Annie Girardot

Annie Girardot est une actrice et comédienne française née le à Paris 10e où elle est morte le .

Pour les articles homonymes, voir Girardot.

Ne doit pas être confondu avec Ana Girardot.

Annie Girardot
Annie Girardot en 1970.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Annie Suzanne Girardot
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Enfant
Autres informations
Distinctions
Prononciation
Films notables

Dès les années 1950, elle tourne avec les plus grands noms du cinéma français, mais aussi italien, à la fois dans des rôles dramatiques et de comédie. Elle remporte en 1977 le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland et, à deux reprises, le César de la meilleure actrice dans un second rôle : en 1996 pour Les Misérables et en 2002 pour La Pianiste.

Biographie

Jeunesse et formation

Annie Girardot est née à Paris dans le 10e arrondissement, d'une mère sage-femme, Raymonde-Noëlle-Félicie Girardot (1902-1989)[1], et d'un père inconnu (un homme marié qui ne la reconnaîtra pas et qui mourra alors qu'elle est âgée de 2 ans[2]). Après avoir été élevée dans une famille d'accueil à Saâcy-sur-Marne, elle rejoint sa mère au château de Bénouville où cette dernière travaille[3]. Annie Girardot se destine d'abord à des études d'infirmière à Caen, pour être sage-femme comme sa mère, mais choisit de se tourner vers la comédie[4].

Élève au conservatoire de la rue Blanche dès 1949, Annie Girardot fait parallèlement des apparitions, le soir, dans des cabarets — La Rose rouge, à Montmartre, sous le pseudonyme d'Annie Girard, ou le Lapin agile — et participe à des revues comme Dugudu avec la troupe de Robert Dhéry, où elle côtoie Michel Serrault, Jean Poiret et Jacqueline Maillan.

En , elle sort du Conservatoire national supérieur d'art dramatique avec deux premiers prix[alpha 1]. Elle est engagée peu après à la Comédie-Française, grâce à Jean Cocteau qui la repère et la prend pour l'interprétation du rôle principal (aux côtés de Robert Hirsch) de sa pièce La Machine à écrire montée en 1956 au Français et diffusée pour la première fois en direct à la télévision. Cocteau dit alors d'elle « c'est le plus beau tempérament dramatique de l'après-guerre »[5] ; Girardot déclare « qu'elle est née de la main du poète »[3].

La Comédie-Française lui propose alors de devenir sociétaire, mais désirant se sentir libre de ses choix artistiques et attirée par le cinéma, Annie Girardot refuse et démissionne le [3].

Révélation

Annie Girardot apparaît d'abord au cinéma dans des films mineurs et donne la réplique à Jean Gabin dans deux séries noires : Le rouge est mis et Maigret tend un piège. Elle reçoit le prix Suzanne-Bianchetti en 1956 pour son rôle dans L'Homme aux clés d'or au côté de Pierre Fresnay[3].

Luchino Visconti, cinéaste et metteur en scène de théâtre, fait appel à elle pour jouer, à Paris, la pièce Deux sur la balançoire avec Jean Marais. Le triomphe est absolu et les critiques sont enthousiasmés par la prestation magnifique de « la Girardot »[réf. nécessaire]. Impressionné par le talent de l'actrice, Visconti lui propose un rôle dans Rocco et ses frères, qui sort en 1960. La prestation est unanimement saluée et le film fait d'elle une star, aux côtés d'autres débutants tels qu'Alain Delon (un ami fidèle de la comédienne), Renato Salvatori ou Claudia Cardinale. Sur le tournage, Annie Girardot tombe amoureuse de son partenaire Renato Salvatori. Ils se marient deux ans plus tard et ont leur unique enfant, Giulia. C'est aussi le début de l'amitié qui l'unira à Romy Schneider (qui vient régulièrement sur le tournage rendre visite à Delon).

