Cryptozoologie
La cryptozoologie (du grec ancien κρυπτός / kruptós, « caché », ζῷον / zỗion, « animal », et λόγος / lógos, « étude », soit « étude des animaux cachés ») désigne la recherche des animaux dont l'existence ne peut pas être prouvée de manière irréfutable. Ces formes animales sont appelées cryptides. Bernard Heuvelmans, son fondateur, la décrit comme « l'étude scientifique des animaux cachés, soit des formes animales encore inconnues pour lesquelles sont seulement disponibles des preuves testimoniales ou circonstancielles, ou des preuves matérielles considérées comme insuffisantes par d'aucuns ».
Le terme a été inventé par le biologiste écossais Ivan T. Sanderson[1]. Ce néologisme est, selon le Grand dictionnaire terminologique, une « science qui tente d'étudier objectivement le cas des animaux seulement connus par des témoignages, des pièces anatomiques ou des photographies de valeur contestable ». Lorsque la recherche porte sur des animaux anthropomorphes « cachés » tels que le yéti, on parle plus spécifiquement de cryptoanthropologie[2].
Il n'existe aucune formation universitaire, ni aucun institut scientifique officiel de cryptozoologie. Le cryptozoologue le plus connu et père de la forme moderne de la discipline est Bernard Heuvelmans (un ami de Hergé, auteur de Tintin), docteur en sciences d'origine belge, qui a consacré une grande partie de sa vie à chasser des formes animales encore inconnues. Auteur de Sur la piste des bêtes ignorées (en) (deux tomes publiés en 1955), Bernard Heuvelmans a déposé en 1999 l'entièreté de sa documentation et de ses archives au Musée de zoologie de Lausanne, faisant de ce musée l'institution permanente sans but lucratif avec la collection de cryptozoologie la plus importante au monde[3].
Méthodes de la cryptozoologie
Définition et méthodes
On peut définir la cryptozoologie comme l'étude et la recherche d'animaux non encore officiellement répertoriés, mais néanmoins signalés par des témoins, et dont l'existence controversée repose sur des éléments considérés comme insuffisants par la communauté scientifique des zoologues[4].
Il existe trois types de preuves :
- les preuves « autoscopiques », que tout le monde peut voir (empreinte de pied, poils, plumes, corps, etc.);
- les preuves « testimoniales », fondées sur des témoignages, et;
- les preuves « circonstancielles », c'est-à-dire des indices concomitants[1].
Dans sa méthodologie, la cryptozoologie peut faire appel à diverses disciplines, comme la zoologie, la paléontologie et la paléoanthropologie, mais aussi la psychologie, l'ethnologie, l'écologie, l'histoire, l'étude de la mythologie et du folklore, voire la police scientifique. Elle n'inclut pas la recherche de plantes hypothétiques, qui possède sa propre forme, la cryptobotanique.
Le sujet d'étude de la cryptozoologie, c'est-à-dire les animaux « inconnus », aussi appelés cryptides, se décline en cinq catégories qui, parfois, se complètent l'une l'autre :
- des animaux connus uniquement par tradition ou traces dans la mémoire collective des autochtones, sous forme de légendes ou de contes, voire à travers certaines représentations dans les graphiques. Il est à noter que dans plusieurs régions d'Europe, le loup et l'ours, animaux répertoriés dans la zoologie contemporaine, ont disparu et n'existent donc plus qu'au travers de leurs représentations culturelles (ethnozoologie);
- des animaux connus uniquement par témoignages visuels, auditifs, voire tactiles ou olfactifs;
- des animaux connus par une empreinte matérielle (comme une trace de pied);
- des animaux connus par un ou plusieurs éléments anatomiques (fragments de squelette, poils, écailles, traces de sang, etc.) et;
- des animaux connus au travers d'un dit spécimen complet, vivant ou mort, mais généralement non-identifiable[5].
Le champ d'étude de la cryptozoologie ne se limite pas au Bigfoot, Yéti ou au Monstre du Loch Ness, mais s'étend à toute créature vivante non identifiée, même celles des légendes et des mythologies du monde entier, pour autant qu'elle ait laissé une trace dans l'esprit humain. Ainsi, les insectes, à quelques exceptions près[6], n'en font pas partie, car trop petits pour avoir frappé les esprits[4],[6]. Les découvertes fortuites d'animaux officiellement décrits ne font pas partie de la cryptozoologie[5].
Pour Loren Coleman (en), l’étude est consacrée à la découverte de créatures qui ne sont pas officiellement reconnues et répertoriées par la science moderne. Coleman ajoute que les cryptides peuvent aussi être des créatures que l’on pensait éteintes, mais qui peuvent encore exister maintenant[7].
En 2004, l'auteur Chad Arment, dans son manuel de cryptozoologie, Cryptozoology: Science & Speculation, et dans une tentative de rendre la cryptozoologie acceptée par la communauté scientifique, décrit ce domaine comme n'étant pas l’étude du paranormal, et qu'elle fait partie de la même science qui a conduit à la confirmation de l’existence d’animaux réels comme l’okapi et le gorille des plaines, autrefois perçus comme des êtres fantaisistes[7]. Toujours selon sa propre définition du domaine, il décrit aussi quatre type de cryptides :
- des animaux qui ne ressemblent en rien à des animaux connus, disparus ou encore vivants;
- des animaux qui ressemblent fortement à des espèces considérées éteintes;
- des animaux qui apparaissent en dehors de leur aire de répartition connue, et;
- au sein d’une même espèce, les individus dont le phénotype se démarque (comme la taille (gigantisme et nanisme; la couleur (albinisme, mélanisme) ou encore la forme due à diverses mutations).
Cependant, les deux derniers types définis par l'auteur ne sont pas ou peu considérés, à la fois par le public, les cryptozoologues et les scientifiques, comme pouvant être éligibles en tant que catégories de cryptides, puisque ces dernières incluent des créatures ou espèces d'animaux déjà connues de la science, qu'on sait actuellement vivantes de manière certaine, et de simples formes et comportements que les individus de ces dernières peuvent arborer via des phénomènes biologiques ou comportementaux également connus de longue date par les scientifiques.
