Le Gendarme à New York

Le Gendarme à New York est un film comique italo-français réalisé par Jean Girault, sorti en 1965. Il s'agit du deuxième des films du Gendarme de Saint-Tropez.

Le Gendarme à New York
Logo du film.
Réalisation Jean Girault
Scénario Jacques Vilfrid et Jean Girault
Musique Raymond Lefebvre
Acteurs principaux
Sociétés de production Société nouvelle de cinématographie
Pays de production France
Italie
Genre Comédie policière
Durée 101 minutes
Sortie 1965

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Après le triomphe inattendu rencontré par Le Gendarme de Saint-Tropez en 1964, une suite semble évidente pour les auteurs, interprètes et producteurs et est rapidement mise en œuvre. Louis de Funès suggère un voyage à l'étranger pour marquer la différence avec le premier. Le deuxième film raconte ainsi les mésaventures du gendarme Ludovic Cruchot qui, avec le reste de la brigade de Saint-Tropez, se rend à New York pour un congrès international de la gendarmerie, sans savoir que sa fille Nicole s'invite clandestinement dans le voyage.

Malgré un accueil contrasté de la critique, le film est un grand succès commercial avec 5,4 millions d'entrées en France, un box-office honorable pour une suite. Une nouvelle suite, Le Gendarme se marie, voit le jour en 1968, suivie de trois autres sur quatorze ans.

 
La brigade voyage d'abord à Paris à bord d'une Caravelle (nommée « Gascogne ») puis rejoint New York à bord du paquebot France.

Résumé

La brigade de Saint-Tropez a été choisie pour représenter la France à un congrès international de la gendarmerie à New York. Au cours du voyage sur le paquebot France, Cruchot entrevoit sa fille Nicole, qui, désireuse de découvrir le « Nouveau Monde », s'est embarquée comme passagère clandestine, à l'insu de son père. Il pense avoir été victime d'une hallucination.

Arrêtée par la douane à l'arrivée, Nicole est abordée par un journaliste à qui elle se présente comme une orpheline avide de découvrir l'Amérique. Ému, et pensant tirer un bel article de cette histoire, le journaliste la prend sous son aile.

Les gendarmes découvrent New York, sauf Fougasse qui, tombé malade durant la traversée, a été hospitalisé et qui y restera jusqu'à la fin du séjour (ils découvrent après plusieurs jours d'examen qu'il était victime d'une allergie aux oiseaux de mer. Et lorsqu'il veut rejoindre les autres, il se casse la jambe dans les escaliers).

En plusieurs occasions, Cruchot entrevoit de nouveau sa fille au cours de ces visites ; tout le monde finit par croire qu'il a l'esprit dérangé. Il va jusqu'à consulter un psychanalyste pour se faire hypnotiser.

Il finit cependant par retrouver la trace de Nicole. Il aura alors toutes les peines du monde, notamment du fait que la police américaine est à sa recherche, à faire rentrer celle-ci en France sans que ses collègues ne la voient. Gerber découvrira pourtant la vérité à leur retour à Saint-Tropez et promet à Cruchot que cela lui coûtera cher.

Fiche technique

Distribution

Production et réalisation

Genèse et développement

Casquette et insigne de la police de New York portés par Ludovic Cruchot. Exposé au musée Louis de Funès.

Dès le tournage du Gendarme de Saint-Tropez, les scénaristes, le réalisateur et Louis de Funès évoquaient l'idée de donner une suite au film[alpha 1]. Sorti dans les salles françaises en , Le Gendarme de Saint-Tropez rencontre, à la surprise générale, un succès considérable : lors du festival de Cannes en mai 1965, le producteur René Pignères annoncera douze millions de francs de recettes en sept mois sur le marché français[alpha 2],[2]. Cet immense succès convainc les producteurs René Pignères et Gérard Beytout de la SNC de lancer rapidement une suite[alpha 1]. Le projet de suite se concrétise donc peu après la sortie du film.

La skyline de New York en 1967.

Pour renouveler l'histoire, Louis de Funès pense à faire voyager Le Gendarme à l'étranger[alpha 1],[Note 2]. L'idée est fortement partagée par les producteurs puisque le film est un succès à l'exportation, étant à l'affiche des salles d'exclusivité de Bruxelles, Liège, Anvers, Montréal ou encore Québec pendant des mois et venant d'être vendu dans toute l'Europe, en URSS, en Turquie, à Hong Kong, au Pakistan, en Amérique latine et aux États-Unis[alpha 2],[2]. Les distributeurs étrangers sont très intéressés par la suite, déjà pré-vendue avant même que le tournage n'ait commencé[alpha 2]. Un voyage à Mexico ou Tokyo est évoqué mais le choix de la destination se porte finalement sur la ville de New York, que connaît bien le scénariste Richard Balducci, et qui s'avère être « l'un des rares lieux qui soient parfaitement intelligibles et familiers à tous les spectateurs au monde »[alpha 2]. Le voyage jusqu'à New York se fera à bord du paquebot transatlantique France, intéressé par cette publicité originale[alpha 2]. La SNC poursuit sa pratique habituelle de co-production avec un partenaire européen, ici la société de production italienne Champion[alpha 3].

