Route du Rhum 2018

Les bateaux amarrés face aux remparts de Saint-Malo, quelques jours avant le départ.

Les organisateurs font face à un nombre d'inscriptions très important et décident de porter le nombre de participants à 122 au lieu des 100 prévus initialement[5]. Le 15 juillet 2018, au moment de la clôture des inscriptions, 117 skippers sont retenus[6]. Le 28 septembre 2018, la liste des inscrits est finalisée. On compte 123 skippers[7].

Cet engouement pour la course oblige les organisateurs à élargir les installations dans le village départ de Saint-Malo. Les Ultimes sont notamment relégués en retrait des autres bateaux, en raison de leur taille[5]. Ouvert du 24 octobre jusqu'à la veille du départ, le village accueille en moyenne 90 000 visiteurs par jour, avec un total de 1,3 million sur les douze jours, contre 800 000 lors de la précédente édition (2014)[8]^,[9].

Le 4 novembre 2018, après un peu plus de quatre heures de course, Armel Le Cléac'h et son Ultime Maxi Banque populaire IX sont contraints d'effectuer une escale technique au large de Roscoff afin de remplacer une pièce du système d'énergie. L'intervention fait perdre deux heures au skipper[10]^,[11]. Le tenant du titre en Multi50, Erwan Le Roux, arrête également son Fenêtréa - Mix Buffet à Roscoff, pour une avarie de safran de coque centrale (risque de voie d'eau) nécessitant l'intervention de son équipe technique. Le soir même, à 20 h 43, le skipper guadeloupéen Willy Bissainte prévient la direction de course de l'échouement de son Rhum Mono C' La Guadeloupe sur les rochers de l'île Rouzic. Une voie d'eau s'est déclarée. Secouru par le canot de la SNSM de Ploumanac'h, le bateau est remorqué jusqu'à Roscoff[12]. À bord de l'Imoca Bureau Vallée de Louis Burton, une voie d'eau se déclare au niveau du puits de foil tribord : une poulie fixée dans le puits s'est arrachée, causant une brèche. Burton gagne Roscoff pour tenter de réparer[13].

Le 5 novembre, Sébastien Josse, sur l'Ultime Maxi Edmond de Rothschild, alors en tête de course, annonce avoir perdu une partie de l'étrave de flotteur tribord aux alentours du 5 heures du matin[14]. Le même jour, dans la matinée, Thomas Coville sur l'Ultime Sodebo Ultim' subit également une avarie. Tous deux se dirigent vers La Corogne afin de se mettre en sécurité en prévision de la dépression arrivant sur l'Atlantique[15]. Dans la catégorie Imoca, Jérémie Beyou a des problèmes de barre l'empêchant de naviguer correctement. Après une réparation sommaire à bord, il se déroute, puis est remorqué vers Lorient[16].

Le 6 novembre, à 3 h 50, un problème de pilote automatique provoque un virement de bord intempestif de l'Imoca Monin. Avant qu'Isabelle Joschke ait eu le temps de rétablir la situation, le bateau démâte. La navigatrice fait route terre au moteur, en attendant d'être prise en remorque jusqu'à Lorient[17]. Peu après Joschke, Sam Goodchild, sur le Class40 Narcos : Mexico, démâte lui aussi[18]. Il fait route vers Lorient[19]. Louis Burton annonce son abandon : les dégâts sur Bureau Vallée se révèlent trop importants[20]. Vers midi, Armel Le Cléac'h déclenche sa balise de détresse après le chavirage de son Ultime Maxi Banque populaire IX : « Je ne sais pas ce qui s’est passé, ça a été très rapide, le flotteur, ou quelque chose qui s’est détaché[21]. » À 17 heures, Samantha Davies (Imoca Initiatives-Cœur), annonce une avarie. En contact avec les architectes, elle a pu diagnostiquer un délaminage important au niveau de la cellule de vie. Elle se déroute vers Lorient[22]. Louis Duc (2^e des Class40, sur Carac ) casse l'axe d'étai par 30 nœuds de vent, rafales à 40, mer agitée. Il sécurise aussitôt son mât. Ne pouvant maintenir son cap sud-ouest travers au vent, il se met vent arrière pour tenter de réparer en mer[23].

Le 7 novembre, victime d'une avarie au pied du mât, Sébastien Marsset (11^e sur le Class40 Campings Tohapi ) se déroute vers Lorient[24]. À la suite de l'avarie de la veille, Samantha Davies annonce son abandon[25].

Le 8 novembre, Nicolas Troussel (Class40 Corum) perd ses aériens (capteurs de données placés en haut du mât). Cela vient s'ajouter à un problème de trinquette et surtout à la rupture, deux jours plus tôt, d'une pièce de fixation du moteur. De plus, le navigateur s'est blessé à la main en sécurisant le moteur. Il se déroute vers Cascais[26]. Pointé le matin à la 2^e place de la catégorie des Rhum Multi, le Team Vent Debout de Fabrice Payen démâte alors qu’il navigue à environ 230 milles dans l’ouest du Portugal[27]. Les mauvaises conditions météo n'ont pas permis à Duc de réparer en mer. Il est contraint de faire escale à Baiona, où il va rester deux jours[28].

Le 9 novembre, Yannick Bestaven (Imoca Maître CoQ) abandonne à la suite d'une avarie du système hydraulique qui permet de basculer la quille. La veille, il avait quitté Cascais où il avait changé son hook de chariot de grand-voile. À peine avait-il parcouru 85 milles que cette nouvelle avarie l'obligeait à rebrousser chemin. Mais, à plus de 150 milles de Saint-Malo, le règlement interdit une deuxième escale. Le retour de Bestaven à Cascais le contraint donc à l'abandon[29]. Willy Bissainte (Rhum Mono C' La Guadeloupe), qui avait échoué sur l'île Rouzic le 4 novembre, abandonne[30].

Le 10 novembre, les dégâts au pied de son mât étant trop importants, Sébastien Marsset annonce son abandon[24]. En raison de ses avaries et de l'infection de sa blessure à la main, Nicolas Troussel annonce son abandon[26]. Isabelle Joschke et Sam Goodchild, qui tous deux ont démâté le 6, déclarent officiellement leur abandon[31]^,[19].

Le 13 novembre, Jérémie Beyou (Imoca Charal ), qui a repris la mer la veille, fait demi-tour, victime d'une nouvelle avarie : une panne du système d’alimentation en énergie[32].

Le 14 novembre à 8 h 30 (heure de France), le Multi50 Arkema de Lalou Roucayrol se retourne à environ 1 000 milles de la Guadeloupe[33]. La direction de course demande à Pierre Antoine (Rhum Multi Olmix) de se dérouter pour secourir Roucayrol[34].

Le 15 novembre, au grand large de Gibraltar, Claire Pruvot (Class40 Service civique) entre en collision avec un cargo. Elle est recueillie par l'équipage de ce dernier[35].

Le 16 novembre, après trois tentatives, Roucayrol réussit à embarquer à bord de l'Olmix. Pierre Antoine se remet en course. Le remorqueur Lady Debbie a été affrété par le sponsor de Roucayrol pour prendre en charge le naufragé, ainsi que son bateau. Il se porte à la rencontre de l'Olmix[36]. Alex Thomson (Imoca Hugo Boss) s'accorde un moment de sommeil avant d'entamer l'éprouvant tour de la Guadeloupe. Batterie déchargée, sa montre-alarme ne sonne pas. Le bateau se dirige à 19 nœuds vers Grande-Terre. Son équipe, voyant qu'il n'est pas dans le bon cap, appelle Thomson au téléphone, sans parvenir à le réveiller. À l'approche de la côte, Hugo Boss est freiné par le dévent[37]. Il talonne près de la pointe de la Grande Vigie. Le bateau est très endommagé. Thomson amène les voiles et se dégage au moteur. Ayant replombé l'arbre d'hélice, il repart à la voile[38]. Il franchit la ligne d'arrivée premier des Imoca. Le jury (composé de deux Britanniques, deux Français et un Allemand) lui inflige une pénalité de 24 heures pour avoir utilisé son moteur. Le président du jury, Georges Priol, précise qu'il n'y a pas eu disqualification parce que la sécurité du skipper et celle du bateau étaient engagées. « Mais, dit-il, la pénalité de 24 heures était le minimum applicable. » Georges Priol tient à rendre hommage à Thomson, qui a accueilli la sanction avec « une grande sportivité[39] ». Le même jour, Jérémie Beyou (Imoca Charal ) annonce son abandon[40]. C'est le cinquième abandon dans la catégorie Imoca.

