Épernon

Épernon est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire.

Épernon

L'hôtel de ville.

Blason
Administration
Pays France
Région Centre-Val de Loire
Département Eure-et-Loir
Arrondissement Chartres
Intercommunalité Communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France
(siège)
Maire
Mandat
François Belhomme
2020-2026
Code postal 28230
Code commune 28140
Démographie
Gentilé Sparnoniens[1]
Population
municipale
5 634 hab. (2019 )
Densité 876 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 36′ 41″ nord, 1° 40′ 30″ est
Altitude Min. 110 m
Max. 165 m
Superficie 6,43 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Épernon
(ville-centre)
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Épernon
(bureau centralisateur)
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Épernon
Géolocalisation sur la carte : France
Épernon
Géolocalisation sur la carte : Eure-et-Loir
Épernon
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Épernon
Liens
Site web http://www.ville-epernon.fr

    Géographie

    Situation

    La ville est située à km à l'est de Maintenon, à 14 km au sud-ouest de Rambouillet et à 65 km au sud-ouest de Paris.

    Position d'Épernon (en rose) dans l'arrondissement de Chartres (en vert) du département d'Eure-et-Loir (grisé).
    Carte de la commune d'Épernon et des communes limitrophes

    Communes, département et région limitrophes

    La commune est limitrophe du département des Yvelines, région Île-de-France avec les communes de Raizeux, Saint-Hilarion et Émancé.

    Lieux-dits et écarts

    Houdreville, la Diane, Savonnières et Vinnerville.

    Hydrographie

    Épernon est situé au confluent de trois rivières, la Drouette que rejoint la Guéville puis la Guesle. La Drouette est un affluent en rive droite de l'Eure, sous-affluent du fleuve la Seine.

    Transports routiers

    La commune est desservie par :

    Desserte ferroviaire

    La commune est desservie par la ligne de Paris-Montparnasse à Brest. La gare SNCF est à 7 minutes à pied du cœur historique de la ville. Paris-Montparnasse est à 42 minutes, Chartres à 15 minutes environ avec les trains semi-directs. En pointe le matin et le soir, la desserte est fréquente avec un train tous les quarts d'heure environ. La gare de Rambouillet permet la correspondance avec la ligne Transilien desservant notamment la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, et à Versailles-Chantiers sont offertes des correspondances pour La Défense, Massy-Palaiseau et Juvisy-sur-Orge, Issy-Val de Seine, Paris-Invalides et Austerlitz.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[2]

    • Moyenne annuelle de température : 10,4 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,8 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 3,8 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 14,8 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 637 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 10,4 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,6 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Houx », sur la commune d'Houx, mise en service en 1951[8] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[9],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,8 °C et la hauteur de précipitations de 604,8 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Chartres », sur la commune de Champhol, mise en service en 1923 et à 20 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 10,1 °C pour la période 1971-2000[12] à 11 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[14].

    Urbanisme

    Typologie

    Épernon est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[15],[16],[17]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Épernon, une agglomération inter-régionale regroupant 6 communes[18] et 12 245 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[19],[20].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire regroupe 1 929 communes[21],[22].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (45,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (55,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (43,9 %), zones urbanisées (23,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (17,1 %), forêts (13,5 %), prairies (1,8 %)[23].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Risques majeurs

    Le territoire de la commune d'Épernon est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[24]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[25].

    Risques naturels

    Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau et par une crue à  débordement lent de cours d'eau, notamment la Guesle, la Drouette et la Guéville. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1989, 1999, 2000 et 2016[26],[24].

    Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Épernon.

    La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[27]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 59,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 062 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 821 sont en en aléa moyen ou fort, soit 77 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[28],[Carte 2].

    Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1996, 1997 et 2018 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2020[24].

    Risques technologiques

    Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[29].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Sparro en 1024[30] ; Sparnaicum en 1095[30] ; Esparnonium vers 1120[30] ; Esparlo vers 1150[30] ; Parlo 1208[30] ; Espernonne en 1450[30] ; Esparlum[31] ; Sparnonium vers 1130[32] ; Sparlo vers 1130[33] ; Sparnotum vers 1140[34] ; Sperno en 1415[34] ; Esperlio ; Asparlo[35]; Espernon, puis Espierremont en 1603[36] ; Esparnon en 1282[37] ; Esparno vers 1297[38] ; Épernon, jadis s’appelait Autrist[35], Espernon, puis Espierremont en 1603[39].