En à peine quelques mois, le projet est monté, Jean Girault et son co-scénariste Jacques Vilfrid ayant travaillé très vite[alpha 2]. L'emploi du temps de Louis de Funès n'est pas encore surchargé comme il sera les années suivantes et permet donc encore de monter un film autour de lui dans un délai très court[alpha 2]. La dernière version du scénario comporte de très nombreuses scènes finalement non tournées ou coupées, dont une visite de Paris et de ses monuments par les gendarmes de Saint-Tropez, lors de leur voyage jusqu'au Havre pour embarquer sur le France.

Distribution des rôles

Du premier film reviennent tous les autres gendarmes  Michel Galabru, Jean Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso et Michel Modo  ainsi que Geneviève Grad dans le rôle de la fille de Cruchot et France Rumilly dans le rôle de la religieuse.

Le scénario omet la scène finale du Gendarme de Saint-Tropez, laquelle montrait Ludovic Cruchot devenu général et Nicole mère de jumeaux avec Jean-Luc[3]. Sans aucune explication, les personnages de Cruchot et sa fille sont rétablis dans leur situation antérieure, le premier comme maréchal-des-logis-chef au sein de la brigade de Saint-Tropez et Nicole célibataire et sans enfants. Le personnage de Jean-Luc, incarné par Patrice Laffont, ne réapparaît pas[3]. D'ailleurs, de la bande d'amis de Nicole à Saint-Tropez, seul réapparaît celui interprété par Jean-Pierre Bertrand, qui conduit la fille du gendarme jusqu'au Havre.

Tournage

La cantine de Cruchot, exposée au musée de la Gendarmerie et du Cinéma de Saint-Tropez. On aperçoit le trou découpé pour le tournage du gag où Fougasse ferme brutalement le couvercle sur la main de Cruchot.

Lors du voyage sur le France, les touristes, essentiellement les étrangers, se méfient des « gendarmes » qu'ils prennent pour des douaniers[alpha 4]. Pendant que Louis de Funès tournait dans les couloirs du paquebot, le commandant Joseph Ropars a eu l'idée de leur faire diffuser le premier opus. La séance terminée, les touristes se sont jetés sur eux pour avoir des autographes.

Jean Lefebvre paraît mal vivre la fulgurante ascension de Louis de Funès des derniers mois, alors qu'ils étaient à des niveaux de célébrité équivalents au cours du tournage du premier film, Lefebvre sortant à l'époque de son second rôle remarqué dans Les Tontons flingueurs (1963)[alpha 5],[alpha 6]. Il insiste souvent pour avoir plus de plans[alpha 5],[alpha 7]. Cependant, Jean Girault tient surtout à mettre en valeur sa vedette, sur qui la suite repose davantage encore que l'original[alpha 6]. Une violente dispute éclate entre le réalisateur et Lefebvre sur le France[alpha 6],[alpha 8]. Le comédien quitte ensuite le tournage, l'abandonnant sur sa propre décision ou étant évincé par le producteur, selon les versions[alpha 6],[4],[alpha 5],[alpha 7]. Michel Galabru rapporte la justification du producteur : « Jean Lefebvre a fait arrêter le tournage sous prétexte qu'il était malade. Et nous l'avons surpris en train de jouer au casino en pleine nuit »[alpha 5],[4]. En urgence, le scénario est retouché par Jacques Vilfrid, coinçant le personnage de Lefebvre à l'hôpital durant tout le séjour[alpha 6],[alpha 8],[4]. Ainsi, Fougasse n'apparaît pas aux côtés des autres gendarmes lors des différentes activités, d'abord atteint d'un mal indéterminé puis en convalescence pour sa jambe dans le plâtre[alpha 6],[alpha 8]. Lefebvre tourne toutes ses scènes restantes (le diagnostic à bord du France et toute l'hospitalisation) après le retour de l'équipe en France, en studio[alpha 8]. Seul le moment où il se casse une jambe sur les marches de l'hôtel semble avoir été filmé à New York[alpha 8].

Les prises de vues outre-Atlantique ont lieu durant quatre semaines[alpha 9]. Les syndicats américains imposent l'embauche de techniciens locaux[alpha 9]. Ils sont rassemblés en une seconde équipe qui ne tourne pratiquement rien[alpha 9].

De retour en France, l'équipe investit les studios de Billancourt, en région parisienne, pour le tournage des intérieurs[5],[6]. Le lieu a été préféré aux studios de la Victorine à Nice, utilisés lors du premier film, car la mauvaise insonorisation et la proximité de l'aéroport avait fortement perturbé fortement les journées de tournage[5]. Certains plans du quartier italien sont tournés dans une reconstitution dans les studios[alpha 10]. La scène du match de baseball est jouée sur le terrain d'un camp militaire à Saint-Germain-en-Laye, en une journée[alpha 11]. Le tournage s'achève le [6],[Note 3].

Lieux de tournages

Bande originale

Raymond Lefebvre, compositeur de la bande originale de tous les films du Gendarme, ici en 1972.

Comme pour Le Gendarme de Saint-Tropez l'année précédente, Raymond Lefebvre compose la bande originale du Gendarme à New York[alpha 12],[alpha 13],[alpha 14],[Note 4]. Il partage cette fois-ci le travail avec son partenaire habituel Paul Mauriat, qui avait refusé de collaborer sur le premier film à l'été 1964 pour privilégier ses vacances, laissant Lefebvre seul à la tâche[alpha 15],[9]. Ayant unis leurs forces dans la composition pour le cinéma au début des années 1960, Mauriat et Lefebvre avaient auparavant mis ensemble en musique Faites sauter la banque de Jean Girault[alpha 16],[9].

