Chevauchée du Prince Noir (1356)
La chevauchée du Prince Noir en 1356, qui commence le par le départ des troupes anglaises de Bordeaux et se termine par la bataille de Poitiers le , est un raid dévastateur d'Édouard, prince de Galles, plus connu sous le nom de Prince Noir, fils aîné du Édouard III, roi d'Angleterre, sur le sol français. Cette seconde expédition du Prince Noir[1] dévaste une grande partie du Bergeracois, du Périgord, du Nontronnais, du Confolentais, du Nord-Ouest du Limousin, de la Marche, du Boischaut, de la Champagne berrichonne, du Berry, de la Sologne, du sud de la Touraine et du Poitou.
Ne doit pas être confondu avec Chevauchée du Prince Noir (1355).
Pour l’article homonyme, voir Chevauchée.
Date | - |
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Lieu | Bergeracois, Périgord, Nontronnais, Confolentais, Limousin, Marche, Boischaut, Champagne berrichonne, Berry, Sologne, Touraine et Poitou. |
Issue | Victoire anglaise décisive |
Royaume de France | Royaume d'Angleterre |
Jean II le Bon Amaury de Craon Jean Le Meingre | Édouard de Woodstock Bernard d'Albret Jean de Grailly John Chandos |
Batailles
- Cadzand (1337)
- Arnemuiden (1338)
- Manche (1338-1339)
- Chevauchée d'Édouard III (1339)
- Cambrai (1339)
- L'Écluse (1340)
- Saint-Omer (1340)
- Tournai (1340)
- Bergerac (1345)
- Auberoche (1345)
- Aiguillon (1346)
- Chevauchée d'Édouard III (1346)
- Caen (1346)
- Blanquetaque (1346)
- Crécy (1346)
- Calais (1346-1347)
- Chevauchée de Lancastre (1346)
- Neville's Cross (1346)
- Lunalonge (1349)
- Calais (1349-1350)
- Winchelsea (1350)
- Saint-Jean-d'Angély (1351)
- Saintes (1351)
- Ardres (1351)
- Chevauchée du Prince Noir (1355)
- Narbonne (1355)
- Chevauchée de Lancastre (1356)
- Chevauchée du Prince Noir (1356)
- Bourges (1356)
- Romorantin (1356)
- Poitiers (1356)
- Nogent (1359)
- Chevauchée d'Édouard III (1359-1360)
- Reims (1359-1360)
- Winchelsea (1360)
- Paris (1360)
- Chastres (1360)
- Chartres (1360)
Contexte
Au printemps 1356, le Prince Noir fait assembler à La Réole une force d'environ 9 000 hommes[2]. Les Français en déduisent que le prince de Galles se prépare à rééditer sa chevauchée de l'automne 1355. Le roi de France, alors au siège de Breteuil, envoya des renforts afin de renforcer l’armée de Charles, alors comte de Poitiers, positionnée à Bourges et de l’expédier rapidement dans le sud de la France soutenir les possessions et villes du Languedoc.
Déroulement
Traversée du Périgord
- 6 juillet 1356 :
- 8 ou 9 juillet 1356 :
- le Prince Noir arrive à La Réole où est réunie une armée forte d’environ 9 000 hommes, en passant logiquement le long de la Garonne, par Saint-Macaire dans l'Entre-deux-Mers.
- Le roi Jean apprenant ce rassemblement envoie des renforts afin de renforcer l’armée du comte de Poitiers positionnée à Bourges pour qu'il puisse rapidement rejoindre le Languedoc et soutenir les villes.
- Vers le 22 juillet 1356[3] :
- Le Prince de Galles quitte La Réole en direction du Nord-Ouest, surprenant ainsi les calculs du roi de France, en se dirigeant en direction de Bergerac.
