Jean Lefebvre

Jean Lefebvre, né le à Valenciennes, département du Nord, et mort le à Marrakech, au Maroc, est un acteur français.

Pour les articles homonymes, voir Lefèvre.

Ne doit pas être confondu avec Jean Lefèvre ou René Lefèvre (acteur).

Jean Lefebvre
Jean Lefebvre en 1966.
Nom de naissance Jean Marcel Lefebvre
Naissance
Valenciennes, Nord, France
Nationalité Française
Décès (à 84 ans)
Marrakech, Maroc
Profession Acteur
Films notables Le Gentleman d'Epsom
Les Tontons flingueurs
série Le Gendarme
Ne nous fâchons pas
série La Septième Compagnie
On n'est pas sorti de l'auberge
Le Braconnier de Dieu

Il est connu pour ses rôles comiques dans des films de Georges Lautner (particulièrement Les Tontons flingueurs), pour la série du Gendarme ou celle de La Septième Compagnie. Il a aussi tourné dans un bon nombre de comédies sans prétention, totalisant plus de cent vingt films[1].

Il fut également, sur les scènes parisiennes, la vedette de nombreuses pièces de boulevard.

Biographie

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Enfance, formation et débuts

Jean Marcel Lefebvre naît le à Valenciennes[2], dans la famille d'un petit industriel[3]. Il est le fils de Georges Marcel Lefebvre et de Zélia Louise Mathilde Masquelier. À l'âge de 18 mois, il est atteint de poliomyélite et reste appareillé jusqu'à l'âge de dix ans[4]. Il a vécu cette maladie comme un drame dans son enfance mais c'est ce qui a déterminé d'une certaine façon son destin de comique car il a réagi en faisant le clown pour s'attirer la sympathie de ses camarades d'école. Il est surnommé « Fifi l'oiseau » au lycée Henri Wallon parce qu'il chante bien[5].

Ses études erratiques sont interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Fait prisonnier, puis réquisitionné comme ouvrier agricole, il s'échappe pour rejoindre sa famille évacuée près de Châteauroux[3]. Il est quelque temps conducteur de tramway à Limoges sur la ligne Hôtel de Ville-Cimetière où il écrase un âne. Il fait aussi du marché noir en vendant des harengs fumés[5]. Il devient ensuite vendeur de sous-vêtements[3]. À la fin de la guerre, il rentre chez lui dans sa maison de Valenciennes, où il travaille quelque temps pour son père, puis entre au Conservatoire de Paris en 1948.

Avec un deuxième prix d'opéra comique au Conservatoire de Paris, il doit, pour complaire à sa famille, faire carrière en tant que chanteur d'opéra[6], mais, repéré par René Simon, célèbre professeur d'art dramatique, il commence à jouer au cabaret au début des années 1950, puis intègre la célèbre troupe des Branquignols avec laquelle il part jouer aux États-Unis pendant deux ans[7].

Carrière

Après de petites apparitions au cinéma dans les années 1950, Jean Lefebvre devient l'un des acteurs les plus célèbres de sa génération dans les années 1960 et 70, tant à l'écran qu'au théâtre, en incarnant souvent le personnage du « franchouillard » gentil et un peu hébété, au « regard triste de cocker » (qualifié ainsi par Lino Ventura). Toujours dans un registre burlesque, il enchaîne ainsi les seconds rôles dans des comédies, faisant de lui un acteur populaire reconnu et apprécié. C'est le film Ne nous fâchons pas (1966) qui lui donne le statut d'acteur de premier plan[8].

Parmi ses apparitions notables, citons son rôle de Paul Volfoni (le frère de Raoul alias Bernard Blier) dans Les Tontons flingueurs, de Charly, garçon d'écurie donnant des tuyaux à Jean Gabin dans Le Gentleman d'Epsom, de Goubi dans Un idiot à Paris, d'Arsène, compère - à nouveau - de Blier dans Quand passent les faisans, de Léonard Michalon, petite frappe victimisée par Lino Ventura dans Ne nous fâchons pas, de Fougasse dans la série du Gendarme de Saint-Tropez et de Pitivier dans La Septième compagnie. Il reste dans les mémoires pour son comique de l'auto-dérision, dont il fit la trame de sa carrière.

