40e régiment d'infanterie

Le 40e régiment d'infanterie (40e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment de Soissonnais, un régiment français d'Ancien Régime.

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40e régiment d'infanterie

Insigne régimentaire du 40e demi-brigade alpine de forteresse (1939).

Création 1578
Dissolution 1940
Pays France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Ancienne dénomination Régiment de Soissonnais
Devise Je meurs ou je m'accroche
Inscriptions
sur l’emblème
Marengo 1800
Austerlitz 1805
Saragosse 1809
Fleurus 1815
Verdun 1916
Monastir 1916
Anniversaire Saint-Maurice
Décorations Pas de citations au régiment
(citations à certaines compagnies et sections).

Création et différentes dénominations

Colonels/Chef de brigade

Historique des garnisons, combats et batailles du 40e RI

Révolution française

L'ordonnance du 1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés et le régiment de Soissonnais devient le 40e régiment d'infanterie de ligne. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le terme ci-devant, comme 40e régiment d'infanterie ci-devant Soissonnais.

En mars 1791, le 2e bataillon quitta Montpellieret se retirera à Nîmes. Il y fut rejoint, le 20 avril, par le 1er bataillon qui était depuis peu à Saint-Ambroix. Au mois de juin, le régiment fit partie de la petite armée chargée de rétablir l'ordre dans ce malheureux pays, et qui força Jourdan Coupe-Tête et ses cannibales à lever le siège de Carpentras[3]. Le 40e régiment d'infanterie de ligne fut mis en garnison à Avignon et y resta jusqu'à la fin de l'année.

Au commencement de 1792, le 40e de ligne se rendit à Grenoble, où il fut abandonné, au mois de février, par tous ses officiers, à l'exception de cinq. Malgré cette inexcusable trahison de leurs chefs, les soldats se maintinrent dans une exacte discipline. Le 40e régiment d'infanterie de ligne passa une partie de l'année sur cette frontière, à l'armée des Alpes soit à Montdauphin, soit à l'armée du Midi commandée par Montesquiou, et quand les hostilités commencèrent sur le Rhin, il se mit en marche pour rallier l'armée du maréchal Luckner. Cette destination fut changée en route.
Le 1er bataillon s'arrêta à Belfort et fait les campagnes de 1793, 1794 et 1795 aux armées du Rhin et de la Moselle.
Le 2e bataillon fut dirigé sur Longwy et servit entre la Meuse et le Rhin et se fit remarquer, en décembre 1793, aux affaires qui amenèrent la reprise des lignes de la Lauter et à la deuxième bataille de Wissembourg.

Guerres de la Révolution

En 1793, lors du premier amalgame la 40e demi-brigade de première formation est formée avec les :

La 40e demi-brigade rattachée à l'armée des Pyrénées Occidentales s'illustra pendant la capture du col d'Ispeguy[4]

Lors du second amalgame, elle est incorporée dans la 27e demi-brigade de deuxième formation.

Guerres de la Révolution et de l'Empire

La 40e demi-brigade de deuxième formation est formée le 13 fructidor an IV () par l'amalgame des :

La 40e demi-brigade s'illustra à l'armée d'Italie principalement en 1796 lors des batailles de Caldiero et du pont d'Arcole d'Arcole et en 1797 à celle du Tagliamento. La demi-brigade fut l'une des dernière à quitter l'Italie pour prendre garnison en Normandie.

En 1799, la compagnie d'élite de grenadiers de la 40e demi-brigade, qui y était alors en garnison à Caen adopta un chien et lui donna le nom de Moustache.

En 1800, la 40e demi-brigade est affectée à l'armée d’Italie. Elle quitte la Normandie, et appelée à participer à la campagne d'Italie, franchit, en mai, les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard et, après avoir traversé le Val d'Aoste arrive à Alexandrie où le régiment prend son cantonnement. Durant le voyage, la 40e demi-brigade est en première ligne durant le siège du fort de Bard, à Ivrée, au passage de la Chiusella, à Montebello et s'illustre particulièrement, le 14 juin, à la bataille de Marengo ou elle joua un rôle décisif et reçue quinze fusils d'honneur et un nombre considérables de citations lui furent décernées, puis se distingue lors passage du Mincio.

La paix revenue, la 40e demi-brigade de deuxième formation est envoyée prendre ses quartiers à Brest, dans le département du Finistère.