L'intrigue nécessite la création d'une nouvelle chanson interprétée par Nicole Cruchot / Geneviève Grad, après le succès yéyé Douliou-douliou Saint-Tropez du premier film[alpha 17]. Le parolier Roger Berthier écrit Les garçons sont gentils, sur une musique de Mauriat et Lefebvre[10]. Raymond Lefebvre reprend sa Marche des Gendarmes, musique emblématique du premier film[alpha 12],[9], fièrement utilisée lorsque la brigade de Saint-Tropez visite New York, entre autres[alpha 18]. Lefebvre ré-enregistre le morceau pour l'occasion[10]. Il livre aussi une malicieuse version de Pomme de reinette et pomme d'api façon fanfare à la John Philip Sousa[alpha 13].

Jean Girault réclame aux deux compositeurs un pastiche de la musique de Leonard Bernstein pour West Side Story, destiné à la séquence de ballet faisant référence à la comédie musicale, durant laquelle Ludovic Cruchot, aidé de policiers américains, essaie de récupérer son entrecôte, volée par de jeunes voyous[alpha 15],[9],. L'élaboration de ce morceau intitulé Entrecôte Story s'avère difficile puisqu'il s'agit de parvenir à rappeler la bande originale de West Side Story sans pour autant tomber dans le plagiat : Lefebvre explique qu'il « est compliqué de faire une musique qui rappelle une autre musique, sans qu'il y ait un motif, une espèce de soupçon de plagiat »[9],[11]. La référence est évoquée à travers les claquements de doigts des voyous, la contrebasse menaçante et le rythme enlevé des puissants cuivres et percussions[12]. Le compositeur est donc fier du résultat, fruit d'un travail complexe mais amusant avec Mauriat[11]. La musique est enregistrée avant le tournage et la bande est envoyée à New York, afin de servir aux prises de vues de la danse sur le plateau[9].

Un premier album 45 tours Le Gendarme à New York, bande originale du film sort en 1965 sous le label Riviera[13],[14]. En 1993, certains musiques sont présentes sur le CD de Play Time Les plus belles musiques de films de Louis de Funès de la collection « Les Acteurs » de Stéphane Lerouge, réunissant des compositions de Lefebvre pour les films du Gendarme ainsi que Faites sauter la banque, Les Grandes Vacances, Jo et La Soupe aux choux[13],[15],[Note 5]. Les mêmes morceaux apparaissent sur le CD Louis de Funès, bandes originales des films, vol. 1 , publié par Play Time en 1998 et ré-édité en 2012[13],[17],[18],[Note 6]. Les garçons sont gentils figure en 1999 dans Twist Again au ciné, CD compilant des chansons twist créées pour des films[13],[20]. Une liste de titres remaniée fait partie de l'intégrale Bandes originales des Gendarmes paru chez Play Time en 2003[21],[13]. L'album du film sort en 2010 en téléchargement[13]. Les pistes le composant sont intégrées à la vaste compilation Louis de Funès, musiques de films, 1963-1982 de la collection Écoutez le cinéma !, publiée en 2014[13],[22].

Exploitation et accueil

Sortie et promotion

Le cinéma parisien Le Balzac (ici en 2016) accueille la première du Gendarme à New York en .

Le Gendarme à New York sort en salles le vendredi . Deux reportages télévisés ont couvert le tournage en mai, l'un filmé au Havre lors du départ du France, l'autre dans les rues de New York[23],[24],[25]. Depuis deux semaines, un mini-feuilleton tiré des scènes du film paraît dans Le Parisien libéré, sans en révéler la fin[alpha 19]. Les affiches du film sont réalisées par Clément Hurel, à l'instar du précédent[26]. L'une d'entre elles montre Louis de Funès en statue de la Liberté[27]. Au vu de sa popularité décuplée, seul son nom est désormais mentionné en haut de l'affiche, alors qu'il l'était aux côtés de ceux de Michel Galabru et Geneviève Grad pour le premier film[alpha 20].

À la même période, Louis de Funès doit également être à l'affiche du film à sketches Les Bons Vivants de Georges Lautner[alpha 9]. L'équipe de cet autre film s'est d'ailleurs démenée pour achever le film à temps et le sortir quasiment le même jour que le Gendarme, afin de profiter de la publicité autour de l'acteur[alpha 9]. Ce dernier demande de séparer ces sorties de deux semaines pour leur donner de meilleures chances auprès du public[alpha 9]. Les distributeurs, la SNC pour Le Gendarme à New York et les Films Corona pour Les Bons Vivants, rejettent tous deux la responsabilité sur l'autre et refusent tout décalage[alpha 9]. Les Bons Vivants sort ainsi en salles le jeudi [alpha 21].