Dans les années 1960, Annie Girardot tourne avec des réalisateurs confirmés comme Alexandre Astruc (La Proie pour l'ombre), Roger Vadim (Le Vice et la Vertu (avec la débutante Catherine Deneuve), Gérard Oury (Le crime ne paie pas) ou encore Marcel Carné (Trois chambres à Manhattan). C'est sur le tournage de ce dernier film qu'a débuté Robert De Niro, lequel a dit d'Annie Girardot : « Elle est la plus belle femelle mec que je connaisse[6]. » Partageant sa vie entre la France et l'Italie, Annie Girardot tourne avec de nombreux réalisateurs italiens comme Marco Ferreri, qui lui fait tenir le rôle d'une femme phénomène de foire dans Le Mari de la femme à barbe, film audacieux qui provoque un scandale lors de sa présentation au Festival de Cannes 1964. Elle tourne aussi avec Mario Monicelli (Les Camarades, en compagnie de Marcello Mastroianni), et avec les frères Taviani (Les Hors-la-loi du mariage).

En 1965, l'actrice revient au théâtre dans la pièce d'Arthur Miller Après la chute, mise en scène par Luchino Visconti, mais c'est un échec. Dans le même temps, la comédienne essuie d'autres revers tant au cinéma qu'au théâtre.

Consécration

Alors que les producteurs se détournent d'elle, Annie Girardot envisage d'arrêter sa carrière d'actrice[7]. Claude Lelouch, qui vient d'obtenir un immense succès avec Un homme et une femme, lui propose d'incarner la femme d'Yves Montand dans Vivre pour vivre[3]. L'actrice qualifie de « renaissance » cette occasion qui lui a fait poursuivre sa carrière, symbolisée par le fait que Lelouch est allé jusqu'à lui faire passer des essais avant de l'embaucher[7]. Le film est un succès et le public découvre une nouvelle facette du talent d'Annie Girardot. Sur le tournage, Lelouch et Girardot s'éprennent l'un de l'autre. Leur relation prend fin deux ans plus tard. En 1968, Annie Girardot obtient un nouveau succès critique et public au cinéma avec la comédie Erotissimo, premier film de Gérard Pirès, aux côtés de Jean Yanne et Francis Blanche.

Annie Girardot et Renato Salvatori en 1974.

En 1969, Michel Audiard (qui a déjà écrit quelques rôles pour elle depuis la fin des années 1950) en fait la principale interprète de son film Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !, où elle incarne une femme de ménage très bavarde (aux côtés de Bernard Blier, Mireille Darc et Sim). Audiard lui ouvre ainsi les portes de la comédie, alors qu'elle avait été souvent cantonnée aux rôles dramatiques. Par là, Girardot devient, avec Mireille Darc, l'une des rares femmes de la « bande à Audiard ».

La même année, selon Valeurs actuelles, elle est l'actrice la mieux payée du cinéma français, avec 2,5 millions de francs par film, mais derrière les acteurs Jean-Paul Belmondo (5 millions de francs), Louis de Funès (3,5 millions) et Alain Delon (3 millions)[8].

En janvier 1971, sort Mourir d'aimer, un film d'André Cayatte qui va bousculer la carrière de la comédienne. Inspiré de l'affaire Gabrielle Russier, ce film raconte une histoire d'amour entre une enseignante et l'un des élèves lycéens, sujet dérangeant qui fait l'objet d'un procès retentissant et conduit l'enseignante au suicide. Le film remporte un très grand succès avec près de six millions d'entrées en France, mais ne plaît pas à tous. Ainsi François Truffaut écrit une lettre ouverte, dénonçant la façon très démagogique, selon lui, avec laquelle André Cayatte a traité le sujet. Ce rôle reste cependant l'un des plus marquants de la comédienne et lui assure même une reconnaissance internationale. L'actrice elle-même considère que c'est à partir de ce film qu'elle a été vue comme garante de succès par les producteurs[7].

À partir de là, elle devient l'actrice française la plus populaire, alternant comédies et mélodrames, ne refusant pas, à l'occasion, d'aider de jeunes cinéastes à tourner leur premier film. Grâce à elle et à Philippe Noiret, est tournée l'une des comédies les plus insolites de l'époque, La Vieille Fille, en 1971, signée Jean-Pierre Blanc. Le spécialiste des comédies Serge Korber l'engage en 1972 pour son premier drame, Les Feux de la Chandeleur, où elle incarne la mère de deux enfants adultes (Claude Jade et Bernard Le Coq) qui tente de reconquérir son ex-mari (Jean Rochefort). En 1972, sur un nouveau scénario d'Audiard, elle règne sur un bidonville, spécialisée dans le trafic de saintes reliques, dans Elle cause plus... elle flingue.

