L'hypoglycémie est la diminution de la quantité de glucose (sucre de façon générale) contenue dans le sang. À jeun, une glycémie normale se situe entre 0,7 et 1,1 g/l, l'hypoglycémie est avérée quand le taux tombe en dessous de 0,6 g/l. Le glucose est en quelque sorte le carburant du corps, c'est lui qui donne l'énergie nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme. Quand la glycémie tombe en dessous d'un certain seuil, les cellules du cerveau et des muscles ont du mal à fonctionner : c'est l'hypoglycémie. Il survient fréquemment chez les personnes diabétiques qui n'y prennent pas garde, mais elle est peut-être la conséquence de l'ingestion de certains aliments ou encore si vous oubliez de vous alimenter normalement. Le taux de sucre dans le sang (glycémie) chute alors plus ou moins brutalement. Si cela arrive, il faut dans l'instant consommer quelque chose de sucré. Une hypoglycémie non traitée s'aggrave et peut conduire à une certaine confusion mentale, une mauvaise coordination et des malaises. Dans les cas les plus sévères, on assiste à des convulsions, un coma, voire la mort.

Méthode 1
Méthode 1 sur 2:
Prévenir la glycémie

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    Suivez scrupuleusement les consignes de votre médecin. Il vous prescrira un certain nombre de médicaments, certes de l'insuline, mais aussi d'autres destinés à stabiliser votre diabète, il vous dira quand et comment les prendre. S'il vous a orienté vers un nutritionniste de son choix, c'est qu'il a confiance en lui, suivez à la lettre les recommandations alimentaires de ce dernier. Ces deux praticiens travaillent ensemble à vous maintenir en bonne forme en ayant toujours une glycémie à peu près stable [1] .
    • Quand plusieurs praticiens s'occupent de vous, n'oubliez pas que c'est votre praticien de première ligne (votre généraliste) qui gère l'ensemble de votre maladie. En cas de problème, ne vous adressez pas à l'un ou à l'autre, n'ayez qu'un seul interlocuteur, ce qui ne vous empêche pas d'écouter les autres !
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    Contrôlez régulièrement votre glycémie. Les diabétiques doivent le faire au moins une fois par jour. L'idéal est de la contrôler le matin au lever et avant chaque repas. Notez précisément, sur un cahier ou une feuille de tableur, les jours, les heures et les résultats des différentes mesures de glycémie. Ceux qui ont un diabète dit « instable », avec des variations importantes de glycémie, doivent être encore plus vigilants et contrôler leur glycémie plus souvent, jusqu'à quatre fois par jour (avant chacun des trois repas et au coucher). Pour contrôler votre glycémie, vous avez besoin d'un glucomètre (ou lecteur de glycémie), un stylo autopiqueur, de lancettes, de bandelettes de test et d'un peu d'alcool pour désinfecter le doigt avant piqure. Pour un contrôle en toute sécurité [2]  :
    • lavez-vous les mains avec de l'eau et du savon,
    • désinfectez à l'alcool le bout de votre index ou de votre majeur,
    • insérez la lancette dans l'emplacement prévu sur l'autopiqueur et prélevez une goutte de sang,
    • déposez la goutte de sang sur la bandelette,
    • insérez la bandelette dans le glucomètre et attendez le résultat,
    • notez le résultat obtenu sur un papier. En dessous de 0,7 g/l, vous serez en état d'hypoglycémie et vous devriez normalement commencer à en ressentir les premiers effets.
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    Faites trois repas et trois collations par jour. Vous devez faire trois vrais repas et trois petites collations réparties dans la journée. Veillez à répartir équitablement les repas et collations dans la journée. S'ils sont mal espacés ou si vous en oubliez un ou une, vous risquez de faire un épisode plus ou moins sévère d'hypoglycémie [3] [4] .
    • Programmez vos repas de telle façon qu'il n'y ait jamais plus de quatre ou cinq heures entre eux.
    • Si vous êtes diabétique, ne sautez jamais de repas. C'est très important, surtout si vous prenez des médicaments pour votre diabète.
    • Prévoyez toute dépense calorique supplémentaire. Ainsi, si vous vous êtes inscrit à un marathon ou une marche un peu sportive pour le samedi, il faudra penser à manger plus ce jour-là que la veille.
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    Veillez à avoir des repas équilibrés. De tels repas doivent comporter des protéines, issues, par exemple, du poulet, du poisson ou du bœuf. Comptez entre 80 et 120 g de protéines par repas. Si vous êtes végétarien, consommez des protéines végétales, comme celles offertes par les œufs, le tofu, le soja ou un yaourt à la grecque. Outre les protéines, un bon repas doit comporter des glucides complexes, ainsi que des légumes et des fruits frais [5] .