    Du gaulois sparno = épine, et o-dunum = hauteur, forteresse ; le bas latin sparro, sporonus signifierait : l’éperon fortifié, en forme d’épine. Une autre étymologie, pas antinomique au demeurant (origine commune indo-européenne, cf. en français : éperon du francique/germanique sporo), sollicite le germanique sporn, dont la signification est éperon (cf. l'anglais spur et le vieux français esperon). Épernon se situe au confluent de 3 cours d’eau qui forment la Droue, et son peuplement paraît avoir une origine préceltique.

    Histoire

    Ancien Régime

    XIXe siècle

    La bataille d'Epernon est perdue par la la France face à la Prusse le 4 octobre 1870, elle aboutit à la prise de la commune par les troupes du général prussien Constantin von Alvensleben.

    La ligne de chemin de fer Paris-Brest arrive à Épernon en 1849.

    XXe siècle

    En 1914, la ville devait recevoir 268 réfugiés (déclarés et recevant des aides) de Belgique, du Nord, de l'Oise, de la Haute-Marne et de la Marne, de la Meuse et de Meurthe-et-Moselle pour une population d'environ 2 800 habitants. En 1916, afin de pallier le manque de bras dans le domaine agricole, un escadron de 20 prisonniers allemands devaient travailler au domaine de Savonnières de la famille Plassard (Le Bon Marché, magasin parisien) ; d'autres, du même escadron de prisonniers, devaient, quant à eux, aider une des sociétés meulières de l'époque, la société Dupety. 1916 fut également l'année où SGM dut transplanter son industrie (obusiers pour la marine).

    Une piscine olympique y a été construite en 1935 par les membres de l'Amicale laïque d'Épernon. Au vu du coût des travaux de fondation de la piscine, l'ensemble des membres souhaite faire des économies. Pour cela, ils creusèrent eux-mêmes, pendant les vacances et pendant leur temps libre, les fondations de cette piscine (la seconde piscine olympique après Charlety de Paris). En 1939, en vue d'une inauguration en grande pompe, le championnat de France militaire de natation devait y être organisé. Cependant, la guerre en voulut autrement. Lors de l'exode, le , la piscine fut mitraillée, occasionnant alors de nombreux dégâts. Ce furent les Allemands qui la restaurèrent pour leur usage personnel. Ils y organisèrent un championnat des jeunesses hitlériennes en 1942. La piscine est encore, de nos jours, en usage, mais non couverte.

    Entre le et le arrivent en Eure-et-Loir plus de 2 000 réfugiés espagnols fuyant l'effondrement de la République espagnole devant les troupes de Franco. Devant l'insuffisance des structures d'accueil (le camp de Lucé et la prison de Châteaudun rouverte pour l’occasion), 53 villages sont mis à contribution[40], dont Épernon[41]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants (les hommes sont désarmés et retenus dans le sud de la France), sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[42]. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite les conditions du retour, mais en décembre 922 personnes préfèrent rester et sont rassemblées à Dreux et Lucé[43].

    Politique et administration

    Liste des maires à partir de 1945

    Liste des maires à partir de 1945
    Période Identité Étiquette Qualité
    Maxime Louvet    
    Alfred Manceau    
    Dr François Gilles   Médecin
    Émile Rabette    
    Robert Lhopiteau    
    René Gallas UDF-PR
    puis DL
    Entrepreneur de travaux publics
    Conseiller régional du Centre-Val de Loire
    Conseiller général du canton de Maintenon (1985 → 1998)
    Vice-président du conseil général d'Eure-et-Loir
    Françoise Ramond DVD Ingénieure retraitée
    Sénatrice Les Républicains d'Eure-et-Loir (2018 → )[45]
    Présidente de la communauté de communes du Val Drouette (2001 → 2017)
    Présidente de la communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France (2017 → 2019)
    janvier 2019 En cours François Belhomme[46],[47] DVD Technicien

