Journet

Journet est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.

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Journet

Église de Journet.
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Vienne
Arrondissement Montmorillon
Intercommunalité Communauté de communes Vienne et Gartempe
Maire
Mandat
Sandrine André
2020-2026
Code postal 86290
Code commune 86118
Démographie
Population
municipale
373 hab. (2019 )
Densité 6,4 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 27′ 52″ nord, 0° 58′ 07″ est
Altitude Min. 97 m
Max. 153 m
Superficie 58,51 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Montmorillon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Montmorillon
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Journet
Géolocalisation sur la carte : France
Journet
Géolocalisation sur la carte : Vienne
Journet
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Journet

    Géographie

    Communes limitrophes

    Hydrographie

    Le territoire communal est arrosé par la rivière Salleron.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 11,7 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,7 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 6,5 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 15,1 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 792 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,9 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,8 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1993 à 2016 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[7]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

    Statistiques 1981-2010 et records JOURNET (86) - alt : 120 m 46° 28′ 48″ N, 0° 59′ 18″ E
    Statistiques établies sur la période 1993-2010 - Records établis sur la période du 01-04-1993 au 03-01-2016
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 1,8 1,9 3,3 5,3 9 11,9 13,4 13,2 9,9 8,4 4,1 2,1 7,1
    Température moyenne (°C) 5,1 6 8,5 10,8 14,7 18,3 20 20 16,2 13,2 7,9 5,2 12,2
    Température maximale moyenne (°C) 8,4 10,1 13,7 16,4 20,5 24,6 26,5 26,7 22,4 18 11,7 8,3 17,3
    Record de froid (°C)
    date du record
    −15,3
    08.01.09
    −19,5
    09.02.12
    −11,1
    01.03.05
    −5,5
    04.04.96
    −0,9
    14.05.95
    2,9
    03.06.06
    6,1
    17.07.00
    3,5
    30.08.93
    0,1
    25.09.02
    −5,9
    31.10.97
    −11,9
    22.11.93
    −11,5
    30.12.96
    −19,5
    2012
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    19,3
    05.01.99
    23,4
    20.02.98
    26,8
    24.03.96
    30,2
    30.04.05
    32,5
    30.05.01
    38
    27.06.11
    39,5
    16.07.15
    40,3
    06.08.03
    34,4
    03.09.05
    29,9
    01.10.11
    24,7
    08.11.15
    19,6
    17.12.15
    40,3
    2003
    Précipitations (mm) 65,2 48,6 53,3 65,9 76,5 51,6 57,4 56,9 65,7 74,8 71,7 72,1 759,7
    Source : « Fiche 86118001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base

    Urbanisme

    Typologie

    Journet est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[8],[9],[10].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Montmorillon, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (34,4 %), terres arables (32,4 %), forêts (17,4 %), prairies (12,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,1 %), zones urbanisées (0,5 %)[13].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Histoire

    Journet accueille favorablement les avancées de la Révolution française. Elle plante ainsi son arbre de la liberté, symbole de la Révolution. Il devient le lieu de ralliement de toutes les fêtes et des principaux événements révolutionnaires, comme la fête des Époux[14].

    En 1848, avec la Révolution française de 1848 et le retour de la République, la décision de planter un arbre de la liberté est prise dès le [15]. Un autre arbre de la liberté est planté un siècle plus tard : un noyer qui existe toujours en 1988[16].

    La gare de Journet vers 1900.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs[17],[18]
    Période Identité Étiquette Qualité
    1853 1892 Baron Louis d'Oiron   Propriétaire au Bas Peu
    1892 1900 Baron Joseph d'Oiron    
    1900 1912 Louis Pierre Chassin   Propriétaire au Bourg - Régisseur du Riz
    1912 1922 Charles Bonnet   Propriétaire aux Bablinières - Avoué à Montmorillon
    1922 1935 Pascal Selon    
    1935 1941 Maurice Chassin    
    1941 1944 Armand Touraine    
    1944 1947 Pascal Selon    
    1947 1965 Charles Martreuil    
    1965 1969 Louis Maire    
    1969 1977 Marcel Mérine    
    1977 1989 Félix Hugonnaud    
    1989 1995 Roland Girardot DVD  
    1995 mars 2008 Jacques Cochin    
    mars 2008 mai 2020 Gérard Neuvy[19]    
    mai 2020 En cours Sandrine André    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Instances judiciaires et administratives

    La commune relève du tribunal d'instance de Poitiers, du tribunal de grande instance de Poitiers, de la cour d'appel Poitiers, du tribunal pour enfants de Poitiers, du conseil de prud'hommes de Poitiers, du tribunal de commerce de Poitiers, du tribunal administratif de Poitiers et de la cour administrative d'appel de Bordeaux, du tribunal des pensions de Poitiers, du tribunal des affaires de la Sécurité sociale de la Vienne, de la cour d’assises de la Vienne.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[21].

