faveur
Français
Étymologie
- (fin XIIe siècle) Du latin favor. Le sens de « ruban donné à un chevalier par sa dame » apparaît en 1564.
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
faveur | faveurs |
\fa.vœʁ\ |
faveur \fa.vœʁ\ féminin
- Marque d’une bienveillante attention ou d’une préférence particulière.
- La soie artificielle. […] Elle jouit donc d’une place de faveur et d’un certain engouement. — (D. de Prat, Nouveau Manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- En Belgique, les chèvres étaient assez nombreuses et jouissaient d’une certaine faveur auprès des campagnards, surtout dans les pays ardennais. — (Paul Diffloth, Zootechnie : Chêvres, porcs, lapins , Encyclopédie agricole J. B. Baillière, & fils, 4e éd., 1918, p. 62)
- La Belote figure parmi les jeux les plus populaires de notre temps. […] Elle inspira même chansonniers et revuistes, et l’extraordinaire faveur dont elle jouit ne paraît guère prête de s’éteindre. — (Frans Gerver, Le Guide Marabout de tous les jeux de cartes, Gérard & Cie, Verviers, 1966, p. 51)
- (En particulier) Marques de préférence qu’une femme donne à un homme.
- Il n’a jamais obtenu d’elle la moindre faveur.
- Les dernières faveurs : Les plus grandes marques d’amour qu’une femme puisse donner à un homme.
- Il l’abandonna après en avoir obtenu les dernières faveurs. On dit, quelquefois par ellipse dans le même sens :
- Elle lui a accordé ses faveurs.
- Il me fallait agir autrement si je voulais obtenir, plus tard, beaucoup plus tard, les faveurs de la belle. — (Jo Barnais [Georges Auguste Charles Guibourg, dit Georgius], Mort aux ténors, ch. XXI, Série noire, Gallimard, 1956, p. 190)
- (En particulier) Bienveillance, des bonnes grâces d’un personnage puissant, du public.
- C'est qu'il a une faveur à me demander : celle d’intercéder pour lui auprès de l’omnipotent grand vizir. Car il paraît qu'il est assez mal noté en haut lieu et il craint de perdre son poste. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 52)
- Briguer la faveur du peuple.
- Il obtint un moment la faveur publique.
- Il doit tout à la faveur, et rien au mérite.
- C’est la faveur qui l’a placé où il est.
- Crédit, du pouvoir qu’on a auprès d’un grand personnage, dont on est aimé, préféré.
- Sa faveur est grande auprès du ministre.
- Sa faveur diminue, augmente tous les jours.
- Abuser de sa faveur.
- Il est en faveur, en grande faveur.
- Les personnes en faveur.
- Prendre faveur, S’accréditer.
- Cette opinion prend faveur.
- Place, emploi de faveur, Traitement de faveur, Avancement de faveur : Place, emploi, etc., qu’on accorde aux personnes qu’on veut favoriser.
- Se dit encore par opposition à rigueur, à sévérité.
- Les juges le traitèrent avec faveur.
- Je ne demande point de faveur, mais justice. On a dit dans le même sens :
- C’est un arrêt de faveur.
- Sorte de ruban étroit et très léger, que les dames donnaient à un chevalier.
- Dans un tiroir, il y avait trente billets de mille francs, trente, attachés, par paquets de dix, avec des faveurs roses, ainsi que des lettres d’amour… — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Elle n’est vraiment heureuse que dans sa chambre, avec ses chiens, ses poissons rouges, ses bouts de rubans et ses faveurs, ses bouquets de roses et ses rêves bleus ! — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 15.)
- Mimi Pinson chante. Sa romance jolie est sentimentale. En son cœur fleurit la fleur bleue. Et sa chemisette a des faveurs roses qu’on la supplie d’accorder. Qu’elle les accorde ou qu’elle les refuse, elle éclate de rire. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 342.)
- Tchitchikov ouvrait la bouche sans savoir sur quel ton le remercier, quand Manilov tira de dessous sa pelisse un rouleau de papier noué d’une faveur rose. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1925, page 167)
- Helmy déposa dans ses mains un écrin enveloppé de faveurs roses, en la priant d’accepter ce souvenir de leur premier baiser. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- (Régionalisme) Pâtisserie.
- Isa apportait parfois des merveilles, des beignets qu’ailleurs en France on appelle des faveurs. — (Claude Dubois, Je me souviens de Paris, Parigramme, Paris, 2007)
Dérivés
Traductions
- Anglais : favor (en) (1, 3, 4, 5, 6)
- Bambara : garisɛgɛ (*)
- Catalan : favor (ca), afavoriment (ca)
- Espagnol : favor (es)
- Espéranto : favoro (eo) (1), favoraĵo (eo) (2)
- Grec : εύνοια (el) ev́nia féminin (1), χάρη (el) khári féminin (2)
- Hébreu ancien : חֵן (*) masculin
- Ido : favoro (io)
- Italien : favore (it)
- Occitan : favor (oc), gràcia (oc)
- Suédois : favör (sv)
Marque d’une bienveillante attention ou d’une préférence particulière (1)
- Arabe : نعمة (ar)
- Same du Nord : árpmuattáldat (*), oidu (*)
- Shingazidja : kiɓala (*), ihisani (*), neema (*)
- Tsolyáni : nanchákikh (*)
Prononciation
- France : écouter « faveur [fa.vœʁ] »
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (faveur), mais l’article a pu être modifié depuis.
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