De Vivre pour vivre en 1967 à On a volé la cuisse de Jupiter en 1980, Annie Girardot a contribué, grâce à son interprétation de « femme normale et populaire », à imposer vingt-quatre films ayant chacun récolté plus d'un million d'entrées au box-office[9]. À la fin des années 1970, elle est l'actrice la mieux payée et la star préférée des Français[10]. En 1974, elle remporte un nouveau succès au box-office dans La Gifle de Claude Pinoteau, où elle incarne l'ex-femme de Lino Ventura et la mère d'une débutante nommée Isabelle Adjani.

La même année, Annie Girardot revient au théâtre avec une pièce qui va se révéler son plus gros succès et qu'elle reprendra régulièrement jusqu'en 2004 : Madame Marguerite de Roberto Athayde, adaptée par Jean-Loup Dabadie et mise en scène par Jorge Lavelli. Seule en scène durant près de deux heures, elle incarne une maîtresse d'école qui bouscule ses élèves (le public) et les éveille à la vie qui les attend.

En 1977, elle reçoit le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland de Jean-Louis Bertuccelli, film dans lequel elle incarne une femme médecin luttant contre un cancer des poumons. En 1978, elle partage avec Louis de Funès l'affiche de La Zizanie de Claude Zidi. Les deux acteurs rêvaient de tourner ensemble depuis quelques années, et Louis de Funès ne tarit pas d'éloges sur sa partenaire, confiant qu'il retrouve avec elle « la même complicité et la même tendresse » qu'il avait pour Bourvil. Ce sera pourtant leur unique collaboration.

Durant les années 1970, elle forme avec Philippe Noiret, rencontré en 1961 sur le tournage du Rendez-vous, un véritable couple de cinéma. Après La Vieille Fille (1971), ils interprètent La Mandarine (1972), Tendre Poulet (1977) et On a volé la cuisse de Jupiter (1980). Ils sont également à l'affiche de Souvenirs, souvenirs (1984), mais n’ont aucune scène commune. Ils devaient se retrouver en 2001 dans Tête de nœud, un film de Bertrand Blier, mais finalement il ne se fait pas. En 1979, elle est de nouveau nommée aux Césars, dans la catégorie meilleure actrice, pour La Clé sur la porte d'Yves Boisset.

Traversée du désert et retour

Fatiguée d'endosser toujours les mêmes rôles, Annie Girardot désire faire une pause dans sa carrière cinématographique. Déjà, elle n'a tourné qu'un seul film en 1980, On a volé la cuisse de Jupiter. Elle commence par tenir une rubrique à la radio, en 1981, dans une émission de Stéphane Collaro sur Europe 1. Tous les jours, dans Paroles de femmes, elle fait le récit d'aventures quotidiennes exceptionnelles, drôles, inquiétantes ou émouvantes, réellement arrivées à des femmes.

Puis l'actrice décide de se lancer dans l'enregistrement d'un disque. C'est Bob Decout qui est chargé d'en écrire les chansons. Il devient le compagnon de l'actrice en 1981[11]. Cette relation l'entraîne vers un univers différent : la musique. Elle chante lors d'une émission de Jacques Chancel, puis monte avec Bob Decout un spectacle musical intitulé Revue et corrigée sur des musiques de Catherine Lara, avec des costumes de Jean Paul Gaultier au Casino de Paris (alors en passe d'être transformé en parking). Considérée comme bancale, la production ne trouve pas de financement et Annie Girardot doit hypothéquer son appartement du 25, place des Vosges[3]. Le spectacle s'avère un fiasco et ne reste qu'un mois à l'affiche. Elle enchaîne avec une pièce de théâtre et un film qui ne remportent pas plus le succès. Ces échecs la plongent dans un grand désarroi moral et financier, accentués par le décès de sa mère et des problèmes de drogue[12],[4].

Elle tente un retour au cinéma en 1984 dans un film policier très sombre d'Alain Bonnot, Liste noire. Le succès en est mitigé. L'année suivante, Claude Lelouch lui propose d'incarner la femme de Jean-Louis Trintignant et la mère de Richard Anconina dans Partir, revenir. Le film est malheureusement un échec.

