Mouvement MeToo
Le mouvement #MeToo (ou mouvement Me Too[n 1]) est un mouvement social encourageant la prise de parole des femmes, dans le but de faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que ce qui est souvent supposé, et de permettre aux victimes de s'exprimer sur le sujet. Il a débuté en 2007 et est particulièrement connu depuis octobre 2017 à la suite de l'affaire Weinstein.
Ne doit pas être confondu avec Me too.
Bien que le mouvement #MeToo soit mondial, il existe des variantes locales du hashtag, selon les langues et la culture. Ce mouvement est parfois désigné par d'autres noms suivant les pays, généralement en traduisant l'expression dans la langue nationale, comme #MoiAussi au Québec, et parfois en créant une nouvelle expression comme #BalanceTonPorc en France.
Origines
Premières campagnes
Une première campagne Me Too est lancée en 2007 par Tarana Burke pour dénoncer les violences sexuelles, notamment à l'endroit des minorités visibles[1],[2].
Entre 2007 et 2017, des campagnes de témoignages sur les agressions sexuelles et le harcèlement sexuel ont lieu sur les réseaux sociaux, par exemple YesAllWomen (en) en 2014[3],[4].
À la suite de la libération de la parole des actrices d'Hollywood sur les pressions sexuelles exercées à leur encontre naissent les hashtags ; #BeBrave, lancé par l'actrice Rose McGowan le 5 octobre 2017[5]. De son coté #myHarveyWeinstein créé par l'avocate féministe le 6 octobre 2017, Ann Olivarius (en)[6]
Dans ce contexte le #BalanceTonPorc est lancé en France le 14 octobre 2017 par la journaliste Sandra Muller. Dans celui-ci elle indique : « #BalanceTonPorc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails d'un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends. »[réf. nécessaire] Alyssa Milano reprend ce message en le traduisant en anglais le 15 octobre 2017. sur Twitter : « If you've been sexually harassed or assaulted write 'me too' as a reply to this tweet »[7]. Si certaines actrices dénoncent directement les agissements de Harvey Weinstein à leur encontre, ce n'est pas le cas d'Alyssa Milano, à la base de la version 2 du #MeToo mouvement. Cette dernière indique dans une interview qu'elle était amie avec la femme du producteur décrié, Georgina Chapman. Dans thecut.com, elle indique que parler contre Weinstein est : "Compliqué pour moi pour raisons personnelles. Harvey Weinstein a une femme avec qui j'ai eu le privilège de travailler ces 5 dernières années sur le Project Runway All Stars"[8]. Dans une autre interview datée du 12 octobre, avant qu'elle lance le #MeToo, elle indique : « même avec ces sentiments forts - pas que Weinstein mais à propos du sexisme au travail en général - Cette déclaration est compliquée pour des raisons personnelles »[9].
Contexte américain
Aux États-Unis, la campagne victorieuse de Donald Trump à l'élection présidentielle de 2016, face à la première femme candidate Hillary Clinton, avait suscité un début de mobilisation pour protéger les droits des femmes[10],[11]. Ainsi, dès le lendemain de son investiture, la marche des femmes rassemble plusieurs centaines de milliers de personnes à Washington, D.C. et ailleurs dans le monde le [12]. C'est une des plus grandes manifestations de l'histoire américaine d'après Time[13].
Violences liées au sexe en France
Les violences sexuelles commises envers les femmes et les hommes sont présentes, à différents degrés, dans tous les pays du monde. En France, une enquête menée en 2006 indique que 16 % des femmes et 5 % des hommes déclarent avoir subi des rapports sexuels forcés ou des tentatives de rapports forcés au cours de leur vie (6,8 % des femmes déclarent des rapports forcés et 9,1 % des tentatives, et respectivement 1,5 % et 3 % des hommes). Une jeune femme sur 10 de moins de 20 ans déclare avoir subi des attouchements au cours de sa vie et près d’une sur 10 (respectivement 8,9 et 8,4 %) des conversations à caractère pornographique ou des tentatives de rapport forcé. Les attouchements surviennent très majoritairement pendant l’enfance et l’adolescence : 50 % des femmes concernées les ont subis avant l’âge de 10 ans et 50 % des hommes avant l’âge de 11 ans. Près de la moitié des attouchements ont été immédiatement suivis d’une tentative de rapport forcé ou d’un rapport forcé (50 % pour les femmes, 44 % pour les hommes)[14].
Les 18 et , un sondage réalisé auprès des seuls internautes indique qu'une femme internaute sur deux et un homme internaute sur dix auraient été victimes d'agression sexuelle (attouchements, mains aux fesses, baisers forcés…) ou de harcèlement sexuel (propos déplacés, insultes, propositions sexuelles…) au cours de leur vie[15]. La même étude précise que dans le milieu professionnel 17 % des internautes femmes et 7 % des internautes hommes auraient subi un fait de harcèlement sexuel au travail.