Le tournage de la série du Gendarme n'aura pas toujours été du goût de Lefebvre. Le Gendarme de Saint-Tropez se fait sans mal, mais à partir du deuxième film Le Gendarme à New York, une brouille entre Lefebvre et Jean Girault apparaît. Le cinéaste l'écarte quelque temps de l'aventure, d'où sa faible présence dans le deuxième film. Lors du troisième film, Le gendarme se marie, des scènes entre Lefebvre et Geneviève Grad sont tournées mais n'apparaissent pas dans le montage final. Lefebvre reprochera à Louis de Funès de lui voler toutes ses scènes et son temps dans le film. « Tu es connu pour faire ce genre de choses », lui reproche-t-il. « Lorsque tu as tourné Le Corniaud, tu es arrivé un matin sur le plateau et tu as refusé de tourner parce que ton rôle ne prévoyait pas assez d'effets comiques... c'est exactement pareil ! » Lefebvre acceptera néanmoins de faire partie de l'aventure du quatrième film, Le Gendarme en balade, mais sera absent dans Le Gendarme et les Extra-terrestres et Le Gendarme et les Gendarmettes pour cause d'exigences autant artistiques que financières. « Je ne vais pas continuer à servir la soupe à monsieur Louis de Funès », conclut-il. Michel Modo avouera : « Il avait dit du mal sur Louis et le producteur n'en voulait plus. C'est le producteur qui l'a viré, il a fait courir le bruit que c'était Louis, mais c'est le producteur ».

À la suite de leur collaboration dans Les Tontons flingueurs, Jean Lefebvre et Bernard Blier se retrouvent souvent dans des comédies sans prétention où leur association rappelle celle des frères Volfoni : Quand passent les faisans en 1965, Du mou dans la gâchette en 1966, C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule en 1974, Un idiot à Paris ou Le Fou du labo 4. Il tourne avec certains des plus grands comédiens, comme Jean Gabin, Louis de Funès, Orson Welles, Richard Burton, Lino Ventura, Bourvil, Paul Meurisse, Jean-Paul Belmondo ou encore Bernard Blier et Michel Serrault, avec lesquels il collabore souvent, ainsi qu'avec de grands cinéastes : Georges Lautner, Philippe de Broca, Roger Vadim, Gilles Grangier, Jean Girault, Costa-Gavras, Yves Robert, Édouard Molinaro, Yves Allégret, Robert Lamoureux ou encore Julien Duvivier.

Parieur invétéré et gros flambeur, Jean Lefebvre dilapidait ses cachets au casino d'Enghien-les-Bains au point d'avoir régulièrement des problèmes avec le fisc. Son appétit pour les jeux d'argent oriente sa carrière vers une suite moins glorieuse. En effet, le succès le fuit à partir des années 1980 ; il accepte de jouer dans des films pour rembourser ses nombreuses dettes de jeu et non pas pour la qualité de leur scénario. Il déclare ainsi : « J'ai tourné tellement de navets que ma carrière ressemble à un potager. » Il gagne pourtant au Loto en 1999 mais ce lot de 15 millions de francs ne parvient pas à le tirer totalement d'affaire.

Toutefois, selon un sondage de l'IFOP réalisé en 1981, il est désigné par les Français comme leur troisième acteur comique favori, après Louis de Funès et Coluche[9]. Il regrette surtout que le cinéma ne lui ait pas offert un rôle dramatique, comme Coluche avec Tchao Pantin, et déclare qu'il n'attend que ça[10].

Il se distingue au théâtre en jouant le double-rôle principal de la pièce Les Jumeaux.

Il est aussi l'un des fondateurs de l'émission Les Grosses Têtes, sur RTL, émission à laquelle il participe régulièrement dans les années 1980. Il s'y distingue par ses questions ingénues : "Est-ce que ça a un rapport avec le sexe ?"

En plus de sa carrière d'acteur, Jean Lefebvre s'était essayé à l'écriture avec le livre Qu'est-ce qu'elles me trouvent ? ou encore à la chanson avec le 45 tours Le démon de midi.

Décès

Jean Lefebvre meurt le à l'âge de 84 ans, des suites d'une crise cardiaque dans sa résidence du restaurant La Bohème à Marrakech, au Maroc. Il est incinéré, ses cendres sont répandues sur le Mont-Blanc[11].