Par ailleurs, Gérard Beytout prévoit d'organiser une première réservée à des invités, pratique traditionnelle pour faire l'évènement autour d'un film[alpha 22]. Louis de Funès s'oppose à ce procédé et réclame plutôt que la première séance ait lieu devant un public payant, jugeant que « les grands de ce monde ne rient jamais complètement. Ils doivent garder leur dignité »[alpha 22]. Le producteur céde devant l'insistance de la vedette[alpha 22],[alpha 21]. Ce dernier restera longtemps fermement attaché à cette conviction et s'opposera autant qu'il le peut à ce genre de premières. La première du Gendarme à New York se déroule donc le au cinéma Le Balzac à Paris, avec la présence discrète de l'acteur principal durant deux séances, analysant les réactions des spectateurs[alpha 21],[alpha 22]. Également là, le cinéaste André Hunebelle, notamment derrière les Fantomas, témoigne son soutien dans L'Aurore : « Je croyais que mon confrère Girault prenait un risque terrible en nous imposant un nouveau Gendarme, mais le film est tellement frais, tellement sympathique, qu'il m’a fait tellement rire, que je suis obligé de lui donner entièrement raison »[28],[alpha 21].

Accueil critique

Le Gendarme à New York reçoit des critiques contrastées[alpha 21]. Robert Chazal, fervent soutien de Louis de Funès, titre « Doublé gagnant » sa critique conjointe sur Le Gendarme à New York et Les Bons Vivants, alors qu'en réalité cette omniprésence de l'acteur dans les nouveautés exaspère certains critiques[alpha 21]. Louis Chauvet, autre défenseur récurrent du comédien, lance dans Le Figaro que « les critiques ont tort de jeter l'opprobre sur le film, car il réussit le tour de force de faire entrer dans les salles obscures des personnes qui n'y mettent jamais les pieds »[alpha 23], il est « inutile d'épiloguer. Ce film plaira vraisemblablement au grand public. Le club des moralistes va redoubler de clameurs »[alpha 21], « plus nos moralistes reprochent ses goûts au grand public, plus énergiquement il les proclame. Depuis que l'intelligentsia du septième art mène l'offensive contre les “pantalonnades” commerciales, leur cote d'amour s'élève à vue d'œil » ; au passage, Chauvet tacle la critique spécialisée qui, dans ces années 1960, ne jure pour le divertissement populaire que par l'Américain Jerry Lewis qui écrit, réalise et interprète ses films : selon lui, Le Gendarme à New York « présente même des trouvailles, des “effets” qui, signés Tashlin et “joués” par Jerry Lewis, auraient droit aux sourires extasiés de toute une chapelle cinéphilique »[alpha 24].

Une partie de la critique cinéphilique, auparavant enthousiaste lors des débuts de l'acteur, entretient l'argument selon lequel Louis de Funès serait un bon comique mais qui se fourvoie dans de mauvais films, indignes de son talent[alpha 25]. Le Canard enchaîné juge que Louis de Funès « vaut mieux que toutes ces pitreries » et qu'il s'agirait d'« utiliser à des fins moins humiliantes ses grimaces, ses bafouillages et ses trépignements (…) Mais la grosseur des cachets a sans doute des attraits que la dignité d'acteur ignore »[alpha 23]. Jean-Louis Comolli proclame dans les Cahiers du cinéma qu'« il est triste de voir le très drôle de Funès, bien que catapulté dans un univers mécanisé des plus propres aux gags, rester sans emploi, se rouler les pouces et attendre que les idées viennent à Jean Girault. Le pire n'est donc pas de faire un mauvais film, putain et bête, mais de gâcher le talent du — l'aura-t-on assez dit — seul acteur comique français qui n'ait pas encore trop de plomb dans l’aile »[alpha 25],[alpha 23].

Télérama déplore la persistance de vieux schémas : « Même modernisé, le comique troupier a perdu son sel. Le paysan à la caserne, le gendarme de bourgade en session internationale, l'uniforme en goguette, de tels thèmes sont une source de comique facile »[alpha 14]. Le Nouvel Observateur fustige un « film propre, mais nul », fondé sur « une suite d'effets mécaniques utilisés déjà mille fois »[alpha 23]. Henry Chapier dans Combat se lamente : « Estimant qu’il ne suffisait pas d'un Gendarme de Saint-Tropez pour déplorer la sottise du cinéma français, Jean Girault, encouragé par les producteurs, récidive »[alpha 21] ; il qualifie Louis de Funès de « vache à lait intarissable », note que « le film est mieux ficelé que celui de Saint-Tropez, ce qui n'enlève rien à sa triste mentalité » et regrette d'avance les inévitables suites à venir[alpha 23].

De son côté, Pierre Marcabru d’Arts, dans sa critique réunissant Les Bons Vivants et Le Gendarme à New York, est laudateur : seul à cette époque à tenter d'étudier le jeu d'acteur de Louis de Funès, il établit une filiation avec Polichinelle, personnage type de la commedia dell'arte[alpha 23],[alpha 26].

« C'est la résurrection de Polichinelle. Rien de plus. Rien de moins. Louis de Funès n'est pas bossu. Pas besoin d’être bossu. Il suffit d'être inhumain. Entendons-nous : de Funès est peut-être le meilleur fils du monde. Un cœur d'or. Ce qui compte, ce n'est pas le cœur, c’est la marionnette.

De Funès était à découvrir. On a mis le temps. Des siècles d'aveuglement. Et brusquement, la gloire. Pendant des années, le ressort s'est bandé. Aujourd'hui, la mécanique est en marche. Deux films, cette semaine. Peu importent les films. D’autres acteurs se déshonorent à faire les imbéciles. Vulgarité, démagogie, larbinage : tout le bataclan. De Funès n'est pas de cette race-là. Il reste intact, préservé, superbe. Il ne sait pas, mais absolument pas, être autre chose que Louis de Funès. À ce compte-là, comment se déshonorer ?