- 23 juillet au 3 août 1356 :
- La route précise prise par l'armée anglaise n'est pas connue. Il est toutefois supposé[4] qu'il soit passé, entre autres, par Monségur, une bastide devenue anglaise en 1345, Duras, dirigée par Gailhard de Durfort, et Puyguilhem, et que les contrées traversées furent pillées, ravagées et rançonnées comme il était de coutume à cette époque. La troupe anglaise mit donc 12 jours pour parcourir les 65 km entre les 2 villes. On peut imaginer dans quel état ils laissèrent le pays.
- 4 août 1356[5] :
- Les troupes du Prince Noir arrivent à Bergerac[6]. À Bergerac, le Prince Noir divise son armée en deux parties qui prennent des directions différentes :
- L’avant-garde et le corps central, d'environ 6 000 soldats soit environ 10 000 hommes en incluant le personnel non combattant, avec un grand nombre de chariots, qu'il commande, prend un itinéraire qui est connu grâce à l'Elogium et qui est détaillé ci-dessous.
- L’arrière garde composée des troupes anglaises et gasconnes, d'environ 2 000 hommes, commandée par le sénéchal John Chandos qui traversera, pillera et mettra à feu et à sang vraisemblablement[7] l’Agenais, le Quercy, le Rouergue, le sud du Limousin, l'Auvergne et le Berry. On retrouvera ce corps à Saint-Amand-Montrond, Nevers, Bourges, Aubigny-sur-Nère d'où il rejoint le corps du Prince Noir à Romorantin.
- Les troupes du Prince Noir arrivent à Bergerac[6]. À Bergerac, le Prince Noir divise son armée en deux parties qui prennent des directions différentes :
- 6 août 1356 :
- Les troupes anglaises du Prince pénètrent dans le Périgord. L’Eulogium indique que 2 gros villages fortifiés, dont les noms ne sont pas cités, ont été pris par Bartholomew de Burghersh (en) et le vicomte de Marsan[8] et qu'ils attendent l'arrivée du Prince Noir.
- 7 août 1356 :
- Le Prince Noir pénètre dans Périgueux. À la vue des hordes de pillards qui s'affairent sauvagement dans les faubourgs de la ville, l'évêque de Périgueux promulgue l'excommunication de ceux-ci. Selon certains historiens[9], le prince aurait passé la nuit à Château-l'Évêque.
- 9 août 1356 :
- Le prince anglais arrive à Brantôme distante de 7 km et envoie une compagnie piller et détruire le château et le village de La Chapelle-Faucher qui soutenait le roi de France[10].
- 10 août 1356[11] :
- 11 août 1356 :
Traversée du Limousin et de la Marche
- 12 août 1356 :
- L'armée anglaise arrive à Rochechouart
- 13 août 1356 :
- La chevauchée arrive au prieuré de La Péruse que l'Eulogium indique être au bord de la Wigan.
- 14 août 1356 :
- Les Anglais quittent La Péruse et passent la Vienne, à gué, vraisemblablement dans les environs de Manot[18],[19] et après une longue marche arrivent dans un village appelé Litherp[20] où se trouve une abbaye. Cette abbaye augustinienne située au milieu du village et entourée de murs doublés de fossés profonds oppose une forte résistance à l'armée du prince. Elle finit par se rendre à la volonté du Prince qui épargne, pour une fois, l'église et la population.
- 15 août 1356 :
- Le Prince Noir reste toute la journée de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie[21] et y passe une nouvelle nuit.
- 16 août 1356 :
- Partant de Lesterps la troupe emprunte la route en direction de Bellac[22], passant vraisemblablement par Bussière-Boffy[23],[24] ruinant au passage le château du Fraisse[25] et vraisemblablement celui de Rochelidou[26] situé à proximité, très sûrement le château et le couvent de Mortemart. Le Prince Noir arrive en fin de journée à Bellac, ville appartenant à Marie de Châtillon-Saint-Pol, comtesse de Pembroke, veuve d'Aymar de Pembroke[27]. L'appartenance de Bellac au comte anglais de Pembroke sauve la ville d'un incendie[28], mais peut-être pas du pillage.