    Liste des maires avant 1945

    • Maître René Desnos maire d'Espernon et procureur 1683 (page 106/307 registre paroissial)
    • Louis Nivert (1701) voir registre paroissial Saint-Jean page 5 droite - 1714 il est cité maire perpétuel (voir acte notarié du 24 janvier 1714 - 2 E 77 109) décès le 20 mars 1723 à Epernon
    • Jean Darchant (voir acte notarié - ancien syndic en 1737)
    • Louis Charier et François Joyeux cités tous les deux dans un acte d'assemblée en date du 3 juin 1743 comme ancien syndic
    • maître Jacques Philippe Plisson, procureur et syndic meurt peu avant le 3 juin 1743, date d'élection d'un nouveau syndic (AD 2 E 77 151)
    • Louis Charier à compter du 3 juin 1743 date de son élection comme syndic, second sur la liste Jacques Duperche (1745) (Archives départementales)
    • Jean Lasnier en 1757 (Archives départementales)
    • Louis Guiard, avocat au parlement et maire en 1760
    • Louis Corbière, aubergiste et syndic de la ville - voir assemblée de paroissien 19 mars 1774
    • Félix Le Roy (1er échevin) 1783 (10 juillet)
    • François Perrot 1790 (26 février)
    • Joseph, François Nicolas Vesque 1791 (14 novembre)
    • Étienne de Gissey 1792 (3 décembre)
    • Pierre François Roger 1794 (3 mai - 14 floréal an III)
    • Henry, Nicolas Ledier 1809
    • Jacques Marechal 1813 (21 juillet)
    • Michel, Guillaume Oudard 1815 (20 août)
    • Jacques, Martin Pichon 1816 (28 septembre)
    • Jacques Bosselet 1819 (5 janvier)
    • Louis, Michel Poucin 1824 (21 mai)
    • François Milsot 1833 (mort en 1845)
    • Langlois Guerrier 1845
    • Louis Corbiere 1847 (maire provisoire)
    • Louis-Joseph Niquet 1847
    • Jean-Marie-Désiré Maillet 1861 (2 mars)
    • Henri Preau 1895 (21 juillet)
    • Georges Vernot 1904 (15 mai)
    • Alphonse Desprez 1912 (11 février - mort en juillet 1918)
    • August Bougrat 1919 (10 décembre)
    • Dr Félix Bruneau 1925 (17 mai)
    • Dr André Gilles 1939 (29 janvier)

    Intercommunalité

    Carte de la communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France dans le département d'Eure-et-Loir (2018).

    Épernon est le siège de la communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France, la troisième d'Eure-et-Loir par sa population, environ 60 000 habitants (2015). En 2018, la communauté regroupe 39 communes, devancée sur ce critère par celle du Cœur de Beauce qui en compte 51.

    Canton d'Épernon

    Carte du canton d'Épernon dans le département d'Eure-et-Loir, 2015.

    Créé en 2015, le canton d'Épernon est formé de 23 communes des anciens cantons de Maintenon (13 communes) et de Nogent-le-Roi (10 communes).

    Cadre de vie

    Dans son palmarès 2016, le Conseil National des Villes et Villages Fleuris de France a attribué une fleur à la commune au Concours des villes et villages fleuris[48].

    Population et société

    Démographie

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 3921 5241 5331 4621 5591 5451 5531 6921 618
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 6651 6831 7531 8082 0292 2272 2542 3962 489
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    2 3722 3702 1882 0082 1192 1162 0081 8292 013
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    2 4173 3294 2004 9505 0975 4985 2955 2015 281
    2014 2019 - - - - - - -
    5 5185 634-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[49] puis Insee à partir de 2006[50].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Ensemble de meules dans une carrière d'Épernon.

    Épernon fut de tous les temps, un très grand centre carrier.

    Le grès

    Dès le néolithique, les roches devaient servir aux contreforts de l'éperon barré au lieu-dit la Diane, puis toujours pour le grès, ces roches servirent aux constructions des maisons mais aussi en 1098 du lieu-dit les Pressoirs, salle voûtée construite par les dames de Haute Bruyère, dépendance de Fontevrault.

