Saint-Riquier

Saint-Riquier est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Ne doit pas être confondu avec Saint-Riquiers.

Pour les articles homonymes, voir Riquier.

Saint-Riquier

L'abbatiale.

Blason
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Abbeville
Intercommunalité CC Ponthieu-Marquenterre
Maire
Mandat
Yves Monin
2020-2026
Code postal 80135
Code commune 80716
Démographie
Gentilé Centulois
Population
municipale
1 265 hab. (2019 )
Densité 87 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 07′ 53″ nord, 1° 56′ 59″ est
Altitude Min. 19 m
Max. 97 m
Superficie 14,48 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Abbeville
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Rue
Législatives 1re circonscription de la Somme
Localisation
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Saint-Riquier
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Saint-Riquier
Géolocalisation sur la carte : Somme
Saint-Riquier
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Saint-Riquier

    Depuis le , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.

    Géographie

    Saint-Riquier se trouve à 10 km d’Abbeville, 35 km à l’ouest d'Amiens et 160 km au nord de Paris.

    Nature du sol et du sous-sol

    Au sud-est, le sol de la commune dans sa partie supérieure est composé de terrains du Crétacé. Au nord-est et au nord-ouest sous la terre végétale on trouve la craie blanche, ailleurs on rencontre du sable ferrugineux et de l'argile à brique. La vallée du Scardon est formée d'alluvions[1].

    Relief, paysage, végétation

    Le relief de la commune est celui d'un plateau traversé par la vallée du Scardon.

    Hydrographie

    C'est sur le territoire de la commune que le Scardon, affluent de la rive droite de la Somme, prend sa source, la confluence se situant à Abbeville.

    Climat

    Le climat est tempéré océanique avec vents dominant de sud-ouest, ouest et de nord-est.

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (86,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (80,7 %), zones urbanisées (7,4 %), prairies (6 %), forêts (5,9 %)[2].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[3].

    Urbanisme et aménagement du territoire

    La commune présente un habitat groupé avec deux hameaux qui aujourd'hui sont contiguë au chef-lieu, Drucat et Saint-Mauguille.

    Voies de communication et transports

    Communes limitrophes

    Le territoire de Saint-Riquier est borné par sept communes :
    au nord : Gapennes ; au nord-est et à l'est : Oneux ; au sud-est : Yaucourt-Bussus ; au sud : Buigny-l'Abbé et Bellancourt ; au sud-ouest : Neufmoulin ; au nord-ouest : Millencourt-en-Ponthieu.

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Riquier est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].

    Histoire

    Haut Moyen Âge

    Saint-Riquier, autrefois appelé « Centule » (la ville aux cent tours[Note 3]) est une ancienne cité monastique qui s’est développée autour du monastère fondé au VIIe siècle (en 625) par Riquier de Centule (saint Riquier), propriétaire terrien converti au catholicisme qui évangélisa le Nord de la France. L’abbaye connut son apogée à l’époque de Charlemagne et comptait, en l’an 800, plus de 300 moines et une école réputée.

    La ville de Centule, qui bénéficiait de cette prospérité et s'était protégée par des fortifications, aurait abrité jusqu’à 15 000 habitants ; elle fut capitale du Ponthieu aux Xe et XIe siècles, avant d’être supplantée par Abbeville (Abbatis Villa ou domaine des Abbés) où un port avait été créé.

    Au Moyen Âge, Centule prit le nom de Saint-Riquier en raison de la ferveur des pèlerinages aux reliques du saint, mais les habitants conservèrent le nom de Centulois.

    Les fiefs du Grand et du Petit Patronville relevaient de l'abbaye de Saint-Riquier.

    Moyen Âge classique

    En 981, le roi Hugues Capet rapporta les reliques de saint Riquier que lui avait rendues le comte de Flandre qui avait auparavant pillé l'abbaye.

    Saint-Riquier obtint une charte communale en 1126. Le , le comte de Saint-Pol prit la ville, la pilla et l'incendia.

