USS San Juan (CL-54)
L'USS San Juan (CL-54) est un croiseur léger de la classe Atlanta construit pour l'US Navy pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pour les autres navires du même nom, voir USS San Juan.
USS San Juan | |
L'USS San Juan en 1942. | |
Type | Croiseur léger |
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Classe | Atlanta |
Histoire | |
A servi dans | United States Navy |
Constructeur | Bethlehem Shipbuilding Corporation |
Chantier naval | Fore River de Quincy, Massachusetts |
Commandé | [1] |
Quille posée | |
Lancement | |
Commission | |
Statut | Retiré du service le Démoli en 1962 |
Équipage | |
Commandant | (1942-1945) James Edward Maher Guy Wheeler Clark Jerome Francis Donovan, Jr. George Henry Bahm Francis Xavier Reagan |
Équipage | 802 officiers et hommes d'équipage |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 165,05 m |
Maître-bau | 16 m |
Tirant d'eau | 6,25 m (standard) 8,08 m (max) |
Déplacement | 6 826 tonnes |
Port en lourd | 8 470 tonnes |
Propulsion | 2 groupes de turbines à engrenages 4 chaudières à vapeur 2 hélices |
Puissance | 75 000 ch (55 162 kW) |
Vitesse | 60,2 kilomètres par heure (32,5 kt) |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | Ceinture = 28 à 89 mm Pont = 32 mm Tourelles = 32 mm Château = 64 mm |
Armement | 16 × canons de 5 pouces[Note 1] 16 × canons de 28 mm[Note 2] 8 × canons de 20 mm 8 × tube lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) en deux plates-formes quadruples 6 × lanceurs de charges de profondeur, 2 × racks |
Carrière | |
Indicatif | CL-54 CLAA-54 ICS : |
Le quatrième croiseur léger de la classe porte le nom de la plus grande ville et de la capitale du Commonwealth de Porto Rico. Le CL-54 est le deuxième navire de l'US Navy à porter ce nom (le premier étant un chasseur de mines en service lors de la Première Guerre mondiale).
Il est mis sur cale par la Bethlehem Shipbuilding Corporation au chantier naval Fore River de Quincy, près de Boston, dans l'État du Massachusetts (États-Unis) le . Il est lancé le ; parrainé par Mme Margarita Coll de Santori ; et mis en service le , sous le commandement du capitaine James E. Maher[1],[2].
Historique
1942
Après une croisière de mise en condition opérationnelle dans l'Atlantique, le San Juan quitte Hampton Roads le au sein du Task Group organisé autour du porte-avions Wasp. Il fait brièvement escale à San Diego, quittant la Californie direction les Salomon pour participer à l'opération Watchtower, la première opération amphibie américaine de la guerre[2],[3].
Il couvre la mise à terre des troupes américaines à Tulagi et à Guadalcanal[4]. Durant la bataille de l'île de Savo dans la nuit du 8 au , il patrouille entre Tulagi et Guadalcanal, apercevant la bataille qui vit la destruction de quatre croiseurs alliés. Il se retire le en couverture des transports qu'il escorte jusqu'à Nouméa.
Il retrouve ensuite le porte-avions Wasp avec lequel il opère pour contrer les attaques japonaises. Il opère pendant plusieurs semaines avec la force opérationnelle entre les Nouvelles-Hébrides et les îles Salomon. À court de carburant, il manque la bataille des Salomon orientales (24-) et son rôle dans cette bataille sera indirect en escortant le porte-avions à Pearl Harbor le [3]. Il quitte Hawaï le , faisant escale à Funafuti où il débarque des canons de 20 mm destinés aux Marines ayant débarqué dans l'archipel des Ellice.
Le , au cours d'un raid anti-surface dans les îles Gilbert, le croiseur coule deux patrouilleurs japonais. Les prisonniers japonais sont débarqués à Espiritu Santo et le croiseur rallie le groupe de combat de l'Enterprise le . Il peut donc participer à la bataille des îles Santa Cruz le . Cette bataille aéronavale est indécise mais les américains perdent le Hornet et l'Enterprise est sérieusement endommagé. Durant la bataille, le San Juan est touché par une bombe qui traverse sa poupe de part en part[3], mais les dégâts sont finalement limités : son gouvernail est endommagé et plusieurs compartiments sont inondés. Il rallie Nouméa avec la Task Force le , puis passe dix jours à Sydney pour être réparé à l'arsenal de Cockatoo. Il est de retour au combat le quand il retrouve le porte-avions Saratoga à Nadi, dans les Fidji.