Effet Weinstein
Le , après la publication des enquêtes accusant Harvey Weinstein d'agressions sexuelles, après la création des #BeBrave, #myHarveyWeinstein et #BalanceTonPorc, l'actrice américaine Alyssa Milano propose de partager les témoignages de violences sexuelles et de la violence contre les femmes dans différents milieux, sous le hashtag déjà existant depuis 2007 de #MeToo[4],[16],[17],[18].
En France, précédemment, le , la journaliste française Sandra Muller propose sur Twitter le mot-dièse francophone #balancetonporc[19] afin que « la peur change de camp », il est repris 200 000 fois en quelques jours[20]. La journaliste s'est inspirée du titre d'un article sur Harvey Weinstein paru dans Le Parisien[21]. Le mot « porc », dans son acception familière, est ici utilisé pour désigner un personnage grossier[22].
Prise de parole des victimes d'agressions sexuelles
Selon le philosophe Thomas Schauder, la quantité et la diversité des témoignages indiquent que le problème n'est pas causé par des individus isolés mais constitue un fait social collectif pouvant être étudié et susceptible d'évoluer[23].
Les messages liés au mouvement #MeToo font état de « violences sexuelles de tous types, allant de l’interpellation salace au harcèlement, à l’agression ou au viol »[24].
Les victimes évoquent des faits survenus au travail, dans le cadre familial et à l'école[4]. Elles indiquent parfois leur âge au moment des faits, montrant la jeunesse des victimes de ces pratiques[4]. Les milieux professionnels décrits comptent aussi bien le monde du divertissement que la politique, la finance, le sport et les nouvelles technologies[10].
Après les accusations portées contre Harvey Weinstein, de nombreuses célébrités sont nommément accusées d'inconduite sexuelle[24], dont Jean Lassalle[25],[26], Claude Lanzmann[27],[28] ou Gilbert Rozon[29].
Diffusion mondiale
Le mouvement #MeToo s'est diffusé dans au moins 85 pays[30].
France
La variante française, parfois appelée #BalanceTonPorc, est l'une des rares à encourager les utilisateurs à partager les noms des agresseurs sexuels[31]. D'autres hashtags ont vu le jour en 2021 à la suite du scandale qui touche Sciences Po, tels que #SciencesPorcs, #Metooinceste et de la sortie du livre La familia grande de Camille Kouchner en janvier 2021, #Metoopolitique[32] ou encore #Metoogay utilisé par des hommes victimes d'autres hommes, créé à la suite des scandales d'abus sexuels sur des garçons concernant Maxime Cochard[33], Olivier Duhamel, Claude Lévêque et Gérard Louvin[34].
Le « Mouvement MeToo » se caractérise ensuite par une diffusion dans de nombreux pays, où cohabitent souvent des enquêtes de « journalisme d'investigation », des enquêtes internes dans les institutions où ont été dénoncées les pratiques, et parfois des enquêtes de justice.
En France, apparait à cette période un « MeToo média » quand le quotidien Libération fait sa Une du 8 novembre 2021 sur une enquête de huit pages recoupant les accusations de plusieurs femmes contre Patrick Poivre d'Arvor, ancienne star du Vingt heures de TF1[35], puis une enquête d'Envoyé Spécial consacrée à une autre ex-star des médias et personnalité politique, Nicolas Hulot, nourrie aussi par des investigations approfondies sur les abus sexuels.
Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique
À la suite d'un "#MeToo politique" fin 2021[36], de nombreuses femmes travaillant dans le milieu politique et universitaire rédigent une tribune dans Le Monde invitant à « écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes » de la vie politique[37].
Plusieurs femmes autrices de cette tribune — notamment Fiona Texeire, Mathilde Viot et Alice Coffin — cofondent en l'« Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique », une association loi de 1901[38] visant à « recenser, documenter et soutenir les femmes victimes » d’agissements sexistes et d’agressions de la part de personnalités politiques[39].
En , l'observatoire reçoit une lettre d'une femme témoignant « de faits de viol concernant Damien Abad », qui est transmis aux instances dirigeantes des Républicains et de La République en marche, ainsi qu'au procureur de la République[40].
Québec
Dans les régions francophones du Canada, principalement au Québec, le hashtag #AgressionNonDénoncée, de la Fédération des femmes du Québec existe depuis 2014[41]. Les gens peuvent aussi employer le hashtag « #MoiAussi »[42].
Tout commence avec Julie Miville-Dechêne. Cette femme, présidente du Conseil du statut de la femme, fait une révélation sous #BeenRapedNeverReported sur les ondes de Radio-Canada. Elle dénonce son agression sexuelle pendant l’adolescence. Par la suite, Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), livre sur Twitter qu’elle a été agressé à trois répétition.[43]
Le 5 novembre 2014, sur Twitter, des centaines de femmes révèlent chacune leur histoire d’agressions sexuelles sous #AgressionNonDénoncée.[44] Cet hashtag québécois a été créé par le FFQ et la fondatrice du blogue Je suis indestructible. Cette alliance a permis de créer un endroit qui permet aux femmes de dénoncer et de rompre le silence sur leurs agressions sexuelles. De plus, ce mouvement permet de déconstruire les fausses croyances sur les agressions sexuelles ainsi que de sensibiliser à la culture du viol.