    Bas Moyen Âge

    A la fin de la Guerre de Cent Ans, Saint-Riquier, qui était aux mains du duc de Bourgogne Philippe le Bon, fut prise par les troupes armagnacs obligeant le duc de Bourgogne à réagir. Le siège de Saint-Riquier commença à le 28 ou . Sur les quatre portes qui permettaient l'entrée dans la bourgade, trois étaient contrôlées par les Bourguignons, une seule, la porte du Héron permettait aux assiégés de recevoir des secours. Le duc de Bourgogne s’installa dans le château de la Ferté, en face de Saint-Riquier. Les forces bourguignonnes sont évaluées, par la plupart des chroniqueurs, de 5 000 à 6 000 combattants. Cependant, Jacques d’Harcourt fit appel à Gilles de Gamaches, capitaine de Compiègne, Eustache de Conflans, lieutenant du Dauphin en Champagne, Jean Raoulet, capitaine de Beaumont-en-Argonne, La Hire, capitaine de Vitry-le-François.

    Philippe le Bon, prévenu de l’approche d’une armée ennemie venue pour prendre sa propre armée à revers, décida de lever le siège et d’envoyer des éclaireurs dans les environs pour connaître la position exacte des forces ennemies. C’est le soir du que la décision de lever le siège fut prise. L'armée bourguignonne se dirigea ensuite vers Mons-en-Vimeu ou elle livra bataille le lendemain aux troupes armagnacs.

    Jeanne d'Arc prisonnière fut détenue au château de Drugy, en , avant de gagner Le Crotoy puis Saint-Valery-sur-Somme puis Rouen.

    La province de Picardie et donc le bourg de Saint-Riquier, furent rattachés au domaine royal tout à la fin du Moyen Âge, en 1477 sous le règne de Louis XI après la mort du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Le rattachement fut confirmé en 1482.

    Époque moderne

    En 1524, deux Centuloises : Becquestoile et Bellegueule qui entraînèrent à la résistance de la cité encore entourée de remparts contre une attaque surprise des troupes d'un lieutenant de Charles Quint. Dès lors, Saint-Riquier joua le rôle de place forte, réputée quasi imprenable à la frontière nord du royaume, face à la Province d'Artois, possession de la Maison d’Autriche jusqu’en 1659. François Ier vint en personne la conforter dans ce rôle stratégique.

    En 1536, le chef de lansquenets allemands, Domitin, attaqua Saint-Riquier mais fut contraint de faire retraite laissant 120 morts et six chariots de blessés. Une seconde attaque menée par les Anglais dévasta la ville et l'abbaye.

    Longtemps ville fortifiée du royaume de France, dont elle possède les armes, Saint-Riquier a subi de nombreuses invasions et destructions.

    Le baron autrichien, Simon Pfaff de Pfaffenhoffen, exilé en France, s’établit à Saint-Riquier en 1750. Il devint sculpteur et devint l'un des maîtres de l’art du baroque en France. Il se maria en 1751 et habita à Saint-Riquier, une maison, l'hôtel du Cygne (classé Monument historique), 14, rue de l'Hôpital où il résida jusque 1783. Il décora sa maison de lambris sculptés. Il réalisa le maître-autel de la chapelle de l'Hôtel-Dieu dont le retable est orné des statues de saint Nicolas et saint Augustin et de deux médaillons en bas-relief représentant Jésus guérissant un malade et Jésus recevant l'hospitalité chez Marthe et Marie.

    Époque contemporaine

    La gare de Saint-Riquier, au début du XXe siècle.

    XIXe siècle

    La commune de Saint-Riquier fut desservie par chemin de fer (ligne de Lille (Fives) à Abbeville), concédée à la Compagnie des chemins de fer du Nord le .

    Au XIXe siècle, l'abbaye de Saint-Riquier abrita le petit séminaire du diocèse d'Amiens où enseigna l'abbé Crampon, traducteur de la Bible.

    Première Guerre mondiale

    Située à l'arrière du front, Saint-Riquier fut doté, en 1915, d'un vaste camp d'entraînement et d'un hôpital militaire (installé dans les bâtiments de l'abbaye) de l'armée britannique.