Étude des mythes
Selon Bernard Heuvelmans, l'étude des mythes et du folklore est l'un des aspects les plus importants de la cryptozoologie. Selon lui, les monstres de l'inconscient collectif seraient les résultats d'un « mécanisme de défense de notre intégrité psychique face à l'agression de l'inconnu ». Les mythes étant stéréotypés, souvent exagérés et souvent eux-mêmes altérés, mais toujours au moins basés sur quelque chose de vrai, l'étude de ces derniers pourrait fournir des indices sur d'hypothétiques créatures ayant pu les inspirer[8].
Guillaume Lecointre souligne que beaucoup de mythes ont pu apparaître à la suite d'observations sans explication scientifique, par exemple :
- des tentacules flottants de calmar géant (Architeuthis) pouvaient être interprétés comme des serpents de mer géants ou des restes de kraken[9] ;
- des restes ou des observations de régalecs, grands et longs poissons abyssaux proches des harengs, ou de serpents marins actuels ont en partie engendré les nombreuses légendes de serpents de mer (dont la taille à souvent été exagérée)[1] ;
- des tourbillons associés à des céphalopodes géants ont pu donner le mythe de Charybde avalant l'eau et la recrachant sur les navires, et de Scylla aux nombreux bras qui saisissent les marins[10] ;
- des fossiles marins en montagne ont pu donner lieu aux récits de déluges [11];
- des ammonites (Ceratitida) à enroulement incomplet ont été comprises comme des cornes de béliers géants [réf. souhaitée];
- des ossements de grande dimension (fossiles de dinosaures, par exemple) ont accrédité l’existence de dragons, de trolls, de titans… [réf. souhaitée];
- des crânes d’Elephas falconeri ont pu être interprétés comme des têtes de cyclopes (la fosse nasale des éléphants étant prise pour une orbite unique)[12] ;
- des crânes de gigantopithèques (perdus pour la science, dont on ne dispose que de dents) ont pu initier le mythe du yéti [13] et;
- des observations d'espèces animales ou de spécimens rares unicornes, vivants ou fossiles (narval, cerfs et Elasmotherium), sont à l'origine de créatures légendaires, telle la fameuse licorne en Occident et le qilin en Orient [réf. souhaitée].
Résultats des études des témoignages et indices
L'étude de témoignages a été le point de départ de plusieurs recherches et d'expéditions ayant mené à la découverte d'animaux aux XIXe siècle, et au XXe siècle[14]:
- le gorille des montagnes était considéré comme une légende en Afrique, jusqu'à ce que des spécimens soient découverts par un officier allemand lors d'expéditions dans la région des montagnes des Virunga en 1902[15];
- le panda géant fut décrit en 1869 par Armand David grâce à un chasseur qui lui fit don d'une fourrure. En effet, l'animal était chassé depuis longtemps en Chine et faisait l'objet de troc, notamment entre la dynastie Tang (VIe siècle) et l'empereur du Japon, mais aucun spécimen n'avait été rapporté en Occident, et;
- l'okapi, décrit en 1901 par Harry Johnston; bien connu des Pygmées Mbuti, cet animal a fait l'objet d'une campagne de recherche systématique financée par le gouvernement britannique au début du XXe siècle et menée par Johnston, qui avait pris connaissance des témoignages des Pygmées rapportés par Henry Morton Stanley[10].
Partant de ces exemples, qui peuvent être considérés comme d'anciens cryptides, la cryptozoologie étudie témoignages et objets désignés comme preuves. Pour les cryptozoologues, presque toutes les espèces animales décrites ont préalablement été des cryptides, car ayant été d'abord connus uniquement par des informations inexactes ou invérifiables, souvent de la part des peuples locaux, ce qui fut le cas pour les exemples mentionnés ci-dessus[4],[8].
À l'heure actuelle, les résultats de la cryptozoologie ont quelquefois été probants, mais de nombreux éléments présentés comme preuves ont été invalidés par un examen rigoureux. Ainsi, Bernard Heuvelmans a rejeté des scalps de yéti[16] et des « mains de singes pétrifiées », présentées comme des mains du yéti et conservées dans un monastère, en montrant qu'elles n'étaient en fait que des molaires fossilisées d'éléphants (les racines étant considérées comme des doigts)[17].
De même, des prétendus poils de yéti trouvés dans l'Himalaya ont été analysés et sont en fait des poils de goral, chèvre de l'Himalaya. Cette analyse a également permis de découvrir que l'aire de répartition du goral était plus étendue vers l'est[18].
Dans un autre cas, les analyses génétiques ont montré qu'il s'agissait de poils d'ours [19],[20].
Les cryptides
Qu'est-ce qu'un cryptide ?
Terme et application
Les créatures comprises dans la cryptozoologie sont dites des « cryptides ». Il n'existe pas d'organisme définissant ce qui est et ce qui n'est pas un cryptide (certains amateurs de cryptozoologie désignant parfois des prétendus extraterrestres comme des cryptides)[4]. Heuvelmans les définissant comme des « formes animales encore inconnues », estimant que les espèces éteintes récemment, déjà au préalablement découverts et décrits, et toujours signalés (par exemple la Rhythine de Steller ou le Thylacine) ne relèveraient pas de la cryptozoologie, bien que de facto elles sont bien étudiées par les cryptozoologues malgré tout[21].
Dans l'imaginaire collectif, le mot cryptide désigne toute créature dépassant l'ordinaire, allant du fantasme aux légendes, de celles ayant le plus de probabilités d’existence en respectant les conditions scientifiques, à celles en ayant le moins, voire pas du tout. Du moment qu'on pense qu'un animal ou créature puisse exister, qu'elle ait même déjà été répertoriée mais qui a disparu ou jamais répertorié auparavant sans qu'on en ait la preuve, elle est éligible en tant que cryptide.
