Saint-Émilion

Saint-Émilion (en gascon : Sent Milion) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde en région Nouvelle-Aquitaine. Ses habitants sont appelés les Saint-Émilionnais[1].

Panneaux routiers indiquant Saint Emilion

Pour les articles homonymes, voir Saint-Émilion (homonymie).

Saint-Émilion

Vue générale de la cité médiévale, dominée par le clocher de l'église monolithe.

Blason
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Arrondissement Libourne
Intercommunalité Communauté de communes du Grand Saint-Émilionnais
Maire
Mandat
Bernard Lauret
2020-2026
Code postal 33330
Code commune 33394
Démographie
Gentilé Saint-Émilionnais
Population
municipale
1 859 hab. (2019 )
Densité 69 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 53′ 37″ nord, 0° 09′ 17″ ouest
Altitude Min. 3 m
Max. 107 m
Superficie 27,02 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Libourne
(banlieue)
Aire d'attraction Libourne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton des Coteaux de Dordogne
Législatives Dixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Émilion
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Émilion
Géolocalisation sur la carte : Gironde
Saint-Émilion
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Saint-Émilion
Liens
Site web www.saint-emilion.org/

    Au cœur du pays du Libournais, dans une région de collines viticoles, cette cité médiévale de 1 859 habitants (en 2019) est campée sur une éminence calcaire et est située au carrefour du Bordelais, de la Saintonge et du Périgord.

    Site touristique de premier plan — 1 000 000 personnes en moyenne la visitent chaque année[2] — elle possède une importante parure monumentale (ermitage, église monolithe, église collégiale, palais des archevêques, immeubles cossus et restes de fortifications) qui se décline au gré de ruelles tortueuses (appelées « tertres ») et de placettes ombragées, et jouit de la renommée de son patrimoine œnologique (vignoble de Saint-Émilion) et gastronomique (macarons, pâtés, foies gras)[3].

    Plusieurs manifestations s'y déroulent chaque année dont Philosophia, événement tout public autour de la philosophie créé en 2007 par le metteur en scène et scénographe, Eric Le Collen, s'inspirant du festival de philosophie de Modène[4],[5].

    La cité médiévale (et sa « juridiction ») est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco depuis 1999[6]. Elle constitue « l’exemple remarquable d'un paysage viticole historique qui a survécu intact » et « illustre de manière exceptionnelle la culture intensive de la vigne à vin dans une région délimitée avec précision » (critères d’inscription retenus par l’Unesco en décembre 1999 dans la catégorie Paysages culturels)[7]. La ville a également servi d'inspiration à la firme de jeux vidéo Squaresoft pour les décors de Vagrant Story, sorti en 2000 sur Playstation[8].

    Géographie

    Saint-Émilion, vue depuis la « tour du Roi ».

    Le village est situé sur les coteaux entre la Dordogne et l'Isle et entre Libourne et Castillon-la-Bataille.

    Entre vignes et cours d’eau, le long de coteaux boisés et de routes pittoresques, la juridiction de Saint-Émilion s’étire sur 75 km2 autour d’une cité médiévale particulièrement bien préservée. C’est un ensemble de huit villages organisés et unis dès le Moyen Âge autour de la commune libre de Saint-Émilion. Son étendue géographique d’environ 7 846 ha correspond à l'actuelle aire des appellations viticoles saint-émilion et saint-émilion grand cru, regroupant près de 800 propriétés châteaux ») viticoles.

    Les terroirs se répartissent en cinq grands ensembles imbriqués les uns dans les autres. Au centre de l’aire d’appellation se trouve un plateau calcaire et argilo-calcaire où, en de nombreux endroits, la roche n’est recouverte que d’une fine couche de terre. La côte, largement plantée en vignes malgré la pente, et le pied de côte, plus argileux. La vallée qui s’étend jusqu’à la Dordogne, constituée de sols sablo-limoneux et sablo-graveleux. Enfin, le glacis sableux qui recouvre le nord-ouest de la zone d’appellation se termine vers les graves de Pomerol par une soixantaine d’hectares de terrain graveleux.

    C'est dans la commune que se trouve le « zéro » du système de coordonnées géographiques suisse[réf. nécessaire].

