Denis Podalydès

Denis Podalydès, né le à Versailles, est un acteur, metteur en scène, scénariste et écrivain français, et sociétaire de la Comédie-Française.

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Denis Podalydès
Denis Podalydès au festival de Cannes 2018.
Naissance
Versailles (France)
Nationalité Française
Profession Acteur
Metteur en scène
Scénariste
Écrivain
Films notables Embrassez qui vous voudrez
Palais Royal !
Da Vinci Code
Laissez-passer
La Conquête

Ancien élève du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, il devient pensionnaire de la Comédie française en 1997 puis sociétaire en 2000. Il en est considéré comme une des stars[1],[2].

Au cinéma, il interprète le rôle principal dans les films de son frère Bruno Podalydès et participe à l'écriture de ses films. Il est notamment Albert Jeanjean dans Dieu seul me voit (1998) et Rouletabille dans Le Mystère de la chambre jaune et Le Parfum de la dame en noir.

Dans son premier ouvrage, Scènes de la vie d'acteur, publié en 2006, il décrit le quotidien de son métier de comédien. Deux ans plus tard, il publie Voix off, un livre intime sur son rapport aux voix, les voix de ses proches, les voix des grands acteurs qui l'ont influencé et sa propre voix. Dans La Peur, matamore (2010), il raconte sa passion pour la tauromachie et sa fascination pour certains toreros comme José Tomás.

Il a reçu le Molière de la révélation théâtrale en 1999 pour son rôle dans Le Revizor et le Molière du metteur en scène en 2007 pour sa mise en scène de Cyrano de Bergerac.

Biographie

Famille Podalydès

Denis Podalydès est le deuxième né d'une fratrie de quatre garçons[3]. Bruno Podalydès est son aîné de deux ans[4]. Les quatre garçons forment deux binômes, Denis et Bruno d'un côté et les deux plus jeunes, Éric (1969) et Laurent (1972) de l'autre[3]. Des binômes qui se regrouperont à trois après le suicide d'Éric à la mémoire duquel Denis et Bruno ont écrit Liberté-Oléron[5].

Leur grand-mère maternelle, qui tenait la librairie Ruat à Versailles[4], est devenue veuve très jeune avec trois enfants, un fils et deux filles dont l'une, la mère des frères Podalydès, est devenue professeur d'anglais. Leur père, lui, était pharmacien à Versailles[3], né en Algérie et d'origine grecque[6]. Selon lui : « Les voix des membres de la famille Podalydès se ressemblent (...) La différence physique, les disparités entre générations, la hiérarchie parents-enfants, aînés-cadets s'estompent par la grâce d'un timbre commun. Cette voix, remarque Denis, monte dans le masque dès qu'une personne est en difficulté. Elle parle plus haut dans le nez, la voix se saccade[3]. »

Après des études de philosophie et de lettres (hypokhâgne et khâgne) au lycée Fénelon, notamment aux côtés de Stéphane Braunschweig et de son ami Emmanuel Bourdieu, futur cinéaste, fils du sociologue Pierre Bourdieu, il entre au Cours Florent.

En 2014, il annonce avoir un fils, Georges[7]. Il a également une fille, née trois ans plus tard[8].

Acteur

Denis Podalydès en 2011.

Il entre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique en 1984[4], en même temps que Philippe Uchan, dans les classes de Michel Bouquet et Jean-Pierre Miquel.

À Aurélien Ferenczi qui lui demande si entre 1988 (sortie du conservatoire) et 1997 (entrée au théâtre français), il a connu dix ans de galère, Denis répond : « J'avais été viré d'une production d'Hernani, montée à Nantes. Le metteur en scène avait hésité à me prendre et m'avait congédié au bout d'un mois de répétitions. Pour ne pas nuire à la suite de ma carrière, il m'avait conseillé de ne pas le dire. Je m'étais inventé une méningite, ce qui fait que personne ne venait me voir. Et puis Nicolas Lormeau, aujourd'hui au Français, m'a appelé pour jouer avec lui dans Ruy Blas. Je n'ai galéré que six mois, qui m'ont paru dix ans[5]. »

Il entre à la Comédie-Française le 27 janvier 1997 et devient le 505e sociétaire le 1er janvier 2000[9].

