Ligne de Saint-Nazaire au Croisic

La ligne de Saint-Nazaire au Croisic est une ligne de chemin de fer française à voie unique et écartement normal qui constitue un prolongement de l'importante radiale de Tours à Saint-Nazaire via Nantes. Elle permet, à partir de la gare de Saint-Nazaire, la desserte de la Côte d'Amour, secteur du littoral de l'Atlantique où se situe notamment la station balnéaire de La Baule et le port du Croisic.

Ligne de
Saint-Nazaire au Croisic

Terminus de la ligne à son arrivée en gare du Croisic.
Pays France
Villes desservies Saint-Nazaire, Pornichet, La Baule-Escoublac, Le Pouliguen, Batz-sur-Mer, Le Croisic
Historique
Mise en service 1879
Électrification 1986
Concessionnaires Cie St.N.-Le Croisic (1870 1878)
État (Non concédée) (1878 1883)
PO (1883 1937)
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 516 000
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
Pente maximale 6,9 
Nombre de voies Voie unique
Signalisation BAPR de voie banalisée
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TGV, Intercités, TER, fret
Schéma de la ligne

Histoire

Chronologie

Origine

Le chemin de fer arrive en gare de Saint-Nazaire en 1857, lors de la mise en service de la ligne de Tours à Saint-Nazaire. Le Croisic comprend l'intérêt de ce nouveau moyen de transport pour ses productions que sont le sel de mer et les produits de la pêche. Au début des années 1860, la municipalité adresse une requête pour le prolongement de cette ligne[5].

Un avant projet pour un « chemin de fer de Saint-Nazaire au Croisic » donne lieu : le à une délibération du conseil général du département qui s'engage à fournir gratuitement, avec les communes intéressées, « tous les terrains nécessaires à la construction du chemin..., y compris ceux sur lesquels les gares et stations seront établies, etc. » et à une enquête dans le département dont le procès-verbal de la commission d'enquête est produit le . Ces documents et d'autres permettent la déclaration d'utilité public par le décret no 16283 du [1].

La ligne de Saint-Nazaire au Croisic est incluse dans une « loi relative à l'exécution de plusieurs chemins de fer », publiée le , l'État y autorise le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics à s'engager à allouer une subvention dont le montant maximum est de un million cinq cent mille francs[6]. Le , un décret autorise une adjudication de la concession de ce chemin de fer, par voie de publicité et de concurrence, le rabais possible porte sur la subvention maximum proposée ci-dessus. L'adjudication du voit la soumission déposé par messieurs J. Cohen, Ém. Monteaux et le vicomte de Villermont être les moins disant avec un rabais de 25 000 francs. Ils deviennent définitivement concessionnaires par le décret du , qui précise qu'ils ne pourront émettre d'actions ni promesses d'actions négociables avant de s'être constitué en société anonyme[2]. La concession est ensuite cédée à la société anonyme dénommée « Compagnie du chemin de fer de Saint-Nazaire au Croisic ».

Dès le mois de , les ingénieurs de la nouvelle compagnie ont demandé l'autorisation de pénétrer sur les propriétés privées afin d'établir les études définitives. Mais ces études ont été ensuite retardées par le conflit avec l'Allemagne et ses conséquences, le projet du tracé définitif et des terrassements est transmis le au Ministre. Conforme à l'avant projet il est approuvé par une décision ministérielle du [7].

La ligne est rachetée par l'État selon les termes d'une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer de Saint-Nazaire au Croisic, en difficulté. Cette convention est approuvée par une loi le [8]. Sur les conseils de son agent de change Édouard Darlu, l'entrepreneur Jules-Joseph Hennecart, société Hennecart et Cie, rachète la Compagnie de Saint-Nazaire au Croisic qui est en faillite[9] et reprend les travaux pour le compte de l'État.

Le , l'Administration des chemins de fer de l'État ouvre à l'exploitation cette ligne et son embranchement de La Baule-Escoublac à Guérande[3].

La ligne est cédée par l'État à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[10].

Modifications de tracés

En 1927, de la gare de Pornichet à La Baule, le tracé qui longeait la côte est dévié sur km pour favoriser et valoriser le foncier du front de mer[4]. La gare de La Baule est supprimée et remplacée par celle de La Baule-Escoublac actuelle avec élévation d'un nouveau bâtiment-voyageurs toujours existant aujourd'hui[4]. Une nouvelle halte est créée à La Baule-les-Pins[4]. Le raccordement de l'antenne de Guérande est modifié et s'embranche alors sur la nouvelle gare de La Baule-Escoublac[4].