Le 18 novembre, Roucayrol est transbordé sur le remorqueur Lady Debbie[41].

Le 21 novembre, la Lady Debbie retrouve le trimaran Arkema de Roucayrol, mais à l'endroit, sans qu'on puisse dire pourquoi[42].

François Gabart.

Le 4 novembre, venant de déborder l'archipel des Sept Îles, François Gabart (Macif) mène devant Armel Le Cléac'h (Maxi Banque populaire IX) et Sébastien Josse (Maxi Edmond de Rothschild), lorsque Le Cléac'h se déroute. Il effectue un arrêt technique d'une demi-heure devant Roscoff pour permettre à son équipe de réparer son système d'énergie. Le détour lui fait perdre deux heures[45].

Le 5 novembre, à 5 h 30, après le passage d'un front, Josse mène devant Gabart, lorsque l'étrave de son flotteur tribord est arrachée. Il se déroute vers La Corogne[46]. À 10 h 15, au large du cap Finisterre, Thomas Coville (2^e), casse le carénage du bras avant bâbord de son Sodebo Ultim'. Il se déroute lui aussi sur La Corogne[47]. Gabart mène devant Le Cléac'h et Francis Joyon (Idec Sport).

Le 6 novembre, vers midi, Le Cléac'h chavire à 340 milles au nord-est de Ponta Delgada[48]. Gabart mène toujours, suivi de Joyon à une quarantaine de milles[49]. Josse et Le Cléac'h annoncent leur abandon[48]. Vers 21 h 30, Le Cléac'h est secouru par un bateau de pêche[50].

Le 7 novembre, vers 7 heures, Romain Pilliard (Remade-Use It Again), ayant cassé plusieurs chariots de grand-voile, se déroute vers La Corogne[51]. Il n'y a pour l'heure que deux Ultime qui font route vers la Guadeloupe : le Macif de François Gabart, bateau de 2015, et l'Idec Sport de Francis Joyon, lancé en 2006. Gabart a creusé l'écart durant la nuit : au pointage de 7 h 45, dans l'ouest de Madère, il précède Joyon de 70 milles[52].

Francis Joyon.

Le 8 novembre, à 14 heures, Romain Pilliard (3^e) reprend la mer[53]. À 22 h 45, l'écart est de 138 milles entre les deux bateaux de tête[54].

Le 9 novembre, à 0 h 45, à 1 518 milles de l'arrivée, l'écart est de 140 milles[55]. Il reste stable durant la journée, dans un long bord sud-ouest — Gabart marchant plus à l'ouest. Mais dans la soirée Joyon, qui a empanné avant Gabart, se trouve décalé 110 milles plus au nord et commence à réduire l'écart : à 23 h 45, Gabart n'a plus que 115 milles d'avance. Il est à 1 017 milles de Pointe-à-Pitre[56].

Le 10 novembre, les deux premiers franchissent le tropique du Cancer. À 23 h 45, Joyon est à 91 milles de Gabart. Celui-ci a encore 494 milles à parcourir[57].

Le 11 novembre, Coville (4^e), ayant réparé, reprend la mer[58]. À 16 h 45, à 76 milles de l'arrivée, Gabart n'a plus que 35 milles d'avance[59]. À 17 h 25, un communiqué de l'équipe Macif révèle que depuis les deux premières nuits de course le bateau de Gabart est privé de son J3, de son foil tribord et de lattes de grand-voile ; et que le matin du 6 il a perdu son safran bâbord. « François Gabart, dit son équipe, a rencontré plus de problèmes handicapants en six jours de course qu'en 42 jours de tour du monde[60]. » Entre 18 et 19 heures (heure de la métropole), Gabart passe la bouée de la Tête à l'Anglais. Il a une vingtaine de milles d'avance. À ce moment-là, il n'y a que 2 ou 3 nœuds de vent le long de la Côte-sous-le-vent. « Dans cette situation, dit Gildas Morvan, il peut y avoir un avantage pour le bateau poursuivant qui peut ajuster sa stratégie en fonction du leader, s’il s’aperçoit que celui-ci est scotché[61]. » Devant Bouillante, Gabart maintient son avance de 20 milles. Il tombe alors dans les calmes[62]. À 20 h 45, Joyon n'est plus qu'à 13 milles[63]. Vers 23 heures, lorsque le soleil se couche[64], les deux concurrents sont presque à l'arrêt dans le dévent de la Soufrière : Gabart depuis plus d'une heure devant Vieux-Habitants, et Joyon 4 milles derrière lui, devant Bouillante[65]. Avant le délicat passage de la bouée de Basse-Terre, l'écart se réduit à 0,5 mille[66].

L'arrivée des deux premiers Ultime.

Le 12 novembre, Gabart touche enfin un peu de vent. Il passe la bouée à 0 h 27. Joyon la passe 17 minutes plus tard[67]. La remontée du canal des Saintes est, selon Joyon, un moment décisif. Joyon rase le phare de Vieux-Fort, qui marque l'entrée du canal. Puis il continue à serrer la côte pour déjouer le courant descendant. De ce fait, il sort du canal mieux positionné que son rival[68] (qui ne le précède que de 1,9 mille)[69]. Et, tandis que Gabart prolonge son bord plein est vers Marie-Galante, le vent tourne, permettant à Joyon d'incurver sa trajectoire un peu plus nord : au moment de virer vers la ligne, il est plus proche de celle-ci de 3,7 milles. « J’étais au près sur ce bord-là, dira Gabart. Mais c’est un classique en régate, celui qui passe derrière bénéficie d’une rotation de 20 ou 30 degrés et vous n’y pouvez rien… C’est le jeu[62]. » À 12 milles de l'arrivée, Joyon prend la tête[70]. Son avance est de 3 milles, lorsqu'il est ralenti par un cordage de casier emmêlé dans son safran tribord. Gabart se rapproche. À 2 heures, Joyon est à 10 milles de la ligne. Le vent tombe. Gabart se rapproche toujours. À 3 heures, Joyon ne mène plus que de 1 mille[62]. À 2 milles de la ligne, le vent tombe à nouveau. Les deux bateaux sont au contact, Gabart un peu plus rapide sous son code zéro[71]. Reste à effectuer un dernier virement vers la ligne. Voyant Macif plus rapide, Joyon prend le risque de virer tôt : « J’ai pensé que j’arrivais à passer la ligne et du coup j’ai viré[68]. » Gabart vire 0,4 mille plus loin. À 1 mille de la ligne, Joyon ne mène que de 200 mètres[70]. À 4 h 21, Francis Joyon, 62 ans, passe la ligne en vainqueur sur un Idec Sport vieux de douze ans dont c'est la troisième victoire dans la Route du Rhum[72]. Détenu par Loïck Peyron depuis la précédente édition (7 jours, 15 heures, 8 minutes et 32 secondes), le temps de référence est battu : Joyon vient de parcourir 4 367 milles en 7 jours, 14 heures, 21 minutes et 47 secondes, soit une moyenne sur l'eau de 23,95 nœuds[71]. Gabart, sur Macif, termine 7 minutes et 8 secondes plus tard[66].

Le 20 novembre, Thomas Coville sur Sodebo Ultim' termine 3^e.

Le 26 novembre, Romain Pilliard sur Remade-Use It Again termine 4^e. Deux Ultime ont abandonné[73].

Armel Tripon.

Le 4 novembre, Armel Tripon (Reauté Chocolat) prend le meilleur départ des six Multi50, et double en tête le cap Fréhel[78]. Erwan Le Roux (Fenêtréa-Mix Buffet, 3^e) marque un arrêt à Roscoff pour colmater un début de voie d'eau au niveau du safran de coque centrale. Il perd quatre heures[79].

Le 5 novembre, dans le sud-ouest de Penmarc'h, les Multi50 se retrouvent piégés, certains quatre heures durant, au centre d'une dépression. La mer est formée, le vent absent[80]. Lalou Roucayrol (Arkema), placé « au bon endroit par rapport aux grains[81] », arrive le premier à toucher le flux de nord-ouest. Tirant au sud-ouest, il prend la tête et creuse un écart d'une quarantaine de milles[80]. Le soir, les conditions de navigation se dégradent : « 55 nœuds de vent, 65 nœuds dans les rafales, avec une mer de face et des creux de cinq mètres… particulièrement difficiles pour ces trimarans de 50 pieds[82] ».