Annie Girardot se tourne alors davantage vers le théâtre, jouant ainsi L'Avare de Molière aux côtés de son ami Michel Serrault, Première Jeunesse avec Odette Joyeux, ou encore Le roi se meurt d'Ionesco avec Daniel Ivernel. En 1987, la télévision lui offre la vedette de la toute première série de l'été diffusée sur TF1 : Le Vent des moissons. Le succès est immense et l'année suivante, elle en tourne une autre, Orages d'été, aux côtés de Patachou. Dès lors, elle va participer à de nombreux téléfilms.

Au début des années 1990, si les propositions se font rares, elle apparaît pourtant dans Merci la vie de Bertrand Blier, et Il y a des jours et des lunes de Claude Lelouch. Elle tourne également avec Michel Legrand (Cinq jours en juin) et Gérard Mordillat (Toujours seuls), puis incarne en 1994 la mère farfelue de Catherine Jacob dans la comédie Les Braqueuses de Jean-Paul Salomé.

Annie Girardot en 1996 à la 21e cérémonie des César.

Elle obtient en 1996 le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Les Misérables de Claude Lelouch. Lors de la remise de son César à la 21e cérémonie, elle provoque l'émotion avec ces paroles : « Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué follement... éperdument... douloureusement. Et votre témoignage, votre amour me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte. » L'année suivante, elle est la présidente de la 22e cérémonie. En 1998, elle tient le premier rôle dans un film canadien de Jacques Leduc intitulé L'Âge de braise.

En 2000, elle est présidente du jury au Festival du cinéma russe à Honfleur.

En 2000, le réalisateur autrichien Michael Haneke adapte un roman d'Elfriede Jelinek La Pianiste et demande à Annie Girardot d'incarner la mère castratrice d'Isabelle Huppert (qui avait déjà joué sa fille dans Docteur Françoise Gailland). La prestation de la comédienne est unanimement saluée. Le film, sélectionné au festival de Cannes en 2001, reçoit le Grand Prix du Jury, et les prix d'interprétation vont à Isabelle Huppert et Benoît Magimel, tandis qu'Annie Girardot  absente de la cérémonie cannoise de remise de prix (la production ayant refusé qu'elle y assiste), ce dont elle a grandement souffert[3]  recevra le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Michael Haneke fait de nouveau appel à elle en 2005 pour incarner la mère de Daniel Auteuil dans Caché.

Dernières années

Annie Girardot à la 30e cérémonie des César, en 2005.

Le , l'avocat chargé des affaires d'Annie Girardot, Me Emmanuel Asmar, annonce publiquement que l'actrice est atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis une dizaine d'années (les premiers signes de la maladie étant apparus durant l'été 1997)[13]. C'est également confirmé dans l'édition du de l'hebdomadaire Paris Match, dans lequel la fille, Giulia Salvatori, et la petite-fille de l'actrice, Lola Vogel, révèlent sa maladie, afin de faire taire les rumeurs sur son alcoolisme supposé à cause de sa démarche hésitante et de ses trous de mémoire[14],[15].

Malgré cela, la comédienne continue à jouer au théâtre. De 2001 à 2003, elle reprend la pièce Madame Marguerite à la Gaîté-Montparnasse à Paris puis en tournée (en France et en Europe pour plus de 180 représentations ; les ultimes représentations étant jouées à L'Olympia), et, pour pallier les éventuels trous de mémoire, elle est équipée d'une oreillette destinée à lui souffler son texte[3]. C'est avec ce même procédé qu'elle continue à participer au tournage de plusieurs films comme Je préfère qu'on reste amis... en 2005, où elle interprète — ironie du sort — une femme atteinte de la maladie d'Alzheimer. Les rôles sont plus courts et adaptés (peu de scènes physiques), mais les réalisateurs sont conciliants. La comédienne « revit » lorsqu'elle est sur un plateau de tournage et, le temps d'une scène, la maladie s'efface. Ainsi Richard Bohringer (C'est beau une ville la nuit) et Jane Birkin (Boxes) font appel à elle pour de petits rôles.

