Massif des Écrins
Le massif des Écrins est un grand massif montagneux des Alpes françaises situé dans les Hautes-Alpes et en Isère.
Ne doit pas être confondu avec Massif d'Escreins.
Il abrite d'importants glaciers, tant en nombre qu'en taille et possède deux sommets de plus de 4 000 mètres d'altitude.
Il était autrefois également nommé massif du Pelvoux.
Géographie
Situation
L'Oisans (bassin de la Romanche) au nord-ouest, le Champsaur (haut-bassin du Drac) au sud-ouest, et le Briançonnais (bassin de la Haute-Guisane) au nord-est recouvrent une partie du massif.
Il est également bordé par la Durance à l'est et au sud, qui alimente le lac de Serre-Ponçon.
Le cœur du massif est entaillé profondément par des vallées comme celles du Vénéon, de Valjouffrey (la Bonne), de Valsenestre, du Valgaudemar, de Vallouise, de Freissinières et de Champoléon.
Ainsi, on peut distinguer entre autres en son sein les chaînons de la Meije, du Pelvoux, du Rochail, du Soreiller, de Combeynot, du Chaillol, de l'Aiglière, de Dormillouse, de Rochelaire, du Mourre Froid.
En outre, il est entouré par les massifs des Grandes Rousses et des Arves au nord, des Cerces au nord-est, du Queyras à l'est, du Parpaillon au sud-est, du Dévoluy au sud-ouest, et enfin du Taillefer au nord-ouest.
Principaux sommets
- Barre des Écrins, 4 101 m[N 1]
- Dôme de Neige des Écrins, 4 009 m
- La Meije, 3 983 m
- Ailefroide, 3 954 m
- Pelvoux, 3 943 m
- Pic Sans Nom, 3 913 m
- Pic Gaspard, 3 881 m
- Le Pavé, 3 823 m
- Le Râteau, 3 809 m
- Pic Coolidge, 3 775 m
- La grande Ruine, 3 765 m
- Roche Faurio, 3 730 m
- Pic Bourcet, 3 715 m
- Roche Méane, 3 712 m
- Le Fifre, 3 699 m
- Pic du Coup de Sabre, 3 699 m
- Barre Blanche, 3 698 m
- Les Bans, 3 669 m
- Pic de la Grave, 3 667 m
- Montagne des Agneaux, 3 664 m
- Pointe de la Grande Sagne, 3 660 m
- Roche Paillon, 3 636 m
- Roche d'Alvau, 3 628 m
- Pic de neige Cordier, 3 614 m
- Aiguille du Plat de la Selle, 3 596 m
- Les Rouies, 3 589 m
- Roche de Jabel, 3 570 m
- Pointe Piaget, 3 569 m
- Pic Tuckett, 3 568 m
- L'Olan, 3 564 m
- Pointe du Vallon des Étages, 3 564 m
- Cime de Clot Châtel, 3 563 m
- Le Plaret, 3 563 m
- Tête de l'Étret, 3 559 m
- Pointe du Sélé, 3 556 m
- Tête de la Gandolière, 3 542 m
- Pointe Nérot, 3 538 m
- Cime de l'Encoula, 3 536 m
- Pointe des Bœufs Rouges, 3 516 m
- Pic des Aupillous, 3 505 m
- Pic de Bonvoisin, 3 480 m
- Pointe des Arcas, 3 479 m
- Pointe de la Pilatte, 3 476 m
- Roche de la Muzelle, 3 465 m
- Pic de Clouzis, 3 465 m
- Pointe Guyard, 3 461 m
- Tête des Fétoules, 3 459 m
- Pic Jocelme, 3 458 m
- Têtes du Replat, 3 442 m
- Pic Gardiner, 3 440 m
- Pic de Séguret, 3 438 m
- Le Sirac, 3 441 m
- Pic Gény, 3 435 m
- Pics du Says, 3 422 m
- Grande aiguille de la Bérarde, 3 421 m
- Tête du Rouget, 3 418 m
- Cime du Vallon, 3 406 m
- Pointes du Riou Blanc, 3 404 m
- Aiguille des Arias, 3 402 m
- Tête Sud de la Somme, 3 389 m
- Aiguille Orientale du Soreiller, 3 380 m
- Pic Nord des Cavales, 3 362 m
- Pic Sud des Cavales, 3 360 m
- Pic des Prés les Fonts, 3 358 m
- Mont Gioberney, 3 352 m
- Pointe Emma, 3 344 m
- Clocher de Clouzis, 3 338 m
- Pointe de Verdonne, 3 328 m
- Tête de Lauranoure, 3 325 m
- Pics du Vaccivier, 3 312 m
- Pointe de l'Aiglière, 3 307 m
- Pointe Swan, 3 294 m
- Jandri, 3 288 m
- Têtes de Soulaure, 3 243 m
- Pointes des Neyzets, 3 247 m
- Pointe Charlet, 3 194 m
- Pointes de Rougnoux, 3 179 m
- Pic du Clapier du Peyron, 3 169 m
- Vieux Chaillol, 3 163 m
- Tête de Vautisse, 3 156 m
- Pics de Combeynot, 3 155 m
- Dibona, 3 131 m
- Pic de Coste Vieille, 3 131 m
- Grand Pinier, 3 117 m
- Pics du Casset, 3 113 m
- Petit Pinier, 3 100 m
- Pic des Souffles, 3 098 m
- Pointe des Estaris, 3 086 m
- Tête de Dormillouse, 3 084 m
- Pic de Parières, 3 076 m
- Roc Diolon, 3 072 m
- Pointe de Malhaubert, 3 049 m
- Pic Turbat, 3 028 m
- Le Rochail, 3 022 m
Principaux glaciers
- Glacier de la Girose
- Glacier du Tabuchet
- Glacier de la Meije
- Glacier de l'Homme
- Glacier du Mont-de-Lans
- Glacier de la Selle
- Glacier du Clot des Cavales
- Glacier de la Plate des Agneaux
- Glacier de la Bonne Pierre
- Glacier Blanc
- Glacier d'Arsine
- Glacier du Casset