- 17 août 1356 :
- Le Prince s'empare d'une ville[29] où il y a un château qui appartient à Jacobo Burboun. Ce dernier est absent mais son épouse, Jeanne de Châtillon, est présente lors de l'arrivée des Anglais. L'église fortifiée et la ville résistent longtemps à l'envahisseur, mais les deux sont prises d'assaut.
- 18 août 1356 :
- La troupe anglaise passe la journée au Dorat qui est désormais entre leurs mains.
- 19 août[30] 1356 :
- Les Anglais arrivent près un village qui s'appelle Luchank[31] (aujourd'hui Lussac-les-Églises) et où ils trouvent un grand nombre de poissons. Ils prennent la ville, y passent la journée (à la piller ?) puis la brûlent[32].
Traversée du Berry, Boischaut et Champagne berrichonne
- 20 août 1356 :
- 21 août 1356 :
- Après une longue marche la colonne arrive à Argentoun, où il y a un château au-dessus de la ville, et passe la nuit dans le village.
- 22 août[36] 1356 :
- Le château est capturé et la troupe passe la journée à piller Argenton. Un autre château est pris mais l'auteur ne donne pas son nom. Le château de Crozant résiste par contre aux assauts des anglo-gascons qui continueront leur chemin après avoir saccagé le village[37].
- 23 août 1356 :
- Édouard entre dans une très jolie ville « appelé en Français Citerauf » et qu'il trouve comme abandonnée[38] et assiège André de Chauvigny vicomte de Brosse[39] dans le château où il s'était retiré avec ses vassaux et ses principales forces. Après l'avoir sommé de se rendre, le Prince Noir envoie les seigneurs d'Albret, de Lesparre et de Pommiers afin qu'ils parlementent à son ralliement envers le roi d'Angleterre. L'avant-garde quitte Chateauroux et arrive à Bourg-Dieu où dans une abbaye fortifiée un pèlerinage annuel vénère saint Côme et saint Damien. L'auteur de l'Elogium indique ensuite qu'un corps armé entre à Seynt Yman et y passe la nuit. Il s'agit selon toute vraisemblance de l'arrière-garde qui a traversé l’Agenais, le Quercy, le Rouergue, le sud du Limousin, l'Auvergne et arrive dans le Berry.
- 24 août 1356 :
- Les Anglais restent sur leurs positions le 24 août, jour de la saint Barthélémy, brûlant et pillant néanmoins Châteauroux avant de se retirer.
- 25 août 1356 :
- Les godons arrivent à Isoldoun. Durant 3 jours ils font une razzia et un pillage systématique de la ville, des faubourgs, de l'église Saint-Cyr… qu'ils incendient en partant, malgré la défense héroïque du château qui ne sera toutefois pas pris. La ville mettra de longues années à se remettre de cette dévastation.
- 26 et 27 août :
- 28 août 1356 :
- Après avoir passé 3 jours à piller Issoudun, sans réussir à prendre le château, le Prince Noir arrive à un château appelé Le Feerte[43], propriété du vicomte de Thouars[44], qu'il prend malgré ses excellentes défenses, le pille ainsi que le village attenant et détruit l'ensemble par le feu.
Par la suite il arrive à Lury, une vieille ville fortifiée dont on pense qu'elle subit également pillage et incendie.
Il traverse ensuite le Cher, qui marquait la frontière avec le royaume de France, et passe la nuit dans la ville de Virizon[45] qui semble avoir été mise en état de siège depuis 3 jours par le captal de Buch, Jean de Grailly, qui brûle l'abbaye.
Ce même jour, les capitaines de l'arrière-garde anglaise John Chandos et James Audley pillent et brûlent Aubigny. L'auteur indique qu'un groupe français de 80 lances commandées par Gris Motoun[46] est défait par 10 lances anglaises de Chandos.
- Après avoir passé 3 jours à piller Issoudun, sans réussir à prendre le château, le Prince Noir arrive à un château appelé Le Feerte[43], propriété du vicomte de Thouars[44], qu'il prend malgré ses excellentes défenses, le pille ainsi que le village attenant et détruit l'ensemble par le feu.