Le 16 octobre 2017, les québécoises ont suivi la vague de dénonciation qui se produisait entre autres aux États-Unis et en France. Sous le #MoiAussi et #MeToo, elles ont raconté leur histoire. À la suite de cette vague de dénonciation, deux semaines se poursuit. Le Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)[45] fait paraître un communiquer qui exprime l’ampleur de la masse des révélations sous les hashtags. De plus, il y a un manque d’argent pour répondre aux appels d’aides des victimes. Aussi, il y a un engorgement dans les RQCALACS ce qui entraine un délai d’attente. À la ressources Viol-Secours, il y a une liste d’attente qui se crée. C’est une première depuis 1980. Plus précisément, c’est surtout à la suite des agressions sexuelles et des intrusions à l’Université de Laval au pavillon Alphonse-Marie-Parent.
Sur les campus universitaires
En 2012, à la suite des manifestations du « printemps érable », plusieurs étudiantes dénoncent leurs agressions. Des scénarios tels que des militantes conduites à l’extérieur du groupe qui se font agresser par d’autres militants sont racontés.[46] Plus précisément, la vague de dénonciation est plus concentrée en 2013. C’est par dizaines que les femmes dénoncent. En premier lieu, cela est sur les réseaux sociaux sur leur page personnelle. Par la suite, la gent féminine dénonce anonymement sur la plateforme créee par Alerta feminista. [47]
Italie
En Italie, les femmes affichaient des histoires de harcèlement et les agressions sous le hashtag #QuellaVoltaChe (littéralement « #LaFoisOù »)[48],[49].
Palestine
En Palestine, le hashtag ''#ana kaman''= #NousAussi a commencé à se répandre le .
Corée du Sud
Début , la Corée du Sud, à son tour, a été secouée par l'onde de choc #MeToo. Seo Ji-hyeon, une représentante du ministère public (en), a révélé, sur la chaîne de télévision JTBC, qu'un collègue, supérieur hiérarchique et membre du Parti démocrate de Corée, lui a imposé des attouchements. Son témoignage a suscité un élan national de soutien, l'amplification d'un mouvement #MeToo coréen naissant et a forcé le ministère de la Justice à ouvrir une enquête[50],[51]. Dans une société dominée par les hommes et où les victimes de violences sexuelles préfèrent se taire par honte et crainte de représailles, des voix de femmes se sont élevées pour dénoncer des agressions sexuelles. Des personnalités politiques, du monde de la culture, de l'enseignement, du sport et de l'Église catholique ont dû présenter des excuses et démissionner de leur poste. Parmi ces hommes, plusieurs ont été poursuivis en justice[51],[52]. En , l'agresseur de Seo Ji-hyeon a été condamné à deux ans de prison[51]. En juillet 2020, la mort de Park Won-soon, maire de Séoul, accusé de harcèlement sexuel, a exacerbé l'antagonisme social entre des féministes remontées contre une société patriarcale et de jeunes hommes décriant leurs exigences et les avancées sociales qu'elles ont obtenues[50].
Égypte
En Égypte, Nadeen Ashraf est à l'origine du mouvement MeToo après avoir créé le compte Instagram Assault Police le .
Japon
Selon le Forum économique mondial, sur le plan de l'égalité hommes-femmes, le Japon se situe, en 2019, au 121e rang mondial, parmi 153 pays, soit onze places de moins par rapport à son classement 2018[53],[50]. La vie sociale japonaise est organisée par un patriarcat traditionnel bien ancré dans les mœurs et le féminisme est marginal et mal vu[53].
En 2015, une journaliste, Shiori Itō, dénonce publiquement l'auteur d'une agression sexuelle sur sa personne, le biographe de Shinzō Abe, Premier ministre du Japon. À l'issue de quatre années de procédure judiciaire, l'homme échappe à toute condamnation pénale. Débouté des poursuites en diffamation intentées contre sa victime présumée, il est contraint de verser à celle-ci un dédommagement de 27 000 euros[50],[53],[54]. Au cours du déroulement de l'affaire, relayé par les médias, Shiori Itō, créatrice, en février 2018, du hashtag #WeTooJapan (« Nous aussi au Japon »)[50], devient la figure de proue d'un mouvement #MeToo japonais de faible ampleur[53],[55]. Sa prise de parole publique lui vaut des insultes et des menaces, l'obligeant à s'exiler au Royaume-Uni[50],[54]. Dans son pays d'origine, les victimes de viols sont le plus souvent réduites au silence — un sondage gouvernemental de 2017 montre qu'au Japon, seuls 2,8 % des personnes victimes d'un viol ont déposé une plainte auprès de la police et 58,9 % des personnes interrogées ont tu les faits, même à leur entourage proche[56]. Bien que l'affaire Harvey Weinstein soit couverte par les médias, le mouvement #MeToo a peu d'écho[56]. En 2017, la Diète du Japon étend le périmètre d'application et rend plus sévère une loi de 1907 portant sur les délits et crimes sexuels[50],[56].