Jamais de goujaterie, jamais de complaisance, pas même des clins d'yeux : rien que des soubresauts, des fureurs, des enthousiasmes à fleur de peau. Polichinelle, je vous dis. Et avec ce qu’il y a d'irréductible dans les sautes d'humeur. La fatalité des comportements, une pelote de nerfs suspendue à un fil. Tout autour, c'est le ralenti, le mou, l'arrondi. Lui vit dans l'aigu, le vif, l'accéléré. Ce n'est pas un homme que cet homme-là. »

 Pierre Marcabru, « De Funès le polichinelle », Arts no 6, [29].

Box-office

Également à l'affiche dans Les Bons Vivants la même semaine, Louis de Funès concurrence Louis de Funès.

Le Gendarme à New York sort à la veille des vacances de la Toussaint, propices aux films familiaux[30]. Lorsque le film arrive à l'affiche, Le Gendarme de Saint-Tropez, toujours projeté, en est à 4,6 millions d'entrées en France, et Le Corniaud, sorti en mars, à 5,8 millions[30]. Louis de Funès est alors omniprésent dans les cinémas parisiens, avec six salles pour le nouveau Gendarme, quatre pour Les Bons Vivants et toujours cinq salles pour le premier Gendarme et une pour Fantomas, ce qui agace les critiques[alpha 21].

À Paris, dans ses six salles d'exclusivité (en), le deuxième Gendarme fait mieux que le premier avec une exploitation pourtant moins avantageuse : 68 585 entrées contre 61 127 treize mois plus tôt[alpha 27]. Loin derrière, Les Bons Vivants rassemble presque moitié moins de spectateurs[alpha 27],[30]. Outre la traditionnelle sortie d'exclusivité parisienne, Le Gendarme à New York bénéficie d'une innovante diffusion sur 75 copies dans toute la France et en Belgique dès sa première semaine[alpha 27]. Cette exploitation à grande échelle immédiate parvient à réunir environ 700 000 entrées en première semaine sur les deux pays[alpha 27]. Strictement en France, Le Gendarme à New York amasse 546 598 entrées, un démarrage spectaculaire pour l'époque[30], et le plus grand résultat hebdomadaire de l'année 1965[31]. Écrasant Le Tonnerre de Dieu avec Jean Gabin, grand succès des semaines précédentes, le Gendarme s'installe en haut du box-office français hebdomadaire dès sa sortie et tient les deux suivantes[30],[31]. D'abord en tête du box-office parisien, le film perd sa place dès la deuxième semaine face à une autre suite, Le Tigre se parfume à la dynamite[alpha 27].

En trois semaines, Le Gendarme à New York atteint déjà le million d'entrées en France, un record de rapidité jusqu'alors uniquement détenu par la prestigieuse superproduction Les Misérables, sept ans auparavant[32]. Le film est détrôné du box-office hebdomadaire par Le Tonnerre de Dieu (158 355 entrées) la quatrième semaine puis retrouve le sommet du classement la cinquième, avant d'en être délogé définitivement la suivante par Les Tribulations d'un Chinois en Chine (163 959 entrées)[33]. Fantomas se déchaîne, début décembre, rassoit la domination funésienne sur le box-office[31]. Au moment des fêtes de fin d'année, Le Gendarme à New York dispose d'une énorme et rare combinaison de 81 salles sur toute la France et dépasse à l'occasion les deux millions d'entrées[34]. En à peine trois mois d'exploitation, il s'établit comme le neuvième film le plus vu dans les cinémas français au cours de l'année 1965[35]. À Paris, la période dans les salles d'exclusivité s'achève en après quinze semaines, comptabilisant 439 706 entrées[alpha 27].

Le film se maintient dans les dix meilleurs résultats hebdomadaires nationaux jusqu'en , atteignant au passage les trois millions d'entrées[36]. Un an exactement après sa sortie, il totalise 3 908 740 entrées[37]. Au terme de l'année 1966, il a franchit le seuil des quatre millions[38]. Avec ses deux millions d'entrées engrangées cette année-là, le deuxième Gendarme est le sixième film ayant attiré le plus de spectateurs au cours de l'année 1966, derrière Opération Tonnerre, Viva Maria !, Un homme et une femme, Fantomas se déchaîne et La Grande Vadrouille[38]. À noter que le succès de la suite redonne de la vigueur à l'exploitation du premier Gendarme[31].