En revanche, les animaux décrits fortuitement et n'étant pas signalés préalablement par des témoins avant leurs découvertes (comme les insectes ou autres micro-organismes collectés dans les forêts) ne sont pas, de fait, considérés comme des cryptides[5]. Il faut aussi que le terme ait déjà été au moins appliqué pour désigner un organisme (c'est-à-dire qu'il ait été auparavant étudié et recensé comme animal inconnu par la cryptozoologie) pour qu'il soit éligible comme tel, et ce, avant sa découverte concrète.
Différentes catégories de cryptides
Il existe globalement 3 catégories de cryptides reconnus et accepté généralement par le public, les cryptozoologues et les scientifiques. Ainsi, un cryptide peut être (dans l'ordre) :
- soit, premièrement, un animal considéré par certains comme pouvant exister sans pour autant qu'il y ait de preuves, qu'il soit réaliste ou bien présentant des aptitudes ou caractéristiques farfelue (comme le Yéti, Bigfoot, l'Ours Nandi, mais encore, moins connus, l'Ahool, le Mapinguari ou le Basajaun). Il s'agit ici de la catégorie, et des créatures qui la compose, qui vient en tête en premier lieu dans l'esprit des personnes en ce qui concerne le domaine en général. De fait, les cryptides de cette catégorie sont souvent dénommés comme étant les "vrais" cryptides au sens propre car n'ayant aucune preuve ni présente ni passé de leur existence de façon complète.
- soit, deuxièmement, une espèce considérée comme disparue (c'est-à-dire une espèce éteinte) totalement et qui pourrait cependant toujours survivre en tant qu'espèce relique quelque part (le Coelacanthe, l'espèce africaine plus précisément, fut par exemple redécouvert bien avant l'apparition de la cryptozoologie, mais était bien connu des autochtones depuis longtemps, et aurait pu donc à l'époque être considéré comme un cryptide[22]). Les créatures de cette catégorie sont inclut dans la cryptozoologie car même en étant répertoriées, reconnues et acceptées par la science depuis longtemps avant leur disparition, le fait qu'il est possible qu'elles puissent en réalité encore survivre et exister de nos jours sans qu'on en ait la preuve les rendent éligibles comme tels dans le domaine.
- et enfin, troisièmement, une population relique d'une espèce toujours vivante qu'on pense disparue localement (qu'on appelle ici une espèce extirpée) a un endroit précis et qui pourrait survivre de nos jours malgré tout.
Les espèces disparues (ou encore, plus techniquement, des espèces à part qui descendraient de ces dernières) qui pourraient toujours exister selon certains, sans pour autant qu'il y ait de preuves, par exemple les dinosaures (Mokélé-Mbembé) ou les ptérosaures (Kongamato, Ropen) prétendument observés, comme en Afrique, ou encore certaines créatures du Cénozoïque (mammouths, gigantopithèques), sont aussi de fait des cryptides.
La plupart des témoignages font état d'une espèce à part entière d'animaux avec une population viable sans faire mention d'un être unique malgré une mention au singulier régulière (ex: le Bigfoot et le Yéti, dont les habitats respectifs pourraient selon certains héberger une population viable de leur espèce), et/ou parfois d'une seule et unique créature non-identifiée, souvent nommée d'après le lieu où elle a été aperçue et/où elle est censée vivre sans sous entendus d'une possible espèce à part et d'une éventuelle population de cette dernière (comme le Monstre du Loch Ness ou le Monstre de Montauk).
Dénominations
La plupart des cryptides possèdent un ou plusieurs noms vernaculaires dans une ou plusieurs langues, cultures particulières, pays ou localité, autres que leur nom sous lequel ils sont le plus médiatisés : par exemple le Yéti est appelé Teh-lma ou Yeh-teh, et certains fauves à dents de sabre signalés en Afrique centrale sont appelés hadjel, mamaïmé ou encore ngoroli[12],[23],[24]. Le Bigfoot, quant à lui, est aussi familièrement dénommé sous le nom de Sasquatch dans plusieurs états de l'Amérique du Nord[25].
Les cryptides aujourd'hui
Certains cryptides ne sont plus signalés de nos jours, et selon certains cryptozoologues, il pourrait être possible que certains de ces cryptides soient des animaux ayant disparu avant d'être officiellement décrits par la science. Le terme de « crypto-extinction » est alors utilisé[26].
A contrario, aujourd'hui, peu de nouveaux cryptides sont recensés ces dernières années, possiblement à cause de l'évolution de la société et des connaissances scientifiques, qui permettent davantage de recul et d'analyses raisonnables d'évènements ou témoignages « surnaturels » sans rattacher ces derniers à une quelconque créature, bien que les hystéries collectives puissent encore se faire grâce aux réseaux sociaux. L'un des derniers cryptides à avoir été recensé récemment est le Chupacabra, dont la légende a pris racine dans les années 1990.
Les cryptides et le domaine de la cryptozoologie sont encore aujourd'hui très populaires à un certain niveau auprès du public tout autour du globe, les raisons étant diverses. En effet, les cryptides, comme les monstres, fascinent et beaucoup de personnes, qu'elles soient amateurs ou professionnelles, se lancent chaque année dans des chasses et recherches dans le but de les découvrir. L'attractivité de la discipline par le public peut s'expliquer de par le fait qu'elle ouvre sur l'inconnu, incite à l'aventure, sur l'excitation et la soif de nouvelles découvertes, sur l'exploration et l'apprentissage de la connaissance du monde qui nous entoure et qui n'a pas encore livré tout ses secrets, ou encore parce qu'elle ouvre sur des discussions et analyses en ce qui concerne la place de l'homme lui-même, dans l'univers et l'immensité, par rapport aux autres êtres vivants et organismes.
Liste non-exhaustive de cryptides
En 1986, Bernard Heuvelmans suggéra que 140 animaux inconnus pourraient avoir existé ou pourraient être découverts[27]. D'autres cryptozoologues ont suggéré qu'il pourrait y en avoir au moins jusqu'à 250, bien que l'existence de la quasi-totalité de ces cryptides n'a jamais été concrètement prouvée.
