Ligne de Pierrelaye à Creil
La ligne de Pierrelaye à Creil est une ligne ferroviaire des départements du Val-d'Oise et de l'Oise, d'une longueur de quarante kilomètres. Elle est ouverte en 1846 comme tronçon de la ligne de Paris-Nord à Lille, avant l'ouverture d'un tronçon plus direct de Paris à Creil par Chantilly en 1859. Depuis cette date, la ligne est parcourue par un trafic de banlieue à l'origine ou à destination de Pontoise et Creil, actuel Transilien Paris-Nord (ligne H), et de circulations fret.
Ligne de Pierrelaye à Creil | |
Une rame Z 6100 quitte la gare d'Auvers-sur-Oise en direction de Creil | |
Pays | France |
---|---|
Villes desservies | Pierrelaye, Valmondois, Persan, Beaumont-sur-Oise, Creil |
Historique | |
Mise en service | 1846 |
Électrification | 1969 |
Concessionnaires | Ch. de fer du Nord (1846 – 1937) SNCF (1938 – 1997) RFF (1997 – 2014) SNCF (depuis 2015) |
Caractéristiques techniques | |
Numéro officiel | 329 000 |
Longueur | 40 km |
Écartement | standard (1,435 m) |
Électrification | 25 kV – 50 Hz |
Nombre de voies | Double voie |
Signalisation | BAL |
Trafic | |
Propriétaire | SNCF |
Exploitant(s) | SNCF |
Trafic | , fret |
Elle constitue la ligne 329 000[1] du réseau ferré national.
La ligne
Tracé
La ligne se débranche de la ligne Paris-Nord - Pontoise après la gare de Saint-Ouen-l'Aumône-Liesse. Elle traverse le cours de l'Oise à Auvers-sur-Oise et longe alors en permanence la rive droite de la rivière en fond de vallée vers l'amont, jusqu'à la gare de Creil.
Ouvrages d’art
Le pont de Chaponval, sur l'Oise à Auvers-sur-Oise, d'une longueur de 83 mètres, constitue le seul ouvrage d'art remarquable du tracé.
Équipement
La ligne est électrifiée comme tout le réseau Nord en 25 kV-50 Hz monophasé[2], équipée du block automatique lumineux (BAL)[3], du contrôle de vitesse par balises (KVB)[4] et d'une liaison radio sol-train sans transmission de données[5].
Histoire
La ligne de Paris-Nord à Lille a initialement été tracée par la vallée de Montmorency, Saint-Ouen-l'Aumône et la vallée de l'Oise. La ligne de Pierrelaye à Creil constitue une section de cette ligne qui a été ultérieurement détournée par l'itinéraire actuel par la plaine de France et Chantilly, plus direct et mis en service en 1859.
Une loi du 11 juin 1842 déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Paris sur la frontière de Belgique et sur l'Angleterre[6].
Une loi du autorise l'adjudication à une Compagnie du « chemin de fer de Paris à la frontière de Belgique, avec embranchement de Lille sur Calais et Dunkerque »[7]. La concession pour une durée de 30 ans est adjugée le à Rothschild frères, Hottinger, Lafitte et Blount. Cette adjudication est approuvée par une ordonnance royale le [8].
La ligne de Paris-Nord à Lille est ouverte le 20 juin 1846 par la Compagnie des chemins de fer du Nord.
L'itinéraire actuel de la ligne de Paris-Nord à Lille, plus direct par la plaine de France et Chantilly mis en service qu'en 1859, n'accorde plus dès lors qu'un rôle de desserte secondaire à l'ancien itinéraire entre Pierrelaye et Creil.
Sur le réseau Nord, l'électrification arrive sur la ligne de Paris-Nord à Lille via Creil le puis sur les lignes de Paris à Bruxelles via Compiègne et de Paris à Mitry et Crépy-en-Valois en 1963[9].
La modernisation de l'itinéraire entre Paris-Nord et Pontoise est alors lancée avec pour but d'améliorer les performances de cette ligne dont la fréquentation est en hausse constante avec l'urbanisation croissante de la banlieue Nord, et de faire disparaître les locomotives à vapeur 141 TC tractant les robustes mais spartiates voitures de type Nord à la fin de 1970. Le 1969, la traction électrique est en service sur Pontoise - Creil et le 1969 sur Saint-Denis - Pontoise, accompagnée de la signalisation par block automatique lumineux[10].
Exploitation
La ligne, exploitée actuellement par la SNCF sous le label Transilien, l'est depuis 1859 en tant que ligne voyageurs de banlieue, sans circulations en situation normale de trains de « grandes lignes » et avec un trafic de marchandises limité. La vitesse limite des circulations en 2012 est de 120 km/h (certaines catégories de trains, comme les trains de marchandises, possèdent des limites plus faibles)[11],[12].