Son dernier rôle sera celui d'une ancienne journaliste française dans une mini-série policière russe intitulée Vorotily. Depuis les années 1960, Annie Girardot est en effet une des actrices françaises les plus appréciées en Russie, et plusieurs réalisateurs russes avaient fait appel à elle, comme Sergueï Guerassimov dans Le Journaliste en 1967, ou encore Valery Akhadov, qui la fait tourner à plusieurs reprises pour la télévision russe entre 1989 et 2003.

À partir de 2008, Annie Girardot vit dans une maison médicalisée de Pantin[14]. Le , TF1 diffuse Annie Girardot : ainsi va la vie, un film documentaire de Nicolas Baulieu sur huit mois de sa vie, avec Claire Keim en voix off. On y découvre sa vision du passé et les effets de la maladie.

En 2010, dans une déclaration médiatique ayant pour cadre la journée mondiale contre la maladie d’Alzheimer[16], sa fille déclare qu'Annie Girardot ne se souvient plus d'avoir été actrice, en raison de la maladie dont elle souffre et ajoute : « Si j’ai un message à faire passer, c’est de ne plus essayer de rencontrer Annie Girardot, d’avoir une dernière photo... Si vous avez aimé maman, surtout, il faut lui foutre la paix, garder d’elle une belle image[17]. »

Mort et obsèques

Tombe d'Annie Girardot au cimetière du Père-Lachaise (division 49).

Après avoir joué dans cent vingt-deux films, cinquante-quatre téléfilms et une quarantaine de pièces de théâtre, Annie Girardot meurt le à l'hôpital Lariboisière de Paris, à l'âge de 79 ans[17],[18].

Ses obsèques sont célébrées le en l'église Saint-Roch, la paroisse parisienne des artistes. Parmi les personnes présentes, on compte, outre sa fille Giulia, sa petite-fille Lola et son petit-fils Renato, Jean-Paul Belmondo, Catherine Samie, Line Renaud, Claude Lelouch, Jane Birkin, Jean-Pierre Marielle, Alain Delon, Mireille Darc, Agathe Natanson, Jack Lang, Frédéric Mitterrand, Gérard Darmon, Jean-Paul Rouve, Daniel Duval, Bertrand Blier, Évelyne Bouix, Catherine Alric, Brigitte Fossey, Élisa Servier, Smaïn, Raphaël Mezrahi, Patrick Préjean, Bernard Menez, Danièle Évenou, Costa-Gavras, Yves Boisset, Catherine Lachens, Catherine Lara, Andréa Ferréol, Marthe Mercadier, Massimo Gargia, Laurent Malet, Dani, Marie-Laure Augry, Léo Bardon et d'autres encore. Le chanteur Hervé Vilard a fait déposer une gerbe de fleurs, de même qu'Isabelle Adjani (qu'elle dédie à sa « maman-cinéma inoubliable »)[19],[20].

De certaines de ces personnalités, son petit-fils déclare sans les nommer : « Dès qu'on a annoncé son décès, il y a eu une foule de personnes du cinéma qui sont remontées, dont on n'a jamais eu de nouvelles jusqu'à maintenant et qui, aujourd'hui, viennent témoigner alors qu'on ne les a jamais vues, parce que le cinéma français l'a oubliée. » Brigitte Bardot et le journaliste Henry-Jean Servat auront la même réaction : « Jamais on n'a célébré Annie Girardot ! […] On l'a laissée crever[21] ! »

Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise avec sa mère, au milieu de la 49e division (avenue Feuillant / chemin de la Cave) dans le 20e arrondissement de Paris.

Vie privée

Au début de sa carrière, Annie Girardot est en couple avec le réalisateur Norbert Carbonnaux, avec lequel elle ne tourne cependant aucun film[4].

Elle est mariée à Renato Salvatori, son partenaire dans Rocco et ses frères, du jusqu'à la mort de ce dernier le [3]. Ensemble, ils ont eu une fille, Giulia, née à Rome le . Victime de violences conjugales[22], elle quitte son mari mais sans jamais divorcer[10].