- Glacier du Monêtier
- Glacier Noir
- Glacier du Vallon des Étages
- Glacier du Chardon
- Glacier des Sellettes
- Glacier de la Pilatte
- Glacier du Sélé
- Glacier de Séguret Foran
- Glacier des Violettes
Principales vallées
Sept grandes vallées structurent le massif des Écrins[1] :
- le Briançonnais ;
- le Champsaur ;
- l’Embrunais ;
- l’Oisans ;
- le Valbonnais ;
- le Valgaudemar ;
- la Vallouise.
Géologie
Le massif des Écrins est constitué par un socle cristallin, avec quelques zones sédimentaires charriées, broyées ou rejetées en périphérie du massif. Il est d'une grande diversité géologique. En résumé, on trouve un pluton granitique au cœur du massif, au niveau de la Bérarde. Autour de ce pluton, se trouve une très vaste auréole métamorphique allant des anatexites (mont Pelvoux), des migmatites (Barre des Ecrins) à divers sortes de gneiss (partie supérieure de la Meije, de l'Olan ou encore le Sirac). Ces gneiss, souvent amphibolitiques, constituent fréquemment la partie supérieure des hauts sommets, sous la forme d'un « chapeau », assez caractéristique du massif.
Histoire
Avant le développement de l'alpinisme et de la géographie (carte de Cassini), le massif était très mal connu. En raison de sa taille et de sa complexité, les autochtones étaient incapables de se le représenter dans toute son étendue et ne nommaient que les cols, sommets, vallons..., qui présentaient un intérêt de leur point de vue (déplacements, usages, chasse...). Tous les sommets n'en portaient pas.
C'est ainsi que le nom le plus utilisé a longtemps été celui de massif de l'Oisans[2], puisque cette vallée comprend les villages de départ (La Grave, Saint-Christophe-en-Oisans, la Bérarde) vers la plupart des principaux sommets. L'extension aux autres vallées (Valbonnais, Valjouffrey, Valgaudemar), plus méridionales, s'est faite naturellement de par leur proximité et leur similarité. Plus surprenante a été celle à la partie briançonnaise du massif : un nom concurrent a alors émergé, celui de massif du Pelvoux, du nom du sommet, renforcé par la création d'un parc domanial dans cette zone, mais sans s'imposer.
L'ambiguïté qui a subsisté pendant plusieurs années, avec l'emploi des deux noms, a tenté d'être résolue à la fin des années 1880 par Henry Duhamel et William Auguste Coolidge avec la création du terme massif du Haut-Dauphiné, mais dont la définition restait floue. Enfin, l'emploi de massif de la Meije est aussi apparu, mais avec une restriction géographique restreinte au nord du massif.
La création du parc national des Écrins en 1973 a mis tout le monde d'accord et a fini par imposer le nom actuel, non sans mal (comme en témoigne encore en 1978 l'ouvrage Le grand Oisans sauvage par Samivel).
En 2022, sur les 120 glaciers que comptaient les Écrins dans les années 1950, la moitié avait disparu, en raison du réchauffement climatique[3].
- Massif du Pelvoux (nom anciennement donné au massif), dans le livre de Franz Schrader & Louis Gallouédec, Géographie élémentaire de la France et de ses colonies, 1894.
- Carte du cœur du massif des Écrins, par Edward Whyper, dans son ouvrage Escalades dans les Alpes de 1860 à 1868.
- Le vallon des Étançons, avec vue en direction de La Bérarde, illustration extraite de l'ouvrage de l'alpiniste et illustrateur Edward Whymper Escalades dans les Alpes de 1860 à 1868, page 199.
Activités
De nombreuses activités de montagne sont pratiquées, toute l'année, dans le massif, notamment sur les sites naturels protégés (notamment le parc national des Écrins).
Alpinisme et escalade
Le massif est réputé pour l'alpinisme. La Bérarde, hameau de Saint-Christophe-en-Oisans, a longtemps été le deuxième centre français d'alpinisme après Chamonix et reste un lieu majeur pour ce sport en France. La Grave est également un lieu marquant de l'alpinisme et la commune a notamment accueilli une édition des Piolets d'or, une manifestation annuelle valorisant des ascensions alpines exceptionnelles réalisées l'année précédente. Ailefroide, avec son Pré de Madame Carle, figure également parmi les sites emblématiques du massif, point de départ de courses en montagne (Barre des Écrins, Ailefroide, etc.).