Début 2019, dans le sillage du mouvement #MeToo, naît le mouvement #KuToo, un mouvement social de protestation contre l'obligation faite aux femmes japonaises de porter des chaussures à talon sur leur lieu de travail[53].
Pays scandinaves
En Suède, des dizaines de milliers de femmes, représentant plus de 70 professions, ont fait part publiquement de remarques sexistes et d'agressions sexuelles dont elles ont été victimes[57]. Dès , dans le milieu intellectuel, 18 témoignages de femmes accusent un Français, Jean-Claude Arnault, époux de la poétesse et académicienne Katarina Frostenson et se disant influant sur l'attribution du prix Nobel de littérature, d'agressions sexuelles, de tentatives de viols et même d'un viol, sur une période courant de 1996 à 2017[58],[59],[60],[61]. Le scandale secoue l'Académie suédoise, provoquant des départs remarqués dans cette Académie qui détermine chaque année l'attribution de ce prix littéraire de notoriété mondiale. La secrétaire perpétuelle de cette académie, Sara Danius, qui avait diligenté une enquête interne, est poussée à son tour à la démission par les partisans d'un statu quo[62]. En mai 2018, l'attribution du prix Nobel de littérature 2018 doit être, de fait, reportée d'un an[63].
Au Danemark, dans un premier temps, les plus grands journaux du pays ont publié des articles souvent négatifs sur le mouvement MeToo. « Les femmes qui osaient parler étaient considérées comme des pleurnicheuses et accusées de casser l’ambiance hygge »[57]. Mais en 2020, lors d'une retransmission télévisée d'un gala annuel de récompenses de performances télévisuelles et artistiques, la maîtresse de cérémonie, Sofie Linde, dénonce le sexisme de ce milieu de l'audiovisuel et du cinéma danois, et mentionne également des chantages et harcèlements sexuels dont elle a fait l’objet pendant sa carrière[57].
Liste des hashtags alternatifs suivant les langues et les pays
Pays/Langue | Hashtag utilisé | Traduction en français |
---|---|---|
Albanie | #TaniTregoj[64] | MaintenantRaconte |
Arabe | أنا_كمان# | MoiAussi |
Brésil | #Nãoénão | NonC'estNon |
Canada | #MoiAussi | MoiAussi |
Chine | #我也是 | |
Corée du Sud | #미투 | |
Croatie | #JaIsto[64] | |
Espagne | Espagne : #YoTambién (« MoiAussi »)
Catalogne : #JoTambé (« MoiAussi ») Pays basque: #NiEre (« MoiAussi ») Galice: #EuTamén (« MoiAussi ») |
MoiAussi |
Finlande | #Memyös | NousAussi |
France | #BalanceTonPorc | |
Inde | #मैंभी[65] | MoiAussi |
Iran | #من_هم_همینطور | |
Israël | גםאנחנו#
#גםאני ou #גמאני |
NousAussi
MoiAussi |
Italie | #QuellaVoltaChe | CetteFoisOù |
Argentine | #NiUnaMenos | Même pas une de moins |
Japon | #私も ou #WatashiMo | MoiAussi |
Macédoine du Nord | #СегаКажувам[64] | MaintenantRaconte |
Norvège | #Stilleføropptak | SilenceAvantDénonciation |
Pakistan | #میں_بھی | MoiAussi |
Royaume-Uni | #MeToo | |
Russie | #МеняТоже ou #Ятоже | |
Suède | #JagOckså[66] | |
Taiwan | #我也是 ou #WoYeShi | |
Tunisie | #EnaZeda[67],[68] | |
Vietnam | #TôiCũngVậy |
Le , la journaliste et féministe américano-égytienne Mona Eltahawy lance le hashtag #MosqueMeToo (« MosquéeMoiAussi ») pour dénoncer les agressions sexuelles lors du hajj, qui est repris 6 000 fois par la suite[69].
Influences du mouvement
Le mouvement est unique dans l'histoire du féminisme car il mobilise de très nombreuses femmes sans émaner d'une organisation militante spécifique[24]. Il ouvre des débats dans l'espace privé, permettant aux femmes de raconter à leurs proches des agressions subies[70]. La démarche va parfois jusqu'à aborder le sujet dans le monde du travail, voire à s'engager dans des associations militantes comme Osez le féminisme ![70].
Les témoignages dénoncent une atmosphère et des agressions omniprésentes, faisant s'interroger de nombreux hommes sur leur silence coupable jusque-là[71].
Europe
Le Parlement européen a convoqué une session directement en réponse à la campagne #MeToo, après qu'elle a donné lieu à des accusations d'abus au Parlement et dans des bureaux de l'Union européenne à Bruxelles, selon Cecilia Malmstrom, le Commissaire Européen pour le Commerce[72]. Au Royaume-Uni, où un scandale touche de nombreux parlementaires (en), la première ministre Theresa May a demandé au président de la chambre des communes de prendre des mesures pour mettre fin à ces comportements et encourager les victimes à les dénoncer[73].