    En 2019, la commune comptait 373 habitants[Note 6], en augmentation de 6,88 % par rapport à 2013 (Vienne : +1,67 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    7807627727849131 0141 0331 0261 067
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 1031 1351 0841 0751 0941 2041 2281 3031 182
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 1781 2101 2401 019983941935861756
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    602574518465412398378364371
    2019 - - - - - - - -
    373--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    En 2008, selon l’Insee, la densité de population de la commune était de 6,4 hab./km2 contre 61 hab./km2 pour le département, 68 hab./km2 pour la région Poitou-Charentes et 115 hab./km2 pour la France.

    La diminution de 6 % de la population de la commune de 1999 à 2006 s’intègre dans une évolution générale à l’ensemble des communes rurales du département de la Vienne. Les zones rurales perdent de leurs habitants au profit d’une vaste région circonscrite autour des deux grandes métropoles du département : Poitiers et Châtellerault, et plus particulièrement au profit des cantons limitrophes de la préfecture.

    Économie

    Selon la direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de Poitou-Charentes[24], il n'y a plus que 29 exploitations agricoles en 2010 contre 40 en 2000. le nombre d'exploitations individuelles a chuté durant cette période passant de 43 à 29.

    Les surfaces agricoles utilisées ont diminué et sont passées de 4 786 hectares en 2000 à 3 689 hectares en 2010. 31 % sont destinées à la culture des céréales (blé tendre essentiellement mais aussi de l'orge et un peu de maïs), 18 % pour les oléagineux (colza majoritairement et tournesol), 1 % pour les protéagineux, 26 % pour le fourrage et 17 % reste en herbes. En 2010, 1 hectare (3 en 2000) est consacré à la vigne[24].

    13 exploitations en 2010 (contre 21 en 2000) abritent un élevage de bovins (1 287 têtes en 2010 contre 2 087 têtes en 2000)[24]. C’est un des troupeaux de bovins les plus importants du département de la Vienne qui rassemblent 48 000 têtes en 2011[25].

    13 exploitations en 2010 (contre 18 en 2000) abritent un élevage d'ovins (2 817 têtes en 2010 contre 6 937 têtes en 2000)[24]. Cette évolution est conforme à la tendance globale du département de la Vienne. En effet, le troupeau d’ovins, exclusivement destiné à la production de viande, a diminué de 43,7 % de 1990 à 2007[25]. En 2011, le nombre de têtes dans le département de la Vienne était de 214 300[26].

    L'élevage de volailles est passé de 356 têtes en 2000 répartis sur 12 fermes à 255 têtes en 2010 répartis sur 12 fermes[24].

    L'élevage de chèvres a disparu en 2010 (167 têtes sur 3 fermes en 2000)[24]. C’est un des troupeaux importants de caprins du département de la Vienne (74 500 têtes en 2011) qui est le deuxième département pour l’élevage des chèvres derrière le département des Deux-Sèvres[25]. Cette disparition forte baisse est révélatrice de l’évolution qu’a connu, en région Poitou-Charentes, cet élevage au cours des deux dernières décennies: division par trois du nombre d’exploitations, augmentation des effectifs moyens par élevage (38 chèvres en 1988, 115 en 2000), division par 10 des chèvreries de 10 à 50 chèvres qui représentaient 50 % des troupeaux en 1988, et multiplication par 6 des élevages de plus de 200 chèvres qui regroupent, en 2000, 45 % du cheptel. Cette évolution des structures de production caprine a principalement pour origine la crise de surproduction laitière de 1990-1991 qui, en parallèle des mesures incitatives, a favorisé des départs d’éleveurs en préretraite et encouragé l’adaptation structurelle des élevages restant[27]