Le 6 novembre, au milieu de la nuit, deux stratégies apparaissent. Roucayrol (1^er) et Tripon (2^e), toujours sur la route sud, doublent le cap Finisterre. Leurs quatre poursuivants optent pour la route nord[83], proche de l'orthodromie, donnée gagnante par les routages, mais plus exposée. Roucayrol se déroute vers Porto pour s'abriter[82]. Tripon poursuit le long de la côte portugaise. Il exprime de la satisfaction : « Je voulais garder un bateau intact, et pour ça il fallait faire du sud et jouer sur les bons timings, je suis reparti un peu avant les autres et ça m’a permis d’être à l’heure au cap Finisterre. » En effet, une fois passé le cap, il a trouvé moins de vent et de mer. « Et je vais pouvoir récupérer un front moins violent que mes petits camarades au nord[84]. »

Le 7 novembre, Roucayrol reprend la mer. Il est maintenant 6^e[83].

Le 8 novembre, Thierry Bouchard (Ciela Village, 5^e) casse son chariot de têtière de grand-voile. Il se déroute vers Cascais[85].

Erwan Le Roux.

Le 9 novembre, Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en peloton-Arsep) est en tête, avec 170 milles d'avance sur Tripon (2^e). Il vient de déborder les Açores, lorsqu'une partie du rail de grand-voile est arrachée, et l'anneau du chariot de têtière « explosé ». Il gagne Ponta Delgada pour réparer[86]. Pendant ce temps, dans l'ouest des îles Canaries, Tripon touche un alizé de nord-est. Le navigateur fait route ouest, et prend la première place[87].

Le 10 novembre, Gilles Lamiré (La French Tech Rennes Saint-Malo, 3^e) et Le Roux (4^e) arrivent aux Açores. Vauchel-Camus reprend la mer[88]. Le Roux, en panne de pilote automatique, fait lui aussi une escale technique à Ponta Delgada. Il repart le jour même[89].

Le 11 novembre, après réparation, Bouchard, maintenant 6^e, quitte Cascais[90]. Vauchel-Camus (2^e), Lamiré (3^e) et Le Roux (4^e), les trois « nordistes », contournent par l'est la bulle anticyclonique pour toucher l'alizé[91].

Le 12 novembre, juste avant le tropique du Cancer, les trois nordistes recroisent avec Tripon et Roucayrol. En début de soirée, à 1 145 milles de l'arrivée, Tripon (1^er) a une avance de quelque 400 milles sur Le Roux (2^e). Vauchel-Camus est 3^e, suivi de Roucayrol (4^e) et de Lamiré (5^e). Bouchard (6^e à environ 1 100 milles de Lamiré) déborde Madère[92].

Le 14 novembre, Roucayrol (4^e) chavire[93].

Thibaut Vauchel-Camus.

Le 15 novembre, à 21 h 32, après 11 jours, 7 heures, 32 minutes et 40 secondes de mer, Armel Tripon sur Reauté Chocolat franchit en vainqueur la ligne d'arrivée. Il vient de parcourir 4 563 milles, à la vitesse moyenne sur l'eau de 16,8 nœuds. Il termine après deux Ultime : c'est la première fois qu'un Multi50 se hisse sur le podium officieux « toutes catégories confondues »[94].

Le 16 novembre, Roucayrol est secouru par Pierre Antoine, sur Olmix, le premier des Rhum Multi[95]. À 12 h 9, Erwan Le Roux sur Fenêtréa-Mix Buffet termine 2^e[96].

Le 17 novembre, Thibaut Vauchel-Camus sur Solidaires en peloton-Arsep termine 3^e[97].

Le 18 novembre, Gilles Lamiré sur La French Tech Rennes Saint-Malo termine 4^e[98].

Le 22 novembre, Thierry Bouchard sur Ciela Village termine 5^e[99]. Un seul Multi50 a abandonné.

Classe IMOCA : monocoques de 60 pieds (20 inscrits)
Skipper/pays/âge/participations				Bateau/lancé/Class.t gé.ral/classe				Arrivée
								Date	Temps	Moyennes (nœuds)
Paul Meilhat[100]	France	36	1re	SMA	2011	6e	1re	17 novembre 2018	12 j 11 h 23 min 18 s	11,83 / 14,87
Yann Eliès[101]	France	44	2e	Ucar Saint Michel	2015	7e	2e	17 novembre 2018	12 j 13 h 38 min 30 s	11,74 / 15,24
Alex Thomson[102]	Royaume-Uni	44	1re	Hugo Boss	2015	8e	3e	16 novembre 2018	12 j 23 h 10 min 58 s (dont 24 h de pénalité)[103]
Vincent Riou[104]	France	46	4e	PRB	2010	9e	4e	17 novembre 2018	13 j 00 h 21 min 08 s	11,34 / 14,55
Boris Herrmann[105]	Allemagne	37	1re	Malizia 2 YC de Monaco	2015	10e	5e	17 novembre 2018	13 j 03 h 47 min 30 s	11,22 / 14,05
Damien Seguin[106]	France	38	3e	APICIL	2008	12e	6e	19 novembre 2018	14 j 18 h 55 min 02 s	9,98 / 12,09
Alan Roura[107]	Suisse	25	2e	La Fabrique	2007	13e	7e	19 novembre 2018	15 j 02 h 25 min 37 s	9,77 / 12,0
Stéphane Le Diraison[107]	France	42	2e	Time for Oceans	2007	14e	8e	19 novembre 2018	15 j 02 h 30 min 20 s	9,77 / 12,33
Arnaud Boissières[108]	France	46	3e	La Mie Caline Artipole	2007	20e	9e	21 novembre 2018	16 j 12 h 08 min 42 s	8,94 / 11,83
Erik Nigon	France	59	3e	Vers un monde sans SIDA	2006	26e	10e	21 novembre 2018	17 j 07 h 34 min 30 s	8,52
Ari Huusela	Finlande	56	2e	Ariel 2	2007	33e	11e	24 novembre 2018	19 j 13 h 31 min 05 s	7,54
Fabrice Amedeo	France	40	3e	Newrest Art et Fenêtres	2015	35e	12e	25 novembre 2018	20 j 20 h 09 min 42 s	7,08
Romain Attanasio[109]	France	41	1re	Pure Famille Mary	2007	54e	13e	27 novembre 2018	23 j 05 h 56 min 30 s	6,35
Manuel Cousin[110]	France	51	1re	Groupe Setin	2007	57e	14e	30 novembre 2018	25 j 22 h 38 min 00 s	5,69 / 7,61
Alexia Barrier[111]	France	38	1re	4Myplanet	1998	63e	15e	1er décembre 2018	27 j 02 h 20 min 54 s	5,45 / 7,66

Classe IMOCA : monocoques de 60 pieds (5 abandons)
Concurrent/pays/âge/participations				Bateau		Incidents
Jérémie Beyou	France	42	3e	Charal	2018	Abandon le 16 novembre (avarie : système d'alimentation en énergie)[40]
Yannick Bestaven	France	45	3e	Maître CoQ	2006	Abandon le 9 novembre (avarie : système hydraulique de quille)
Sam Davies	Royaume-Uni	44	1re	Initiatives Coeur	2010	Abandon le 7 novembre (avarie : problème de structure)[25]
Isabelle Joschke	Allemagne France	41	1re	Monin	2007	Abandon le 10 novembre (avarie : mât brisé)[31]
Louis Burton	France	33	3e	Bureau Vallée	2015	Abandon le 6 novembre (avarie : voie d'eau)[20]

Faute de budget, François Guiffant renonce à prendre le départ sur IZO Sailing Team[112].

Alex Thomson.

