Apprendre à réaliser correctement une auscultation cardiaque est une compétence importante à acquérir pour les étudiants en médecine, car cette procédure peut aider à diagnostiquer un grand nombre de graves problèmes de cœur. Une auscultation cardiaque doit être réalisée avec précision, autrement les résultats ne seront pas corrects. Il est donc important de prendre votre temps pour apprendre et réaliser correctement chaque étape avec confiance et précision. Cet article est destiné en priorité à des professionnels.

Partie 1
Partie 1 sur 3:
Préparer le patient

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    Trouvez une pièce calme et bien éclairée. Dans une pièce calme, vous pourrez mieux entendre l'amplification des bruits du cœur. Cela évite de passer à côté d'un battement anormal du cœur.
    • Si vous êtes un professionnel de la santé et que vous êtes un homme, vous devez toujours trouver une collègue féminine avant de procéder à l'auscultation d'une patiente. En effet, la règle est qu'une assistante féminine doit se trouver à côté de la patiente pour éviter les problèmes de harcèlement sexuel.
    • Cela témoigne de la fiabilité et du professionnalisme du praticien et permet d'apaiser l'esprit de la patiente féminine tout en assurant sa protection.
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    Présentez-vous et expliquez au patient comment va se dérouler l'auscultation. L'auscultation du cœur entraîne de l'anxiété chez les patients, particulièrement lorsque c'est la première fois qu'ils subissent cet examen. Ainsi, il est conseillé de prendre le temps de les informer de ce qu'il va se passer afin de les aider à garder leur calme.
    • Cette brève discussion avant l'examen aide également à créer un bon rapport entre le patient et le professionnel et induit un sentiment de confiance.
    • Profitez également de cette occasion pour avertir le patient que pour que l'auscultation puisse se faire correctement, il lui faut retirer les habits ou sous-vêtements de la partie supérieure du corps.
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    Demandez courtoisement au patient de retirer ses vêtements de la partie supérieure du corps. Demandez-lui de retirer les habits en question et de s'allonger sur le lit de consultation une fois que c'est fait. Quittez la pièce lorsqu'il se déshabille afin de préserver son intimité.
    • Réchauffez le stéthoscope avec vos mains pendant que vous attendez. Un stéthoscope froid peut entraîner un durcissement de la peau et une peau durcie peut entraver la transmission des sons du cœur dans le stéthoscope.
    • Frappez à la porte avant d'entrer à nouveau dans la salle d'examen, afin de vous assurer que le patient est prêt.
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    Drapez le patient dans une couverture dès que vous vous approchez de lui. Vous devriez le draper dans une couverture de telle façon que vous vous assurez que vous n'exposez que les endroits de son corps qui seront examinés dans un premier temps.
    • Souvenez-vous toujours qu'un patient allongé le torse nu peut ne pas être très à l'aise.
    • Draper le patient correctement est déjà une indication importante de votre niveau de professionnalisme.
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Partie 2
Partie 2 sur 3:
Réaliser l'auscultation

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    Placez-vous à la droite du patient. L'auscultation est plus facile à réaliser si vous vous trouvez à la droite du patient. Votre main droite peut tenir le stéthoscope tandis que votre main gauche est libre de réaliser la palpation.
    • Vos index et majeur gauches doivent rester sur l'artère carotide droite pendant toute la durée de l'auscultation. L'artère carotide droite se situe à environ deux largeurs de doigt à droite de la pomme d'Adam.
    • La palpation de l'artère carotide droite permet de comparer le bruit du cœur avec la pulsation de l'artère. Elle aider à déterminer si les battements du cœur sont anormaux.
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    Commencez l'auscultation en plaçant le diaphragme de votre stéthoscope au niveau de la pointe du cœur. Celle-ci se situe à deux largeurs de doigt en dessous du mamelon. Chez les femmes, il faut se déplacer délicatement à droite du sein pour entendre les battements du cœur. Une fois que le diaphragme est en place, écoutez attentivement.
    • Le diaphragme est la partie auscultatoire du stéthoscope qui comporte la surface la plus large et la plus plate. Le diaphragme aide à ausculter les sons aigus du cœur.
    • Il y a deux sons normaux du cœur, S1 et S2. S1 correspond à la fermeture de la valve mitrale et tricuspide pendant la contraction du cœur. S2 correspond à la fermeture de la valve aortique et pulmonaire pendant la détente du cœur. À la pointe du cœur, S1 est plus sonore que S2, car la pointe est plus proche de la valve mitrale.
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    Comparez les sons du cœur avec l'artère carotide. Si la synchronisation est bonne, les battements du cœur sont normaux. S'il y a une discordance entre les sons du cœur et la pulsation carotide, cela peut indiquer qu'il y a une anomalie ou une maladie sous-jacente.
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    Réalisez la méthode « pouce à pouce ». Déplacez le diaphragme progressivement vers le haut jusqu'à arriver à une largeur de doigt à gauche de l'extrémité basse du sternum. La zone proche de l'extrémité basse du sternum marque le repère de la valve tricuspide.
    • Puis allez vers le haut, pouce par pouce, jusqu'à atteindre le haut du sternum, juste en dessous de la clavicule.
    • Déplacez le diaphragme de deux largeurs de doigts à gauche du sternum. Cette zone marque le repère pour la valve pulmonaire.
    • Déplacez le diaphragme de deux largeurs de doigts à droite du sternum. Cette zone marque la valve aortique.
    • À chaque petit déplacement, écoutez intensément et comparez la synchronisation des battements du cœur avec les pulsations de l'artère carotide.
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    Répétez les étapes 2, 3 et 4, cette fois en utilisant le pavillon du diaphragme. Le pavillon est la partie auscultatoire du diaphragme qui possède la circonférence la plus petite et une surface concave. Elle est sensible aux sons irréguliers du cœur qualifiés de « souffle au cœur ».
    • Le pavillon doit être appliqué légèrement sur la peau, afin d'augmenter la sensibilité du souffle au cœur. Pincez les côtés du pavillon entre votre pouce et votre index. Posez la paume de votre main contre la poitrine du patient pour vérifier que le pavillon est posé légèrement.
    • Le pavillon doit créer un joint étanche à l'air avec la peau, de façon à pouvoir entendre correctement les sons irréguliers du cœur. Comparez la synchronisation des battements du cœur avec le battement de l'artère carotide.
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    Demandez au patient de s'allonger sur son côté gauche afin de le draper correctement. Cette position amplifie les sons au niveau de la pointe du cœur. Appliquez légèrement le pavillon sur la pointe du cœur et écoutez le souffle au cœur.
    • Demandez au patient de s'assoir, de se pencher vers l'avant, d'expirer complètement et de stopper sa respiration. Cette manœuvre permet d'accentuer les souffles au cœur.
    • Placez le diaphragme du stéthoscope sur la pointe du cœur, à deux largeurs de doigt à gauche du haut du sternum. C'est la dernière partie de l'auscultation cardiaque.
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    Quittez la salle d'examen pour laisser le patient se rhabiller. Ne discutez pas des résultats de votre auscultation alors que le patient est toujours déshabillé.
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Partie 3
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Interpréter les résultats