Box-office détaillé des premières semaines d'exploitation du film, semaine par semaine, à Paris et en banlieue
Source : « Box-office hebdomadaire Paris 1965 » sur Box-office Story, d'après Ciné-chiffres/Le Film français
Semaine Rang Entrées Cumul no 1 du box-office hebdo.
1 au 1er 68 585 68 585 entrées Le Gendarme à New York
2 au 2e 60 492 129 077 entrées Le Tigre se parfume à la dynamite
3 au 3e 38 734 167 811 entrées Le Tonnerre de Dieu
4 au 3e 35 193 203 004 entrées Compartiment tueurs
5 au 5e 32 073 235 077 entrées Compartiment tueurs
6 au 5e 26 220 261 297 entrées Les Tribulations d'un Chinois en Chine
7 au 7e 23 299 285 296 entrées Viva Maria !
8 au 11e 19 153 304 449 entrées Opération Tonnerre
9 au 10e 37 185 340 934 entrées Opération Tonnerre
Box-office détaillé des premiers mois d'exploitation du film, semaine par semaine, en France
Sources : « BO France Hebdo 1965 et 1966 » sur Box-office Archives, d'après le CNC.
Semaine Rang Entrées Cumul Salles no 1 du box-office hebdo.
1 au 1er 546 598 547 705 entrées 62 Le Gendarme à New York
2 au 1er 357 384 905 089 entrées 69 Le Gendarme à New York
3 au 1er 292 410 1 197 499 entrées 63 Le Gendarme à New York
4 au 3e 125 769 1 323 268 entrées 44 Le Tonnerre de Dieu
5 au 1er 112 222 1 435 490 entrées 45 Le Gendarme à New York
6 au 2e 114 533 1 550 023 entrées 51 Les Tribulations d'un Chinois en Chine
7 au 5e 78 006 1 628 029 entrées 44 Les Tribulations d'un Chinois en Chine
8 au 3e 72 635 1 700 664 entrées 40 Opération Tonnerre
9 au 4e 191 798 1 892 462 entrées 75 Fantômas se déchaîne
10 au 4e 229 274 2 121 736 entrées 81 Opération Tonnerre
11 au 5e 103 247 2 224 983 entrées 61 Opération Tonnerre
12 au 5e 68 379 2 293 362 entrées 53 Opération Tonnerre
13 au 4e 97 557 2 390 919 entrées 55 Fantômas se déchaîne
14 au 4e 92 935 2 483 854 entrées 60 Opération Tonnerre
15 au 5e 79 340 2 563 194 entrées 46 Viva Maria !
16 au 6e 92 621 2 655 815 entrées 60 Viva Maria !
17 au 4e 119 436 2 775 251 entrées 60 Viva Maria !
18 au 5e 78 259 2 853 510 entrées 50 Viva Maria !
19 au 8e 80 332 2 933 842 entrées 56 Angélique et le Roy
20 au 7e 62 527 2 996 369 entrées 62 Angélique et le Roy
21 au 9e 53 094 3 049 463 entrées 70 Du rififi à Paname
22 au 16e 44 429 3 093 892 entrées 48 Les Héros de Télémark
23 au 12e 50 156 3 144 048 entrées 68 Du rififi à Paname
24 au 14e 58 779 3 202 827 entrées 68 Du rififi à Paname
25 au 20e 39 187 3 242 014 entrées 52 Opération Tonnerre
26 au 25e 31 544 3 273 558 entrées 45 Nouveau journal d'une femme en blanc
27 au 29e 16 713 3 290 271 entrées 40 Angélique et le Roy

À la fin de son exploitation en salles sur plusieurs années, Le Gendarme à New York enregistre 5 495 045 entrées dans la France entière[39], un excellent résultat pour une suite, bien que loin des 7,8 millions du Gendarme de Saint-Tropez[31]. À l'inverse du Gendarme à New York, Les Bons Vivants est un semi-échec avec à peine plus d'un million d'entrées[37],[40], l'un des résultats les plus médiocres de la période de gloire de Louis de Funès inaugurée en 1964[alpha 27]. Avec le recul, Le Gendarme à New York est à la quatrième place du box-office des films sortis en France en 1965, derrière la suprématie tenue par Le Corniaud, puis les deux « James Bond » Goldfinger et Opération Tonnerre[41]. Il s'agit du quatrième meilleur score de fréquentation d'un film du Gendarme, devant Le Gendarme en balade (1970) et Le Gendarme et les Gendarmettes (1982)[42].

Sorties à l'étranger

Le Gendarme à New York sort aussi en Espagne sous le titre El gendarme en Nueva York le , au Portugal huit jours plus tard nommé O Gendarme em Nova Iorque, en Allemagne de l'Ouest le intitulé Der Gendarm vom Broadway ou Der Gendarm von New York ou So ein Gendarm hat's schwer (calqué sur So ein Millionär hat’s schwer) puis Louis im Land der unbegrenzten Möglichkeiten (dans la lignée des déroutantes habitudes des distributeurs allemands), en Hongrie le titré Csendőrök New Yorkban, en Turquie en intitulé Tatlı belâ New York'ta, au Danemark le sous le titre 6 strissere vælter New York, au Japon le nommé ニューヨーク大混戦, et au Royaume-Uni le [43]. En , il est à l'affiche en Pologne sous le nom Żandarm w Nowym Jorku[43].

Le film connaît également des sorties en Allemagne de l'Est, en Argentine (Un loco lindo en Nueva York), au Brésil (As Loucas Aventuras de um Gendarme em Nova York), en Bulgarie (Полицаят в Ню Йорк), en Finlande (Moraalin vartijat New Yorkissa), en Grèce (Ο χωροφύλακας στη Νέα Υόρκη), en Italie (Tre gendarmi a New York), aux Pays-Bas (De gendarme in New York), en Norvège (Gendarmen i New York), en Roumanie (Jandarmul la New York), en Serbie (Žandari u Njujorku), en Suède (Moralens väktare i New York), en Tchécoslovaquie (nommé Cetník v New Yorku en tchèque et Žandár v New Yorku en slovaque), en Ukraine (Жандарм у Нью-Йорку) et en Union soviétique (Жандарм в Нью-Йорке)[43]. Les titres employés dans des pays anglophones sont The Troops in New York ou The Gendarme in New York[43].