    Elles continuèrent et, de 1685 à 1689, ces exploitations ont contribué à la construction de l'aqueduc de Maintenon. La pierre extraite pour les constructions est un grès particulièrement dur. Les exploitations de grès sommeillèrent sans pour autant s'arrêter et ce jusqu'à la construction de la ligne de chemin de fer dès 1843.

    L'arrivée du chemin de fer rendit possible l'envoi de pierres et de pavés vers la région parisienne. Les travaux haussmanniens furent de très grands consommateurs de pavés d'Épernon. On dénombra ainsi jusqu'à 31 exploitants carriers exploitant les bancs de grès, ceux-ci employant certainement plus de 500 ouvriers. Les carrières de pavé disparurent avec la crise économique de 1929, mais les reliquats furent commercialisés jusqu'en 1940.

    La pierre meulière

    Des bancs affleurants de pierre meulière, assimilable à une sorte de silex, furent également exploités dès le XIIe siècle sous diverses formes. Le nom de cette pierre dénote toutefois l'usage qui en fut majoritairement fait dès le XVIIIe siècle : dès 1758, les meules d'Épernon furent exportées vers l'Angleterre, puis dès 1843, avec l'arrivée du chemin de fer, les sociétés fertoises s'intéressèrent à cette pierre en signant un contrat d'exclusivité avec Joseph Theill, ce qui provoqua une forte demande de ces meules de qualité dont la diffusion était gênée par la masse importante.

    De nombreuses sociétés se créèrent à partir de 1858 afin d'extraire et de commercialiser les meules, dont certaines issues d'un autre important centre d'extraction meulière en Seine-et-Marne, La Ferté-sous-Jouarre, alors en déclin. On citera les plus importantes : société E. Chevrier, Société générale meulière, société Dupetit-Orcel. Ce seront ces mêmes entreprises qui représenteront la ville d'Épernon aux expositions universelles.

    L'importance de l'activité meulière provoqua l'installation d'une voie spéciale en gare d'Épernon en 1866 ainsi que la réorganisation d'un trafic afin de livrer les meules jusqu'en Russie et dans toute l'Europe.

    Après 1930, il devint difficile de trouver des pierres suffisamment importantes pour constituer des meules entières, aussi les meules constituées de carreaux se généralisèrent. Une société fit son apparition en 1911 : L'Abrasienne, spécialisée dans les meules artificielles. Le succès de ces meules, nécessitant moins d'entretien que les pierres véritables, prolongea l'histoire meulière de la commune. La dernière société à commercialiser des meules en pierre véritable fut la Société générale meulière, dont la cessation d'activité date de 1951. L'Abrasienne existe toujours, mais son activité s'est diversifiée et a quitté Épernon.

    Depuis 2005, le conservatoire des meules et pavés du bassin d'Épernon héberge des expositions sur l'histoire des carriers paveurs et meuliers de la région.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Pierre, XIe et XIIe siècles, XIIIe siècle, XVe siècle,  Classé MH (1942)[51] ;
    • Conservatoire des meules et pavés du bassin d'Épernon.

    Pèlerinage de Compostelle

    Cour intérieure du prieuré Saint-Thomas.

    Épernon est située sur la via Turonensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (variante par Chartres).

    Le prieuré Saint-Thomas, fondé par Amaury Ier de Montfort comme monastère de la Trinité de Seincourt en 1052[54], accueille des pèlerins à Chartres, Épernon et Saint-Jacques-de-Compostelle depuis le XIe siècle.

    Fermé pendant la Révolution française, le prieuré a été acheté en 1936 par la congrégation des sœurs du Christ[55] qui continuent à recevoir des pèlerins.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Les armes de la commune d'Épernon se blasonnent ainsi :
    d'azur à la tour d'argent ouverte, ajourée et maçonnée de sable surmontée de trois fleurs de lys d'or rangées en chef[56].


    Voir aussi

    Bibliographie

    Histoire d'Épernon, volumes I, II, III et IV, ouvrage préparé par Jean-Paul Duc en collaboration avec l'association Épernon Patrimoine et Alentours.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    7. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.

    Cartes

    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    2. « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le )

    Références

    1. « Épernon », sur http://www.am28.asso.fr, .
    2. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    3. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
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