    • Les glucides complexes doivent représenter entre 40 et 60 % de votre apport calorique quotidien. Vous en trouverez dans le riz et les pains complets, les haricots secs, mais aussi en consommant certains légumes, comme les choux (verts, frisés...) ou les brocolis. Évitez les sucres rapides (glucides simples) comme ceux qu'on trouve dans le pain blanc, les pâtisseries, les sirops ou les confiseries [6] .
    • Pour ce qui est des fruits, vous avez le choix : les oranges, les pêches, les raisins, les myrtilles, les fraises, la pastèque… Outre l'apport en eau, ils fournissent à votre corps nombre de nutriments essentiels. Les fruits frais contiennent, à des proportions variables, du sucre (fructose), lequel peut prévenir les épisodes d'hypoglycémie.
    • Si on devait établir une règle, disons que votre repas doit être composé aux deux tiers par des légumes et des fruits.
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    Limitez votre consommation de caféine. Évitez toutes les boissons et les aliments qui contiennent un pourcentage trop élevé de caféine. Il y a bien sûr le café, le thé (avec la théine), mais aussi certains sodas. La caféine cause des symptômes identiques à ceux de l'hypoglycémie, vous risqueriez de vous sentir plus mal [7] .
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    Ayez toujours de quoi manger sous la main. Si vous êtes sujet à l'hypoglycémie, vous devez toujours avoir à portée de main (au bureau, dans la voiture, sur vous) de quoi rétablir votre glycémie rapidement. Ce peut être des morceaux de fromage, des noix, un yaourt, un fruit ou des morceaux de sucre [8] .
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    Buvez éventuellement de l'alcool, mais en mangeant. Chez certaines personnes, la consommation de boissons alcoolisées à jeun peut déclencher une hypoglycémie. Dans certains cas, la réaction ne se fait qu'un ou deux jours après, si bien que la corrélation entre les deux faits est difficile à établir. Ainsi, donc, si vous devez boire, faites-le lors d'un repas ou d'une collation [9] [10] .
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    Pratiquez une activité physique au bon moment. Cette dernière est fondamentale pour les diabétiques, car elle contribue à abaisser le taux de sucre dans le sang. En contrepartie, cette baisse peut survenir jusqu'à 24 heures après l'effort et être trop importante. Si vous devez avoir une activité physique, programmez-la une demie-heure à une heure après les repas. Contrôlez votre glycémie avant et après l'effort [11] [12] .
    • Si vous savez que vous allez avoir une activité physique intense (vélo, course), n'oubliez pas d'emporter une collation, vous éviterez ainsi la survenue de l'hypoglycémie.
    • S'il vous arrivait de faire un effort plus intense que d'habitude, vous devez jouer avec vos médicaments ou prévoir une collation. Tout cela aura été préalablement évoqué avec votre médecin. Vous lui préciserez ce que vous comptez faire et il vous dira quoi faire, concernant l'effort, la nourriture et les médicaments. L'équilibre est subtil.
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    Gérez un épisode d'hypoglycémie. Au premier signe d'hypoglycémie, prenez une collation. Si vous n'avez rien prévu, mangez ce qui vous tombe sous la main, de préférence sucré. En moins d'un quart d'heure, vous devriez être trié d'affaire. Contrôlez alors votre glycémie pour voir si elle est remontée au-dessus de 0,7 g/l. Si ce n'est pas le cas, mangez encore quelque chose. S'il vous arrive un tel épisode isolé et que tout rentre dans l'ordre rapidement, il est inutile de courir aux urgences. Comme vous allez vous sentir un peu faible, asseyez-vous, c'est mieux. Il est différentes façons de faire remonter sa glycémie [13] .
    • Vous pouvez boire 125 ml de jus de fruit (orange, pomme, raisin).
    • Vous pouvez aussi boire 125 ml de soda.
    • Vous pouvez boire 250 ml de lait.
    • Vous pouvez sucer 5 ou 6 bonbons acidulés (des berlingots, par exemple).
    • Vous pouvez prendre 1 cuillère à soupe de miel ou de sucre.
    • Vous pouvez prendre 3 ou 4 comprimés de glucose ou 15 g de glucose en gel. Ce sont là des doses pour les adultes. Pour un enfant, la dose est moindre. Pour savoir quelle dose donner, reportez-vous à la notice ou à ce qu'a prescrit le médecin.
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Méthode 2
Méthode 2 sur 2:
Comprendre ce qu'est l'hypoglycémie