En 1967, l'actrice a une liaison avec le chanteur Jacques Brel puis entame une relation de deux ans avec le cinéaste Claude Lelouch[4]. De 1971 à 1978, elle partage la vie de l'acteur Bernard Fresson. Le comportement violent du comédien a également raison de leur relation[23].

De 1980 à 1993, elle vit avec Bob Decout, réalisateur et parolier, de quatorze ans son cadet. Dans un livre sorti en 2010, ce dernier témoigne de sa relation avec l'actrice. Qualifié de gigolo et accusé par les proches d'Annie Girardot de l'avoir ruinée, il se défend en déclarant : « Elle [Annie] n'a jamais su gérer l'argent. » Il assure aussi qu'elle a insisté pour participer à son film Adieu blaireau, le menaçant de le quitter si elle n'y figurait pas[24]. Quant aux rumeurs de consommation de drogue, il explique que leur responsabilité était commune : « Tout a commencé lors d'une soirée où tous les invités consommaient de la cocaïne ». À l'époque, le couple considérait cette drogue comme « un philtre d'amour, un plaisir lié à la sexualité ! »[11].

Théâtre

Filmographie

Années 1950
Années 1960
Années 1970
Années 1980
Années 1990
Années 2000

Courts métrages

  • 1993 : La Boxeuse de Carle Kéruzore
  • 2000 : Ainsi soit nous de Nathalie Tocque
  • 2001 : Des fleurs pour Irma d'Éric Lacroix : Irma

Téléfilms

Séries télévisées

Voix off

Doublage

Discographie

Publications

  • Annie Girardot, Vivre d'aimer, Paris, Robert Laffont, , 175 p. (ISBN 978-2-221-05357-7)
  • Annie Girardot, Ma vie contre la tienne (À jeu découvert), Paris, R. Laffont, , 211 p. (ISBN 978-2-221-07129-8, LCCN 95138943)
  • Annie Girardot, Partir, revenir : les Passions vives, Paris, Le Cherche-midi, , 228 p. (ISBN 978-2-7491-0041-8)

Distinctions

Décoration

Récompenses

Nominations

Hommages

Le , est inauguré l'Espace Annie-Girardot au CLIC (Centre local d'information et de coordination) de Montreuil[28].

En 2012, l'Académie des Césars lui rend un hommage tout particulier en mettant une photographie d'Annie Girardot (issue du film Rocco et ses frères) sur l'affiche officielle et le catalogue de la trente-septième cérémonie des Césars, ainsi qu'en diffusant au cours de la cérémonie des extraits de plusieurs de ses films. La fille et la petite-fille de l'actrice étaient présentes. Quelques jours plus tard, l'Académie des Oscars fait de même dans son traditionnel in memoriam et montre une photographie d'Annie Girardot parmi les personnalités disparues de l'année.

En , la Poste française émet un timbre à son effigie dans la série « Les acteurs du cinéma ».

Une rose de couleur corail est baptisée de son nom, 'Annie Girardot', en 1979.

Odonymes

Notes et références

Notes

  1. Elle fait ainsi partie de la promotion comprenant notamment Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort (son partenaire lors du concours de fin d'année), Bruno Cremer, Françoise Fabian, Pierre Vernier, Philippe Noiret et Claude Rich.