Sauf à quelques exceptions près, comme l'éléphant pygmée (es) dont l'existence controversée fut établie au début des années 2000, à la suite d'études des restes lui étant attribués, et qui permirent de le rattacher à l'éléphant de forêt [10],[28]. Les rapports au sujet de calmars de " plus de 100 pieds (30,5 mètres) ", présentés et considérés comme des Krakens, sont généralement considérés comme des observations de calmars géants ou de calmars colossaux, soit (le plus souvent) exagérées, soit désignant des individus anormalement grands[27],[29].
Seuls quelques cryptides sont largement médiatisés (par exemple le Bigfoot, le Yéti, le Kraken, ou encore le Monstre du Loch Ness, qui sont ceux qui viennent en tête les premiers chez la majeure partie du public) malgré un nombre pourtant assez conséquent autour du globe. La popularité d'un cryptide est influencé par divers facteurs, comme sa présence dans la pensée collective, depuis longtemps ou non, ou encore selon que les témoignages et les observations aient été fréquentes ou non. Souvent, l'hystérie collective joue un rôle important dans la médiatisation et la popularité d'un cryptide[30].
Quelques exemples non-exhaustifs de cryptides (pour plus d'exemples, voir l'article dédié Cryptide) :
- Cryptides connus : Yéti, Bigfoot, Chupacábra, Monstre du loch Ness, Emela-ntouka,Ahool, Kraken,Mapinguari ,Mokélé-mbembé, Oiseau-tonnerre, Basajaun, Champ, Dobhar-chú, Ogopogo, Megaconda, Olgoï-Khorkhoï, Orang pendek, Barmanou,Almasty, Minhocão, Tadzelwurm.
- Animaux disparus possiblement encore vivants : Thylacine, Mégalodon, Gigantopithèque, Grand pingouin, Léopard de Zanzibar, Rhytine de Steller, Plésiosaures, Dinosaures, Ptérosaures.
Controverses
Une pseudoscience ?
Il n'existe aucune formation universitaire, ni aucun institut scientifique officiel de cryptozoologie[5]. Les cryptozoologues n'ont pas tous la même approche: certains tentent d'étudier les cryptides avec une approche scientifique, tandis que d'autres (majoritaires) expriment ouvertement leur hostilité envers la communauté scientifique, et associent parfois la cryptozoologie à l'ufologie, l'étude de divers phénomènes paranormaux, voire le créationnisme[4],[31]. Certains des cryptozoologues les plus connus ont suivi une formation de zoologiste, notamment Heuvelmans, Sanderson et Magraner. D'autres ont suivi des cursus différents, comme Mackal (en) (biochimiste), Porchnev (historien) ou Koffman (chirurgienne), mais une grande partie des investigations ont été menées par des amateurs passionnés, mais peu familiers avec la méthode scientifique[32].
La cryptozoologie est considérée comme une pseudoscience par une grande partie de la communauté scientifique, car s'appuyant en grande partie sur des témoignages invérifiables, et défendant l'existence de créatures ne reposant sur aucune preuve irréfutable. Par ailleurs, la disproportion entre la masse de témoignages et d'informations réunies sur certains des cryptides, et la rareté, voire l'absence de preuves concrètes est marquante[33]. Dans de nombreux cas, le recours à l’interdisciplinarité n'est utilisé que pour tenter de démontrer les interprétations des cryptozoologues. De plus, lorsque les éléments en présence démentissent l'existence des cryptides, les cryptozoologues refusent généralement d'admettre leurs erreurs ou d'envisager d’autres possibilités, ce qui est une entorse au principe de vérification et de falsification des hypothèses[4].
Aussi, de nombreux facteurs - les nombreux canulars, l'importante médiatisation de certains cryptides notamment américains (Bigfoot, Chupacabra, Mothman), ainsi que leurs appropriations par la culture de masse - ont contribué à donner à la cryptozoologie une réputation de « chasse aux monstres »[4].
Des cryptozoologues adeptes du créationnisme ont organisé plusieurs expéditions à la recherche du Mokélé-mbembé et autres dinosaures lacustres qui auraient survécus à l'extinction Crétacé-Paléogène, en espérant démontrer leurs théories[31].
Une science ?
Cette vision de la cryptozoologie en tant que pseudoscience est critiquée par certains cryptozoologues, car contrairement à d'autres pseudosciences comme l'astrologie ou la cartomancie, la cryptozoologie n'est pas en contradiction avec les lois de la physique, et serait basée sur des faits irréfutables : l'inventaire de la faune terrestre est inachevé, la découverte de grands animaux est toujours possible, les grands animaux nouvellement décrits ne sont généralement nouveaux que pour les zoologistes, car étants souvent déjà connus depuis longtemps des autochtones, des animaux considérés comme éteints (appelé ici Taxon Lazare) peuvent être redécouverts (comme la sous-espèce de l'Hippotrague noir géant, qui ne fut pas observée durant de nombreuses années avant d'être redécouverte), et la découverte de beaucoup de grands animaux s'est souvent étalée sur des années, voire des décennies ou des siècles[10],[8]. Un grand nombre de connaissances humaines, même acceptées ou irréfutablement vraies, notamment en physique, en astronomie ou en histoire, ne reposent que sur des preuves circonstancielles et non autoscopiques[8],[33], les preuves autoscopiques n'étant pas toujours fiables (par exemple le cas célèbre de l'homme de Piltdown, basé sur un crâne qu'on crût appartenir à une espèce d'hominidé inconnue, mais étant en réalité un canular très réaliste)[1],.
Selon Heuvelmans, la cryptozoologie consiste avant tout en des recherches extensives, dans le but d'obtenir le plus d’informations possible sur des cryptides, en s’appuyant sur les sources les plus diverses (et notamment la « démythification » de la mythologie et du folklore), dans le but d'arriver à des hypothèses scientifiques pour expliquer les témoignages, d'exclure d’éventuels canulars, et de permettre une description officielle et donc une protection plus rapide d'animaux pour l'instant « cachés » (Heuvelmans était notamment convaincu de l'existence d'hommes sauvages qui étaient selon lui en voie d'extinction[34] ), censés rejoindre à terme le domaine de la zoologie, si possible sans qu'il y ait besoin de tuer un spécimen pour prouver définitivement l'existence de son espèce[4],[8].