1943
De à , l'USS San Juan est déployé en mer de Corail depuis Nouméa, assurant soit des patrouilles en solitaire ou la protection antiaérienne des porte-avions déployés dans la région. Il participe ainsi le à la couverture de l'opération Cartwheel, l'opération amphibie sur Rendova, couverture assurée par les porte-avions Saratoga et Victorious, les croiseurs légers San Juan et San Diego, les cuirassés Massachusetts, Indiana, North Carolina, Colorado, les porte-avions d'escorte Suwannee, Chenango, Sangamon et 24 destroyers[3].
À la fin du mois de juillet, la force s'arrête à Nouméa et rejoint les Nouvelles-Hébrides, faisant escale à Port Havannah, Éfaté, puis Espiritu Santo.
Le , le croiseur léger assure la protection du Saratoga lors des raids aériens lancés contre Bougainville et Rabaul, raids préparant l'opération Cherry Blossom. Le , il couvre avec son sister-ship San Diego, les porte-avions Saratoga et Princeton lors de leur attaque sur Rabaul. À la mi-novembre, les américains se lancent dans l'opération Galvanic. Les bombardements préliminaires commencent dès le et les Marines sont mis à terre le [3]. Le croiseur léger est engagé dans la région jusqu'au , étant détaché le lendemain pour un carénage à Vallejo, en Californie.
1944
Les travaux terminés et les essais réalisés, le San Juan retrouve le Saratoga à Pearl Harbor le , intégrant le TG 58.4 du contre-amiral Samuel Paul Ginder, groupe de combat composé des porte-avions Saratoga, Princeton et Langley, des croiseurs lourds Boston et Baltimore, et du San Juan. Ils participent à l'opération Flintlock, le San Juan assurant également l'escorte des porte-avions Yorktown et Lexington qui attaquent Palaos, Yap et Ulithi les et 1er avril. Au mois d'avril, il couvre le nouveau porte-avions Hornet qui couvre et appui les opérations Reckless et Persecution, deux débarquements amphibies déclenchés en Nouvelle-Guinée, dans la région d'Hollandia le . Il participe également à la protection des porte-avions qui attaquent Truk les 29 et . Après une période de repos et d'entretien dans les Marshall, le groupe de combat organisé autour du Hornet (TG 58.2) composé également des Bunker Hill, Cabot et Monterey. Le groupe participe à l'opération Forager, l'invasion des Mariannes. Les japonais montent une contre-attaque qui tourne au désastre avec le le « tir aux pigeons des Mariannes » qui voit la destruction de 300 à 400 avions japonais et le lendemain la destruction de trois porte-avions, l'aéronavale japonaise cessant de former une arme constituée. Durant cette opération, il appartient au TG 58.2 composé des porte-avions Bunker Hill, Wasp, Monterey et Cabot ainsi que des croiseurs Santa Fe Mobile et Biloxi. Le , le porte-avions Franklin est affecté au groupe de combat[3].
Il passe le mois de juillet à couvrir les porte-avions engagés dans les Mariannes (attaque de Guam, Palaos et Ulithi) ainsi que des raids sur Iwo et Chichi Jima, dans les Bonins. Rentré à Eniwetok, le croiseur léger quitte l'atoll le en compagnie du porte-avions Yorktown pour un carénage à San Francisco.
Les travaux et les essais terminés, le croiseur léger effectue sa remise en condition au large de San Diego et de Pearl Harbor, retrouvant à Ulithi le son groupe de combat, le TG 38.2 du contre-amiral Gerald F. Bogan, composé des porte-avions Lexington, Hancock, Hornet, Independence et Cabot, des cuirassés Iowa, New Jersey, Wisconsin et des croiseurs Pasadena, Astoria, Vincennes et Miami[3]. Au sein de ce groupe, il participe à des frappes contre Formose et Luçon, avant de couvrir les débarquements menés à Mindoro. Il participa à une mission de déception en essayant d'attirer sur lui les avions japonais mais cette manœuvre échoua. Il rentre à Ulithi le .