- 29 août 1356 :
- Vraisemblablement informé que les passages de Loire étaient gardés ou coupés, le Prince Noir dirige son armée vers l'Ouest par la vallée du Cher[47] où ils font prisonniers 8 soldats d'un détachement d'Amaury de Craon et de Boucicaut[48]. Les prisonniers indiquèrent que le roi de France cherchait à le rencontrer, pour lui livrer bataille[49]. Le prince envoie alors des troupes en reconnaissance, en direction de Salbris, La Ferté-Imbault et Mennetou. Les Anglais prennent les villes et les châteaux, les pillent et les détruisent[50]. La Ferté-Imbault ne sera reconstruite que sous la Renaissance[51],[52].
Le moine de Malmesbury indique que les Anglais arrivent « ad unam villam quae vocatur Frank sita super amnem quae dividit regnum Franciae et ducatum. » La ville de « Frank » est, selon les historiens, Villefranche-sur-Cher.
- Vraisemblablement informé que les passages de Loire étaient gardés ou coupés, le Prince Noir dirige son armée vers l'Ouest par la vallée du Cher[47] où ils font prisonniers 8 soldats d'un détachement d'Amaury de Craon et de Boucicaut[48]. Les prisonniers indiquèrent que le roi de France cherchait à le rencontrer, pour lui livrer bataille[49]. Le prince envoie alors des troupes en reconnaissance, en direction de Salbris, La Ferté-Imbault et Mennetou. Les Anglais prennent les villes et les châteaux, les pillent et les détruisent[50]. La Ferté-Imbault ne sera reconstruite que sous la Renaissance[51],[52].
Traversée de la Sologne et de la Touraine
- 30 août 1356 :
- Dans la journée 60 lances françaises et un grand nombre d'hommes d'armes d'Amaury de Craon et de Boucicaut tendent une embuscade à un petit convoi ennemi qui résiste jusqu'à l'arrivée du gros des forces anglaises qui capturent 120 Français, l'autre moitié et plus se sauve en direction de Romorantin.
Les Anglais arrivent à Romorantin et plantent leurs tentes près de l'un des gués de la Sauldre, durant 3 jours, et lancent le premier assaut.
- Dans la journée 60 lances françaises et un grand nombre d'hommes d'armes d'Amaury de Craon et de Boucicaut tendent une embuscade à un petit convoi ennemi qui résiste jusqu'à l'arrivée du gros des forces anglaises qui capturent 120 Français, l'autre moitié et plus se sauve en direction de Romorantin.
- 31 août 1356 :
- Après avoir capturé la ville, les Anglais avec à leur tête le Prince de Galles, attaquent le château où sont enfermés un grand nombre de défenseurs. Les assaillants prennent pied dans le château et les Français se réfugient alors dans le Doungoun[53]. L'assaut est meurtrier, des deux côtés, les Anglais perdent Bernardet d'Albret[54],[55].
-
- Durant la journée, les Anglais lancèrent trois assauts distincts contre la tour. Le premier par le comte de Suffolk William d'Ufford, le second par Bartholomew de Burghersh (en) et le troisième par un chevalier Gascon, dont le nom n'est pas cité, sans succès car le donjon tient toujours.
- 2 et 3 septembre 1356 :
- Les assaillants finissent par mettre le feu à la tour, Froissart indique qu'ils utilisèrent le feu grégeois et des canons, vraisemblablement par une sape, de sorte que les assiégés ne pouvaient pas éteindre le feu avec le peu de réserve de vin et d'eau dont ils disposaient[56].
Après avoir négocié, les défenseurs se rendent. L'historien Robert d'Avesbury indique que 80 Français se rendirent, parmi eux Amaury de Craon et Boucicaut.
- Les assaillants finissent par mettre le feu à la tour, Froissart indique qu'ils utilisèrent le feu grégeois et des canons, vraisemblablement par une sape, de sorte que les assiégés ne pouvaient pas éteindre le feu avec le peu de réserve de vin et d'eau dont ils disposaient[56].