Cinq types de matériels voyageurs y circulent : des automotrices Z 6100, Z 20500 et Z 20900 et, en particulier aux heures de pointe, des rames composées de voitures de banlieue à deux niveaux (VB 2N) ou de rames inox de banlieue (RIB) tractées par des locomotives BB 17000.
Deux axes de desserte empruntent cette ligne : la relation Paris-Nord – Ermont - Eaubonne – Valmondois – Persan - Beaumont entre Valmondois et Persan - Beaumont ainsi que la liaison Pontoise – Valmondois – Persan - Beaumont – Creil sur la totalité de la ligne.
Avenir de la ligne
La fréquentation de la ligne est l'une des plus faibles du réseau Transilien, avec seulement 367 voyageurs à l'heure de pointe du matin en 2006, entre Pont-Petit et Épluches[13].
L'arrivée du matériel Z 50000 dit « Francilien » sur le réseau régional commence par la ligne H fin 2009, sur laquelle le déploiement doit être terminé fin 2012. Ce nouveau matériel plus performant et accessible aux personnes à mobilité réduite doit permettre de moderniser la desserte de la ligne en réformant les anciennes automotrices inox Z 6100 et les rames inox de banlieue. Si ce déploiement ne doit en principe pas concerner directement la relation Pontoise - Creil (hormis les trains de la liaison radiale entre Valmondois et Persan-Beaumont), la radiation des anciens matériels en fin de vie devrait entrainer le détachement sur cette relation de rames inox de banlieue[14].
Le transfert d'éléments Z 6400 de la banlieue Saint-Lazare a également été envisagé afin d'assurer les dessertes. Toutefois, en 2010, les quais des gares d'Épluches, Pont-Petit, Auvers-sur-Oise, Bruyères-sur-Oise, Boran-sur-Oise, Précy-sur-Oise et Saint-Leu-d'Esserent ne sont pas équipés de caméras pour l'exploitation à agent seul (EAS), permettant au conducteur de surveiller la montée par le biais d'écrans au sol ou en cabine, et l'ensemble des quais de la ligne sont trop bas pour ce type de matériel, ce qui a écarté cette possibilité. Après la radiation des RIB à l'horizon 2015-2018, la mise en place de rames Z 50000, ou éventuellement de Régiolis, en partenariat avec la région Picardie est envisagée[13].
Notes et références
- Fascicule Gares et lignes du nord édité par le COPEF (Cercle Ouest Parisien d'Études Ferroviaires) en 1985.
- [PDF] RFF - Carte des lignes électrifiées
- [PDF] RFF - Carte des modes d’espacement des trains
- [PDF] RFF - Carte des lignes équipées de contrôle de vitesses
- [PDF] RFF - Cartes des lignes équipées de liaisons avec les trains
- « N° 10023 - Loi relative à l'établissement de grandes lignes de chemin de fer : 11 juin 1842 », Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, iX, vol. 24, no 914, , p. 481 - 486 (lire en ligne).
- « N° 12096 - Loi relative au chemin de fer de Paris à la frontière de Belgique, avec embranchements de Lille sur Calais et Dunkerque, au chemin de fer de Creil à Saint-Quentin, et au chemin de fer de Fampoux à Hazebrouck : 15 juillet 1845 », Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, iX, vol. 31, no 1221, , p. 116 - 176 (lire en ligne).
- « N° 12240 - Ordonnance du Roi qui approuve l'adjudication passée, le 9 septembre 1845, pour la concession du chemin de fer de Paris à la frontière de Belgique, et des embranchements dirigés de Lille sur Calais et Dunkerque : 10 septembre 1845 », Bulletin des lois du Royaume de France, Paris, Imprimerie Royale, iX, vol. 31, no 1238, , p. 572 - 574 (lire en ligne).
- Bernard Collardey, Les Trains de Banlieue Tome II, p. 57 et 66
- La Vie du Rail du 28 juin 1970 - Électrification de la gare de Montsoult-Maffliers.
- Renseignements techniques SNCF/RFF - RT 2210 Achères - Pontoise - Creil
- [PDF] RFF - Carte des vitesses maximales sur ligne
- [PDF] STIF - Schéma Directeur du Matériel Roulant Ferroviaire Île-de-France, p. 104-106
- [PDF] STIF - Davantage de confort dans les trains et RER
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Bruno Carrière, Les trains de banlieue, tome I, Éd. La Vie du Rail, 1997, 303 p. (ISBN 2902808666)
- Bernard Collardey, Les trains de banlieue, tome II, Éd. La Vie du Rail, 1999, 335 p. (ISBN 2902808763)
- François et Maguy Palau, Le rail en France - Les 80 premières lignes 1820 - 1851, 1995, 217 p. (ISBN 9782950942104)
- François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome II, 1858 - 1863, 2001, 223 p. (ISBN 9782950942128)
- Édouard Baldus et Auguste Hippolyte Collard, Chemin de fer du Nord - Ligne de Paris à Boulogne - Album de vues photographiques, Paris, Compagnie des chemins de fer du Nord, , 49 p. (lire en ligne).
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