En France, les plaintes pour violences sexuelles déposées auprès de la gendarmerie augmentent de 30 % en [11]. Afin de donner une visibilité au mouvement en dehors des réseaux sociaux, des manifestations sont organisées dans plusieurs villes de France le , rassemblant jusqu'à 2 500 personnes à Paris[26]. En France, les plaintes pour agressions sexuelles connaissent une progression de 31,5 % au quatrième trimestre 2017 (+ 18 % pour les viols) par rapport à la même période de 2016, cette hausse étant interprétée non comme une recrudescence de faits commis mais comme une moindre résignation à laisser les agressions sans suite[74].
En Espagne, des artistes et des associations ont rejoint le mouvement[75]. Ils transcendent progressivement les noms des références dans le monde de la politique et des affaires[76].
En Suède, après la formation d'un groupe de discussion grâce au hashtag #metoo, 456 actrices signent le un ensemble de témoignages anonymes dans le Svenska Dagbladet, provoquant des réactions de la ministre de la Culture Alice Bah Kuhnke et du théâtre dramatique royal Dramaten[77]. D'autres groupes de centaines, voire milliers de femmes leur emboîtent le pas, touchant tous les secteurs d'activité, y compris l'Église de Suède. Le premier ministre Stefan Löfven parle de « rompre la dépendance aux schémas patriarcaux », tandis que la responsabilité collective des hommes et l'éducation des garçons sont citées pour arrêter les agressions envers les femmes[78]
Canada
À Montréal, la police met en place une ligne téléphonique dédiée aux cas de harcèlement sexuel, qui reçoit 463 appels en moins de trois semaines en , dont 98 mènent à ouvrir un dossier d'agression sexuelle[79].
États-Unis
Des actrices américaines lancent le le mouvement Time's Up (« il est temps » ou « c'est fini » en anglais), pour soutenir financièrement les victimes de harcèlement et agressions sexuels au travail[80]. En un mois, le fonds a levé 20 millions de dollars et reçu un millier de demandes d'aide[81]. En , les fonds récoltés s'élèvent à 24 millions de dollars, et plus de 3 600 personnes ont été mises en relation avec des avocats pour préparer d'éventuelles poursuites judiciaires[82]
Ponctuellement, quelques États ont modifié leur législation pour offrir une meilleure protection contre le harcèlement sexuel aux personnes les plus susceptibles d'en être victimes : extension de la protection aux travailleurs indépendants et aux salariés domestiques dans l'État de New York[n 2], extension aux relations avec certaines catégories professionnelles (dont les producteurs) en Californie, augmentation du salaire minimum légal (2,13 dollars) pour les employés payés au pourboire dans 7 États. Au niveau fédéral, le Be Heard Act, initié à la suite de mouvements de travailleurs domestiques réclamant une meilleure protection n'a pas donné suite à leur demande[83], il a toutefois validé la suppression de la clause de non-divulgation qui empêchait les victimes ayant reçu des dédommagements financiers lors d'accords secrets de parler des faits subis, y compris au sein de leur famille[82].
Le Congrès a adopté un règlement excluant le paiement par fonds publics des accords financiers conclus par ses membres en cas de harcèlement sexuel, les sommes dépensées à titre entre 2003 et 2008 s'étant élevées à 300 000 dollars[82].
Un changement dans les mentalités a été observé à la suite de deux sondages successifs sur une affaire ayant confirmé au pouvoir un membre de la Cour suprême, Brett Kavanaugh, accusé d'agression sexuelle, 49 % des votants et 74 % des démocrates y décelant un effet de caste des hommes blancs protégeant leur pouvoir[82].
Moyen-Orient
Le , la chanteuse israélienne Netta Barzilai remporte le concours Eurovision de la chanson 2018 avec sa chanson Toy, inspirée du mouvement #meToo[84].
Le , le collectif #NousToutes organise une trentaine de marches en France qui ont regroupé plusieurs centaines de manifestants[85].
Plaintes
À la suite de l'engouement qui suivit la mise en ligne du hashtag #BalanceTonPorc, le nombre de plaintes pour harcèlement sexuel ou agressions sexuelles augmente provisoirement de 20 à 30 % à Paris, avant de revenir quatre mois plus tard au niveau d'avant la création du hashtag[86].
Parmi ces plaintes, Henda Ayari accuse Tariq Ramadan de l'avoir violée et menacée, celui-ci est poursuivi dans le cadre de l'affaire Tariq Ramadan[87].
À l'inverse, la forte augmentation - 10 000 sur les 39 000 enregistrées en France entre janvier et - des plaintes de femmes pour coups et blessures volontaires, en premier lieu dans la sphère familiale, est attribuée à une « libération de la parole » rendue possible par l'effet #MeToo[88].