Le 4 novembre, Paul Meilhat (SMA) prend le meilleur départ des 20 Imoca. Au cap Fréhel, Vincent Riou (PRB) mène devant Jérémie Beyou (Charal), Boris Herrmann (Malizia 2-Yacht Club de Monaco) et Yann Eliès (Ucar-Saint Michel)[113]. En débordant l'archipel des Sept Îles, Alex Thomson (Hugo Boss) prend la tête. Il est suivi de Beyou, de Riou et d'Eliès. Il les quitte bientôt : il tente une option nord, choisissant de contourner le rail d'Ouessant[114]. En débordant Ouessant, Louis Burton (Bureau Vallée, 5^e) constate une voie d'eau au niveau d'un puits de foil. Il fait demi-tour vers Roscoff[13].

Le 5 novembre, avant le lever du jour, Beyou (alors 2^e) est victime d'une avarie de barre[115]. Il se déroute vers Lorient[16]. Les dix premiers poursuivants de Thomson sont groupés : Fabrice Amedeo (Newrest-Art et Fenêtres, 2^e) est à 2 milles, et Alan Roura (La Fabrique, 11^e) à 8 milles. Mais ils doivent négocier une zone complexe : un talweg (l'excroissance d'une dépression). Thomson, que son option a décalé à l'ouest, est moins affecté par cette difficulté. Certains, comme Riou (3^e), Meilhat (4^e) et Roura, font le bon choix en tirant tout droit. D'autres, comme Eliès (9^e), Herrmann (6^e) et Samantha Davies (Initiatives-Cœur, 8^e), virent de bord, et se font distancer[116]. À la mi-journée, après 23 heures de course, Thomson, calé au nord-ouest sur l'orthodromie, est toujours en tête. Il est suivi de Riou (2^e) et de Meilhat (3^e) à quelque 21 milles. Roura est 4^e, à 52 milles. Eliès (5^e) est maintenant à 82 milles, Davies (9^e) à 98 milles et Herrmann (12^e) à 99 milles[117]. Manuel Cousin (Groupe Setin, 17^e) se déroute vers Camaret pour réparer une fixation de safran[118]. Alexia Barrier (4myplanet, 15^e) se déroute vers Concarneau pour réparer son capteur aérien[119]. Dans la soirée, Eliès prend la 4^e place à Roura.

Paul Meilhat.

Le 6 novembre, la flotte est secouée par une violente tempête, avec une mer « particulièrement forte et surtout « croisée »[120] ». Isabelle Joschke (Monin, 8^e) démâte. Elle fait route vers Lorient[121]. Romain Attanasio (Pure-Famille Mary, 15^e), qui a déchiré son J3 et rompu son hook de grand-voile, se déroute vers Port-la-Forêt[122]. Amedeo (10^e) se déroute vers Cascais pour réparer son bout-dehors brisé[123]. Yannick Bestaven (Maître CoQ, 8^e) se déroute vers Cascais pour réparer son hook de chariot de grand-voile[124]. Davies (7^e), confrontée à un problème structurel sur la coque, se déroute vers Lorient[22]. Dans la soirée, Meilhat prend la 2^e place à Riou. Celui-ci a ralenti, sans en donner la raison[125].

Le 7 novembre, Herrmann (6^e) s'est décalé au nord-ouest, plus près de l'orthodromie, ce qui le fait grimper virtuellement dans le classement. Il prend la 5^e place à Roura[126]. Le vent mollit. Même si la mer reste forte, les bateaux les plus au sud en ont fini avec le mauvais temps[127] — ce qui n'est pas le cas de l'arrière de la flotte, promis à une nouvelle perturbation. L'option nord de Thomson s'est révélée la bonne jusqu'ici. Mais ce chemin le plus court signifie vent soutenu et mer forte. Les routages donnent la route nord gagnante sans tenir compte de l'état de la mer, qui empêche le navigateur de suivre la cadence estimée[128]. Dans la nuit, Thomson abandonne cette route nord. Il préfère perdre une partie de son avance, qui est alors de plus de 90 milles[129]. Il a confiance en Hugo Boss, dont la vitesse au portant lui permettra de faire la différence dans l'alizé[130]. Durant toute la journée, Thomson infléchit sa trajectoire plein sud afin de contourner l'anticyclone des Açores par l'est. Sa route se rapproche peu à peu de celle du tandem Meilhat-Riou. Dans la soirée, Hugo Boss bat son record « personnel » de vitesse : 38,5 nœuds[131]. Herrmann reste au nord. Il prend la 4^e place à Eliès[132].

Vincent Riou.

Le 8 novembre, Herrmann prend la 3^e place à Riou[133], puis la 2^e à Meilhat[134]. Après une escale à Cascais pour réparer, Bestaven reprend la mer. Herrmann décide d'aller au bout de son idée : « Je n’ai pas trop le choix, il faut que je poursuive la route que j’ai commencée[135]. » Thomson passe en même temps que Meilhat et Riou par le travers de Madère. Plus à l'ouest, il conserve la première place.

Le 9 novembre, à la suite d'une nouvelle avarie, Bestaven (12^e) est contraint à l'abandon[29]. À l'ouest des îles Canaries, Thomson, Meilhat et Riou, suivis d'Eliès (5^e) à quelque distance, touchent l'alizé, de secteur nord-est, encore assez faible[136]. Ils empannent et font route ouest. Derrière ce groupe, la porte s'est refermée pour un trio de poursuivants composé de Stéphane Le Diraison (Time for Oceans, 6^e), d'Alan Roura (7^e) et de Damien Seguin (Apicil, 8^e). L'anticyclone en effet s'étale le long du 32^e parallèle. Une dorsale le prolonge jusqu'au nord du Maroc[136]. Herrmann semble bien pris au piège, même s'il vient de figurer dix heures durant à la première place[137] d'un classement qu'il juge lui-même « pas très réaliste[138] ». Il tire des bords vers l'ouest dans l'espoir de trouver une porte.

Le 10 novembre, Herrmann, toujours vent debout, rétrograde à la 4^e place[139]. Mais les choses vont un peu mieux pour lui : l'anticyclone se rétracte au sud-ouest[140], lui permettant de tirer dans le sud. Pendant ce temps, Hugo Boss démontre qu'il a été conçu pour le portant. Son avance sur le SMA de Meilhat, descendue la veille jusqu'à 20 milles, est maintenant de plus de 70 milles[141]. Riou, en revanche, se tient modestement à sa 3^e place. PRB est pourtant le plus léger de la flottille des Imoca, et doté de foils de dernière génération[142]. Depuis un moment déjà, les observateurs s'interrogent sur ce qui peut bien l'empêcher d'exprimer son potentiel[128]. Ayant réparé, Amedeo quitte Cascais[143]. Il est 12^e.

Yann Eliès.

Le 11 novembre, Meilhat, sur son bateau à dérives droites, voit avec dépit le vent forcir, ce qui devrait être propice aux foilers de Thomson et de Riou[144]. Pour Herrmann, le passage de la dorsale se sera fait sans encombre. Il est certes redescendu en 5^e position, mais il touche le portant, et il trace au sud-ouest pour recroiser avec le quatuor de tête. À l'inverse, pour Roura, Le Diraison et Seguin, le passage de la dorsale — qui descendait en même temps qu'eux[128] — aura été une interminable épreuve. Le 7 novembre, avant qu'il ne prenne son option nord, Herrmann était avec eux. Il est 447 milles devant. Quant à Thomson, il précède maintenant Meilhat de 92 milles[145].

Le 12 novembre, Herrmann, toujours 5^e, s'inscrit dans le sillage des premiers. L'alizé tourne de nord-est à est[146]. Au fil de la journée, les cinq premiers empannent tour à tour et font cap au sud-ouest. Le temps s'est calmé dans le golfe de Gascogne. Les concurrents qui avaient relâché en Bretagne en début de course peuvent repartir. Cousin (13^e), Attanasio (14^e), Beyou (15^e) et Barrier (16^e) reprennent la mer. Le groupe des quatre premiers franchit le tropique du Cancer. Le soir, Thomson a 161 milles d'avance sur Meilhat. Riou suit, à 23 milles de Meilhat[147]. Eliès avait été lâché par le groupe de tête dès le lendemain du départ. Aux Canaries, son retard sur Riou était de 80 milles. Mais, dans l'alizé, une option sud lui a permis de revenir au contact[148]. Il n'est plus à présent qu'à 14 milles de Riou. Herrmann (5^e) est plus loin, à 74 milles d'Eliès[147].

Damien Seguin.

