atabale

Voir aussi : atabal

Français

Étymologie

De l'espagnol, atabal  timbale, atabale »), lui-même issu de l'arabe الطَّبْل‎, at-tabl  tambour »). À cause de la parenté linguistique des termes atabal, atabale, attabale, attaballe, attable, et tabl, tous dérivés de l'arabe طبل ([at]-tabl = [le] tambour), il y a eu une dérive orthographique considérable dans le vocabulaire des instruments de musique issus de cette racine[1]. Il semble même établi aujourd'hui que le nom du tabla, l'instrument de percussion si typique des ragas indiennes, ait été créé au XIXème siècle à partir de la même racine arabe vers l'hindi (طبل = tabl = tambour)[2]. Les rares gravures qui nous sont parvenues de l'atabale, décrit comme ayant été employé "par les Maures" dans les anciens lexiques indiquent qu'il correspondait essentiellement au tabl actuel (ou tabl baladi) des arabes, un membranophone essentiellement identique au davul[3] d'Asie Mineure ou au dammam iranien. Cet usage nous est confirmé avec certitude par le Dictionnaire de musique de Léon Escudier et Marie Escudier pour la graphie attabale: "Instrument de musique mauresque semblable aux tymballes (sic) de la cavalerie.", Léon Escudier et Marie Escudier, Dictionnaire de musique théorique et pratique, 5e édition, E. Dentu & L. Escudier, Paris, 1872, page 64.

Malgré le grand nombre de variantes orthographiques, les lexiques concordent assez bien sur le sens du terme. Fait intéressant, la graphie atabal, plus rare dans les lexiques, semble être exclusivement réservée au petit tambour utilisé dans la musique folklorique basque. Il s'agit du seul usage d'un mot de cette famille de variantes orthographiques réservé à un instrument contemporain. On pourrait dès lors considérer qu'en français, cette variante orthographique est spécifique à la variante basque de cet instrument appartenant à une vaste famille polyethnique de membranophones similaires. Quant au second sens donné plus bas pour atabale, i.e. celui de cliquette ou castagnette à manche, il a disparu après le XVIIIe siècle. Il était alors employé le plus souvent au pluriel, et on le retrouve orthographié soit comme atabale(s)[4], ou attabale(s)[5].

Nom commun

SingulierPluriel
atabale atabales
\a.ta.bal\

atabale \a.ta.bal\masculin

  1. (Musique) (Vieilli) Sorte de tambour mauresque généralement plus large que haut, et équivalent au davul turc. → voir davul et atabal
    • Timbale. Il vient de ταβαλα, qui, selon le témoignage de Plutarque & de Hesychius, étoit un Tambour dont se servoient les Parthes. Ce mot se trouve encore dans la Langue Persienne,& dans l'Arabe. Tablon est le singulier, & Atbalon est le pluriel; & de là s'est formé Atabale. Je crois le Persien & l'Arabe dérivez du Grec Tympanum, car les Tympanades Anciens n'étoient pas plats par les deux bouts, comme les nôtres, mais ils étoient plats par un côté, & ronds par l'autre, comme les Timbales. (Pierre-Daniel Huet , Dissertations sur différens sujets, Volume 2, Pierre Cajetan Viviani, Florence, 1738, p. 469.)
  2. (Musique) (Désuet) (Rare) (Au pluriel) Ancien synonyme de crotale, espèce de cliquette ou de castagnette à manche en cuivre (=cimbalum en latin), employée par les anciens Égyptiens.[6]
    • Crotalistria, ae, joueuse d'atabale, cigogne qui rend un son pareil en faisant claquer son bec. (Antoine Court de Gébelin, Monde primitif, analysé et comparé avec le monde moderne, Volume 1, Nyon, Paris, 1796, p. 469)

Notes

Malgré sa similarité, la graphie atabal fait spécifiquement référence à la version du tabl employée dans la musique basque traditionnelle, et ne peut comme telle être considérée comme une simple variante d'atabale.

Variantes

Synonymes[7]

Traductions

Références

  1. Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827, Louis-Nicolas Bescherelle (dit Bescherelle aîné), Dictionnaire national, ou dictionnaire universel de la langue française, 1875, quinzième édition, en deux tomes → consulter cet ouvrage, Paul Guérin, Dictionnaire des dictionnaires : Lettres, sciences, arts, encyclopédie universelle, 1884-1892, [Jésuites de] Trévoux, Dictionnaire universel françois et latin, 1704-1771 → consulter cet ouvrage, « atabale », dans Pierre-Claude-Victor Boiste, Dictionnaire universel de la langue française, avec le latin et les étymologies, 1836 → consulter cet ouvrage, Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter, Antoine Thomas, Dictionnaire général de la langue française du commencement du XVIIe siècle à nos jours, Delagrave, Paris, 1890-1893 consulter le tome I (A-F) ou le tome II (G-Z),L’Encyclopédie/1re édition/ATABALE
  2. tabla sur l’encyclopédie Wikipédia (en anglais) 
  3. Davul sur l’encyclopédie Wikipédia
  4.  (Jean Boudot (libraire),Dictionarium universale latino-gallicum, dixième édition, Éd. inconnu, Paris, 1745, p. 287)
  5.  (AlbertJacquot,Dictionnaire pratique et raisonné des instruments de musique anciens et modernes, Fischbacher, Paris, 1886, p. 12)
  6.  (Jean Boudot (libraire), ibid.),  (Albert)
  7. Les noms donnés ci-dessous pour atabale dans le sens de petit membranophone mauresque (sens 1) sont davantage des équivalents ethniques que de véritables synonymes. Ils désignent des instruments de facture et de conception similaires, mais diffèrent quant à leur contexte culturel, leur histoire et certains détails organologiques.
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