Maison de Montmorency

La maison de Montmorency est une famille de la noblesse française. Entrée en possession à la fin du Xe siècle de la ville de Montmorency, dans l'actuel département du Val-d'Oise en Île-de-France, elle en a pris le nom. Dès ce siècle elle est apparentée aux grands lignages féodaux et par eux aux Carolingiens et aux premiers rois capétiens. La maison de Montmorency a donné à la France six connétables, douze maréchaux, quatre amiraux, un cardinal de l’Église catholique, un vice-roi de Nouvelle-France, des pairs de France, des gouverneurs et d'autres personnalités du XIe au XIXe siècle. Albéric de Montmorency, connétable de France vers 1060, est le premier des Montmorency à exercer cette charge qui était la plus haute dans le domaine militaire.

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Maison de Montmorency

Armes de la Maison de Montmorency

Blasonnement D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2
Devise Dieu aide au premier baron chrétien
Branches Branche de Montlhéry
Branche de Marly
Branche de Nivelle
Branche de Croisilles
Branche de Fosseux
Branche de Montmorency-Laval
Période Xe – XXe siècle
Pays ou province d’origine Île-de-France
Allégeance Royaume de France puis France
Demeures Château de Montmorency
Charges Grand maître de France, ministre des Affaires étrangères
Fonctions militaires Connétable de France, maréchal de France, amiral de France, colonel général, gouverneur de Paris et d'Île-de-France, gouverneur du Languedoc, gouverneur de Normandie
Fonctions ecclésiastiques Cardinal, évêque, grand aumônier de France
Récompenses civiles Pair de France
Récompenses militaires Ordre de Saint-Michel, ordre du Saint-Esprit

Histoire

Donjon du vieux château de Montmorency en 1708
Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval par André Du Chesne (1624)
Anne de Montmorency, 1er duc de Montmorency
François de Montmorency, 2e duc de Montmorency
Henri Ier de Montmorency, 3e duc de Montmorency
Henri II de Montmorency, 4e duc de Montmorency
François-Henri de Montmorency-Bouteville, duc de Piney-Luxembourg, dit le maréchal de Luxembourg

Les ancêtres des Montmorency sont connus dès le Xe siècle. Il s'agit alors d'une famille châtelaine du nord de la province de Sens installée à Bray-sur-Seine avec Bouchard de Bray. Fidèles des Robertiens, ses descendants s'installent à Montlhéry (au sud proche de Paris en allant vers Orléans), et pour la future maison de Montmorency au nord de Paris, tout d'abord sur l'Isle-Saint-Denis et à l'ouest de Saint-Denis.

Leurs ressources sont tirées de leur localisation géographique leur permettant la maîtrise des routes terrestres et fluviales menant à la puissante abbaye de Saint-Denis et au nord de Paris.

Autour de l'An Mil, le site fortifiable de Montmorency, situé sur une butte, fut confié par le roi Robert II à Bouchard le Barbu, seigneur installé à l'origine sur l’île-Saint-Denis, mais dont il devra démanteler le château. Celui-ci était accusé par les moines de Saint-Denis d'abuser des revenus des droits de péage qu’il faisait acquitter aux bateliers naviguant sur la Seine et aux marchands qui approvisionnaient les foires de l’abbaye de Saint-Denis.

La légende rapporte que son premier ancêtre, compagnon de Clovis, fut le premier guerrier franc à se faire baptiser par saint Remi. En référence à cette légende, la maison de Montmorency adopta la devise « Dieu aide au premier baron chrétien » et revendiqua le titre de « premier baron chrétien » ou « premier baron de France » (c'est-à-dire d'Île-de-France). Ce titre, jamais reconnu par le pouvoir royal, mais toléré, symbolisait les valeurs et l'ambition des Montmorency.

De nombreux membres de cette maison, divisée en plusieurs branches, jouèrent un grand rôle dans l'histoire de France.

La légende rapporte qu'en souvenir de la bataille de Bouvines en 1214Mathieu II de Montmorency, connétable de France, enleva douze enseignes à l'armée impériale conduite par l'empereur Othon IV, il ajouta douze alérions aux quatre qui composaient ses armes. Ce haut fait d'armes explique les armes des Montmorency, qui portent « d'or, à la croix de gueules, cantonnée de seize alérions d'azur ».

Anne de Montmorency (1493-1567), maréchal puis connétable de France (1537), gouverneur du Languedoc, s'illustra dans les guerres d'Italie, et eut un rôle dirigeant au début du XVIe siècle, naviguant entre faveur royale et rébellion ouverte. En 1551 il est fait duc de Montmorency et pair de France. Il est également grand maître de France. Il fut mortellement blessé à la bataille de Saint-Denis (1567).

François de Montmorency (1530-1579), fils du précédent. Grand maître et maréchal de France, gouverneur de Paris et d'Ile-de-France. Il se rendit vite impopulaire dû à sa fermeté à vouloir appliquer les édits royaux et à interdire les armes à feux. En conflit avec les Guise, il rejoignit les Malcontents et fut embastillé. Après un an d'emprisonnement, il fut libéré et mourut trois ans plus tard sans laisser de descendance.