Le , l'initiatrice du mouvement #BalanceTonPorc, Sandra Muller, est poursuivie en justice par Éric Brion, directeur général de la chaîne Equidia. Elle l'accusait de harcèlement dans les premiers hashtags de ce nom[89],[90]. Tout en reconnaissant avoir « effectivement tenu des propos déplacés envers Sandra Muller, lors d'un cocktail arrosé très tard dans une soirée, mais à une seule reprise », il réclame « le droit à la vérité et à la nuance ». Il demande 50 000 euros de dommages et intérêts, des publications judiciaires et 10 000 euros de frais d'avocat[91],[92].
En première instance, le , Sandra Muller est condamnée pour diffamation. Le , elle avait écrit le tweet « #balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent [sic] sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends », tout en faisant suivre ce message d'un autre qui contenait l'identité de la personne qu'elle accusait[93]. Ce jugement est conforme à la plaidoirie des avocats de l'accusation, qui estimaient que l'expression « Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. » relève de la « drague lourde » et de « propos déplacés », mais pas de harcèlement[94]. Pour le tribunal ; Sandra Muller a tenu des « propos diffamatoires — le délit de harcèlement étant constitué par « une répétition ou une pression grave » », elle « a manqué de prudence dans son tweet, notamment en employant des termes virulents tels que “porc” pour qualifier le demandeur et “balance”, […] l'exposant ainsi à la réprobation sociale ; elle a dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression, ses propos dégénérant en attaque personnelle[95] ». En 2020, Éric Brion revient sur cette affaire dans le livre Balance ton père. Lettre à mes filles du premier accusé de #balancetonporc (Albin Michel) ; il y raconte comme cette histoire l'a conduit à tomber dans la « poubelle digitale »[96]. En appel du [97], la condamnation est annulée, la cour estimant que « même si Éric Brion a pu souffrir d'être le premier homme dénoncé sous le #balancetonporc, le bénéfice de la bonne foi doit être reconnu à Sandra Muller »[98],[99]. Le jugement est confirmé par la cour de cassation[100].
Le , le quotidien The New York Times révèle que Asia Argento aurait payé 380 000 dollars à Jimmy Bennett. Le jeune homme accusait l'actrice italienne, tête de proue du mouvement #MeToo, de l'avoir agressé sexuellement dans une chambre d'hôtel en Californie le , alors qu'il n'avait que 17 ans. Le versement aurait été effectué suivant un calendrier accepté par les deux parties en [101].
Le , le quotidien The New York Times révèle qu'en l'université de New York a reconnu la philosophe féministe Avital Ronell coupable de harcèlement sexuel sur un de ses élèves, Nimrod Reitman. Cette condamnation fait suite à une enquête de onze mois diligentée par l'université dans le cadre du Title IX, un amendement qui impose aux universités d'enquêter sur les harcèlement sexuels qui ont lieu dans leurs établissements. Le journal titre son article « qu'advient-il de #MeToo lorsque l'accusée est une féministe ? » et note que pour défendre l'agresseuse présumée, nombre de soutiens utiliseraient les mêmes techniques que celles dénoncées par le courant féministe : intimidation de la victime, remise en cause de sa parole, minimisation de la gravité de l'acte reproché, mise en avant des conséquences d'une plainte sur la carrière de l'auteur(e) de l'agression. Il est aussi reproché à la victime d'utiliser contre la militante féministe le Title IX qui est considéré comme un outil féministe[102],[103].
Analyses et critiques
Pour Marie Allibert, porte-parole de l'association Osez le féminisme ! : « Ce que [le succès du hashtag] montre aussi, c'est l'incapacité de la police et de la justice à prendre en charge ces cas-là. Si les femmes pouvaient porter plainte simplement, sans que ce soit traumatisant pour elles, elles le feraient. Mais si elles n'arrivent pas à le faire et qu'elles préfèrent parler sur Twitter, c'est parce que c'est très, très dur encore aujourd'hui de porter plainte »[104],[105].
Pour l'humoriste et animateur français Tex, « l’histoire de Balance ton porc c’était si vraiment on vous tape, parlez-en, mais ça c’était valable pour, on va dire, 2 %. Et c’est les 98 autres pour cent qui se sont jetés dans la brèche… C’est catastrophique Balance ton porc, et c’est catastrophique dès le départ »[106]. Il affirme plus tard que #BalanceTonPorc « C’est la fin de notre liberté. Balancer, ça veut dire trahir. On balance pas. À l’école, ceux qui balançaient, on les chopait dans un coin et on leur pétait la gueule »[107].
Pour l'actrice française Laetitia Casta qui dit « ne pas être d'accord avec cette idée de #balancetonporc », elle considère que « ce n'est pas dans l'agressivité que l'on va faire avancer les choses », ni « dans la haine de l'homme »[108].
Le hashtag #meToo (États-Unis, Royaume-Uni) se voit reprocher de faire porter la responsabilité de dénoncer le harcèlement et les abus sexuels aux victimes, ce qui pourrait constituer un nouveau traumatisme[109],[110],[111],[112]. Certains estiment que le hashtag inspire lassitude et indignation, plutôt qu'une communication émotionnellement dense[113],[114].