Guerres de l'Empire

Par décret du 1er vendémiaire an XII (), le Premier Consul prescrit une nouvelle réorganisation de l'armée française. Il est essentiel de faire remarquer, pour faire comprendre comment, souvent le même régiment avait en même temps des bataillons en Allemagne, en Espagne et en Portugal, ou dans d'autres pays de l'Europe, que, depuis 1808, quelques régiments comptaient jusqu'à 6 bataillons disséminés, par un ou par deux, dans des garnisons lointaines et dans les diverses armées mises sur pied depuis cette date jusqu'en 1815.
Ainsi, le 40e régiment d'infanterie de ligne est formé à 3 bataillons avec la 1er, 2e et 3e bataillons de la 40e demi-brigade de deuxième formation.

En 1803, il est au camp de Saint-Omer dans le département du Pas-de-Calais et est rattaché dans la 1re division du 5e corps, commandée de 1803 à 1809 par le général Suchet.

Le , le 40e régiment de ligne débute son mouvement vers l'Autriche et franchit le Rhin le
Après avoir participé aux batailles d'Ulm et d'Hollabrunn il se trouve le 2 décembre, à la bataille d'Austerlitz, ou l'unité, qui rattachée à la 2e brigade de la 3e division d'infanterie du 5e corps d'armée du général Lannes qui a pour mission de défendre la route d'Olmütz et de couper l'aile droite des troupes austro-russes.

Le régiment à partir du 1er juin 1806 participe à la campagne de Prusse et de Pologne et se trouve engagé aux batailles de Saalfeld (10 octobre), d'Iéna (14 octobre) et de Pultusk.

En 1807, il est aux batailles d'Ostrolenka et de Friedland puis dans le 5e corps d'occupation en Silésie.

En 1808, il part pour l'Espagne, tout en laissant un bataillon en Allemagne. Après avoir passé Bayonne et Irun, le régiment arrive, fin , devant Saragosse ou il s'illustrera.

En novembre 1809, il se trouve au combat d'Arzobispo puis aux batailles d'Ocaña et de la Sierra-Morena. Pendant ce temps, les bataillons restés en Allemagne participent aux batailles d'Ebersberg, d'Essling et de Wagram (5 et 6 juillet).

En 1810, les bataillons espagnols sont engagés dans les batailles de Villa-Garcia et de Fuente de Cantos.

Le le régiment participe au siège d'Olivença avant d'arriver à Badajoz pour assiéger la ville le . En mai il est aux batailles de Fuentes de Onoro, d'Albuhera et en octobre à la bataille d'Arroyomolinos.

En 1813, il est engagé à la bataille de Cubiry, au siège de Saint-Sébastien et à la bataille de la Nivelle.
Pendant ce temps, les bataillons restés en Allemagne participent aux batailles de Grossgohren, de Lützen, de Bautzen, de La Katzbach, de Kulm, de Leipzig (du 16 au 19 octobre) et de Hanau.

En 1814 les bataillons espagnols combattent à Saint-Pierre d'Irube, Orthez (27 février) et Toulouse tandis que les bataillons allemands en retraite combattent durant la campagne de France à Rosnay, Montmirail (11 février) Champaubert, Vauchamps (14 février), Laon, Claye (28 mars) et Villeparisis.

Après l'exil de Napoléon Ier à l'île d'Elbe, l'ordonnance royale du qui réorganise les corps de l'armée française donne le no 38 au 40e régiment d'infanterie de ligne.
À son retour de l'île d'Elbe, Napoléon Ier prend, le , un décret qui rend aux anciens régiments d'infanterie de ligne les numéros qu'ils avaient perdus. Le régiment redevient le 40e régiment d'infanterie de ligne et combat à Surzberg, Suffelweyersheim et Strasbourg.

Après la seconde abdication de l'Empereur, Louis XVIII réorganise de l'armée de manière à rompre avec l'héritage politico-militaire du Premier Empire.
A cet effet une ordonnance du licencie l'ensemble des unités militaires françaises.

Légion de la Somme (1815-1820)

Par ordonnance du , Louis XVIII crée les légions départementales. La Légion de la Somme, qui deviendra le 40e régiment d'infanterie de ligne en 1820, est créée.