    Seconde Guerre mondiale

    L'abbaye de Saint-Riquier fut transformée en hôpital de campagne de l'armée allemande durant la bataille d'Abbeville (-). Un film en couleur fut tourné fin montrant des blessés de la 57e division d'infanterie allemande[10]. Les soldats blessés étaient soignés dans l'abbatiale[11].

    Si la commune ne compte aujourd'hui que 1 200 habitants environ, elle conserve néanmoins un riche patrimoine historique et touristique.

    Politique et administration

    Liste des Maires successifs de 1945 à nos jours
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1945 1968 Marcel Louchart    
    1968 mars 1983 André Bas    
    mars 1983 juin 1995 Daniel Dengreville DVD  
    juin 1995 mai 2020[12] Yves Monin[13]   Vice-président de la CC Ponthieu-Marquenterre (2020[14] → )
    mai 2020[15] septembre 2021[16] Jocelyne Martin UDI Retraitée du secteur privé
    Conseillère départementale de Rue (2015 → ) Démission
    septembre 2021[17] En cours Yves Monin    

    Budget et fiscalité 2020

    La mairie de Saint-Riquier.

    En 2020, le budget de la commune était constitué ainsi[18] :

    • total des produits de fonctionnement : 794 000 , soit 616  par habitant ;
    • total des charges de fonctionnement : 718 000 , soit 558  par habitant ;
    • total des ressources d'investissement : 434 000 , soit 337  par habitant ;
    • total des emplois d'investissement : 360 000 , soit 279  par habitant ;
    • endettement : 779 000 , soit 605  par habitant.

    Avec les taux de fiscalité suivants :

    • taxe d'habitation : 8,90 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés bâties : 13,99 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 26,74 % ;
    • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
    • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

    Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2019 : médiane en 2019 du revenu disponible, par unité de consommation : 22 090 [19].

    Jumelage

    Population et société

    Évolution démographique

    Ses habitants sont appelés les Centulois, en raison de l'ancien nom de la ville, Centule. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].

    En 2019, la commune comptait 1 265 habitants[Note 4], en augmentation de 1,36 % par rapport à 2013 (Somme : −0,2 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 2991 1531 2941 3211 5131 2621 5691 6861 736
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 7461 7341 7431 6151 6911 6871 5751 4761 536
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 4891 4331 2981 1231 1191 2901 4071 1721 169
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    1 1291 1761 2051 1651 1661 1861 2461 2621 248
    2018 2019 - - - - - - -
    1 2701 265-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    Au niveau de l'enseignement primaire, l'école intercommunale Becquestoile de Saint-Riquier accueille des élèves de sept communes au sein d'un regroupement pédagogique concentré concernant Oneux, Coulonvillers, Cramont, Mesnil, Maison-Roland, Bussus-Bussuel et Saint-Riquier[24].

    Sports

    Le club de football du village est le Football Club Centulois, fondé en 1924. Il évolue en Régionale 3 de la Ligue des Hauts-de-France (3e échelon régional et 8e division nationale). Les matchs ont lieu au stade Marcel-Louchart, situé tout près de l'abbaye.

    Économie

    Tourisme

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Façade de l'abbatiale bénédictine en fin de restauration en août 2006.

    Église abbatiale[27]

    Construit à l’emplacement de l’église carolingienne détruite par les invasions normandes et les incendies, cet édifice du XIIIe siècle est l’œuvre de restauration de quatre abbés entre 1257 et 1536 et a connu les différentes étapes du gothique. Longue de 96 m, large de 27 m et haute de 50 m, elle possède une façade de style gothique flamboyant du XVe siècle.

    À l’intérieur, le style est plutôt classique, dans les boiseries, les grilles et la décoration en marbre du XVIIe siècle sous l’influence de l’abbé Charles d'Aligre.

    On peut également y admirer les tableaux de peintres du XVIIe siècle (Jouvenet, Bon Boullongne, Hallé…), un christ de Girardon, ainsi que la salle du Trésor, où est contée (lors de visites guidées) l’une des plus extraordinaires légendes du Moyen Âge : le Dit des trois morts et des trois vifs.