En France, l'utilisation du mot « balance » est parfois prise comme un appel à la délation et critiquée à ce titre[71]. Ainsi, Le Canard enchaîné exprime son respect pour les femmes qui ont trouvé le courage de parler publiquement du harcèlement qu'elles ont subi, mais tient à souligner la crainte que l'étalement de ce type de propos sur la plateforme de réseau social plutôt que devant un tribunal ne transforme Twitter en jury populaire : « Inviter à "balancer", avec tous les risques de dérives et de dérapages que l'on sait, ce n'est pas dénoncer à la justice, c'est dans une logique de vengeance justicière, livrer des hommes à la vindicte populaire »[115]. De même, les réactions rapides des employeurs et des médias à des accusations non étayées par une enquête portent atteinte à la présomption d'innocence[116]. De plus, l'incitation à dénoncer l'agresseur fait courir aux victimes le risque d'une attaque en diffamation[20], dont Sandra Muller fait les frais deux ans après avoir lancé le mouvement en accusant un homme de harcèlement[117].
L'usage du mot « porc » est lui aussi critiqué en ce qu'il encouragerait une forme de déshumanisation des auteurs d'agression, qui mènerait à créer un rapport de domination et renforcer la « guerre des sexes »[118],[116]. L'intérêt marchand des médias et de la publicité dans la création d'une atmosphère très sexualisée comme dans la diffusion d'accusations non vérifiées est lui aussi pointé du doigt[116],[118].
Le journaliste et écrivain Aymeric Caron, également militant des droits des animaux, regrette aussi cette utilisation négative du mot « porc », considérée comme spéciste. Il propose les expressions alternatives #balancetonharceleur ou #balancetonweinstein[119].
La journaliste française Aude Lorriaux pense que la dénonciation du harcèlement de rue rend difficile, voire honteuse, la pratique de la drague dans les espaces ouverts, ce qui pourrait à terme réduire les occasions de mixité sociale qu'elle représente[120].
La militante américaine Tarana Burke a d'abord reproché au mouvement d'ignorer le travail des femmes noires dans la création d'un dialogue sur les agressions sexuelles. Cependant, elle a salué tous ceux qui ont participé au mouvement et a remercié Alyssa Milano d'avoir reconnu son mouvement initial[121].
La journaliste Joanna Williams du magazine Spiked (en) dénonce l'hypocrisie du mouvement #MeToo à la suite des révélations sur les viols collectifs de Telford en soit, le pire scandale d'abus sexuels sur des enfants et des adolescentes de Grande-Bretagne. Pour la journaliste, le silence des commentateurs sur le viol des filles de la classe ouvrière est assourdissant[122].
L'artiste Tom Connan (en) explique quant à lui dans le journal L'Obs qu'il est nécessaire de ne pas exclure du combat les hommes, eux aussi victimes de harcèlement sexuel[123].
En France, certaines femmes des quartiers populaires se sentent par ailleurs exclues de ce mouvement de libération de la parole, qu'elles considèrent comme élitiste, s'estimant réduites au silence notamment car devant faire face à des difficultés combinées sur ces sujets (violences multiples, racisme, relations difficiles voire impossibles avec la police, etc.)[124].
Pour le réalisateur Roman Polanski, visé par des accusations, #MeToo est « une hystérie collective, du genre de celles qui arrivent dans les sociétés de temps à autre »[125].
Pour Alain Finkielkraut, dans un entretien au Figaro, « L’un des objectifs de la campagne #BalanceTonPorc était de noyer le poisson de l’islam : oubliée Cologne, oubliée la Chapelle-Pajol, oubliés les cafés interdits aux femmes à Sevran ou Rillieux-la-Pape : on traquait le sexiste là où il était une survivance honnie et l’on couvrait du voile pudique de la lutte contre les discriminations les lieux où il façonnait encore les mœurs.[126] »
Origines
Le [127], Catherine Millet fait part à Peggy Sastre et Abnousse Shalmani de la phrase prononcée par l'éditrice de Sarah Chiche : « Aujourd'hui, La Vie sexuelle de Catherine M. ne pourrait plus être publié. » Cette phrase va les décider à écrire une tribune dénonçant un féminisme qui voudrait reléguer les femmes au « statut d'éternelles victimes, de pauvres petites choses sous l'emprise de phallocrates démons, comme au bon vieux temps de la sorcellerie »[128].
Publication
La tribune est publiée le par le quotidien du Monde sous le titre « Des femmes libèrent une autre parole », intitulé modifié dans la version web du journal en « Nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle ». La tribune est signée par plus de cent femmes dont Catherine Deneuve, Brigitte Lahaie et Élisabeth Lévy. Le texte dénonce notamment #balancetonporc, traduisant selon les signataires un excès de puritanisme et accuse les réseaux sociaux d'avoir permis « une campagne de délations »[129].
Analyses
Pour certains, cette tribune oppose deux clans de femmes qui coexistent en France : un courant de femmes issu de milieux privilégiés et pas forcément féministes qui revendique la liberté d'expression dans le domaine de l'art, et des féministes réunies autour du hashtag #metoo qui dénoncent une forme de pouvoir masculin[130],[131].