40e régiment d'infanterie de ligne (1820-1882)

En 1820 une ordonnance royale de Louis XVIII réorganise les corps de l'armée française en transformant les légions départementales régiments d'infanterie de ligne. Ainsi, le 40e régiment d'infanterie de ligne est formé, à Wissembourg, avec les 3 bataillons de la légion de la Somme.

1820 à 1848

Officier du 40e RI en Espagne en 1823.

En 1823 le régiment participe à l'expédition d'Espagne et est engagé au siège de Pampelune puis à la prise de Lérida[5].

De 1824 à 1826, il fait partie du corps d'occupation d'Espagne et se trouve en garnison à Figueras, Gérone et en 1827 il laisse des détachements au fort de Bellegarde, à Collioure, Port-Vendres, Prats-de-Mollo et Fort-les-Bains en remplacement des troupes suisses, le reste du régiment se trouvant en garnison à Perpignan.

Une ordonnance du créé le 4e bataillon et porte le régiment, complet, à 3 000 hommes[6].

Second Empire

De 1852 à 1861, le régiment participe l'expédition de Rome.

Lors de la Guerre franco-prussienne de 1870 le régiment, rattaché à l'armée du Rhin, est engagé à la bataille de Sarrebruck (2 août) et à la bataille de Forbach-Spicheren (6 août).
Dans la nuit du 5 au 6 août 1870, une division de cavalerie prussienne se porta en avant de Sarrebruck et fut accueillie par une vive fusillade partie des hauteurs de Spicheren, occupée par les troupes françaises, dont le 40e régiment d'infanterie, qui repoussa l'ennemi. Mais, dès 9 heures du matin, ces hauteurs étaient tournées par les troupes prussiennes et les troupes françaises furent contraintes de se replier après une héroïque résistance.
A 12h30, une nouvelle division prussienne entrait en ligne et 5 de leurs bataillons se portaient sur Styring afin de prendre de flanc les Français. La lutte devint alors sanglante, acharnée. A un contre dix, les bataillons prussiens furent repoussés et les soldats français, combattant avec le courage le plus héroïque, refoulèrent les prussiens au-delà de Styring.

Le 4e bataillon du 40e RI fut incorporé dans le 3e régiment de marche qui fit partie de l'armée de Châlons et subit la capitulation de Sedan.

1871 à 1914

Lorsque furent formés les régiments de marche, le 40e prit part aux affaires de l'armée de la Loire.

Une compagnie de marche du 40e entra dans la composition du 33e de marche avec lequel elle fait partie de l'armée de la Loire et prend part au siège de Paris.

Un bataillon de marche du 40e, fort de quatre compagnies, fait la campagne du Nord dans la brigade indépendante Isnard. Ce bataillon est incorporé le , à Masnières, au 73e régiment de marche commandé par le lieutenant-colonel Charles Gustave Castaigne[7].

La brigade Isnard fut annexée au 23e corps sous les ordres du général Christian Paulze d'Ivoy, et assiste à la bataille de Saint-Quentin le .

Le commandant Souillard du 40e RI, commandant la manœuvre des sociétés d'instruction militaire de France le .

Situation en 1914

En 1914, les trois bataillons du 40e RI sont casernés respectivement à Nîmes, Alès et Uzès. Le régiment est rattaché à la 59e brigade d'infanterie, 30e division d'infanterie, 15e corps d'armée.

Déroulement des opérations

La mobilisation du 40e RI commence le . Son effectif au est de 63 officiers et 3 119 sous-officiers, caporaux et soldats[8]. Le , le régiment quitte Nîmes par train pour être dirigé sur la frontière franco-allemande de l'époque, dans le secteur de Juvrecourt en Lorraine. Le , pour son premier engagement, un détachement du 40e RI prend Lagarde, village frontalier allemand (à l'époque), à l'issue d'un combat à la baïonnette, mais la contre-attaque par des forces supérieures en nombre fait reculer le front occasionnant des pertes sérieuses, le bataillon d'Alès étant pratiquement anéanti le [8]. Le régiment perd l'équivalent d'un second bataillon à Dieuze, lors de la bataille de Lorraine le . Le 40e RI est réduit à 900 hommes valides après 2 semaines de guerre[8],[9] !