Dans un essai, Scènes de la vie d'acteur (Seuil- Archimbaud), il s'interroge sur le manque de caractère du comédien dans un entretien avec Aurélien Ferenczi[5]. Il reprend « cette vieille idée que tous les acteurs sont bâtis sur une faiblesse. Il nous manquerait quelque chose pour être des individus normaux, et cette faiblesse serait compensée par le jeu. Diderot dit un peu ça dans son Paradoxe sur le comédien, bien qu'il reste dans la position du spectateur, à la fois fasciné et horrifié : comment voulez-vous que les acteurs aient du caractère puisqu'ils sont capables de tout jouer ? Il faut n'avoir aucun caractère pour pouvoir les jouer tous[5]... ». « Être acteur, c'est être un autre[5] ».

Le comédien prête également sa voix à la lecture de grands textes de la littérature tels que Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire, Les Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau, Le Neveu de Rameau de Denis Diderot, soit pour des émissions radiophoniques comme Le Manteau de Nicolas Gogol sur France culture[10], soit pour des livres sonores comme Du contrat social de Jean-Jacques Rousseau[11]

Dans La Conquête (2011), Xavier Durringer lui donne le rôle du président de la République en exercice Nicolas Sarkozy. Le film est présenté hors compétition au festival de Cannes et rencontre un grand écho dans la presse mais déçoit globalement les critiques[12].

En 2012, il présente quatre films au festival de Cannes : Adieu Berthe réalisé par son frère Bruno, Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais, Au galop de Louis-Do de Lencquesaing et Camille redouble de Noémie Lvovsky[13].

Festivals

En 2012, dans le cadre du 5e festival du film francophone d'Angoulême, il est président du jury.

En 2021, lors du 47e Festival du cinéma américain de Deauville il est membre du jury, présidé par Charlotte Gainsbourg.

Metteur en scène

En 2011 avec Emmanuel Bourdieu et Éric Ruf, il met en scène Le Cas Jekyll de Christine Montalbetti[14]

En 2012, il met en scène Don Pasquale de Gaetano Donizetti au théâtre des Champs-Élysées[15]. S'il a mis en scène quelques spectacles, son véritable plaisir est d'abord de jouer, raison pour laquelle il a refusé l'administration du Théâtre français à la suite de Marcel Bozonnet : « On ne peut pas être un acteur heureux quand on est administrateur[5] ».

En février 2013, il met en scène L'Homme qui se hait, une pièce écrite par son ami Emmanuel Bourdieu au théâtre de Chaillot[16],[17].

Dès 2006, il s'était lancé dans la mise en scène pour le théâtre français avec des classiques du répertoire : Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, puis 2008 : Fantasio d'Alfred de Musset. Il a à son actif bien d'autres mises en scène, notamment des courts métrages.

Denis Podalydès au salon du livre de Paris en 2010.

En 2012, il travaille de nouveau avec son frère Bruno au scénario du film Adieu Berthe, ce qui n'était pas arrivé depuis Liberté-Oléron en 2001. Les deux frères expliquent leur démarche au journaliste Jean-Baptiste Morain[18].

Aficionado

C'est également un aficionado de longue date. Dans La Peur Matamore (2010), il décrit la situation du comédien qui est une sorte de torero sans taureau. Dans une émission de l'INA[19], il raconte sa passion pour la tauromachie. Très admiratif de la douceur d'un José Tomás devant un animal terrifiant, il a lui-même filmé la dernière prestation du torero à Nîmes en octobre 2012.

Sur la douceur de José Tomás, il a écrit, bien avant la corrida d'anthologie d'octobre 2012 à Nîmes[20] : « Rien, peut-être ne m'émeut plus, ne m'enthousiasme plus, ne me met réellement hors de moi, hors de toute identification, dans un champ pur débarrassé de fantasme, de réminiscence et de commentaire, qu'un beau geste de matador... Tel mouvement imperceptible de poignet effectué par José Tomás qui met en branle sa muleta avec une si prodigieuse douceur... José Tomás est probablement la figure absolue de l'impossibilité d'atteindre l'état du matador. L'horizon en personne. Le voilà, l'opposé même du Matamore, c'est José Tomás, lui qui, au plus près du toro, accomplit sans dire un mot, sans un pas de trop, le pur exploit, prenant des risques les plus grands, d'une flexion du poignet. Seul le geste minimal a lieu, et le taureau est embarqué ; c'est lui, José Tomás qui, de la tête aux pieds, devient Chimène[21]. »

En octobre 2019, il co-signe avec 40 personnalités une tribune dans Le Figaro s’opposant à l’interdiction de la corrida pour les mineurs[22] que la députée Aurore Bergé voulait introduire dans une proposition de loi sur le bien-être animal.