    Culture locale et patrimoine

    Patrimoine religieux

    • Le prieuré roman de Villesalem (XIIe siècle) dépendait de l'abbaye de Fontevrault. Lors de la Révolution française, le prieuré est déclaré bien national et vendu à un riche propriétaire. Il utilise l'église comme étable et lieu de stockage pendant un demi-siècle. Devenu propriétaire en 1962, l'État restaure l'église et le bâtiment conventuel tandis que l'association amis de Villesalem anime le lieu par des concerts. L'ancienne église abbatiale est classée comme Monument Historique depuis 1914 et les bâtiments conventuels le sont depuis 1995.
    • L'église Saint-Martin de Journet est inscrite comme Monument Historique pour son portail depuis 1935[28].
    • La Lanterne des Morts de Journet est située sur la place de Journet. Elle date du XIIe siècle. Elle est classée comme Monument Historique depuis 1884. Le fut de la colonne est creux. Une porte ouverte à la base et des encoches pratiquées à l'intérieur permettait d'accéder au lanternon et d'y allumer une lampe à huile. La table est orientée à l'est et peut recevoir un autel portatif pour les offices. Les hypothèses les plus diverses ont été émises quant à sa fonction : phare destiné à guider les voyageurs égarés ; enseigne indiquant un cimetière, donc un lieu dangereux à éviter ; fanal permettant aux morts quittant leurs tombes pour hanter les vivants de retrouver leur cimetière à l'aube... Toutefois, il est vraisemblable que la lanterne ait été un fanal funéraire. En effet, dès l'Antiquité, il était de tradition d'entretenir une flamme auprès des tombes. Cette coutume fut reprise par les premiers chrétiens pour qui la mort n'est qu'un passage de la lumière terrestre vers la lumière céleste. Les tombeaux s'ornèrent de bougies. Elles furent ensuite remplacées par une bougie de pierre, plus solide, résistante aux intempéries : la lanterne des morts.
    L'étang de la Gère

    L’étang de la Gère est une zone classée d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)[29]. Le plan d’eau fait près de quatre hectares. Ses rives immédiates sont insérées dans un paysage agricole dominé par les cultures. Il est situé sur un plateau de « terre de brande » formé d’épandages argilo-sableux avec bancs de grès induré intercalés. L’étang possède, de ce fait, des eaux acides et peu riches en nutriments.

    Son ancienneté et la gestion extensive dont il est l’objet ont néanmoins favorisé le développement d’une végétation aquatique et amphibie dense : herbiers d’hydrophytes, roselière à Phragmite, saulaie à Saule roux et jonçaie. L’étang présente un intérêt biologique comme lieu de vie et comme site de reproduction pour diverses espèces animales rares ou menacées : les libellules et les tortues.

    L’élément majeur est sans aucun doute la présence d’une petite population de Cistude d’Europe (tortues) dans une de ses très rares localités dans le département de la Vienne. Cette tortue aquatique - la seule tortue d’eau douce indigène des régions tempérées de France - connaît un déclin alarmant dans toute l’Europe de l’Ouest. Aquatiques durant la majeure partie de l’année, les cistudes viennent à terre après l’accouplement pour déposer leurs 8 à 15 œufs dans un terrier creusé à l’aide leurs pattes arrière dans la terre meuble ou sableuse des rives. Après leur éclosion les jeunes tortues, mesurant à peine plus de cm, regagnent le milieu aquatique, période où elles sont très exposées à la prédation (corvidés, ardéidés). Entre septembre et mars, les cistudes hivernent en s’enfouissant dans des trous creusés sur les berges. La disparition des zones humides, leur fragmentation, la dégradation de la qualité des eaux et l’introduction d’espèces exotiques (poissons, Tortue de Floride, écrevisses américaines, ragondins) constituent les principales menaces pesant sur l’espèce.

    L’étang de la Gère se signale aussi par son cortège odonatologique riche d’une vingtaine d’espèce de libellules, parmi lesquelles cinq présentent un intérêt particulier du fait de leur rareté départementale ou régionale :

    • deux plus remarquables, l’Agrion joli et la Naïade aux yeux rouges, sont présentes dans 5 % seulement des communes de la région Poitou-Charentes où elles affectionnent les eaux stagnantes, claires et riches en végétation aquatique.
    • l’Agrion mignon, quoique moins menacé, n’occupe que des localités dispersées à l’intérieur des terres et n’a été recensé que sur 12 % des communes de la région Poitou-Charentes.
    • Agrion gracieux,
    • Agrion orangé.
    Les brandes de la Pierre Là

    Les brandes de la Pierre Là sont classées comme zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) [29]. Elles sont situées dans l’angle sud-oriental du département de la Vienne.