Controverses autour des cryptides
Pour qu'une espèce animale soit officiellement répertoriée et acceptée par la communauté scientifique, les preuves de son existence doivent être incontestables. Ainsi, toute preuve pouvant encore laisser planer le doute à cause de divers facteurs (photo floue, témoignages nombreux et concordants mais invérifiables par exemple) ne peut être reconnue comme crédible et ne peut prouver l'existence d'un animal. Le Code international de nomenclature zoologique exclut catégoriquement de son domaine les « concepts hypothétiques » non prouvables[4].
La reconnaissance d'une espèce animale existante, ou qui ayant existé, est difficile à cause de divers facteurs. Les preuves pour avancer l’existence d'une espèce doivent témoigner d'elles-mêmes de l'existence d'une population viable de l'espèce en question. En effet, il n'est pas possible qu'une espèce soit perpétuée par un ou quelques individus seulement ; elle doit obligatoirement être composée d'une population d'individus assez conséquente pour lui permettre de survivre à travers le temps. De là, plusieurs conditions obligatoires, d’intensités variables, doivent être aussi respectées pour que cela soit possible. Cela inclut un nombre important d'individus pour permettre la diversité génétique et ainsi éviter les conséquences dues à la consanguinité, comme les maladies ou les malformations. Enfin, un environnement propice à la population, devant fournir à cette dernière assez de place et de nourriture à long terme, et cela à l'abri des regards, est indispensable.
Selon la plupart des chercheurs, la probabilité de l'existence de beaucoup de cryptides est donc très faible, le monde étant bien mieux connu et beaucoup plus peuplé qu'au milieu du XXe siècle. L'existence de plusieurs dizaines d'espèces de grands animaux inconnus vivants parfois dans des zones très peuplées, et laissant peu ou aucune trace de leurs présence est donc improbable[4]. L'existence hypothétique de plus de 70 à 80 grands mammifères inconnus[27] semble s'opposer au ralentissement des découvertes de grands animaux, qui sont vraisemblablement peu à être encore à découvrir.
Selon Heuvelmans, les positions tenues par une partie de la communauté scientifique seraient surtout basées sur des idées reçues excluant la possibilité même de l'existence d'une créature, et des arguments d'autorités[35]. Selon lui, tout chercheur s'intéressant au yéti ou au serpent de mer serait vu comme un excentrique par ses pairs ( « Le Serpent-de-mer, il faut bien le dire, a contre lui son nom. »[35] ), ce qui nuirait aux recherches. Les sceptiques auraient selon lui tendance à généraliser à la suite de mystifications ou d'observations déficientes d'animaux déjà connus[35]. Selon Jordi Magraner, qui étudia le Barmanou du Pakistan, il n'existe aucun argument empirique permettant de démontrer l'impossibilité de l'existence de grands humanoïdes encore inconnus [36].
Contrairement à une opinion répandue, plusieurs grands animaux terrestres ont été découverts depuis le dernier quart du XXe siècle (saola, tapir noir, varan géant des Philippines, Tenkile, Kipunji, etc.)[37],[38]. De même, de nouvelles espèces de grands animaux marins sont décrites chaque année (Requin grande-gueule, Raie géante d'eau douce, méduse noire géante, cœlacanthe de Manado, baleine à bec de Sato (en), etc)[39].
En 2001, le biologiste Charles G. M. Paxton, après avoir étudié les découvertes des animaux marins de plus de deux mètres aux XIXe et XXe siècles, a suggéré que 51 grands animaux marins pourraient encore rester à découvrir, avec en moyenne une description tous les 5,3 ans[40]. Cette optique reste encore aujourd'hui probable, compte tenu que seulement 5 % des océans ont été explorés. Les océans représentant 70 % de la planète, 65 % du globe terrestre reste donc largement inexploré à ce jour, avec une estimation d'environ 2 millions d'espèces marines à découvrir[réf. souhaitée].
D'autres grands animaux sont parfois décrits en étant ultérieurement considérés comme des synonymes (par exemple le pécari géant, ou le lamantin pygmée (en)) ou encore des sous-espèces d'espèces connues. Dans beaucoup de cas, certains animaux voient parfois leur statut taxonomique passer de sous-espèce à espèce à part entière, à la suite de nouvelles études, notamment génétiques et géographiques (comme le ouistiti de Schneider, Mico Scheinderi, confondu avec le Mico emiliae depuis sa découverte en 1990, ou encore avec les anciennes sous-espèces de la couleuvre faux-corail et le la tortue serpentine)[41],[42].
Il n'est pas non plus impossible de découvrir certains animaux, même disparus depuis longtemps, avec seulement comme preuve des restes non-matériels de l'animal (corps, poils, os, etc.), mais des représentations anciennes (ex. : dessins ou peintures), comme l'oie inconnue de la célèbre frise égyptienne des oies de Meïdoum, qui pourrait représenter une espèce non-décrite ou un phénotype inconnu[43]. En guise de comparaison, des preuves comme des empreintes de pas fossiles (appelées ici ichnotaxon) peuvent aussi mener à la découverte de nouvelles espèces, comme le Breviparopus (en), un sauropode géant ayant vécu au Maroc, connu uniquement par des traces de pas fossilisées découvertes en 1979, et dont aucune autre trace fossile (squelette par exemple) n'a encore été découverte. Ces exemples restent cependant des cas rares et exceptionnels.
En effet, il est difficile d'établir l'existence d'une espèce avec des preuves qui reposent uniquement sur l'interprétation personnelle (surtout ancienne) d'une ou plusieurs personnes et qui peuvent être de fait faussées à cause de diverses raisons (manque de connaissances scientifiques par exemple) ou encore pouvant s'être altérées avec le temps.