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique

    Communes limitrophes

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[10]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[11].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[10]

    • Moyenne annuelle de température : 13,5 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,2 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 6,5 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 14,7 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 838 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,3 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,7 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[14] complétée par des études régionales[15] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1995 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[16]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

    Statistiques 1981-2010 et records ST EMILION (33) - alt : 38 m 44° 55′ 00″ N, 0° 11′ 12″ O
    Statistiques établies sur la période 1995-2010 - Records établis sur la période du 01-01-1995 au 04-01-2022
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 2,9 3,1 5 7,4 11 13,6 14,9 14,8 11,4 9,6 5,2 3 8,5
    Température moyenne (°C) 6,4 7,4 10,1 12,8 16,6 19,9 21,3 21,3 17,8 14,9 9,2 6,4 13,7
    Température maximale moyenne (°C) 9,8 11,6 15,3 18,3 22,2 26,1 27,6 27,7 24,2 20,1 13,2 9,8 18,9
    Record de froid (°C)
    date du record
    −8,3
    13.01.03
    −12
    09.02.12
    −9
    01.03.05
    −1,8
    04.04.1996
    2,2
    05.05.19
    5,6
    01.06.06
    7,1
    02.07.12
    6,2
    31.08.10
    2,9
    25.09.02
    −5,6
    30.10.1997
    −8
    17.11.07
    −9,7
    17.12.01
    −12
    2012
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    18,6
    28.01.02
    24,7
    27.02.19
    26,3
    20.03.05
    30,8
    30.04.05
    35,5
    30.05.01
    39
    22.06.03
    40
    23.07.19
    41,3
    04.08.03
    36,4
    03.09.05
    30,8
    03.10.11
    25,2
    07.11.15
    19,4
    08.12.10
    41,3
    2003
    Précipitations (mm) 73,2 60,6 56,9 73,7 72,4 43,4 53,7 59,8 67,3 61,6 98,5 81 802,1
    Source : « Fiche 33394002 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base

    Natura 2000

    La Dordogne est un site du réseau Natura 2000 limité aux départements de la Dordogne et de la Gironde, et qui concerne les 104 communes riveraines de la Dordogne, dont Saint-Émilion[17],[18]. Seize espèces animales et une espèce végétale inscrites à l'annexe II de la directive 92/43/CEE de l'Union européenne y ont été répertoriées[19].

    ZNIEFF

    Saint-Émilion fait partie des 102 communes concernées par la zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type II « La Dordogne »[20],[21], dans laquelle ont été répertoriées huit espèces animales déterminantes et cinquante-sept espèces végétales déterminantes, ainsi que quarante-trois autres espèces animales et trente-neuf autres espèces végétales[22].

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Émilion est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[23],[24],[25]. Elle appartient à l'unité urbaine de Libourne, une agglomération intra-départementale regroupant 10 communes[26] et 36 306 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue[27],[28].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Libourne, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[29],[30].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (98,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (98,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (96,5 %), prairies (1,8 %), zones urbanisées (1,6 %), eaux continentales[Note 6] (0,2 %)[31].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Histoire

    La place principale vue de l'église monolithe en 2013

    Le site présente des traces d’occupation dès 35000 avant notre ère. Une villa gallo-romaine a également existé en bas du coteau destinant le site à la culture de la vigne[32] et plus généralement, certains sources mentionnent un oppidum gaulois[33]. En attestent divers éléments de mosaïques découverts au lieu-dit Le Palat[34].

    Au VIIIe siècle, un moine breton natif de Vannes nommé Émilion choisit comme lieu de retraite Ascumbas (ancien nom du site de Saint-Émilion). Cet homme, remarqué pour sa charité[33], quitta sa famille et sa Bretagne natale pour s'enfermer dans un cloître, suivant la direction vers l'Espagne. La fatigue l'obligea de s'arrêter à Saujon, dans un monasère de l'Ordre de Saint Benoît, où il exerça comme boulanger. Poursuivant son idée de vivre dans la plus profonde solitude, Emilion quitta le monastère et vint se fixer dans la forêt de Cumbis. Il s'installa dans une falaise où il creusa un ermitage troglodyte. Ce fut autour de l'Ermitage de Saint-Emilion que se groupèrent les premières masures.[35]

    Son nom fut donné en Côtes-d'Armor à l'église édifiée au XVe siècle à Loguivy-Plougras (Plougras étant la commune mère, autrefois "Plou-Croas", la paroisse de la Croix, et Loguivy étant une trève en dépendant). Une statue de Sant Milion fut placée dans le cœur de cette église : aux pieds du moine trois gros pains ronds destinés aux pauvres (les "sacavins" du vignoble bordelais viennent parfois l'honorer lors de la fête patronale, mais ici c'est la rivière qui porte le nom de Saint-Emilion[réf. nécessaire]).