    Les brandes forment un vaste ensemble de milieux et de paysages caractéristiques et constituent une mosaïque d’habitats semi-naturels hérités de pratiques agricoles, sylvicole et pastorales ancestrales. Les landes étaient, autrefois entretenues par des incendies réguliers et des mares étaient creusées pour permettre le développement de prairies maigres et ainsi permettre l’élevage ovin. Ces milieux originaux ont subi depuis des décennies des altérations irréversibles qui font craindre leur disparition à brève échéance :

    • disparition des landes par un défrichement systématique afin de favoriser une mise en culture,
    • embroussaillement par dynamique naturelle de reconstitution de la forêt d’origine avec la cessation des pratiques ancestrales de gestion (pâturage, incendies) et le dépeuplement des campagnes.
    • destruction des zones humides ou tourbeux par le drainage ou la création de plans d’eau de loisirs,
    • développement d’une sylviculture plus ou moins intensive qui se caractérise par l’introduction d’essences exotiques telles que le chêne rouge d’Amérique, ou des résineux,
    • création d’enclos à gibier.

    Les milieux aquatiques subissent également des pressions plus ou moins fortes : épandage d’engrais pour les besoins de la pisciculture, prolifération des ragondins qui détruisent les roselières épuratrices de l’eau, densités trop élevées de poissons fouisseurs, mise en culture du fond des étangs lors de leur asséchement traditionnel.

    Malgré tous ces facteurs d’évolution alarmants sur l’avenir des brandes, les brandes de la Pierre Là sont encore un conservatoire d’espèces rares et fragiles : 16 végétaux sont protégés ainsi que 15 espèces d’oiseaux.

    La lande abrite la bruyère à balais et l’ajonc nain. D’autres habitats plus ponctuels tels que les dépressions tourbeuses cache le Rhynchospore. Les mares et les étangs sont favorables au Flûteau nageant. D’autres végétaux trouvent refuges dans ces milieux :

    Les prairies maigres qui relient entre eux les divers noyaux de landes sont d’une grande importance pour l’avifaune : c’est là que nichent en effet plusieurs limicoles menacés que chassent diverses espèces de rapaces nichant dans les landes. Elles accueillent le cortège complet des oiseaux typiques de ce milieu en région centre-atlantique. Le promeneur attentif et silencieux pourra ainsi observer :

    Les brandes de la Pierre Là sont aussi un repère pour deux espèces protégés d’amphibiens : le crapaud calamite et la rainette verte.

    Le bois de Maviaux

    Le bois de Maviaux est classé comme zone naturelle d’intérêt faunistique et floristique (ZNIEFF)[29], Il est situé à une dizaine de kilomètres au sud-est de la commune de Saint-Savin-sur-Gartempe, dans la vallée du Salleron.

    Le sous-sol de la vallée est surtout composé de groies, c’est-à-dire de sols argilo-calcaires, peu à moyennement profonds (environ 50 cm), assez riches en cailloux. Ce sol et le climat océanique tempéré qui est caractérisé par des hivers peu rigoureux et des étés plutôt chauds et secs ont permis un boisement mixte composé essentiellement de chênes pédonculés et de charmes. Aux pieds des arbres, une strate herbacée a pu se développer. Les plantes à bulbe y sont abondantes - Jacinthe des bois, Ornithogale des Pyrénées, orchidées – et sont mêlées à des plantes plus classiques des sous-bois comme la Digitale jaune ou l’Hellébore fétide. En bas des pentes, là où l’humidité est plus marquée, la chênaie-charmaie cède la place à une aulnaie, où les plantes dites hygrophytes sont dominantes comme l’ail des ours, la curieuse Lathrée clandestine, une plante de couleur bleu violacé, dépourvue de chlorophylle qui parasitent diverses essences forestières dont l’Aulne glutineux.