    Hôtel-Dieu

    Hôtel-Dieu de Saint-Riquier.

    L’évocation la plus ancienne de cette institution remonte à 1199. Il fut à l’origine dirigé par des frères et des sœurs, puis par les sœurs augustines qui restèrent à Saint-Riquier jusqu’en 1963. À la Révolution, l’Hôtel-Dieu devient un hospice civil.

    Les bâtiments actuels ont été construits de 1688 à 1704. On remarque surtout le cloître en briques et pierre et la chapelle dédiée à saint Nicolas[28], élevée de 1717 à 1719, et consacrée en 1720 par l’évêque d’Amiens. Cette chapelle s’enrichit au cours du XVIIIe siècle de précieuses ornementations, la plupart de style baroque-rocaille.

    Beffroi

    Le beffroi de Saint-Riquier  Patrimoine mondial (2005) est le symbole de l’indépendance municipale car Saint-Riquier a obtenu en 1126 une des premières chartes communales de France. Le premier beffroi étant trop près de l’abbaye, les puissants abbés exigèrent en 1283 qu’un nouveau beffroi soit construit à l’endroit actuel. Édifié au XIIIe siècle, il fut presque totalement détruit en 1475, sur ordre de Louis XI sanctionnant la commune pour le soutien qu'elle apporta aux Bourguignons, puis reconstruit et terminé en 1528.

    Son imposante tour carrée de pierres blanches haute de 18 mètres, large de 9,4 mètres et posée sur un soubassement de grès, le beffroi est flanqué de 4 tourelles d’angle à clocheton pour le guet. Il doit son aménagement actuel à de grands travaux de réhabilitation en 1788 et 1789 où l’on perce sa grande entrée nord. Il devient alors hôtel de ville et abrite jusqu’en 2005 les réunions et les mariages. Il possède deux entrées opposées l’une pour la tour de guet, l’autre pour la prison (où se trouve actuellement l'Office du tourisme.

    Depuis 1943, il est protégé en tant que monument historique  Inscrit MH (1943). Depuis juillet 2005, il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial par l’Unesco avec 22 autres beffrois du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.

    Tours et fortifications

    Saint-Riquier possédait deux enceintes fortifiées. L’enceinte interne avait quatre portes et une portelette. L’enceinte externe avait au moins sept portes ou portelettes.

    Des remparts médiévaux de la ville, il ne reste que quelques débris de murailles et quelques tours en mauvais état :

    • la tour du Noch (la plus visible et la mieux conservée),
    • la tour Saint-Jean (récemment restaurée, appartenant au mur d’enceinte de l’abbaye),
    • la tour Margot (où se rejoignaient les anciens fossés intérieurs et extérieurs de la ville fortifiée),
    • la tour Haimont (très dégradée, elle fut sacrifiée en aux commodités de transport).

    Maison Napoléon

    Cette maison, près de la place (au 3, rue du Général-de-Gaulle), se signale par une curiosité architecturale. Son pignon, épousant la forme du bicorne de l'empereur Napoléon Ier, est surmonté de sa statue.

    Il faut y voir l'hommage rendu à sa mémoire, vraisemblablement en 1840 à l'occasion du retour de ses cendres, par l'un de ses grognards, Louis Joseph Petit. Cette statue, récente (œuvre du sculpteur amiénois Léon Lamotte), est en fait une réplique. Sur la façade côté jardin se trouve une plaque commémorative avec l'inscription :

    « Louis-Joseph Petit 1792-1863 soldat de la Grande Armée blessé à Ligny le 16 juin 1815. Médaillé de Sainte-Hélène devint Receveur des Contributions indirectes à Saint-Riquier où il se maria en 1836 avec Rose Aline Lefebvre 1809-1890. Vers 1840 il construisit cette maison dont le pignon imitant le chapeau impérial légendaire fut surmonté de la statue de Napoléon 1er Empereur des Français, Roi d'Italie. Ruinée par le temps, elle fut remplacée par une statue semblable inaugurée le 1er mai 1962 en présence de S.A. le Prince Paul Murat représentant SAI le Prince Napoléon. Ville de Saint-Riquier Souvenir napoléonien Section de Picardie. »