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    Identifiez si le rythme cardiaque est régulier ou irrégulier. La première chose à faire lorsqu'on interprète les résultats de l'auscultation est de prendre 5 secondes pour ajuster les sons que vous entendez.
    • Ensuite, lorsque vous palpez le pouls, déterminez quel son est le premier (S1). Le son S1 est celui qui est synchronisé avec le pouls. En suivant le son S1, vous devez ensuite déterminer si le rythme est régulier ou irrégulier.
    • Si le rythme est irrégulier, vous devez immédiatement réaliser un électrocardiogramme.
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    Déterminez la fréquence cardiaque. En comptant combien de sons S1 vous entendez en 10 secondes, puis en multipliant par 6, vous trouverez la fréquence cardiaque du patient. Si la fréquence cardiaque au repos est en dessous de 60 battements par minute (bpm) ou au-dessus de 100, vous devez immédiatement réaliser un électrocardiogramme et peut-être prescrire un traitement complémentaire.
    • Vous devez garder en tête que parfois, le pouls d'un patient peut ne pas être identique aux battements de son cœur, comme dans le cas d'une fibrillation auriculaire. Pour cette raison, il est préférable d'écouter le cœur du patient sans prendre son pouls lorsque vous déterminez sa fréquence cardiaque.
    • En comptant combien de sons vous entendez entre les sons S1, vous pouvez déterminer s'il s'agit d'un rythme de galop (lorsque vous entendez deux ou même trois sons supplémentaires entre les sons S1). Un rythme de galop témoigne généralement d'une insuffisance cardiaque, mais il est normal chez les enfants et les athlètes.
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    Sachez détecter la présence d'un souffle au cœur. La sténose valvulaire et l'insuffisance provoquent toutes deux des souffles au cœur. Il s'agit de sons pathologiques de durées assez longues, qui persistent généralement de S1 à S2 ou de S2 à S1. Les souffles systoliques sont ceux qui peuvent être entendus entre S1 et S2, tandis que les souffles diastoliques peuvent être entendus entre S2 et S1.
    • L'insuffisance mitrale est caractérisée par un souffle systolique entendu dans la zone mitrale.
    • La sténose mitrale est caractérisée par un souffle diastolique entendu dans la zone mitrale.
    • L'insuffisance aortique est caractérisée par un souffle diastolique entendu dans la zone aortique.
    • La sténose aortique est caractérisée par un souffle systolique entendu dans la zone aortique.
    • Les anomalies septales ventriculaires et atriales sont caractérisées par des souffles à la fois systoliques et diastoliques.
    • Des fièvres ou anémies graves sont caractérisées par des souffles systoliques et diastoliques dans toutes les zones et en outre, par un souffle systolique dans l'artère carotide.
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Avertissements

  • L'auscultation cardiaque nécessite une connaissance parfaite de l'anatomie et de la physiologie humaine, ainsi qu'une auscultation par un professionnel de la santé. Cet article est destiné à des professionnels. Le fait de suivre les étapes décrites ci-dessus ne garantit pas nécessairement une auscultation et un diagnostic corrects de la part des non professionnels.


Cet article contient des informations médicales ou des conseils pouvant affecter votre santé.

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Références

  1. Bickley L and Szilagyi P. Bates' Guide to Physical Examination and History Taking 10th edition. Philadelphia : Lippincott Williams & Wilkins, 2009.
  2. John Hall, « Textbook of Medical Physiology », 2010, Saunders.
  3. Douglas Mann et al., „Braunwald's Heart Disease : A Textbook of Cardiovascular Medicine, 2011, Elsevier.

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Catégories: Cardiologie
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