Le 1er octobre 1955, dans le cadre de la reconstruction de Saint-Nazaire, le tracé direct actuel de la ligne aux abords de la ville est mis en service[4]. Ce tracé permet de desservir Saint-Nazaire grâce à la nouvelle gare placée sur ce tracé direct, et évite l'ancienne gare en cul-de-sac, qui nécessitait une manœuvre de rebroussement pour les convois venant de Nantes ou du Croisic et qui desservaient Saint-Nazaire[4]. Auparavant, les trains qui ne desservaient pas Saint-Nazaire (principalement les trains de marchandises) utilisaient le raccordement de La Croix-de-Méan pour éviter ce rebroussement.

La ligne est cantonnée par téléphone jusqu'en 1951, où le block-manuel unifié de voie unique (BMVU) est installé sur l'ensemble de la ligne, avec quatre gares de croisement en voie directe type SNCF : Saint-André-des-Eaux, Pornichet, La Baule-Escoublac et Le Pouliguen[4].

Modernisation pour le TGV

La ligne est électrifiée sur toute sa longueur le en courant alternatif monophasé 25 kV 50 Hz, en préparation à l'arrivée du TGV Atlantique en 1989[4], en même temps que Nantes - Saint-Nazaire[4]. Le changement de locomotive à Nantes (relais entre une locomotive diesel et une locomotive électrique) disparaît alors, ce qui fait gagner 15 minutes. À cette occasion, le block automatique à permissivité restreinte (BAPR) de régime de voie banalisée par circuits de voie remplace le BMVU[4] et Saint-André-des-Eaux perd son évitement et sa desserte[4]. En 1988, la voie est entièrement rénovée en longs rails soudés et les quais de tous les points d'arrêt des futurs TGV sont mis aux normes d'accès. La ligne n'a pas connu d'évolution significative depuis.

Caractéristiques

Tracé

Ligne de Saint-Nazaire au Croisic[11]
Schéma de la ligne
Légende
Ligne de Tours à Saint-Nazaire vers Nantes
[1] ancien tracé, avec rebroussement à St-Nazaire
Voie de desserte du port de Saint-Nazaire
494,005
493,658
Saint-Nazaire (nouvelle gare) (4 m)
494,5xx Saint-Nazaire (ancienne gare) (4 m)
[2] nouveau tracé, avec gare à passage direct
500,560 Saint-André-des-Eaux (12 m)
506,070 Pornichet (10 m)
[3] ancien tracé
508,304 La Baule-les-Pins (18 m)
[4] nouveau tracé
510,311 La Baule-Escoublac (nouvelle et ancienne gares) (7 m)
510,425 Ligne de La Baule-Escoublac à Guérande
Pont sur l'étier du Pouliguen
513,719 Le Pouliguen (5 m)
515,175 Guérande (47 m)
517,246 Batz-sur-Mer (7 m)
519,780 Le Croisic (4 m)
Origine du chaînage : Paris-Austerlitz via Orléans et Tours

La voie quitte la gare de Saint-Nazaire en direction du nord-ouest, elle pénètre dans la Brière après son passage sous la route départementale 213, effectue quelques larges courbes pour éviter les zones les plus humides et s'oriente vers le littoral en direction du sud-ouest avant de traverser la gare fermée de Saint-André-des-Eaux, au passage à niveau avec la route départementale 47 qui mène au bourg centre de cette commune. Toujours en direction de la côte, elle repasse sous la départementale 213 en quittant la Brière et le territoire de la commune de Saint-Nazaire.

Elle passe à niveau la route de Guérande et longe la route départementale 392 avant de s'orienter ouest pour rejoindre la gare de Pornichet. Arrivée à environ deux cents mètres du rivage, elle s'en éloigne pour rejoindre la gare de La Baule-les-Pins située entre les quartiers résidentiels et la forêt d'Escoublac, elle suit à distance la courbe de la plage de la Baule, dessert la gare de La Baule-Escoublac et franchit le pont, sur l'étier qui permet un lien entre les marais salants de Guérande et l'océan Atlantique, seul ouvrage d'art d'importance de la ligne qui permet à la voie de rejoindre la gare du Pouliguen. Après un passage rectiligne et la gare de Batz-sur-Mer elle engage une courbe sur la droite où la voie traverse les marais sur un remblai avant d'atteindre la gare du Croisic.

Passages à niveau

La ligne comporte 30 passages à niveau, du PN 387 au PN 426[12].