- 4 septembre 1356 :
- Les Anglais restent en place durant la journée, tout en se préparant à continuer leur chevauchée.
- 5 septembre 1356 :
- L'armée passe sur les terres des comtes de Bisser et Burgilloun[57]
- 6 septembre 1356 :
- Le prince arrive devant un château du comté de Blois qui se situe au-dessus du Cher[58]. Rien n'indique la prise du château. S'il est toutefois possible qu'une « avant-garde » l'ait attaqué, le gros de la troupe a contourné le château par le nord.
- 7 septembre 1356 :
- Les Anglais arrivent à Aumounk Super Leir située près de Tours[59] et y passent 3 jours à piller. Le chroniqueur anglais, Geoffrey le Baker indique que le prince détacha 1 000 hommes et 500 arbalétriers pour prendre Tours et la brûler. Cette entreprise échoua en raison du mauvais temps. « Il plut et tonna durant trois jours, grâce aux interventions, divines, des bienheureux saint Martin et saint Gatien ».
- 11 septembre 1356 :
- L'armée anglaise quitte Montlouis et traverse à gué le Cher aux environs de Véretz, rendue très dangereux en raison des fortes pluies. En effet les ponts au voisinage de Tours, Joué-lès-Tours et Saint-Avertin, avaient été coupés et les villages brûlés sur ordre du maréchal Jean de Clermont-Nesle afin de retarder les Anglo-Gascons. Le Prince Noir passe la nuit au château de Montbazon.
- 12 septembre[60] 1356 :
- Alors que le Prince Noir était à Montbazon, il reçut la visite du cardinal de Périgord et de plusieurs évêques venus pour le persuader de signer soit une trêve, soit la paix. Les émissaires indiquèrent que le dauphin était à Tours avec un millier d'hommes. Le prince repousse les propositions et le
- 13 septembre :
- Il traverse Sainte-Maure, atteint la Creuse qu'il longe jusque La Haye où il passe la nuit.
Traversée du Poitou et bataille de Poitiers
- 14 septembre[61] :
- Après avoir traversé la Creuse, il arrive au très beau château appelé Chastel Heraud, situé au-dessus de la Vienne et y passe les 2 jours suivants. Apprenant que le roi de France avait traversé la Creuse à La Haye, occupait le pont de Chauvigny et se dirigeait sur Poitiers, le
- 17 septembre[62] :
- Au matin, le Prince Noir fonce, avec 200 hommes d'armes, à travers la forêt de Moulière et débouche sur la route de Poitiers à Chauvigny où il tombe par surprise sur l'arrière-garde de l'armée française forte de 700 hommes d'armes et chevaliers à la Chaboterie au Breuil l'Abbesse. Les Français totalement décontenancés s'enfuirent dans la forêt, perdant 240 hommes dont le comte de Joigny, Jean II de Chalon comte d'Auxerre et Jean II de Châtillon qui seront libérés après rançon. Quand le roi Jean apprend que ses ennemis étaient derrière et non devant, il fait retourner sa troupe. Au soir, les deux armées campent l'une en face de l'autre.
- 18 septembre
- Les deux camps se préparent à la bataille.
- Les troupes françaises sont positionnées en trois batailles[63] de 16 000 hommes chacune :
- 1re bataille commandée par Philippe duc d'Orléans est composée de 36 bannières et environ 72 pennons dont le connétable de France Gautier VI de Brienne.
- La 2e bataille est sous les ordres de Charles duc de Normandie et de ses deux frères Louis et Jean ainsi que les seigneur de Saint-Venant, Jean de Landas, Thibaut de Voudenay…
- La 3e bataille est commandée par le roi de France Jean entouré de 19 chevaliers de l'Étoile.