Engagement politique

Denis Podalydès a pris publiquement position lors de la campagne présidentielle française de 2007 en faveur de la candidate socialiste Ségolène Royal[23].

Dans le cadre de la campagne des primaires du parti socialiste de 2011, il a apporté son soutien à François Hollande après avoir déclaré avoir une vive sympathie pour Manuel Valls[24],[25].

Il prend publiquement la défense du bilan de François Hollande en novembre 2016 dans une tribune signée par plusieurs personnalités françaises contre le Hollande-bashing[26].

Théâtre

Entré à la Comédie-Française le , Denis en devient sociétaire le , il est le 505e sociétaire.

Rôles à la Comédie française

Denis Podalydès incarnant Sacha Guitry à la Cinémathèque française le .

Hors Comédie Française

Metteur en scène

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

Télévision

Documentaire

Web série

  • 2012 : la borne.org[27].

Scénariste

Livres-audio

Distinctions

Prix

Nominations

Décorations

Publications

Ouvrages

Chapitres d'ouvrage et préfaces

Articles de presse

Notes et références

  1. « Du rififi au Français, France Culture, Revue de presse culturelle », France Culture, (lire en ligne)
  2. « L'argent fâche la Comédie Française », Le Parisien, (lire en ligne)
  3. Samuel Blumenfeld, « Les Podalydès, la voie du cadet », Le Monde, (lire en ligne)
  4. Pascale Nivelle, « Frères lumière », Libération, (lire en ligne)
  5. Aurélien Ferenczi, « Denis Podalydès : « Comment voulez vous que les acteurs aient du caractère puisqu'ils sont capables de tout jouer ? » », Télérama, (lire en ligne)
  6. Corinne Renou-Nativel, « « Bruno Podalydès, autoportrait en pagayeur » », La Croix, (lire en ligne)
  7. « Denis Podalydès, papa d'un petit Georges à 50 ans », www.purepeople.com, 2 février 2014.
  8. « Les Podalydès, un duo au parfum d’enfance », Le Monde, (lire en ligne)
  9. « Denis Podalydès », sur comedie-francaise.fr (consulté le )
  10. Le Manteau sur France culture
  11. la librairie sonore
  12. Jean-Marie Pottier, « Avec «La Conquête», Sarkozy rate son entrée dans le G4 du cinéma », Slate.fr, (lire en ligne)
  13. Aureliano Tonet, « Dans les boîtes à malices de Denis Podalydès », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  14. Le Cas Jekyll
  15. Marie-Aude Roux, « Denis Podalydès rend justice à la folie de Donizetti », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  16. Véronique Hotte, « L'Homme qui se hait », La Terrasse, no 205, (lire en ligne)
  17. au Théâtre de Chaillot
  18. Jean-Baptiste Morain, « Denis et Bruno Podalydès : « Chacun légitime la connerie de l'autre » », Les Inrockuptibles, (lire en ligne)
  19. archives INA écouter
  20. corrida d'anthologie
  21. publié dans Le carnet du Nouvel Obs le 21 mai 2010 l'exploit du matador
  22. « L’appel de 40 personnalités: «La corrida est un art et nul ne doit en être exclu» », sur Le Figaro, (consulté le )
  23. Pour Ségolène Royal, contre Nicolas Sarkozy
  24. « Denis Podalydès soutient Hollande », Le Figaro,
  25. Charlotte Chaffanjon le Point
  26. « Deneuve, Binoche, Biolay… Une soixantaine de personnalités disent « stop au Hollande-bashing ! » - leJDD.fr », LeJDD.fr, (lire en ligne, consulté le )
  27. La borne sur Dailymotion
  28. « Coup de coeur Parole Enregistrée et Documents Sonores 2019 », Académie Charles-Cros (consulté le )
  29. Arrêté du 18 décembre 2020 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres - NOR : MICA2035059A
  30. Arrêté du 17 janvier 2013 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Marc Lalanne, « Éloge du comique de sédimentation : Entretien avec Bruno et Denis Podalydès », Cahiers du cinéma, no 525, , p. 36-41
  • Elsa Charbit et Camille Deltombe, « C'est ça, un roi ? : Entretien avec Denis Podalydès », Tête à tête, no 3,

Liens externes

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