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    Comprenez bien ce qu'est un épisode hypoglycémique. Il y a hypoglycémie quand le taux de sucre dans le sang tombe en dessous d'un certain seuil (0,6 g/l). À 0,7 g/l, on en ressent les premiers symptômes. Les diabétiques sont sujets à l'hypoglycémie à cause de leurs injections d'insuline. Il suffit qu'ils se soient injecté trop de cette hormone et ils font un épisode d'hypoglycémie. Il peut aussi survenir s'ils n'ont pas fait attention à s'alimenter suffisamment (ils ont, par exemple oublié de s'alimenter avant un effort [14] ).
    • Il existe une pathologie (insulinome, soit une tumeur du pancréas) qui se manifeste par une trop grande production d'insuline et une hypoglycémie dite « réactionnelle » qui fait suite à un repas ou un aliment particulier [15] .
    • L'hypoglycémie peut être un effet secondaire de certains médicaments prescrits pour soigner un diabète. C'est le cas de l'insuline et de certaines substances destinées à stimuler la production de cette hormone, comme le glipizide ou le glibenclamide. Certaines associations de molécules produisent le même effet (glipizide et metformine ou glibenclamide et metformine [16] ). C'est pourquoi il est si important que vous signaliez à votre médecin tout ce que vous prenez en parallèle : médicaments, vitamines et suppléments (y compris des plantes).
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    Sachez reconnaitre les symptômes de l'hypoglycémie. Ceux-ci peuvent être aussi bien physiques que mentaux. Certains sont très caractéristiques de l'hypoglycémie et souvent impressionnants pour l'entourage. Citons les principaux [17]  :
    • des tremblements,
    • des vertiges,
    • de la faiblesse,
    • une certaine confusion mentale (confusion dans les dates, sur les personnes, etc.),
    • une altération du niveau de conscience, une faible attention ou de la somnolence,
    • une diaphorèse (ou hypersudation),
    • un coma (Nota bene : une grande désorientation et le coma n'apparaissent qu'en dessous du seuil de 0,45 g/l).
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    Soyez vigilant et prenez certaines précautions. Contrôlez votre glycémie au moins une fois par jour (au réveil, avant un repas, un exercice). Respectez toutes les recommandations du médecin qu'il vous a délivrées concernant la nourriture et l'exercice physique. Quand vous sortez, ne partez jamais sans avoir avec vous de quoi manger en cas d'hypoglycémie [18] [19] .
    • À titre de précaution, si vous êtes diabétique ou sujet à l'hypoglycémie, informez vos proches, vos amis, ceux qui travaillent avec vous que vous pouvez faire un épisode d'hypoglycémie. Dites-leur quels sont les symptômes et ce qu'il faut faire. Dans le cas des jeunes enfants, les nounous et les enseignants doivent être mis au courant afin qu'ils sachent quoi faire en cas d'hypoglycémie [20] .
    • Pensez à avoir une carte de diabétique (ou un bracelet d'identification médicale) que vous aurez toujours sur vous au cas où il vous arrive quelque chose et qu'on puisse vous porter rapidement secours.
    • Si vous faites de l'hypoglycémie et si vous devez prendre le volant, soyez particulièrement vigilant. Si vous vous embarquez pour un long voyage, il est vivement conseillé de contrôler votre glycémie avant de partir et de manger suffisamment pour ne pas tomber en dessous du seuil fatidique du 0,7 g/l [21] .
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    Voyez régulièrement le praticien qui vous suit. Si, malgré le traitement, vous avez encore des épisodes d'hypoglycémie (plusieurs par semaine), n'hésitez pas à retourner voir le médecin qui vous suit afin qu'il ajuste son traitement en fonction de ce que vous lui direz [22] [23] .
    • Lors de ces visites, n'oubliez pas d'emporter avec vous votre journal. Le médecin pourra alors se faire une idée plus précise de ce qui se passe avec votre insuline et votre glycémie. Il pourra alors choisir une autre insuline parmi toutes celles qui existent (lente, intermédiaire, mixte, rapide…). Il vous indiquera les horaires de prise afin que vous n'ayez plus ces redoutables épisodes d'hypoglycémie.
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Conseils