    Économe au prieuré de Saujon, en Saintonge, remarqué pour sa grande vertu, Émilion finit par se retirer dans la forêt des Combes qui recouvre alors l’actuel site de Saint-Émilion[33].

    Par ses miracles et sa générosité, sa renommée rayonna par-delà la vallée et de nombreux disciples le rejoignirent[33]. Durant dix-sept ans, Émilion évangélisa la population, créant ainsi un site monastique qui prit son nom après sa mort. Une communauté de moines bénédictins géra l’accès à ce lieu de pèlerinage jusqu’en 1110, date à laquelle une réforme engagée par l’évêque de Bordeaux à la suite des relâchements de la communauté permit l’installation d’un chapitre de chanoines augustins[33].

    La ville se construisit au long du Moyen Âge et fut fermée par des remparts dès le début du XIIIe siècle. Elle passa entre les mains de Jean sans Terre, de Louis VIII, Philippe le Bel, et d'autres au cours des siècles[33]. Ses privilèges particuliers furent également renouvelés à de nombreuses reprises jusqu'au XVe siècle après avoir été institués par Jean sans Terre en 1199 : Édouard Ier en 1289, Édouard II en 1312, Édouard III en 1341 et 1357[33].

    En novembre 1461, par ses lettres patentes[36], le roi Louis XI confirma les privilèges octroyés par ses prédécesseurs, puis, en mai 1472 à la suite de la mort de son frère Charles de France, alors que le duché de Guyenne qu'il avait recréé pour lui revenait dans les possessions royales[37]. Saint-Émilion fut pillée pendant les guerres de religion par les deux camps[33].

    Le patrimoine religieux de la ville fut également en grande partie détruit pendant la Révolution (Chapître, Collégiale et couvents)[33]. Au cours de la période de la Convention nationale (1792-1795), la commune porta le nom révolutionnaire d'Émilion-la-Montagne[38].

    La Jurade

    La jurade de Saint-Émilion (2014)

    La Jurade fut instaurée en même temps que la commune de Semelione en 1199 par Jean sans Terre, roi d’Angleterre[33]. Ce dernier délégua ses pouvoirs économique, politique et judiciaire, à des notables et des magistrats afin de gérer l’administration générale de la cité. En échange de ces privilèges accordés, l’Angleterre put jouir du « privilège des vins de Saint-Émilion ». Ainsi la superficie du vignoble augmenta avec la notoriété des vins. Leur qualité était soumise au contrôle de la Jurade (par le sceau du vinettier) avant transport vers l’Angleterre depuis le port de Pierrefitte sur la Dordogne.

    L’autorité de la Jurade perdura jusqu’à la Révolution française en 1789.

    En 1948, les viticulteurs réunis au sein du syndicat viticole ressuscitèrent la Jurade sous la forme d’une confrérie, qui devint alors l’ambassadrice des vins de Saint-Émilion à travers le monde, avec pour ambition de garantir l’authenticité et la qualité de ses vins.

    La Jurade est ainsi porteuse de la notoriété des appellations, et organise chaque année la Fête de Printemps en juin et le Ban des vendanges en septembre.

    Lors de ces manifestations, les membres de la Jurade défilent dans la cité, vêtus de la robe rouge traditionnelle, rappelant la toute-puissante Jurade des siècles passés. En juin comme en septembre, après avoir assisté à la messe, les jurats se rendent dans le cloître de l’église collégiale ou dans l’église monolithe pour procéder aux intronisations. Puis, après le déjeuner, ils se rendent en procession à la Tour du Roy, du sommet de laquelle ils proclament solennellement le ban des vendanges ou En juin, la Jurade procèdent au Jugement du vin nouveau, destiné à en prédire les qualités (celui tiré de la récolte précédente). La Jurade est devenue l’emblème de la viticulture saint-émilionnaise[39].

    Elle est composée de 54 jurats, elle est administrée par le conseil de la jurade qui compte 12 membres dont le 1er jurat, le clerc, le grand argentier, le grand vinetier, le marguillier (maître de cérémonie)[40].