Signalisation et équipements

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Le block automatique à permissivité restreinte (BAPR) de régime de voie banalisée par circuits de voie équipe la ligne[4]. Les gares de Pornichet, de La Baule-Escoublac et du Pouliguen sont équipées d'une voie d'évitement permettant le croisement des trains[4]. Cependant, ces gares ne sont pas télécommandées et nécessitent donc la présence d'un agent SNCF pour permettre les croisements. Elles peuvent ne pas être « tenues », c'est-à-dire qu'il peut ne pas y avoir d'agent, auquel cas, le croisement des trains n'est pas possible (il s'agit de gares dites « temporaires ») ; en revanche, le passage de trains avec ou sans arrêt reste possible grâce à l'automatisme du BAPR. Ce dernier étant cependant simplifié, les dispositions du régime de la voie unique s'appliquent lorsque le conducteur d'un train rencontre un avertissement ou un disque fermé précédant une gare. Chaque gare de croisement est la transition entre deux cantons de BAPR. L'inter-gare Saint-Nazaire - Pornichet est le seul à être divisé en deux cantons, dont la limite se trouve à proximité de l'ancienne gare de Saint-André-des-Eaux.

La vitesse limite de la ligne est de 90 km/h[4]. Une restriction à 80 km/h existe dans la zone de Pornichet[4] en raison de courbes.

Trafic

Le tableau ci-dessous présente la fréquentation des trains TER Pays de la Loire sur la ligne depuis 1999.

Année 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Nombre de
voyageurs[13]
296 000 365 000 372 000 361 000 378 000 382 000 401 000 411 000 412 000 442 084 403 161 360 813 401 616 409 882 390 023 384 075
Évolution / +23,3 % +1,9 % -3,0 % +4,7 % +1,1 % +5,0 % +2,5 % +0,2 % +7,3 % -8,8 % -10,5 % +11,3 % +2,1 % -4,8 % -1,5 %

Galerie de photographies

Notes et références

  1. Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Saint-Nazaire au Croisic, p. 330-331
  2. France, Bulletin des lois de l'Empire français : Les lois et décrets d'intérêt public et général publiés depuis le 1er janvier jusqu'au 30 juin 1870, t. XXXV : Partie principale no 1774 à 1816, Paris, Imprimerie Impériale, coll. « Règne de Napoléon III, empereur des français / XI », (lire en ligne), chap. 17799 (« Décret impérial qui approuve l'adjudication passée, le 9 mars 1870, pour la concession du chemin de fer de Saint-Nazaire au Croisic »), p. 648-651.
  3. Conseil général du département de la Loire-Inférieure, Rapports et délibérations, (lire en ligne), « Chemins de fer : Rapport de M. l'ingénieur ordinaire du contrôle (voie) des lignes de Saint-Nazaire au Croisic et à Guérande », p. 203
  4. « Nantes - Le Croisic, une artère bien vivante des pays de Loire », Rail Passion n° 43 d'octobre 200, pages 44 à 53.
  5. Vivre Pornichet, 2004, p. 15
  6. Loi relative à l'exécution de plusieurs chemins de fer, du 18 juillet 1868, p. 103-104
  7. Conseil général de Loire-Atlantique, Rapports et délibérations, (lire en ligne), « Chemins de fer : ligne de Saint-Nazaire au Croisic », p. LV-LVI.
  8. « N° 7065 - Loi qui, 1° incorpore divers chemins de fer d'intérêt local dans le réseau d'intérêt général ; 2° approuve des conventions passées entre le ministre des Travaux publics et diverses Compagnies de Chemin de fer : 31 mars 1877 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 16, no 395, , p. 801 - 823 (lire en ligne).
  9. Jean-Charles Cozic et Daniel Garnier, La presse à Nantes : Les années Schwob, vol. 2, Nantes, Atalante, , 399 p. (ISBN 978-2-84172-396-6, lire en ligne), p. 60
  10. « N° 14217 - Loi qui approuve la convention passée, le 28 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 352 - 359 (lire en ligne).
  11. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « {515+516} Nantes - Le Croisic », p. 178.
  12. « Situation des passages à niveau dans le département de la Loire-Atlantique (44) » [PDF], sur Réseau ferré de France (consulté le )
  13. Chiffres issus du fichier excel mis en ligne par le conseil général de Loire-Atlantique sur le site d'ouverture des données publiques accessible sur cette page.

Voir aussi

Bibliographie

  • France, Bulletin des lois de l'Empire français : Les lois et décrets d'intérêt public et général publiés depuis le 1er juillet jusqu'au 31 décembre 1868, t. XXXII : Partie principale no 1604 à 1674, Paris, Imprimerie Impériale, coll. « Règne de Napoléon III, empereur des français / XI », (lire en ligne).
  • « Histoire : Un train nommé plaisir », Vivre Pornichet, Pornichet, no 35, , p. 15 (lire en ligne [PDF]).
  • Jean-Pierre Nennig, Le chemin de fer de Saint-Nazaire au Croisic et à Guérande : De 1865 à nos jours, JPN Éditions, (ISBN 978-2-9519898-4-9).

Articles connexes

Liens externes

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