De plus, comme l'a rappelé Jean-Jacques Barloy, « pour être objectif, il faut reconnaître que le requin à grande gueule, (...) ou encore le saola, s'ils apportent de l'eau au moulin de la cryptozoologie, ne la confortent pas tout à fait, car ils ne figuraient pas (ou à peine), avant leur découverte, dans les dossiers ou les livres des cryptozoologistes. »[33], bien que de nouvelles découvertes ne sont pas a priori impossibles[44].
Canulars
Impostures et fraudes
Depuis le début de la cryptozoologie, de nombreux canulars, motivés par exemple par la volonté de ridiculiser autrui, la recherche de renommée, d'argent ou dans la volonté d'attirer des touristes, ont été présentés comme des « preuves » de l'existence de cryptides et créatures inconnues[35],[23]. Certains canulars sont devenus célèbres mondialement, comme la fameuse photo du monstre du Loch Ness publiée le 21 avril 1934[47].
Encore aujourd'hui, des canulars et impostures se font régulièrement, surtout par le biais des réseaux sociaux. Ces fausses preuves restent néanmoins des éléments négatifs pour le domaine, car représentant un frein et une perte de temps engendrée à la recherche d'animaux inconnus. Les canulars sont aussi l'une, sinon la, principale raison qui fait que le domaine est moqué et regardé souvent négativement par la communauté scientifique.
La liste non-exhaustive de canulars connus et/ou fréquents comprend entre autres :
- l'Améranthropoïde de Loys (en), encore aujourd'hui considéré comme le plus grand et célèbre canular de tous les temps par de nombreux scientifiques[46];
- l'Homme congelé du Minnesota ;
- diverses (fausses) empreintes de pas, concernant le Bigfoot ou encore le Yéti[23] ;
- diverses photos (photomontage) et vidéos truquées et montées de toutes pièces, concernant notamment le Bigfoot, les serpents de mer[48], le monstre du loch Ness[49], le Roa-roa (Moa)[50] ou encore le Chipekwé[10],[51];
- des taxidermies mélangeant l'avant d'un singe et l'arrière d'un poisson séché, présentées comme des sirènes (ex: sirène des Fidji). D'autres taxidermies farfelues, voire des créations comme des maquettes ou marionnettes, représentant d'autres créatures que des sirènes existent aussi.
Cas des supercheries
Cependant, ils existent aussi des canulars volontairement réalisés à des fins non-lucratives, avant que leur vraie nature soit révélée par leurs propres auteurs. Ces supercheries ont souvent pour but d'êtres instructives et ont la volonté d'adopter une approche éducative sur divers sujets et domaines réels et sérieux en utilisant des exemples fictifs.
Par exemple, comme cas notables de supercheries volontaires, il y a :
- la pieuvre arboricole du Nord-Ouest Pacifique, créée par Lyle Zapato en 1998[52],[53]. L'animal, présenté comme un céphalopode vivant dans les arbres et proie du fameux Bigfoot, a été créé et utilisé comme outil pédagogique pour développer l'esprit critique des élèves quant aux informations qui circulent sur le web[54],[55];
- les Rhinogrades (Rhinogradentia), un ordre de mammifères fictifs caractérisé par un appendice nasal nommé le nasarium, imaginés par Gerolf Steiner, naturaliste et zoologiste allemand, décrit dans le livre-canular Anatomie et biologie des Rhinogrades (publié sous le pseudonyme «Harald Stümpke») avec tous les signes d'un ouvrage rigoureusement scientifique. Il s'agit d'un des exemples les plus célèbres en termes d'essai en évolution et zoologie spéculative qui décrit les adaptations et spéciations (sympatriques et allopatriques) possibles d'organismes sous l'effet des contraintes du milieu qu'ils peuplent et conformément aux modalités de l'évolution biologique[56],[57],[58];
- Homo orcus - Une seconde humanité, faux documentaire réalisé en 2010 par les Bordelais Éric Audinet et Patrick Glotin sur une prétendue espèce d'hominidé proche de l'homme moderne qui vivrait dans les forêts européennes, nommée Homo orcus, d'après la divinité des Enfers Orcus dans le panthéon romain pour le nom d'espèce, et dont l'existence serait à l'origine des mythes et légendes locales sur des hommes sauvages et les ogres[59];
- le Skvader, une créature imaginaire de Suède, mi lièvre mi grand tétras, qui a été fabriquée en 1918 par le taxidermiste Rudolf Granberg à la demande du directeur du musée de Norra Berget à Sundsvall, après que Håkan Dahlmark, l'inventeur de l'animal imaginé au cours d'un diner avec des amis, ait remis au musée peu avant sa mort en 1912 un tableau représentant l'animal réalisé par ses amis en 1907. Encore aujourd'hui, le tableau et la "créature naturalisée" sont des objets d'exposition très populaires du musée[60].
Cryptozoologie dans la culture populaire
La cryptozoologie est, de manière plus ou moins volontaire, souvent représentée dans les médias en raison de l'intérêt que lui porte le public. Ainsi, toute œuvre mettant en scène, même de façon mineure, des créatures ou des êtres inconnus ou supposés disparus présente le thème de la cryptozoologie.
Cette dernière est aussi parfois, et malgré tout, ironiquement, souvent utilisée sérieusement à des fins d'éducation, comme pour expliquer des phénomènes et des conditions réelles, par exemple l'évolution des espèces, les interactions biologiques ou encore la vie animale (comme vu ci-dessus avec le cas de certaines supercheries de la section précédente), afin de démontrer comment un cryptide devrait être réellement pour exister ou les raisons qui font qu'il ne peut pas exister. De nombreuses études et analyses sérieuses ont été faites par des scientifiques et chercheurs, malgré la perception générale du domaine aux yeux de la communauté scientifique, comme pour expliquer certains mécanismes réels (comme la génétique chez le Dahu ou encore le véritable habitat du Yéti)[61],[62],[63]. Cela montre que malgré ses apparences, le domaine peut-être source d'instruction pour tous, même en partant et en se basant sur des éléments hypothétiques, possiblement inexistants, voire complètement farfelus[64],[65].
