Yvonne Loriod

Yvonne Loriod-Messiaen, née le à Houilles et morte[1] le à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), est une pianiste classique française.

Yvonne Loriod-Messiaen
Nom de naissance Yvonne Louise Georgette Loriod
Naissance
Houilles, France
Décès
Saint-Denis, France
Activité principale pianiste, compositrice
Formation Conservatoire de Paris
Maîtres Lazare-Lévy (piano)
Marcel Ciampi (piano)
Darius Milhaud (composition)
Olivier Messiaen (analyse)
Enseignement Staatliche Hochschule für Musik de Karlsruhe,
Conservatoire de Paris
Élèves Michael Levinas
Pierre-Laurent Aimard
Pascal Gallet
Roger Muraro
Bruno Peltre
François Weigel
Conjoint Olivier Messiaen

Biographie

Enfant surdouée choyée par une marraine attentive mais exigeante, Yvonne Loriod donne tous les mois dans le salon de Nelly Eminger-Sivade[2] un récital comprenant une œuvre classique, une œuvre romantique et une œuvre contemporaine. Elle connaît donc à quatorze ans l'intégrale du Clavier bien tempéré de Bach, les trente-deux sonates de Beethoven, l'œuvre intégrale de Chopin et les vingt-deux concertos de Mozart[3]. Yvonne Loriod a été l'élève de Lazare Lévy (piano), Marcel Ciampi (piano), Darius Milhaud (composition) et Olivier Messiaen (analyse)[4] au Conservatoire de Paris où elle a obtenu sept Premier Prix. Elle commence une carrière internationale qui va l'emmener sur tous les continents. Elle est l'une des interprètes les plus marquantes de la musique contemporaine de piano. Elle donnera en première audition mondiale toutes les œuvres avec piano d'Olivier Messiaen[5] comme les Visions de l'Amen en (1943), les Vingt Regards sur l'Enfant-Jésus en 1944 Salle Gaveau, ainsi que les créations françaises ou mondiales d'œuvres de Schoenberg, Bartók, Jolivet, Boulez. Elle a contribué à la connaissance des auteurs du XXe siècle, tant par ses nombreux concerts de par le monde qu'avec ses enregistrements discographiques remarqués qui ont été distingués par la critique. Elle a obtenu à douze reprises le Grand Prix du Disque. Loin de se limiter au piano contemporain, son répertoire comprend aussi les plus grandes pages du piano classique (Beethoven, Mozart, Schumann, Debussy, Chopin) sans oublier Le Clavier bien tempéré de Johann Sebastian Bach qu'elle a inscrit à son répertoire dès l'âge de quatorze ans. En 1958, elle est professeur de piano à la Staatliche Hochschule für Musik de Karlsruhe jusqu'en 1967, puis au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris où elle a eu comme assistant Mikhail Rudy. Elle a également enseigné aux Cours d'été de musique contemporaine de Darmstadt.

Elle fut la muse et la seconde épouse[6] du compositeur Olivier Messiaen (1908-1992)[7]. Elle a enregistré de nombreux disques, en particulier l'intégralité des œuvres pianistiques de son mari dont elle a assuré la création à partir de 1943, et pour lesquelles elle est reconnue comme la plus grande spécialiste de son temps : Catalogue d'oiseaux, Vingt regards sur l'Enfant Jésus[7], Symphonie Turangalîla. Elle est présente dans de nombreux jurys de concours internationaux. Elle était la sœur de Jeanne Loriod, professeur d'Ondes Martenot au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.

Yvonne Loriod, très affaiblie après un grave accident de santé en 2007[7], a passé ses dernières années dans la maison des Petites sœurs des pauvres à Saint-Denis où elle meurt le dans l'après-midi[8].

Parmi ses très nombreux élèves on peut citer notamment : Nicolas Angelich, Pierre-Laurent Aimard, Gilbert Amy, George Benjamin, Michel Béroff, Florent Boffard, Catherine Collard, Miguel Angel Estrella, Pascal Gallet, Jay Gottlieb, Matthieu Gonet, Jean-Claude Henriot, Peter Hill, Michaël Levinas, Roger Muraro, Bruno Peltre, Pascal Godart, Pierre Réach, Mikhail Rudy, Gilles Tremblay, François Weigel.

Yvonne Loriod interprétant les Vingt Regards sur l'Enfant-Jésus à Caen en 1982.

Discographie
Yvonne Loriod avec Olivier Messiaen en 1982

Compositions

Un des aspects moins connus de sa personnalité : Yvonne Loriod a composé plusieurs œuvres de musique de chambre et de la musique pour orchestre :

Films

En 1991, un documentaire de 57 min, Une leçon particulière de musique avec Yvonne Loriod, réalisé par François Manceaux, lui est consacré[17].

Décoration

Annexes

Sources

Marc Vignal, Dictionnaire de la musique française, Éd. Larousse, nouv. éd., 1988

Notes et références
  1. « extraordinaire, merveilleuse, géniale ! », sur Le Regard de Claude Samuel (consulté le ).
  2. https://data.bnf.fr/fr/17865109/nelly_eminger-sivade/
  3. https://www.universalis.fr/encyclopedie/yvonne-loriod/
  4. « Yvonne Loriod-Messiaen - Grands Entretiens Patrimoniaux - Ina.fr », sur Yvonne Loriod-Messiaen - Grands Entretiens Patrimoniaux - Ina.fr (consulté le ).
  5. (de) « Catalogue », sur www.deutschegrammophon.com (consulté le ).
  6. « YVONNE LORIOD », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  7. (en) Yvonne Loriod, Pianist and Messiaen Muse, Dies at 86 dans The New York Times du 18 mai 2010
  8. Source AFP Le Monde, 19 mai 2010
  9. « Yvonne Loriod », sur Discogs (consulté le ).
  10. « Yvonne Loriod - Disques Véga - Musique classique & Co », sur Musique classique & Co, (consulté le ).
  11. « Sortie CD : Yvonne Loriod - The Vega solo and concerto recordings », sur France Musique (consulté le ).
  12. https://www.classiquenews.com/cd-coffret-critique-yvonne-loriod-the-complete-recordings-vega-1956-1963-13-cd-decca/
  13. « Sonate pour piano op.1 / Berg / Webern / Boulez ; Yvonne Loriod, piano ; Claude Samuel, direction artistique ; André Boucourechliev, texte de présentation; Variations op. 27; 2e sonate pour piano », sur Lyon.fr (consulté le ).
  14. « Catalogue d'oiseaux / Olivier Messiaen, comp. ; Yvonne Loriod, p », sur Gallica, (consulté le ).
  15. « NOVELETTES, OP. 21 / Robert SCHUMANN ; Yvonne LORIOD, piano », sur Gallica, (consulté le ).
  16. https://sites.google.com/site/rogerdesormiere18981963/sorties-des-archives/cto1bartok
  17. Une leçon particulière de musique avec Yvonne Loriod sur film-documentaire.fr
  18. « Décret du 7 mai 2007 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )

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