Le 13 novembre, dans le trio de bateaux anciens[149] qui suit Herrmann, la lutte est serrée. Seguin est maintenant 6^e devant Roura. Le Diraison est 8^e[150]. Beyou (15^e), victime d'une panne du système d'alimentation en énergie, fait demi-tour sur Lorient[32]. L'avance de Thomson sur Meilhat atteint 197 milles[151].

Le 14 novembre, en fin de nuit, PRB sous spinnaker décroche, se couche, dévie brutalement de sa trajectoire, à plusieurs reprises. L'incident est lié à ce qui handicape Riou depuis la deuxième nuit de mer, et qu'il révèle enfin : sa centrale de navigation a été endommagée, peut-être par la foudre. En mode « vent », le pilote automatique n'obtient plus les informations de vent qui lui permettaient d'optimiser la trajectoire. Se rabattant sur le mode « compas » — bien moins performant, surtout au portant[152] —, Riou s'use à régler en permanence le pilote. Il ne peut dormir que par tranches de dix minutes[153]. Eliès lui prend la 3^e place. Thomson a 211 milles d'avance sur Meilhat[154].

Le 16 novembre, à 2 h 45 (heure de la métropole), à 67 milles de l'arrivée, Thomson a 231 milles d'avance sur Meilhat, lorsqu'il talonne à la Pointe à Claude, près de la pointe de la Grande Vigie, au nord de Grande-Terre. Il se dégage au moteur. Il replombe l'arbre d'hélice et remet à la voile à 4 h 15[38]. Il franchit la ligne d'arrivée à 13 h 10 (heure de la métropole[155]) après 11 jours, 23 heures, 10 minutes et 58 secondes de course. Il a parcouru 4 713 milles, à 16,4 nœuds de moyenne sur l'eau (12,33 nœuds, sur le parcours théorique de 3 542 milles). Mais le jury lui inflige une pénalité de 24 heures pour avoir eu recours à son moteur. Son temps officiel est donc de 12 jours, 23 heures, 10 minutes et 58 secondes[39]. En arrivant à la Tête à l'Anglais à 18 h 44, Meilhat n'a que 14 milles d'avance sur Eliès. Deux heures plus tard, après Bouillante, à 31 milles de l'arrivée, les brises fugaces de la Côte-sous-le-vent ont fait fondre cette avance à 3,4 milles[156]. Tout paraît possible[157]. Cependant, Meilhat gère parfaitement le passage de la bouée de Basse-Terre, et peut se redonner de l'avance dans le canal des Saintes[158].

Alan Roura, la veille du départ.

Le 17 novembre, Meilhat, sur SMA, bateau à dérives droites lancé en 2011, franchit la ligne en vainqueur à 1 h 23 (heure de métropole), après 12 jours, 11 heures, 23 minutes et 18 secondes de course. Il a parcouru 4 451 milles, à 14,87 nœuds de moyenne sur l'eau (11,83 nœuds, sur le parcours théorique)[159]. Eliès, sur Ucar-Saint Michel, termine 2^e, à 3 h 38, après 12 jours, 13 heures, 38 minutes et 30 secondes de course[160]. Riou, à 10 h 44, à 28 milles de la ligne, se trouve dans une situation inconfortable : il doit arriver avant 13 h 10 pour se placer avant Thomson, et il est talonné par Herrmann, à 12 milles[161]. Porté par des vents « poussifs[152] », il arrive à 14 h 21. Thomson sur Hugo Boss prend donc la 3^e place, et Riou, sur PRB, la 4^e[162]. Herrmann, sur Malizia 2-Yacht Club de Monaco, termine 5^e à 17 h 47[163].

Le 19 novembre, lorsque Seguin (6^e) amorce son tour de la Guadeloupe, Roura le suit à 58 milles et Le Diraison à 69 milles. Seguin réussit à se maintenir à distance. Mais Roura est rattrapé par Le Diraison à l'approche de l'île. Les deux hommes s'échangent plusieurs fois la 7^e place. À 8 h 55, Damien Seguin, sur Apicil, bateau à dérives droites lancé en 2008, termine à la 6^e place[164]. Le Diraison négocie mieux que Roura le passage de la bouée de Basse-Terre[165]. En embouquant le canal des Saintes, il a 2 milles d'avance[166]. Au sortir du canal, il a 3 milles d'avance. Il vire bâbord le long de la côte. Puis il tire un bord vers Marie-Galante pour aller chercher le vent[167]. À 12 milles de la ligne, Roura l'imite, mais contre-vire beaucoup plus court, prenant l'intérieur[168], tandis que Le Diraison s'emberlificote dans quantité de problèmes en voulant contre-virer[169]. Roura en profite et prend l'avantage sur le dernier bord. À 6,7 milles de la ligne, il a 1 mille d'avance. À 16 h 25, Alan Roura, sur La Fabrique, termine 7^e. À 16 h 30, Stéphane Le Diraison, sur Time for Oceans, termine 8^e. L'écart entre les deux bateaux est de 4 minutes et 43 secondes[165].

Le 21 novembre, à 2 h 8, Arnaud Boissières, sur La Mie câline-Artipôle, termine 9^e[170]. À 21 h 34, Erik Nigon, sur Vers un monde sans sida, termine 10^e.

Le 24 novembre, à 3 h 31, Ari Pekka Huusela, sur Ariel 2, termine 11^e.

Le 25 novembre, à 10 h 9, Fabrice Amedeo sur Newrest-Art et Fenêtres termine 12^e.

Le 27 novembre, à 19 h 56, Romain Attanasio sur Pure-Famille Mary termine 13^e.

Le 30 novembre, à 12 h 38, Manuel Cousin sur Groupe Setin termine 14^e.

Le 1^er décembre, à 16 h 20, Alexia Barrier termine 15^e sur 4myplanet, bateau lancé en 1998, le plus ancien de la flottille Imoca. Cinq Imoca ont abandonné[73].

