Romagnol (graveur)
César-Abraham Romagnoli ((it) Cesare Abramo Romagnoli) dit Romagnol (Milan, - Paris 6e, ) est un graveur, illustrateur et éditeur italien ayant exercé son activité en France.
Naissance | |
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Décès |
(à 53 ans) 6e arrondissement de Paris |
Sépulture |
Montrouge () |
Nom de naissance |
Cesare Abramo Romagnoli |
Nationalités | |
Activités | |
Distinction |
Biographie
Né Cesare Abramo Romagnoli à Milan, fils de Carlo et Teresa Romagnoli, il fait ses débuts au Salon de Paris en 1890 en présentant une série de 24 gravures sur bois, sous le nom de « César Romagnol », résidant à Paris au 72 rue de Seine ; il obtient une mention honorable[1]. Au Salon de 1895, il est dit élève des graveurs Giuseppe Centenari (Piacenza, 1869-1918) et Francesco Canedi (Milan, 1841-1910)[2],[3].
Participant à l'exposition universelle de 1900 comme graveur, il est récompensé et nommé au titre étranger par le ministère des Affaires étrangères chevalier de la Légion d'honneur en [4].
Sous la marque commerciale la « Librairie de la Collection des Dix, A. Romagnol », située au 85 rue de Rennes, il fonde une maison d'édition et d'impression, produisant des ouvrages destinés aux bibliophiles[5],[6], et ayant entre autres pour clients la Maison Quantin ; on lui doit la gravure de la revue Le Monde moderne (1895).
En 1906, après concours, la Banque de France lui commande l'exécution de la gravure couleurs recto-verso du billet de 100 francs (1908). Cette commande du premier billet polychrome français, suscite une violente polémique, l'Institut monétaire ne travaillant d'habitude qu'avec des artistes français. Romagnol a traduit une composition de Luc-Olivier Merson sur laquelle la presse déverse quantités de reproches[7],[8],[9]. La Banque fait de nouveau appel à Romagnol pour les billets de 5 francs, 10 francs, 20 francs et 50 francs, émis entre 1916 et 1927, d'après entre autres des compositions de Georges Duval. Certaines de ses matrices ont également servi au vignettes de la Banque d'Algérie[10],[11].
Romagnol meurt le 7 novembre 1918, « âgé de 53 ans » ; le 9, une cérémonie a lieu à l'église de Saint-Germain-des-Près (Paris 6e), puis il est inhumé au cimetière de Montrouge[5].
Œuvre
Librairie de la Collection des Dix
Marque rachetée en à Armand Magnier qui l'avait fondée en 1897[6],[12], les ouvrages de cette collection étaient tirés entre 200 et 300 exemplaires en moyenne ; ils sont très rares et d'une grande qualité. La maison a été continuée à la même adresse par la veuve de Romagnol jusque dans les années 1930, en association avec Angelo Ciavarri, né à Rome et ancien élève de Romagnol[13], directeur de la librairie d'art Lutetia, boulevard Raspail.
- Léon Hennique, La Mort du duc d'Enghein, illustré par Julien Le Blant, Armand Magnier, 1897.
- Edmond de Goncourt, La Fille d'Élisa, illustré par Pierre Georges Jeanniot, Armand Magnier, 1897.
- Alphonse Daudet, Sapho, illustré par Gorguet, Armand Magnier, 1897.
- Guy de Maupassant, Boule de Suif, dessin de François Thévenot gravés par Romagnol, Armand Magnier, 1897.
- Anatole France, Thaïs, compositions de Paul-Albert Laurens, gravures à l'eau-forte de Léon Boisson, 1900.
- Jean Richepin, Paysages et coins de rues, illustrations en couleurs, dessinées et gravées sur bois par Auguste Lepère ; préface de Georges Vicaire, 1900.
- Georges d'Esparbès, La Légende de l'Aigle, poème épique en vingt contes, illustré par François Thévenot, 1901.
- Émile Zola, L'Attaque du moulin, compositions de Paul-Émile Boutigny, gravures à l'eau-forte et en couleurs par Claude Faivre, 1901.
- Henry Murger, Scènes de la vie de bohème, compositions de Charles Léandre, 1902.
- Mayneville, Chronique du temps qui fut la Jacquerie, illustrations de Luc-Olivier Merson et Adolphe Cossard, gravées par Carlo Chessa, 1903.