    Héraldique

    Les armes de Saint-Émilion se blasonnent ainsi :

    Coupé, au premier d'azur semé de fleurs de lys d'or, à saint Émilion de carnation, habillé de tenné, issant de la partition, tenant dans sa dextre une crosse contournée aussi d'or et dans sa senestre un livre du même, au second de gueules au château de trois tours d'argent, maçonné de sable, ouvert et ajouré du champ, surmonté d'un léopard d'or tenant dans sa dextre un glaive aussi d'argent, le château accosté des lettres onciales S et E du même.


    Politique et administration

    Administration municipale

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2001 2007 Jacques Goudineau    
    juillet 2007 En cours Bernard Lauret[41] PR Salarié agricole
    Président de la communauté de communes de Saint-Émilion
    Les données manquantes sont à compléter.

    Jumelages

    *  Khouribga (Maroc)

    {{Jumelage|Zolotchiv|Ukraine

    [réf. nécessaire]

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[43]. En 2019, la commune comptait 1 859 habitants[Note 7], en diminution de 2,72 % par rapport à 2013 (Gironde : +7,85 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2 9322 7612 9423 0043 0683 0132 7222 9002 828
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    2 8023 0143 0193 0593 1123 0343 1553 2333 442
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    3 3923 5463 4083 1653 3213 3673 3703 2323 253
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    3 4713 4033 3233 0102 7992 3452 1242 0901 931
    2017 2019 - - - - - - -
    1 8741 859-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[38] puis Insee à partir de 2006[44].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Saint-Émilion est fortement marquée par l’activité agricole, et plus particulièrement viticole. Le poids de ce secteur est au-dessus de la moyenne de l’arrondissement du Libournais : il atteint 62 % contre 39 %[45] à l’échelle du Libournais. Le secteur de la construction représente une part assez faible de l'activité économique (2,6 % pour l’ensemble de la juridiction) ce qui freine l’installation des activités autres que celles liées au secteur agricole ou aux secteurs du tourisme et du négoce qui lui sont associés.

    C’est de la diversité des terroirs que naît la diversité des vins de Saint-Émilion. Sur l’ensemble des huit communes de l’appellation, ce sont près de 5 200 hectares de vignes qui produisent chaque année le précieux nectar.

    Les cépages utilisés en 1784 étaient au nombre de 34 pour les noirs et 29 pour les blancs. Aujourd’hui 3 cépages, bien connus, sont à l’honneur : le merlot, qui prédomine dans 60 à 70 % de la production, le cabernet franc et le cabernet sauvignon, tous trois destinés, en assemblage, à la production des vins rouges[39].

    Culture locale et patrimoine

    Spécialité culinaire

    Lieux et monuments

    Les monuments de la cité témoignent de cette vie spirituelle, commerçante et viticole riche dans et en dehors de la cité. Les ruelles escarpées (appelées tertres ou escalettes) permettent de découvrir un village étalé en forme d’amphithéâtre sur le versant sud du plateau calcaire ; de celui-ci furent extraites toutes les pierres ayant servi à la construction des maisons, remparts, églises et monastères au long des siècles. La partie souterraine du village présente autant de témoignages du passé que sa partie construite, en particulier l’église monolithe.

    • L'Ermitage de Saint-Émilion
    • Les chapelles :
    • L'église monolithe : connue pour être la seconde plus grande église monolithe au monde, la flèche de son clocher culmine à 68 mètres. Elle est classée monument historique en 1883[49].
    • L'église collégiale et son cloître, classés monuments historiques en 1840[50]. La collégiale contient un orgue construit en 1892 par Gabriel Cavaillé-Coll. Il est inauguré le par le baron d'Etcheverry. La partie instrumentale de l'orgue est classée monument historique le [51]. En 2014, l'orgue est restauré par Bertrand Cattiaux, et l'orgue est béni par Laurent Dognien et inauguré par Pierre Pincemaille[52],[53].
    • Le cloître des Cordeliers avec les ruines de l'église et du cloître (XIVe – XVe siècle), classés monuments historiques en 2005[54].
    • La tour du Roy ou château du Roi est un donjon-citadelle édifié en 1237 sur ordre d'Henri III, roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine. Il s'agit du seul donjon de style roman en Gironde encore visible. Il s'élève sur deux étages au-dessus d'une cavité souterraine qui permet d'y accéder et de surplomber la cité médiévale de Saint-Émilion, inscrite au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO. Ce donjon carré a abrité l'Hôtel de ville jusqu'en 1608. C'est du haut de cette tour que la jurade de Saint-Émilion proclame le troisième dimanche de juin le jugement du vin nouveau et le troisième dimanche du mois de septembre le ban des vendanges. Classé monument historique en 1886[55].
    • D’autres monuments classés monuments historiques sont aussi à découvrir :
    • Les catacombes : Il est très difficile de dater les monuments souterrains pour la bonne raison que chaque nouvel aménagement détruit irrémédiablement l'état antérieur (on creuse au lieu de construire par-dessus). Il n'est donc pas possible de dire à quel moment les catacombes ont commencé à servir de cimetière, ni si le monument a été creusé en une seule fois. La coupole sous laquelle on se trouve en entrant est à la base un puits qui s'ouvrait sur la place et dont les parois abritent une galerie-escalier circulaire. La tradition a fait de cette ouverture celle d'un charnier, alors qu'il s'agissait d'une chapelle funéraire. Un bas-relief représente une scène de la Résurrection des morts : trois personnages, les bras étendus pour que leurs mains se touchent, sortent de leur cercueil et semblent attirés vers la lumière[64].
    • Vignoble de Saint-Émilion.
    Inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO

    La Juridiction de Saint-Émilion est inscrite depuis le 5 décembre 1999 sur la liste du patrimoine mondial au titre des paysages culturels. La justification d’inscription de la Juridiction porte sur deux critères essentiels :

    Critère III : « La juridiction de Saint-Émilion est un exemple remarquable d’un paysage viticole historique qui a survécu intact et est en activité de nos jours ».

    Critère IV : « La juridiction de Saint-Émilion illustre de manière exceptionnelle la culture intensive de la vigne à vin dans une région délimitée avec précision ».

    Depuis le 4 octobre 2007, une zone de protection du patrimoine architectural et urbain et paysager (ZPPAUP) couvre l’ensemble du territoire afin de conserver au mieux l’unité architecturale et paysagère de la juridiction[65].

    Personnalités liées à la commune

    Élie Guadet.

    Manifestations et loisirs

    • Fête de Printemps/d’Automne de la jurade de Saint-Émilion
    • Nuit du Patrimoine
    • Festival Philosophia
    • Festival du jazz
    • Les grandes heures de Saint-Émilion : concerts, dégustations dans des châteaux
    • Biotope Festival[66],[67]
    • Portes ouvertes des châteaux début mai
    • Fête du saint Émilion

    Des visites et promenades, seul ou accompagné d’un guide de l’office de tourisme :