Exploité dans toute l'Europe, le film cumule notamment 2 058 000 entrées en Espagne, un bon score dans ce pays[31]. En Italie, pays co-producteur, le film ne trouve pas son public[31]. L'exclusivité (en) à Bruxelles, lancée dès le , est un succès avec une recette de 3 millions de francs, soit environ 75 000 entrées[31], auxquels s'ajoutent les résultats satisfaisants de toute la Belgique[alpha 27].

Postérité

Les fêtes de Noël, au moment de la sortie du film en fin d'année 1965, voient sur les ondes d'Europe 1 jouer la pièce radiophonique Le Gendarme de Bethléem, librement inspirée de la Nativité et interprétée par Louis de Funès, Michel Galabru, Pierre Tornade, Élisabeth Wiener[44].

Exploitations ultérieures

La plus ancienne diffusion à la télévision française remonterait à 1976[45]. Selon un rapport de 2017, Le Gendarme à New York a été au total diffusé dix-huit fois sur les chaînes nationales gratuites françaises[46].

Analyse

Le scénario s'attache à mettre en valeur la palette de ressorts comiques de Louis de Funès, dont la présence est décuplée par rapport au premier film[47]. Il doit à nouveau enfiler des déguisements[alpha 2], que ce soit en Chinois caricatural, en policier américain, ou en joueur de base-ball[47],[48]. Parmi les passages remarquables figurent la leçon d'anglais donnée par Cruchot à toute la brigade sur le France et la cuisson de l'entrecôte par l'adjudant Gerber et les gendarmes dans la chambre d'hôtel[47],[alpha 8]. Bertrand Dicale, biographe funésien, mesure la première de ces scènes comme « la plus vertigineuse [des] démonstrations [de Cruchot] de mesquinerie envers ses subordonnés et de veulerie devant son supérieur »[alpha 8].

De nombreux clins d'œil sont présents dans le film comme la séquence de l'immeuble qui fait inévitablement penser aux jours du cinéma muet avec Charlie Chaplin[réf. nécessaire].

Lors de la visite de la ville, un court moment constitue un clin d'œil obligé aux westerns : la brigade se grime en cow-boys ou en Indiens dans une boutique de déguisements[alpha 28].

L'histoire intègre aussi des allusions plus contemporaines[alpha 2]. Le film repose principalement sur la confrontation des gendarmes français avec la civilisation américaine, notamment son avance sur la France dans la modernité du XXe siècle, à travers les gratte-ciel, la télévision ou certaines technologies[alpha 14]. Le Gendarme à New York poursuit ainsi la modernisation de l'image du gendarme au cinéma entamée par Le Gendarme de Saint-Tropez, qui avait extirpé cette figure du monde rural auquel elle était jusqu'alors traditionnellement rattachée[alpha 14]. Les apparitions de sa fille amènent Cruchot à se soumettre à une séance de psychanalyse, une discipline alors très la mode aux États-Unis[alpha 2],[alpha 29],[alpha 30],. La thérapie, essentiellement de l'hypnose, est représentée à des fins comiques de manière extravagante et caricaturale, une vision pessimiste de la discipline qui rejoint celles d'autres films français de l'époque, Les Dimanches de Ville-d'Avray (1962), Le Feu follet (1963) et Diaboliquement vôtre (1967)[alpha 30],[alpha 2],[49]. La carrière-éclair de Nicole dans la chanson correspond à la mythologie des années yéyés, durant lesquelles s'étalent dans les magazines pour adolescents les récits romancés de l'ascension fulgurante des idoles[alpha 17]. Nicole interprète sa chanson dans une émission américaine et accède instantanément à la gloire, à l'instar de Johnny Hallyday dont la notoriété bondit dès sa première apparition à la télévision dans L'École des vedettes en 1960[alpha 17]. Le film est ainsi l'un des rares de la période à puiser dans les yéyés une inspiration narrative, au-delà d'une simple ambiance musicale à la mode[alpha 17].

George Chakiris dans le rôle de Bernardo, chef du gang des Sharks, dans le film West Side Story (1961).

Le fait que l'intrigue se déroule à New York donne l'idée aux auteurs d'évoquer le film musical West Side Story, succès mondial sorti quatre ans plus tôt, racontant une histoire d'amour au milieu d'une rivalité entre bandes d'adolescents américains et portoricains dans le Upper West Side[12]. La référence devient la source d'une scène entière : Ludovic Cruchot poursuit le voleur de son entrecôte et le retrouve dans son repaire, entouré d'autres jeunes voyous, des policiers new-yorkais débarquent et l'affrontement entre les deux camps se transforme en ballet où l'entrecôte passe de mains en mains, jusqu'à la neutralisation de la bande et leur arrestation[12]. L'évocation du modèle passe notamment par les claquements de doigts, les provocations au couteau à cran d'arrêt, l'intervention des policiers, l'irruption de la danse et ses mouvements très reconnaissables, et le lieu du combat, un terrain de jeu grillagé dans un quartier miteux[12],[alpha 31]. La musique du ballet, Entrecôte Story, sous-tend la référence en pastichant la composition originale de Leonard Bernstein, principalement en reprenant certains éléments marquants de différents morceaux[12]. La séquence se termine lorsqu'une jeune fille de la bande rend à Cruchot son entrecôte : ce dernier lui lance un « Merci Maria ! », soit le même prénom que l'héroïne de West Side Story[12]. Bertrand Dicale, biographe de Louis de Funès, souligne qu'il s'agit d'une des rares scènes de danse de sa filmographie où il est présent mais ne participe pas[alpha 2]. Cette séquence peut-être rapprochée des deux moments de parodie  les rêves cinématographiques lors de la sieste et l'apparition en Thierry la Fronde au cours de la bagarre sur le yacht  du Gendarme de Saint-Tropez[alpha 14].

