en 2007, lorsqu'elle meurt soudainement le de métastases hépatiques à l'âge de 58 ans. Ses obsèques ont lieu le 5 décembre en l’église réformée de l'oratoire du Louvre, rue Saint-Honoré, à Paris.

Hommages posthumes

Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture, salue « l’incarnation de l’élégance, de la simplicité et du charme à la française ». Selon ses propos, « elle reste en cela un exemple pour des générations de comédiens qui gardent l’envie de croire en ce fichu métier comme elle aimait l’appeler[15],[16]. »

Véronique Cayla, directrice générale du Centre national de la cinématographie « C'est avec une grande tristesse que j'ai appris la disparition de Claude Jade. Grande et belle comédienne, elle a représenté, plus particulièrement dans les films de François Truffaut, qui l’avait découverte, la grâce discrète de la jeune femme française. Aujourd’hui je rends hommage à une comédienne à la douce luminosité, à une femme, qui a toujours gardé intacte sa lucidité sur son métier et je présente mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches[17]. »

« Elle a fini sa vie sur scène… elle a fini en beauté, donnant une représentation remarquable, c’était le , c'était hier. [Claude Jade] n'était pas très à l’aise dans un milieu où il faut parfois jouer des coudes. [… Mais], elle n’était ni jalouse, ni amère. »[réf. nécessaire] (Jacques Rampal)

En juin 2013, le conseil municipal de Dijon, sa ville natale, lui attribue le nom d'une allée[18].

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

Télévision

Théâtre

Émissions radiophoniques (sélection)

France-Culture

  • 1997 : Mais qu'est-ce qu'on fait du violoncelle ? de Mateï Visniec, mise en ondes Myron Meerson
  • 1997 : Les Rapapommes de Karine Mazoumian, mise en ondes Myron Meerson (contes pour enfants)
  • 1997 : L'Abyssin de Jean-Christophe Ruffin, mise en ondes Myron Meerson
  • 1998 : Histoires en liberté: La parapluie d'Yves Dantin, mise en ondes Myron Meerson
  • 1999 : Condoléances ou Je suis là, chérie de Roland Zehm, mise en ondes Myron Meerson
  • 1999 : « Marathon de lecture », œuvres d'auteurs du XXe siècle (diffusion du au )
  • 2001 : Bonjour, monsieur Hugo ; Bonjour, monsieur Dumas, mise en ondes Michel Sidoroff
  • 2002 : Pot-Bouille d'Émile Zola, mise en ondes Myron Meerson (feuilleton)
  • 2002 : Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx, mise en ondes Michel Sidoroff
  • 2004 : Meurtre en famille de Martin Laurent, mise en ondes Michel Sidoroff
  • 2004 : Le Journal d'Alphonse d'Élisabeth Butterfly et François Truffaut, mise en ondes Vanessa Vadjar

Lectures publiques (2002-2003)

Distinctions

Décorations

Récompenses

Publication

  • Claude Jade, Baisers envolés, Paris, Milan, coll. « Essais Documents », , 447 p. (ISBN 978-2-7459-1241-1 et 2-7459-1241-0)[23]
    Autobiographie dans laquelle l'actrice retrace sa carrière et notamment ses rencontres avec Hitchcock, Molinaro, Brel, Mocky, etc. Elle s’attarde plus particulièrement sur François Truffaut dont elle divulgue de nombreuses lettres que celui-ci lui a écrites entre 1968 à 1984. (« Ce n'est finalement pas mal pour une jeune provinciale qui ne rêvait que de théâtre ! »)

Bibliographie

Claude Jade a éctrit quelques chapitres dans Frenchie goes to Hollywood d'Henri Veyrier et dans Hitchcock de Bruno Villien.

Dans la biographie Truffaut (1996) d'Antoine de Baecque et de Serge Toubiana a été rapporté pour la première fois en 1996 par l'amour entre Truffaut et Claude Jade et leurs projets de mariage.

Notes et références

  1. « J'ai toujours eu le théâtre dans le sang (…) Mon père sentait que c'était vraiment chez moi une vocation impérieuse, il m'aida dans toute la mesure de ses moyens »
  2. « En comédie moderne, je choisis une scène de Ondine de Jean Giraudoux ; en classique je fus Mlle Argante dans la comédie de Marivaux Le Dénouement imprévu »[réf. nécessaire].
  3. « Les critiques reconnurent mon travail, ils écrivirent que j'avais de l'élégance, que j'étais pure et belle… »[réf. nécessaire]
  4. Claude Jade, Baisers envolés, éd. Milan, 2004 (page ?)
  5. « Mon premier jour de tournage avec le « maître du suspens » eut bien lieu très exactement le jour de mon vingtième anniversaire. »
  6. Le scénario du film est tiré d'un roman de l'auteur américain Leon Uris qui a été un bestseller aux États-Unis à la fin des années 1960. Il s'inspire de faits réels, notamment la « crise des missiles de Cuba » en .
  7. Alfred Hitchcock est mort en 1980.
  8. Jade 2004, p. 188.
  9. (en) Ronald Bergan, « Claude Jade », The Guardian, (lire en ligne)
  10. Elle ne parlera plus jamais par la suite de ce rôle, le seul que son cousin lui offrira dans toute sa carrière, et datera ses débuts professionnels de novembre 1966, à la signature de son premier engagement d'artiste.
  11. Il n'était pas possible pour le personnage officiel de Lénine d'aimer Inès Armand au cinéma. Le scénario contenait initialement une scène d’amour qui sera censurée. Dans le film, c'est le jeune bolchevik Trofimov qui tombe amoureux d’Inès Armand.
  12. On retrouve dans ce téléfilm beaucoup d'acteurs ayant joué dans des films de Truffaut : André Dussollier, Sabine Haudepin, Helen Scott et Jeanne Moreau en récitante.
  13. Pendant le tournage de Sans famille, à Prague, Jean-Daniel Verhaeghe lui parle du rôle de Thérèse de Fontanin pour la saga Les Thibault qu’il projette de tourner. Le rôle ayant été rajeuni, c'est Florence Pernel de 18 ans sa cadette qui sera engagée (« On m’a fait comprendre que j'étais « trop vieille » ou pas assez « jeune », c'est selon ; bref je n’ai pas convenu… »
  14. La pièce, adaptée pour la télé, est disponible en DVD chez L'Harmattan
  15. « Décès de l’actrice Claude Jade », sur CinéSéries, (consulté le )
  16. « Claude Jade : passions, amours, handicap d'une actrice indomptable », sur www.journaldesfemmes.fr (consulté le )
  17. « hommage à Claude Jade | CNC », sur www.cnc.fr (consulté le )
  18. « Dijon - Histoire. Claude Jade, baisers volés et envolés », sur www.bienpublic.com (consulté le )
  19. Ce prix était l'équivalent du Meilleur espoir avant la création des César par Georges Cravenne en 1974.
  20. Équivalent au Brésil des Oscars.
  21. www.ina.fr
  22. « Trend-setting role in the world cinema ».
  23. Nombre de pages indiqué par la Bibliothèque Nationale. Le site de l'éditeur indique lui 240 pages sous le même code ISBN, sans indiquer s'il s'agit d'une réédition condensée. Il peut donc s'agir d'une erreur.

Liens externes

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