fortune de mer
Français
Locution nominale
Singulier | Pluriel |
---|---|
fortune de mer | fortunes de mer |
\fɔʁ.tyn də mɛʁ\ |
fortune de mer \fɔʁ.tyn də mɛʁ\ féminin
- (Marine) Évènement dommageable qui se produit au cours d’une expédition maritime : naufrage etc…
- Le transport maritime peut s’analyser en un regroupement de personnes ayant sinon des objectifs, tout du moins un intérêt commun. Il fut décidé, dès le début de la navigation de prendre en compte ces risques spéciaux qu’encouraient toutes expéditions maritimes. Pour cela il fut créé l’expression de « fortune de mer » regroupant l’ensemble de ces risques. De cette manière, les transporteurs et leurs assureurs disposaient d’un outil juridique, permettant de faire supporter à l’ensemble des participants à une expédition maritime ces risques. Mais la « fortune de mer » ne se réduit pas à cette seule utilisation.— (Forum des Anciens Cols Bleus et Pompons Rouges,Les Histoires d'Ecofousec, Message n°131, 2006)
- Le caboteur ne reprendrait plus la mer, une grande voie d’eau balafrait son flanc tribord, par chance aucun matelot ne fut victime de cette fortune de mer, tous avaient été sauvés par les sauveteurs et furent rapidement rapatriés vers leur port d’attache. — (Yann Le Rouzic, Voyages imaginaires , « Fortune de Mer » , 2008)
- Fortune de vent c’est un gros temps où les vents sont forcés : une fortune de vent nous obligea de serrer toutes nos voiles d’aller à mats et à cordes. Fortune de mer ce sont les accidents que cause la tempête et les autres auxquels on est sujet sur mer comme s’échouer, de couler bas d’eaux, de rencontrer des pirates. Ce vaisseau est échoué par une fortune de mer. — (Furetière)
Synonymes
- fortune de vent
- fortune de temps
- fortune route
- fortune contraire
Vocabulaire apparenté par le sens
fortune de mer figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : bateau.
Voir aussi
- fortune de mer sur l’encyclopédie Wikipédia
Moyen français
Nom commun
fortune de mer \Prononciation ?\ féminin
- (Marine) Tempête, orage en mer.
- Et les marchands qui vont en mer ont raison de regarder que ceulx qui se mettent en mesme vaisseau ne soyent dissolus, blasphémateurs, meschants ; estimants telle societé infortunee. Parquoy Bias plaisamment, à ceulx qui passoient avecques luy le dangier d’une grande tormente et appelloient le secours des dieux : « Taisez vous, feit il ; qu’ils iie sentent point que vous soyez icy avecques moy ». Et d’un plus pressant exemple, Albuquerque, viceroy en l’Inde pour Emmanuel roy de Portugal, en un extreme peril de fortune de mer, print sur ses espaules un ieune garson […] — (Michel de Montaigne, Les Essais , Livre I, XXVIII)
- Calamité, surtout en mer : naufrage, incendie.
Ancien français
Étymologie
Nom commun
fortune de mer \Prononciation ?\ féminin
- Malheur, accident en mer.
- (Par extension) (Marine) Tempête, orage.
- Car trop soudain sont illec li oraige,
Les vens divers, si que nulz ne pourroit
Eulx efforcier ne prandre le rivaige
N’aler au port ou cilz aler vouldroit
Qui entre en mer, et mains homs s’i deçoit
Qui ne puet pas son entente achever
Et qui jamais resister ne pourroit
Au grant peril et fortune de mer. — (Eustache Deschamps, Ballade « Gelee, noif, montaigne ne valaige », v. 9-16)
- Car trop soudain sont illec li oraige,
Références
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 de mer → consulter cet ouvrage
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