Notes et références

Notes

  1. L'adjudant Gerber se prénomme Alphonse dans Le Gendarme de Saint-Tropez. Son prénom devient étrangement Jérôme dans Le Gendarme à New York, Le Gendarme se marie et Le Gendarme en balade, puis Antoine dans Le Gendarme et les Extra-terrestres, avant de revenir à Alphonse dans Le Gendarme et les Gendarmettes.
  2. Dès le , France Roche de France-Soir, souvent bien renseignée, annonce un projet de suite, au sujet pourtant très différent du film final : selon ses informations, Louis de Funès « dirigera pour ses débuts dans la mise en scène un acteur qu'il connaît bien : lui-même. Et il a choisi un rôle qu'il sait par cœur, celui du Gendarme de Saint-Tropez, dans une nouvelle aventure où il sera à la fois gendarme et agent secret »[alpha 2].
  3. Vers la même période, Le Gendarme de Saint-Tropez sort pour la première fois aux États-Unis[alpha 9].
  4. Raymond Lefebvre est ici crédité « Raymond Lefèvre »[7], l'orthographe présent sur ses disques mais rarement dans les génériques des films[8].
  5. Cette compilation est également publiée par Play Time en anglais sous le titre Raymond Lefèvre Masterworks en 1995[16].
  6. Une autre compilation sur le même principe parue en Russie en 2004 intègre plusieurs musiques du film[19].

Références bibliographiques

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  2. Dicale 2009, p. 271.
  3. Schafer 2014, p. 16.
  4. Loubier 2014, p. 244.
  5. Galabru et Raveleau 2016, chap. « Le Gendarme à New York (1965) », p. 74-76
  6. Raggianti 2007, p. 70.
  7. Loubier 2014, p. 245.
  8. Dicale 2009, p. 272.
  9. Dicale 2009, p. 273.
  10. Raggianti 2007, p. 81.
  11. Raggianti 2007, p. 82.
  12. Raggianti 2007, p. 32.
  13. Schafer 2014, p. 52.
  14. Sébastien Le Pajolec, « Cinégénie du gendarme ? La série du Gendarme de Saint-Tropez », Sociétés & Représentations, Cairn.info, vol. 16 « Figures de gendarmes », no 2, , p. 131-143 (lire en ligne).
  15. Raggianti 2007, p. 34.
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  18. Dicale 2009, p. 238.
  19. Loubier 2014, p. 253.
  20. Jean-Jacques Jelot-Blanc, Louis de Funès, une légende, Paris, éditions Anne Carrière, , 345 p. (ISBN 2-910188-07-8), p. 160.
  21. Dicale 2009, p. 274.
  22. Loubier 2014, p. 254.
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  27. Dicale 2009, p. 275.
  28. Jean-Jacques Jelot-Blanc, Louis de Funès, une légende, Paris, éditions Anne Carrière, , 345 p. (ISBN 2-910188-07-8), p. 161.
  29. Raggianti 2007, p. 87.
  30. (en) John Flowers et Paul Frizler, Psychotherapists on Film, 1899-1999 : a worldwide guide to over 5000 films, vol. 1, université du Michigan, McFarland, , 802 p. (ISBN 9780786419074), p. 12 et 236.
  31. Schafer 2014, p. 68.

Autres références

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  2. Société nouvelle de cinématographie, « Le Gendarme de Saint-Tropez... à New York ! — Publicité », sur Autour de Louis de Funès,
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  4. « Le Gendarme à New York sur 6ter : pourquoi le rôle de Jean Lefebvre a-t-il été réduit ? », sur Allociné, (consulté le ).
  5. Jacques Viallon, [vidéo] Le cinéma à Saint-Tropez sur YouTube, aussi disponible dans les suppléments des éditions vidéo (consulté le ).
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  44. https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18688716.html
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  46. « La diffusion des films à la télévision en 2016 » [PDF], sur www.cnc.fr, CNC, .
  47. Sabrina Piazzi, « Dossier saga du Gendarme de Saint-Tropez », sur cinema.jeuxactu.com (consulté le ).
  48. Thomas Imbert et Maximilien Pierrette, « Louis de Funès : de Rabbi Jacob à Fantômas, retour sur 15 déguisements marquants », sur Allociné, .
  49. Jérémy Gallet, « Le Gendarme à New York — la critique du film », sur avoir-alire.com, .

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Philippe Pessay, Les Aventures du gendarme de Saint-Tropez, Anvers, Walter Beckers / Solar, coll. « Ciné Club », , 262 p.
  • Sylvain Raggianti, Le Gendarme de Saint-Tropez : Louis de Funès, histoire d'une saga, Paris, Flammarion, , 175 p. (ISBN 978-2-08-120327-3 et 2-08-120327-8)
  • Ellen Schafer, 50e anniversaire : La saga des Gendarmes, un panorama des archives SNC, Groupe M6, Société nouvelle de cinématographie, .

Documentaire

Liens externes

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