Henri Ier de Montmorency (1534-1614), frère du précédent. Connétable de France, gouverneur du Languedoc. Sa fille Charlotte-Marguerite, épouse d'un prince du sang, Henri II de Bourbon-Condé, fut à 15 ans le dernier amour (non partagé) d'un Henri IV vieillissant.

Henri II de Montmorency (1595-1632), fils du précédent. Amiral et maréchal de France, gouverneur du Languedoc et vice-roi de Nouvelle-France, fut exécuté en 1632 pour conspiration contre Louis XIII, sur l'ordre de Richelieu. La mort du duc de Montmorency, l'un des seigneurs les plus considérables de son temps, est arrachée au roi Louis XIII par Richelieu, et fut un signe de l'affirmation du pouvoir royal sur la noblesse. Les terres (et le titre de Duc) de la seigneurie de Montmorency passèrent alors à la maison de Condé par Charlotte-Marguerite de Montmorency, sœur d'Henri II de Montmorency et épouse d'Henri II de Bourbon-Condé.

Son cousin, François-Henri de Montmorency-Luxembourg (1628-1695), maréchal de Luxembourg, fut l'un des plus fameux chefs d'armée du XVIIe siècle. Longtemps avant connus aussi sous le nom de Bouteville, et proche fidèle du Grand Condé, c'est lui qui lui trouva le surnom de « tapissier de Notre-Dame ». Il accrocha les drapeaux ennemis rapportés par ses troupes des combats aux Pays-Bas, en décorant la nef de la cathédrale de Paris.

Parmi les autres personnalités illustres de cette maison, on trouve Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, maréchal de France qui sera dit plus tard Barbe-Bleue, Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque de la Nouvelle-France, béatifié par Jean-Paul II et canonisé par le pape François, ou encore Mathieu, vicomte de Montmorency, puis duc de Montmorency-Laval qui fut l'un de ceux qui firent voter l'abolition des privilèges au cours de la nuit du . Par la suite, passé du côté de la contre-Révolution, il devint ministre des Affaires Étrangères et membre de l'Académie française. Sa fille unique, Élisabeth de Montmorency-Laval, épousa Sosthènes de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville. Tandis qu'un cousin Louis Joseph de Montmorency-Laval était cardinal évêque de Metz et grand aumônier de France.

De la branche installée en Flandre par Jean de Montmorency-Nevele est issu le comte de Hornes, initiateur de l'indépendance des Pays-Bas, décapité en 1568 à Bruxelles avec le comte d'Egmont.

En 1789, la maison de Montmorency compte vingt représentants mâles pour six grandes branches (ducs de Montmorency, ducs de Piney-Luxembourg, ducs de Beaumont, princes de Robecq, ducs de Laval et comtes de Montmorency-Laval). À la Première Restauration en 1814, elle compte dix-huit représentants mâles, la ligne des princes de Robecq s'étant éteinte. Malgré ces effectifs - six princes de Montmorency ont moins de trente ans en 1814 - la maison de Montmorency s'éteint en à peine plus d'un demi-siècle.

Le dernier représentant mâle de la maison de Montmorency fut Anne-Édouard-Louis-Joseph de Montmorency-Beaumont-Luxembourg (1802-1878), 3e duc de Beaumont et pair de France, 12e prince de Luxembourg et 10e prince de Tingry (1802-1878)[1],[2].

Variations du domaine de Montmorency

Après l'exécution du duc de Montmorency, Henri II de Montmorency, en 1632, le domaine (et le titre) de Montmorency passe (en 1633) à sa sœur Charlotte-Marguerite de Montmorency mariée dans la maison de Condé.

En 1688, Henri Jules de Bourbon-Condé fait renommer le duché de Montmorency en duché d'Enghien, pour donner plus de légitimité au titre de duc d'Enghien, porté par la maison de Condé depuis le XVIe siècle (deux fiefs des Condés, Enghien-le-Français puis Enghien-les-Bains, reprennent en fait le nom d'Enghien en Hainaut).

Puisque le titre n'est plus porté, ceci libère le titre de duc de Montmorency, pour une possible relève par une branche de la famille.

Peu de temps après en 1689, c'est le duché de Beaufort, revendu par Louis-Joseph de Vendôme, un Bourbon descendant direct d'Henri IV, à Charles Ier Frédéric de Montmorency-Luxembourg, un cousin issu d'une illustre branche des Montmorency passée un temps par des possessions hors de France au service d'une maison étrangère à la France, qui fut rebaptisé duché de Montmorency (deuxième titre de duc et pairie de Montmorency) avec l'autorisation du roi Louis XIV.

Généalogie simplifiée des Montmorency

Bouchard Ier de Bray, († 966) marié à Hildegarde de Blois, fille de Thibaud Ier le Tricheur († 975), comte de Blois, de Chartres, de Châteaudun et de Tours

Branches de la maison de Montmorency

Blasonnement et devise

Devise : Dieu aide au premier baron chrétien.

Notes et références

Bibliographie

Articles connexes


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