Bataille de La Pellerine
La bataille de la Pellerine se déroule en janvier 1796, pendant la Chouannerie.
Date | |
---|---|
Lieu | La Pellerine |
Issue | Victoire des chouans |
République française | Chouans Chevaliers catholiques |
• Auguste Hay de Bonteville • René Augustin de Chalus |
Inconnues | 1 000 hommes[1] |
Inconnues | 10 morts[1] 22 blessés[1] |
Batailles
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Prélude
Dans ses mémoires, l'officier royaliste Toussaint du Breil de Pontbriand indique que le combat se déroule en février 1796, cependant celui-ci se tient en réalité en janvier, quelque temps après la bataille de Romagné[2],[3]. Ce jour-là, une colonne républicaine sortie d'Ernée et en route pour Fougères tombe dans une embuscade tendue par les chouans aux buttes de La Pellerine[1],[3],[2].
Forces en présence
Selon Pontbriand, la colonne républicaine est forte de 800 hommes qui n'ont alors jamais combattu dans l'Ouest[1],[3],[2]. Du côté des royalistes, Auguste Hay de Bonteville est alors à la tête d'une troupe de 900 chouans de la division de Fougères, renforcée par la compagnie des chevaliers catholiques[1],[3],[2].
Déroulement
Selon le récit de Pontbriand, le combat s'engage à 10 heures du matin[1],[3],[2]. L'avant garde républicaine découvre l'embuscade et bat en retraite[1],[3],[2]. Les républicains se déploient alors en colonne et attaquent les chouans retranchés derrière des fossés[1],[3],[2]. Les chouans ouvrent le feu, mais les républicains s'obstinent à franchir les fossés et des combats au corps-à-corps s'engagent sur plusieurs points[1],[3],[2]. Le combat tourne finalement à l'avantage des royalistes lorsque sur leur aile droite, René Augustin de Chalus, à la tête des chevaliers catholiques et de deux compagnies d'élite, prend les républicains de flanc[1],[3],[2]. Ces derniers commencent alors à reculer et Bonteville lance une attaque générale qui les met en déroute[1],[3],[2]. Les républicains prennent la fuite sont poursuivis jusqu'aux abords d'Ernée[1],[3],[2].
Pertes
Dans ses mémoires[A 1], Toussaint du Breil de Pontbriand affirme que seulement une trentaine de républicains sont tués dans l'embuscade, mais que 400 périssent dans la déroute, dont le chef du bataillon[1],[3]. Cependant, il s'agit probablement d'une exagération. Du côté des royalistes, Pontbriand indique que les pertes des chouans sont de 10 morts et 22 blessés[1],[3].
Notes et références
Notes
-
« M. de Bonteville, ayant appris qu'une troupe de huit cent hommes était arrivée à Ernée et devait se rendre à Fougères le lendemain, résolut de l'attaquer. Il se porta sur les buttes de la Pèlerine, position très favorable, où il fit embusquer sa colonne, forte, ce jour-là, d'environ neuf cents hommes, plus la compagnie des Chevaliers Catholiques.
Il était dix heures du matin quand l'avant-garde des Républicains parut ; elle découvrit l'embuscade et se replia sur le gros de la troupe, qu'un chef de bataillon fit à l'instant former en colonne d'attaque et marcher sur l'embuscade; elle l'aborda franchement, mais elle fut reçue par une fusillade bien soutenue, qui éclaircit ses rangs. Quoique dans une position désavantageuse, le chef de bataillon s'obstinait à franchir les fossés qui formaient les retranchements des Royalistes, et, dans plusieurs endroits, on se battit au corps à corps. Chalus, à la tête des Chevaliers Catholiques et de deux compagnies d'élite, chargea les Républicains en flanc et força ceux qui avaient franchi le fossé et obtenu quelques avantages de reculer. Dans ce moment, Bonteville ordonna une charge générale et fit porter son chapeau au milieu des rangs ennemis. Chalus poursuivait ses succès sur la droite, et bientôt Bonteville enfonça toute la ligne de l'ennemi, dont la déroute fut complète. Il fut poursuivi jusqu'auprès d'Ernée, avec une perte de quatre cents hommes ; le chef de bataillon fut tué, et huit autres officiers ; une malle que ces troupes escortaient fut prise ; un des chevaux avait été tué ; enfin la victoire fut complète. Bonteville eut dix hommes tués et vingt-deux blessés ; François Orieux et François Cogé, de Saint-Germain ; Rouillé, de Luitré ; et Louis Pacé, de Dompierre-du-Chemin, le furent assez grièvement.
Cette affaire fit beaucoup d'honneur à Bonteville, qui commandait les troupes ; toutes montrèrent tant d'ardeur dans le combat que cette colonne fut surnommée la Brutale. Chalus se distingua particulièrement, ainsi que Chappedelaine, Cintré et les Chevaliers Catholiques qu'ils commandaient ; ce fut son impétueuse attaque qui décida le succès. Les Républicains n'avaient perdu qu'une trentaine d'hommes à l'attaque de l'embuscade ; mais la déroute, ainsi qu'il arrivait toujours, fut terrible pour eux ; ils étaient chargés de leurs sacs, de cinq à six paquets de cartouches, et le pays leur était inconnu.
Les troupes qui furent battues ce jour là n'avaient point encore fait la guerre dans les provinces insurgées ; elles étaient en marche pour joindre le général Hoche, qui leur fit donner contre-ordre à Angers[3]. »— Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand
Références
- Le Bouteiller 1988, p. 512.
- Pontbriand 1904, p. 294-296.
- Pontbriand 1988, p. 278-280.
Bibliographie
- Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p. .
- Théodore Lemas, Le district de Fougères pendant les Guerres de l'Ouest et de la Chouannerie 1793-1800, Rue des Scribes Éditions, (réimpr. 1994), 371 p. (ISBN 978-2-906064-28-7, lire en ligne).
- Paul-Marie du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy : Fougères-Vitré, Basse-Normandie et frontière du Maine, 1793-1800, Paris, Honoré Champion éditeur, (réimpr. La Découvrance, 1994), 509 p. (lire en ligne).
- Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, vol. I, Plon, (réimpr. Éditions Yves Salmon, 1988), 324 p.
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