Class40 : monocoques 40 pieds (53 inscrits)
Skipper/pays/âge/participations				Bateau/Class.t gé.ral/classe			Arrivée
							Date	Temps	Moyennes (nœuds)
Yoann Richomme[171]	France	35 ans	1re	Veedol	16e	1re	20 novembre 2018	16 j 03 h 22 min 44 s	9,14 / 11,12
Aymeric Chappellier[172]	France	37 ans	1re	Aïna enfance & avenir	19e	2e	21 novembre 2018	16 j 11 h 16 min 15 s	8,96 / 11,19
Phil Sharp[172]	Royaume-Uni	37 ans	2e	Imerys Clean Energy	21e	3e	21 novembre 2018	16 j 13 h 01 min 50 s	8,92 / 11,30
Arthur Le Vaillant[173]	France	31 ans	1re	Leyton	22e	4e	21 novembre 2018	17 j 03 h 55 min 07 s	8,60 / 11,12
Kito de Pavant[173]	France	57 ans	3e	Made In Midi	23e	5e	21 novembre 2018	17 j 04 h 49 min 47 s	8,58 / 10,92
Luke Berry[173]	Royaume-Uni	31 ans	1re	Lamotte Module Création	24e	6e	21 novembre 2018	17 j 06 h 51 min 30 s	8,54 / 11,10
Antoine Carpentier	France	43 ans	1re	Beyond the seas	27e	7e	21 novembre 2018	18 j 00 h 11 min 36 s	8,19
Jack Trigger	Royaume-Uni	24 ans	1re	Concise 8	29e	8e	22 novembre 2018	18 j 06 h 18 min 02 s	8,08
Olivier Cardin	France	48 ans	1re	Région Normandie	32e	9e	23 novembre 2018	19 j 03 h 49 min 23 s	7,70
Jean-Baptiste Daramy[174]	France	37 ans	1re	Chocolats Pariès Coriolis Composites	34e	10e	24 novembre 2018	20 j 04 h 06 min 20 s	7,32
Loïc Fequet[175]	France	44 ans	2e	Tibco	36e	11e	25 novembre 2018	20 j 22 h 18 min 50 s	7,05 / 9,34
Michael Hennessy[176]	États-Unis	52 ans	1re	Dragon	37e	12e	25 novembre 2018	21 j 03 h 18 min 46 s	6,98 / 8,29
Miranda Merron	Royaume-Uni	49 ans	3e	Campagne de France	41e	13e	25 novembre 2018	21 j 08 h 10 min 32 s	6,92
Jonas Gerckens[177]	Belgique	38 ans	1re	Volvo	42e	14e	25 novembre 2018	21 j 09 h 55 min 15 s	6,89 / 8,99
Arthur Hubert[178]	France	26 ans	1re	Espoir pour un Rhum	43e	15e	25 novembre 2018	21 j 09 h 56 min 56 s1	6,90 / 8,95
William Mathelin Moreaux[179]	France	24 ans	1re	Beijaflore	45e	16e	26 novembre 2018	21 j 18 h 52 min 23 s2	6,80 / 8,34
Arnt Bruhns[180]	Allemagne	49 ans	1re	Iskareen	47e	17e	26 novembre 2018	21 j 20 h 18 min 7 s	6,76 / 8,21
Robin Marais[181]	France	32 ans	1re	Ma chance moi aussi	48e	18e	26 novembre 2018	22 j 03 h 21 min 17 s	6,67 / 8,46
Louis Duc[182]	France	35 ans	2e	Carac	49e	19e	26 novembre 2018	22 j 06 h 02 min 48 s	6,63 / 8,62
Rodolphe Sepho[183]	France	32 ans	2e	Rêve de Large	51e	20e	27 novembre 2018	22 j 10 h 38 min 40 s	6,58 / 7,98
Mikael Ryking[184]	Suède	47 ans	1re	Talanta	53e	21e	27 novembre 2018	22 j 16 h 53 min 44 s	6,50 / 8,18
Franz Bouvet[185]	France	57 ans	1re	Yoda	56e	22e	27 novembre 2018	23 j 07 h 50 min 40 s	6,33
Donald Alexander[186]	Afrique du Sud	60 ans	1re	Power of one	58e	23e	30 novembre 2018	26 j 01 h 19 min 14 s3	5,67 / 7,51
Emmanuel Hamez[187]	France	55 ans	2e	Teranga	59e	24e	30 novembre 2018	26 j 06 h 37 min 14 s	5,62 / 7,23
Olivier Magre[188]	France	52 ans	1re	Leclerc Ville La Grand	60e	25e	1er décembre 2018	26 j 20 h 15 min 44 s	5,50 / 7,56
Carl Chipotel[189]	France	43 ans	1re	Pep'Gwadeloup	61e	26e	1er décembre 2018	26 j 20 h 18 min 03 s	5,50 / 7,83
Morgane Ursault Poupon[190]	France	32 ans	1re	Fleury Michon Bio	62e	27e	1er décembre 2018	27 j 01 h 27 min 06 s	5,45 / 7,79
Marc Dubos[191]	France	56 ans	1re	Esprit Scout	64e	28e	1er décembre 2018	27 j 06 h 40 min 50 s	5,41 / 6,72
Cédric De Kervenoael[192]	France	55 ans	1re	Grizzly Barber Shop	65e	29e	1er décembre 2018	27 j 06 h 50 min 38 s	5,41 / 6,88
Andrea Fantini[193]	Italie	35 ans	1re	Enel Green Power	67e	31e	2 décembre 2018	27 j 22 h 40 min 28 s	5,28 / 7,08
Olivier Roussey[194]	France	59 ans	2e	Obportus IV - Gras Savoye	68e	30e	1er décembre 2018	28 j 09 h 58 min 56 s	5,38 / 7,46
Jean-Marie Loirat[195]	France	45 ans	1re	Klaxoon	72e	32e	3 décembre 2018	29 j 05 h 11 min 27 s	5,05 / 6,84
Jacques Valente[196]	Suisse	57 ans	1re	Destination Evian	76e	33e	5 décembre 2018	30 j 16 h 01 min 25 s	4,81 / 6,09
Hiroshi Kitada[197]	Japon	54 ans	1re	Kiho	77e	34e	6 décembre 2018	31 j 11 h 36 min 52 s	4,69 / 5,82

Class40 : monocoques 40 pieds Hors classement et abandons
Skipper/pays/âge/participations				Bateau/Class.t gé.ral/classe			Incidents
Loïc Le Doyen	France	52 ans	1re	Saint Cast le Guildo Terre Exotique	DNF 7 décembre 2018 Hors temps
François Lassort	France	52 ans	1re	Bijouteries Lassort - Tonton Louis	Abandon[198]
Emmanuel Le Roch	France	46 ans	1re	Edenred	Abandon le 21 novembre (panne pilote automatique cloison de mât fissurée)
John Niewenhous	États-Unis	60 ans	1re	Loose Fish	Abandon[199]
Romain Rossi	France	37 ans	1re	Fondation Digestscience	Abandon le 18 novembre (double escale pour problèmes d'aériens)[199]
Florian Gueguen	France	26 ans	1re	Equipe voile Parkinson	Abandon le 18 novembre (instr. navigation et communication HS)
Claire Pruvot	France	41 ans	1re	Service civique	Abandon le 16 novembre (collision avec un cargo)[200]
Nicolas Jossier	France	42 ans	1re	Manorga	Abandon le 15 novembre (problèmes techniques)[201]
Halvard Mabire	France	62 ans	4e	Sponsor Wanted	Abandon le 15 novembre (problèmes techniques)[201]
Dominique Rivard	France	51 ans	2e	#Marie - Galante	Abandon le 14 novembre (problème électronique)[202]
Maxime Cauwe	France	34 ans	1re	Azeo - On est large	Abandon le 14 novembre (problème de délai)[203]
Maxime Sorel	France	32 ans	2e	V&B	Abandon le 12 novembre (démâtage)
Jean Galfione	France	47 ans	2e	Serenis Consulting	Abandon le 12 novembre[204]
Bertrand Delesne	France	40 ans	2e	www.bertrand-delesne.fr	Abandon le 11 novembre (génois)[205]
Sébastien Desquesses	France	47 ans	1re	Kersia - Le Guevel - Spirit of Saint Malo	Abandon le 11 novembre (avarie de mât)[206]
Arthur Gascoin	France	33 ans	1re	UP - Sail & Connect	Abandon le 11 novembre[207]
Nicolas Troussel	France	44 ans	2e	Corum	Abandon le 10 novembre (blessure)
Sébastien Marsset	France	33 ans	1re	Campings Tohapi	Abandon le 10 novembre (avarie au pied de mât)
Sam Goodchild	Royaume-Uni	28 ans	1re	Narcos : Mexico	Abandon le 10 novembre (démâtage)[19]

Jean-Luc Schoch n'est plus inscrit le 30 octobre 2018. Il est remplacé à la barre d'Esprit Scout par Marc Dubos[208].

¹ Pénalité de 45 minutes pour rupture de plomb

² Trois pénalités de 45 minutes (2h15) pour rupture des plombs du mouillage, du container de survie et du bidon de gasoil de secours

³ Pénalité de 45 minutes pour rupture de plomb du radeau de survie

Le 4 novembre, au terme d'une descente de la Manche à vive allure, la flottille des 53 Class40 se scinde. Un groupe choisit de contourner le DST. Le plus grand nombre se dirige vers Ouessant.

Yoann Richomme à l'entraînement en 2017.

Le 5 novembre, au large de la pointe bretonne, les concurrents sont ralentis dans une zone de calmes, au centre d'une dépression. Yoann Richomme est le plus nord de ceux qui sont passés par Ouessant. Il est le premier à trouver la sortie. Il prend la tête[209]. À 14 h 45, après 24 heures de course, dix bateaux se sont tour à tour extirpés de la zone de molle et affirment leurs stratégies. Trois d'entre eux, qui ont contourné le DST, naviguent au nord de l'orthodromie : Louis Duc sur Carac (2^e), Sébastien Marsset sur Campings Tohapi (7^e) et Maxime Sorel sur V&B (10^e). Juste au-dessous de l'orthodromie, on trouve Richomme (1^er). Enfin, six bateaux marchent plus au sud : Arthur Le Vaillant sur Leyton (3^e), Luke Berry sur Lamotte-Module création (4^e), Kito de Pavant sur Made in Midi (5^e), Aymeric Chappellier sur Aïna enfance et avenir (6^e), Sam Goodshild sur Narcos : Mexico (8^e) et Phil Sharp sur Imerys Clean Energy (9^e)[210]. Derrière, de nombreux concurrents se déroutent sur les ports de Bretagne, soit en raison d'avaries, soit pour se mettre à l'abri d'un front très actif annoncé[211].