- Les troupes anglaises sont positionnées également en 3 batailles :
- la première bataille composée de 2 000 hommes d'armes, 4 000 archers et 1 500 brigands sont positionnés en un lieu très fort situé le long d'un chemin fortifié de haies et de buissons.
- La grosse bataille du prince de Galles, avec sa cavalerie et l'élite des barons anglais et gascons se tenait un peu en arrière de la première bataille.
- la 3e bataille était placée plus loin à droite de la position de Maupertuis, sur une colline, sous le commandement de William Montagu, comte de Salisbury avec 300 hommes d'armes et 300 archers.
- Les troupes françaises sont positionnées en trois batailles[63] de 16 000 hommes chacune :
- Les deux camps se préparent à la bataille.
- Le roi allait donner le signal d'attaque lorsque deux légats pontificaux accourus en toute hâte de Poitiers vinrent parler de trêve et de négociations pacifiques. Malgré le bon vouloir du prince de Galles, qui manquait de vivres, on ne put s'entendre et l'armistice consenti par le roi fut rompu le lendemain matin.
- 19 septembre :
- à 6 heures du matin, la bataille de Poitiers s'engage, elle se termine à midi.
Les Français perdent 13 comtes, 1 archevêque, 66 barons et bannerets et 2 000 hommes d'armes. 3 000 hommes d'armes sont tués dans la poursuite sans compter les comtes, vicomtes, barons, bannerets… Les Français laissèrent sur le champ de bataille 8 000 hommes d'armes.
Les Anglais ne perdent que 1 900 hommes d'armes et 1 500 archers. En outre, le roi de France Jean le Bon est fait prisonnier par Denis de Morbecque. Jean le Bon est le 2e souverain français à être capturé sur un champ de bataille[64].
Édouard III exige une énorme rançon de quatre millions d'écus d'or pour sa libération. Son prestige est au plus haut, contrairement à celui de la noblesse française. Le roi étant captif, le royaume va sombrer dans la guerre civile.
- à 6 heures du matin, la bataille de Poitiers s'engage, elle se termine à midi.
Retour à Bordeaux
- 20 septembre[65] :
- 22 septembre :
- Ils arrivent à Chaunay par la voie Romaine,seule voie de communication allant de Poitiers à Libourne.
- 23 septembre :
- Ils sont à Ruffec
- 24 septembre :
- 25 septembre :
- Ils arrivent à Roche Fouchaut, qui est commandé par Aimerus de la Roche[68]
- 26 septembre :
- Ils sont à Boy
- 27 septembre :
- Ils passent la nuit à Sanctum Claye
- 28 septembre :
- Le convoi traverse la Dronne et passe la nuit à Sanctum Antonium super fluvium de le Ile
- 29 septembre :
- Ils traversent l'Isle.
- 30 septembre :
- Ils arrivent à Seynt Milion et sont dans la soirée sur le bord de la Dordogne
- 1er octobre :
- La Dordogne est traversée.
- 2 octobre :
Bilan
La chevauchée du Prince Noir en 1356 est une très grande victoire pour l’Angleterre, plus grande encore que celle d’Édouard III en 1346. D'un point de vue militaire, la défaite de Poitiers est plus humiliante pour les Français que celle de Crécy. En effet ces deux batailles sont identiques, avec des stratégies identiques et des échecs identiques. En dix ans, les Français n’avaient pas su faire évoluer leur technique militaire. Comme en 1346, l’armée française comptait encore presque exclusivement sur sa cavalerie et n’avait pas d’archers dans ses rangs. La conception de guerre n'avait pas évolué, les Français se battaient, très courageusement, en un engagement où des chevaliers se ruaient les uns sur les autres, stratégie militaire du XIIIe siècle totalement dépassée. La bataille de Poitiers n'avait été livrée que contre un corps expéditionnaire, valeureux certes, mais bien loin de l'expérience et la force des troupes royales. À Crécy, Philippe VI, en constatant son échec, avait quitté le champ de bataille. Jean le Bon constate également que l’affrontement est un échec, mais décide quant à lui de rester. Ce comportement chevaleresque, héroïque, mais inutile, va causer de grands troubles dans le royaume de France.