1945
Il reprend la mer six jours plus tard pour protéger les porte-avions qui assurent des frappes contre Formose et Okinawa ainsi que la couverture de l'occupation de l'île de Luçon (3-). Du 10 au , il accompagne la Fast Carrier Task Force dans ses raids en mer de Chine méridionale contre Saigon, Cam-Ranh et Hong Kong. Après un ravitaillement à Ulithi, le croiseur léger assure la couverture du TG 58.1 lors de frappes aériennes sur Tokyo pour empêcher la marine et l'aviation japonaise d'envoyer des renforts sur Iwo-Jima où les américains débarquent en . Il est pour cela accompagné par le Hornet, le Wasp, le Bennington et le Belleau Wood ; les cuirassés Massachusetts et Indiana ainsi que les croiseurs légers Vincennes et Miami. Il rentre à Ulithi le 1er mars pour préparer l'invasion d'Okinawa[3].
Pour cette opération, il est toujours intégré au TG 58.1. Cette force quitte Ulithi le et va opérer au large d'Okinawa jusqu'au , le croiseur léger antiaérien couvrant le TG 58.1. Des avions du groupe du San Juan participeront au naufrage du cuirassé géant Yamato. Après neuf jours à Ulithi, le groupe de combat reprit la mer pour attaquer l'archipel japonais. Cette nouvelle phase s'achève le lorsqu'il rallie le golfe de Leyte pour entretien, retrouvant son groupe de combat le 1er juillet, le TG 38.4 du contre-amiral Arthur W. Radford composé des porte-avions Yorktown, Shangri-La, Bon Homme Richard, Independence, Cowpens, des cuirassés Iowa, Missouri, Wisconsin, les croiseurs Quincy, Chicago, Boston, Saint Paul et San Juan. Cette nouvelle phase de combat s'achève le . Le 27, après 59 jours consécutifs à la mer, il entre en baie de Sagami en compagnie de la 3e flotte. Il devient ensuite le navire-amiral d'une force chargée de prendre en charge les prisonniers alliés détenus au Japon[3]. Deux jours plus tard, le , il entre en baie de Tokyo, débarquant des troupes pour prendre en charge les anciens prisonniers des camps d'Omori et d'Ofuna ainsi que de l'hôpital de Shanagawa qui sont transférés sur les navires-hôpitaux Benevolence et Rescue. Après s'être occupé des camps des régions de Nagoya-Hamamatsu et de Sendai-Kamaishi, le croiseur mouille le auprès du cuirassé Nagato, le dernier cuirassé japonais à flot. Il va y rester jusqu'au , date à laquelle il prend un nouveau mouillage.
L'USS San Juan quitte le Japon le , fait escale à Pearl Harbor puis rallie les États-Unis le . Trois jours plus tard, il appareille pour participer à l'opération Magic Carpet en direction de Nouméa et de Tutuila, rentrant à San Pedro le , avec tout un contingent de soldats[2].
Fin de service
Le croiseur léger arrive à Bremerton le . Il y est retiré du service et placé en réserve le . Reclassé CLAA-54 le , il ne sera jamais réarmé.
Rayé du Naval Vessel Register le , il est vendu le à la National Metal and Steel Corporation installée à Terminal Island, à Los Angeles (Californie) et démoli l'année suivante[1].
Décorations
Le San Juan a reçu treize battles stars pour son service pendant la Seconde Guerre mondiale[2].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « USS San Juan (CL-54) » (voir la liste des auteurs).
- Notes
- Seize canons de 127 mm (5 pouces) Mk 12 en huit tourelles doubles Mk 29 installées dans l'axe (trois à l'avant, trois à l'arrière et deux latérales)
- Ils sont rapidement remplacés par des Bofors de 40 mm (en 1945) et des canons de 20 mm
- Références
- « Allied Warships - USS San Juan (CL 54) », sur uboat.net (consulté le )
- (en) « Naval History and Heritage Command », sur Dictionary of American Naval Fighting Ships, département de la Marine, Naval History & Heritage Command.
- « CROISEURS LEGERS CLASSE ATLANTA », sur forummarine.forumactif.com (consulté le )
- Neptune's Inferno: The U.S. Navy at Guadalcanal (Bantam hardcover, 2011). (ISBN 978-0-553-80670-0)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Web Archive of Naval Historical Center Online Library of Selected Images: USS San Juan, 1942-1961
- USS San Juan website
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