Le 6 novembre, le passage de ce front s'effectue dans la nuit, par 35 nœuds de vent établis, avec rafales à 45. « Ça tapait beaucoup, dit Richomme, avec une mer croisée dans tous les sens, c’était un vrai champ de mines. C’était douloureux, parce qu’on avait toujours l’impression de casser le bateau[212]. » Goodchild (alors 3^e[213]) démâte[18]. Il fait route terre sous gréement de fortune. En début d'après-midi, la tête de flottille trouve une bascule nord-ouest. Richomme, grâce à son positionnement ouest[209], sort du mauvais temps le premier avec 15 milles d'avance, vire le premier, et n'a plus qu'à accélérer[214]. C'est le début d'un long bord sud-ouest qui doit mener les Class40 jusqu'aux Açores[212]. Le soir, Duc (2^e) casse l'axe de son étai. Il tente de réparer en mer[23]. En milieu de nuit, Richomme, le plus à l'ouest des Class40, a creusé un écart de 35 milles sur Chappellier (2^e). Sharp est 3^e[215].

Le 7 novembre, victime d'une avarie, Marsset (11^e) se déroute vers Lorient[24].

Le 8 novembre, les conditions de mer sont toujours difficiles : « vents de nord-ouest jusqu’à 50 nœuds et […] mer casse-bateau générant des déferlantes de travers[216] ». Troussel (6^e), aux prises avec plusieurs avaries et blessé à la main, se déroute vers Cascais[26]. Richomme tente de gagner le sud le plus vite possible pour éviter une grosse mer susceptible de ralentir ses poursuivants[216]. Sharp (2^e) et Chappellier (3^e) s'efforcent de le suivre, à 37 milles, s'échangeant la deuxième place[217]. Le bateau de Sharp rend 2 nœuds, au reaching, aux bateaux plus récents[218] de ses deux rivaux. Le Britannique attend avec impatience des allures plus favorables[216]. N'ayant pu réparer en mer, Duc fait escale à Baiona[28].

Le 9 novembre, tandis que les derniers essuient un nouveau fort coup de vent, Richomme entreprend de contourner par l'est l'anticyclone des Açores. Il est mieux positionné — à l'intérieur de la courbure — que ses deux rivaux. Dans les conditions de reaching rencontrées depuis deux jours, il peut exploiter la puissance de son plan Lombard (« un avion de chasse », selon Pavant)[219]. Il accentue l'écart avec Sharp et Chappellier : son avance est maintenant de 66 milles. Derrière Chappellier, une cassure d'une centaine de milles s'est opérée avec un groupe de quatre poursuivants emmené par Pavant (4^e)[56].

Phil Sharp.

Le 10 novembre, Duc quitte Baiona[28]. Il est 24^e. Richomme précède Sharp de 78 milles[57].

Le 12 novembre, les concurrents qui avaient relâché dans les ports bretons en début de course reprennent la mer. Pendant ce temps, les premiers Class40 touchent l'alizé. Ils font route à l'ouest[220].

Le 15 novembre, précédant Sharp (2^e) de 86 milles[221], Richomme paraît toujours intouchable. Le Britannique commence à se demander si, malgré tous ses efforts, il pourra réellement aller chercher la première place. Chappellier (3^e), qui veut ménager son spi medium fraîchement réparé, met provisoirement entre parenthèses son duel avec Sharp[222]. Il accuse un retard de 60 milles sur ce dernier. Et, 60 milles derrière Chappellier, une lutte pour la quatrième place oppose Pavant (4^e), Le Vaillant (5^e), Berry (6^e) et Carpentier (7^e)[221].

Le 17 novembre, Richomme a 104 milles d'avance sur Sharp[223]. À présent confiant dans la réparation de son spi et informé de ce que Sharp a des soucis de pilote automatique, Chappellier (3^e) est reparti à l'attaque[224] : « On est à trois jours de la Tête à l’Anglais, dit-il. Si on explose un spi, c’est le jeu, mais on n’est plus dans l’économie[225]. » Il revient à 4 milles de Sharp[223].

Le 18 novembre, Sharp a bien du mal à contenir les assauts de Chappellier. Les deux bateaux marchent à présent bord à bord[226].

Le 20 novembre, à 5 h 50 (heure de la métropole), Richomme entame le tour de Basse-Terre[227]. Pendant ce temps, Sharp et Chappellier, ensemble depuis la sortie de la Manche, se battent toujours pour la deuxième place. Sharp garde l'avantage. Ce n'est qu'au nord de La Désirade que Chappellier réussit à porter l'estocade. Le voici 2^e. De son côté, Yoann Richomme sur Veedol-AIC franchit en vainqueur la ligne d'arrivée à 17 h 22, après 17 jours, 6 heures, 51 minutes et 30 secondes de course (nouveau temps de référence). Il vient de parcourir 4 309 milles, à la vitesse sur l'eau de 11,12 nœuds[209]. À 18 h 45, Chappellier amorce le contournement de Basse-Terre. Il a 20 minutes d'avance sur Sharp[224].

Le 21 novembre, à 1 h 16, Aymeric Chappellier sur Aïna enfance et avenir termine 2^e. À 3 h 1, Phil Sharp sur Imerys Clean Energy termine 3^e. À 17 h 55, Arthur Le Vaillant sur Leyton termine 4^e. À 18 h 49, Kito de Pavant sur Made in Midi termine 5^e. À 20 h 51, Luke Berry sur Lamotte-Module création termine 6^e.

Le 22 novembre, à 14 h 11, Antoine Carpentier sur Beyond the Seas termine 7^e. À 20 h 18, Jack Trigger sur Concise 8 termine 8^e.

Le 23 novembre, à 17 h 49, Olivier Cardin sur Région Normandie termine 9^e.

Le 24 novembre, à 18 h 6, Jean-Baptiste Daramy sur Chocolats Pariès-Coriolis Composites termine 10^e.

Le 6 décembre, à 1 h 36, Hiroshi Kitada sur Kiho, dernier classé, termine 34^e.

Le 7 décembre, la ligne d'arrivée est fermée. Ne l'ayant pas franchie dans le temps imparti, Loïc Le Doyen sur Saint-Cast-le-Guildo-Terre exotique n'est pas classé. Dix-huit Class40 ont abandonné[73].

Dans les deux précédentes éditions, la catégorie Rhum accueillait multicoques et monocoques. Elle est désormais scindée en deux catégories : Rhum Multi et Rhum Mono[228]. La catégorie Rhum Multi regroupe les multicoques n'entrant ni dans la classe Ultime ni dans la classe Multi50. Les bateaux sont d'une grande diversité. Les skippers sont le plus souvent amateurs[229].