Après la convocation des États généraux, le gouvernement du royaume est confié au dauphin Charles. Cette régence s'annonce difficile. En décembre 1356, le dauphin publie une ordonnance donnant cours à une nouvelle monnaie. Des échauffourées éclatent et le prévôt des marchands de Paris, Étienne Marcel, parvient à faire révoquer l’ordonnance. En 1357, ce dernier tente d'imposer un contrôle sur la monarchie française. Les traités de Londres instaurent l'insécurité et la guerre civile s'installe.
Notes et références
- La première expédition du Prince Noir eut lieu en 1355 le menant jusqu'à Béziers et Narbonne.
- Les chiffres donnés le plus souvent vont de 8 000 à 10 000.
- La date exacte n'est pas connue.
- Dans les traces du Prince Noir ; le chemin vers Poitiers 1355-1356 de Peter Hoskins.
- L’Eulogium Historiarum sive Temporis indique qu'il s'agit d'un jeudi.
- Écrit Brigrake dans l'Elogium, ou Brygerake. Bri-ge-rake → Bergerac.
- On ne trouve aucun écrit concernant cette colonne et son itinéraire. On sait seulement que la colonne, autre que celle du Prince Noir, a suivi une route beaucoup plus à l'est.
- Ibi dominus Bartholomeus de Borowasch cum suis duas magnas villas muratas conquisivit quas dominus de Marsan ad usum domini principi custovidit qui quidem villas praedictas ad magnum damnum inimicorum viriliter et robuste usque ad adventum principis custovidit..
- Roland Delachenal dans Histoire de Charles V et Tourneur-Aumont dans la bataille de Poitiers.
- La chevauchée du Prince Noir à La Chapelle-Faucher.
- Le 10 août est un mercredi mercurii jour de la Saint Laurent in die Sancti Laurentii.
- Peut-être la Dronne.
- Peut-être le Château de Vaugoubert du Moyen Âge.
- unum castellum fortissimum et una villa quae nominatur (vocatur) Quisser.
- On suppose que le nom de ce village est Quinsac mais ce n'est pas une certitude.
- On suppose que ce village est soit Nontron soit Saint-Martin-le-Pin soit Badeix commune de Saint-Estèphe où se trouvait un prieuré de l'Ordre de Grandmont.
- Les moines ont creusé de très grands étangs.
- Vraisemblablement vers le Port.
- Manot-Présentation de la commune-Historique 4e ligne.
- En passant selon toute vraisemblance par Saint-Maurice-des-Lions.
- Assumptionis Beatae Mariae.
- Circuit du Prince Noir - Bussière-Boffy.
- Le Prince Noir à Bussière-Boffy.
- Bussière-Boffy au Moyen Âge : l’enclos paroissial.
- château-du-fraisse 2e strophe.
- L'ancienne demeure de Rochelidou.
- Elle est sa seconde épouse. Marie de Châtillon-Saint-Pol est la fille de Guy de Châtillon, comte de Saint-Pol. Elle est connue pour avoir fondé le Pembroke College de l'Université de Cambridge.
- Die martis sequenti venit princeps ad villam de Belelak quae fuit comitissae de Penbroke, pro cujus amore villa fuit salvata ab incendio.
- Le nom de la ville n'est pas cité, mais Jacobo Burboun (Jacques Ier de Bourbon-La Marche) était propriétaire du château de Le Dorat.
- Le 19 août 1356 est un vendredi.
- villam quae vocae Luchank.
- Tombe d'un chevalier du Prince Noir à Lussac-les-Églises.
- Il veut faire payer aux Anglais une dette de l'an 1356 sur RTL.
- Il veut faire payer aux Anglais une dette de l'an 1356.
- Le butin enviable du Prince Noir.
- Le 22 août est un lundi.
- Crozant.
- Histoire de Déols et Chateauroux T1 p. 277 par le Docteur Victor-Albans Fauconneau-Dufresne.