Vie privée

Jean Lefebvre se marie quatre fois (dont deux fois avec la même femme). Il épouse en premières noces à Paris (XVIe) le , Micheline Reine Grasser (divorce prononcé le ) ; en deuxièmes noces à Neuilly-sur-Seine le , Catherine Chassin-Briault, dite Yori Bertin (divorce prononcé le ) ; en troisièmes noces à Paris (XVIe) le , il se remarie avec sa deuxième épouse dont il divorce le . Enfin, il épouse, à Las Vegas le , Brigitte Jacqueline Françoise Lerebours. Il est le père de cinq enfants : Bernard, Catherine, Marie-Christine, Carole et Pascal.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Box-office

Musique[12]

  • 1968 : On Est "Les Minets De La Plage" / On Y Va "Bonne Chance ..... Merci (avec Henri Génès)
  • 1971 : Aimons nous les uns les autres/Moi j'drague pas (7")
  • 1978 : Les Vignes Du Seigneur (7", Single) (avec Bernard Dumaine)
  • 1981 : Tout Baigne Dans L'Huile (7", Single) (avec Bruna)
  • 1982 ; Le Pied (7", Single)
  • 1990 : Le Démon De Midi (7")
  • 1995 : C'est drôle c'que j'plais (CD, Album)
  • 1995 : Pauvre France (CD, Album)
  • Jean Lefebvre a aussi repris la chanson du film Simplet

Publications

  • Jean Lefebvre, Mais qu'est ce qu'elles me trouvent, Michel Lafon, 1991, (ISBN 2-863-91468-5)
  • Jean Lefebvre, Pourquoi ça n'arrive qu'à moi, Michel Lafon, 1984. (ISBN 978-2-86804-264-4)

Notes et références

  1. « JEAN LEFEBVRE », sur universalis.fr (consulté le ).
  2. « registre d’État civil et acte de naissance », sur archives départementales du Nord
  3. « Jean Lefebvre, populaire de Valenciennes à Marrakech », La Voix du Nord.fr,
  4. « Interview de Thierry Ardisson "Le bar de la plage" du 18/07/1992 », sur www.youtube.com (consulté le )
  5. Télé 7 Jours no 1233, semaine du 14 au , page 39, article de Lise Genet intitulé : « Jean Lefebvre : Jouer un drame ? C'est mon rêve ».
  6. L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 6 juillet 1966, Jean Lefebvre : "Je devais être pharmacien, mais j'avais une vocation de comédien. Mais j'ai un frère aux Arts et Métiers, un autre à Centrale. Si je montais sur les planches, j'allais passer pour un dégénéré. En revanche, l'Opéra paraissant un métier plus noble, on voulait bien l'admettre. J'ai commencé par le Conservatoire de Valenciennes, puis de Lille, avant de gagner Paris et de dévier légèrement."
  7. L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 6 juillet 1966 : "Au lieu de la grande scène de l'Opéra, on m'a retrouvé sur la petite scène de l'Amiral, aux côtés de ces joyeux farfelus qui se nommaient Jean Richard, Roger Pierre, Jean-Marc Thibault, Darry Cowl" Ensuite, vint pour Lefebvre un épisode branquignolesque et américain. Engagé par Robert Dhéry pour jouer "La plume de ma tante" il partit aux Etats-Unis et prisonnier du succès, il y resta deux ans.
  8. L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 6 juillet 1966 : "Jean Lefebvre devait bien un jour percer l'écran. C'est chose faite depuis Ne nous fâchons pas", interview de Jean Lefebvre :"Je passe la moitié de mon temps à lire des sujets. Depuis trois mois les producteurs me relancent au téléphone. On m'envoie des romans, on me propose des rôles de vedette, alors que l'on me limitait aux personnages pittoresques et secondaires. J'ai peine à y croire."
  9. Télé 7 Jours no 1081, semaine du 14 au , pages 54 et 55, article de Carole Sandrel : « Trente paires de gifles ont fait de Jean Lefebvre une vedette ».
  10. Télé 7 Jours no 1233, semaine du 14 au 20 janvier 1984, page 39 : « — Jean, avez-vous vu Coluche dans le film Tchao Pantin ? Quel virage pour un burlesque. — Ça fait vingt ans que le cinéma me fait jouer des idioties. Ah, si on me proposait un rôle fort, une histoire dramatique... Je n'attends que ça ! »
  11. Par Veronique Beaugr et et Mehdi Gherdane Le 16 juillet 2004 à 00h00, « Le dernier salut des amis de Jean Lefebvre », sur leparisien.fr, (consulté le )
  12. « Discographie de Jean Lefebvre », sur discogs.com (consulté le )

Liens externes

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