Catégorie Rhum : multicoques entre 39 et 59 pieds (21 inscrits)
Concurrent				Bateau	Classement		Arrivée
Skipper	Nationalité	Âge	Particip.	Nom du bateau	Général	Classe	Date	Temps	Moyennes (nœuds)
Pierre Antoine[230]	France	56 ans	4e	Olmix	15e	1re	20 novembre 2018	15 j 01 h 15 min 05 s*	9,29 / 11,73
Jean-François Lilti[231]	France	56 ans	2e	Ecole diagonale pour citoyens du monde	30e	2e	22 novembre 2018	18 j 07 h 32 min 45 s	8,05 / 10,74
Etienne Hochede[232]	France	62 ans	2e	PIR2	31e	3e	23 novembre 2018	19 j 00 h 18 min 06 s	7,76 / 10,15
Loïck Peyron[233]	France	58 ans	8e	Happy	38e	4e	25 novembre 2018	21 j 03 h 57 min 17 s	6,97
Jean Pierre Balmes[234]	France	59 ans	1re	Solveo énergie nouvelle	39e	5e	25 novembre 2018	21 j 06 h 31 min 53 s	6,94 / 8,96
François Corre[235]	France	36 ans	1re	Friends & Lovers (1981)	40e	6e	25 novembre 2018	21 j 08 h 01 min 35 s	6,92 / 8,93
Alain Delhumeau[236]	France	64 ans	2e	Rayon Vert	44e	7e	26 novembre 2018	21 j 16 h 08 min 20 s	6,81 / 8,66
Pierrick Tollemer[237]	France	56 ans	1re	Resadia	69e	8e	2 décembre 2018	28 j 00 h 15 min 22 s	5,27 / 7,06
Eric Gamin[238]	France	52 ans	1re	Liladhoc	70e	9e	3 décembre 2018	28 j 20 h 50 min 48 s	5,11 / 6,84
Bertrand de Broc[239]	France	57 ans	4e	Pampero	71e	10e	3 décembre 2018	28 j 22 h 34 min 43 s	5,10 / 6,98
Christian Guyader[240]	France	58 ans	1re	Guyader Gastronomie	73e	11e	3 décembre 2018	29 j 05 h 23 min 08 s	5,05 / 7,11
Gérald Bibot[241]	Belgique	58 ans	1re	Zed 7	78e	12e	6 décembre 2018	31 j 12 h 14 min 34 s	4,68 / 6,80
Gildas Breton	France	55 ans	1re	BO Carré	Abandon (fissure sur un bras de liaison)
Charlie Capelle	France	63 ans	5e	Acapella - Soreal - Proludic	Abandon le 13 novembre (panne généralisée de l'électronique)
David Ducosson	France	46 ans	1re	Defi An Nou - Air Antilles	Abandon
Franck Sainte Marie	France	61 ans	1re	Branec IV	Abandon
Erwan Thiboumery	France	50 ans	1re	Spirit of Nusa Penida	Abandon
Gilles Buekenhout	Belgique	56 ans	3e	Jess	Abandon (perte foil bâbord)
Christophe Bogrand	France	55 ans	1re	Sterec Aile Bleue	Abandon le 13 novembre (démâtage)
Fabrice Payen	France	49 ans	1re	Team Vent Debout	Abandon le 9 novembre (démâtage)[242]
Yann Marilley	France	58 ans	1re	No Limit Yacht	Abandon le 8 novembre (fissures coque)

* Après compensation de temps de 20h par le jury pour le sauvetage de Lalou Roucayrol et son transbordement

Pierre Antoine.

Dès le 5 novembre, lendemain du départ, Pierre Antoine sur Olmix s'empare de la première place. Le 8 novembre, il précède le 2^e, Fabrice Payen (Team Vent debout), de 192 milles. Celui-ci démâte au grand large de Porto[27]. Le 10 novembre, Jean-François Lilti (2^e) concède 370 milles à Antoine[243]. Il fait une escale technique à Madère. Lorsqu'il repart, le lendemain matin, il est à 470 milles[244]. Dans la nuit du 13 au 14, Antoine a 487 milles d'avance sur Lilti. Il touche l'alizé[245].

Le 14, à 8 h 30 (heure de France), le Multi50 de Lalou Roucayrol chavire à 400 milles dans le sud-ouest d'Antoine[246]. La direction de course demande à celui-ci de se dérouter[33]. Il arrive sur place dans la nuit du 15 au 16. Au matin, il recueille Roucayrol, et se remet en course. Un remorqueur fait route pour chercher le naufragé et son bateau. Le transbordement de Roucayrol s'effectue le 18[41].

Pierre Antoine, sur Olmix, pare la Tête à l'Anglais le 20 novembre, avec 637 milles d'avance sur Lilti[247]. Il franchit la ligne à 11 h 15. Il vient de parcourir 4 473 milles à la vitesse moyenne sur l'eau de 11,73 nœuds[248]. Le jury le fait bénéficier d'une compensation de 20 heures sur son temps de traversée, au regard du temps consacré au sauvetage et au transbordement de Roucayrol. Son temps officiel est donc de 15 jours, 1 heure, 15 minutes et 5 secondes[73] (temps de référence). Dans la Route du Rhum, c'est la deuxième victoire de Pierre Antoine et la troisième victoire de son bateau[248]. Jean-François Lilti sur École diagonale pour citoyens du monde termine 2^e. Étienne Hochedé sur PiR² termine 3^e. Douze Rhum Multi terminent classés. Neuf ont abandonné[73].

La catégorie Rhum Mono regroupe des monocoques de plus de 12 mètres[229] ne répondant ni à la jauge Imoca ni à la jauge Class40. Elle présente une grande variété de bateaux[228].

Catégorie Rhum : monocoques supérieurs à 39 pieds (17 inscrits)
Concurrent				Bateau	Classement		Arrivée
Skipper	Nationalité	Âge	Particip.	Nom du bateau	Général	Classe	Date	Temps	Moyenne (nœuds)
Sidney Gavignet[249]	France	49 ans	3e	Café Joyeux	18e	1re	20 novembre 2018	16 j 10 h 18 min 05 s	8,98 / 12,01
Sébastien Destremau[250]	France	54 ans	1re	Alcatraz It-Faceocean	25e	2e	21 novembre 2018	17 j 07 h 25 min 44 s	8,53 / 11,37
Luc Coquelin[251]	France	60 ans	6e	Rotary-La Mer pour tous	50e	3e	26 novembre 2018	22 j 08 h 24 min 12 s	6,60 / 8,40
Jean-Marie Patier[252]	France	52 ans	1re	Le Cigare Rouge	52e	4e	27 novembre 2018	22 j 16 h 05 min 15 s	6,51 / 8,45
Wilfrid Clerton[253]	France	47 ans	2e	Cap au Cap Location-SOS Villages d'enfants	55e	5e	27 novembre 2018	23 j 07 h 30 min 50 s	6,33
Nils Boyer[254]	France	24 ans	2e	Le Choix Funéraire	66e	6e	2 décembre 2018	27 j 12 h 47 min 05 s	5,36 / 7,34
Dominique Dubois[255]	France	58 ans	1re	Gheo	74e	7e	4 décembre 2018	30 j 03 h 28 min 30 s	4,90 / 6,64
Nicolas Magnan[256]	France	57 ans	1re	Rhum4You-Javelot	75e	8e	5 décembre 2018	30 j 12 h 12 min 30 s	4,84 / 6,40
Christophe Souchaud[257]	France	54 ans	1re	Rhum Solidaire Cap Handi	79e	9e	6 décembre 2018	32 j 8 h 40 min 45 s	4,56 / 5,52
Eric Bellion	France	42 ans	1re	Comme un seul homme	DNF		7 décembre 2018	Hors temps
Laurent Jubert	France	43 ans	1re	L'Espace du Souffle	Abandon le 20 novembre (délai réparation)
Eric Jail	France	57 ans	2e	La Voix de l'Océan	Abandon[199]
Olivier Leroux	France	60 ans	1re	Art Immobilier Construction	Abandon le 12 novembre
Bob Escoffier	France	69 ans	4e	Kriter V-Socomore - Queguiner	Abandon le 11 novembre (fuite d'eau)
Jean-Luc Bizien Jaglin	France	59 ans	1re	Transports Groussard	Abandon
Andrea Mura	Italie	54 ans	3e	Vento Di Sardegna	Abandon
Willy Bissainte	France	48 ans	3e	C' La Guadeloupe	Abandon le 9 novembre (échouement)[30]

Sidney Gavignet.

Les Rhum Mono sont 17, le 4 novembre, au départ de Saint-Malo. Mais, dès le lendemain, l'annonce d'un fort coup de vent conduit des concurrents à s'abriter. En comptant les victimes d'avaries, ils sont neuf Rhum Mono à gagner les ports[258]. La persistance du mauvais temps les y confine plusieurs jours durant.

Sidney Gavignet, sur le 52 pieds Café Joyeux[259], dispute sa dernière course. Il la domine de bout en bout. Lorsqu'il touche l'alizé le 12 novembre, il devance Sébastien Destremau (Imoca Alcatraz IT-FaceOcean[260], 2^e) de quelque 340 milles[261]. Gavignet termine le 21 novembre, à 0 h 18, après 16 jours, 11 heures, 18 minutes et 5 secondes de mer[73]. Il a parcouru 4 736 milles, à la vitesse moyenne sur l'eau de 12,01 nœuds[262].

Destremau termine 2^e. Luc Coquelin, sur l'Open 50 Rotary-La mer pour tous est 3^e. Jean-Marie Patier sur le yawl de 60 pieds Formatives Network est 4^e. Wilfrid Clerton sur Cap au Cap location-SOS villages d’enfants (l'ancien Kriter VIII ) est 5^e. Neuf concurrents terminent classés. Éric Bellion, sur la goélette de 21 mètres Commeunseulhomme, passe la ligne d'arrivée hors temps. Sept Rhum Mono ont abandonné[73].