- André de Chauvigny fils de Louis de Chevigny.
- Histoire de Bourges 17. La bataille de Bourges [1356
- CROIX MOULT JOIE DE BOURGES
- Jean d'Archelet : Au pays de Jacques Cœur : Bourges, son histoire, ses monuments, ses écrivains, ses artistes pages 5-6
- Il s'agit du château de La Ferté sur la commune de Reuilly et pas du château de La Ferté-Imbault qui subira le même sort, mais quelques jours plus tard lors de l'attaque contre Salbris.
- vicecomitis de Todard.
- Postea transivit unam aquam quae dividit ducatum et regnum Franciae et vocatur Cheri et pernoctavit in villa de Virizon.
- Philippe de Chambly dit Gris Mouton.
- Le siège de Romorantin par le Prince de Galles par R Crozet.
- Domini de Cron et de Bursigaud.
- Eodem die nova venerunt principi quod rex Franciae voluit congredi cum eo, unde multum laetatus est.
- Le Château de la Ferté Imbault.
- Histoire de La Ferté-Imbault.
- La Ferté-Imbault.
- Fuit enim ibi aliud castrum juxta illud fortissimum valde quantum ad jactus saggittae quod vocabatur le Doungoun, illud autum magnum damnum ingessit hominibus principis.
- Bernardet était un jeune bachelier de la maison d'Albret. Il fut tué par une pierre lancée par un mangonneau.
- Alexandre Mazas, Vies des grands capitaines français du Moyen Âge, Paris, Devenne, 1828-29, p. 166.
- Die veneris et die sabbati submiserunt ignem ad turrim ita quod inclusi non possent bene ignem extingue cum vini et aqua, quod in parva quantitate habedant intra se.
- Die lunae sequenti venit princeps ad terram quae fuit de dominio comitis de Bisser et Burgilloun. Les historiens indiquent Bisser et Burgilloun sont selon toute vraisemblance les comtés d'Auxerre et de Bourgogne sans indiquer de noms de villes ou de villages.
- Die Martis venit princeps ad unum castrum de comitatu de Bloys, quod est situm super amnen de Cher. Le nom n'est pas cité, toutefois à la lecture d'une carte, il semble très probable qu'il s'agisse du château de Montrichard.
- …ad Aumounk Super Leir juxta Tours nobilis civitas et perpulchra…
- Le 12 septembre est un lundi.
- Le 14 septembre est un mercredi.
- Le 17 septembre est un samedi.
- Bataille au sens corps de combat.
- Le premier était Saint Louis à la bataille de Mansourah puis viendront François Ier à la bataille de Pavie et Napoléon III à la bataille de Sedan.
- Le 20 septembre est un mardi.
- unam villam vocatam le Roche.
- Die Sabbati transivit aquam de Charente et venit ad villam de Bertile sed jacuit ad villam de Mortoun.
- Il s'agit d'Aimeri III de La Rochefoucauld.
Articles connexes
Bibliographie
- (la) Eulogium Historiarum
- Chroniques de Froissart, pages 332 à 362
- (la) Chroniques de Geoffrey le Baker, pages 140 à 155 sur Gallica
- (la) Moine de Malmesbury Eulogium Historiarum sive Temporis, tome III, pages 215 à 227 sur Gallica
- (en) Herbert J. Hewitt, The Black Prince’s Expedition of 1355-1357, Manchester, Manchester University Press, 1958.
- Peter Hoskins, Dans les traces du Prince Noir ; le chemin vers Poitiers 1355-1356, Paris, L’Harmattan, 2011.
- (en) Clifford J. Rogers, War Cruel and Sharp: English Strategy Under Edward III, 1327-1360
- Le Prince Noir ruine Aubigny
- Chronique de Jean le Bel
- (en) A History of the life of Edward the Black Prince, G.P.R. James Pages 170 et suivantes
- (en) (fr) Le Prince Noir - The Black Prince poème du héraut d'armes Chandos sur Gallica
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