  • Stabiliser une glycémie n'est pas chose aisée ni rapide. Il faut beaucoup de tâtonnements avant de trouver un traitement pérenne. C'est à ce prix que vous pourrez mener une existence (presque) normale.
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Avertissements

  • L'hypoglycémie survient assez brutalement, mais si elle est passagère, elle peut être très vite enrayée en absorbant quelque chose de sucré. Cependant, si elle n'est pas traitée sur le long terme, elle s'aggrave et peut conduire à une certaine confusion mentale, une mauvaise coordination et des malaises. Dans les cas les plus sévères, on assiste à des convulsions, un coma, parfois la mort [24] .


Cet article contient des informations médicales ou des conseils pouvant affecter votre santé.

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Si les symptômes persistent plus de quelques jours, allez voir un professionnel de la santé. Lui seul est apte à vous fournir un avis médical, quelle que soit votre condition. S'il s'agit d'un jeune enfant, consultez un pédiatre sans attendre.
Le numéro des urgences médicales européen est le : 112
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  1. http://www.niddk.nih.gov/health-information/health-topics/Diabetes/hypoglycemia/Pages/index.aspx
  2. http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/diabetic-hypoglycemia/basics/prevention/con-20034680
  3. http://www.niddk.nih.gov/health-information/health-topics/Diabetes/hypoglycemia/Pages/index.aspx
  4. http://www.niddk.nih.gov/health-information/health-topics/Diabetes/hypoglycemia/Pages/index.aspx
  5. Philip Cryer, The Barrier of Hypoglycemia, Diabetes, 2008 Dec 57 12 3169-3176
  6. Kevin Stuart, Annmarie, Field, Jessie Raju, : Postprandial Reactive Hypoglycemia, varying presentation patterns in extended glucose tolerance tests and possible therapeutic approaches, Hindawi, Case Reports in Medicine, 2013 article ID 273957
  7. http://www.niddk.nih.gov/health-information/health-topics/Diabetes/hypoglycemia/Pages/index.aspx
  8. http://www.niddk.nih.gov/health-information/health-topics/Diabetes/hypoglycemia/Pages/index.aspx
  9. http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/diabetic-hypoglycemia/basics/prevention/con-20034680
  10. http://www.niddk.nih.gov/health-information/health-topics/Diabetes/hypoglycemia/Pages/index.aspx
  11. http://www.niddk.nih.gov/health-information/health-topics/Diabetes/hypoglycemia/Pages/index.aspx
  12. http://www.niddk.nih.gov/health-information/health-topics/Diabetes/hypoglycemia/Pages/index.aspx
  13. http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/diabetic-hypoglycemia/basics/prevention/con-20034680
  14. http://www.drugs.com/cg/non-diabetic-hypoglycemia.html
  15. http://www.niddk.nih.gov/health-information/health-topics/Diabetes/hypoglycemia/Pages/index.aspx

À propos de ce wikiHow

Erik Kramer, DO, MPH
Coécrit par:
Docteur en ostéopathie
Cet article a été coécrit par Erik Kramer, DO, MPH. Le Dr Erik Kramer est médecin de soins primaires à l'université du Colorado, dans la gestion du poids, le diabète et la médecine interne. Il a obtenu son doctorat en ostéopathie à la faculté de médecine ostéopathique de l'université de Touro au Nevada en 2012. Le Dr Kramer est diplômé de l'American Board of Obesity Medicine. Il est également agréé par le conseil de l’Ordre. Cet article a été consulté 5 162 fois.
Catégories: Santé générale
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