- Anatole France, Le Lys rouge, compositions de Gorguet, 1903.
- Edmond de Goncourt, Les aventures du jeune baron de Knifausen, illustrations et gravures de Louis Morin, 1904.
- Théophile Gautier, Jettatura, compositions de François Courboin, 1904.
- Théophile Gautier, La Morte amoureuse, illustré par Paul-Albert Laurens, gravures d'Eugène Decisy, 1904.
- Gustave Geffroy, La Servante, illustrations de Géo Dupuis, 1905.
- Élémir Bourges, L'Enfant qui revient, illustrations de Louis Malteste, 1905.
- Octave Mirbeau, Dans l'antichambre (histoire d'une minute), illustrations d'Edgar Chahine, 1905.
- Alfred de Musset, Rolla, compositions de Georges Desvallières, 1906.
- J.-H. Rosny, Bérénice de Judée, illustrations de Léonce de Joncières, 1906.
- Léon Hennique, Benjamin Rozes, illustrations et gravures de Miklós Vadász, 1906.
- Lucien Descaves, Flingot, compositions et gravures de Pierre Georges Jeanniot, 1907.
- Léon Hennique, Minnie Brandon, compositions de François Thévenot, 1907.
- Alphonse Daudet, La Comtesse Irma, illustrations et gravures de Pierre Vidal, 1907.
- Leconte de Lisle, Les Érinyes. Tragédie Antique, compositions de František Kupka, 1908.
- Jules Renard, Ragotte, compositions de Malo-Renault, 1909.
- Marcel Prévost, Les demi-vierges, gravures d'Avy, 1909.
- Barbey d'Aurevilly, Les diaboliques, gravures d'Alméry Lobel-Riche, 1910.
- Gustave Coquiot, Poupées de Paris. Bibelots de luxe, gravures d'Alméry Lobel-Riche, 1912.
- Joris-Karl Huysmans, Sac au dos, illustrations de Gabriel Antoine Barlangue, 1913.
Gravures de livres illustrés
- Gustave Toudouze, La Vengeance des Peaux-de-Bique, illustrations de Julien Le Blant, Hachette, 1896.
- Victor Tissot, Un lys dans la neige, dessins d'Oreste Cortazzo, gravures de Romagnol et Auguste Delâtre, Dentu, 1897.
- Cervantès, Le Captif, illustrations de Paul Leroy, Alphonse Lemerre, 1898.
- Paul Bourget, Trois petites filles, illustrations de Louis François Cabanes, A. Lemerre, 1899.
- Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie. La Chaumière indienne, illustrations de Paul Leroy, A. Lemerre, 1900.
- Alfred de Musset, Mimi Pinson. La mouche, illustrations de V. Bocchino, A. Lemerre, 1906.
- Alfred de Musset, Le Secret de Javotte. Histoire d'un merle blanc, illustrations de Bocchino, A. Lemerre, 1907.
Autres ouvrages
- Poèmes Barbares, de Leconte de Lisle, 100 illustrations de Raphaël Freida, gravées par Edmond-Jules Pennequin, 1914.
Notes et références
- Fiche exposant SAF 1890, Base salons du musée d'Orsay.
- Fiche exposant SAF 1895, Base salons du musée d'Orsay.
- « François Canedi », Catalogue général de la BNF.
- La Chronique des arts et de la curiosité, Paris, 9 février 1901, p. 42 — sur Gallica.
- « Nécrologie », Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, janvier 1919, p. 531 — sur Gallica.
- Chronologie de l'édition française, moteur de recherche fondé par Pascal Fouché, en ligne.
- Cahier anecdotique de la Banque de France, n° 25, 2006.
- « Pathologie de l'Art officiel » par G. Durante, in Le Livre et l'image n° 2, Paris, avril 1910, pages 86-87 — sur Gallica.
- [PDF] 100 francs BDF type 1906 « Luc-Olivier Merson » BDF190601, Archives de la Banque de France.
- [PDF] « Les billets français du Trésor », 4 mai 2016, p. 12.
- « Billets de 10 et 20 francs », conservés au musée Carnavalet, sur Paris Musées.
- Le Temps (Paris), suppl. du 20 décembre 1897, p. 11 — sur Gallica.
- « Ciavarri (Angelo) », in: Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure, janvier 1901, p. 447 — sur Gallica.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Musée d'Orsay
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
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