    On retrouve des traces de la maison dans les plus anciens documents centulois, sans doute bien au-delà du XVIe siècle. La demeure s'appelait jadis « l'hôtel du Blanc Coulon » (Blanc Colombier ?). En 1665, elle est la propriété de Jean Garin, sergent royal, qui l'a acquise des héritiers de Jean Butey, procureur royal, lui-même la tenant de Jean Carpentier. Au XVIIIe siècle, cette demeure est passée dans la famille Judcy ou Judey, 8 générations de chirurgiens issues d'un chirurgien-major d'un régiment suisse.

    Par mariage et héritage, cette propriété échoit à la famille Lefebvre, bourgeois et maire de Saint-Riquier, avant que le beau-père de Louis Joseph Petit, Angilbert Lefebvre, à l'occasion de l'élargissement, dans la traversée du bourg, de la route Le Havre-Lille, ne contribue à l'édification de ce pignon.

    La fille de Louis Joseph Petit se maria en 1859 à maître Eugène Marcassin, notaire à Saint-Riquier. Un de ses fils René Marcassin, PDG de la Compagnie de Saint-Gobain, devint propriétaire de la demeure en 1890, après la mort de sa grand-mère madame Petit.

    Il la transmit à son décès en 1944 à sa fille madame Lauzier. Elle la céda à madame Pardessus, secrétaire d'avocat, le , date anniversaire du Sacre et d'Austerlitz. Madame Pardessus fut la première propriétaire ne descendant pas de Louis Petit.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale après le bombardement en , on installa en ses murs un bureau de la Poste jusqu'en 1962.

    Les nouveaux propriétaires Marc et Bernadette Stubbe, d'origine belge, ont acquis la demeure en 2000. La façade et le pignon ont été ravalés en mai 2006.

    Autres monuments

    Ce monument représentait une pyramide d’où tombent des guirlandes avec, trônant au sommet, un coq de bronze en train de chanter. Il avait été érigé grâce à l’argent d’une souscription publique. Il était l’œuvre d’Emmanuel Fontaine, sculpteur abbevillois (1856-1935) et avait été inauguré le dimanche . Trente-sept noms de Centulois morts à la Grande Guerre y sont inscrits.
    En 2011, le monument aux morts s'est vu décapité de son coq de bronze, dérobé sans doute par des voleurs de métaux.
    En , la municipalité a décidé de faire appel à un tailleur de pierre à qui elle a commandé une sculpture aussi proche que possible de l’œuvre de bronze originale.
    Dans un angle de la ferme de Drugy, reconstruite sur les fondations de l’ancien château fortifié et résidence d’été des abbés de Saint-Riquier, on montre encore une ancienne salle voûtée qui correspondrait à l’emplacement du cachot occupé par Jeanne d’Arc, une nuit de novembre 1430, alors qu’elle était conduite pour son procès et son supplice à Rouen. Le passage de Jeanne d’Arc à Drugy-lès-Saint-Riquier est relaté dans la chronique latine de Jean de la Chapelle, datée de 1492.
    Bien desservi par la route et le rail (ligne de Fives à Abbeville), doté d'un vaste camp d'entraînement et d'un hôpital militaire (installé dans les bâtiments de l'abbaye), Saint-Riquier assurait un rôle essentiel dans la préparation et les soins des troupes alliées à l'arrière du Front dès 1915. Le petit cimetière communal, trop exigu et inapproprié, ce lieu de sépultures fut improvisé à la hâte au début de la Première Guerre mondiale. Y reposent 104 combattants britanniques et des colonies anglaises des deux dernières guerres.
    On y trouve également la tombe familiale du sergent Petit (de la Maison Napoléon).
    • La Traverse du Ponthieu, randonnée de 18 km, à pied, à cheval ou à vélo, d'Abbeville à Auxi-le-Château, passe dans la commune.