Le régiment est ensuite engagé à Verdun du au , la 30e DI étant mise à la disposition du groupement D (Verdun, rive droite de la Meuse) pour relever la 23e D.I. dans le secteur s’étendant de la Meuse au bois d’Haudromont (secteur de la côte du Poivre)[8].

Du au , le régiment est envoyé dans le secteur de Soissons[8].

En , le régiment part pour Salonique. Il est engagé dans le secteur de Florina, contre les Bulgares; en juin, il participe à l'occupation d'Athènes, puis repart sur le front dans les secteurs de Florina et Monastir[8]. Les bombardements subis le provoquent le décès du général de division Jean Colin[10].

Le , l'Armée d'Orient prend l’offensive et à partir du , toute la division entame une progression rapide, mais pénible en raison des températures déjà froides et du ravitaillement défaillant, tributaire de moyens de transport précaires et de mauvais chemins. Après l'armistice séparé demandé par la Bulgarie le , il est décidé d’engager la 30e DI contre les Allemands de Mackensen en Roumanie. Le régiment revient alors sur ses pas, puis par une série de marches tout aussi pénibles, se porte jusqu'à Kustendil où il arrive le 1er novembre. L'armistice du 11 novembre surprend le 40e DI alors qu'il franchit le Danube. Il arrive à Bucarest le et participe à la revue militaire à l'occasion du retour du roi de Roumanie dans sa capitale le 1er décembre[8].

Du jusqu'au , le régiment est engagé dans une pénible campagne contre les bolcheviks en Russie méridionale et en Bessarabie[8].

Le , le 40e régiment d’infanterie métropolitaine de marche est dissout. Le noyau administratif du 40e R.I. est dirigé sur le dépôt du 40e à Nîmes[8].

Pertes humaines

Au total, le 40e RI a perdu 2030 hommes pendant la première Guerre mondiale. 1514 sont morts à l'ennemi, dont 35 officiers et 45 sous-officiers, et 516 ont été portés disparus dont 9 officiers et 28 sous-officiers[11].

Distinctions individuelles

Le 40e RI a compté, au titre des opérations de la première Guerre mondiale, 24 décorés de la Légion d'Honneur dont trois au grade d'officier et 77 médailles militaires, 16 citations à l'ordre de l'armée et 25 citations à l'ordre du corps d'armée.

Entre-deux-guerres

Le régiment, dissout en 1919, n'existe plus entre les deux guerres.

Seconde Guerre mondiale

Formée le sous le nom de 40e demi-brigade alpine de forteresse (DBAF), composée des 75e, 85e et 95e bataillons alpins de forteresse (BAF) et affecté au secteur fortifié des Alpes-Maritimes.

Drapeau

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[12] :

Décorations

Pas de citations au régiment
(citations à certaines compagnies et sections).

Devise

La devise de la 40e DBAF est « Je meurs ou je m'accroche » en 1939-1940[13].

Personnalités ayant servi au 40e RI

Notes et références

  1. Annuaire militaire de France pour l'année 1821 page 268
  2. Baron Charles Louis Sébastien de Staglieno né le 20 janvier 1775 à Gênes
  3. Histoire de Caromb - Tome 1
  4. Antoine Henri baron de Jomini : Campagnes de 1794, 1795 et 1796
  5. Relation des opérations de l'artillerie française en 1823, au siège de Pampelune et devant Saint-Sébastien et Lérida
  6. Victor Louis Jean François Belhomme, Histoire de l'infanterie en France, vol. 5, 1893-1902 (lire en ligne), p. 151
  7. Charles Gustave Castaigne deviendra colonel du 98e régiment d'infanterie puis général
  8. Historique 1914-1918 du 40e RI sur le site de J. Buravand, consulté le 20 septembre 2016.
  9. Site historique consacré au 40e RI, consulté le 20 septembre 2016
  10. Page dédiée au général Colin par le site de la ville de Chatou, accès le 20 septembre 2016
  11. D'après les listes publiées dans l'historique 1914-1918 du 40e RI sur le site de J. Buravand, consulté le 20 septembre 2016.
  12. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  13. François Vauvillier, Jean-Michel Touraine et Gabriel Jeudy, L'automobile sous l'uniforme 1939-40, Massin, (ISBN 2-7072-0197-9), p. 52
  14. Le barbet, le chien préféré des Grognards
  15. « Pierre Jourdan (1892-1917) », sur BNF (consulté le )

Sources et bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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