    • Vignoble, châteaux ;
    • Randonnées ;
    • Boucles cyclables ;
    • Visites libres ou guidées de la ville, des monuments, Circuits audioguidés dans la juridiction.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • D. Souny, A. Marin, P. Garrigou Grandchamp, F. Boutoulle, Saint-Émilion. Une ville et son habitat médiéval (XIIe – XVe siècles), Éd. Lieux-Dits, 2016, 324 p. (ISBN 9782362191251)
    • P. Bertin-Roulleau, Saint-Emilion : son histoire, ses monuments, ses grands vins, ses macarons, 1923 (lire en ligne sur Gallica)
    • Stéphane Bern, Le village préféré des français, 44 trésors incontournables, Paris, Albin Michel, , 256 p. (ISBN 978-2-226-25920-2)
      Ce livre est tiré de l'émission Le village préféré des français, diffusée par France Télévisions, conçue et produite par Morgane Production : Saint-Émilion, pages 176 à 181** I - De la baie de Somme au littoral charentais en passant par la Bretagne,** II – Des Flandres au Jura en passant par l'Alsace,** III – De l' Île-de-France aux monts d'Auvergne en passant par la Bourgogne,** IV – Du littoral atlantique aux Alpes en passant par la Méditerranée.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[12].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[13].
    4. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    5. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    6. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Nom des habitants de la commune sur habitants.fr, consulté le 5 décembre 2011.
    2. Le village viticole - Communauté de communes de la juridiction de Saint-Émilion - Rapport de première phase, juillet 2007
    3. Jean-Pierre Stahl, « Le classement Unesco… ça peut rapporter gros : après Saint-Emilion, Bordeaux, Blaye, voici le phare de Cordouan retenu comme candidat au patrimoine mondial de l’humanité. », sur Côté châteaux, (consulté le ).
    4. « Saint-Emilion : le festival Philosophia se donne corps et âme », sur SudOuest.fr (consulté le ).
    5. « À Saint-Emilion, le festival de philo plus attendu qu'un grand cru », sur FIGARO, (consulté le ).
    6. « Saint-Emilion fête ses 20 ans à l'Unesco », sur Les Echos, (consulté le ).
    7. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Juridiction de Saint-Émilion », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le ).
    8. « Test du jeu Vagrant Story sur PS3 », sur Jeuxvideo.com (consulté le ).
    9. Carte IGN sous Géoportail
    10. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    11. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    12. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    13. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    14. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    15. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Nouvelle-Aquitaine », sur nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    16. « Fiche du Poste 33394002 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    17. - FR7200660 - La Dordogne, INPN, SPN-MNHN, Paris, consulté le .
    18. Carte du site « la Dordogne », INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
    19. Espèces, INPN, consulté le .
    20. [PDF] - La Dordogne (Identifiant national 720020014), GEREA, INPN, SPN-MNHN, Paris, consulté le .
    21. Carte de la ZNIEFF « la Dordogne », INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
    22. Espèces, INPN, consulté le .
    23. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    24. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
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    29. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    30. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    31. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    32. Fouilles de C.Balmelle, CNRS
    33. Pierre Bertin-Roulleau, Saint-Emilion : son histoire, ses monuments, ses grands vins, ses macarons, (lire en ligne).
    34. « Saint-Émillion: la villa gallo-romaine sort de son sommeil », sur SudOuest.fr (consulté le ).
    35. Pierre (1888-1945) Auteur du texte Bertin-Roulleau, Saint-Emilion : son histoire, ses monuments, ses grands vins, ses macarons : Dr Pierre Bertin-Roulleau, (lire en ligne).
    36. (la) Collectif, Ordonnances des roys de France de la troisième race: Ordonnances rendues depuis le commencement du règne de Louis XI jusqu'au mois de mars 1473., vol. 15, Paris, Imprimerie impériale, (lire en ligne), « Ordonnance de Louis XI, Tours, novembre 1461 », p. 242.
    37. (la) Collectif, Ordonnances des roys de France de la troisième race: Ordonnances rendues depuis le commencement du règne de Louis XI jusqu'au mois de mars 1473., vol. 17, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), « Ordonnance de Louis XI, Saintes, mai 1472 », p. 496.
    38. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    39. Documentation de l'Office de Tourisme de Saint-Émilion
    40. La Jurade de Saint-Émilion sur le site Brunotariol.com
    41. Commune de Saint-Émilion sur le site de l'AMF, Association des Maires de France, consulté le 5 décembre 2011.
    42. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    43. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    44. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    45. Selon le site Internet de la Juridiction de Saint-Émilion
    46. « Classement de la chapelle de la Trinité », notice no PA00083732, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    47. « Classement de la chapelle du Chapître », notice no PA00083723, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    48. « Inscription de la chapelle de la Madeleine », notice no PA00083724, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    49. « Classement de l'église monolithe », notice no PA00083731, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    50. « Classement de l'église collégiale », notice no PA00083728, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    51. « PM33001024 », notice no PM33001128.
    52. « Orgue de Saint-Émilion, Collégiale Notre-Dame », sur le site de l'association pour le développement de l'orgue en Aquitaine (consulté le ).
    53. Christine Ciesielski, « L’orgue de retour à la collégiale », sur Sud Ouest, (consulté le ).
    54. « Classement du couvent des Cordeliers », notice no PA00083725, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    55. « Classement du château du Roi », notice no PA00083726, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    56. « Classement de l'ancien Doyenné », notice no PA00083727, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    57. « Classement du palais des Archevêques », notice no PA00083727, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    58. « Inscription de l'église du couvent des Dominicains », notice no PA00083734, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    59. « Classement de l'église Saint-Martin de Mazerat », notice no PA00083730, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    60. « Classement de la porte de la Cadène », notice no PA00083735, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    61. « Classement des remparts », notice no PA00083736, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    62. « Inscription de la maison Gothique », notice no PA00083733, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    63. Jean-Luc Boisseau : Logis au Deux Visages (en ligne).
    64. Histoire de la ville autour de ses monuments religieux, Véronique Tinel, extrait de Connaître et découvrir Saint-Émilion
    65. Dossier de presse 1999-2009, 10e anniversaire de l'inscription de la juridiction de Saint-Émilion sur la liste du Patrimoine mondial de l'Humanité au titre des paysages culturels
    66. « Saint-Émilion : François Gabart, parrain du 3e Biotope festival », sur SudOuest.fr (consulté le ).
    67. « Nicolas Hulot à Saint Emilion va trinquer à la santé des vins bio », sur France Bleu, (consulté le ).
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