Certains sites permettent également la pratique de l'escalade et, en hiver, de l'ascension de cascade de glace.
Randonnée pédestre
De nombreux sentiers de randonnée pédestre parcourent le massif, dont le sentier de grande randonnée 54.
Stations de sports d'hiver
Vol libre
Certains sites permettent le vol libre.
Sports d'eaux vives
Certaines rivières en bordure du massif, telles la Romanche, la Guisane ou le Vénéon, permettent la pratique de sports d'eaux vives comme le rafting ou le canoë-kayak.
Notes et références
Notes
- Point culminant du massif, du département des Hautes-Alpes et de la région PACA.
Référence
- Les 7 grandes vallées du massif, sur le site ecrins-parcnational.fr
- Massif des Écrins ou Massif de l'Oisans ?, sur le site vallouimages.com
- Audrey Garric, « Dans le massif des Ecrins, le glacier Blanc, un géant en sursis », Le Monde, (lire en ligne , consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Guillaume Laget, Claude Muller, Philippe Poulet, Écrins, textes français-anglais, Mission Spéciale Productions, coll. « Terre d'ici », 2009 (ISBN 9782916357225)
- Frédéric Chevaillot, Danielle Maurel, Le Massif des Écrins, Le Télégramme, coll. « Petits souvenirs », 2002 (ISBN 2914552378)
- Bernard Fischesser, Parc National des Ecrins : Des paysages et des hommes, éditions Milan, 2001 (ISBN 2745903624)
- Michel Tailland, Michel Mestre, Alpinistes britanniques et austro-allemands dans les Écrins 1850-1914, éditions du Fournel 2002 (ISBN 2951702531)
- Bernard Boyer, Un fabuleux voyage aérien sur les Ecrins, éditeur Bernard Boyer, 2004 (ISBN 2-9514142-1-8)
- Jacques Mille, Jean-Marc Barféty, Michel Tailland, Le massif des Écrins, histoire d'une cartographie, de l'Antiquité à l'aube du XXe siècle, éditions du Fournel, 2019 (ISBN 978-2-36142-149-6)
Randonnée
- François Labande, Randonnée pédestre dans le Parc National des Écrins, Olizane, 2006 (ISBN 2880863481)
- Jean-Pierre Nicollet, Circuits de randonnées dans le massif des Écrins, Glénat, coll. « Montagne-Randonnée », 2002 (ISBN 272343317X)
- Jean-Luc Charton, Randonnées dans le massif des Ecrins Briançonnais, Glénat, coll. « Rando-Evasion », 2002 (ISBN 2723438236)
- Jean-Michel Pouy, Lacs du Dauphiné, randonnées de Belledonne aux Ecrins, Glénat, Glénat, coll. « Montagne-Randonnée », 2006 (ISBN 9782723453998)
Alpinisme
- François Labande, Guide du Haut-Dauphiné : Massif des Écrins, t. 1 : Partie nord : Râteau, Soreiller, Meije, Grande Ruine, Éditions de l'envol,
- François Labande, Guide du Haut-Dauphiné : Massif des Écrins, t. 2 : Partie est : Écrins, Ailefroide, Pelvoux, Roche Faurio, Combeynot, Agneaux, Clouzis, Éditions de l'envol,
- François Labande, Guide du Haut-Dauphiné : Massif des Écrins, t. 3 : Partie sud : Bans, Sirac, Olan, Muzelle, Rouies, Vallon des Étages, Arias, Éditions de l'envol,
- Gaston Rébuffat, Le Massif des Écrins : Les 100 plus belles courses et randonnées, Denoël, 2001 (ISBN 2207252329)
- Frédéric Chevaillot et Jean-René Minelli, Écrins, ascensions choisies, Glénat, coll. « Montagne et randonnée », 2001 (ISBN 2723431460)
- Frédéric Chevaillot, Paul Grobel, Jean-René Minelli, Sommets des Ecrins, les plus belles courses faciles, Glénat, coll. « Montagne et randonnée », 1997 (ISBN 2723420078)
- Frédéric Chevaillot, Hautes cimes des Écrins, Glénat, coll. « Montagne », 2000 (ISBN 2723429040)
- Paul Grobel, Jean-René Minelli, Frédéric Chevaillot, Alpinisme facile dans le massif des Écrins, Glénat, coll. « Montagne Evasion », 2006 (ISBN 2723455106)
Articles connexes
Liens externes
- Géologie du massif des Écrins, sur le site geol-alp.com
- Le massif des Écrins sur : Summitpost et Google Maps
- Les anciens glaciers des vallées : de la Romanche, de la Durance, du Vénéon et de l'Eau d'Olle, sur le site paysagesglaciaires.net
- Découverte du Haut-Dauphiné ou Massif des Ecrins, sur le site bibliotheque-dauphinoise.com
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