La liste non-exhaustive d'œuvres médiatiques présentant la cryptozoologie qui suit comprend par exemple :
Cinéma
- Le Monde perdu (1925) d'après l'œuvre éponyme d'Arthur Conan Doyle : Le professeur Challenger est persuadé que des dinosaures survivent en Amazonie.
- Baby : Le Secret de la légende oubliée (1985) : Un couple de paléontologues protège en Afrique une famille de Brontosaurus.
- Bigfoot et les Henderson de William Dear (1987) : La famille Henderson ramène sous son toit la créature légendaire après l'avoir heurtée en voiture.
- Loch Ness (1996) avec Ted Danson et Joely Richardson : Le professeur Dempsey se rend en Écosse pour prouver que le monstre du Loch Ness n'existe pas.
- Anaconda, le prédateur (1997) : Sur le fleuve Amazone, une équipe de cinéastes est prise en otage par un chasseur d'une variété de serpents géants particulièrement agressive.
- The Hunter (2011) avec Willem Dafoe et Sam Neill : Un mercenaire est chargé de capturer le dernier tigre de Tasmanie, animal supposé éteint.
- En eaux troubles (2018) avec Jason Statham : Un ex-capitaine de la marine et une équipe de biologistes découvrent que le mégalodon, la plus grande espèce de requin jamais découverte, a survécu dans la fosse des Mariannes et doivent se dépêcher à l'éliminer car s'étant échappé de cette dernière.
- Cryptozoo (2021) : Les gardiens d'un zoo de cryptide cherchent à capturer un Baku tout en se demandant s'ils doivent continuer à cacher les pensionnaires du zoo ou les montrer au monde alors qu'un couple s'est égaré par erreur dans ledit zoo.
Télévision
- Les Saturdays, série d'animation centrée sur une équipe de cryptozoologues
- Sanctuary, série télévisée dans laquelle le personnage principal dirige un « sanctuaire » pour créatures.
- Les Cryptés[66], documentaire-fiction de Marine Angé et Mario Cros, en ligne sur ArteRadio depuis 2011.
- L'hypothèse du Mokélé-Mbembé (2012), film documentaire de Marie Voignier sur les expéditions de l'explorateur français Michel Ballot.
- Extinct or Alive, (2018-2019), série documentaire de la chaîne Animal Planet animé par l'invité et défenseur de l'environnement Forrest Galante dont chaque épisode traite de la recherche d'animaux disparues possiblement encore en vie (comme le Grand Pingouin, l'Hippopotame malgache et le Thylacine, animal préféré de Galante qui l'a déjà plusieurs fois cherché et le cherchera encore) avec des méthodes et équipements scientifiques actuelles et de pointes pour chaque expédition en partie financée par Galante lui-même. Sur les 18 épisodes de la série composée de 2 saisons, la série a été impliquée dans la redécouverte possible voir totale de 11 animaux. Deux d'entre eux, la tortue de l'île Ferdinand et la sous-espèce caïman de Rio Apaporis, sont cependant des espèces qui furent redécouvertes un peu avant le tournage de l'émission et il fut reproché à l'invité d'avoir eu un comportement de "scientifique parachutiste" (c'est-à-dire s'attribuant les méritent d'autres chercheurs) ainsi que d'avoir usé de pratiques jugées un peu coloniales.
Littérature et bande dessinée
- Le Monde perdu d'Arthur Conan Doyle et ses différentes adaptations.
- De nombreux romans de Jules Vernes, notamment Voyage au centre de la terre, Le Village aérien, La Jangada, Les enfants du capitaine Grant, ou Vingt Mille Lieues sous les mers mettent en scène des animaux inconnus ou réputés éteints[67].
- Les cycles de Pellucidar et de Caspak d'Edgar Rice Burroughs.
- Meg: A Novel of Deep Terror/Megalodon (1997) et ses suites de la série littéraire Meg de Steve Alten : série de romans autour de la survie fictive du Mégalodon, un requin préhistorique géant, ainsi que de nombreuses autres créatures préhistoriques redoutables dans la fosse des Mariannes.
- Les Cryptides d'Alexandre Moix est une série de romans d'aventure proches du thriller scientifique, où quatre jeunes parcourent le monde à la recherche d'animaux mythiques et légendaires, les cryptides (Kraken, Olgoï-Khorkhoï, Chupacabra, Mothman, etc.)
- L'Appel des légendes est une bande dessinée de Frédéric Vignaux et Éric Pailharey mettant en scène un Groupe d'Intervention Cryptozoologique affilié à la DGSE.
- Crypto, d'Olivier Martin et Philippe Menvielle.
- Dragons et Chimères : Carnet d'expédition, de Camille Renversade et Pierre Dubois.
- Cryptozoologicon, de C. M. Kosemen (en), Darren Naish (en) et John Conway (en deux volumes parus respectivement en 2013 et 2017), est un livre décrivant de manière spéculative et réaliste différents cryptides comme des animaux normaux. Certaines descriptions de cryptides sont uniques et différentes des autres représentations qui leur sont généralement données. Par exemple, le Chupacabra, représenté souvent soit comme un être bipède semblable à un extraterrestre ou à un canidé sans poil se retrouve être une espèce d'opossum géant nu avec une morphologie similaire à celle d'un macropodidé par convergence évolutive. D'autres cryptides, même ceux largement considérés et reconnus comme des canulars ou des méprises sont également traités, comme l'Améranthropoïde de Loys ou encore la créature du Zuiyo-maru.
Quelques bandes dessinées, comme Kenya, de Léo, Adèle et la Bête, de Tardi, Tintin au Tibet de Hergé (qui s'est documenté auprès de son ami Bernard Heuvelmans et de son livre Sur la piste des bêtes ignorées, et dont l'apparition du Yéti y deviendra la plus célèbre), l'univers de Carthago et son spin-off Carthago Adventure de Christophe Bec, L'homme des neiges, de Milo Manara ou encore Yeren (dans la série Jeannette Pointu) de Wasterlain, reprennent des thèmes cryptozoologiques, faisant apparaître dans leurs récits des animaux inconnus (yéti) ou disparus (ptérodactyle, mastodonte, etc.).