Références

  1. Jacqueline Rémy, « Annie Girardot: Portrait », sur LExpress.fr, (consulté le )
  2. Didier Péron, « Annie Girardot, on s’en souviendra », sur Libération, (consulté le ).
  3. Annie Girardot, à cœur ouvert, documentaire de Thomas Briat, Adamis Production, France Télévision, 2016.
  4. Henry-Jean Servat, « Splendeurs et misères de la vie de star - Annie Girardot, la femme blessée », sur parismatch.com, (consulté le ), p. 52-57.
  5. Armelle Héliot, « La belle carrière d'Annie Girardot sur les planches », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  6. Olivier Rajchman, « Annie Girardot, passionnément », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  7. [vidéo] Gros plan sur Annie Girardot (1980) sur YouTube, Spécial Cinéma, , Les archives de la RTS.
  8. Jean-Marc Loubier, Louis de Funès. Petites et grandes vadrouilles, Paris, Robert Laffont, , 564 p. (ISBN 2-221-11576-7), p. 476. Valeurs actuelles du .
  9. « Annie Girardot (actrice française) - Fiche Acteur », sur cbo-boxoffice.com (consulté le )
  10. Caroline Douteau, Annie Girardot : une femme libre, Télé 7 jours no 2650, p. 32.
  11. « Annie Girardot : son ancien compagnon dit tout sur leur vie… : drogue, argent, passion ! »
  12. « La mort « paisible » de l’actrice Annie Girardot à 79 ans », sur France Info,
  13. Christophe Hondelatte, « Alzheimer : la maladie cachée d’Annie Girardot », Europe 1, .
  14. Irène Frain, « Annie Girardot : le jour où elle a annoncé sa maladie », Paris Match, (lire en ligne)
  15. « Annie Girardot : la mémoire de ma mère », L'Express, (lire en ligne)
  16. Giulia Salvatori : « Maman ne se souvient pas qu'elle a été actrice », Le Parisien, (journée mondiale contre la maladie d'Alzheimer)
  17. « La comédienne Annie Girardot est décédée », Le Parisien, 28 février 2011.
  18. « L'actrice Annie Girardot est morte », Le Monde, 28 février 2011.
  19. Dernière « standing ovation » pour Annie Girardot, citation AFP 04/03/2011
  20. Le dernier adieu à Annie Girardot, citation AFP du 04/03/2011
  21. Henry-Jean Servat dans C à vous sur France 5 cité par purepeople.com.
  22. Annie Girardot, le tourbillon de la vie, documentaire de la série Un jour, un destin présenté par Laurent Delahousse et diffusé sur France 2.
  23. Agnès Grossmann, Annie Girardot, le tourbillon de la vie, Hors Collection, 2010
  24. Bob Decout, Annie, te souviens-tu, éditions Flammarion, 2010.
  25. INA
  26. Décret du 13 juillet 1999 portant promotion et nomination
  27. Vidéo de la remise sur ina.fr
  28. « Un espace Annie Girardot pour personnes âgées à Montreuil », bagnoletenvert.com
  29. Délibération 202 de 2012

Annexes

Bibliographie

  • Françoise Gilles, Annie Girardot, éd. E.P. Denoёl, Paris, 1971
  • Pascal Mérigeau, Annie Girardot, Paris, édition PAC, , 237 p. (ISBN 978-2-85336-091-3)
  • Giulia Salvatori, Jean-Michel Caradec'h (collaborateur), Annie Girardot : la Mémoire de ma mère, Paris, éditions Michel Lafon, , 257 p. (ISBN 978-2-7499-0647-8, BNF 41025058)
  • Édouard Molinaro, « Annie Girardot, 1971 », Intérieur Soir, Editions Anne Carrière, Paris, 2009, 306 p., p. 149-151 ; (ISBN 9782843375583)
  • Léo Bardon, Sophie Blandinières (collaboratrice), Annie, te souviens-tu…, Paris, Michel Lafon, , 213 p. (ISBN 978-2-7499-1076-5, BNF 42092977)
  • Bob Decout, Avec elle : mes années Girardot, Paris, Flammarion, , 372 p. (ISBN 978-2-08-123676-9, BNF 42206353)
  • Agnès Grossmann, Brigitte Bardot (préface), Annie Girardot : le Tourbillon de la vie, Paris, Hors collection, , 300 p. (ISBN 978-2-258-08474-2, BNF 42170054)
  • Christian Dureau, Annie Girardot : aimer pour vivre, Paris, Éditions Didier Carpentier, , 110 p. (ISBN 978-2-84167-668-2, BNF 42209950)
  • Orlando Roudder, Annie Girardot, pour le meilleur et pour le pire ! Le destin d'une star authentique, coll. Privée, éd. Exclusif, 2011 (ISBN 9782848911007)
  • Jean-Marc Loubier, Annie Girardot : Un talent généreux, éd. Mondadori, 2011
  • Giulia Salvatori, Alan O'Dinam, Annie Girardot : un destin français, Paris, éditions Michel Lafon,
  • Bernard Pascuito, Annie Girardot, Une vie dérangée, éditions Flammarion, 2011, 291 p. ( (ISBN 978-2-0812-3887-9))

Article connexe

Liens externes

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