    Le bois de Maviaux recèle aussi une flore à affinités montagnardes, d’une grande rareté sur le territoire poitevun. La plante la plus précieuse du bois est sans nul doute le Lis Martagon. Cette espèce, est surtout répandue en moyenne montagne dans les Pyrénées, les Alpes et le Massif central. Mais elle est rarissime dans les plaines de l’ouest de la France, et tout particulièrement en région Poitou-Charentes, où seules une dizaine de localités sont aujourd’hui recensées. Le lys Martagon est répertorié dans le bois de Maviaux depuis le XIXe siècle, et il semble se maintenir depuis pour former aujourd’hui trois petites colonies distinctes totalisant à peine 200 pieds, dont seule une petite proportion toutefois porte des hampes fleuries du fait d’une stérilité partielle du lis lorsqu’il s’implante en plaine.

    La faune du site n’a fait jusqu’ici l’objet que d’observations ponctuelles ; celles-ci ont révélé la présence d’une population importante d’escargot de Bourgogne, mollusque dont la répartition est limitée sur le territoire de la région de Poitou-Charentes.

    La vallée du Salleron

    La vallée du Salleron est un site classé zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Le site intègre une grande partie du cours de la rivière qui est un affluent de l’Anglin ainsi que ses affluents. Le Salleron est une petite rivière d’eaux vives avec une forte dénivellation depuis ses sources jusqu’à la confluence avec l’Anglin. Ses eaux sont de bonne qualité et bien oxygénées. Son lit est riche en sédiments grossiers (sables et graviers). Son bassin versant est à dominante forestière et bocagère et il est encore peu touché par l’intensification agricole.

    L’intérêt biologique du site, qui justifie son classement et sa protection, réside dans la présence importante de la Lamproie de Planer qui est un poisson menacé de disparition dans toute l’Europe. La Lamproie de Planer exige des eaux de très bonne qualité et des sédiments à granulométrie moyenne à grossière pour vivre et se reproduire.

    De nos jours, les principales menaces sur cet environnement fragile sont: un ralentissement anormal du courant qui modifierait le tri mécanique des sédiments, ou une pollution chimique (toxiques, métaux lourds) ou organique (eutrophisation par surcharge des eaux en nutriments provoquant une pullulation d’algues et une réduction de l’oxygène dissous). La création d’étangs destinés à la pêche le long du cours du Salleron constitue un risque important du aux vidanges des étangs. Elles pourraient, en effet, transférer des maladies aux lamproies, provoquer un réchauffement des eaux du Salleron et introduire des espèces piscicoles exotiques. De même, la transformation des prairies naturelles du bassin versant en cultures céréalières intensives pourrait avoir d’importantes répercussions sur la balance trophique et sédimentaire des eaux (apport d’engrais et de produits phytosanitaires), voire, en cas d’irrigation, sur les débits en période d’étiage.

    La présence d’une petite population de Cistude d’Europe, une espèce de tortue, est un autre facteur important justifiant la protection du site. Cette tortue aquatique connaît, en effet, un déclin alarmant dans toute l’Europe de l’Ouest. Elle est victime de la disparition des zones humides ou de leur fragmentation, de la dégradation de la qualité des eaux et de l’introduction d’espèces exotiques comme la Tortue de Floride, les écrevisses américaines, ou le ragondin.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Sources

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    4. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    5. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Nouvelle-Aquitaine », sur nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Fiche du Poste 86118001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Montmorillon », sur insee.fr (consulté le ).
    12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    14. Robert Petit, Les Arbres de la liberté à Poitiers et dans la Vienne, Poitiers : Éditions CLEF 89/Fédération des œuvres laïques, 1989, p. 181.
    15. Robert Petit, Les Arbres de la liberté à Poitiers et dans la Vienne, Poitiers : Éditions CLEF 89/Fédération des œuvres laïques, 1989, p. 215.
    16. Robert Petit, op. cit., p. 222.
    17. Journet au fil du temps : Histoire d'un Village en Poitou - Félix Hugonnaud - Imprimerie Oudin, Poitiers (France) - Septembre 1996
    18. Brigueil-le-Chantre au début du XXe siècle - Georges Alphonse Ellion - Imprimerie Pinçon, Amboise (France) - Avril 1973
    19. Site de la préfecture de la Vienne, consulté le 10 mai 2008
    20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    24. Fiches communales 2000 - 2010 de la Vienne
    25. Agreste – Bulletin no 12 de mai 2013
    26. Panorama de l’Agriculture en Vienne – juin 2012 – Chambre d’Agriculture de la Vienne
    27. Agreste – Bulletin no 11 de décembre 2005
    28. « Ancienne église », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
    29. Secrétariat scientifique de l'inventaire des ZNIEFF, DREAL Poitou-Charentes , 2011
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