Pour d'autres, il s'agit d'un conflit de générations[132] où certains perçoivent en France la cohabitation de plusieurs perceptions du féminisme[133][réf. non conforme] qui s'opposeraient dans un combat idéologique autour de la définition même du féminisme[134]. Dans l'émission Stupéfiant ! du , la réalisatrice Maïwenn appelle à respecter tous les points de vue[135].
La militante féministe Caroline De Haas est à l'origine d'une tribune cosignée par une trentaine de militants féministes répondant à la tribune des 100 femmes où elles estiment que « les signataires de la tribune mélangent délibérément un rapport de séduction, basé sur le respect et le plaisir, avec une violence […] [Elles] se trompent. Ce n’est pas une différence de degré entre la drague et le harcèlement mais une différence de nature […] [Elles] parlent de l’éducation à donner aux petites filles pour qu’elles ne se laissent pas intimider. Les femmes sont donc désignées comme responsables de ne pas être agressées. Quand est-ce qu’on posera la question de la responsabilité des hommes de ne pas violer ou agresser ? »[136]. En , Caroline De Haas affirme qu'« un homme sur deux ou trois est un agresseur » sexuel[137], ce qui provoque un tollé [138],[139].
Par la suite, Brigitte Lahaie, l’une des signataires de la tribune, publie un livre intitulé Le bûcher des sexes, avec une phrase en bandeau : « Ni tous des porcs, ni toutes des pures » où elle affirme que « On revient dans une société où il y a des femmes qui sont biens, et des femmes qui sont pas biens », en insistant sur la dangerosité, selon elle, d’avoir comme image que « toutes les femmes sont des victimes, et que tous les hommes seraient des agresseurs" » [140].
Tournant lors du procès Johnny Depp contre Amber Heard ?
Après le résultat du procès ayant opposé Johnny Depp et Amber Hear, certains observateurs, dont en France le mouvement Osez le féminisme, s'inquiètent des conséquences de la condamnation d'Amber Heard et du traitement médiatique qui lui a été réservé sur la poursuite de la libération de la parole et donc sur le mouvement #Metoo[141],[142], qui serait sur la fin[143],[144],[145]. Pour l'avocat de l'actrice, cette crainte est infondée[146].
Culture populaire
L'album Brol (2018) de la chanteuse Angèle contient une chanson féministe intitulée Balance ton quoi, en référence explicite au mouvement « Balance Ton Porc ». Le clip, sorti en , est réalisé par Charlotte Abramow. On y aperçoit notamment l'acteur Pierre Niney et l'ancienne actrice pornographique Nikita Bellucci[147].
Le film de Kitty Green The Assistant (2019), qui raconte un cas de harcèlement dans l'industrie cinématographique, primé au festival de Deauville, est considéré par la critique comme « le premier grand film de l'ère #MeToo »[148],[149],[150].
En 2020 paraît en français Balance Ta Bulle, un recueil collectif de bande dessinée dans lequel 62 autrices, dans le sillage du mouvement MeToo, évoquent des violences sexuelles et sexistes[151]. Le titre original de l'ouvrage est : Drawing Power: women's stories of sexual violence, harassment and survival. L'album remporte le Prix Eisner 2020 de la meilleure anthologie[152].
Le nom de l'émission de télévision française Balance ton post !, animée par Cyril Hanouna sur C8 depuis le , fait également référence au mouvement.
De nombreuses références à cette formulation émergent par la suite, sous forme de pages Instagram notamment, dénonçant les violences sexistes et sexuelles dans le monde du tatouage (Balance ton tatoueur[153]), dans le milieu professionnel en général (Balance ton stage), ou dans le domaine de la cuisine, de la publicité ou encore de la psychologie, dans l'enseignement supérieur, etc.
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Me too (hashtag) » (voir la liste des auteurs).
- On écrit généralement « Me Too » concernant la première campagne de sensibilisation datant de 2007 et « #MeToo » voire « MeToo » pour faire référence à l'amplification du mouvement sur les réseaux sociaux à partir de 2017.
- Les lois fédérales américaines ne protègent ni la première catégorie, ni les employées d'un employeur de moins de 15 salariés, cette seconde catégorie concentrant un grand nombre de femmes de couleur mal payées.
Références
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Annexes
Articles connexes
- Culture du viol
- Girls for Gender Equity
- Violences sexuelles faites aux femmes au travail
- Violence contre les femmes
- Violence féminine
- Violence conjugale
- Sexisme
- Harcèlement sexuel
- Agression sexuelle
- Viol
- Affaire Harvey Weinstein
- Affaire Buttet
- Affaire Adèle Haenel
- Gérald Marie
- Jean-Luc Brunel
- Cancel culture
- Whisper network
Liens externes
Bibliographie
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- Sandra Muller, #BalanceTonPorc, Flammarion, 2018.
- Brigitte Paquette, La déferlante #MoiAussi, Saint-Joseph-du-Lac, M Éditeur, 2018
- Portail d’Internet
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