Dans le monde fictif et parallèle des Cités obscures, inventé par Benoît Peeters et François Schuiten, cette discipline serait (si l'on en croit leur ouvrage Le Guide des Cités) la plus importante dans le domaine de la zoologie. Les Cités obscures semblent, d'après les auteurs, pauvres en créatures animales, ce qui explique l'importance de cette science.
Jeux de société
Le jeu de société Cryptide de Hal Duncan et Ruth Veevers consiste à trouver l'emplacement d'un cryptide en utilisant son indice et ceux de ses adversaires. Il est sorti en 2019 chez Origames.[68]
Notes et références
- Bernard Heuvelmans, Histoire des bêtes ignorées de la mer, Le Grand Serpent de mer. Le problème zoologique et sa solution. 1965, Librairie Plon
- Gilles Boëtsch, Jean Gagnepain, Du Bigfoot au Yeti : anthropologie de l'imaginaire, Musée de préhistoire des gorges du Verdon, , p. 56
- « cryptozoologie », sur www.zoologie.vd.ch, (consulté le )
- (it) Lorenzo Rossi, « Définition », sur Criptozoo, (consulté le )
- « Qu'est-ce-que la cryptozoologie ? », sur Institut virtuel de Cryptozoologie,
- Michel Raynal, « Le papillon " prédit " de Madagascar : Un succès méconnu de la cryptozoologie », sur Institut virtuel de cryptozoologie,
- (en-US) admin, « Qu’est-ce qu’un cryptid vraiment? » (consulté le )
- « La méthode cryptozoologique », sur Institut virtuel de Cryptozoologie
- Michel Segonzac, « La saga du calmar géant, de Pline l'Ancien à Olivier le marin » , sur Muséum de Toulouse, 31 mars 2014. (consulté le )
- Bernard Heuvelmans, Sur la piste des bêtes ignorées, Paris, Plon, 1955
- Renaud Morieux, Mer et montagne : dans la culture européenne (XVIe-XIXe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, (EAN 9782753512795, DOI 10.4000/books.pur.106115), « Des montagnes sous la mer. La géologie du XVIIIe siècle et l’impossible distinction entre mer et montagne », p. 127-145OpenEdition Books
- Linda Gamlin, L'évolution, 1994, Gallimard, collection "La passion des sciences", Des éléphants de 90 cm au garrot par Stéphane Deligeorges (La Recherche) et Réponse à Tout, no 227, mai 2009, p. 44.
- Rachel Mulot, « On sait désormais qui était le mystérieux gigantopithèque d'Asie », Sciences et Avenir (site web), (lire en ligne ) :
« Les seconds voient en lui l’ancêtre du yéti tibétain »
- « Quand des animaux légendaires deviennent réels : la cryptozoologie », sur www.echosciences-grenoble.fr (consulté le )
- http://www.gorilla.fr/decouverte.htm
- « Le scalp du yéti était faux », sur ina.fr,
- Alberto Fortis, Mémoires pour servir à l’histoire naturelle, Fuchs, Paris, 1802
- Les poils supposés du yéti appartenaient à une chèvre… in Futura Science
- Sciences et Avenir avec AFP, « Le yéti de l'Himalaya pourrait bien être un ours », sur Sciences et Avenir, (consulté le ).
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- « Site officiel du jeu Cryptide », sur Origames (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Éric Buffetaut, À la recherche des animaux mystérieux : idées reçues sur la cryptozoologie, Le Cavalier Bleu éditions, 2016
- Bernard Heuvelmans, Sur la piste des bêtes ignorées, Plon, Paris, 1955. (ASIN B00181JSJ4)
- Richard Carrington, Sirènes et mastodontes, Robert Laffont Paris 1957. (ASIN B0018GMYVS)
- Herbert Wendt, Ils n'étaient pas dans l'arche, Denoël, Paris, 1959. (ASIN B0000DVKP0)
- Angus Hall, Monstres et créatures légendaires, Hachette-Le Livre de Paris, Paris, 1980 (ISBN 2245012526)
- Jean-Jacques Barloy, Les survivants de l'ombre, Arthaud, 1985. (ISBN 9782700305050)
- Collectif, Monstres de légende, Time-Life, Amsterdam, 1989. (ISBN 2734404567)
- Éric Joly et Pierre Affre, Les monstres sont vivants, Grasset, Paris, 1995. (ISBN 9782246495918)
- Jean-Paul Ronecker, Animaux mystérieux, Collection B.A.-BA, Pardès, 2000. (ISBN 9782867142192)
- Édouard Brasey, Alain-Marc Friez, Sandrine Gestin, L'encyclopédie du merveilleux - Du bestiaire fantastique, Pré aux Clercs, Paris, 2006 (ISBN 284228254X)
- Rory Storm, Les monstres : Guide de la cryptozoologie, Gremese, 2008, (ISBN 978-8873016625)
- Philippe Coudray, Guide des animaux cachés : Traité de cryptozoologie, Éditions Du Mont, 2009. (ISBN 978-2915652383)
- (en) Chad Arment, Cryptozoology: Science & Speculation, Coachwhip Publications, 2004. (ISBN 1930585152)
- (en) Ronan Coghlan, Dictionary of Cryptozoology, Xiphos Books, 2004. (ISBN 0954493613)
- Benoit Grison, Du yeti au calamar géant: le bestiaire énigmatique de la cryptozoologie, Delachaux et Niestlé, 2016. (ISBN 9782603024096)
Articles connexes
Liens externes
- « Le yéti, le monstre du Loch Ness, le calmar géant... existent-ils vraiment ? », Les Savanturiers, France Inter, 9 juillet 2022.
- « Des créatures fantastiques et des animaux voyageurs », Le Temps d'un bivouac, France Inter, 23 août 2019
- Un dossier complet sur les monstres marins sur le site de la Médiathèque de La Cité de la Mer de Cherbourg
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