    Événements culturels

    Personnages liés à la commune

    Héraldique

    Blason
    D'azur semé de fleurs de lys d'or[30].
    Détails
    En 1669, l'armorial de Pierre de La Planche donnait déjà ce blason. Ces armes sont celles de la maison royale de France sous leur aspect ancien[31]. Cependant, vers 1840, apparut un blason différent : « d'azur semé de fleurs de lys d'or, au chef d'argent plain », utilisé jusqu'aux années 1990[30].

    Pour approfondir

    Bibliographie

    Le patrimoine de la commune sur www.pop.culture.gouv.fr/

    Liens internes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Cette étymologie du toponyme est incertaine. Si la ville fut peut-être équipée de cent tours défendant ses murailles, comme le veut la tradition, certains y voient plutôt une origine celtique à partir du mot « candir » (terre blanche, sol crayeux) transformé en « Cantium », « Cantulla », « Centulla ».
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Notice géographique et historique sur la commune de Saint-Riquier, rédigée par A. Pruvost, instituteur, en 1899, Amiens, Archives départementales de la Somme
    2. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    3. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    4. « Lignes qui desservent SAINT RIQUIER », sur trans80.hautsdefrance.fr (consulté le ).
    5. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    7. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Abbeville », sur insee.fr (consulté le ).
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. http://picardie-1939-1945.org/phpBB2new/viewtopic.php?t=3128
    11. http://www.picardie-1939-1945.org/phpBB2new/viewtopic.php?t=3120
    12. Olivier Bacquet, « Le maire de Saint-Riquier veut céder son écharpe à une femme : Le maire de Saint-Riquier Yves Monin sera présent sur une liste menée par Jocelyne Martin, son actuelle première adjointe », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le ) « Il n’abandonne pas les affaires communales pour autant, et souhaite garder une délégation, celle du service des eaux. Conseiller municipal, il souhaite également devenir délégué communautaire (c’est-à-dire représenter Saint-Riquier au sein de la communauté de communes du Ponthieu-Marquenterre), ce qu’il n’est pas aujourd’hui ».
    13. Réélu pour le mandat 2014-2020 : Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 12 avril 2014, p. 12.
    14. Johann Rauch, « Ponthieu-Marquenterre : Qui à la tête de l’intercommunalité… : Focus sur la nouvelle gouvernance de l'intercommunalité Ponthieu-Marquenterre… », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le )
      Yves Monin, maire de Saint-Riquier durant 25 ans et aujourd’hui conseiller de la majorité centuloise. Il faisait partie des élus les plus réfractaires à l’actuelle intercommunalité lors de sa création en 2017. Il s’est proposé au poste de conseiller communautaire délégué aux réseaux de distribution d’eau et à l’assainissement.
    15. Olivier Bacquet, « Jocelyne Martin première femme maire de Saint-Riquier, Yves Monin égratigne l’opposition : Avant de remettre son écharpe de maire à son ancienne première adjointe, Yves Monin a critiqué avec virulence les élus d'opposition et leurs colistiers », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le ).
    16. « JDA »
    17. « JDA, Yves Monin réélu maire »
    18. Les comptes de la commune
    19. Chiffres clés Évolution et structure de la population. Dossier complet
    20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    24. « Bussus-Bussuel, ils monteront dans la fusée », Le Courrier picard, édition Picardie maritime, 28 novembre 2017, p. 13.
    25. « Département de la Somme », sur Cour des comptes (consulté le ).
    26. « Association de préfiguration de la fondation de l'abbaye royale de Saint-Riquier- Baie de Somme - centre culturel de rencontre (Somme) », sur Cour des comptes (consulté le ).
    27. Trois vues de l'abbatiale, proposées par Clochers.org
    28. Clochers.org
    29. Site du Festival de musique classique
    30. « 80716 Saint-Riquier (Somme) », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
    31. Jean Estienne et Mireille Louis, Armorial du Département et des Communes de la Somme, Abbeville, 1972, F. Paillart p. 68-69


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